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Que se passe-t-il maintenant à Fukushima ? Silence radio !

mardi 23 août 2011, par Max

Oui, Fukushima n’est pas Hiroshima. Des réacteurs ne peuvent pas exploser comme une bombe atomique. Il n’empêche, la catastrophe qui a eu lieu dans la centrale de Fukushima-Daiichi sur 4 de ses 6 unités est pire que Hiroshima et Nagasaki réunis, en termes de radioactivité relâchée. C’est mille fois plus, en ordre de grandeur. Oui, l’impensable est arrivé. Après le séisme du 11 mars, suivi du tsunami, la centrale a perdu toutes ses sources électriques et ses moyens de refroidissement, qui ont conduit à une situation incontrôlable.

Des traces d’éléments radioactifs ont été détectées dans la glande thyroïde de quelque 45% des enfants de municipalités voisines de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima ayant subi des contrôles. La bombe, celle d’Hiroshima, a produit de l’ordre du kilo de produits de fission, alors que dans un réacteur nucléaire les produits de fission présents sont de l’ordre de la tonne.

Un niveau de radiations anormalement élevé a été mesuré, lundi 1er août, entre les bâtiments de deux réacteurs de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, a indiqué la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco), exploitante du site mis à mal par le séisme et le tsunami du 11 mars.

Selon Tepco, le niveau de rayonnement atteint au moins 10 sieverts par heure à proximité de débris accumulés entre les réacteurs un et deux de cette centrale endommagée par le violent tremblement de terre et le tsunami qui ont dévasté le nord-est du Japon il a près de cinq mois.

Le précédent niveau le plus élevé de radiations dans l’enceinte de la centrale Fukushima Dai-Ichi avait été relevé le 3 juin : il était de trois à quatre sieverts par heure à l’intérieur du réacteur numéro un.

"Nous sommes toujours en train de vérifier la cause de tels niveaux élevés de radioactivité", a expliqué une porte-parole de Tepco.

Le gouvernement et Tepco prévoient toujours de stabiliser la situation à Fukushima en conduisant les réacteurs vers un état dit d’"arrêt à froid" d’ici au mois de janvier. Diverses actions se poursuivent depuis l’accident pour faire progressivement baisser la température du combustible, notamment grâce à la mise en place d’un système de circulation d’eau de refroidissement.

Environ 80 000 personnes, résidant précédemment à moins de 20 kilomètres de la centrale ou dans des localités ayant été particulièrement contaminées, ont été forcées de quitter leur domicile en raison de risques pour la santé.

Que devient le Japon depuis le 11 mars ? De pire en pire et la bas comme ici c’est silence radio...

Un témoignage :

Black rain, pluie acide, typhon, tornade, coulée de boue, séismes quotidiens, mais pour le gouvernement japonais, la situation s’améliore et les radiations diminuent....à moins qu’elles se propagent et que le contrôle des réacteurs et piscines de stockage des combustibles relèvent de l’impossible...sur l’ensemble des centrales du Japon.

1000 séismes depuis le mois de mars autour du Japon mais aussi 1000 raisons de laisser exploser leur colère pour les enfants, femmes et hommes sacrifiés sur l’autel des profits des trusts mondiaux du nucléaires et de cette société qui tue au nom du progrès techniques et civilisationnelle .

A la centrale de Fukushima et autour, juillet 2011 : (interview d’un ingénieur expert du nucléaire aux USA)

"les réacteurs 1, 2, 3 et 4 continuent de relâcher des émissions radioactives. Nous ne les voyons pas durant la journée à cause de la chaleur et de l’humidité. Cependant, durant la nuit, vous pouvez les observer sur les images d’une webcam. Les nuages blancs sont de la vapeur qui contiennent des particules et qui s’échappent des réacteurs. Certaines personnes m’ont écrit pour me demander s’il ne s’agissait pas de l’imminence d’une explosion ou d’incendies. Mais il s’agit bien de la vapeur radioactive qui s’échappent des réacteurs . La plus grande partie des radiations a été relâchée durant les mois de mars et avril 2011. Actuellement, les radiations qui s’échappent sont bien moins importantes que durant les deux premiers mois. Durant les six premières semaines, 95 % des radiations se sont échappées de Fukushima. Cependant, Fukushima va relâcher des radiations pendant encore beaucoup de temps. Les Japonais sont en train de construire de larges tentes qui devraient recouvrir les réacteurs. La première tente est en construction et elle va recouvrir le Réacteur 1. Il en ira de même avec les Réacteurs 2, 3 et 4. Dès septembre, l’objectif de ces tentes est de récupérer la vapeur radioactive et de la traiter. De plus en plus, l’opérateur doit faire face aux liquides contaminés qui s’infiltrent dans le sous-sol et qui se trouvent sur le site. Mais dans le futur immédiat, il n’y a aucune solution pour les éliminer.

