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La trahison de la révolution russe a-t-elle commencé avec la signature des accords de Brest-Litovsk comme le prétendent les communistes de gauche tels Boukharine et Radek ?

21 juin 2012, 12:03

Troisième partie

V

Que s’était-il passé chez eux pendant ces mêmes heures ? Une séance extrêmement dramatique avait eu lieu chez les bolcheviks. Trotski avait parlé de la prise de la ville de Dvintsk et avait proposé de demander aux Allemands quelles étaient leurs conditions de paix, Lénine répondit nettement : On ne peut pas jouer avec la guerre. Nous ne faisons que perdre ainsi des voitures et des moyens de transports. Il nous est impossible d’attendre plus longtemps. Le jeu est allé si loin qu’on peut en arriver à une défaite de la révolution si nous persistons à garder une attitude équivoque. Si les Allemands avaient posé comme condition la destruction du pouvoir bolcheviste, bien entendu nous serions absolument contraints de continuer la guerre. Maintenant, rien ne peut plus être ajourné. Il est inutile de questionner les Allemands comme le voudrait Trotski ; ce n’est pas de la politique, ce n’est qu’un chiffon de papier. Il nous reste la seule possibilité de proposer aux Allemands la réouverture des négociations de paix... Autrement, l’histoire dirait que nous avons livré notre révolution aux Allemands... Il est ridicule de parler d’une guerre, après avoir démobilisé l’armée... Si les Allemands nous enlèvent la Livonie et l’Estonie, nous considérerons cette perte comme un sacrifice fait à la révolution. S’ils exigent l’évacuation de la Finlande par nos troupes, soit, nous leur offrirons la Finlande révolutionnaire...
On vota ensuite sur le projet de Lénine : envoyer sur-le-champ au gouvernement allemand une proposition de paix immédiate. Sept voix, dont celle de Trotski, furent en faveur du projet, et six voix, dont celles de Dzerjinski, Boukharine et Ioffé, furent contre. Un des présents seulement s’était abstenu. Trotski, qui avait toujours hésité, avait lui-même donné en cette occasion la prépondérance à Lénine. A la même majorité de sept voix on décida de déclarer, par un radio, qu’on serait même prêts à accepter des conditions plus onéreuses que celles de Brest-Litovsk. Lénine et Trotski rédigèrent le texte de la dépêche...
Tandis que les débats se prolongeaient dans la petite salle, nous attendions tranquillement le commencement de la séance commune. Au lieu des délégués bolcheviks apparut tout à coup devant nous Sverdlov, qui venait de quitter les débats en sourdine. De petite taille, trapu, les traits durs et anguleux, Sverdlov était alors président du Comité exécutif soviétique et en même temps secrétaire du parti bolcheviste. Aux réunions générales des soviets, il était le porte-parole énergique, inflexible de Lénine. Toutes les affaires du parti étaient classées dans son carnet de notes. Dans les discussions intérieures du parti bolchevik, il était le diplomate, mais au dehors il personnifiait la discipline de fer de ce parti. Cette nuit là, les bolcheviks, voulant nous cacher les désaccords survenus dans leurs rangs, nous avaient envoyé Sverdlov en attendant. Il avait pour mission d’obtenir notre appui pour la résolution de leur Comité central concernant l’envoi de la dépêche. S’asseyant à notre table, il commença à nous peindre les dangers de l’invasion allemande ; les Allemands allaient prendre certainement Pskov et occuper peut-être la gare de Bologoïé, ce qui leur permettrait de couper les communications entre Petrograd et Moscou... On parlait doucement comme au chevet d’un grand malade. Au début, nous ne nous laissâmes pas détourner de notre conviction, mais peu à peu certains parmi nous commencèrent à hésiter. Lorsque Sverdlov fut parti, on mit la question aux voix de nouveau. Nous décidâmes, par cinq voix contre deux, de ne pas modifier notre résolution et d’insister pour que la décision de la Russie soviétique fût ajournée jusqu’au lendemain, c’est-à-dire jusqu’à la réunion de l’assemblée exécutive soviétique. Quand les bolcheviks apprirent notre résolution à trois heures du matin, ils furent très embarrassés, car ils ne pouvaient mettre leur décision à exécution sans notre consentement. Nous passâmes dans leur cabinet enfumé, chargé d’une haleine épaisse comme lorsque des hommes discutent dans une atmosphère tendue, sans pouvoir arriver à un accord. Trotski les cheveux en désordre, s’appuyait contre la cheminée. Sombre comme la nuit, les yeux semblables à ceux d’un oiseau de proie, il regardait vers la fenêtre, par-dessus toutes les têtes. Krylenko, le commandant en chef de l’armée, avec sa figure poupine d’enfant, errait dans la