Accueil > 10- SYNDICALISME ET AUTO-ORGANISATION DES TRAVAILLEURS - SYNDICALISM AND (...) > Solidarité avec les militants syndicalistes victimes de la répression (...)

Solidarité avec les militants syndicalistes victimes de la répression patronale et étatique

vendredi 8 juillet 2011, par Robert Paris

Solidarité avec les militants syndicalistes victimes de la répression patronale et étatique

En France

Après la relaxe du syndicaliste de Continental, Xavier Mathieu, dont le parquet a fait appel, c’est au tour de l’ex-inspecteur du travail Gérard Filoche de passer devant la justice pour des motifs fallacieux. La traque des militants continue.

Xavier Mathieu, militant CGT de Continental, a été relaxé suite à son procès pour refus de prélèvement ADN. Le tribunal de Compiègne a estimé mardi 28 que l’action qu’il avait mené à la sous-préfecture de Compiègne en avril 2009 était d’ordre syndical et ne pouvait être jugée comme un acte de délinquance de droit public. Mais le parquet a aussitôt fait appel, vendredi 1er juillet, pour tenter de faire annuler une décision qui pourrait faire jurisprudence.

Car Xavier Mathieu n’est pas le seul militant poursuivi pour refus de prélèvement génétique : Yves Meunier et Marc Bienne, faucheurs volontaires relaxés en mai, comme Philippe Galano, ancien délégué syndical CGT des Autoroutes du Sud de la France condamné en avril, étaient poursuivis pour avoir refusé d’intégrer le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) suite a des actions de protestation. Depuis le vote de la loi « Loppsi 1 » en 2003, des prélèvements génétiques sont autorisés dans la plupart des cas d’infractions. Ce fichage visait d’abord les délinquants sexuels, mais les poursuites se multiplient désormais contre des militants.

D’autres motifs, tout aussi fallacieux, cachent la vocation politique de ces accusations. Le 20 juin, Olivier Besancenot et quinze postiers CGT et Sud ont ainsi été jugés pour « séquestration » et « entrave à la liberté de travail » suite à l’occupation, en mai 2010, de la direction départementale de La Poste.

C’est enfin au tour de Gérard Filoche, ancien inspecteur du travail et conseiller national du PS [1] de comparaître mercredi 6 juillet à Paris pour « entrave à un CE ». Il est mis en examen depuis 2006 pour avoir exercé un « chantage » vis-à-vis d’un employeur qui refusait de réintégrer une salariée en fin de congé maternité. Gérard Filoche avait menacé d’établir un PV à l’employeur qui avait demandé trois fois une autorisation de licenciement pour sa salariée, déléguée syndicale.

Une pétition de soutien à Gérard Filoche, dénonçant « une plainte patronale invraisemblable », a recueilli 38 000 signatures.

« Comment, alors que le Parquet manque de moyens au point de classer la majorité des PV de l’inspection du travail, choisit-il de donner suite à cette poursuite contre Gérard Filoche ? » interroge la pétition.

Un rassemblement est prévu, mercredi 6 juillet à midi, devant le palais de Justice de Paris, avant l’audition de l’ancien inspecteur du travail.


Depuis environ 5 ans, la direction du Crédit Agricole à déclenché une série d offensives contre le délégué syndical UGTG, Elie Varieux. A plusieurs reprises déjà la banque verte a tenté de le licencier, mais à chaque fois la mobilsation a obligé les dirigeants de CAM à reculer. Une fois de plus Elie Varieux est dans le collimateur de la direction du CAM ?

La direction générale sort de son chapeau un fait qui remonte au 21 mars 2011, après plus de deux mois, après 70 jours de silence, le 1er juin 2011, une nouvelle fois, notre Délégué Elie VARIEUX est convoqué à un entretien préalable au licenciement.

Il lui est reproché principalement d’avoir « agressé les deux plus gros clients de la Banque », d’avoir eu un comportement « menaçant » au Comité d’Entreprise du 23 mars 2011 et en réunion DP d’avril 2011.
Pourquoi avoir laissé Elie VARIEUX continuer à rôder 7 semaines supplémentaires dans l’entreprise s’il est réellement aussi dangereux, alors que la Banque a un avantage à charge : les bandes des caméras de surveillance qui sont infalsifiables donc une preuve irréfragable devant un tribunal correctionnel ?

Convaincue du bon droit de notre Camarade Elie VARIEUX, assurée de la légalité de nos revendications, la Centrale Syndicale UGTG a dépêché une délégation de 5 de ses dirigeants pour suivre de très près cette nouvelle répression anti-syndicale contre nos camarades et mener la lutte jusqu’à totale satisfaction de nos revendications.


Daniel Crugnola, secrétaire CGT du Comité d’Entreprise de Raflatac a eu six minutes trente pour l’apprendre. C’est le temps qu’a duré « l’entrevue préalable en vue d’un licenciement »... Le motif du licenciement, ce qui est rarissime, est directement lié à des faits de grève. Daniel Crugnola, secrétaire CGT du Comité d’Entreprise de Raflatac a eu six minutes trente pour l’apprendre. C’est le temps qu’a duré « l’entrevue préalable en vue d’un licenciement », hier matin.
Le syndicaliste, un des leaders de la grève de cinq semaines à la papeterie de Pompey est allé à neuf heures au rendez-vous donné, accompagné du délégué syndical CGT Thierry Cano, tandis que devant l’usine, l’équipe du matin, renforcée de soutiens extérieurs faisait une démonstration de force, toutefois sans bloquer l’usine, mais en en arrêtant la production.

Lundi prochain, deux autres salariés syndiqués à la CGT se verront signifier leur licenciement sans doute pour les mêmes motifs, après la tenue du CE obligatoire pour consultation, s’agissant d’un salarié protégé licencié. Une action est très probable, selon Pascal Debay qui diffusera largement ces nouvelles dans les quatre autres usines françaises du groupe.

Les incidents en cause avaient eu lieu au début de la grève totale, le 24 mai au soir. Une barricade de pneus et de palettes avait été enflammée, provoquant quelques dégâts sur la barrière d’entrée de l’usine.


mercredi 6 juillet, une affaire de droit social était jugée la 31e chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris. L’entreprise Guinot est opposée à Gérard Filoche, inspecteur du travail à la retraite, membre du PS et blogueur sur Marianne2. Mais contrairement aux apparences, Filoche ne vient pas clouer au pilori un patron voyou. Cette fois, c’est lui qui est le prévenu, accusé de délit d’entrave au fonctionnement d’un comité d’entreprise, en l’occurrence celui de Guinot, entreprise de cosmétiques basée sur Paris. Une situation qui peut paraître incongrue : « Je suis stupéfait et inquiet, je me demande ce que je fais là », a déclaré Filoche à Marianne2 avant l’audience.

Cette affaire date de presque sept ans, du 23 juillet 2004, plus exactement. Ce jour là, Gérard Filoche veut régler au plus vite le cas de Nassera F., une déléguée syndicale menacée de licenciement. En août, Filoche part en vacances et il n’y aura alors plus personne pour défendre son dossier. Car, selon le Code du travail, pour licencier un représentant du personnel, le patron doit consulter le CE puis avoir l’aval de l’inspection du travail. Et le 23, le CE est justement censé se réunir pour délibérer sur ce cas Avant le vote et à la demande de la syndiquée, Filoche se rend dans les locaux de Guinot pour assister à une réunion en présence du patron de Guinot, d’autres salariés de l’entreprise et des membres du CE.