Les Japonais annoncent qu’il faudra en tout cas 10 ans pour commencer à extraire le combustible nucléaire. 10 ans pour commencer à extraire le combustible ! Actuellement il n’y a aucune technologie qui permet d’enlever ce combustible qui se trouve au fond des bacs de rétentions sous les réacteurs. Le combustible a percé la jupe des réacteurs et se trouve dans les bacs de rétentions. Aux États-Unis, à Three Miles Island, le combustible se trouvait dans le réacteur. Ici, il se trouve sur le sol, sous les réacteurs. Cette situation est totalement nouvelle. Il va falloir ramasser ce combustible liquide hautement radioactif et ce processus pourra durer 10 à 20 ans.

Pour moi, ce qui m’inquiète le plus, ce sont les informations qui proviennent du site. Certains de mes amis biologistes, qui ont travaillé à Tchernobyl, sont allés au Japon pour faire des tests scientifiques. Ils avaient imaginé et anticipé que la situation n’allait pas être bonne. Cette semaine, j’ai reçu un appel téléphonique qui me disait que la situation est vraiment, vraiment mauvaise. Ce sont des scientifiques qui ont l’habitude des radiations. Les conditions qu’ils ont trouvées à Fukushima sont bien pires que ce qu’’ils avaient imaginé. Il y a des évidences qui corroborent leurs recherches. Par exemples, les champignons, à plus de 60 km de la Centrale, contiennent des taux bien supérieurs aux limites fixées par les Japonais. Détail intéressant, ces champignons ont été cultivés à l’intérieur. Comment les champignons cultivés à l’intérieur peuvent-ils dépasser les limites légales de radiations extérieures fixées par le gouvernement ? Un autre exemple vient de la contamination du bétail dans la Préfecture de Fukushima. Tout avait débuté avec 8 vaches, ensuite 40 vaches et maintenant plus de 100 et je suis sûr qu’il va y en avoir encore plus dans le future. Un point intéressant est que les vaches ont été élevées entre 60 et 90 km de la Centrale. Elles montrent des taux de Césium bien au-delà de ce qui peut être approuvé pour la consommation. Quand ces vaches ont été commercialisées, le gouvernement japonais n’avait pas fait de test sur la viande. La question la plus importante est : comment est-ce que ces vaches ont été contaminées ? Il se trouve que les vaches sont nourries avec du foin de riz. Ce foin, récolté au-delà de 60 km, a été apporté aux paysans qui se trouvaient dans la Préfecture de Fukushima. Cette paille a été contaminée à 500’000 Becquerels par kg. Il s’agit d’une contamination au Césium. Le césium a une demi-vie de 30 ans. Dans 30 ans, la contamination sera toujours de 250’000 Becquerels par kg et dans 60 ans 125’000 Becquerels par kg. Cela c’est passé à plus de 65 km. Vous vous rappelez que la Commission nucléaire avait demandé une évacuation au-delà de 80 km. Cette situation indique que la NRC avait raison. Le gouvernement japonais aurait dû évacuer sa population à plus de 80 km au lieu des 20 km actuels. La radiation a dépassé les frontières de la préfecture de Fukushima, mais le Gouvernement ne semble se soucier que des taux dans cette préfecture.

