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En finir avec les privilèges, disent les gouvernants : prenons-les au mot !

mardi 29 juin 2010

Dorénavant plus de privilèges ! Le grand mot est lancé par les gouvernants eux-mêmes… C’est impressionnant quand ceux qui ont les rênes de l’Etat se dénoncent eux-mêmes et s’accusent de fumer des cigares aux frais du citoyen, de se déplacer et se loger royalement sur le dos du contribuable. Quel bel aveu ! Mais est-ce là tout ce que vous vouliez nous avouer ? C’est bien peu ! Heureusement votre opposition semble plus décidée à tout dévoilée et nous livre depuis des mois le « bouclier fiscal ». Il est vrai qu’il s’agit déjà de sommes un peu plus conséquentes que les chasses présidentielles et les cigares ministériels… Le bouclier fiscal, c’est un petit cadeau à la bourgeoisie de l’ordre de 578 millions d’euros. Pour chacun d’entre nous qui vivons sur une autre planète, c’est plus qu’énorme mais rien à côté des véritables trous abissaux qu’a creusé l’état français. Il lui faudrait dans un temps très bref trouver cent milliards d’euros pour boucher momentanément le trou ! On n’est plus dans le même registre.

D’où viennent ces trous ? Pas du tout des dépenses exagérées de hauts fonctionnaires, fussent-ils ministres. Pas du tout du trop grand nombre de petits fonctionnaires ! pas du tout des trous des retraites ni de la santé ou de l’hôpital public. Tout cela n’est rien au regard des centaines de milliards qui manquent dans les caisses. On approche un tout petit peu ces sommes en examinant les niches fiscales dont la gauche parle beaucoup moins que du fameux bouclier, alors que ces niches représentent 75 milliards d’euros. Qu’est-ce qu’une niche ? Ce sont des impôts impayés par des capitalistes. Mais on est encore très loin des vraies causes. La vérité, c’est que l’Etat a essayé de prendre le relais des investissements privés et a fait cadeau de poignées de centaines de milliards depuis la crise de 2008. Et tout cela pour en arriver à une situation où la crise, loin d’être résolue, va bientôt rebondir…

Certains commentateurs, membres des classes dirigeantes et gouvernants avaient tôt fait de prédire qu’on avait affaire à une crise comme une autre et que, la chute passée, il y aurait une remontée. Il suffisait d’attendre un peu et ils ont vite fait d’annoncer la reprise. Mais, voilà, où est-elle cette reprise ? Et la question est-elle celle d’une crise conjoncturelle et d’une reprise tout aussi conjoncturelle, ou, au contraire, celle d’une maladie fondamentale du système ? Et, dans ce dernier cas, est-ce que les éléments déterminants de la maladie sont-ils soignés et peuvent-ils l’être ? Est-ce que les investissements productifs privés sont repartis ? Est-ce que la seule reprise n’est pas celle de la spéculation ? Est-ce que la reprise des banques n’est pas uniquement fondée sur un prêt à bas prix de fonds d’états et d’institutions supra-étatiques et d’une spéculation sur ces fonds ? Est-ce que la chute des banques est enrayée durablement. Il suffit pour y répondre de voir que dès que l’on approche de la date échéance du prêt de la BCE aux banques européennes, celles-ci s’affolent comme les investisseurs. Est-ce que le fait que les Etats aient pris sur eux la dette privée suffit à résoudre le problème et n’est-ce pas seulement vers une faillite des états que l’on va ? Il suffit d’une nouvelle crise des banques et des bourses pour que les états se découvrent nus et incapables d’intervenir, ayant épuisé leur crédit.

Ce qui est dit plus haut n’est-il pas dû à des prédictions pessimistes qui proviennent du parti pris de révolutionnaires ? La réponse est à chercher dans la presse économique, celle des patrons, qui ne peut être soupçonnée d’anti-capitalisme. Prenons, par exemple, « La Tribune » où nous lisons les titres suivants :

« Etat d’alerte sur la finance mondiale », ou « La BRI lance un SOS sur la dette des Etats », ou encore « Un semestre très secoué pour les marchés ». On y lit notamment « L’euro attaqué tous azimuts », « Les valeurs bancaires minent les indices ». Ce journal révèle que ce qui se porte bien c’est les intérêts de la dette : « L’attrait de la dette émergente se confirme » ou encore « Les fonds de LBO et autres spécialités du capital-risque ont retrouvé quelques couleurs ». « Le système financier reste vulnérable, prévient la BRI » écrit ce journal. Quant à la prétendue réforme de la finance mondiale, le même journal titre « avons-nous changé quelque chose ? »

On nous présente les profits des riches qui sont faits actuellement comme une preuve de bonne santé. En sept ans, malgré la crise, les 0,1% les plus riches ont augmenté leurs revenus de 19% et les 0,01% les ont augmenté de 43%. Seulement les investissements productifs n’ont augmenté en France ni de 43%, ni de 19%. Les investissements privés sont au plus bas. Le capital n’a plus du tout de dynamique. Non seulement il est sous perfusion d’état mais, malgré des années de perfusions qui grèvent les budgets des états, le coeur n’est pas reparti. Sharon est mort, le capitalisme aussi !

Puisque l’on nous parle de supprimer les privilèges, allons y : le privilège de détenir des capitaux, des entreprises, des moyens d’exploiter ne doit plus être détenu par la classe dirigeante !

Mais, pour ce faire, plus question de compter sur la gauche bien sage ni sur les centrales syndicales. Tous ceux-là trouvent normal l’existence d’un Etat au service des possédants et, plus encore, d’une société capitaliste qui ne vit que pour eux !

Les virulences de l’attaque contre un ministre et sa copine milliardaire qui sont celles de la gauche suffisent-elles pour radicaliser le discours de la gauche et les placer dans l’anti-capitalisme ? Certainement pas ! Ceux qui se contentent de dénoncer les cigares des ministres (pas les grands crimes car ils avaient les mêmes en étant au gouvernement), les petits arrangements entre patrons et gouvernants (pas les grands) et les parachutes dorés des patrons du CAC 40 (pas le système du profit que les fait vivre), tous ces politiciens de gauche ne veulent surtout pas s’attaquer au profit capitaliste et n’ont de socialiste que le nom. Ils veulent seulement gérer les intérêts du système à la place de la droite, mais toujours au service des mêmes.

Le socialisme ne veut rien dire pour qui ne veut absolument pas s’en prendre à la propriété privée des capitaux et des moyens de production, pour qui n’a rien de révolutionnaire, n’a rien à voir avec les intérêts des travailleurs...

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