Et là, la partie civile, citant plusieurs témoins, affirme que Filoche, aurait menacé de saisir le procureur pour harcèlement moral si le CE votait en défaveur de Nassera. A l’audience, Filoche rétorque qu’il n’a « jamais menacé » d’une telle action en justice et que de toute façon l’avis du CE n’a qu’une valeur indicative. Surtout, il note que les jeux étaient déjà presque fait avant cette fameuse réunion du 23 juillet 2004. En effet, par deux fois, Guinot a déjà essayé de licencier Nassera F. A chaque fois, Filoche s’est opposé. En mars 2004, le CE, accusé par Filoche d’être manipulé par la direction de Guinot, avait déjà voté en défaveur de la syndicaliste. Deux arguments brandis par Filoche pour explique qu’il n’avait pas besoin de faire pression puisque le CE et lui-même avait déjà statué sur le cas : « En quoi aurais-je eu besoin de l’influer ? ».

Au final, le CE votera quand même quand même en défaveur de Nassera F. Mais Filoche refusera le licenciement avant d’être désavoué par Jean-Denis Combrexelle, directeur général du travail et patron de l’Inspection du travail. « Jean-Denis Combrexelle, c’est le Besson du Code du travail, il vient de la gauche et il fait le boulot de la droite depuis 8 ans », dit Gérard Filoche à son sujet. De son côté, Guinot n’appréciera l’intervention de Filoche et portera plainte contre lui.

Et pour Filoche, cette audience va plus que loin que l’affaire Nassera F. Dans le public, on compte des syndicalistes, des sympathisants politiques, Alain Krivine est venu montrer son soutien devant le Palais de Justice, Benoît Hamon est cité comme témoin de même que l’ex-ministre du Travail Jean Auroux. Plus qu’un procès, l’audience a des allures de meeting politique. `

L’inspecteur tient d’ailleurs à rappeler les casseroles de Guinot. Car le cas de Nassera F. est un symbole de toutes les dérives en matière de droit social dans les entreprises. En 2003, elle revient d’un congé maternité. Mais elle ne retrouve pas son poste de départ et est désormais chargée en tant que cadre commerciale de l’Amérique latine et non plus du monde arabe. « Ils nous ont interverti avec une collègue pour nous déstabiliser », explique-t-elle. Pire, elle se retrouve sans téléphone ni ordinateur. Pour se défendre, suivant les conseils de Gérard Filoche, elle se syndique et cherche à monter un CE alors inexistant. D’où l’hostilité de Guinot à son égard.

L’entreprise n’hésitera alors pas tous les moyens pour faire tomber la syndicaliste. Pour justifier le licenciement de Nassera en juillet 2004, la direction prétend qu’elle a pris une semaine de congé sans accord de sa hiérarchie. Celle-ci répondra qu’a bien au un accord écrit. Ses patrons prétexteront qu’il s’agit d’un faux et porteront plainte contre elle pour « faux en écriture », procès perdu par Guinot en appel. Le même employeur a également été condamné en appel pour « entrave » à l’exercice du mandat de délégué syndicale de Nassera F. Cerise sur la gâteau, en mars 2010 la Cour d’appel administrative a donné raison à Filoche en cassant la décision de son supérieur Jean-Denis Combrexelle qui avait confirmé le licenciement de la syndicaliste.


Une vingtaine de militants du syndicat CGT ont accompagné Pierre Lema, hier après-midi, jusqu’à l’inspection du travail à Saintes. Salarié au sein de l’entreprise Cefam-Atlas de Saintes depuis trente-cinq ans, celui-ci fait l’objet d’une procédure de licenciement à la demande de la direction de l’entreprise. Comme Pierre Lema est délégué syndical CGT au sein de cette entreprise depuis 2007, il bénéficie du statut de travailleur protégé et la procédure de licenciement est soumise à l’avis de l’inspection du travail.

Reçu pendant une heure et demie par Vanessa Mege, l’inspectrice du travail, Pierre Lema a pu contester les motifs de son licenciement. Avant l’entrevue, il parlait de « représailles » de la direction de Cefam-Atlas à la suite du mouvement de grève, pour revendications salariales, qui avait affecté l’entreprise du 4 au 11 avril. Le délégué CGT avait alors conduit la mobilisation des salariés de la production.
Pour engager une procédure de licenciement à son encontre, Jacques Franklin-Langdorf, le PDG de Cefam-Atlas a mis en avant le refus de Pierre Lema de se rendre sur un chantier en Tunisie durant la Révolution de Jasmin (« Sud Ouest » du 31 mai).

« À l’époque, le contexte politique était dangereux en Tunisie », affirme, de son côté, Pierre Lema, en rappelant qu’il a conduit d’autres chantiers, notamment en Algérie.

« Lorsque la direction de Cefam-Atlas a demandé à Pierre Lema de se déplacer, le gouvernement français déconseillait à ses ressortissants de se rendre en Tunisie », rappelle, pour sa part, Marc Autrusseau. Le secrétaire départemental de la CGT ainsi que Jacky Emon, conseiller régional de gauche, ont apporté, hier, leur soutien au délégué CGT de Cefam-Atlas, aux côtés de la vingtaine de militants présents.
Jacques Franklin-Langdorf sera reçu la semaine prochaine par l’inspection du travail.


Mis à pied fin mars, Christophe Lefèvre, délégué syndical central CFE-CGC de l’UES SCOR, a réintégré hier jeudi 30 juin, la société de réassurance. Dans un courrier du 27 juin, l’inspection du travail de Nanterre a, en effet, refusé l’autorisation de licencier le représentant syndical. Une procédure engagée par le réassureur, rappelle l’administration, « au motif que monsieur Lefèvre aurait délibérément divulgué, à l’égard de tiers, des informations confidentielles et présentées comme telles au cours de la réunion du comité d’entreprise de l’UES SCOR du 7 mars 2011 ». Lors de celui-ci, la direction avait présenté le projet d’acquisition de Transamerica Re, or deux jours plus tard, le président de cette dernière société informait la SCOR que des informations sur cette réunion circulait parmi le personnel, du coup très inquiet. L’enquête menée par la direction de l’audit groupe avait notamment relevé que deux appels d’une durée totale de moins de 2 minutes avaient été passés, le 7 mars, à destination de Transmerica depuis le poste de Christophe Lefèvre.

Selon l’inspection du travail, « les faits reprochés à monsieur Christophe Lefèvre ne sont pas établis ». Avoir établi que le représentant syndical a téléphoné à une salariée de Transamerica « ne suffit pas à démontrer [qu’il] a divulgué , à cette interlocutrice, les informations » présentées en réunion, justifie l’inspection du travail. Cette dernière relève que « plus d’une centaine de salariés SCOR a pu divulguer l’information selon laquelle l’avenir des salariés de Transamerica Re est incertaine à l’issue de l’opération » et que « la majeure partie des salariés de Transamerica Re à Paris sont d’anciens salariés de SCOR ».

A contrario, l’administration estime que ce licenciement est lié aux différents mandats syndicaux de l’intéressé. Et pour l’étayer, elle relève, entre autres, que « monsieur Lefèvre est un représentant du personnel et un représentant syndical CFE-CGC particulièrement actif » et que le PDG de la Scor, Denis Kessler, a envoyé - « avant même que la procédure de licenciement ne soit engagée » - un mail au président de la fédération de l’assurance CFE-CGC qui mentionnait notamment : « si nous ne trouvons pas une solution amiable, je porte plainte au pénal contre Christophe Lefèvre, j’informe l’AMF, je demande des dommages et intérêts et je le licencie pour faute grave. »

Christophe Lefèvre se dit « soulagé » par la prise de position de l’inspectrice du travail et regrette que la Scor, au sein de laquelle il travaille depuis 19 ans, « soit mise à la faute alors que la procédure relève d’un conflit entre la CFE-CGC et son représentant de la SCOR, avec le chef d’entreprise ». Il espère également que les « relations sociales vont retrouver un fonctionnement normal avec la neutralisation de tous les éléments objectifs de discrimination » envers les équipes de la CFE-CGC et de la CFTC qui font liste commune. Mais le représentant syndical entend bien obtenir réparation du préjudice subi – « des accusations très graves ont été portées à mon encontre ».

