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Le bombardement anglo-américain de 1944 sur la France

samedi 6 avril 2013, par Robert Paris

Le bombardement de "la zone" ouvrière autour de Paris

Films d’archives

Caen après le bombardement anglo-américain de 1944

Le bombardement allié de 1944 sur la population ouvrière pour terroriser…

Le bombardement allié de 1944 visant uniquement les populations civiles est un sujet tabou en France où il est interdit de dire que les "alliés" ne libéraient pas la France mais libéraient la bourgeoisie des risques révolutionnaires de l’après-guerre !!!

On voudrait encore, tant d’années après, nous faire croire que dénoncer le bombardement anglo-américain, ce serait favoriser la thèse des nazis !

Un certain nombre de villes en France furent détruites à plus de 80% comme pour Rouen, Lorient, de Saint Lô, Saint Malo, Brest, Le Havre, Nantes, Royan, Saint Palais sur mer, La Baule, Le Havre, Royan, Montluçon etc ! Des villes bien bombardées comme Lyon et sa banlieue, Marseille, Nice, la banlieue parisienne etc !

La technique du gouvernement américain ne variée pas : terroriser et massacrer les populations européennes au prétexte d’objectifs militaires de lutte contre le nazisme.

Dans certaines villes, ou les casernes, installations militaires, gares n’ont pas été détruites alors que les habitations oui ! Et ce n’était pas une erreur : c’était explicitement les ordres…

En 1944 :

Rouen 1944 = 2500 morts, 30.000 sans-abris et 9500 immeubles détruits.

A Chambéry, 164 tonnes de bombes sont déversées. 420 personnes sont tuées, on relève des centaines de blessés et des milliers d’habitants sont désormais sans-abris.

A Lyon ce sont environ un millier de civils qui sont massacrés.

A Nice et dans la Vallée du Var, 284 cadavres ; 100 personnes sont portées disparues. Environ 500 personnes sont blessées et des milliers d’autres ont perdu leur habitation.

A Saint-Étienne, les Américains font 912 morts. Parmi les bâtiments détruits par les terroristes,
l’école primaire de Tardy. 24 enfants y trouvent la mort ainsi que 8 maîtres de classe.

A Chartres, une cinquantaine de tués.

Fête de la Pentecôte, fête sanglante… de Lille à Marseille, d’Epinal à Nantes, de Nice à Rouen, plus de 5 000 morts, plus de 7 000 blessés, plus de 100 000 sinistrés en trois jours.

Les chiffres qui suivent sont des estimations très très minorées...

En Mars 1944

Le 11 Toulon (70)

En Avril 1944

Le 9 Fives-Lille (500)
Le 9 Paris (271)
Le 18 Noisy-le-Sec (280)
Le 18 Juvisy (250)
Le 18 Rouen (850)
Le 21 Paris (641)
Le 21 Lens (204)
Le 29 Toulon (185)

En Mai 1944

Le 1 Cambrai (350)
Le 1 Troyes (103)
Le 7 Rennes (103)
Le 7 Mézières (70)
Le 10 Creil (75)
Le 11 Epinal (194)
Le 12 Boulogne-sur-Mer (101)
Le 19 Tours (133)
Le 19 Orléans (103)
Le 22 Orléans (172)
Le 26-27 Amiens, Marseille (1500)
Avignon (380)
Lyon (430)
Nice, Saint-Etienne (1000)
Grenoble, Nîmes (260)
Chambéry, Paris-banlieue (1800)
Le 29 Angers (220)
Le 30-31 Rouen (1000)
Le 30-31 Nantes (345)
Le 30-31 Conflans (215)

En Juin 1944

Le 11 Tour (70)
Le 12 Rennes (200)
12 Amiens (140)
12 Poitiers (250)
13 Evreux (100)
18 Lisieux (130)
22 Lille (90)
22 Paris-banlieue (96)
24 Versailles (237)
24 Rouen (172)

En Juillet 1944

Les 5 et 14 Villeneuve St-Georges (85)
Le 17 Rennes (123)

En Août 1944

Le 2 Montreuil (147)
Le 3 Portes-lès-Valence (72)


En Septembre 1944

Le 5 Le Havre (5123 morts en deux heures de bombardement)
Brest

Boulogne-Billancourt

Rouen

Marseille

Lille

Paris

Nantes

Le Havre

Dresde

La grande ville française qui aura subi le moins de destructions est sans nul doute Paris, frappée surtout par les débordements des attaques dirigées contre ses banlieues industrielles. Mais la capitale fait figure d’exception. D’après Danièle Voldman, 36 des villes françaises de plus de 50 000 habitants sont classées officiellement comme sinistrées, ayant subi des destructions – essentiellement mais pas exclusivement dues aux bombardements alliés – de 30% ou plus de leur territoire et de leur patrimoine bâti.[5] Aucune grande région de France n’en sort indemne.

Les grandes villes sinistrées, par grande région

Nord, Pas-de-Calais, Picardie Amiens, Boulogne, Calais, Lille

Bretagne Brest, Rennes

Pays de la Loire Nantes, Tours, Angers, Le Mans

Normandie Caen, Le Havre, Rouen

Banlieue parisienne Argenteuil, Asnières, Boulogne-Billancourt, Courbevoie, St-Ouen

France du Centre Clermont-Ferrand, Dijon, Lyon, Orléans, St-Étienne

France de l’Est Nancy, Metz, Mulhouse, Reims, Strasbourg, Troyes

France du Sud-Ouest Béziers, Toulouse

France du Sud-Est Marseille, Nice, Toulon.

Les destructions sont particulièrement intenses en Normandie. Le Havre est détruit à 82%, Caen à 73%, Rouen à 42%, et parmi les villes plus petites, Saint-Lô à 77% et Lisieux à 75. Les ports, aussi, sont particulièrement exposés. Comme Le Havre, les ports de Brest, de Boulogne-sur-Mer, de Lorient, de Saint-Nazaire, subissent des destructions supérieures à 80% de leur étendue .

La Normandie, en particulier, va connaître le sort des villes allemandes, avant le débarquement et pendant la bataille de Normandie entre le printemps et la fin de l’été 1944. Elle a été la région française le plus durement éprouvée par la Seconde Guerre mondiale. Caen, Saint-Lô, Le Havre sont des champs de ruines. De nombreux villages ont été rasés.

es premiers grands bombardements commencent sur Caen à partir du mois de mars 1944, s’intensifiant à mesure que la date du débarquement approche.

Les centres-villes historiques ont été dévastés. Ils ont détruit 96 % de Tilly-la-Campagne (Calvados), 95 % de Vire (Calvados), 88 % de Villers-Bocage (Calvados), 82 % du Havre (Seine-Maritime), 77 % de Saint-Lô (Manche), 76 % de Falaise (Calvados), 75 % de Lisieux (Calvados), 75 % de Caen (Calvados) et ses trésors romans, une grande partie de Rouen et d’Évreux. Le bourg d’Aunay-sur-Odon a été entièrement rasé et Évrecy, détruit à 86 %, perd un tiers de ses habitants.

