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Histoire des luttes de classes au Cameroun

jeudi 6 janvier 2011, par Robert Paris

Histoire des luttes de classes au Cameroun

A partir du premier millénaire avant J.-C. : successivement ou conjointement les Bantous, Tikars, les Bamouns et les Bamilékés du Cameroun

Le passé du Cameroun

1845 – Début de l’histoire coloniale du Cameroun

1916 – Colonisation française du Cameroun

Le Cameroun colonial en 1920

Histoire des luttes de classes au Cameroun

Septembre 1945 - La révolte des travailleurs de Douala écrasée dans le sang !

1945-1955 – Lutte anticoloniale (5000 morts par la répression coloniale rien qu’en 1955)

1957 - Colonialisme

1955-1962 – Guerre coloniale de la France au Cameroun

1957 – Colonialisme (2)

1958 – Les crimes du colonialisme français

1958 – Ruben Um Nyobe, assassiné par l’armée française

La suite

1959 – Fin du Cameroun colonial français

Autopsie d’une indépendance assassinée

1960 – La fausse indépendance magouillée par Ahidjo et le colonialisme français

1960 – L’assassinat de Félix Moumié

Tortures et crimes

1960 – Ahidjo, l’homme de la fausse indépendance

1961 – Le Cameroun « français » récupère le Cameroun « anglais »

Les crimes d’Ahijo

1971 – La françafrique visite son territoire du Cameroun

1971 – L’assassinat de Ernest Ouandié

1975 – Le point de vue ex-colonial

1977 – Situation économique du Cameroun

1982 – D’Ahidjo à Biya, changement de personnage, pas de changement de la dictature

1984 – Tentative de coup d’Etat

1990-1991 – Révolte contre la dictature

1990 – Révolte étudiante

1996 – Pillage colonial du Cameroun

2003-2007 – Luttes ouvrières

2008 - Révolte contre la cherté de la vie et la dictature de Biya

Mars 2008 – Contre la dictature de Biya

Avril 2008 – Emeutes contre la vie chère

Avril 2008 : des émeutes de la faim à la révolution sociale ?

2008 – La police tire sur les manifestants

2008 – Grève à Baham

2008 – Grève et manifestation contre la nouvelle constitution

2008 – Les émeutes

2008 – Emeutes de la faim

2009 – Barbarie au service des puissants

2011 - Le vent de révolte va-t-il toucher l’Afrique noire ?

2011 – La révolte contre la dictature de Paul Biya

2011 - Vent de révolte au Cameroun...

2012 - D’où vient et où va le Cameroun ?

2012 – Emeute de Deido

2013 - Autopsie d’une pseudo independance

2013 – François Hollande et Paul Biya

2014 - Pillage par la France des richesses du Cameroun

2014 – Contre la hausse du prix de l’électricité

2014 - Grève des ouvriers dans les plantations

2015 – Grève des chauffeurs

2016 - La Françafrique de Hollande

La guerre coloniale au Cameroun et l’invention de la françafrique

2016 - L’histoire secrète interdite du Cameroun

2016 – Violents affrontements de Bamenda

2016 – Etudiants frappés à mort par la police

2016 – Répression de la grève des avocats

Grève ouvrière à Yaoundé

2016 – Images de la répression

2017 – Enquête sur la torture au Cameroun

2017 – Les crimes des forces de « sécurité »

2017 – Grève des ouvriers du chantier du stade Japoma

2017 – Grève des dockers de Douala

2017 – Grève des enseignants

2017 - Le Cameroun en grève

Luttes ouvrières assez récentes

D’autres grèves très récentes

Histoire du Cameroun

Récit des émeutes au Cameroun

La révolte contre l’oppression des anglophones et la poursuite des politiques de division coloniales

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Messages

  • La grève des personnels qui paralyse le fonctionnement des activités du Chantier naval et industriel du Cameroun (CNIC) depuis deux jours a pris des proportions inquiétantes jeudi, avec la décision des employés de barricader les bureaux et ateliers.

    Les manifestants qui exigent l’amélioration des conditions de travail et le paiement des arriérés de salaires « n’entendent pas commencer la nouvelle année avec des tonnes de promesses ».