La direction de Scor , « pas totalement surprise de cette décision classique de l’inspection du travail », a d’ores et déjà « pris la décision sur le principe de faire appel » du refus de l’administration, considérant que « les faits reprochés au salarié sont détachés de son action syndicale ». A ce titre, elle conteste « toute entrave à l’action des représentants du personnel », soulignant la qualité du dialogue social. Les modalités de cet appel « ne sont pas encore déterminées », la direction peut engager un recours auprès du ministre du Travail ou saisir le tribunal administratif. Enfin, SCOR rappelle avoir déposé, fin mars, une plainte contre X concernant la divulation d’information privilégiées dans le cadre de l’acquisition de Transamrica Re.


Le procureur de la République a demandé, lundi 27 juin, la condamnation des seize postiers, dont Olivier Besancenot, poursuivis devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour "séquestration" après l’occupation de la direction départementale de La Poste le 10 mai 2010.

La représentante du ministère public, Marie Lambling, a demandé au tribunal de "constater que les parties civiles ont été purement et simplement privées de leur liberté pendant trois heures", s’appuyant notamment sur le constat d’huissier réalisé à cette occasion. "Lorsqu’on franchit la ligne blanche et que l’on en arrive à séquestrer d’autres salariés sur leur lieu de travail, nous ne sommes plus dans la liberté syndicale, l’action militante se vidant de tout sens, mais bien dans celui des faits qui tombent sous le coup de la loi pénale", a-t-elle affirmé.

Le célèbre facteur de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et quinze autres postiers sont accusés par des cadres de La Poste de les avoir séquestrés pendant près de deux heures et demie lors de l’occupation de la direction départementale des Hauts-de-Seine de La Poste, le 10 mai 2010.

Treize employés de La Poste, dont une majorité de cadres travaillant dans la gestion des ressources humaines, avaient engagé cette citation directe, "traumatisés" d’avoir été "envahis sur leur lieu de travail et pris en otage". Les seize prévenus encourent une peine maximale de cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
Au premier jour du procès, le leader du NPA s’était défendu de toute séquestration, accusant les plaignants de mensonge et de simulation. "Ici, il n’y a absolument pas eu de séquestration. A part une main magique qui a retenu les treize cadres, je ne vois pas qui les empêchait de partir", avait ironisé Olivier Besancenot.

"S’il y avait eu séquestration, on la revendiquerait aujourd’hui. La Poste a ciblé les principaux animateurs SUD-PTT et CGT-PTT du mouvement de contestation [contre le projet Facteurs d’avenir, prévoyant une restructuration de la distribution du courrier]. On n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, de salariés qui subissent la criminalisation de faits de grève", avait-il également déclaré à la presse.

Près de deux cents personnes, dont Arlette Laguiller (Lutte ouvrière), Mgr Jacques Gaillot, Benoît Hamon (PS) et Nicolas Hulot (Europe Ecologie-Les Verts), s’étaient rassemblées lundi devant le tribunal pour réclamer la relaxe des prévenus.


Gilles Lelièvre a été licencié le 9 mars 2011 de la SNEF, un groupe de 9.000 salariés spécialisé dans les installations électriques, pour faute grave. Laquelle ? Celle d’avoir rédigé un article sur le site Miroir Social, qui contestait le licenciement le 4 février 2011 de Mickaël Cocherel, un collègue de son agence de Loudéac (22), qui emploie une vingtaine de techniciens. L’article intitulé « Grève à l’agence SNEF Loudeac » publié le 14 févier, relève selon la direction du « dénigrement ostensible » de la SNEF.

Miroir Social porte l’entière responsabilité de la publication de cet article préalablement validé et tient à souligner que la direction n’a pas demandé le moindre droit de réponse, ou engagé une action en justice, puisque les informations diffusées seraient « fausses et diffamantes ». Retour sur les faits alors que la direction n’a pas souhaité nous répondre.

Le lundi 7 février 2011, huit électriciens de l’agence SNEF se mettaient en grève pour demander l’annulation du licenciement notifié à Mickaël Cocherel pour le motif qu’il aurait mal parlé (« je ne suis pas derrière ton cul pour savoir où tu te trimballes »), le 21 janvier 2011 à son chef de chantier.

Un mouvement de soutien qui témoigne d’une réelle solidarité alors qu’aucun des grévistes de cette agence, employant une vingtaine de techniciens n’était syndiqué…

Mickaël Cocherel conteste catégoriquement avoir tenu de tels propos. Aucun témoin. Il estime qu’il était dans le collimateur depuis déjà un certain temps parce qu’il contestait l’appréciation par la direction du temps de travail effectif. Courant avril 2010, il avait déjà déposé une lettre sur le bureau de son chef d’agence pour lui demander de régulariser ses frais de transports alors qu’il était affecté sur un chantier situé à une heure de route l’agence. « C’est du temps de travail effectif. Pendant deux mois, deux heures de trajet quotidien ne m’ont pas été payées », explique Mickaël Cocherel, qui a attaqué aux prud’hommes sur ce registre, tout en contestant son licenciement. Alors que les contrats de travail indique 8h00-16h30 comme temps de travail effectif, la direction demandait à ce que les salariés soient sur les chantiers à 8 heures du matin pour les quitter à 16h30, tout en exigeant qu’ils passent avant à l’agence récupérer le véhicule de l’entreprise et qu’ils le ramènent le soir.

Or, l’article L212-4 du Code du Travail souligne que :

Quand les salariés sont tenus de se rendre au siège de l’entreprise à la demande expresse de l’employeur avant d’être transportés sur le chantier, le temps de trajet entre l’entreprise et le chantier doit être considéré comme étant du temps de travail effectif et rémunéré comme tel.

La revendication du paiement des temps de trajet pour se rendre sur le chantier et en revenir faisait aussi partie du mot d’ordre de la grève. Refus catégorique de la direction qui considère qu’elle verse déjà une indemnité de trajet qui représente au maximum 3,8 euros par jour si le chantier est compris entre 40 et 50 kilomètres de l’agence. Cette prime, prévue par un accord de branche de 1976, indemnise certes la sujétion que représente pour l’ouvrier la nécessité de se rendre quotidiennement sur le chantier et d’en revenir, mais ne rémunère aucunement le temps de travail effectif.

La grève, initiée par Gilles Lelièvre, n’a pas été vaine. Il y a eu du changement dans l’organisation du temps de travail. Les salariés doivent désormais se rendre à l’agence à 8 h et ils reviennent du chantier à 16h30. En cas de dépassement, il lui faut payer des heures supplémentaires.

« La direction est donc désormais complètement dans les clous du droit du travail mais nous avons payé cher ce respect de la règle », estime Gilles Lelièvre, qui se relance désormais à 48 ans comme auto-entrepreneur.
 L’ex-chef d’équipe réclame près de 6.000 euros de réparation au titre de 45 minutes de temps de travail non payées sur 363 jours entre 2008 et 2010, ainsi que 12 mois de salaire pour licenciement abusif sans cause réelle et sérieuse. Audience en septembre…
Un syndicaliste qui « outrepasse ses prérogatives » en manifestant

Ce cas montre à quel point la sanction est souvent immédiate quand c’est un salarié non protégé qui organise une grève et la médiatise. Mais les salariés protégés s’exposent aussi. Notamment à la SNEF où Jacques Builles, délégué syndical CFTC du groupe marseillais depuis 2003, est confronté à sa cinquième procédure de licenciement en l’espace de huit ans. Les quatre autres ayant été refusées par l’inspection du travail… Dans une note d’information, son employeur écrit :

[Jacques Builles] a outrepassé ses prérogatives découlant de ses mandats.