Dans le cadre de l’opération Fortitude consistant à faire croire que le Nord sera la zone de débarquement, de nombreux bombardements touchent cette région et des villes sans importance militaire comme Le Portel dans le Pas-de-Calais sont écrasées sous les bombes faisant plus de 500 morts.

Focus sur quelques villes normandes. A Rouen, les bombardements des 19 avril 1944 (900 morts), 30 mai 1944 au 9 juin 1944 (1 600 morts) et 24 juin 1944 ont fait 3 500 morts, dont aucun Allemand, 30 000 sans-abris et 9 500 immeubles détruits. Celui d’Evreux, le 13 juin 1944, détruisit tout le centre-ville ancien. Celui de Caen, perpétré pendant soixant-dix-huit jours d’affilée en juin 1944, a anéanti plus de 75 % de la ville. Le bombardement du Havre, le 5 septembre 1944, est emblématique de la barbarie anglo-américaine : le colonel Bruckhart Wildermuth, commandant allemand d’une garnison assiégée depuis douze jours, avait demandé que soit évacuée toute la population civile de la ville, mais les Britanniques ont refusé. Il a fait rassembler les 40 000 civils dans le centre historique du Havre, et garanti aux Alliés qu’il n’y aurait pas de soldats dans cette zone, ses troupes étant stationnées sur les hauteurs de la ville et à la périphérie. Ce qui n’empêcha pas l’aviation britannique de bombarder la ville pendant cinq jours consécutifs, en opérant quelque 2 000 sorties de 500 bombardiers qui ont largué 5 000 tonnes de bombes explosives et 200 000 bombes au phosphore !

Marseille fut d’abord bombardée le 27 mai 1944 vers 10h30 du matin, sous un soleil radieux, par 4 vagues de bombardiers U.S., les "libérateurs" (?), volant à environ 5000 mètres d’altitude, déversant des chapelets de bombes, sur une cité qui ne s’attendait nullement à un bombardement, croyant que nos Alliés épargneraient les ports dans leur propre intérêt. En mai-juin 1940, les Allemands, nos ennemis, avaient par deux fois, touché seulement ses ports, coulant deux grands paquebots, transports de troupes et de munitions, ne faisant que quelques victimes militaires.

Quatre ans après, les bombes alliées firent en dix minutes, selon le bilan officiel de la Défense Passive, plus précis que celui des journaux de l’époque, imprimés rapidement après la tragédie, les victimes suivantes :

 4728 morts, dont 9 Marins-pompiers

 6095 blessés

 800 disparus

 804 maisons détruites entièrement

 35 000 maisons endommagées

 ni gaz, ni électricité dans la ville entière.

Le 27 mai 1944, il y a, à Marseille, 6000 morts civils français pour une dizaine de soldats allemands tués !!!

La ville du Havre est tout aussi massacrée…

Le premier gros bombardement a lieu le 5 septembre de 17 h 45 à 19 h 30, sur le centre de la ville, où il n’y a pas d’objectifs militaires : 1820 tonnes de bombes explosives, 30000 bombes incendiaires, 1 tonne d’explosif par 720 mètres carrés, une bombe incendiaire tous les 43 mètres carrés. Près de 3000 civils tués. Le lendemain matin, malgré les supplications du clergé, Wildelmuth, qui déclare avoir tout tenté pour faire évacuer la population, confirme sa décision. Il se battra. C’est alors six jours de bombardement par air, terre, mer : 400 canons tirent sans discontinuer.

L’assaut, planifié de main de maître et structuré comme un mécanisme d’horlogerie, est lancé le 10 septembre à 18 h 15. Le 12, à 17 h 00, l’affaire est pratiquement terminée. Les ruines du Havre sont aux mains des Britanniques.

Il est vrai que ces derniers ont perdu près de 400 officiers et soldats et qu’au moment de la trouée, dans la première heure, près de 50 chars et engins spéciaux ont sauté sur les champs de mines ou été détruits par le feu des défenseurs.

Les Allemands compteront près de 600 tués, la plupart lors des bombardements, qui ont complètement désorganisé toute résistance cohérente.

Entre le 4 et le 10 septembre, la ville fut détruite à 85 pour cent. Elle reçut 12 000 tonnes de bombes en 152 bombardements qui firent plus de 5 000 morts parmi les civils et laissèrent 35 000 sinistrés complets et 65 000 sinistrés partiels.

Lire ici la suite - read here

Pour finir

Vidéos :

Paris bombardé en 1944

Septembre 1944, le bombardement de Paris

Les avions qui bombardaient Paris

Ce que pensait la population du bombardement allié de Caen

Messages

  • "6 et 9 août 1945, deux dates qui font frémir. Jean-Marc Royer, par l’article suivant, nous explique très clairement l’historique de ces programmes militaires et les effets impitoyables de la bombe A. On sait aujourd’hui que ces faits militaires d’une horreur sans nom n’étaient pas nécessaires pour mettre fin à la guerre"…

    Ce que n’explique pas l’auteur dans ce texte à lire ici, c’est le pourquoi d’une telle décision si ce n’est pas pour des buts militaires directs.

    Nous pensons que les mêmes bombardements massifs ont détruits des villes en Allemagne, France, à la fin de la guerre et que ce n’est pas un hasard si c’est en URSS qu’on compte le plus de victimes civils.

    Avec les villes, ce sont les prolétaires qui venaient d’occuper les usines, les terres, de commencer leur révolution, ou de la voir détourner par le stalinisme, que les impérialismes ont jeté avec l’aide de Staline, dans les flammes des bombes atomiques ou incendiaires.

    De même les alliés ont volontairement laissé faire le génocide des juifs, car ceux ci représentaient un danger révolutionnaire en Europe.

    • N’importe quoi. déjà l’article est écrit par un anti américain. La plupart des bombardements ont été exécuté par la royal air force Britannique. Il n’y avait pas de réel empathie pour les juifs c’est sur mais la raison révolutionnaire c’est n’importe quoi être juif c’est une religion et non une nationalité ils étaient de nationalités différentes et ils n’avaient pas didée révolutionnaire commun. D’ailleurs s’ils n’avaient pas été massacré les juifs allemands auraient combattu pour l’Allemagne. A l’époque la précision n’était pas parfaite. et c’est sur qu’il y a eu exagération et des bavures et même des cruautés de là part des alliés. Le problème est que vu l’ennemi à battre il est difficile de faire sans destruction et malheureusement des civiles mort. Pour les Russes ils ont eu énormément de destructions et elles ne sont pas due aux Américains ni aux Britanniques elles sont dû aux Russes eux même qui ont pratiqué la terre brûlée et aux Allemands. Arrêtez de toujours arrenger l’histoire comme vous le voulez. C’était l’apocalypse et il ny avait auncunes inoccentes.

    • Difficile de répondre à ce fouillis, à ces déclarations selon lesquelles il n’y avait pas de victimes innocentes ! A ces affirmations bizarres sur ce que signifie le fait d’être ou pas juif.

