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ADRESSE AU MOUVEMENT OUVRIER

jeudi 14 octobre 2010

Adresse aux militants ouvriers, syndicalistes, socialistes, communistes et à tous les travailleurs

Face au capitalisme en crise, la responsabilité historique du mouvement ouvrier

Nous nous adressons à vous aujourd’hui parce que, militants ouvriers, militants révolutionnaires, militants internationalistes, c’est-à-dire militants trotskystes, travailleurs, retraités ou chômeurs comme vous, nous sommes confrontés aux échéances d’un avenir inquiétant. Nous estimons que c’est ensemble, en tant que classe, que nous devons y faire face. Certes, il va falloir lutter, manifester, revendiquer, mais il va surtout falloir examiner ensemble les moyens de nous défendre et envisager les perspectives. Nous devons refuser les voies sans issue dans lesquelles on voudrait nous engager, celles qui nous ont mené, ces dernières années, d’échec en échec au point de décourager les luttes. Ce débat nécessite de réexaminer le passé sans crainte de critiquer les erreurs, les échecs et même les tromperies et les fausses stratégies, sans interdit dans la critique des organisations. Si le mouvement ouvrier se refuse à cette critique, il est à craindre qu’il soit impuissant face aux graves menaces qui pèsent sur lui comme sur toute la société.

La première des méthodes fausses a consisté à minimiser les catastrophes qui nous menacent, à sous-estimer la crise du système et à camoufler les mensonges sur la reprise économique. Plans d’austérité, licenciements, fermetures d’entreprises, chutes boursières, financières, bancaires, économiques, tout cela est devant nous et non pas derrière nous. L’attaque ne fait que de commencer. Les dizaines de milliers de milliards que les Etats ont distribué sans compter aux capitalistes, banquiers, assureurs, spéculateurs et qu’ils continuent de verser sous le titre de la dette de l’Etat n’ont servi à rien : la machine économique n’est pas repartie. Car, comme Pénélope, c’est le capital lui-même qui détricote les mailles de son propre système. C’est lui qui fabrique tous les jours les investissements nocifs, qui détruit des monnaies, qui fait chuter des économies, des sociétés, des pays, qui investit bien davantage dans la chute que dans la reprise, qui mise sur les effondrements et les favorise du coup. Et qui devrait être les meilleurs défenseurs du capitalisme, ceux qui sacrifieraient leurs vies, leurs emplois, leurs logements, la vie de leur familles au nom de l’intérêt général, au nom de la défense de cette société ? Non, ce seraient les exploités, les travailleurs, ceux dont l’avenir est précaire, menacé, ceux qui ne reçoivent jamais aucune aide s’ils sont endettés, s’ils ne peuvent plus payer leur loyer ou leur endettement pour financer leur logement, ceux à qui patrons, états, banquiers ne font jamais aucun cadeau ? Pas question !

Le capitalisme menace d’engloutir toute la société dans son gouffre financier qu’il a déjà étendu des bourses aux banques, aux assurances, aux sociétés privées et aux Etats. Dès que les financiers, les spéculateurs, les banquiers et autres capitalistes reconstruiront une bulle financière explosive, il n’y aura plus un centime dans les caisses des états pour y faire face, et pas seulement en Grèce, en Islande ou en Espagne, mais aux USA ou au Japon ! Alors, même le sacrifice de l’argent de nos retraites, de la sécu, de notre épargne, de nos économies en banque, de nos salaires ne suffirait plus à les sauver… Ni nous ni les générations précédentes n’ont vécu une telle situation et nous ne devons nous y préparer. Il n’est plus question de cohésion sociale puisque les capitalistes estiment qu’il vaut mieux couler l’humanité que d’abandonner leurs privilèges.

La réalité, c’est l’opposition irréductible entre exploiteurs et exploités, c’est la lutte de classe entre classe capitaliste et classe ouvrière. Sans la conscience de ces intérêts diamétralement opposés, nous serons piégés et menés vers des voies de garage. Tel est le but des faiseurs de « solutions », de « négociations », de « constats partagés », de « débats et consultations », L’essentiel dès lors, pour les travailleurs et pour les milieux populaires, est de démasquer les faux amis, de comprendre quelle maladie frappe la société et quels charlatans vont nous proposer des remèdes pour nous faire accepter d’avaler des poisons qui ont de jolis noms comme « intérêt national », « débat ouvert », « sacrifices transparents et efforts partagés » et autres balivernes sur un prétendu intérêt général entre patrons, Etat et salariés.