Concrètement : sa présence en mars dernier à une réunion de production sur un site à Valence (26) n’est pas justifiée pour la SNEF. L’intéressé met en avant son mandat de délégué de groupe – effectif depuis mars 2011 – pour faire valoir sa liberté de circulation d’un site à l’autre. Dans ce groupe, les relations sociales sont réputées difficiles. L’actuel conseiller sur ces questions, après avoir été avocat de la société pendant cinq ans est un ancien inspecteur du travail.
Non contents de s’opposer légitimement à leurs employeurs, certains délégués syndicaux ont aussi maille à partir avec leur propre syndicat. Car il n’y a pas que les directions d’entreprise à s’offrir la tête de leaders de l’action syndicale.

Les syndicats aussi en viennent parfois à exclure leurs propres membres. Mais où est la ligne jaune ? Alors quand le dialogue tourne court, dans un cas comme dans l’autre, la menace d’exclusion est réelle.


Dell : l’inspection du travail refuse le licenciement du délégué CGT

C’est le syndicat qui l’annonce dans un communiqué titré : « L’anti syndicalisme de Dell à nouveau en échec ». Les élus CFTC au comité d’entreprise, le syndicat majoritaire au sein de Dell, ont voté pour son licenciement. La CGT évoque « des élus à la solde de Dell ».

Manifestation devant le site Dell de Montpellier le 29 avril 2009 après l’annonce d’un plan social (photo : J.-O. T.)Le bras de fer se poursuit entre Dell et la CGT. Et le syndicat vient de marquer un nouveau point puisque l’inspection du travail viendrait de refuser le licenciement d’un délégué syndical CGT souhaité par l’entreprise. À en croire le communiqué de la CGT Dell diffusé en fin de matinée, le refus serait motivé par le « lien direct de la procédure engagée avec son mandat syndical ». La direction régionale du travail n’a, pour l’instant, pas confirmé l’information à Montpellier journal.

La décision de l’inspection du travail ne serait pas vraiment une surprise pour ceux qui ont pris connaissance du jugement de la Cour d’appel de Nîmes du 12 avril. Celle-ci avait condamné Dell à verser, au même délégué, 90 000 euros à titre de dommages et intérêts pour discrimination syndicale et harcèlement. Dans la même décision, la Cour écrivait : « Il est établi que, sur la demande du syndicat CGT représenté par [le délégué syndical (DS) de Dell], le tribunal de grande instance de Montpellier a, par jugement du 17 décembre 2010, suspendu et annulé certaines décisions de la société Dell, prises en matière de rémunération. Fort opportunément [sic], [le DS] était à nouveau convoqué le 13 janvier 2011 à un entretien préalable à une sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’à son licenciement ». Bref, les juges faisaient le lien entre action syndicale et procédure de licenciement.

Soulignons que le même délégué syndical avait déjà subi une autre procédure de licenciement. Celui-ci avait été refusé par l’inspecteur du travail puis le ministre du travail. Mais Dell ne s’était pas arrêté là et avait saisi le tribunal administratif puis la cour d’appel, sans succès dans les deux cas. La procédure avait duré de juillet 2002 au 6 mars 2008, date de la décision de la cour d’appel. Dans sa décision d’avril 2011, la Cour d’appel de Nîmes, concernant cette procédure, fait à nouveau clairement un lien entre « sanctions et les mandats syndicaux du salarié » en parlant de « concomitance évidente ».

Le délégué syndical est-il pour autant soutenu par ses collègues du syndicat CFTC ? Il semblerait que non. Dans son communiqué, la CGT Dell affirme que la demande de licenciement a été « validée en CE [comité d’entreprise] par des élus à la solde de DELL de la CFTC ». Que pense Bruno Gagne de l’union locale CGT de Montpellier de cette position des élus CFTC ? « Ce n’est pas commun. On peut avoir des différences éventuellement sur des projets d’organisation, de démarche syndicale,… Maintenant, lorsqu’un employeur s’attaque à un salarié, quelle que soit son appartenance à une organisation syndicale, on se doit de le défendre. Ça me semble tout à fait logique pour un syndicaliste qu’il soit de la CFTC, de la CFDT, de FO ou de la CGT. »

Sarah Antonicelli, déléguée syndicale CFTC chez Dell, affirme n’être pas au courant de la décision de l’inspection du travail. Elle déclare à Montpellier journal n’avoir « aucun commentaire à faire » sur les propos du communiqué de la CGT. Et d’ajouter : « On a des actions à mener jusqu’au bout de notre mandat. On préfère se concentrer sur des faits bien concrets et bien factuels. » La syndicaliste refuse d’expliquer la décision des élus CFTC de voter pour le licenciement de leur collègue de la CGT.


Défendre un délégué syndical menacé de licenciement peut justifier une grève

Le délégué syndical d’une société s’engage, auprès des salariés de l’entreprise qu’il représente, à obtenir de l’employeur des améliorations concrètes en matière de pouvoir d’achat lors des négociations annuelles obligatoires de l’entreprise.
L’employeur entreprend à son encontre une procédure de licenciement et le convoque à son premier entretien préalable le jour même de l’ouverture des négociations annuelles.
Les salariés de l’entreprise décident alors de soutenir leur représentant et entament ce même jour un mouvement de grève.
L’employeur sanctionne cette mobilisation en prononçant à l’encontre des salariés grévistes des avertissements pour avoir abandonné leur poste.
Les salariés et le syndicat dont le représentant était en cours de licenciement saisissent les juridictions en vue de faire annuler ces sanctions disciplinaires.

La cour d’appel déboute les salariés de leur demande.

Il est en effet établi que le droit de grève n’est licite qu’à la condition que la cessation collective et concertée du travail appuie des revendications professionnelles (Cass. soc., 18 janv. 1995 : Dr. soc. 1995, p. 183, rapp. Ph. Waquet. - Cass. soc., 18 juin 1996 : RJS 1996, n° 970. - Cass. soc., 23 oct. 2007 : RJS 2008, n° 65).
La cour d’appel juge que la défense d’un salarié menacé de licenciement constitue une revendication personnelle qui rend la grève illicite et justifie les sanctions disciplinaires, quand bien même ce salarié serait-il délégué syndical.

La Cour de cassation censure la décision de la cour d’appel.
La mobilisation du délégué et des salariés dans un contexte de négociations annuelles coïncidant avec l’engagement de sa procédure de licenciement, la Cour de cassation, sans se prononcer sur le bien fondé du licenciement en cours, en déduit que les deux événements sont à analyser en corrélation et que la mobilisation des salariés est motivée non tant par la défense de l’intérêt particulier du délégué syndical mais surtout par celle des revendications dont il était porteur, qui constituent bien, elles, des revendications professionnelles collectives.

La grève est donc licite, et les sanctions disciplinaires doivent être levées.

Source Cass. soc., 5 janv. 2011, n° 10-10.685 à n° 10-10.692 : JurisData n° 2011-000013


Dans le monde

Russie : Relâchez Valentin Urusov, militant du syndicat des mineurs de diamants !

Valentin Urusov, militant syndical à ALROSA, la deuxième société mondiale de l’extraction de diamants, purge une peine de cinq ans d’emprisonnement suite à une procédure judiciaire truquée. Son vrai « crime » : faire adhérer plus d’un millier de ses collègues dans la ville isolée de Udachnyi en Yakoutie à un syndicat pour protester contre les bas salaires et les conditions de travail inhumaines. En 2008, Urusov a mené la première action industrielle des mineurs de diamant en Russie.