    Pour cela, ils « exigent que la direction générale puisse procéder à l’apurement de nos arriérés et règle définitivement le problème de l’accès à la sécurité sociale de tous les employés ».

    Malgré l’arrivée des autorités pour un dialogue tripartite entre la direction, le personnel et les pouvoirs publics, la situation n’avait toujours pas évolué ce jeudi matin, la tension étant d’ailleurs plus perceptible puisque les grévistes « n’ont rien pour manger pendant que les autres vont fêter le nouvel an dans la bombance ».

    « Nous ne partirons pas d’ici tant que la direction n’apportera pas des réponses idoines à nos préoccupations. Trop c’est trop, pendant que nous accumulons des arriérés, les dirigeants mènent un train de vie princier », ont clamé des manifestants.
    Fleuron du tissu industriel du Cameroun au début des années 2000, le CNIC dont le chiffre annuel avoisinait 50 milliards de francs CFA connaît une profonde crise depuis ces six dernières années, le chiffre d’affaires ayant chuté pour se trouver autour de 12 milliards de francs CFA.

    Conséquence, les entreprises pétrolières de l’Angola, du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale et du Nigeria qui faisaient quasi exclusivement faire réparer leurs plates-formes au Cameroun, sans compter la réparation des navires pour la plupart des pays du Golfe de Guinée ont pour la plupart opté pour d’autres prestataires, enfonçant le CNIC dans une profonde crise.

  • Au Cameroun, les avocats et les enseignants anglophones radicalisent leurs revendications dans le bras de fer engagé avec le gouvernement. Une confrontation qui a été source de gros remous dans la ville de Bamenda en début de semaine. Le Premier ministre Yang Philemon a discuté vendredi 25 novembre toute la journée avec les principaux meneurs de la grève sans parvenir à faire évoluer les positions. La crise a par ailleurs débordé sur le champ politique. Avec pour principale revendication, l’instauration du fédéralisme.

  • Alors que les fans de foot aux quatre coins du monde célébraient la victoire camerounaise à la finale de la Coupe d’Afrique des nations, le 5 février dernier, la minorité anglophone du Cameroun, qui représente approximativement 20% de la population, avait peu de raisons de se réjouir.

    Elle subit, en effet, depuis un mois, un black-out total des réseaux internet que les habitants des deux régions à minorité anglophone affectées voient comme une tentative flagrante du gouvernement de museler la dissidence, après plusieurs mois de manifestations massives, de grèves et de troubles.

    Bien que la plupart des Camerounais parlent aussi au moins une des 240 langues locales du pays, le français et l’anglais sont les langues officielles du pays et les francophones constituent la majorité de la population.

    Nonobstant, les Anglophones des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du pays représentent approximativement 20% de la population totale du Cameroun, actuellement estimée à 23 millions d’habitants.

    La situation s’est envenimée en novembre 2016, quand plus de 100 personnes furent arrêtées et au moins six personnes tuées dans la ville de Bamenda, Région du Nord-ouest, à l’issue de manifestations dénonçant la dominance de la langue française dans les écoles et tribunaux anglophones. S’ensuivirent des arrestations en masse et des allégations de brutalité policière aggravées, de détentions illégales et de torture.

    Trois militants politiques anglophones ont été traduits en justice récemment pour leur participation à ces mouvements contestataires. L’avocat Nkongho Felix Agbor Balla et le professeur d’université Fontem Aforteka’a Neba – tous deux des leaders du Cameroon Anglophone Civil Society Consortium, qui soutient un retour au système fédéral à deux États et a récemment été déclaré illégal par le gouvernement, au même titre que le Southern Cameroons National Council, qui soutient la sécession -, et le leader du mouvement contestataire Mancho Bibixy, sont appelés à répondre de chefs multiples dont insurrection, incitation aux hostilités contre l’État, terrorisme, incitation à la sécession et propagation de fausses informations. S’ils sont déclarés coupables, ils risquent la peine de mort.

