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Les arnaques du capitalisme dit « vert » : lampes basse consommation, carburant vert, fibres remplaçant l’amiante, nucléaire, etc…

10 février 2013, 20:05, par Max

Cigéo : nom de code de la "poubelle nucléaire" française ; et "si j’osais" j’enfouierai ceux qui nous font croire que le nucléaire civile est sous contrôle !

La commune de Bure, dans la Meuse, doit accueillir d’ici 2025 le plus grand centre de stockage de déchets radioactifs en France. Une piscine géante enfouie à 500 mètres sous terre qui fait hurler les écologistes. (pas ceux du gouvernement qui essayent d’avaler des boas)

La Commission nationale du débat public (CNDP) a donné mercredi 6 février le coup d’envoi du débat sur le futur site de stockage de déchets nucléaires Cigéo, situé entre la Meuse et la Haute-Marne. Pour l’occasion, la ministre de l’Ecologie Delphine Batho s’est rendue lundi à Bure, pour visiter le laboratoire souterrain qui expérimente depuis huit ans les dispositifs de stockage à 500 mètres de profondeur (les cobayes de Bure auront une médaille). Le point sur ce projet très polémique.
Où sont entreposés aujourd’hui les déchets nucléaires ?
Les déchets nucléaires ne sont pas stockés au même endroit en fonction de leur nocivité et de leur durée de vie. L’industrie nucléaire, qui doit isoler les déchets le temps que leur radioactivité diminue, peut soit les stocker en surface, soit les recycler (dans quoi ?), soit les vitrifier, soit les enfouir profondément. La première solution concerne la plus grande partie des déchets, dont la demi-durée de vie est inférieure à 30 ans, et qui peuvent donc être stockés à la surface de la terre.

Durée de radioactivité des déchets nucléaires : entre 5 ans et 5 milliard d’années....pour l’uranium 238.

En France, il existe deux principaux centres de stockage de surface, qui prennent en charge près de 90% des déchets produits en Hexagone. Il s’agit du centre de l’Aube (déchets de faible et moyenne activité à vie courte), le plus grand au monde ( des records comme ça,il y en 1 bp en métropole) avec une capacité de stockage d’un million de mètres-cubes, et de celui de Morvilliers (déchets de très faible activité).

Les déchets les plus nocifs ou à longue durée de vie - l’uranium 238 par exemple présente une radioactivité de quelques milliards d’années- sont le plus souvent entreposés, compactés ou vitrifiés dans des usines, à la Hague par exemple, en attendant la mise en oeuvre du projet Cigéo...

En 2030, la taille de la "poubelle nucléaire" française atteindra 2,7 millions de mètres cubes, soit l’équivalent de 27000 appartements F2 de 40m² ! de quoi loger la ville de Nanterre sous terre.
Qu’est-ce que le projet Cigéo ?
Ce n’est qu’en 2006 que le législateur français a fait le choix d’enfouir sous terre une partie des déchets nucléaires pour les stocker le temps que leur radioactivité décroisse (car avant c’était jeté en pleine mer, stocké en Russie en plein air etc..). La loi du 28 juin 2006 a confié à l’ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) l’étude de la mise en oeuvre industrielle d’un stockage réversible en couche géologique. C’est le projet Cigéo, conçu pour traiter les déchets les plus nocifs. A savoir les déchets hautement actifs à vie longue (HA VL) et les déchets de moyenne activité à vie longue (MA VL), qui représentent 3% du volume des déchets français, mais concentrent 99% de leur radioactivité.

Si le projet voit le jour - il doit être soumis au Parlement en 2015 pour une mise en oeuvre en 2025 -, les déchets seront stockés dans des installations souterraines ultra-bétonnées (Voilà le genre de mot fait pour rassurer comme à fukushima avant le 11 mars 2011), d’une superficie totale de 15 km2, situées à environ 500 mètres de profondeur. Ici bas, la roche argileuse imperméable a été choisie pour ses propriétés de confinement sur de très longues périodes (longues....en dizaine d’années ?).

Le premier coup de pioche ne sera pas donné avant 2019, mais un laboratoire grandeur nature - récréant les conditions de la cuve- a été crée il y a huit ans pour éprouver l’étanchéité de l’argile dans le temps. A terme, la cuve en acier et béton renfermant les déchets risque en effet d’être altérée par l’eau et l’oxygène. Seul l’argile fera alors rempart avec les nappes phréatiques.
Pourquoi ce projet fait polémique ?
La question de l’enfouissement des déchets radioactifs est très sensible en raison des risques environnementaux qu’elle soulève. Régulièrement, les écologistes affirment, études à l’appui, que le chantier Cigéo est extrêmement dangereux. Outre les diverses pollutions qui l’accompagneront - transports des déchets, structures d’entreposages etc- certains experts estiment que la sûreté ne peut-être totalement garantie sur ce site. Dans des travaux récents, largement repris par EELV, l’ingénieur indépendant Bertrand Thuillier a listé une série de risques liés au projet Cigéo : rejets de gaz et de contaminants radioactifs, risques d’explosion et d’incendie, voire même un risque de réactions en chaîne nucléaire... (Rien de grave ?, bande d’assassins, surtout quand on sait la quantité qui y sera entreposée !!!)

Par ailleurs, les écologistes jugent que les garde-fous apportés par le législateur sont insuffisants. Dans sa version actuelle, la loi sur l’enfouissement des déchets met en place le principe d’une réversibilité pendant 100 ans de l’installation, c’est-à-dire que pendant toute cette période, il devra être possible de récupérer les déchets enfouis en cas de risque majeur. Il s’agit de laisser aux générations futures le choix de modifier ou d’orienter le processus de stockage. Mais pour les écologistes, une telle réversibilité est loin d’être garantie.

La question du coût risque elle aussi d’émerger dans le débat. Initialement, Cigéo avait été chiffré à 15 milliards d’euros, financés par une taxe sur les installations nucléaires acquittée par EDF, Areva et le CEA. Mais ce chiffre, qui date de 2005, pourrait être revu à la hausse. Il y a un an, la Cour des comptes avait plutôt évoqué une fourchette pouvant aller jusqu’à 35 milliards d’euros.(fourchette en diamant quand même) De quoi là encore donner du grain à moudre aux détracteurs du tout nucléaire.

C’est à toutes ces questions (comme c’est poliment dit) que le gouvernement Ayrault s’est promis de répondre en lançant un grand débat sur le projet. Qu’il ne compte toutefois pas remettre en cause...Dans une interview au Républicain Lorrain, Delphine Batho affirme en effet que le stockage à Bure est la solution "la plus sûre"...

Cette ministre porte décidemment bien son nom : le problème c’est la taille du bateau et là c’est énorme !
Article paru dans l’Expansion-dubois

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