chambre sans pouvoir trouver une position stable. Ioffé, Krestinski et Ouritski se tenaient contre les murs ou les fenêtres, fumant nerveusement des cigarettes ; Lénine marchait seul dans la chambré faisant de larges enjambées, les mains dans ses poches et souriant en lui-même. C’est à ce moment-là seulement que nous comprîmes que des grands dissentiments régnaient parmi eux. Ioffé et Krestinski nous murmurèrent : « Vous nous avez soutenus ». Des entretiens privés s’engagèrent au cours desquels on voulait se persuader l’un l’autre. On parlait vivement et avec Une passion contenue. Des cris retentirent du canapé où Karéline discutait avec Staline. Celui-ci parlait avec Colère, les yeux étincelants, et émettait des sons rauques et gutturaux. Je saisis le bras de Krylenko qui avait apporté les nouvelles effrayantes.
« Pourquoi ces informations sont-elles si contradictoires ? » demandai-je : « Vous nous racontez aujourd’hui des histoires terribles, mais vous et Dybenko (le commissaire de la marine), vous nous aviez raconté les choses, il y a quelques temps, d’une façon toute différente. » Le temps passait et les débats ne donnaient aucun résultat. Tout le monde avait l’air sombre et triste et les visages avaient une expression de surmenage et d’accablement insupportables. Seul, Sverdlov était allègre et courait d’un camarade à l’autre, comme un maître d’hôtel dans une fête. Il faut ouvrir officiellement la séance commune, déclarait-il. Nous passâmes tous, affligés et en silence, dans la grande salle des séances, où nous nous serrâmes près du poêle. Sverdlov proposa de commencer les débats. Plusieurs de nos camarades prirent la parole. Algassov défendit notre proposition d’ajourner l’affaire jusqu’à lendemain. Troutovski, un des commissaires du peuple, dit : « N’oublions pas que l’attaque a déjà commencé. Le changement du caractère de la situation est donc accompli. Le renforcement de l’attaque ne peut plus désormais jouer aucun rôle. » Karéline dit à son tour : « Nous devons faire dépendre notre attitude uniquement de l’acte de Brest-Litovsk, du 10 février. » Je dis alors : « Nous ne devons pas nous laisser aller à la panique provoquée par les premières nouvelles. Le service des informations est mal organisé. Tout cela n’est peut-être qu’une manœuvre d’intimidation ou peut-être a-t-on affaire à des formations militaires organisées exprès dans ce but. Nous attendrons pire que cela... » Quelques-uns parmi nous sourirent pensant : « Que peut-il arriver de pire ? »
« Oui, continuai-je, la situation est sinistre, mais les phases prises à part n’en sont pas tellement graves. Seuls de fins politiques pourraient s’y retrouver. Ajournons l’envoi de la dépêche jusqu’à la réunion de demain de l’assemblée exécutive soviétique, afin de prendre une résolution conforme à la volonté du peuple. » Zinoviev, Trotski et Lénine prirent la parole contre nous. Ils affirmaient tous qu’il fallait absolument envoyer la dépêche. Cela ne nous engagera à rien. Si les Allemands ne répondent pas ou s’ils donnent une réponse inacceptable, l’état de défensive sera déclaré. Lénine dit alors avec son sourire jovial : « Mais un gouvernement doit prendre des résolutions rapides : si nous n’agissons pas l’histoire mondiale ne nous le pardonnera pas. Chaque heure a maintenant son importance. Il n’y a pas lieu de remettre la dépêche jusqu’au lendemain, puisque nos deux partis sont représentés au conseil des commissaires et puisque les fractions du comité exécutif soviétique seront d’accord avec nous. » Lénine parlait de sa manière habituelle, d’un air familier, et de son ton bien connu exprimant de l’étonnement de voir que des choses si simples n’étaient pas comprises, et avec des gestes qui semblaient dire que tout était pourtant bien clair... « Oui, dis-je alors à Lénine, il faut prendre des décisions rapides, mais pas dans une atmosphère de panique. » Zinoviev remarqua : « Il est inutile d’attendre la réunion du gouvernement jusqu’à demain matin, les commissaires ici présents sont assez nombreux... » Nous proposâmes alors de convoquer l’assemblée exécutive soviétique pour le lendemain à dix heures du matin. (Notre parlement était alors composé de quelques centaines de membres). Sverdlov répliqua : « Il serait difficile de convoquer l’assemblée à une heure si matinale ; et les séances des fractions devraient recommencer et l’envoi de la dépêche serait ajourné d’autant. Et si l’on .est d’accord, d’une façon générale, sur l’envoi, il n’y a pas lieu de l’ajourner... » Trotski fit alors une petite remarque. Joffé s’approcha de nous disant : « En tout cas, si nous voulons envoyer la dépêche, quelle importance peut avoir la question de temps ?... »