Valentin Urusov a été arrêté chez lui, conduit dans la taïga (forêt), roué de coups et menacé de mort puis contraint à signer une confession selon laquelle il était en possession de stupéfiants. Dans le procès qui s’ensuivit, Urusov a été reconnu coupable et condamné à six ans de prison. Malgré le fait que la cour d’appel a infirmé la condamnation et l’agent de police qui a supervisé son arrestation a plus tard été accusé d’abus de pouvoir et de fraude, le tribunal de première instance de Yakoutie a renouvelé son jugement, consentant seulement à réduire sa peine à cinq ans.

Valentin Urusov est maintenant dans une prison de Yakoutie, où son employeur ALROSA exerce encore un pouvoir presque illimité sur sa vie et son bien-être.

Swaziland : Protestons contre les arrestations massives de syndicalistes

Le mardi 12 avril 2011, les autorités du Swaziland ont répondu par une répression brutale des protestations pacifiques des travailleurs et des militants pour la démocratie. La violence employée et les centaines d’arrestations disproportionnées. Les bureaux de la Fédération des syndicats du Swaziland (SFTU) ont été perquisitionnés. Le Secrétaire général de la Fédération du travail du Swaziland (SFL) a été arrêté. Le gouvernement du Swaziland a menacé de ne plus autoriser les activités syndicales à l’avenir.

La police, lourdement armée, et des militaires ont dispersé les manifestations, annoncées dans les règles et suffisamment à l’avance, pour soutenir les demandes légitimes pour davantage de droits démocratiques pour les citoyens pauvres du Swaziland. La ville de Manzini ainsi que d’autres centres urbains importants ont ensuite été occupés par les forces armées pour l’affichage ostentatoire du pouvoir. Ce faisant, ils ont utilisé des gaz lacrymogènes contre des manifestants, des centaines d’arrestations de personnes, parmi lesquelles au moins vingt deux dirigeants syndicaux. Certains témoignages font état de l’usage de balles réelles. La répression a été particulièrement violente dans la ville de Manzini, où la police paramilitaire anti-émeute, équipée de boucliers et de fusils, a défilé dans les rues. Au cours de la matinée, des centaines de personnes ont été arrêtées. Quatre militants syndicaux étaient toujours portés disparus le 15 avril. Les forces de sécurité ont commencé par arrêter tous ceux portant un T-shirt ou une casquette au logo d’un parti politique. Les étudiants à l’Université de Swaziland Kwaluseni étaient confinés dans le campus, équivalent à une arrestation.
En même temps, les bureaux de la Fédération des syndicats du Swaziland, l’Association Nationale des Enseignants et le Syndicat des salariés des services publics et assimilés ont été attaqués par les forces de sécurité lourdement armées. La police a commencé à utiliser des balles en caoutchouc pour disperser la foule. Elle a empêché les autobus de rallier les points de rencontre et a commencé à arrêter tous les gens qui y attendaient sans vérifier leur participation au non aux manifestations. Des bus ont été détournés et leurs occupants débarqués dans les forêts et régions montagneuses près de la frontière avec l’Afrique du Sud sans moyen de retour. Une unité spéciale de commando, dans les Bérets rouges, a participé à la répression. Il y a eu de nombreux accrochages avec les forces de sécurité dispersant la foule, qui s’est regroupée à maintes reprises dans quatre lieux de manifestation dont la gare routière de Manzini, le siège de l’Association Nationale des Enseignants L’armée a finalement déclaré un couvre-feu à Manzini, ordonnant au peuple de quitter les rues de la ville après 21 heures.

Bahreïn. Halte aux attaques sur le mouvement syndical !

Les autorités de Bahreïn ont lancé une attaque tout azimut sur le mouvement syndical du pays. Des milliers de travailleurs ont été licenciés pour avoir participé à des activités syndicales soutenant les appels pacifiques pour davantage de démocratie et de réformes. Bon nombre des membres du comité exécutif de la Fédération générale des syndicats de Bahreïn ont été licenciés, comme de nombreux dirigeants syndicaux locaux. Le peuple de Bahreïn vit dans la peur de nouveaux massacres et d’autres actes de violence, la détention arbitraire, et la perte de leurs moyens de subsistance. Bahreïn glisse dans la dictature absolue, et l’élimination des activités syndicales est une haute priorité pour ceux qui, dans les cercles dirigeants, ont l’intention d’achever la transformation du pays en un état totalitaire.

La suite...

Colombie

Chine

Egypte

Guinée

Ceylan

Irak

Mexique

France

Messages

  • bonjour à toutes et tous,

    j’en suis à ma cinquième demande de licenciement refusée par le Ministre du Travail...
    Je suis Délégué Syndical Central CFTC pour le Groupe SNEF et depuis septembre 2004, mon employeur a tenté cinq fois de me licencier pour des motifs complétement fallacieux qui ont tous été retoqué par l’Inspection du Travail et confirmé par le Ministre du Travail pour trois d’entre eux... Deux fois mon employeur est parti devant le TA pour essayer de modifier les décisions du Ministre du Travail...
    Ma dernière demande de licenciement remonte à mai 2011 et j’ai reçus la réponse du Ministre en fin janvier 2012...
    Cordialement
    Jacques BUILLES
    Délégué Syndical Central CFTC
    Groupe SNEF SA
    06 20 65 62 69
    jacques.builles@wanadoo.fr

  • "Les adhérents du syndicat FO Disney sont venus nombreux devant le bâtiment de la direction générale pour soutenir leur camarade guy Bruno avant son entretien préalable à licenciement. "

    Voir la photo ici.

  • Non à la répression, relaxe pour les quinze postiers des Hauts de Seine ;

    Pendant plusieurs semaines, un mouvement social a touché la Poste dans les Hauts de Seine au cours du printemps 2010.

    En cause, la réorganisation de l’activité de distribution du courrier et le projet « facteur d’avenir » qui met en place des restrictions de personnels, des réductions de tournées, une nouvelle dégradation du service rendu aux usagers avec, entre autre la suppression du principe « un facteur, une tournée » et des conditions de travail aggravées.

    Les 12, 13 et 14 décembre 2012 aura lieu le procès en appel des quinze syndicalistes des Hauts de Seine (treize militants de SUD et deux militants de la CGT). On leur reproche d’avoir séquestré le directeur du service des ressources humaines de la DOTC lors de ce conflit. Pour ces mêmes motifs deux représentants départementaux de SUD Poste des Hauts de Seine ont été sanctionnés par la Poste avec douze mois d’exclusion de fonction pour Bertrand Lucas et vingt quatre mois d’exclusion de fonction pour Yann Le Merrer. Toujours pour ce même motif la Poste avait demandé le licenciement de Gaël Quirante, également représentant départemental de SUD Poste des Hauts de Seine, licenciement qui a été refusé à la fois par l’inspecteur du travail et le ministre du travail de l’époque.

    On aurait pu penser que La Poste aurait fait le choix du dialogue après la signature d’un protocole de fin de conflit et les décisions de l’inspection du travail et du ministre du travail qui refusaient la thèse de la séquestration. Mais le choix de La Poste a été de continuer de criminaliser l’action syndicale en traînant ces quinze syndicalistes devant les tribunaux.

    Nous exigeons que les sanctions et poursuites engagées soient abandonnées et la relaxe des quinze postiers des Hauts-de-Seine.

    Les signataires expriment leur solidarité avec les syndicalistes sanctionnés ainsi que tous les salariés sanctionnés pour fait syndical à la Poste et dans d’autres entreprises et demandent que soit votée une loi d´amnistie pour les militants des mouvements sociaux.