    Pendant ce temps, des millions de Camerounais continuent d’être privés d’accès au réseau internet, une situation que David Kaye, le Rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté d’expression décrit comme « une terrible violation de leur droit à la liberté d’expression » et une atteinte au droit international.

    Face à cette situation, les habitants des régions affectées – en particulier, les entrepreneurs et les étudiants – ont dû recourir à toutes sortes de subterfuges pour contourner le blocus.
    Notamment l’exode des internautes vers d’autres parties du pays où le réseau reste actif, comme la capitale Yaoundé, la capitale commerciale Douala ou la capitale de la Région de l’Ouest, Bafoussam. D’autres encore optent pour des villes plus proches situées de l’autre côté de la frontière avec le Nigeria.

    Des experts de la technopole du Cameroun, à Buea, une ville de la Région du Sud-ouest parfois surnommée Silicon Mountain – décrivent ces personnes comme des « cyber-réfugiés » ou des « réfugiés du net ».

    « Ce blackout sur internet est sans précédent et insupportable », affirme Rolence Achia, un étudiant en ingénierie des systèmes de télécommunications de l’Université de Buea, dans un entretien avec Equal Times. Beaucoup de banques sont fermées, les distributeurs de billets sont hors service, les commerces ont été contraints de fermer et la plupart des travailleurs se retrouvent au chômage technique, sans rémunération.

    Une gestionnaire de communauté qui a demandé à garder l’anonymat raconte comment, pour pouvoir se connecter au réseau, elle est désormais obligée d’entreprendre un trajet dangereux. « Une fois par semaine, je risque ma vie en empruntant la route meurtrière entre Kumba et Douala [tristement célèbre pour ses accidents de la route] seulement pour pouvoir me connecter. Je suis une réfugiée dans mon propre pays », dit-elle, indignée.

    L’air abattu, Neba Kitts, un étudiant anglophone qui approche la vingtaine, arrive à Ekok, une petite bourgade sur la frontière entre le Cameroun et le Nigéria. Il vient de Bamenda. Il nous dit qu’il veut rejoindre la ville d’Ikom, au Nigéria, à environ une heure de route de la frontière, où il pourra reprendre ses cours en ligne. « Je n’ai aucunement l’intention de retourner au Cameroun tant que l’internet n’aura pas été rétabli », confie Kitts à Equal Times avant de monter à bord de l’autocar en partance pour Ikom.

    Selon les agents de l’immigration à Ekok, une cinquantaine de personnes, majoritairement des jeunes, traversent chaque jour la frontière nigériane en quête d’une connexion internet.
    Mais malgré le succès de la campagne #BringBackOurInternet, le gouvernement camerounais soutient qu’il a bloqué l’accès à internet par souci de préserver la paix sociale et qu’il ne rétablira pas le réseau tant que les troubles sociaux en cours n’auront cessé.

    L’origine du soi-disant « problème anglophone » camerounais remonte à l’ère coloniale. Après l’annexion par l’Allemagne de ce qui deviendrait, en 1884, le Kamerun, trois décennies plus tard, le territoire fut divisé entre la Grande-Bretagne et la France, à la sortie de la Première Guerre mondiale. En 1961, une République fédérale réunifiée du Cameroun vit le jour, qui au fil des onze années suivantes serait gouvernée sous forme d’un système fédéral à deux États. Depuis 1972, le Cameroun est dirigé par un État unitaire centralisé qui, selon les Anglophones, privilégie nettement la majorité francophone.

    Parmi les principaux griefs figurent l’affectation d’enseignants francophones dans des écoles anglophones et l’empiètement du système judiciaire français sur les parties anglophones du pays. En octobre 2016, plus de 1000 avocats sont partis en grève pour dénoncer la nomination de magistrats formés sous le système francophone et qui, de ce fait, ne maitrisent pas le droit-commun anglo-saxon, outre la non-disponibilité de textes de loi en anglais.

    Fin novembre, les magistrats ont été rejoints par les enseignants anglophones, qui ont lancé un mot d’ordre de grève indéfinie. Un grand nombre de syndicats des enseignants anglophones – dont la Teachers’ Association of Cameroon et le Cameroon Teachers’ Trade Union – se sont mobilisés contre l’harmonisation insidieuse des deux systèmes éducatifs autonomes du pays. Une manœuvre que les enseignants anglophones dénoncent comme une tentative tacite d’asphyxier l’enseignement en langue anglaise au Cameroun.

