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Nouvelles attaques contre l’hôpital public !

dimanche 5 juin 2011, par Robert Paris

Les plus extérieurs, c’est la direction

A l’APHP, le manque d’effectifs est tel que des services se retrouvent à tourner sans aucun personnel de l’hôpital, avec seulement du personnel extérieur (intérimaires et suppléances). Si les collègues concernés se sentent largués, cela n’a rien d’étonnant. Mais ce qui se comprend moins, c’est que ces services se retrouvent dans cette situation au vu et au su de la direction qui a même organisé cette situation sous-produit d’un déficit en effectif qui est même un objectif de la direction générale…
Que le personnel connaisse peu ou pas le service devient, du coup, un motif supplémentaire de risques en cas d‘incidents et, s’il faut intervenir dans l’urgence – ce qui arrive -, c’est carrément dangereux. Ne nous laissons pas faire !

Yasmina ne baisse pas les bras

Aide-soignante à Saint-Antoine en médecine interne, Yasmina se fracture un orteil lors d’un brancardage du fait de la chute d’une bouteille d’oxygène. Elle est victime l’année suivante d’un accident : son poignet est écrasé entre une porte et un lourd chariot. En reprenant le travail, elle ressent une douleur à la hanche et les examens diagnostiquent une lésion des disques intervertébraux, une déplacement du bassin provoquant une sciatalgie bilatérale. Yasmina ne peut plus travailler mais l’APHP refuse de la changer de poste et encore plus de reconnaitre sa maladie en accident du travail.
Yasmina a diffusé des tracts elle-même, vu le silence assourdissant des centrales syndicales, toutes obédiences confondues, comme si cette affaire ne les concernait pas, comme si nous n’étions pas tous menacés par une affaire du même type ! Ne laissons pas Yasmina se battre seule car, demain, nous aussi nous pouvons être seuls face à la direction.

La chaleur arrive…

Voilà une nouvelle qui n’est pas difficile à deviner et pourtant elle a toujours l’air de prendre au dépourvu la direction. D’une année sur l’autre, on est toujours aussi démunis pour y faire face et parfois de plus en plus démunis. Des volets ne ferment toujours pas dans certaines chambres. Les fontaines à eau ne sont toujours pas réparées. Il n’y a toujours pas de boissons fraiches gratuites à disposition du personnel qui se crève en pleine chaleur et ne parlons pas de glaces… Et, en cas de canicule, il n’y a toujours rien de prévu, pas de chambres fraîches ni pour se rafraichir, ni pour les malades… à part la chambre froide… C’est mortel !

C’est du vol !

Une très grande partie de nos heures supplémentaires ne sont pas payées par l’APHP et parfois elles ne sont même pas reconnues par la direction. Cela représente pour nous un manque à gagner très important et, pour la direction, c’est des économies considérables sur notre dos. Pensez donc : en moyenne quatorze jours de travail non payées par agent et une demi heure en plus non reconnue soit environ 4000 euros volés par an et par agent. Multiplié par l’effectif, on réalise le profit réalisé à notre encontre…

Tous ensemble contre la restructuration

La restructuration est le prétexte brandi pour toutes les mesures de sacrifices contre les secteurs qui sont tous touchés, en même temps ou à tour de rôle. Au lieu de nous mobiliser tous ensemble, ce qui serait la bonne manière de réagir pour nous faire respecter de la direction, les syndicats mobilisent les uns après les autres les secteurs sans prévenir les autres qu’une action a lieu. La lutte isolée de secteurs comme la Maternité a bien démontré l’inefficacité de telles méthodes syndicales de division des luttes…

Réduction des salaires
Le gouvernement qui a assez d’argent pour toutes les guerres aux quatre coins de la planète, pour aider les financier, les banquiers de toute l’Europe et imposant l’austérité aux peuples de ces pays, n’a plus un sou pour la fonction publique… Il prétend qu’il ne fait que bloquer nos salaires mais cela est faux : il les fait considérablement baisser face à la hausse du coût de la vie. Quand il s’agit d’accepter des tarifs incroyables des matériels médicaux ou des médicaments, pour financer des sociétés du bâtiment pour des travaux tous azimuts, l’Etat a de l’argent mais pas pour payer le personnel ou pour en embaucher suffisamment. On se rend bien compte en faisant nos courses qu’on n’est plus payés. Il faut que cela cesse !