    Premiers signataires
    CGT FAPT Hauts de Seine, FSU Hauts de Seine, SUD Activités Postales Hauts de Seine, Solidaires Hauts de Seine, PCF Hauts de Seine, NPA Hauts de Seine

  • Pour avoir mené en juillet des débrayages « sans préavis », dans le centre de courrier de La Défense (Hauts-de-Seine), deux représentants syndicaux encourent une mise à pied et un licenciement.

    Appelés en renfort par des salariés le 27 juin, Brahim et Yann, délégués syndicaux SUD PTT, avaient activement participé à une série de débrayages contre le non-renouvellement du CDD d’un agent de 57 ans, en poste dans ce centre depuis un an et demi. Après avoir enchaîné 7 contrats, ce père de 5 enfants très apprécié de ses collègues avait été remercié par la direction.

    « Les employés ont été assez choqués par cette affaire. Nous avons débrayé avec près de 80 % de grévistes, ce qui est très rare pour défendre un salarié », se souvient Yann Le Merrer, permanent SUD PTT.

    Quatre jours de grève plus tard, la direction a fini par céder. Pour l’avoir fait travailler pendant un mois sans contrat, elle a même été contrainte de lui proposer une embauche : un contrat de 15 h à Médiapost, la distribution de publicité non adressée, au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), à l’autre bout de l’Île-de-France.

    À l’issue de ce bras de fer, elle a aussi traîné les deux représentants syndicaux en commission disciplinaire. Les motifs de poursuite sont les mêmes qu’à l’habitude : « Incitation à la grève illicite », « prise de parole non autorisée », etc.

    Un rassemblement était organisé, jeudi midi, devant la direction départementale des Hauts-de-Seine de La Poste, où l’un des syndicalistes était convoqué. SUD réaffirme sa détermination.

  • Le tribunal correctionnel de Roanne (Loire) a relaxé mardi cinq militants de la CGT poursuivis pour avoir refusé un prélèvement ADN, estimant que ce prélèvement n’avait en réalité pas lieu d’être.

    A l’audience le 5 novembre, le parquet avait requis un mois de prison avec sursis à l’encontre des cinq prévenus, quatre hommes et une femme, fonctionnaires de la Défense et agents hospitaliers.

    En novembre 2012, ils avaient été reconnus coupables par la cour d’appel de Lyon de "dégradations en réunion", mais dispensés de peine, pour avoir inscrit des tags sur un mur en marge d’une manifestation contre la réforme des retraites en 2010.

    Ils avaient notamment écrit "casse-toi pov’con" - deux ans après que Nicolas Sarkozy, alors président de la République, eut lancé cette même invective à un visiteur du Salon de l’agriculture qui refusait de lui serrer la main.

    Ils avaient cependant été convoqués par la police et la gendarmerie pour être inscrits au fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg), ce qu’ils ont refusé en mai, écopant ainsi d’un nouveau procès.

    Le tribunal de Roanne a estimé qu’un prélèvement ADN ne pouvait concerner que des personnes condamnées, alors que les cinq prévenus avaient été dispensés de peine. Le parquet général n’aurait donc pas dû requérir ce prélèvement et la justice ne pouvait donc pas leur reprocher de l’avoir refusé, selon le jugement.

    Le tribunal a également considéré que les gardes à vue du mois de mai étaient irrégulières. Les cinq syndicalistes encouraient un an de prison et 15.000 euros d’amende.

  • Mardi 25 Février alors que la Présidente Park fêtera sa première année en office, la confédération syndicale sud-coréenne KCTU tiendra une « grève du peuple » à l’échelle nationale. Le slogan : « Une année du gouvernement Park, ça suffit ! ». Durant ces douze mois, les droits syndicaux, les droits de l’homme et la démocratie ont été mis à mal. La quasi-totalité des engagements pris en public par le candidat Park pendant sa campagne électorale ont été brisées. La KCTU organise la grève avec des mouvements sociaux plus larges, y compris l’organisation des paysans, les citadins pauvres, les petits commerçants, les étudiants, les jeunes, etc. Le 25, les travailleurs et les citoyens se rassembleront dans la capitale, Séoul, et des grandes villes de chaque province afin de souligner les intérêts communs du peuple.

    Mais faire grève en Corée du Sud devient de plus en plus dangereux. Les grèves et les manifestations rencontrent une répression sévère, le Syndicat des enseignants coréens a été radié et le Syndicat des employés du gouvernement s’est vu refusé l’enregistrement de ses statuts. Les locaux des syndicats ont été perquisitionné. Onze dirigeants syndicaux sont actuellement derrière les barreaux, certains d’entre eux en attente d’un procès ou déjà condamnés et quatre autres viennent d’être libérés sous caution dans l’attente d’une audience renvoyée aux calendes grecs. Les syndicats européens et des associations civiles ont utilisé les clauses instaurées par l’Accord de libre échange UE-Corée pour déposer une plainte officielle auprès de l’Union Européenne. Les syndicats de l’OCDE ont rappelé à la Présidente Park, son engagement à respecter les conventions fondamentales de l’OIT comme la liberté d’association, la libre négociation collective et le droit de grève.

    En solidarité avec les 15 dirigeants syndicaux en prison ou en liberté sous caution, et avec la KCTU, le mouvement ouvrier international appelle à la libération de tous les syndicalistes emprisonnés. S’il vous plaît, envoyez le message ci-dessous à la Présidente Park.

  • Une première victoire pour les ouvrières de Latécoère

    Sources Peuples Solidaires

    Une bonne nouvelle pour les ouvrières de Latécoère
    Souvenez-vous, en juin dernier, nous lancions un Appel Urgent pour dénoncer le licenciement abusif de plusieurs ouvrières qui montaient un syndicat afin d’exiger l’amélioration de leurs conditions de travail.

    Suite à notre Appel Urgent et à la mobilisation de ses employées, l’équipementier aéronautique français a accepté de réintégrer 6 des 10 employées licenciées.
    Une bonne nouvelle pour les employées de Latécoère qui ne signifie pas autant la fin de cette lutte : quatre d’entre elles n’ont toujours pas été réintégrés, parmi lesquelles Sonia Jebali et Monia Dridi que nous avions interviewées en septembre dernier.

    Deux leaders syndicales ainsi que trois autres membres du syndicat ont d’ailleurs été condamnées à deux mois de prison ferme pour des actes de violence qu’elle n’ont pas provoqué mais subi lors d’une agression contre le secrétaire général du syndicat UGTT de la région de Ben Arous le 8 octobre 2012 au cours d’un rassemblement syndical. Elles ont bien entendu fait appel de cette décision.

    Peuples Solidaires continue de soutenir les ouvrières en lutte de Latélec : Nous serons attentifs à ce que la réintégration des six ouvrières soit effective et se fasse dans de bonnes conditions, et nous continuerons de demander la réintégration des quatre ouvrières toujours licenciées.

    Rappel des faits

    L’équipementier aéronautique français Latécoère, qui fournit de grands noms de l’aviation comme Airbus ou Dassault, est l’un des leaders mondiaux de son secteur. Mais il est moins performant quand il s’agit du respect des droits dans sa chaîne de production. Salaires de misère, heures supplémentaires abusives, insultes, problèmes de santé et de sécurité au travail… tel est le quotidien du personnel – majoritairement féminin – de l’usine tunisienne de Fouchana, où Latécoère fait produire des câbles aéronautiques. Et lorsque les ouvrières s’organisent en syndicat, la direction de l’usine ferme temporairement l’usine et licencie les « meneuses ». Continuez à faire pression sur Latécoère pour qu’elle change d’attitude !

    Continuez à faire pression sur Latécoère pour qu’elle change d’attitude !

  • Jeudi 30 Octobre : journée convergence des luttes.