Ce qui est en jeu, c’est tout simplement l’existence même de la classe ouvrière et des milieux populaires, de nos emplois, de nos salaires, de nos retraites, de notre santé, de notre logement, l’avenir de nos familles, des services publics, de nos économies et de notre sécurité. Nous sacrifier inutilement pour le capitalisme ou bâtir le socialisme, voilà l’alternative incontournable.

Il faut rompre avec le syndicalisme de collaboration et les stratégies de défaite

Bien sûr, il n’y a rien d’étonnant que les gouvernants et les classes dirigeantes prétendent nous faire avaler la perspective désolante de sacrifices inutiles et sans cesse renouvelés. La responsabilité des gouvernants et des classes dirigeantes est bien entendu écrasante, mais eux agissent dans le sens des intérêts qu’ils ont toujours défendu : l’intérêt du capital. Par contre, c’est du côté du mouvement ouvrier que se trouve le scandale : les organisations qui s’appuient sur l’activité de militants ouvriers et devraient combattre le système parlent de le sauver.

L’exemple des directions syndicales est particulièrement démonstratif : de journées d’action en journées d’action, de négociations en négociations, elles n’ont cessé de lanterner les travailleurs, de retarder une vraie lutte, de maintenir de fictions de concertations qui ont mené à des défaites incessantes.
Les services publics privatisés et attaqués, la sécu et les retraites menacés et réduits, la Santé réduite et privatisée, les emplois publics et privés supprimés massivement, rien de tout cela n’a amené les centrales syndicales à rompre avec leur stratégie qui perd. Face aux entreprises qui licencient, elles ont refusé d’en faire une lutte d’ensemble. Face aux attaques gouvernementales elles ont continué à maintenir la fiction des négociations. Face aux menaces mondiales contre les travailleurs, elles n’ont fait aucun geste pour unir les travailleurs, par exemple avec les travailleurs espagnols ou grecs menacés comme nous. Face aux attaques contre les paysans endettés et ruinés, elles n’ont fait aucun geste pour un combat commun.

Certes, les militants ouvriers peuvent se dire qu’ils se sont mobilisés et qu’ils ont manifesté, que ce n’est pas de la faute de leur centrale si les travailleurs n’ont pas suivi avec suffisamment de force pour faire reculer le pouvoir. Mais c’est faux. Deux millions et demi de salariés dans la rue lors d’une journée d’action n’ont pas fait reculer d’un pas le gouvernement. Même quatre millions n’auraient pas fait plus. On a bien vu en Grèce que des journées d’action massives n’étaient pas craintes par les gouvernants parce qu’elles ne menacent pas les intérêts de classes dirigeantes. On ne peut pas gagner en effet sans s’en prendre à ces intérêts, sans faire peur au grand capital. Les dirigeants des centrales syndicales ne feront jamais cela….

Face au trust Renault qui a reçu des milliards de nos contributions toujours non entièrement remboursés et qui a fait perdre leur emploi à des milliers de prestataires de l’Automobile, à d’autres milliers d’intérimaires, qui a supprimé en plus des milliers d’emplois, de retraités et préretraités non remplacés et salariés en « départ volontaire », on a vu des syndicats signer les plans de crise de la direction intitulés « Contrat social de crise », et là, on trouve non seulement la signature des syndicats de collaboration, mais même celle de la CGT !

Ces derniers mois et années, on a pu faire l’expérience des stratégies syndicales, aussi bien au plan national que sectoriel ou local. Chacun se souvient des successions de journées d’action de 2009, aussi clairsemées, décousues qu’inefficaces. Le meilleur exemple de ces promenades auxquelles les centrales nous convient est la défense des retraites en 2003 puisque la grande manifestation des retraites, un succès, avait été suivi d’une totale inaction.

