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Salariés attaqués : un même combat avec les petits artisans, paysans ou pêcheurs ruinés et endettés

mardi 17 août 2010

Salariés, retraités et chômeurs attaqués : un même combat avec les petits artisans, petits paysans ou marins-pêcheurs ruinés et endettés

On peut lire dans la presse :

« Ces six derniers mois, 40 000 agriculteurs français ont rempli des demandes d’inscription au RSA, principalement dans le secteur laitier, où les revenus ont baissé de 50 % en deux ans. Plus de 20 % des quelque 600 000 exploitants agricoles encore en activité – ils étaient 1 600 000 en 1970 – peuvent être assimilés à des travailleurs pauvres. Surendettés, lancés dans une course insensée au machinisme et à l’agrandissement, ils sont impuissants à remettre en cause le modèle hyperproductiviste qui leur a été imposé. (…) Pour les rassurer, Nicolas Sarkozy a voulu jouer les sauveurs. "Je ferai pour l’agriculture française ce que nous avons essayé de faire pour la crise financière". Vu le résultat, on ne sait pas si cette annonce a vraiment dû rassurer les agriculteurs. (…) "L’argent sera là pour financer tout ce qui vous permettra de passer le gros de la crise", déclarait-il encore devant les représentants des organisations agricoles. »

Pourtant, rien n’y fait : prêts bonifiés, aides aux agriculteurs endettés, subventions européennes ou françaises, négociations parrainées par le gouvernement et les syndicats agricoles avec les trusts de l’agro-alimentaire, accords de modération des marges de la grande distribution, rien n’y fait, rien n’empêche les agriculteurs de tomber dans le puit sans fond des dettes… Les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à pointer au Revenu de Solidarité Active (RSA) : depuis juin, plus de 40.200 dossiers ont été acceptés, un rythme d’environ 6.000 par mois, en plus des 19.000 dossiers RMI déjà existants, selon les chiffres nationaux de la Mutuelle Sociale Agricole (MSA).

En une année, les agriculteurs ont vu leurs revenus baisser d’un tiers. Les producteurs laitiers, les plus touchés par la baisse des cours, ont, quant à eux, vu leur revenu s’effondrer de 50 %. Les producteurs laitiers, eux, sont étranglés par des groupes capitalistes comme Lactalis, Entremont ou Danone, qui fixent le prix auquel ils achètent le litre de lait ainsi que celui auquel ils le revendent aux consommateurs. Selon un membre d’une association de producteurs indépendants, « le lait rentre à 27 centimes d’euro à la laiterie et il ressort à un euro ».

Avec un revenu en baisse de 54 % par rapport à 2008, les éleveurs laitiers ont été les plus touchés, suivis par les arboriculteurs et les céréaliers. Les représentants des sept plus grandes enseignes de la distribution, comme Leclerc, Auchan et Carrefour ne répercutent pas les chutes de prix à la production. L’an dernier, pendant l’été dernier, les producteurs de fruits avaient connu des chutes de 30 à 50 % des prix d’achat, sans que celles-ci soient répercutées sur les prix de vente aux consommateurs, ce qui avait entraîné un peu partout en France des manifestations devant les hypermarchés.

Les données publiées par l’Insee montrent que les revenus moyens des exploitants agricoles ont chuté de 34 % en 2009, après une baisse de 20 % en 2008. Le revenu annuel moyen des agriculteurs pour 2009 se situerait à 14 500 euros.

Ces moyennes cachent plus la réalité qu’elles ne la dévoilent. Il y a un monde entre les gros agriculteurs qui exploitent en moyenne 120 hectares en Ile-de-France ou Picardie et les petits paysans qui n’exploitent en Pays de Loire, Bretagne ou Auvergne que quelques dizaines d’hectares en céréales ou oléoprotéagineux, tout en élevant porcs ou volailles. A côté de paysans entrepreneurs, il y a des paysans prolétaires qui ne souhaitent qu’un revenu garanti comme un salaire et non des profits. Tous sont pourtant considérés comme des indépendants. En fait, de plus en plus dépendants des banques…
En effet, l’accroissement de la misère ne dit pas tout. C’est l’endettement qui prend une tournure inquiétante pour nombre de paysans dont le chiffre d’affaire camoufle mal des dettes qui grimpent en flèche. Même quand les banques ou l’état couvre, l’inquiétude gagne.

Pour l’instant, la majorité d’entre eux sont toujours propriétaires de leur exploitation, de leur matériel et de leur cheptel... mais aussi de la dette qui leur a permis de s’installer et de travailler. Jusqu’à quand ? À partir de quel degré d’endettement les banques commenceront-elles à se payer sur la bête et à exproprier leurs débiteurs, les laissant sans même une indemnité de chômage ?

Si la situation actuelle se prolonge, c’est ainsi un nombre croissant de petits paysans qui seront conduits à la faillite.

Cette situation concerne nombre de professions dites libérales et qui n’ont rien d’indépendantes comme leur nom l’indique si mal...

C’est le cas de nombre de petits artisans, petits marins-pêcheurs, par exemple...

Ils sont menacés exactement au même titre que les salariés, les retraités, les chômeurs...

Ils sont menacés parce que la société capitaliste en crise est en train, petit à petit mais très rapidement, de leur enlever leurs moyens de subsistance.

Or, la lutte contre cette société est bien loin d’être engagée comme elle devrait l’être.

Pour que ces paysans, ces artisans, ces marins-pêcheurs puissent combattre les trusts, les banques, les assurances qui les coulent et le gouvernement qui soutient les capitalistes, il faudrait qu’elles s’unissent aux salariés et aux chômeurs.

Les syndicats ouvriers ne le cherchent nullement.

Les syndicats paysans sont, pour l’essentiel, au service des gros agriculteurs qui sont des capitalistes.

Il est vital de renverser la vapeur. il n’est pas trop tard !

Le revenu salarial minimum garanti, cela peut être une revendication commune à tous.

Bien d’autres revendications comme le droit au logement, à la santé, à la retraite, peuvent unir les salariés et les classes dites moyennes et paupérisées, mais ce qui est essentielle c’est que de cette lutte commune se dégage une perspective : la fin des financiers, des banquiers, des capitalistes et le début d’une société au service des producteurs, des travailleurs...

Si nous ne trouvons pas le chemin pour unir les travailleurs et les autres couches populaires, les classes dirigeantes enverront les "classes moyennes" sur le chemin du fascisme. A nous de savoir ce que nous voulons...

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