Black Rain - Les Pluies Noires

La dernière chose dont je voudrai parler aujourd’hui est ce qui se passe au-delà de 80 km. Il est très clair qu’avec les mesures radioactives et la paille qui ont été découvertes et relevées qu’il y a des endroits, même au-delà de 80 km qui sont autant contaminés qu’à Tchernobyl. A Tokyo, j’ai ici une lettre d’un habitant qui a fait analyser le sol d’une cours pour jeux d’enfants. Les résultats montrent qu’il y a 53’000 becquerels par kg à cet endroit. Cette personne était tellement préoccupée qu’elle a été voir le maire de Kashiwa City qui lui a répondu de ne pas s’inquiéter. Nous avons un citoyen qui a payé une étude et qui l’a présentée aux autorités et qui ne peut aller nulle part avec ce gouvernement. Il y a une autre information qui vient de National Cancer Center Hospital East. Elle se trouve sur leur site internet. Ce document montre que 11 jours après l’accident (mars 24), le niveau de radioactivité à l’extérieur du bâtiment était 30 fois plus élevé qu’à l’intérieur. Il y a eu une déposition sur le sol d’éléments radioactifs. Il s’agit d’un hôpital spécialisé et ils savent comment mesurer la radioactivité. Le dernier rapport que je veux vous montrer provient d’un e-mail. Chaque jour je reçois un e-mail d’un éminent physicien, le Dr. Saji, ex secrétaire de la Commission de la sécurité nucléaire. Il y a deux jours, il m’a écrit ceci à propos du foin contaminé : Je crois que cela est dû au stockage de la paille à l’air libre lors du passage du panache, et particulièrement durant la première semaine de la « Pluie Noire ». (Black Rain). « Black Rain » « Pluie Noire » n’est pas un terme que le Dr. Saji utilise légèrement. Cependant, c’est ce qu’il s’est passé au Japon. Ce que Dr. Sagi mentionne, se sont des nuages de particules radioactives qui ont déposé un peu partout de la radioactivité dans le nord du Japon. Au lieu de limiter l’information, Il est plus important de limiter les radiations. Les japonais sont des personnes pleines de ressources et la victoire de l’équipe féminine de foot le montre. Mais ils ont le droit de connaître l’importance du problème auquel ils font face dans le but de faire face de manière correcte. Au lieu de limiter l’information, Il est plus important de limiter les radiations." Traduction : Laurent Horvath Le site officiel du Dr. Arnie Gundersen

45% des enfants contrôlés sont contaminés

Un groupe d’experts gouvernementaux avait conduit des contrôles auprès de 1.149 enfants âgés de moins de 15 ans, deux semaines après le séisme et le tsunami du 11 mars qui ont déclenché une série d’avaries à la centrale Fukushima Daiichi et entraîné des explosions d’hydrogène accompagnées d’importants rejets radioactifs. 44,6% des 1.080 enfants dont les tests sont valides ont présenté une contamination au niveau de la glande thyroïde, où l’iode radioactif va généralement se fixer, augmentant le risque de développer un cancer ultérieurement. Les résultats des tests ont été communiqués la semaine dernière aux familles, dont certaines ont jugé inadmissible d’avoir dû patienter des mois.

« La position officielle du gouvernement est qu’aucun des enfants testés n’a montré des niveaux problématiques de contamination radioactive », a déclaré un fonctionnaire sous couvert d’anonymat. Aucun ne souffrirait de contamination au-delà de la norme déterminée par la Commission japonaise de sûreté nucléaire (0,2 microsievert par heure), niveau à partir duquel est exigé un examen médical approfondi. La Commission envisage de l’abaisser à 0,1 microsievert par heure, un niveau atteint par un seul des sujets.

Les enfants contrôlés provenaient de trois municipalités (Iwaki, Kawamata et Iitate) où des niveaux particulièrement élevés de radiations avait été constatés après l’accident. Les autorités de Fukushima envisagent désormais un suivi permanent pour les 360.000 personnes âgées de 18 ans ou moins qui se trouvaient dans la préfecture au moment de l’accident.
Le Premier ministre japonais a annoncé samedi, au cours d’un meeting du Parti Démocratique au pouvoir, que la décontamination du site de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, à 220 km au nord-est de Tokyo, prendrait plusieurs dizaines d’années. « Un grand nombre d’habitants ont été contraints d’évacuer (la zone), a déploré Naoto Kan.

Il faudra trois, cinq, voire 10 ans pour parvenir à en reprendre le contrôle, et même plusieurs décennies pour remédier aux conséquences de l’accident ».

Après le tsunami ayant suivi le séisme du 11 mars, les systèmes de refroidissement de la centrale ont été endommagés, entraînant une fusion au sein de trois réacteurs et provoquant l’une des pires catastrophes du nucléaire civil. La Commission japonaise à l’énergie atomique et Tokyo Electric Power (Tepco, l’exploitant de la centrale) sont convenus de commencer à retirer le combustible nucléaire fondu vers 2021, selon la NHK.