Suicide au travail, responsabilité de la direction

Suite au jugement de la Cour d’appel condamnant Renault pour faute inexcusable dans le suicide d’Antonio, technicien à Guyancourt, la veuve d’Antonio a déclaré à la radio, suite au jugement condamnant Renault : « J’espère que les salariés qui l’entendront s’en serviront pour dire qu’il ne faut plus leur en demander toujours plus avec moins de moyens ». Cela nous concerne directement à l’AP : travailler toujours plus jusqu’à craquer cela ne concerne pas seulement Renault.

Gagner tous ensemble ou perdre séparément

La liste des hôpitaux attaqués, réorganisés, des services chirurgicaux fermés, des services regroupés s’allonge sans cesse. On en apprend tous les jours. De Henri Mondor à Champcueil, de Saint Vincent de Paul à Trousseau et des dizaines d’autres, les menaces se développent et se précisent. La réaction n’est pas d’organiser un tous ensemble contre la destruction de la Santé. C’est pourtant la seule manière de faire reculer le gouvernement. Les vraies actions ont lieu localement et non à l’échelle de l’attaque. Une seule solution : la grève générale de l’hôpital public !

Contre la précarité, …
le gouvernement précarise

Sous le prétexte d’en finir avec les contrats en CDD à l’hôpital, le gouvernement met en place des CDI. Seulement, il en profite ainsi pour se débarrasser tranquillement avec le statut des fonctionnaires. C’est une politique générale à toute la fonction publique et qui a été menée à bien à La Poste. Les CDI n’ont pas les mêmes droits que les fonctionnaires : c’était le but recherché. Le service public, lui-même, n’a plus alors qu’à passer aussi à un statut d’activité lucrative…

En toute franchise, c’est dégueulasse

La direction de l’AP, en plein boulot, n’en manque pas une pour réformer nos statuts. Cette fois, elle s’en prend aux arrêts maladie. Sans oser les interdire ou les réprimer ouvertement – cela ferait mauvais genre pour un service de santé -, elle a trouvé une manière d’interpréter la loi pour pénaliser les personnels qui ont des arrêts maladie, y compris pour des longues maladies, des maladies professionnelles, des congés pathologiques. Ils perdront RT et RR et auront une journée RTT perdue pour 8 à 12 jours d’arrêt dans l’année. Non seulement on doit se tuer au travail, mais si on tombe malade, c’est encore nous qui devons le payer. Trop, c’est trop. Voilà une circulaire qu’il faut faire ravaler à la direction de l’AP !

Bientôt une direction à distance ?

L’Etat n’ouvre plus de places de concours de secrétaires médicaux. L’objectif est de les remplacer par des boites privées pratiquant le secrétariat à distance. Et si on remplaçait la direction de l’APHP par une direction à distance avec caméra ?

A comme arnaque ?

Les IDE qui passent en A vont perdre la prime de veille de 90€. C’est une magouille de la direction de l’APHP pour nous voler. Ces directeurs justifient leurs grosses paies, en ponctionnant la nôtre !!!

Renault inexcusable et il n’est pas le seul

L’entreprise automobile a été condamnée en faute inexcusable dans le suicide d’un technicien au Technocentre de Guyancourt. La direction l’avait poussé à bout. Sa femme a rappelé à la radio comment un salarié modèle pouvait être piégé par des demandes de plus en plus importantes et sans moyens supplémentaires. Elle a espéré que ce jugement encourageait les salariés à ne pas se laisser faire. Son message est très important pour l’hôpital public, car on connaît ces méthodes de pression et on est aussi concernés par le stress et les suicides.

