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La santé publique est gravement en danger

30 avril 2012, 05:44

Clamecy, Lannemezan, Lézinian, Arcachon, Champagnole, Ruffec etc. Il y a 351 hôpitaux de proximité. Ce sont quelque 217 en province, et 18 en Ile de France (déclarés vulnérables, dans le jargon ministériel) qui seront fermés ou amputés de services. De 1992 à 2001, 120 maternités ont déjà été rayées de la carte hospitalière (1). Sont disqualifiés et déclarés vulnérables les établissements qui enregistrent moins de 4 000 séjours par an en chirurgie. Pour les maternités, le seuil sensé garantir la sécurité et une bonne qualité de soins est fixé à 300 accouchements. La maternité de Clamecy avec ses 218 accouchements disparaît. Là aussi la riposte s’est organisée. A l’appel du comité de défense, 5000 personnes se mobilisent. La ville n’avait pas connu une telle manifestation depuis… des siècles.
Cette politique de casse et de destruction du service public de santé hospitalier s’accélère depuis les dernières élections municipales. Elle correspond aux vœux du président, émis lors de ses discours de Bordeaux et de Neufchâteau dans les Vosges. Les missions seront reconcentrées et regroupées au sein d’un même territoire sanitaire. Ce désengagement de l’Etat fait saliver les assurances et mutuelles privées. La création de ces regroupements sanitaires de territoires se fait au profit des cliniques privées, qui voient leur nombre augmenter et leurs profits s’envoler. Cette politique, qui se fait au nom de la sécurité du patient et de l’usager, comme aiment le marteler le gouvernement et sa ministre rose bonbon de la santé, entraîne une désertification locale de l’offre de soins de proximité, en excluant une frange grandissante de population fragilisée, précaire et vieillissante. L’éloignement des lieux de soins provoquera des frais supplémentaires (franchises médicales de transport…) et augmentera les risques dus à la perte de temps dans les prises en charge de « l’urgence ». Eprouvée dans d’autres services publics, cette politique s’accompagne de son lot de mobilité et de suppressions de postes de personnels soignants : 20 000 emplois seront ainsi économisés dans la fonction publique hospitalière. D’ailleurs il semblerait que, depuis 2001, les gouvernements aient infléchi certaines orientations concernant les hôpitaux de proximité. Ils ne les fermeraient plus systématiquement ; ils deviendraient des hôpitaux de petites urgences, des centres de périnatalité ou des lieux de prise en charge, longue durée, pour des personnes âgées. Côté gouvernemental : « Il ne s’agit pas de fermer les hôpitaux mais d’apporter des soins adaptés aux populations et rationaliser l’offre de soins ; car si l’on ne maîtrise pas les comptes le système va s’écrouler ». Pour la maîtrise des comptes, le gouvernement compte surtout sur ses nouvelles mesures calquées sur les entreprises privées. Transformation des hôpitaux publics en entreprises industrielles et commerciales ; mise en place d’un directeur avec des pouvoirs d’un chef d’entreprise privée ; tarification à l’activité etc. .

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