L’opérateur et les fabricants d’équipements estiment, selon la chaîne de télévision, qu’il faudra « plusieurs décennies » avant de pouvoir démanteler les réacteurs de la centrale, citant un programme de long terme pour reprendre le contrôle de la centrale. Le Japon a annoncé un programme de court terme pour stabiliser la centrale, responsable de fortes émissions radioactives. Mais avant samedi, le gouvernement n’avait encore présenté aucune estimation de la durée du programme de décontamination nécessaire.

Le projet, que s’est procuré NHK, s’inspire d’une étude des données sur la manière dont les Etats Unis ont procédé lors de l’accident nucléaire de la centrale de Three Mile Island en 1979, a précisé la chaîne. Tepco espère réduire les fuites radioactives d’ici à fin juillet et parvenir à refroidir les réacteurs pour les arrêter au plus tard d’ici à janvier prochain.

Selon Goshi Hosono, le ministre chargé de gérer les conséquences de l’accident nucléaire, le gouvernement annoncerait le 19 juillet un nouveau programme de décontamination du site et sa vision à long terme de la gestion de l’accident.

Et le corium ?

Corium : c’est le mot tabou de Tepco. Pourquoi l’entreprise responsable de la plus grande catastrophe nucléaire au monde n’en parle jamais ? Tout simplement parce que c’est la matière la plus dangereuse jamais créée par l’homme, une sorte de magma incontrôlable et ingérable, aux conséquences incommensurables.

Le corium est un magma résultant de la fusion des éléments du cœur d’un réacteur nucléaire. Il est constitué du combustible nucléaire (uranium et plutonium), du gainage des éléments combustibles (alliage de zirconium) et des divers éléments du cœur avec lesquels il rentre en contact (barres, tuyauteries, supports, etc.). Le terme « corium » est un néologisme formé de core (en anglais, pour le cœur d’un réacteur nucléaire), suivi du suffixe ium présent dans le nom de nombreux éléments radioactifs : uranium, plutonium, neptunium, américium, etc.

Le corium est la matière des six extrêmes : il est extrêmement puissant, extrêmement toxique, extrêmement radioactif, extrêmement chaud, extrêmement dense et extrêmement corrosif.

Le combustible fondu est le constituant principal du corium. Or ce combustible est formé à l’origine d’assemblages de crayons contenant des pastilles. Dans le réacteur n°1 de Fukushima Daiichi, le cœur était composé de 400 assemblages constitués de 63 crayons de combustibles chacun. Les réacteurs 2 et 3 étaient quant à eux composés, chacun, de 548 assemblages, constitués eux-mêmes de 63 crayons de combustibles. Sachant qu’un crayon contient environ 360 pastilles, on peut en déduire que dans les trois réacteurs concernés, il y a plus de 33 millions de pastilles en jeu.

Le corium émet tellement de radioactivité que personne ne peut s’en approcher sans décéder dans les secondes qui suivent. Il avoisine 28 térabecquerels par kg, soit, pour un corium de 50 tonnes, plus d’un million de térabecquerels (un becquerel correspond à une désintégration par seconde, un million de TBq correspond à 10 puissance 18 désintégrations par seconde).

Comme le corium est critique, ou localement critique, c’est-à-dire qu’il présente des réactions de fission nucléaire, rien n’est modélisable et tout peut arriver. Ce que l’on sait, c’est qu’au fur et à mesure que les éléments lourds se regroupent, la masse critique augmente et donc la réaction ainsi que la température. Par effet de coefficient de température négatif, la réaction tend à diminuer et donc aussi la température. Il s’établit ainsi un cycle d’augmentation et de réduction du volume de ce noyau très actif, la période de ce cycle dépendant de la masse, de la densité, de la forme et de la composition du corium.

Cet effet de « respiration » du corium est sans doute à mettre en corrélation à Fukushima avec les mesures changeantes de pression, de température et de radioactivité données par Tepco au fil des mois suivant la catastrophe.