Formation sur le tas

Comme le regroupement des hôpitaux, celui des écoles d’infirmières signifie une diminution des moyens. Ce n’est pas la seule restriction pour les élèves infirmiers : avant ils avaient un formateur MSP. Maintenant, c’est l’infirmière qui, en plus de son boulot débordant, doit assurer toute la formation de l’élève. Et aussi prendre toute la responsabilité de son activité…

Un mont d’or pour aider les banques mais pas de Mondor pour la santé

Le gouvernement avait momentanément reculé sur la fermeture de la chirurgie cardiaque à Henri-Mondor. Mais l’ARS démontre que le couperet (ou scalpel) est toujours sur la tête des services chirurgicaux. L’objectif est resté de faire disparaître le maximum de services de chirurgie sous des prétextes fallacieux et dans un but comptable !

L’argent, le nerf du profit

Selon un décret récemment publié au Journal officiel, les patients seront désormais facturés lorsqu’ils demanderont une chambre individuelle à l’hôpital même s’ils n’y passent pas la nuit. L’Assurance Maladie ne remboursera pas ce supplément. Cela ne fera certainement pas progressé la santé.

Combattre l’absentéisme, pas sa cause…

C’est un courtier en assurances que la direction a chargé d’étudier l’absentéisme des agents paraît-il en forte progression dans la fonction publique territoriale et hospitalière. En passant au crible l’ensemble des « absences pour raison de santé », l’étude observe que tous les clignotants sont au rouge : il y a plus d’arrêts ; ceux-ci durent plus longtemps ; ils concernent aussi davantage d’agents. Mais elle se garde de signaler les causes, c’est-à-dire tous les autres clignotants qui, à l’hôpital public, sont au rouge et on dépassé le signal danger : effectifs insuffisants, stress en hausse, charge de travail excessive, manque de repos, horaires excessifs, conditions de travail en pleine dégradation. Du coup, le courtier en assurances ne verra qu’une solution : surveiller les arrêts maladie des agents !!!

Messages

  • Quand l’industrie pharmaceutique décide de stopper la production de médicaments et de produits utilisés par les hopitaux, cliniques ; c’est la vie des malades qui est en péril.

    Le capitalisme n’a pas fini de nous envoyer au cimetière tant qu’on ne l’aura pas lui même débranché une fois pour toute.