Un silence lourd pesa sur la chambre. Tout avait été dit. Une charge de plomb accablait toutes les épaules. Lénine se chauffait confortablement au poêle. Spiridonova avec ses yeux cernés, tristes et graves, se tenait tout près dans son costume noir et monastique. Nous ne voulions pas prendre seuls, dans cette nuit profonde des décisions fatales, à l’insu des masses soviétiques et derrière leur dos. Nous ne voulions pas non plus provoquer une rupture entre les bolcheviks qui supportaient devant nous, si sincèrement et si douloureusement, les mêmes souffrances que nous. Nous ne savions pas alors que la décision des bolcheviks n’avait été acceptée qu’à la majorité d’une seule voix. Si nous l’avions su ! En tout cas, il fallait connaître à tout hasard le texte de la dépêche ? J’interrompis le silence en demandant : "Quel est le texte de votre dépêche ?" Cette question sembla avoir soulagé tout le monde et on respira plus librement. Les partisans de Lénine se sentirent plus forts. Ils prirent le texte et le lurent devant nous. D’abord venait une protestation contre l’attaque brusquée, puis nous entendîmes : Le conseil des commissaires du peuple se voit obligé, par la situation ainsi créée, de déclarer qu’il accepte de conclure la paix conformément aux conditions proposées à Brest-Litovsk. La fin de la dépêche était ainsi conçue : Le conseil des commissaires du peuple déclare que la réponse aux conditions nouvelles de paix, qui seront fixées par le gouvernement allemand, sera donnée dans le délai de douze heures. Ces derniers mots équivalaient à prendre trop précipitamment une attitude et à humilier profondément la révolution...
Nous commençâmes à discuter à voix basse dans notre groupe, entre nous, et des hésitations se manifestèrent. Quatre des nôtres sur sept étaient pour l’envoi de la dépêche. C’est ainsi que se forma subitement une « majorité » dans notre Comité central et qu’une « solidarité » des deux Comités fut créée... Comment se fit-il que nous, les opposants de toujours, ne protestâmes pas énergiquement et n’anéantîmes pas tout ce projet de dépêche ? C’est probablement parce que les débats ne tournaient pas autour de la question de principe de la (conclusion de la paix, mais autour de l’ajournement au lendemain. Les débats avaient ainsi perdu leur acuité et s’étaient transformés en discussion technique. Cela émoussa la pointe du débat et amena quelques-uns de nos camarades à céder. Ceux d’entre nous qui furent pour la dépêche supposaient probablement que son envoi n’aurait pas d’influence sur les événements. Et même si cet envoi était une faute politique, les délégués soviétiques pourraient changer la situation le lendemain...
On se mit à analyser les phrases de la dépêche encore une fois. Trotski s’était assis devant une table et, la plume à la main, il commença à revoir le texte. En lisant le deuxième alinéa, quand il arriva à ces mots, « prêts à signer la paix », il souligna de sa voix le reste de la phrase « d’après les conditions proposées à Brest-Litovsk ». Mais Lénine qui se tenait près du poêle répondit avec un sourire triomphateur : « II est trop tard pour courir maintenant après Brest-Litovsk... Vous direz encore merci, si les conditions de Dvinsk ne sont pas plus dures... »
Lorsqu’on arriva au troisième alinéa : Une réponse aux nouvelles conditions de paix proposées sera donnée dans le délai de douze heures, tout le monde le désapprouva. Personne ne voulait accepter des expressions aussi humiliantes et montrer de telles dispositions à la capitulation. Lénine continua avec l’air serein d’un vainqueur : « Si vous évitez les termes clairs, les Allemands considéreront toute la dépêche comme une manœuvre habile. Ils supposeront que nous voulons gagner du temps pour arrêter leur attaque... Vous gaspillerez ainsi du temps et on n’en sera que plus exigeant... »
Il ne réussit pas à nous convaincre. Il désirait trop d’un coup. On raya les mots « conditions nouvelles » et « dans le délai de douze heures ». On les remplaça par d’autres mots qui avaient le même sens secret : Le conseil des commissaires du peuple déclare que la réponse à des conditions précises de paix... sera donnée immédiatement. Lorsqu’on fut aux signatures ? Trotski dit que la sienne n’était pas nécessaire sur ce télégramme et que celle de Lénine suffirait. (Quelques jours après, Trotski démissionna de son poste de commissaire aux affaires étrangères.) « Non, déclara Lénine, la signature du commissaire des affaires étrangères est absolument indispensable ! » Trotski signa. Sverdlov prépara à la hâte l’envoi de la dépêche par radiotélégramme. Nous nous levâmes avec peine de nos places. L’aube matinale pâlissait les fenêtres de sa lueur grise. On commença à se séparer en silence. On était anéanti de fatigue par cette responsabilité que nous avions prise sur nous et imposée à tous. Absorbés par nos pensées, nous descendîmes lentement le large escalier de l’institut Smolny. Zinoviev, cet homme toujours de bonne humeur, corpulent et jovial, aux cheveux gaiement frisés, s’approchant de moi poussa un soupir profond et me frappa sur l’épaule.