    Matinée DAL : RDV à 9h15 à la sortie du RER A à Noisy le grand mont d’est,sortie gare routière

    Après midi de soutien à Yann des postiers : RDV à 13h30 100 rue Maurice Arnoux à Montrouge, ligne 4 Mairie de Montrouge.
    Prises de parole à 18H30

  • Yann Le Merrer, militant SUD PTT dans les Hauts-de-Seine et fonctionnaire, a été destitué. Une exclusion définitive pour faits syndicaux. 
Du jamais-vu depuis 1951, signant un durcissement de la répression antisyndicale dans une entreprise en pleine mutation.

    Le 13 janvier 2015, Yann Le Merrer, quarante-trois ans, fonctionnaire et secrétaire départemental adjoint SUD PTT des Hauts-de-Seine, s’est vu notifier chez lui par huissier sa révocation par La Poste pour faits de grève. Du jamais-vu depuis 1951. À cette époque, Georges Frischmann, secrétaire général de la fédération CGT des PTT, et un autre syndicaliste CGT, René Duhamel, avaient été révoqués pour avoir signé une déclaration en faveur de la paix pendant un voyage en RDA ! Si La Poste est coutumière des méthodes expéditives et brutales envers les représentants du personnel, un cap vient d’être franchi en matière de discrimination antisyndicale. Car les faits reprochés à Yann Le Merrer relèvent simplement de l’exercice de son mandat : intrusions répétées pendant les heures de service dans plusieurs établissements postaux, prises de parole non autorisées, refus de quitter les locaux en dépit des injonctions.

    « Choqué  » par cette décision, le syndicaliste, coutumier des représailles de La Poste, ne pensait pas que la direction franchirait cette ligne rouge. «  Depuis 2010, je n’ai travaillé que 14 mois, j’étais mis à pied pour mon activité syndicale ou exclu. Mais là, la révoc’, c’est le pire pour un fonctionnaire. Je ne peux même plus trouver un poste dans la fonction publique. Cela a une charge symbolique très forte.  » Depuis la fin de la grève de 173 jours des postiers des Hauts-de-Seine, cet été, la plus longue de l’histoire de La Poste, les sanctions tombent. Quatre syndicalistes ont été licenciés. D’autres attendent encore leur passage en conseil de discipline. Au terme d’un conflit très tendu, les grévistes avaient arraché le report des restructurations et l’embauche des personnes en contrat professionnel. Pour Régis Blanchot, administrateur de SUD PTT, «  avec cette révocation, un tabou est tombé. Il devient presque impossible de mener une action syndicale à La Poste. Il faut prévenir 48 heures à l’avance pour ­distribuer un tract, sinon on vous interdit d’y entrer ! L’ensemble des organisations se plaignent de la répression  ». Yann Le Merrer soupire : «  C’est dans notre pratique d’aller voir les agents de centre en centre, d’intervenir en cas d’urgence. Comme La Poste nous interdit tout, nous sommes en faute en permanence. L’entreprise ne veut plus des militants de terrain, elle veut les éliminer.  »
    Deux des grévistes ont fini 
en hôpital psychiatrique

    Depuis 2005 et l’affaire des quatorze syndicalistes CGT et SUD de Bordeaux-Bègles qui dénonçaient une réorganisation, l’entreprise n’hésite plus à criminaliser les représentants des salariés et à sortir ­l’artillerie lourde pour les bâillonner. La Poste avait alors fait intervenir le GIPN pour interrompre une pseudo-séquestration et avait ensuite traîné les militants devant le tribunal correctionnel. Ces mobilisations gênent le groupe dans sa course aux restructurations. En dix ans, celui-ci a perdu 80 000 emplois et fermé en masse des centres de tri, de distribution, des bureaux perdant en présence territoriale, pour améliorer sa rentabilité. Au prix d’un bilan social désastreux entraînant des dizaines de suicides dans le groupe. En réaction, partout en France, les grèves de longue durée se sont multipliées. Aux avant-postes pour maintenir un service public de qualité, les syndicalistes subissent quasi systématiquement le retour de bâton. Plus particulièrement ceux de la CGT et de SUD. À Aubigny-sur-Nère, après un mouvement de 130 jours cet été à l’appel des deux syndicats contre des délocalisations d’emplois, le secrétaire du syndicat SUD PTT du Cher était passé en conseil de discipline pour des propos outrageants et le blocage d’un centre de distribution. Deux des militants grévistes ont même fini en hôpital psychiatrique.
    « Le PDG de La Poste n’a cessé 
de tailler dans la masse salariale »

    Cette répression violente s’est accentuée, depuis la première étape de la privatisation du groupe, avec le changement de statut en société anonyme à capitaux publics, le 1er mars 2010. Un revirement stratégique, mais aussi un changement de priorité confirmé à l’horizon 2020 avec la mise en avant de la Banque postale comme locomotive du groupe, au détriment de ses activités historiques. Pendant dix ans, La Poste a aussi surfé sur le flou juridique qui entourait ses représentants du personnel. Seuls les élus du CHSCT et les conseillers du salarié étaient mis à l’abri par leurs mandats. Un décret paru en novembre 2014 étend un peu cette protection. Pour Bernard Dupin, administrateur de la CGT, «  Philippe Wahl, PDG de La Poste, n’a cessé de tailler dans la masse salariale et de sanctionner pour un oui ou pour un non. Cette sanction fait remonter à une période sombre de notre histoire, on ne peut pas accepter cette situation  ». Parfois, La Poste tombe sur un os et se fait condamner pour licenciement abusif. C’est le cas de Mohamed Yaqoubi, facteur et militant CGT à Saint-Jean-de-Védas (Hérault), qui avait dénoncé le non-paiement des heures supplémentaires des facteurs. Débarqué par l’entreprise, il vient d’obtenir la reconnaissance de son licenciement «  sans cause réelle et sérieuse  » par les prud’hommes de Montpellier. La Poste devra lui verser 40 000 euros de dommages et intérêts.
    « Obtenir un rendez-vous pour parler de la liberté ­syndicale »

    Pour Yann Le Merrer, le combat ne fait que commencer. Un recours va être déposé en référé auprès du tribunal administratif pour contester la révocation. SUD PTT et l’union syndicale Solidaires se sont fendus d’un courrier à Marylise Lebranchu, ­ministre de la Fonction publique, pour demander la levée de la sanction. Pour Nicolas Galépides, secrétaire général de SUD PTT, il est temps que le gouvernement se réveille. «  Ça fait deux ans que nous demandons un rendez-vous à l’actionnaire majoritaire pour parler de la liberté ­syndicale. L’entreprise impose ses propres règles, à tel point que les syndicalistes de La Poste ont moins de droits que les autres militants en France.  » Un rassemblement de soutien est prévu aujourd’hui, à 14 heures, devant la direction opérationnelle territoriale du courrier (DOTC) à Nanterre (Hauts-de-Seine).

  • Jimena Lopez, militante syndicale, a été licenciée de son emploi d’hôtesse de l’air après avoir organisé une action syndicale au sein de la compagnie aérienne, LAN, filiale de Latam Holdings (Equateur). Les syndicats et travailleurs des transports du monde entier ainsi que le gouvernement équatorien ont exigé sa réintégration et vous demandent de faire de même pour ce 8 mars, Journée Internationale des droits de la Femme.

  • Yann Le Merrer, militant SUD PTT dans les Hauts-de-Seine et ex-fonctionnaire, parle de sa révocation sous 1 gouvernement de gauche et du syndicalisme à la Poste.
    A ecouter sur radio FPP ici.

  • Répression syndicale à Gay Lussac, region parisienne 92, : où en est-on ?