  • Après trois mois de coupure, internet est de retour dans la partie anglophone du Cameroun...

    Depuis le 17 janvier 2017, le gouvernement avait pris cette mesure en réponse à la grève des enseignants et des avocats qui secoue ces régions du pays depuis cinq mois.

    L’internet est rétabli mais il peut redisparaitre demain et rien n’est réglé...

  • Les dirigeants de Camrail, la filiale du groupe français Bolloré, ont été demis de leurs fonctions, vendredi 9 juin 2017, à Douala au terme d’une session extraordinaire du conseil d’administration de l’entreprise. Sont concernés le président du conseil d’administration de la Cameroon Railways (Camrail), le Camerounais Hamadou Sali et son directeur général, le Français Didier Vandenbon.

    Des limogeages qui devraient permettre de mettre les concernés à la disposition de la justice, suite à l’accident ferroviaire survenu le 21 octobre 2016 à Eséka (Centre) qui avait fait 79 morts et plus de 575 blessés, selon le bilan officiel.

    En effet, les conclusions de la commission d’enquête mise sur pied par le président Paul Biya avaient « établi la responsabilité, à titre principal, du transporteur » Camrail dans cette catastrophe. Le président camerounais avait demandé que des sanctions appropriées soient prises à l’encontre des responsables reconnus coupables dans le rapport d’enquête.

  • Dans un rapport publié le 20 juillet, Amnesty international dénonce la mort en détention des « dizaines » de prisonniers au Cameroun dans des centres où les forces de sécurité détiennent au secret et torturent des suspects dans la lutte contre le groupe djihadiste nigérian Boko Haram.

  • Au Cameroun, une douzaine d’activistes anglophones ont entamé un mouvement de grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention.

    Ils avaient été arrêtés lors de manifestations pour l’indépendance de la partie méridionale du pays.

    Le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale exige leur libération sans condition.

  • Tous les marchés de vente de bois de la ville de Bangui sont restés déserts ce mardi, confirmant la grève de trois jours décidée par les vendeurs de bois regroupés dans l’association « ami bois » pour manifester leur mécontentement face aux tracasseries dont ils font l’objet de la part des agents des Eaux et Forêts.Au seuil de tous les marchés de bois des arrondissements de Bangui, des banderoles sont affichées avec ces inscriptions : « pas de vente de bois » et « Bangui sans bois ».

    Pour le secrétaire général de l’association « ami bois », Hervé Békébombia l’exploitation artisanale du bois est autorisée par le ministère des Eaux et Forêts. Malheureusement, sous pression de certaines sociétés de forêts, les agents des Eaux et Forêts empêchent l’exploitation artisanale des bois en procédant à des saisies des bois vendus sur les marchés. Ces vendeurs accusent certains cadres du département des Eaux et Forêts d’organiser le contrôle pour soutirer de l’argent aux vendeurs.

    Du coup avec la grève des vendeurs de bois, les menuisiers ont des difficultés pour travailler ou accusent de gros retards dans la livraison des meubles qu’on leur commande

  • Au pouvoir au Cameroun depuis 1982, le président Paul Biya (84 ans) a été reconduit pour un nouveau septennat le 9 octobre 2011. Et tout porte à croire aujourd’hui que l’octogénaire, à la tête d’un des pays les plus riches d’Afrique centrale, sera candidat à sa propre succession en 2018.

    Un témoignage d’un camerounais :

    « Dans les régions anglophones, la population est en train de demander soit la sécession soit le retour au fédéralisme. »

    « C’est une conséquence du mal-être de toutes ces générations. Et ce sont bien les jeunes qui sont dans la rue dans les grandes villes. Plus de la moitié de la population n’a rien à faire aujourd’hui, » dit-il.