      La première chose serait de nous expliquer le pourquoi de la guerre mondiale.

      Les grandes puissances ont dit lutter pour la démocratie et contre le fascisme.

      Le massacre de civils de la fin de la guerre démontre à lui seul qu’il n’en est rien !!!

    • J’ai jamais dis qu’il n’y avait pas eu de victimes inoccentes rien avoir franchement ils y a eu des millions d innocents mort de tout côtés. Je répondais à la personne qui prêtant que les Européens ont laissé les juifs se faire massacrer pour empêcher tout acte révolutionnaire de leur part à l’avenir. Les États Europeens n’avaient sûrement pas d’empathie vis à vis d eux dans un premier temps. Mais de là vouloir leur génocide ça c’est de l’interprétation. Et de plus les juifs eux même nétait pas de la même nation où pays donc n’avaient pas une mentalité commune. La France a été difficiles à prendre malgré tout. Enfin je perds mon temps. Pourquoi répondez vous avec autant de dédain et toujours être sur et certains de vos théories ? Et pour le fouilli j’ai répondu avec mon gsm pas facile de bien structurer mes phrases.

    • "Auncunes nation inoccentes" j’ai oublié le mot nation. Il y a eu bien entendu des millions de morts inoccents. Et ça n’a rien de bizarre le judaïsme est une religion comle chrétien ou musulmans. Et malgré que les Alliés ne sont pas que les "gentils" l’Allemagne nazie à perdu. Vous auriez du être général de l’armée Britannique vous auriez certainement fait mieux sans tuer personnes....

    • De l’interprétation et même une interprétation de ces puissances elles-mêmes !

      Lire ici

  • Destroy the cities and the civilians was the purpose...

    "... In the past eighteen months, Bomber Command has virtually destroyed forty-five out of the leading sixty German cities. In spite of invasion diversions (i.e. D-Day) we have so far managed to keep up and even to exceed our average of two and a half cities devastated a month. ... There are not many industrial centres of population now left intact. Are we going to abandon this vast task, which the Germans themselves have long admitted to be their worst headache, just as it nears completion ?" — Sir Arthur Harris to Air Staff Chief Sir Charles Portal, November 1, 1944 quoted in Max Hastings, Bomber Command (NY : Dial Press, 1979), p. 331.

    "You refer to a plan for the destruction of the sixty leading German cities, and to your efforts to keep up with, and even to exceed, your average of two and a half such cities devastated each month ; I know that you have long felt such a plan to be the most effective way of bringing about the collapse of Germany. Knowing this, I have, I must confess, at times wondered whether the magnetism of the remaining German cities has not in the past tended as much to deflect our bombers from their primary objectives as the tactical and weather difficulties which you described so fully in your letter of 1 November. I would like you to reassure me that this is not so. If I knew you to be as wholehearted in the attack on oil as in the past you have been in the matter of attacking cities, I would have little to worry about." — Air Staff Chief Sir Charles Portal to Sir Arthur Harris, November 12, 1944, quoted in Max Hastings, Bomber Command (NY : Dial Press, 1979), p. 331.

  • Lindemann, conseiller de Churchill, peut en mars 1942 lui faire la suggestion suivante : « Une offensive de bombardements extensifs pourrait saper le moral de l’ennemi pourvu qu’elle soit dirigée contre les zones ouvrières des 58 villes allemandes, ayant chacune une population de 100 000 habitants... », et il concluait en disant « qu’entre mars 1942 et le milieu de 1943, il devait être possible de rendre sans abris un tiers de la population totale de l’Allemagne. » La bourgeoisie britannique adopte alors cette stratégie de terreur, mais dans toutes ses déclarations officielles, le gouvernement de sa gracieuse Majesté insistait sur le fait que le « Bomber Command ne bombardait qu’à des fins d’ordre militaire et ne visait que des objectifs mili­taires, toute allusion à des attaques contre des zones ouvrières ou civiles étant rejetée comme absurde et attentatoire à l’honneur des aviateurs qui sacrifiaient leur vie pour la patrie » !

    Première et sinistre illustration de ce cynique men­songe, le bombardement de Hambourg en juillet 1943. L’utilisation massive des bombes incendiaires provoque la mort de 50 000 personnes, fait 40 000 blessés et ce, pour l’essentiel, dans des zones résiden­tielles et ouvrières. Le centre ville fut entièrement détruit et,, en deux nuits, le nombre total de victimes fut, à Hambourg, égal au nombre de tués sous les bombardements, côté anglais, durant toute la durée de la guerre ! A Kassel, en octobre 1943, près de 10 000 civils périrent dans une gigantesque tempête de feu. Face à certaines questions sur l’ampleur des dommages causés aux populations civiles, le gouver­nement anglais répondait invariablement « qu aucune instruction n’avait été donnée pour détruire des mai­ sons d’habitation et que les cibles du Bomber Com­mand étaient toujours des cibles militaires. » Début 1944, les raids de terreur sur Darmstadt, Königsberg, Heilbronn, firent plus de 24 000 victimes parmi les civils. A Braunschweig, perfectionnant leur technique

    au point qu’aucun mètre carré des zones d’habitations ne put échapper aux bombes incendiaires lâchées par les bombardiers, 23 000 personnes furent prises au piège du brasier gigantesque qu’était devenu le centre ville et périrent carbonisées ou asphyxiées. Cepen­dant le black-out était total, et un général américain (les forces US commençant à participer massivement à ces « bombardements extensifs ») déclare à cette époque : « A aucun prix nous ne devrions permettre aux historiens de cette guerre de nous accuser d’avoir dirigé des bombardements stratégiques sur l’homme de la rue. » Quinze jours avant cette déclaration, un raid US sur Berlin avait provoqué la mort de 25 000 civils, ce dont était parfaitement au courant ce général.

  • Le déchaînement de barbarie et de mort entraîné par ces raids aériens, dont les principales victimes étaient des ouvriers et des réfugies, trouva son paroxysme à Dresde en février 1945. A Dresde, il n’y avait aucune industrie importante, ni installation militaire ou stra­tégique, et c’est cette absence qui fit de Dresde une ville refuge pour des centaines de milliers de réfugiés fuyant les bombardements et l’avancée de "l’armée rouge", aveuglés qu’ils étaient par la propagande "démocratique" des Alliés, persuadés que Dresde ne serait jamais bombardée. Les autorités allemandes se laissèrent elles aussi aveugler par cette propagande, puisqu’elles installèrent un grand nombre d hôpitaux civils dans cette ville. Cette situation était parfaite­ment connue par le gouvernement britannique, à tel point que certains chefs militaires du Bomber Com­mand, émirent de sérieuses réserves quant à la validité militaire d’un tel objectif. On leur répondit sèchement que Dresde était un objectif prioritaire pour le pre­mier Ministre et tout fut dit.