Le corium est capable de traverser la coque en acier d’une cuve et la dalle de béton qui la supporte. La cuve principale (RPV = Reactor Pressure Vessel) fait 16 à 17 centimètres d’épaisseur. La cuve secondaire dite “de confinement” (appelée aussi Drywell ou PCV = Pressure Containment Vessel) est beaucoup plus mince, de l’ordre de 2 à 6 cm, mais doublée d’un bouclier de béton. Enfin, la dalle de béton de base, appelée aussi radier, devrait avoir en théorie une épaisseur de 8 mètres. Toutes ces protections peuvent être traversées par le corium par corrosion.

Une étude affirme : « il n’est pas possible, sur la base des résultats des essais réalisés (…), de conclure actuellement quant à la possibilité de stabilisation et de refroidissement d’un bain de corium en cours d’ICB [interaction corium-béton] par injection d’eau en partie supérieure. Les progrès dans ce domaine sont malaisés du fait des difficultés technologiques (effets de taille, ancrage de croûte, représentativité du mode de chauffage, …) auxquelles se heurte la réalisation d’essais en matériaux réels à une échelle suffisamment grande. »

Au contact du corium, le béton se vitrifie puis se décompose et ce, de plus en plus vite au fur et à mesure de l’augmentation de la masse qui s’accumule au même endroit. Un béton siliceux a un point de fusion à 1300°C. Un corium à 2800°C le transforme ainsi en divers gaz et aérosols : chaux vive (CaO), silice (SiO2), eau et gaz carbonique, mais aussi monoxyde de carbone et hydrogène qui peut être produit en de grandes quantités à cette occasion.
La chaux vive, à l’état solide, réagit habituellement avec l’eau en produisant de la chaleur et de la chaux éteinte (Ca(OH)2). Il est probable que des phases de condensation de la chaux entretiennent ainsi la chaleur du corium.

Du tellure est aussi relâché au fur et à mesure de la décomposition du tellurure de zirconium.
Tous ces produits, entre autres, se mélangent donc et interagissent continuellement, alimentant l’énergie du magma.

L’interaction corium-béton comme celui du bouclier inférieur de Fukushima Daiichi produit une fulgurite au point d’attaque, c’est-à-dire que le béton se vitrifie et forme un tube ? dont la structure cristalline est proche de celle des céramiques ? et se désolidarise du reste de la masse de béton car sa structure moléculaire est différente. Ensuite cette fulgurite, d’un diamètre de quelques centimètres à quelques dizaines de cm selon la masse de corium, peut servir de conduit pour le reste de la masse en fusion. La structure moléculaire des fulgurites procure à celles-ci une faible conductivité thermique et de ce fait, le reste de la masse de béton ne peut pas ou plus agir comme dissipateur thermique.

Des réactions ?

Pour la première fois, un maire d’Hiroshima, fils d’un atomisé, Kazumi Matsui, a osé remettre en cause le programme nucléaire japonais et appelé le gouvernement à développer les énergies renouvelables.

A Hiroshima, le Premier ministre Naoto Kan déclare vouloir défier le mythe de la sûreté de l’énergie nucléaire après l’accident de la centrale de Fukushima. Il veut réduire la dépendance du Japon vers cette énergie. Elle couvre 30% de ses besoins en électricité. Cela donne la mesure du mécontentement de la population !

Française, elle vit à Tokyo, depuis près d’un an, et la gestion de la catastrophe nucléaire par le gouvernement japonais la révolte. Mais, comme la majorité des Japonais qu’elle connait, elle ne dis rien "parce que ça fait trop peur de penser à ça tous les jours. C’est plus simple quand on ne sait pas". Cependant, un soir "j’ai vu cette vidéo. Je suis écœurée, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase". Il s’agit d’une réunion entre des habitants de Fukushima et un envoyé du gouvernement japonais, qui a eu lieu le 19 juillet. Plus de quatre mois après le séisme de magnitude 9 et l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima, la situation n’est pas maîtrisée, et elle apparaît même bien pire que prévu (certains experts l’annoncent pire que Tchernobyl), alors le représentant gouvernemental fuit...

L’expert du gouvernement quitte la réunion publique sous les insultes des habitants.

Il s’agit d’une réunion entre des habitants de Fukushima et un envoyé du gouvernement japonais, qui a eu lieu le 19 juillet. C’est en japonais, sous-titré (fidèlement) en anglais et en français : ce qu’il leur dit, en gros, c’est qu’il n’est pas de son ressort de savoir s’ils ont le droit de vivre dans une zone sûre. Le gouvernement n’évacuera pas davantage ceux qui le demandent. Lorsqu’on lui demande de prendre des échantillons d’urine des enfants de Fukushima pour faire des analyses, il part, sans dire un mot. Un mur.