    Pour mémoire, les collègues du collège Gay Lussac se sont mis en grève reconductible à partir du vendredi 18 septembre avec une participation majoritaire en revendiquant l’arrêt de toute procédure disciplinaire à l’encontre d’Oscar et Gari. Ils ont poursuivi leur grève jusqu’à mercredi. Dans le même temps, les collègues qui doivent passer prochainement en commission disciplinaire ont entamé lundi 21 septembre une grève de la faim qui est toujours en cours.

    Ils ont ensuite décidé collectivement de suspendre la grève et la reprise provisoire des cours a eu lieu jeudi 24/09. Ils se réservent évidemment le droit de repartir en grève si l’inspection académique persiste à poursuivre Oscar et Gari.

    Pour seules réponses, l’inspection académique :
    → A affirmé par la voie du DASEN que serait appliqué à cette grève l’amendement Aumont qui prévoit un retrait sur salaire y compris le samedi et le dimanche quand les enseignants sont en grève le vendredi et le lundi. Il a affirmé cela devant la délégation de Gay-Lussac reçue mercredi 23 septembre.
    → A contesté la légalité de la grève ; le proviseur du collège Gay-Lussac a ainsi envoyé un SMS à l’ensemble des parents dénonçant l’illégalité de la grève.

    La répression syndicale se poursuit donc, voire s’accentue : procédures disciplinaires à l’encontre d’enseignants grévistes, menace de retraits de salaire pour le week-end, remise en cause du droit de grève.

    L’action continue :
    1. Oscar et Gari sont toujours en grève de la faim.

    2. La pétition a déjà recueilli plus de 1500 signatures. Signez !

    3. La caisse de grève pour soutenir les collègues.

    4. Une délégation a été reçue par le député Alexis Bachelay qui a promis d’intervenir par courriers auprès du médiateur de l’éducation et du cabinet de la Ministre de l’éducation pour que cessent ces procédures disciplinaires.

    5. Plus d’infos sur la page facebook.

    Mardi 29 septembre à 18h, une réunion d’information et de soutien est organisée au collège Gay Lussac ouverte aux parents d’élèves, élus et enseignants de Colombes et d’ailleurs. Elle aura lieu à dans la salle polyvalente du collège Gay Lussac (12, rue Gay Lussac, Colombes).

    Nous devons tous nous mobiliser d’abord pour Oscar et Gari, mais aussi pour le droit syndical et le droit de grève. Si les deux collègues sont sanctionnés, cela constituera un précédent fâcheux et un très mauvais coup porté aux mobilisations futures dans l’éducation prioritaire.

    Les personnels mobilisés du collège Gay Lussac de Colombes, soutenus par les sections SNES-FSU et SUD éducation du collège Gay Lussac

  • Hilal Akrout, membre du Yemen Teachers Syndicate (YTS), syndicat affilié à l’IE, a été arrêté le 31 août 2015 dans l’exercice de ses fonctions de directeur de l’école de Sabaa, dans le district de Thawra (province de Sana’a). Depuis cette date, Akrout est détenu sans aucune charge retenue contre lui.

  • Bonjour,

    Après avoir été convoquée à un entretien préalable le 21 mars pour son licenciement par Pryen, le directeur de l’Harmattan, Marianne, déléguée CGT info’com aux édtions l’Harmattan, a saisi l’inspection du travail, qui vient, logiquement, d’annuler ce projet patronal.

    Marianne n’a pas pu toutefois réintégrer son poste, et a été mise à pied.

    Elle est convoquée pour un nouvel entretien préalable le 29 avril à 10h. Il faut la soutenir.

    Merci de diffuser le plus largement,

    Chroniques syndicales RL 89.4 Mhz

  • COREE DU SUD

    Le mois dernier, les procureurs sud-coréens ont requis une sentence de huit d’emprisonnement contre Han Sang-gyun, dirigeant de la fédération des syndicats indépendants du pays (800’000 membres). Il s’agit d’une requête extraordinaire, même dans un pays qui, après s’être dirigé vers la démocratie, retourne rapidement dans le giron autoritaire.

    L’ensemble des huit accusations portées contre Han découlent des rassemblements non autorisés appelés par la Confédération syndicale coréenne (KCTU, Korean Confederation of Trade Unions) entre avril et novembre 2015. Le gouvernement a dû faire usage d’une disposition formelle – violation des règles du trafic public – pour distordre la garantie constitutionnelle de la liberté de réunion et d’assemblée.

    Lors de l’audience de ce lundi [4 juillet], l’accusation cherchera toutefois à aboutir à une longue peine de prison ferme. Cette dernière affirme que Han a voulu inciter à la violence lors d’une manifestation le 14 novembre au centre de la capitale, Séoul, lorsqu’il a lancé : « Avançons vers le palais présidentiel ».

    La manifestation est effectivement devenue violente. Non pas à cause des dizaines de milliers de travailleurs et de citoyens qui protestaient contre les mesures d’austérité du gouvernement et la législation sur la double grille salariale [établissant une différenciation salariale entre les travailleurs d’un même poste]. La police antiémeute a encerclé les rues et tiré au canon à l’eau sur des manifestant·e·s pacifiques. De l’eau sous pression enrichie d’une solution chimique à base de capsaïcine [gaz poivré] a touché Baek Nam-ki, un militant paysan âgé de 69 ans. Baek est encore comateux, son cerveau atteint à tout jamais.

    Après la manifestation, Han, déjà sous le coup d’un mandat d’arrêt, s’est réfugié dans le temple bouddhiste de Jogye au centre de Séoul, où il est resté 24 jours avant de se rendre. Le gouvernement mène aussi une enquête sur 1500 participant·e·s à la manifestation.

  • Faisant face à un ralentissement durable de l’économie, le gouvernement sud-coréen a décidé d’accroître la pression contre les travailleurs.

    Ce mois-ci, il a déclaré qu’il rassemblerait 95 milliards de dollars provenant de fonds publics afin de renflouer les compagnies de construction navale, la vache grasse du pays la plus touchée par la récession mondiale. Pas un seul centime n’est destiné à la protection de l’emploi et des licenciements massifs sont attendus.

    Le patronat tente d’imposer un plafond salarial pour les employés âgés de 55 ans et plus : une décision qui prétend ostensiblement réduire le chômage des jeunes alors qu’en réalité elle aboutira à une diminution des salaires autant des premiers chercheurs d’emploi que des travailleurs avec plus d’ancienneté.

    La colère de la base et les frustrations populaires sont visibles par le fait que les rassemblements organisés par la KCTU et d’autres groupes d’opposition réunissent des milliers de travailleurs et travailleuses, ainsi que de citoyens.

    Le gouvernement de Corée du Sud et les dirigeants patronaux veulent mettre Han hors d’état de nuire car il est une figure clé de ce qui reste de la dynamique passée de combativité ouvrière. En effet, Han appartient à une poignée d’individus qui se sont retrouvés en tête à des moments cruciaux de l’instable histoire du travail en Corée du Sud, lorsque la colère et les frustrations se sont transformées en action.

  • Les dockers malgaches luttent pour leurs droits. Ils ont été licenciés pour avoir adhéré à un syndicat afin de se battre contre le travail précaire et pour améliorer leurs conditions de travail peu rémunérées et dangereuses. En mars, des syndicats du monde entier ont envoyé des lettres aux consuls malgaches demandant justice pour ces travailleurs et leur réintégration dans leurs emplois. Des centaines d’autres personnes ont transmis le message directement, en envoyant un courriel au gouvernement de Madagascar en l’exhortant à faire respecter sa propre législation du travail et à défendre les droits des travailleurs. Le 3 avril 2017, la Fédération Internationale des Ouvriers du Transport, la Confédération Syndicale Internationale et le syndicat des travailleurs SYGMMA ont déposé une plainte auprès de l’OIT au nom des 43 dockers.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.