    En bombardant Dresde les 13 et 14 février 1945, la bourgeoisie anglaise et américaine savait parfaite­ment qu’il s’y trouvait alors près d’un million et demi de personnes, dont un grand nombre de femmes et d’enfants réfugiés, de blessés et aussi de prisonniers de guerre. 650 000 bombes incendiaires tombèrent sur la ville produisant la plus gigantesque tempête de feu de toute la seconde guerre mondiale. Dresde brûla pendant huit jours, on voyait l’incendie à plus de 250 kilomètres. Certains quartiers de la ville étaient si brûlants qu’il fallut attendre plusieurs semaines avant de pénétrer dans certaines caves. Sur 35 000 immeubles d’habitation, seuls 7000 restèrent debout, tout le centre ville avait disparu et la plupart des hôpi­taux furent détruits. Le 14 février, 400 forteresses volantes américaines, prenant le relais des bombar­diers anglais, déversèrent encore 771 tonnes de bombes incendiaires. Le bilan de ce qui fut sans conteste l’un des plus grands crimes de guerre de la seconde boucherie mondiale fut de 250 000 morts, dont presque tous étaient des civils. A titre de compa­raison, cet autre crime odieux que fut Hiroshima fit 75 000 victimes et les terribles bombardements améri­cains sur Tokyo en mars 1945 provoquèrent 85 000 morts !

    Ordonnant le bombardement de Chemnitz les jours suivants, le commandement ne s’embarrasse plus d’aucune précaution oratoire. Il déclare aux avia­teurs : « Vos raisons d’aller là-bas cette nuit sont d’achever tous les réfugiés qui peuvent avoir échappé de Dresde. » Langage de bouchers s’il en fût, on peut mesurer à travers tout ceci qu’en termes de barbarie, la coalition anti-fasciste n’avait rien à envier aux nazis. Le 1er novembre 1945, en 18 mois de bombardements, 45 des 60 principales villes allemandes avaient été quasiment complètement détruites. Au moins 635 000 civils périrent au cours de ces raids de terreur.

    • Et les terribles crimes contre l’humanité et odieux de l’impérialisme Japonais de l’époque on en parle pas ????

    • Un article pour chaque question... Mais est-ce qu’il expliquent ou excusent ces bombardements de la France pour... punir l’impérialisme japonais ?

      Expliquez vous, au passage, la distance de temps entre les crimes du capitalisme japonais et la décision américaine d’entrer en guerre ? On dirait que les USA n’aient trouvé que c’était des crimes que lorsqu’eux-mêmes ont été attaqués ! Pas quand les peuples étaient terrorisés par l’Etat bourgeois japonais, et pas quand les travailleurs japonais l’étaient !

    • Pourquoi toujours dire Bourgeois en parlant d’un état. C’est une qualification qu’emploi les communistes. je répondais surtout à la personne qui parlaient d atrocités américaines au niveau du Japon c’est un autre sujet que l’Europe vous auriez dû lui dire. Même si cela va dans votre sens. Au pour le sujet d’entrer en guerre c’est pas toujours aussi simple que ça et de toute façon quoi qu’ils auraient fait vous orientez l’histoire et les faits historiques pour accuser ceux que vous n’aimez pas où qui ne partage pas votre pensée. De toutes façon à cette époque beaucoup d atrocités ont été commise et je compte pas les points car ça serait difficile de les départager. Les États communistes ont eux aussi commis d’énormes atrocités sans nom. Je n’ai pas d’affiliation politique je ne suis ni anti américain ni anti allemands la plupart des gens de l’époque sont mort. Je ne crois à auncunes théorie du complot. Je faisait juste des recherches sur les sites historiques perdu à cause des "hommes" de la seconde guerre mondiale et je suis tombé sur ce site mais le contenu ne me plais pas il n’est pas objectif ou neutre. ce qui s’est passé est la faute de l’homme. D’autres peuples pourraient discuter de toutes les horreurs que les Français ont commis car ils en ont commis également. De plus il n’est pas toujours aisé de prendre des décisions pendant une guerre entre respect de la vie de ton ennemis qui n’a peut être pas cet égard et la vie des hommes de ta nation sans parler des civils Et que la providence me préserve de devoir le faire un jour.

    • Vous parlez des hommes mais vous parlez aussi des Etats.

      Ce ne sont pas "les Américains" qui ont fait telle guerre et "les Allemands" ou "les Japonais" telle autre. ce sont leurs Etats et ces derniers sont aux mains d’un système économique et social qu’il n’est pas besoin d’être communiste pour reconnaitre comme capitaliste !!!

    • Leur nom existe donc il est normal de les citer mais se sont des hommes avant tout. Donc fatalement le capitalisme est mauvais et le communisme est bon. Et c’est le capitalisme qui a commis cette guerre. Ok.Et les États pratiquant le communisme où du moins croyant le pratiquer. Ces pays ont fait des millions de morts mais c’est peut être faux vous allez le dire. Se sont deux système imparfait de toute façon. Et pour moi ils ont aussi de bons côtés. Mais voilà mon dernier message car je n’adhère absolument pas à tout ce qui est écrit c’est pour moi illogique et basé sur une idéologie.

  • Le Havre 1944

    « Lorsque, le 4 septembre, le commandement britannique lance son ultimatum à la garnison (note dt, allemande, dirigée par le colonel Wildelmuth), le 1er British Corps du général Crocker a terminé sa mise en place pour lancer l’attaque. Près de 45 000 combattants parfaitement aguerris et un matériel moderne très étoffé. Depuis 10 jours, on a minutieusement planifié, observé, tâté l’adversaire. Dans la planification ont été inclus des bombardements massifs, pour "ramollir la résistance".

    « Or, lors des pourparlers qui suivent l’ultimatum, les Britanniques ont noté la demande du colonel Wildelmuth de l’autoriser à évacuer la population civile. Le commandement britannique croit sentir dans cette demande un manque de détermination du chef allemand. Il va tenter une pression morale et psychologique supplémentaire sur celui-ci. L’importance d’une reddition rapide pour les suites de l’opération lancée vers l’Allemagne est telle qu’elle autorise ce coup de poker : les Anglais refusent l’évacuation croyant par là faire céder l’adversaire. L’Allemand rejette l’ultimatum.

    « Le premier gros bombardement a lieu le 5 septembre de 17 h 45 à 19 h 30, sur le centre de la ville, où il n’y a pas d’objectifs militaires : 1820 tonnes de bombes explosives, 30000 bombes incendiaires, 1 tonne d’explosif par 720 mètres carrés, une bombe incendiaire tous les 43 mètres carrés. Près de 3000 civils tués. Le lendemain matin, malgré les supplications du clergé, Wildelmuth, qui déclare avoir tout tenté pour faire évacuer la population, confirme sa décision. Il se battra. C’est alors six jours de bombardement par air, terre, mer : 400 canons tirent sans discontinuer.
    L’assaut, planifié de main de maître et structuré comme un mécanisme d’horlogerie, est lancé le 10 septembre à 18 h 15. Le 12, à 17 h 00, l’affaire est pratiquement terminée. Les ruines du Havre sont aux mains des Britanniques.

    « Il est vrai que ces derniers ont perdu près de 400 officiers et soldats et qu’au moment de la trouée, dans la première heure, près de 50 chars et engins spéciaux ont sauté sur les champs de mines ou été détruits par le feu des défenseurs.

