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Le contrôle de la jeunesse est une arme contre toute révolution sociale.

27 juin 2012, 08:45, par F. Kletz

« Je conteste qu’on les traite bien, contrairement à ce que l’on prétend, alors qu’il y a nécessité de les mouler pour une société de classes. »

Effectivement, la fabrique du crétin, si elle existe, est inhérente au mode d’éducation. Le problème, ce ne sont pas les professeurs, qui sont sélectionnés par le même système que celui qui évalue les élèves.

Les enseignants sont autant pris au piège que les élèves.

Aucune capacité de comprendre l’individu n’est réellement demandée aux professeurs. Juste une capacité à évaluer des compétences.

L’épanouissement des élèves n’est pas le rôle attribué à l’éducation nationale, et donc, ce ne sont pas les missions attendues des enseignants, qui profitent bien souvent de leur situation pour faire passer en acte l’idée nietzschéenne du sur-homme : le prof est l’homme, ou la femme qui doit être écoutée.

Rien à voir avec un individu, il s’agit d’une situation de communication où la parole du prof est reine.

Donc, dès qu’une discussion est posée dans une classe c’est la parole de l’enseignant qui tranche. Le dispositif : un adulte 30 ou 40 élèves est un dispositif de pouvoir.

De même qu’en science, c’est la parole du spécialiste qui tranche.

Il nous faut des spécialistes parce que le système éducatif casse la capacité de réflexion des individus. Cette capacité est cassée précisément parce que les enfants sont maltraités, les adolescents aussi.

Reste la part belle aux infirmiers, assistants sociaux et psychologue, voire psychiatres, pour un tout petit peu, écouter cette souffrance générée par le système d’une violence inouïe.

Que tu le veuille ou non, tu es pris, je suis pris et nos enfants, adolescents, jeunes adultes sont pris dans ce rapport violent de sélection des bêtes à concours, fort techniciens, mais pas toujours, voire rarement disposés à réfléchir aux problèmes collectifs. Car le système éducatif casse cette capacité de réflexion collective, cette intelligence sociale en valorisant autre chose.

Mon modèle d’éducation, celle qui favoriserait à émanciper l’individu, se baserait en grande partie sur l’expérience que Makarenko décrit dans son Poème pédagogique.

Le problème fondamental de l’éducation qui permet de développer une intelligence sociale est posé dans cet ouvrage magnifique.

Précisons que cette expérience éducative a pu voir le jour dans l’Ukraine d’après la révolution ouvrière, et qu’elle a pris fin 10 ans après avec la montée et le triomphe du stalinisme.

La force de ces jeunes communistes éduqués à des principes vivants d’émancipation, de capacité à organiser les jeunes et à s’organiser en tant que jeunes dans toutes les dimensions intellectuelles et techniques, manuelles, faisait peur à la bureaucratie montante et presque triomphante.

Cette intelligence sociale ne peut exister que dans le développement de l’épanouissement individuel, ce que l’Éducation Nationale ne fait absolument pas. Pourquoi ? parce que la mission de l’éducation nationale est précisément le contraire.

Attendre autre chose de l’Éducation Nationale, c’est vouloir traire un bouc.

Jules Ferry et Durkheim ont créé l’éducation nationale dans le but d’enfermer tous les gavroches, les enfants des rues, 10/12 ans après la commune. Pourquoi ? pour éviter que la commune ne reprenne.

L’éducation nationale a pour mission essentielle d’éviter qu’une nouvelle commune ait lieu.

Fabrique du crétin ? ou dépolitisation de la jeunesse des rues ?

Le contrôle de la jeunesse est une arme contre toute révolution sociale.

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