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Bilan de la réunion publique des groupes de l’extrême gauche révolutionnaire

27 octobre 2013, 10:55, par Ephraïm

Pour moi la réunion est un succès, principalement parce que tout le monde a pu s’exprimer.

Preuve en est que dans cette réunion « personne n’est d’accord avec personne » comme l’a dit un participant. Et pour moi, c’est plutôt positif que personne ne soit d’accord avec personne dans ce genre de réunion.

Je pense qu’une telle réunion est importante pour insuffler des traditions de discussions qui n’existent plus depuis des années parmi le prolétariat révolutionnaire. Ce type de réunion aide à contrecarrer les tendances bureaucratiques et sclérosées de l’extrême gauche en France qui ont abouti à cette perte de tradition.

Il est utile et important de rappeler que cette réunion prend place après plusieurs tentatives de discussion avec d’autres groupes depuis plusieurs années : GSI, CCI, CCIT, ARS, controverses, et j’en oublie... (on pourrait rajouter : camarades de la CNT, tentatives avec Lotta Communista, et même avec LO lorsque nous nous rendons à leur fête de Presles, et avec quelques camarades du NPA qui nous évitent parce qu’on leur pose de sérieux problèmes, participations aux réunions de RESF après l’expulsion de la bourse du travail, et conférence de presse de 2009 pendant l’occupation, discussion avec les piquets de travailleurs sans papiers en 2008 et 2009, la liste est longue des tentatives avec les uns et les autres !)

Surtout, il est important de le rappeler, malgré les désaccords profonds avec l’ARS, cette réunion peut être vue comme une manière de relancer l’appel que l’ARS a formulé il y a 2 ans, et qui avait été laissé de côté depuis plus d’un an.

Ce que cela démontre c’est que les liens ont été tissés, au moins depuis la constitution du comité de la gare de l’est. Ce petit soviet a permis que des liens se constituent il y a trois ans, et ces liens ont été maintenus ou cassés avec les uns ou les autres.

Je rappelle que le GSI ou le CCI étaient les absents parmi les contacts de ces dernières années. Sans compter que, hormis un camarade de l’étincelle, ni LO, ni le NPA n’ont mis les pieds dans la réunion, sans parler du POI avec lequel nous n’avons pas de contacts.

Ce que j’ai le plus apprécié c’était que ce ne soient pas que les représentants ou les « chefs » des groupes qui parlaient, même s’ils parlaient bien entendu plus que les autres. Certains militants ou sympathisants pouvaient totalement s’exprimer, même si bien sûr, dans ce type de réunion ce sont ceux qui ont l’habitude de parler qui parlent le plus.

Ce qui serait utile pour la suite, ça serait que plus de prolos prennent de plus en plus la parole, même si pas mal ont pu la prendre.

Je suis pour qu’un comité de liaison puisse se réunir deux ou trois fois dans l’année, voire plus souvent s’il le faut. Je pense qu’une telle réunion pourrait prendre place au moins une fois par an, et si possible plus souvent. Cela me paraît de plus en plus nécessaire pour aborder la période et la situation que nous connaissons.

Un des aspects qui m’a le plus choqué, c’est que l’ARS a sorti son propre matériel sans nous en avertir. Le hic, c’est que leur flyer d’appel à la réunion comporte une formule avec laquelle je suis en opposition profonde : « nous avons les solutions ».

Personne n’a de solutions toutes faites.Et cela, l’ARS ne veut pas l’entendre, ne veut pas le savoir, car l’ARS veut avoir les solutions pour les autres.

Pour moi ce type de formule, « nous avons les solutions », correspond bien à ce qu’est l’ARS, dont les aspirations sont diamétralement opposées aux miennes, et à celles de VDT, je pense. Affirmer que nous avons des solutions est une vision substitutiste, base de la constitution de toutes les tendances bureaucratiques au sein du mouvement ouvrier.

A mon avis, cela vient d’une incompréhension profonde de la philosophie de Marx et de Engels. Les Utopistes valent mieux que ce type de discours. Et pourtant la philosophie qui inspire l’ARS correspond à assez à celle de ces bourgeois qui pensaient faire le bonheur du prolétariat à la place du prolétariat. Les Phalanstères, les entreprises de Owen au 19e siècle étaient des tentatives d’aménagement du capitalisme.

Aujourd’hui, après l’échec de telles tentatives, affirmer que nous avons les solutions, est profondément nocif. Car c’est contribuer à faire croire que les organisations ont les solutions et que le prolétariat n’a qu’a les exécuter.

Mais la révolution des prolétaires ne fonctionne pas comme cela. C’est aux prolétaires de faire de la philosophie, de faire de la politique, et de construire l’appareil de destruction des lois de la valeur et du capital. C’est aux prolétaires de trouver les solutions pour bâtir la société communiste et pour cela réaliser la dictature du prolétariat.

Les organisations ont un rôle à jouer, et un rôle essentiel pour constituer le parti du prolétariat, mais pas pour donner la solution clef en mains au prolétariat. En cela, je diverge profondément avec l’ARS, mais les discussions avec l’ARS que j’évitais complètement par le passé, m’ont permis de déterminer ce que je viens d’exprimer. En ce sens, la discussion avec l’ARS est profondément utile.

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