    « Les Allemands compteront près de 600 tués, la plupart lors des bombardements, qui ont complètement désorganisé toute résistance cohérente. [...] »

    Entre le 4 et le 10 septembre, la ville fut détruite à 85 pour cent. Elle reçut 12 000 tonnes de bombes en 152 bombardements qui firent plus de 5 000 morts parmi les civils et laissèrent 35 000 sinistrés complets et 65 000 sinistrés partiels.

    « Une tache de feu et de sang, écrit François Poupel, semblait ternir non seulement la libération du Havre mais celle du territoire tout entier. Un officier anglais, le journaliste écrivain W. Douglas Home, capitaine, appartenant aux unités qui assiègent Le Havre, refuse obéissance, le 4 septembre, lorsqu’il apprend que le commandement a décidé de raser la ville après en avoir refusé l’évacuation. Ce scandale lui coûtera ses galons et huit mois de prison.

    « "Ce n’est pas la guerre, c’est un meurtre", dira sous le coup de l’émotion le patron de l’opération, le général J. T. Crocker, qui commande le corps d’armée, en contemplant, le 10 septembre, le déversement des bombes sur le camp retranché.

    « En dégageant sa responsabilité et celle de ses troupes, qui n’ont pas participé au siège, le nouveau gouverneur du Havre libéré se dira "honteux et choqué par la destruction insensée de la ville".
    « Pourquoi, pourquoi une telle furie, pour prendre la forteresse du Havre ? Pourquoi avoir exigé de tels sacrifices d’une population qui attendait avec tant d’espoir sa libération ? »
    L’été 1944, Le jour le plus beau, p. 285-286.

  • Durant la seule journée du 15 avril, environ 725 000 litres de napalm sont déversés sur la ville de Royan : on appelle cela "la libération" , alors que c’est un génocide, un répétition avant les massacres en Asie, en Afrique, contre les populations colonisées.

    Le 5 janvier 1945 vers 4 h du matin, par -5°C, 354 bombardiers Lancaster de la RAF déversent une pluie de plus de 2 173 tonnes de bombes sur le centre-ville. Le bombardement se déroule en deux vagues, la première commençant à 4 h 10, durant 20 minutes, la seconde à 5 h 20, durant 30 minutes. En quelques heures, le cœur de la ville, de la gare à Foncillon, est presque entièrement détruit, le port inutilisable, les plages déchiquetées, les casinos en ruines. Tout ce qui a fait le renom de la station balnéaire n’existe plus. 85 % du centre-ville disparaît, 442 Royannais et 35 Allemands trouvent la mort. On dénombre environ un millier de blessés. Sept avions alliés sont abattus pendant le raid21.

    Le vendredi 13 avril 1945, le général français Edgard de Larminat donne le signal de l’opération « Vénérable » visant à lancer l’assaut final contre la forteresse de Royan22. Il exhorte ses troupes en ces termes :

    « Le moment est venu de faire sauter la forteresse ennemie de Royan-Grave. Les moyens matériels sont réunis, le succès de l’opération ne dépend que de l’audace et de la sagesse des chefs, de la valeur et de l’intelligence des soldats (...) C’est une part notable dans la renaissance du pays qui est entre vos mains23 »

    Les lendemain et surlendemain 14 et 15 avril 1945, des bombardiers B-17 Flying Fortress et B-24 Liberator de l’USAAF couvrent de nouveau la ville de bombes. L’historien Howard Zinn relate dans un documentaire24 son expérience du bombardement de la ville, auquel il a participé comme pilote de B-17 au sein du 490th Bombardment Group. C’est au cours des raids sur Royan que le napalm fut expérimenté pour la première fois de façon massive : durant la seule journée du 15 avril, environ 725 000 litres de napalm sont déversés sur la ville.

  • Barta le 1er janvier 1943

    "PROMESSES" IMPERIALISTES.

    Quand Roosevelt et Churchill parlent de la "restauration" de la France par la victoire alliée, les agents gaullistes transforment leurs phrases conventionnelles en assurances que tout reviendra "comme avant". Et ils prêchent, aidés en cela par les agents de Staline, "la libération commune du peuple français".

    Aux ouvriers révolutionnaires, particulièrement aux ouvriers communistes, qui luttent "pour que cela change", c’est-à-dire pour détruire le capitalisme, nous posons cette question : avant nous voulions faire la révolution, nous luttions pour le communisme. L’occupation militaire impérialiste doit-elle nous faire oublier que nous sommes une classe distincte, et nous rejeter dans les bras de notre propre bourgeoisie ? N’avons nous plus de choix qu’entre l’esclavage salarié sans phrases dans le "nouvel ordre européen" et l’esclavage salarié des bourgeoisies dites "démocratiques" ? Qu’est-ce que la "libération commune" ?

    Pour le prolétariat "libération" signifie le retour à un niveau de vie supérieur et aux libertés politiques. Pour la bourgeoisie, la "libération de la France" signifie le retour à une position privilégiée dans l’exploitation des masses travailleuses françaises et la reconquête de ses bases politiques nécessaires à la poursuite de brigandages internationaux. Or, pour régner sur la France "libérée" dans les conditions actuelles de la chute de l’économie mondiale, la bourgeoisie devra imposer des salaires de famine et employer des moyens dictatoriaux.

    Les intérêts du prolétariat et de la bourgeoisie sont plus que jamais inconciliables. Et croire que la lutte de classe contre le capitalisme n’est qu’ajournée "jusqu’à la victoire", c’est seulement ne pas se rendre compte ou ne pas vouloir se rendre compte que la "victoire" impérialiste alliée serait déjà une nouvelle défaite pour le prolétariat français

    La bourgeoisie, elle, à travers la guerre, n’a pas un instant abandonné ses buts de classe : renforcement de l’exploitation des travailleurs, destruction des organisations ouvrières, réintégration de l’Eglise dans l’Etat, etc... Et cela n’est pas l’œuvre de quelques politiciens isolés de la bourgeoisie française : au service de la France impérialiste, dans toutes ses combinaisons (lutte de la "démocratie contre le fascisme" en 1939, collaboration pour "l’ordre nouveau", ou lutte pour la "libération nationale" depuis juin 1940), nous retrouvons toujours le vieil Etat, utilisant les mêmes hommes et les mêmes instruments : voilà pourquoi Laval, du pacte de la "démocratie contre le fascisme" (accord franco-soviétique 1935), s’est changé en Laval "autoritaire" de Montoire ; voilà pourquoi De Gaulle et Giraud de l’Action française, luttent aujourd’hui pour le "retour" de la démocratie ; tandis qu’au-dessus d’eux les mêmes Schneider, Gignoux, Renault et les 200 familles exploitent les ouvriers, quel que soit le régime... Et par la diplomatie secrète, la presse pourrie et les bénédictions du Pape, le massacre des peuples continue...