    Pénurie de médicaments essentiels : les anesthésistes lancent l’alerte
    Vendredi 19 août 2011
    Médicaments anciens, peu onéreux, génériqués... Certains produits anesthésiants ne sont plus fabriqués ou distribués pour des raisons de rentabilité, alors qu’ils sont encore utiles et non remplaçables dans certaines indications. Afin de faire connaître cette situation et surtout de l’améliorer, la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation, la SFAR, en appelle au ministre de la santé, Xavier Bertrand, et au directeur général de l’Afssaps, le Pr. Dominique Maraninchi.
    Le Penthotal ® n’est plus commercialisé en France
    Le thiopental (nom de marque : Penthotal ®) est un anesthésique d’action rapide utilisé en clinique depuis 1934 et très bon marché (un flacon coûte environ 2 euros). En raison de sa rapidité d’action, il est utilisé pour les interventions chirurgicales faites en urgence, sans que le patient ait eu le temps d’être à jeun et donc de minimiser les risques d’inhalation gastrique pendant l’opération (exemple : césarienne). Il est également indiqué dans le traitement des traumatismes crâniens graves et de certains états de mal épileptique.
    Mais le laboratoire américain qui le distribue en France, Hospira, a cessé sa commercialisation depuis le 27 juillet. Or la SFAR souligne, dans un communiqué de presse publié le 18 août, qu’"aucun produit ne permet, dans les indications du thiopental, d’assurer une sécurité équivalente du patient". Les anesthésistes français ont donc recours actuellement à un laboratoire et un fabriquant de générique allemands pour pallier à la pénurie de ce produit, "mais la situation reste précaire...".
    Une menace sur la réalisation des anesthésies
    Outre le Penthotal ®, d’autres médicaments utilisés en anesthésie sont très anciens, de faible prix et généricables, d’où un risque d’arrêt de fabrication (trop faible rentabilité). La SFAR cite le propofol (commercialisé sous le nom de Diprivan ® en France), tristement célèbre à cause du décès de Michael Jackson mais utilisé dans la plupart des anesthésies générales d’aujourd’hui : ce médicament coûte moins d’1 € l’ampoule, il "contribue à la sécurité des patients", et pourtant sa commercialisation a failli être stoppée aux Etats-Unis. Quant à la lidocaïne adrénalinée, très utilisée pour les péridurales et anesthésies locales, elle n’est plus fabriquée par le laboratoire détenteur de la marque.
    Ces menaces ou pénuries inquiètent tout une profession, qui prend tout de même en charge 8 millions de patients chaque année en France : "nous en venons à nous demander si nous pourrons continuer d’assurer la prise en charge des patients. Si l’on ne trouve pas de solution, le risque existe que l’on ne puisse plus réaliser d’anesthésie dans le cadre d’actes chirurgicaux ou diagnostiques", déclare le docteur Laurent Jouffroy, Président de la SFAR.
    Les autorités de santé interpellées
    Cette pénurie débutante de médicaments (bon marché, anciens, généricables mais indispensables pour la pratique de certains actes chirurgicaux) menace la sécurité des patients, rappelle la SFAR. Cette dernière a donc décidé d’en appeler au directeur général de l’Afssaps afin qu’il trouve une solution "à la question pressante du thiopental" et que soit assurée "la pérennité de la mise à disposition de ce type de médicaments, largement employés par les anesthésistes-réanimateurs, depuis des décennies, et menacés d’arrêt de commercialisation".
    La Sfar interpelle également le ministre de la santé pour qu’il les aide à "disposer des produits les plus sûrs et les moins onéreux" pour mettre en œuvre les recommandations de bonne pratique.
    Des difficultés apparemment entendues
    Dans un communiqué publié ce jour par le ministère de la santé, Xavier Bertrand et Nora Berra, secrétaire d’Etat à la santé, soulignent "qu’il n’est pas question que les patients rencontrent les moindres difficultés d’accès à leurs produits de santé". Afin de tenter de trouver les solutions pérennes demandées, Dominique Maraninchi va recevoir "dans les prochains jours la SFAR".
    Du côté du ministère, une réunion "se tiendra dès la rentrée avec l’ensemble des parties prenantes avec un seul objectif : que tout patient puisse avoir accès sans difficultés à son traitement".
    L’alerte lancée par la société savante semble donc avoir été entendue. Souhaitons que des solutions durables et efficaces soient trouvées pour supprimer ces difficultés d’approvisionnement en produits d’anesthésie, difficultés qui font écho à celles soulevées par l’Académie nationale de pharmacie en juin dernier.
    Jean-Philippe Rivière
    Sources :
     "Arrêt de la commercialisation du thiopental (Pentothal®) par les laboratoires Hospira™ -France : une mauvaise nouvelle qui en annonce probablement d’autres", SFAR, 1er juillet 2011, article accessible en ligne
     "Les anesthésistes‐réanimateurs lancent une alerte : confrontés à la pénurie et à la disparition de médicaments essentiels, ils risquent de ne plus être en mesure de prendre en charge leurs patients", communiqué de presse de la SFAR, 18 août 2011, accessible en ligne
     Lettre ouverte au ministre de la santé, 12 août 2011, téléchargeable en ligne
     Lettre ouverte au directeur général de l’Afssaps, 12 août 2011, accessible en ligne
     Communiqué de presse du ministère de la santé, 19 août 2011

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