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Licencier est un crime social !

15 juillet 2012, 10:01, par Max

PSA, le symptôme d’un capitalisme, qui a pourri sur pied

PSA, le constructeur qui a fermé dix usines en six ans (en licenciements et non remplacements )

Article de l’Usine Nouvelle : (mes commentaires sont entre parenthèse)
200 millions d’euros. Voilà ce que la maison PSA perd tous les mois depuis le début de l’année. Si l’on fait brièvement les comptes, cela représente une perte sèche de 1,2 milliards d’euros... Un budget avec lequel un constructeur pourrait potentiellement développer deux nouveaux modèles ou se payer une usine...

Face à cette hémorragie, le groupe Peugeot-Citroën -et son patron Philippe Varin- se devait de réagir. Une telle fuite de cash aurait conduit le groupe au bord du dépôt de bilan, stade qu’il n’a pas atteint si l’on en croit les chiffres donnés par le constructeur qui assure avoir 9,5 milliards d’euros en réserve. Certains, comme Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, fustigent d’ailleurs le plan de restructuration en le jugeant si ce n’est injustifié en tout cas inadapté à la situation réelle de l’entreprise. Les salariés, par la voie de leurs représentants syndicaux s’estiment trompés et les politiques se font les porte-voix de cette désespérance. Tous se disent prêts à livrer bataille pour sauver ce qui peut être sauvé.

La réalité, pourtant, c’est que PSA ne fait plus d’argent en tant que constructeur depuis longtemps ( quelle provocation alors qu’en 2011 le chiffre d’affaire est supérieure à 2010, et que le bénef est de -92 millions pour la branche automobile en baisse importante mais pour des raisons que nous allons voir à la fin). Ses marges sur son métier de fabricant d’automobiles sont étroites (vrai) pour ne pas dire inexistantes depuis longtemps (Faux, voir rapport d’activité 2011). Et quand les salariés affirment que les bénéfices partent à 50% dans la poche des actionnaires, ce qu’ils oublient de dire c’est que ce ne sont pas les usines qui génèrent ces revenus mais la banque PSA Finance et son activité de crédit.

Ce drôle de business-modèle n’est plus tenable pour le français.(et pour les autres oui !!?, Général Motors par exemple qui a fait faillite) Et, depuis l’arrivée de Philippe Varin, tout le travail du top management a été de restructurer le groupe et son offre pour redresser la rentabilité de sa branche industrielle. C’est pour cela que les deux marques (et surtout Citroën avec sa marque DS) ont opéré une montée en gamme. C’est pour cela que le plan Lean Manufacturing a été déployé dans toutes les usines (surface réduite de 25%) et les bureaux d’étude. C’est pour cela qu’un membre du comité de direction, Grégoire Olivier, a été dépêché en Chine, un marché où le groupe est présent depuis plus de 20 ans sans en tirer les fruits. C’est enfin pour cela que Philippe Varin avait tiré le signal d’alarme sur le poids des charges sociales en France dans une tribune publiée dans le journal Les Echos il y a un an. (Mais ce n’est absolument les raisons de fond évoquées dans les rapports aux actionnaires)

On ne peut pas suspecter PSA d’être un industriel froid et sans coeur (non biensur les PDG font juste leur job : licencier et toucher le jackpot). Toute son histoire prouve le contraire. Il est même plus patriote que Renault si l’on compare le nombre de voitures produites en France. Pour tout cela, la "curée" qui est en train de s’organiser autour du cas PSA met mal à l’aise. Bien sur, les 8 000 suppressions de poste annoncées sont un drame et un choc pour la nation. Mais n’en restons pas là. Ce plan de restructuration n’est qu’un symptôme. Le mal dont souffre l’industrie française est plus profond. Il touche aux fondements de notre modèle social (parfois trop généreux) et à son mode de financement (qui repose trop sur les entreprises). Si l’on ne veut pas voir mourir les usines, il faudra accepter de revoir ce fameux modèle français....(la chanson est belle mais tellement usée, comme si les milliards prétés et donnés en dégrèvement fiscaux, les lois diverses favorisant la productivité et bloquant les salaires, n’avaient jamais existés)

fin de l’article du magazine.

Commentaires des chiffres de PSA :

Chiffre d’affaire comparé en millions d’euros :

Branche Automobile : 42 710 en 2011/ 41 405 en 2010 +3,2% (presque 43 milliards en 2011 > à 2010)

Résultat opérationnel courant du Groupe (bénéfices)

Automobile -92 millions en 2011 / 621 millions en 2010 (donc très forte chute de la rentabilité)

Ce recul est principalement lié à un environnement défavorable ...

Les facteurs ayant contribué à la variation du résultat opérationnel courant de la division Automobile sont les suivants :

la catastrophe survenue à Fukushima au Japon le 11 mars 2011 a affecté la production de véhicules diesel du
Groupe du fait de ruptures d’approvisionnement de certains composants électroniques et également une pénurie de livraison de boites automatiques. L’impact défavorable sur l’année s’est élevé à 250 millions d’euros.

L’évolution des coûts externes a eu un impact négatif de 743 millions d’euros. Elle a été principalement impactée par la hausse des matières premières pour 579 millions d’euros et des rémunérations pour 83 millions d’euros.

L’effet change a également eu un effet négatif pour 88 millions d’euros dû principalement à l’appréciation de l’euro par rapport au peso argentin pour 63 millions d’euros, à la livre anglaise pour 21 millions d’euros et également par rapport à la livre turque et le rouble.

donc d’après le rapport d’activité de 2011 consultable sur le site internet de PSA, la raison fondamentale de chute des bénéfices de la branche automobile est l’augmentation des couts de l’acier.
La crise est donc directement responsable car les spéculateurs ont fait grimpé les cours des matières.

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