    Le prolétariat n’a pas pu empêcher la 2ème guerre impérialiste mondiale par la révolution : la Révolution doit maintenant surgir de la guerre. Car si nous ne renversons pas le capitalisme, nous resterons toujours écrasés par l’armée, la police, la haute administration, la diplomatie, les trusts et les banques et nous serons entraînés dans de nouvelles guerres.

    Tous les calculs des impérialistes, toutes leurs tromperies, tout le chauvinisme des social-patriotes de 1942 ("communistes") n’empêcheront pas la chute du capitalisme en Europe, la création des Etats-Unis socialistes d’Europe. L’échec du plan de domination mondiale de l’impérialisme allemand devant l’héroïque résistance de l’Union Soviétique, a créé une situation favorable pour la révolution en Allemagne, en Italie et dans les Balkans ; et si l’Armée Rouge, au cours des mois qui viennent, réussit à ébranler profondément le front capitaliste tenu par Hitler à l’Est, nous pouvons prédire, sans être nullement prophètes, que le printemps ou l’été 1943 sera, pour les peuples écrasés par le militarisme et la guerre, marqué par de grandioses événements.

    C’est en vue de ces événements révolutionnaires que nous nous efforçons de préparer le prolétariat, car, sans une conscience politique internationaliste la classe ouvrière ne sera jamais capable de vaincre la bourgeoisie, dont le moyen principal de domination est le nationalisme. La IVème Internationale jouera son rôle dans ces événements, car elle seule possède un programme révolutionnaire scientifique. Selon les mots de Trotsky, "au centenaire du Manifeste Communiste (1847) la IVème Internationale sera la force révolutionnaire déterminante sur notre planète".

  • Malheureusement, ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire.

  • Le 22 avril 1944, les alliés anglo-américains de la France bombardaient le nord de Paris et la banlieue afin de détruire les bases arrières des soldats allemands dans la perspective du débarquement en Normandie deux mois plus tard.

    Parmi les cibles des aviateurs, les entrepôts de la RATP, rue Championnet, où l’ennemi de l’époque réparait et entreposait son matériel de guerre. Malheureusement, les habitants du 18e arrondissement ont payé un lourd tribut aux dommages collatéraux de cette attaque aérienne.

    La nuit du 19 avril 1944 marque la fin de la « trêve » des bombardements pour les Rouennais. Vers minuit, les avions venus d’Angleterre lâchent leurs bombes sur la capitale de la Haute-Normandie. En moins d’une heure, plus de 6 000 bombes tombent sur la ville. Les victimes civiles sont nombreuses. S’il n’existe aucun registre officiel, les historiens s’accordent sur près de 900 morts dont 300 uniquement sur Rouen.

    Après quelques semaines de répit, les Rouennais vont vivre une semaine terrible (30 mai - 5 juin), la « semaine rouge ». Durant six jours consécutifs, les bombardiers alliés vont venir chaque nuit frapper la ville aux cent clochers. Cette « semaine rouge » ne fera « que » 400 victimes environ. Après le bombardement du 19 avril, de nombreux Rouennais avaient fui le centre-ville pour trouver refuge dans les hauteurs.

    La même chose pour Caen

    Dans Il Dominio dell’Aria (1921, traduit en allemand en 1935 et en anglais en 1942), le général italien Giulio Douhet, commandant d’une escadrille de l’air en 1914-18, affirmait que sous l’effet de l’aviation, la guerre se voyait profondément transformée, rendant périmée la distinction entre combattants et civils. Puisque l’usage du gaz moutarde, qui pouvait être diffusé par voie aérienne, représentait une menace terrible, contre laquelle on ne pouvait se défendre, il fallait prôner une attaque préventive, fondée sur le bombardement des villes. Dès 1915, le mathématicien britannique Frederick Lanchester avait soutenu des thèses analogues dans Aircraft in Warfare, affirmant : « La capacité d’anéantir les villes ennemies est nécessaire comme argument de dissuasion ». Une telle position devint célèbre lorsque Stanley Baldwin, l’un des chefs des tories britanniques, déclara devant le Parlement, le 10 novembre 1932, qu’aucune puissance ne pouvait protéger l’homme de la rue du bombardement aérien, et que dès lors la seule défense résidait dans l’attaque : son discours devint célèbre par la phrase The bomber will always get through.

    Liddell Hart, qui deviendra un critique virulent du bombardement aérien lors de la Seconde Guerre, ou Billy Mitchell, théorisent également le bombardement aérien, Mitchell y voyant un moyen d’assurer la paix en matant rapidement les rébellions (Winged Defense, 1925, qui fait allusion aux opérations britanniques en Irak). Mitchell avait notamment dirigé les opérations aériennes lors de la bataille de Saint-Mihiel (septembre 1918), romantisé au cinéma dans Les Ailes (1927) de W. Wellman, et qui impliquèrent 1 500 avions.

    Durant la deuxième guerre mondiale, les Britanniques eurent leur propre campagne de bombardements nocturnes mené par la Royal Air Force Bomber Command qui commença symboliquement en 1940, puis de façon stratégique en 1942 avec le bombardement de Lübeck, pour culminer de façon massive à la fin de la guerre. Mais à cause d’une visée peu précise, ces campagnes eurent peu de succès, comme le montra le rapport Butt (en) d’août 1941, qui conduisit le député et savant A. V. Hill à déclarer, le 24 février 1942 :

    « La baisse de production [industrielle] lors des pires mois du Blitz a été à peu près égale à celle observée lors des vacances de Pâques... »

    Les régions industrielles comme la Ruhr (avec l’Opération Chastise de mai 1943, au cours de laquelle on inventa la « bombe rebondissante » afin de détruire des barrages de la Ruhr, inondant la vallée), les zones de production d’hydrocarbures dans le cadre de la campagne de bombardements contre les ressources pétrolières de l’Axe, ainsi que les villes comme Hambourg (lors de l’Opération Gomorrah en juillet 1943) puis Dresde (février 1945) subirent ces « tempêtes de feu » faisant chaque fois des milliers, voire des dizaines de milliers de morts, essentiellement parmi les civils. L« ’attaque aérienne contre Hambourg, écrit Sven Lindqvist, a tué plus de personnes que l’ensemble des frappes aériennes allemandes contre toutes les villes anglaises visées », avec environ 50 000 morts, la plupart ayant été tués la nuit du 28 juillet 1943. Mais dès janvier 1944, la production industrielle de Hambourg est rétablie à 80%. Le bombardement de Dresde fit entre 25 000 et plus de 100 000 victimes, selon les estimations ; la température montant à plus de 1 000 degrés. L’un des rares critiques du bombardement de zone, aux côtés de l’évêque et Lord George Bell (en) et de son camarade Alfred Salter, le député travailliste Richard Stokes déclare alors :

    « Mis à part le bombardement stratégique, sur lequel j’ai des doutes très sérieux, et le bombardement tactique, que j’approuve s’il est effectué avec une précision raisonnable, le bombardement de terreur est, à mon avis, indéfendable, en quelque circonstance que ce soit. »

    En tout, les bombardements des Alliés contre l’Allemagne firent 500 000 victimes civiles 31 ; l’Holocauste fit 6 millions de morts juifs, sans oublier les 5 millions de gitans, Témoins de Jéhovah, handicapés, homosexuels, communistes, sociaux-démocrates, Polonais, Ukrainiens et Russes. Pour la seule année 1943, les Alliés déversèrent 180 000 tonnes de bombes sur l’Allemagne.