On a connu aussi les luttes du privé, notamment les grèves des sous-traitants automobile, des grèves comme celles de Caterpillar, Continental et autres mouvements d’entreprises qui ont licencié massivement ou fermé. Ces luttes, radicales ou pas, ont été limitées aux frontières de l’entreprise, même pas généralisées au secteur. Boite par boite, les plus grosses entreprises maintenues en dehors, la lutte de nos camarades n’a pas pu inquiéter l’ensemble des patrons et n’a pas permis de faire reculer le pouvoir.

Dans les raffineries, on a pu croire un instant que la CGT avait tiré la leçon puisqu’elle a parlé, moins d’une journée, d’appeler à la grève générale dans toutes les raffineries de tous les groupes face aux menaces concernant une raffinerie Total. Mais c’était du bluff total et, dès le lendemain, le mot d’ordre était levé alors que les menaces pour l’emploi étaient confirmées. Les dirigeants syndicaux criaient victoire simplement parce qu’ils étaient invités à une table de négociation.

Dans le secteur public, il en va de même. Les infirmières, aides soignantes et autres travailleurs de l’hôpital public s’étaient retrouvés devant le siège de l’Assistance public car plusieurs hôpitaux, s’étaient, par hasard, mobilisés en même temps et débutaient une grève. Eh bien, les dirigeants syndicaux ont craint le débordement et démobilisé ceux qui occupaient le siège de l’Assistance public en annonçant une victoire. Une fois encore, ces dirigeants syndicaux étaient seulement invités … à négocier et affirmaient que la casse de l’hôpital public était bloquée. La suite a montré qu’il n’en était rien mais la mobilisation était bel et bien cassée. On pourrait croire à des erreurs, mais quand on voit Bernard Thibaut trinquer avec Sarkozy et faire les yeux doux à son ministre de l’intérieur, on comprend que les centrales syndicales ont partie lié avec le pouvoir qui leur a permis, en retour, de signer un accord de reconnaissance syndicale en leur faveur.

Nous devons cesser de considérer que toute lutte doit passer sous la direction des centrales syndicales. C’est à nous, travailleurs, de diriger nos luttes !

Le ballet des centrales syndicales : un pas en avant et deux en arrière
L’alternance bien huilée entre manifestations et négociations donne le rythme des bureaucraties syndicales. Pas de risque qu’une lutte prenne de l’ampleur, enserrée dans un tel cadre étouffant. Vient ensuite le corporatisme qui consiste à faire croire qu’un seul secteur sera plus efficace en se battant seul, quand ce n’est pas une seule entreprise. Non ! Il faut en finir avec la collaboration avec patrons et gouvernants et renouer avec la lutte des classes.

Nous organiser sur des bases de classe

En dehors de journées nationales d’action (sans action et parfois sans grève), sans revendications communes ni de plan d’action, donc sans suite et sans perspective, nos centrales syndicales nous ont proposé seulement de nous battre secteur par secteur, catégorie par catégorie : les postiers pour la poste, les cheminots pour la SNCF, quand ce n’est pas entreprise par entreprise ou profession par profession, les anesthésistes de leur côté, les salariés de pôle emploi du leur, les crèches une fois et une autre fois les urgences ou les maternités, quand ce n’est pas les maternités une par une, les hôpitaux un par un… On a même vu, lors d’une journée nationale d’action privé/public, les centrales faire manifester séparément les personnels hospitaliers et les enseignants…

Notre classe, ce n’est pas un conglomérat de corporations, de professions, de secteurs. Notre classe c’est à la fois celle des laveurs de carreaux précaires et des techniciens de l’Automobile, des balayeurs des rues smicards et des conducteurs de trains, des nettoyeurs sans-papiers et des infirmières, des enseignants et des chômeurs. Nous laisser isoler, diviser, c’est nous laisser battre.