Les écoles de Fukushima ont rouvert dès début avril, malgré des pétitions locales relayées par des associations internationales, et la démission du conseiller du Premier ministre, qui s’y opposait. Résultat, quand on a fait des analyses d’urines des enfants de la région, elles comportaient des matériaux radioactifs.

Et s’il fallait d’autres exemples pour montrer que la crise est gérée n’importe comment : les contrôles alimentaires sont faits par les maires et préfets sur des échantillons prélevés selon des protocoles arbitraires (ce que j’ai appris lors d’une réunion d’information de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire [IRSN] à l’Ambassade de France). Résultat, on a découvert récemment que la viande de plus de 2 000 bœufs irradiés a été commercialisée dans des supermarchés dans tout le pays.

Je n’ai pas de mots pour qualifier l’inhumanité et l’irresponsabilité des membres du gouvernement japonais. Les médias, ici, relayent très peu ce genre de vidéos. Dans mon entourage, pas grand monde n’est au courant. Alors, j’essaye simplement de la diffuser… En espérant que les gens, ici et ailleurs, vont finir par se réveiller davantage.

Le 19 juillet 2011, la population de Fukushima rencontra des officiels du gouvernement de Tokyo, pour demander que le gouvernement évacue rapidement la population de Fukushima et leur fournisse une aide financière et logistique. Ils avaient aussi amené des échantillons d’urine de leurs enfants, car Le gouvernement avait promis de procéder à des analyses. L’homme qu’ils interpellent est Akira Sato, Directeur du Département des urgences nucléaires locales :

Un habitant : "Ne pensez-vous pas que les gens de Fukushima, comme les autres gens, ont le droit de s’échapper pour ne pas être exposés à la radioactivité ?

A.S. : Le gouvernement essaye de réduire le taux d’exposition autant que possible.

Un habitant : Vous ne répondez pas à sa question ! Comme cela, vous dites qu’ils n’auraient pas ce droit ? Ils ont bien ce droit, n’est-ce pas ?

A.S. : Je ne sais pas si ils ont ce droit.

Un habitant : Quoi ? Alors vous aussi vous n’en avez pas le droit !!! Alors vous aussi, vous-même vous pensez que vous n’avez pas le droit de vivre une vie en bonne santé ??? Réponds-moi !!! Vous pensez que les gens de Fukushima n’ont pas des Droits de l’Homme ??? Vous voulez dire qu’il existe une différence de standard d’exposition à la radioactivité pour la préfecture de Fukushima et pour les autres préfectures ???

A.S. : Ce que je dis c’est que le gouvernement a essayé de réduire autant que possible le taux d’exposition.

Un habitant : Vous n’avez pas répondu à sa question !!! Le gouvernement applique un standard différent pour les gens de Fukushima, c’est ça ???

A.S. : J’ai déjà dit tout ce que je peux dire.

Un habitant : Quoi ?! Il y a des gens à Fukushima qui veulent évacuer. Prenez la responsabilité de les évacuer s’il vous plait. Veuillez nous donner une réponse, un commentaire de votre part. S’il vous plait répondez !! Assez de temps de réflexion, répondez-nous !

A.S. : Bien, vous êtes libres d’évacuer à vos propres risques. Si les gens vivent dans un endroit en toute sécurité, le gouvernement leur demande de rester.

Un habitant : C’est maintenant un cas d’urgence, n’est-ce-pas ? La ville de fukushima est sans danger ? Même dans le bloc communiste le gouvernement russe a évacué rapidement la population de Belarus pendant l’accident de Tchernobyl ! Pourquoi sur la terre, le Japon, une nation libre, ne peut-il pas faire la même chose pour nous ? Même l’Union Soviétique l’a fait pour leur peuple ! L’Union Soviétique a évacué 240 000 enfants en deux semaines !!! Qu’est-que le gouvernement a foutu pendant les derniers quatre mois ???

Un habitant : Vous devriez avoir honte !!! Qu’est-ce que vous venez en fait faire ici ? Vous voulons que vous fassiez examiner l’urine de nos enfants très rapidement ! Et nous voudrions que vous nous informiez plus tard qui fera ces analyses et comment seront-elles exécutées. S’il vous plait emportez cette urine avec vous.