    Chez les Alliés, les pertes aériennes furent lourdes : lors du bombardement de Nuremberg, des centaines d’appareils furent perdus, pas moins de 44 % des pilotes engagés dans ces opérations y perdirent la vie [réf. nécessaire]. 56 000 pilotes britanniques furent tués au champ de bataille. Selon S. Lindqvist, « le fait de guerre le plus important du Bomber Command a peut-être été, justement, d’obliger les Allemands à investir autant de ressources dans la défense de leurs villes ».

    Les pays occupé par l’Axe furent aussi bombardés pour gêner l’industrie de guerre et les communications ennemies. Plus de 67 000 Français ont été victimes de ces raids (un millier en 1942, près de 5 500 morts en 1943 dont la moitié pour le seul mois de septembre et toutes les autres victimes au cours de l’année 1944 et particulièrement en mai) lors des pilonnages intensifs contre les réseaux ferroviaire et lors de l’opération Chattanooga Choo-choo, qui précédèrent le débarquement de Normandie.

    À la fin de la guerre, l’Allemagne lança les premiers missiles balistiques de l’histoire, les V2, relativement proches des futurs Scuds. À puissance destructrice égale, ceux-ci étaient cependant beaucoup plus chers à fabriquer que les bombardiers et les munitions nécessaires pour des opérations plus classiques.

    Auschwitz, enfin, ne fut guère ciblé, malgré les demandes de la communauté juive américaine au printemps 1944. Un long débat historique (en) s’ensuivit. Le 13 septembre 1944, un raid vise Monowitz, une usine de fabrication de caoutchouc synthétique à quelques kilomètres du camp d’Auschwitz. Certaines bombes tombent sur le camp, tuant accidentellement une dizaine de déportés, mais démontrant aussi la possibilité de détruire le camp ou les voies ferroviaires y menant. En 2008, au cours d’une visite au Mémorial de Yad Vashem, le président George W. Bush aurait déclaré, de façon informelle, à sa conseillère Condoleezza Rice : « Nous aurions dû bombarder » [Auschwitz].

    Deux mesures furent prises : au lieu de viser précisément des cibles particulières, les Britanniques se mirent à procéder à des bombardements dans des zones à forte concentration humaine, ce qui vise à faire le plus de dégâts matériels et à tuer le plus de travailleurs possibles, tout en cassant le moral des habitants. C’est la doctrine du « bombardement de zone » (area bombing), formalisée dans la Directive sur le bombardement de zone du 14 février 1942, qui, de fait, menait à la dissolution de la distinction entre civils et combattants. À la tête des opérations, l’Air Marchall Arthur Harris, surnommé « le Boucher ».

    L’exemple du bombardement de Dresde en février 1945, en est l’exemple typique : le but du commandement était réellement d’anéantir une ville (le bombardement fit plus de 35 000 morts en quelques nuits), pensant avancer ainsi de quelques mois la fin de la guerre. Les bombardiers anglo-saxons procédaient par tapis de bombes : volant en formation serrée et larguant leurs bombes en même temps indistinctement, afin d’aplatir la ville. Inutile de préciser la terreur ressentie par la population sous un tel déluge de feu et d’acier (voir à ce sujet Cavanna, Les Ruskoffs) ; cependant celle-ci semble avoir été plus résolue après qu’avant le bombardement.

    C’est l’impact des attaques délibérées des centres urbains qui fait débat, aspect le plus critiqué des opérations alliées quant à leur efficacité rapportée à leur coût humain et culturel. Dès 1940, les raids de la Luftwaffe sur le Royaume-Uni, qui renforcèrent plutôt la détermination des Britanniques à résister, auraient dû semer le doute sur cette méthode. Les bombardiers du maréchal Harris commencent à frapper massivement le Reich à partir de 1942, avec des moyens à côté desquels ceux du terrible blitz de 1940 semblent bientôt dérisoires. Au total, 1 350 000 tonnes de munitions ont été lâchées sur l’Allemagne entre 1942 et 1945, soit, si l’on retranche l’acier, 450 000 tonnes d’explosif, ce qui représente l’équivalent en puissance de 25 fois la bombe atomique lâchée sur Hiroshima.

    Il y eut environ 300 000 victimes civiles et 150 villes détruites aux deux tiers, aux trois quarts ou aux quatre cinquièmes ; la ville de Berlin est en grande partie détruite, le centre-ville un désert de ruines. En 1945, 20 % des logements sont dits « inhabitables », ce qui est un taux relativement faible par rapport à d’autres cibles de l’aviation britannique. Les bombardements alliés se sont concentrés sur les quartiers centraux, mais ont épargné volontairement des zones proches des aéroports que l’on souhaitait utiliser après la fin des hostilités.

    La notion d’« objectif militaire légitime » fut ainsi étendue jusqu’à être vidée de son sens : l’exemple de Dresde, illustre ville d’art incendiée le 13 février 1945 alors que le sort du régime hitlérien ne faisait plus guère de doute, faisant sans motif militaire sérieux plus de 35 000 victimes, est le plus connu (cette opération détient le record historique du plus grand nombre de personnes tuées en une fois en un même lieu, selon l’historien militaire américain Lt. Col. Mark A. Clodfelter, si l’on excepte les bombardements sur le Japon). Dresde, avant guerre, avait à peu près la réputation de Venise ou de Prague en matière culturelle.

  • Arthur Travers Harris (13 avril 1892 - 5 avril 1984), 1er baronnet, surnommé Bomber Harris (« Harris le bombardier ») ou Butcher Harris (« Harris le boucher ») par ses subordonnés, fut le commandant des forces britanniques RAF de bombardement sur l’Allemagne et les "pays vaincus" pendant la Seconde Guerre mondiale.

    C’est lui qui fut à l’origine du concept du « bombardement moral » (en anglais : moral bombing) et des campagnes intensives de bombardements stratégiques massifs sur le territoire du Troisième Reich, la France et les autres pays vaincus...

    Le marshal Harris, se rendant à son quartier général en voiture, fit une fausse manœuvre en se garant.

    « Maréchal ! Attention » lui dit le portier, « vous auriez pu tuer quelqu’un ! »

     « Hélas, mon ami, répondit-il, c’est ce que je passe mon temps à faire, toutes les nuits ! »

    Plus de 67 000 Français ont été victimes de ces raids (un millier en 1942, près de 5 500 morts en 1943 dont la moitié pour le seul mois de septembre et toutes les autres victimes au cours de l’année 1944 et particulièrement en mai) lors des pilonnages intensifs contre les réseaux ferroviaire et lors de l’opération Chattanooga Choo-choo...

  • Ouuuh, c’est bien pourri ça comme théorie.