Nous avons affaire à une attaque d’ensemble conjointement des patrons et de l’Etat et nous n’avons aucune chance de gagner séparément. Les cheminots viennent une fois de plus d’en faire l’expérience récemment. Ces expériences ne sont pas tirées par les dirigeants syndicaux parce que c’est une politique consciente…

On ne peut pas gagner de cette manière. Et on ne peut pas progresser dans notre manière de lutter et de nous organiser sans … nous organiser. La plupart des travailleurs n’appartiennent à aucune organisation, ni syndicale ni politique. Pourtant, la principale force adverse, la classe bourgeoise détient d’abord son pouvoir de son organisation et principalement du fait que la plus grande organisation, l’Etat, est entièrement à son service (même si les réformistes de la gauche et des syndicats prétendent effrontément le contraire pour justifier leurs calculs). L’Etat, les partis de la bourgeoisie, de droite, d’extrême droite, du centre et de la gauche, le MEDEF et bien d’autres structures de toutes sortes, de l’économie comme de bien des domaines, sont aux mains de la classe bourgeoise, diffusent ses mensonges, combattent pour ses intérêts de classe. Et nous, travailleurs, nous ne sommes pas organisés. Voilà la vraie cause de nos échecs passés ! Il faut cesser de croire aux élections pour changer la société. Il ne faut plus laisser des bureaucraties syndicales décider en notre place. Il ne faut plus laisser les luttes sociales aux mains de stratèges de la défaite. Il faut que toutes les décisions dans nos luttes soient prises démocratiquement par des assemblées générales, soient préparées par les grévistes eux-mêmes dans des comités de grève dont les délégués soient élus et révocables. Il ne s’agit pas simplement de la manière la plus efficace pour la grève soit celle de tous, décidée collectivement et non par des intersyndicales qui examinent d’abord des intérêts de boutique. Des délégués peuvent être élus et se réunir à tous les niveaux : local, régional, national, du secteur comme interprofessionnel. C’est aussi la seule manière pour construire la liaison entre les secteurs avec des assemblées générales interprofessionnelles comme en 1995. Se réunir, débattre de nos revendications, les populariser, définir collectivement nos objectifs et nos moyens de les faire aboutir, tels doivent être les buts de ces comités de grève et de ces assemblées générales.

Nous organiser sur des bases de classe, c’est agir ensemble : privé/public, travailleurs en fixe et précaires, actifs et chômeurs, avec et sans papiers, travailleurs de toutes nationalités. Si la CGT a prétendu qu’elle dirigeait le mouvement des sans papiers, il est à remarquer qu’elle a renoncé à la revendication emblématique « des papiers pour tous », qu’elle n’a nullement mobilisé ses fédérations, ses unions locales et ses sections mais que seuls quelques unes, plus motivées, s’en sont occupées. La stratégie employée a été celle des « vagues » et non celle de la grève générale des sans papiers, et aucun appel à l’ensemble des travailleurs n’a été tenté. Les travailleurs du monde sont nos frères. Ils ont les mêmes intérêts que nous. Le mouvement ouvrier doit combattre les interventions impérialistes de la France en Afrique, en Haïti (nullement une opération humanitaire) et en Afghanistan et celles de tous les impérialismes, en Irak, en Palestine. Notre classe n’a pas à défendre un quelconque mythe d’ « intérêt national ». Ce qu’ils appellent la France, ce sont les intérêts des capitalistes : ce n’est pas celui des travailleurs. Dans la crise, on va essayer de nous diviser en prétendant que « les Grecs » ont abusé, que « les Espagnols » ont vécu au dessus de leurs moyens. A ces mythes dangereux, opposons : « travailleurs de tous les pays unissons-nous »