Qui sait ce qui va maintenant arriver, dit-il.
Oui... répondis-je, nous pourrons maintenir peut-être le pouvoir soviétique, mais nous avons mis aujourd’hui la hache au pied de l’arbre, ce qu’il en reste ne sera que son ombre.
Nous sortîmes dans la cour du Smolny où les automobiles brillaient obscurément dans le froid matinal. Là, tout respirait la révolution, l’audace et la foi en soi-même. On n’aurait pas pu croire qu’on venait de prendre la décision de capituler. Lénine avait remporté cette nuit la victoire d’une capitulation. Nous allions voir ce qu’apporterait le matin.
VI
Le matin déchaîna une tempête dans les fractions soviétiques de l’assemblée exécutive. La dépêche était déjà à Berlin, sur la table du gouvernement allemand, et la fraction des socialistes révolutionnaires de gauche avait repoussé presque à l’unanimité la tactique de la nuit précédente. Les bolcheviks étaient engagés dans une dure lutte intérieure. La position des léninistes était grave. On les attaquait à la fois pour des raisons de principe (car le simple bolchevik ne pouvait pas changer si rapidement sa ligne de conduite révolutionnaire) et pour des raisons pratiques. Pendant ce temps, les Allemands usèrent d’une politique de temporisation. Ils ne donnèrent pas de réponse claire. Sans doute ils demandèrent si les signatures de Lénine et de Trotski étaient authentiques. Sans doute ils envoyèrent de Berlin la brève note suivante : « Faites vos propositions par écrit et remettez-les à nos représentants à Dvinsk. » On avait donc envoyé immédiatement, le 20 février, des délégués à Dvinsk. Les heures s’étaient écoulées, les journées s’étaient passées, et, depuis quatre jours, aucune réponse claire à notre dépêche n’était parvenue. Cependant, l’offensive de l’armée allemande, sur tout le front, continuait. Le 21 février, Minsk fut pris. Les Allemands poussaient toujours en avant sans combats, voyageant tout simplement dans les trains. Quelle était la signification de toute cette conduite ? Allaient-ils répondre à notre proposition ou bien désiraient-ils conclure la paix avec un autre gouvernement russe ou encore voulaient-ils aggraver les conditions de paix ? Les léninistes en perdaient la tête. L’assemblée exécutive des soviets avait bien voté à la majorité des voix la confiance au gouvernement, mais l’opposition faisait du bruit dans son sein. Le comité de Moscou des bolcheviks avait émis une protestation contre la résolution de leur Comité central. Onze des dirigeants bolchevistes les plus importants, parmi lesquels Boukharine, avaient donné leur démission et commencé une agitation fiévreuse et acharnée contre l’attitude de Lénine. Ioffé, Krestinski et Dzerjinski s’étaient joints à l’opposition. Tous réclamaient la préparation à la guerre défensive. Les Allemands se taisaient. Plus leur silence se prolongeait, plus la volonté de combattre se renforçait chez les Russes. Les léninistes aussi commencèrent à réfléchir. Y avait-il une autre issue ? Le 21 février, à deux heures du matin, le gouvernement soviétique fit afficher son premier appel d’alarme aux ouvriers, aux soldats et aux paysans……

VII

Le 23 février, la situation changea. Une réponse arriva enfin. Les nouvelles conditions de paix, qui avaient un caractère d’ultimatum, étaient nous seulement pires que celles de Brest-Litovsk, mais elles exigeaient franchement al surpression du foyer révolutionnaire…
(…)
Réunion du Comité central bolchevik :

Lénine fit la brève déclaration suivante : « Si vous continuez une telle politique, je donnerai ma démission du gouvernement et du CC. Pour faire une guerre révolutionnaire il faut une armée qui nous manque. Cela veut dire que els conditions doivent être acceptées ».
Trotski apporta un argument nouveau. Etant donné qu’une guerre révolutionnaire serait impossible à la suite de la scission dans le parti, -et elle était presque faite,- Trotski se prononçait pour l’acceptation des conditions allemandes.

Les bolcheviks se trouvaient face à deux ultimatums : l’allemand et celui de Lénine….

Au cours du scrutin parmi les 15 membres du CC, 7 décidèrent d’accepter, 4 refusèrent de donner leur avis (Trotski, Ioffé, Dzerjinski et Krestinski) et 4 votèrent contre.

La suite est connue.

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