    Allez, on ouvre les bouquins et les archives, et on apprend à étudier comme un grand.

    Tchao.

  • 3 mars 1942 LE PECQ bombardé par erreur ?
    Le Pecq a-t-il été bombardé par erreur, la cible étant, en fait, les usines
    de Billancourt ? C’est l’hypothèse qui a toujours été émise.
    Après deux ans de recherches effectuées par Gérard Durand dans
    les archives de la Royal Air Force,ce livre préfacé par Alain Gournac,
    sénateur et maire honoraire du Pecq, apporte une réponse inattendue.
    Cette étude méticuleuse de multiples documents authentiques
    concernant les préparatifs des raids et les comptes rendus de mission
    des bombardiers fait apparaître sous un nouveau jour la stratégie du
    Bomber Command et les motivations des Britanniques pour un tel acte,
    vécu tragiquement par les Alpicois et leurs proches voisins.
    Un épisode dramatique de la Seconde Guerre mondiale, qui se répètera
    les 30 avril, 28 mai et 5 juin 1944...

  • Pour le bombardement du Pecq, le 3 mars 1942 par 250 bombes lachées en 2H00 par l’aviation Anglaise, la théorie "de l’erreur" a été remplacée par la théorie du bombardement du haut commandement Allemand installé au pavillon Henri4 a Saint Germain en Laye (limite du Pecq) .
    Le seule souci pour cette explication , c’est qu’1 seule bombe sur 250, est venu effleurée le fameux QG militaire allemand.
    Soit la RAF était vraiment aveugle, soit l’ordre n’était pas de viser le pavillon henri 4 et surtout pas la ville de Saint Germain qui abritait beaucoup d’autres responsables allemands de l’occupation !
    Ces bombardements se répétèrent 3 fois encore 1944 ! cela fait beaucoup d’erreurs et en juin 44, le haut commandement a pris ses jambes à son coup depuis longtemps..
    Non il y a 1 autre explication au fait que Le Pecq a été tapissé de bombes —>c’est ici qu’habite la population ouvrière qui entoure des villes très bourgeoises et bienveillantes pour l’occupant allemand comme Saint Germain Le Vesinet Port Marly et d’autres villes du 78 .
    Encore 1 fois les bombardements ont pour cible direct la population ouvrière qui peut menacer l’ordre sociale et la fameuse collaboration pétainiste.

  • Il n’y a effectivement aucun hasard, aucune erreur ! C’est bel et bien les quartiers populaires et ouvriers qui étaient visés, là comme dans les villes portuaires, comme dans les banlieues, comme dans la ceinture rouge de Paris !

    La guerre mondiale, c’est d’abord et avant tout pour détruire la classe ouvrière et tout particulièrement la fin de la guerre mondiale qui peut devenir aisément le début de la révolution mondiale !!!

  • Dès le 8 juillet 1941, Churchill écrira : "Il y a une chose qui démontera Hitler : c’est une attaque massive de bombardiers lourds sur le territoire nazi."

    Au début 42, le nouveau chef du Bomber Command, Arthur Harris, en plein accord avec Churchill, lance un plan de bombardement par zones, visant les principales villes allemandes. Le conseiller scientifique de Churchill en la matière, Cherwell, préconise le pilonnage systématique des 58 plus grandes villes allemandes pour déloger, en 15 mois, les habitants et briser le courage des populations. Il s’agit donc bien de frapper, en priorité, le moral allemand et les populations civiles. Le chef de l’armée de l’air britannique, Portal, écrit :

    "Il est clair que les nouvelles cibles seront les secteurs d’habitation".
    Première visée dans la nuit du 28 au 29 mars 1942, Lübeck. En avril, ce sera Rostock, le 30 mai, 1 000 avions déversent sur Cologne des tonnes de bombes explosives et incendiaires, en juin ce sera au tour de Brême. Au total, 60 villes allemandes sont désignées comme cibles.

    À 22h15, 800 bombardiers britanniques, avions d’escorte et de diversion convergeaient sur Dresde et larguaient des bombes incendiaires qui mettaient le feu à la ville d’une extrémité à l’autre. Une fois le ciel dégagé des avions ennemis, ceux qui avaient survécu dans des abris ressortaient dans les rues pour aider les blessés et enlever les morts. Des unités de service de secours de la région environnante se précipitaient dans la ville détruite pour apporter leur aide.

    Les Anglais faisaient alors croire aux Allemands que le raid était terminé pour la nuit, mais ils envoyèrent une deuxième vague de bombardiers pour « faire coup double » en revenant piéger les secouristes dans les rues en feu.

    Ce deuxième raid allait tuer des milliers de personnes qui se trouvaient en plein air, et eut aussi pour effet de produire la tempête de feu planifiée par les Anglais, provoquant dans la vieille ville des températures atteignant le niveau incroyable de 3 000 degrés Fahrenheit [1 600°C].

    Ce crime contre l’humanité était tel que les victimes étaient aspirées dans un mur de flammes par un vent si puissant qu’il en avait renversé des wagons. Les sauveteurs découvriront dans les caves, à plusieurs pieds de profondeur, de la chair humaine fondue et des os.

  • On aura attendu mai 2016 pour ouvrir en Normandie, à Falaise, un musée dédié aux victimes civiles de la guerre et pas à celles du bombardement anglo-américain !!!

  • Et pourtant, dans cette deuxième guerre impérialiste mondiale, c’est-à-dire opposant les grands pays capitalistes de la planète, il y aura eu 30 millions de militaires morts pour 45 millions de civils !!! Et partout on ne voit que des monuments aux morts... militaires !!!

  • Les média continuent à s’interroger sur le motif du bombardement allié massif des villes françaises et particulièrement des populations civiles des quartiers populaires mais ils font toujours comme si on ne savait pas, on ne comprenait pas… Et aussi on ne comprenait pas pourquoi ces bombardements et massacres avaient été si longtemps des « oubliés » de l’Histoire !!!

    Le Figaro

    Le Monde

    Wikipedia

    Direct Matin

    Un forum

    Ignore-t-on ce que la France était un des pays qui était vaincu ? Ignore-t-on ce qui s’était passé dans les pays vaincus à la fin de la guerre mondiale précédente ? C’est-à-dire la révolution sociale !!!

    Croit-on que les puissances impérialistes alliées allaient attendre tranquillement la révolution sans réagir ? Non ! Elles ont agi, violemment et préventivement !

    Ensuite, les pouvoirs français mis en place, De Gaulle et le PCF en premier, les dirigeants « résistants » ensuite, ont interdit de dénoncer ces bombardements réalisés par ceux qui les avaient mis au pouvoir… On commence seulement récemment à en reparler !!!

  • Les USA, en pleine guerre prétendument antifasciste, inventaient les bombes au phosphore en janvier 1943 !!!

    Les États-Unis ont reconnu avoir utilisé des bombes au phosphore blanc comme arme incendiaire contre des insurgés lors de la deuxième bataille de Falloujah en novembre 2004 mais ont réfuté avoir touché des civils avec ces dernières malgré les constatations d’ONG !!!

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