    « Prenons l’exemple des jeunes qui sont motos-taxi ou ceux qui vendent à la sauvette dans la rue. Ils ont souvent de grandes qualifications et une bonne formation professionnelle, mais ils ne trouvent pas d’emploi et se retrouvent à faire des sous-métiers. Cela peut exploser. D’ailleurs, cela explose de temps à autre. »

    « Il y a des sujets tabous au Cameroun : la démocratie, l’alternance politique, la sécurité nationale, la question de Boko Haram ou les sujets sur la personne du président de la République. Sept journalistes sont aujourd’hui derrière les verrous car ils ont écrit sur des événements qu’il ne fallait pas couvrir, » déplore Denis Nkwebo.

    « La corruption politique, les détournements des deniers publics, la mauvaise gouvernance, c’est cela aujourd’hui le Cameroun. Les médias sont les seuls endroits où on peut lire ou entendre des avis contradictoires. Des médias sont suspendus ou fermés car des opinions n’ont pas plu au pouvoir. Quand un politique n’est pas capable d’apporter des réponses aux problèmes de son pays, il trouve un bouc-émissaire, » dit-il.

    « Et il est beaucoup plus simple de condamner un journaliste. C’est notamment le cas du correspondant de Radio France Internationale, Ahmed Abba, en prison depuis 2015 et condamné à 10 ans de prison et une lourde amende de 56 millions de francs CFA [98.000 USD] ! »

    « Dans le monde de travail, constate Antoinette Tangono Ekoan, la présidente de la Confédération camerounaise du travail (CCT), 90 % de la population active est composée de jeunes et pourtant 1 % seulement est syndiqué ! On doit admettre que les syndicats ne laissent pas de place aux jeunes dans leurs textes, dans leurs structures. Et c’est la raison pour laquelle très peu d’entre eux ne s’intéressent au syndicalisme alors que dans nos pays d’Afrique centrale, se syndiquer est fondamental pour la défense de nos droits. »

    Dans le nord-ouest anglophone du Cameroun, des heurts entre gendarmes et populations ont fait au moins deux morts lundi.

    La tension reste perceptible à Kumbo, deuxième grande ville de cette région située à environ 80 km de Bamenda.

  • Le président Biya, loin de chercher à calmer les affrontements avec sa minorité anglophone qui dénonce la francophonisation forcée, a jeté de l’huile sur le feu :

    « Cameroun est victime des attaques à répétition d’une bande de terroristes se réclamant d’un mouvement sécessionniste ».

    « Toutes les dispositions sont prises pour mettre hors d’état de nuire ces criminels et faire en sorte que la paix et la sécurité soient sauvegardées sur toute l’étendue du territoire national »

    L’Etat camerounais n’a cessé de répondre par la violence et le résultat c’est que la revendication culturelle s’est transformée en revendication nationaliste : celle de la séparation de l’« Ambazonie », le nom de la « république » autoproclamée dans la région anglophone.

  • La brutale répression, par les autorités, des militants des régions anglophones a poussé la frange la plus radicale du mouvement à s’armer et à lancer des actions de représailles. La déclaration unilatérale d’indépendance de la « République fédérale d’Amabazonie », coup d’éclat symbolique des séparatistes, le 1er octobre, a en particulier déchaîné la fureur de l’Etat central. Amnesty International publie ce mardi un rapport détaillé sur la « tournure tragique » (c’est le titre de la publication) des événements, qui ont provoqué le déplacement de plus de 160 000 personnes, dont au moins 34 000 au Nigeria voisin.

    En 2016, une série de grèves relance le mouvement de protestation qui couve depuis plusieurs décennies dans les régions anglophones. Les avocats, notamment, dénoncent l’abandon progressif du système juridique de la Common Law dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, ainsi que l’affectation de magistrats francophones ne maîtrisant ni l’anglais ni ce droit d’inspiration britannique. Les professeurs, bientôt rejoints par les étudiants, critiquent de leur côté le manque d’enseignants anglophones et la perte d’autonomie (propre au système anglo-saxon) des universités vis-à-vis du pouvoir central. Comme à son habitude, le gouvernement réagit par la manière forte en envoyant la police disperser les manifestants et en ordonnant une vague d’arrestations. Entre octobre 2016 et février 2017, une centaine de militants se retrouvent derrière les barreaux.