Seule la classe ouvrière est porteuse d’avenir

Seule la classe ouvrière peut offrir une alternative à la société capitaliste en faillite. Et, pour cela, il n’est pas besoin d’attendre de mythique « grand soir ». Il faut agir dès maintenant. Préparer l’avenir, c’est nous réunir dans nos entreprises et nos quartiers pour débattre de l’état de la société et des moyens d’y faire face. Et cela sans attendre les nouvelles attaques de la crise. C’est débattre aussi de nos revendications, de nos objectifs et de nos moyens d’action. C’est non seulement nous lier entre travailleurs du public et du privé mais également chercher les moyens de nous lier, par un programme s’adressant à eux, aux paysans pauvres, aux petits pêcheurs, aux petits épargnants, aux retraités, aux jeunes, à tous ceux qui, dans les milieux populaires, sont ou vont être frappés par la crise. Pour leur dire, bien entendu, que nous sommes de leur côté dans la crise et qu’ils n’ont pas besoin de se tourner, pour se défendre, du côté des gros paysans, des grandes exploitations et des capitalistes qui ne craindront jamais de les couler. Et surtout pour leur montrer qu’ils n’ont aucune raison de se détourner de la classe ouvrière qui leur est présentée comme égoïste et corporatiste. Le gouvernement n’a eu de cesse de tenir ce discours à propos des cheminots ou des enseignants-chercheurs et des fonctionnaires en général. Cela a été le cas sur la question des retraites où il présente ses attaques comme une égalisation entre privé et public pour mieux diviser… Les salariés sont souvent présentés comme des privilégiés aux classes moyennes et, si la crise s’aggrave, celles-ci vont être gravement ponctionnées et les travailleurs présentés comme la cause de ces sacrifices. Non, ceux qui sont privilégiés, ce sont les capitalistes qui gagnent des millions par mois, les banques qui jouent des milliards par jour, sans parler des hauts fonctionnaires du gouvernement qui se servent au passage… Et il ne faut pas craindre de s’attaquer à la sacro sainte propriété du grand capital : aux banques, à la finance mais aussi à tout le grand capital. Car il est vrai qu’aujourd’hui, c’est l’ensemble du grand capital qui mise sur des investissements nocifs, destructifs, qui démolissent l’emploi, le bien être et la sécurité de la majorité de la population. Depuis 2008, c’est la recherche du profit qui mène à l’effondrement de l’économie du fait des actions nocives et des profits fictifs. S’attaquer au grand capital ne sera nullement un obstacle pour s’adresser aux classes moyennes, car les plus riches volent aussi bien les salariés que les petits paysans, petits artisans, petits pêcheurs ou petits épargnants. Cela ne fonctionne que parce que le capital réussit à nous diviser, à nous opposer.

Plus la classe ouvrière se montrera décidée, moins elle semblera liée à cette société complètement foutue, et plus elle montrera à ces classes moyennes qu’elle est une perspective d’avenir. Si elle ne le faisait pas, le danger serait grand que ces classes moyennes lui soient opposées et soient livrées aux démagogues de l’extrême droite, que la jeunesse, elle aussi, soit détournée d’un véritable changement de société. Malgré tous ceux qui ont prétendu que la chute du stalinisme représentait la fin de tout espoir de transformation socialiste de la société, cette possibilité garde toute sa signification. Mais elle ne peut pas se réaliser sans une action consciente des travailleurs, organisés à cette fin, c’est-à-dire l’organisation politique et révolutionnaire de la classe ouvrière. Et une telle organisation internationale est encore à reconstruire. Tout cela peut sembler bien lourd pour les travailleurs qui ne parviennent déjà pas à défendre les acquis. Et pourtant, c’est bien dans une période d’effondrement du capitalisme que le changement social radical devient d’actualité.

Le mouvement ouvrier a bel et bien une responsabilité historique, non seulement pour l’avenir des classes laborieuses mais pour toute l’humanité. Car, si la crise s’avère effectivement catastrophique, l’autre avenir possible est surtout fait des horreurs du fascisme, de la dictature féroce et des guerres mondiales. Il n’est pas trop tard pour préparer une autre issue, mais la condition numéro un est de rompre avec les mensonges du réformisme : les mythes d’un capitalisme réformé, d’une sortie de crise et d’une reprise qui n’a aucun moyen d’apparaître.

Les travailleurs, s’ils sont capables de gagner les autres couches laborieuses, sont l’immense majorité de la population du monde. Ils sont très loin d’avoir montré leurs propres solutions pour l’avenir. Les quelques tentatives comme la Commune de Paris de 1871 ou la révolution d’octobre 1917 n’auront été que des anticipations face à une révolution sociale organisée par un prolétariat mondialisé, développé de la Chine au Brésil et de l’Afrique à l’Europe…

Le 12 octobre 2010

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