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Crise grave, crise systémique ou bout du monde pour le capitalisme ?

2 décembre 2013, 19:31, par Robert Paris

Les économies occidentales sont aujourd’hui enfoncées dans une trappe de liquidités. Phénomène classique - voire authentique cas d’école- où, du fait de taux d’intérêt tout proches du zéro absolu, les banques centrales ne disposent plus que d’une munition ultime. Celle qui consiste à injecter des liquidités dans le système - en d’autres termes à faire fonctionner la planche à billets virtuels- afin de soulager des banques encore empêtrées dans leurs créances toxiques. Pour autant, l’objectif initial poursuivi par les banques centrales - à savoir le rétablissement de la croissance économique - se retrouve aujourd’hui dévoyé puisque cette création monétaire intensive profite bien plus à l’appréciation spectaculaire des marchés boursiers qui sont propulsés à des records historiques, ou en tout cas à des niveaux en déconnexion totale avec l’économie réelle. En effet, c’est la récession qui règne toujours dans nombre de nations aux économies dites « intégrées » (comme dans l’Union européenne) et, ce, en dépit de baisses de taux quantitatives se pratiquant généreusement depuis cinq ans. Pire encore puisque ces économies se retrouvent aujourd’hui comme figées dans une trappe de liquidités qui semble absorber - comme dans un gigantesque trou noir cosmique ! - la quasi-totalité des liquidités désespérément crées par les banques centrales.

Pourtant, en dépit de ces sommes pharamineuses qui semblent évoluer dans un circuit fermé et qui semblent ne profiter qu’à une minorité infinitésimale, les banques centrales poursuivent inlassablement leur quête du Graal. Leur but ultime étant l’amélioration de ce fameux « sentiment de richesse » - c’est-à-dire tout bêtement de la confiance-, préalable incontournable à toute reprise de l’économie.

Bien conscientes que le système bancaire ne joue quasiment plus son rôle d’intermédiation consistant à répercuter ces liquidités en direction de la vraie économie, les banques centrales ne disposent toutefois plus que de ce seul levier pour sortir le patient (c’est-à-dire nos économies) de son coma. En effet, même la menace de taux négatifs fait l’effet d’un « pétard mouillé » sur des banques faisant usage de ces liquidités pour gagner à tous les coups dans le grand casino des marchés financiers.

La Fed crée 85 milliards à un rythme mensuel (dans le cadre de son dernier programme) et qu’elle a offert environ 1 trillion de dollars à ses banques ces douze derniers mois...

Extrait du journal La Tribune

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