    La bascule survient le 1er octobre, jour de la déclaration d’indépendance virtuelle de l’Ambazonie. Ce jour-là, le drapeau ambazonien est hissé à des carrefours, sur les bâtiments des chefferies traditionnelles, un commissariat et un poste de police. Des dizaines de milliers d’anglophones défilent pacifiquement. « Les policiers ont réagi par un usage disproportionné de la force qui, du 28 septembre au 2 octobre, a fait au moins 40 morts et plus de 100 blessés, décrit un rapport de l’International Crisis Group publié deux semaines plus tard. Les forces de sécurité et de défense et de sécurité ont arrêté des centaines de personnes sans mandat, y compris à leur domicile, et infligé des tortures et des traitements inhumains et dégradants. Des abus sexuels, des destructions de propriété et des pillages dans les maisons, des tirs sur les manifestants à Kumba, Baema et près de Buea par des hélicoptères ont été signalés par une dizaine d’habitants, des élus locaux, des hauts fonctionnaires, la presse, les évêques catholiques des deux régions. »

    Depuis, les « opérations de sécurité » succèdent aux attaques des séparatistes contre les gendarmes ou les policiers. Entre septembre et mai, 44 d’entre eux ont été tués, a comptabilisé Amnesty International. Les groupes armés indépendantistes s’en prennent aussi à des symboles de l’Etat central, à des établissements scolaires ne respectant pas la consigne de boycott, et à des personnes soupçonnées de collaborer avec les forces de sécurité.

  • Des mouvements de mécontentement à répétition sont enregistrés sur les chantiers de la Coupe d’Afrique des Nations de football que doit abriter le Cameroun en 2019.

    Le plus récent a concerné certains ouvriers des chantiers de la ville de Garoua dans le nord du Cameroun.

    Principale revendication, des arriérés de salaire qui varient, selon les grévistes, entre quatre et six mois.

    Il s’agit du troisième mouvement de colère enregistré depuis le début de l’année sur l’ensemble des chantiers de la Can 2019.

    Pendant deux jours, près de 800 ouvriers engagés sur les chantiers de la Can 2019 par la société Prime Potomac ont manifesté leur mécontentement à Garoua dans le nord du Cameroun.

    Pancartes en main, ils ont en plus effectué une marche de protestation vers les services du gouverneur de la région du Nord, dont Garoua est le chef-lieu.

    "Je suis à cinq mois sans salaire, ma femme a accouché il y’a une semaine, mon enfant ne connaît même pas l’odeur de l’eau de Cologne", lance un ouvrier gréviste.

    Un autre ajoute l’air menaçant : "chaque jour, on promet qu’on va nous payer, puis on ne donne rien ".

    Malgré la présence des forces de sécurité déployées pour contenir les grévistes, ceux-ci ne décolèrent point.

    "Quelqu’un travaille 6 mois sans salaire, comment vais-je vivre ? ", s’interroge un autre ouvrier.

  • La "sale guerre" du pouvoir contre les anglophones qui prend de l’ampleur au Cameroun anglophone est soutenue par le pouvoir impérialiste français !!!

  • Ce sont les exactions de l’armée qui ont radicalisé les jeunes anglophones contre qui elle combat. Si Yaoundé n’avait pas commencé à tuer des gens, ils auraient désamorcé la crise anglophone et ils n’ont fait que l’attiser, d’abord par le mépris du pouvoir puis avec les crimes des militaires.

  • L’armée est notamment accusée par des habitants et ONG d’avoir incendié de nombreux villages anglophones, en représailles aux assassinats de forces de sécurité.

  • Sur les réseaux sociaux, les vidéos de militaires camerounais mettant le feu à des baraquements se multiplient, de même que les témoignages d’habitants qui ont fui des villages rasés. Près de 34.000 personnes se sont réfugiés au Nigeria voisin.

  • Les gendarmes demandent parfois 30.000 francs (45 euros) aux familles de personnes arrêtées pour les libérer.

    Grâce aux crimes de l’armée et du pouvoir, les populations du Sud-Ouest ont pour la plupart pris le parti de la cause séparatiste.

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