Akira Sato et les autres officiels se lévent sortent précipitamment comme s’enfuyant...

Un habitant : Ils sont terrribles... C’est si absurde... Testez cette urine... Qu’est-ce que vous pensez que vous faites ? Testez cette urine ! Pourquoi refusez-vous ? Qu’est-ce que vous pensez que vous êtes en train de faire ? S’il vous plait, ne vous enfuyez pas ! S’il vous plait emportez cette urine avec vous !

A.S. : C’est pas notre travail.

Un habitant : Nous voudrions que vous l’ameniez au gouvernement central !

A.S. : Ce n’est pas du tout notre travail.

Un habitant : Qu’est-ce que vous voulez dire par cela ? Vous ne pensez pas que vous devriez emporter cette urine avec vous ? Ces habitants l’ont apporté pour vous aujourd’hui comme ils l’avaient promis ! Ils l’ont apporté pour vous aujourd’hui ! Pourquoi ? Vous aviez dit auparavant que si ils vous apportaient les urines vous les feriez analyser ! Vous n’avez pas dit cela ? S’il vous plait emportez ces urines avec vous ! Stop ! S’il vous plait ne vous enfuyez pas ! Vous ne devriez pas vous enfuir ainsi ! S’il vous plait communiquez avec nous ainsi que les gens peuvent le faire ! Qu’est-ce que vous pensez que vous faites ? Vous pensez que les bureaucrates à Tokyo sont plus importants que les gens à Fukushima ? Je vous en supplie, s’il vous plait !

A.S. : Nous ne pouvons pas en décider.

Un habitant : Pourquoi cela ? Vous n’avez pas d’enfants ?"

la suite...

Messages

  • LEs familles s’organisent et les physiciens, électroniciens, mécaniciens, comptables etc.. aussi.

    Un réseau s’est mis en place (“Sauvons les enfants de Fukushima de la contamination”) avec des parents qui procèdent eux-mêmes aux mesures. “Notre objectif c’est d’informer les gens et que ceux-ci décident eux-mêmes de rester ou d’évacuer” explique le fondateur de CMRS (petite soeur de la CRIIRAD française créee au lendemain de la catastrophe). Sur les deux millions d’habitants que compte la Préfecture, 160 000 auraient déjà décidé de quitter la région.

    Un de leur combat est d’obliger l’Etat à prendre en charge les évacuations au delà de la zone des 20km.

    Le Japon crée un fonds d’indemnisation des victimes de Fukushima

    Le Japon s’est doté d’une loi, ce 3 août 2011, lui permettant de créer un fonds pour indemniser les victimes de Fukushima. Tepco, l’opérateur privé de la centrale nucléaire, ne peut pas faire face. Le même jour, les autorités britanniques ont annoncé la fermeture de l’usine de retraitement de Sellafield qui fabriquait du MOX (Mélange d’oxydes) notamment pour plusieurs réacteurs japonais.

    Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

    Jusqu’ici, pratiquement aucune indemnité n’a été versée aux riverains évacués de la centrale nucléaire de Fukushima, aux agriculteurs, aux pêcheurs, aux éleveurs de vaches qui ont tout perdu dans l’accident nucléaire. Certains ne supportant pas des fermetures d’exploitations agricoles se sont suicidés.

    Depuis l’accident de mars 2011, le gouvernement japonais et Tepco, l’opérateur de la centrale, se livraient à une épreuve de force financière. Ni l’un ni l’autre ne voulait prendre à sa charge le coût énorme des indemnisations. Le gouvernement a fini par créer cet organisme semi-public pour éviter que Tepco ne tombe en faillite. Il s’agit, par le biais de ce fonds, de pouvoir indemniser les victimes jusqu’au jour où Tepco sera en mesure de rembourser l’argent avancé par l’Etat.

    Ce fonds est créé au moment où des niveaux de radioactivité potentiellement mortelle de 10 000 millisieverts par heure sont détectés dans une conduite de la centrale de Fukushima. Du combustible fondu en provenance du réacteur n°1 se serait répandu dans la conduite.

    L’accident a contraint plus de 80.000 personnes à évacuer les environs de la centrale nucléaire dans un rayon de 20 km. Et soumis d’autres zones situées à plusieurs centaines de km au nord et au sud de Fukushima à de fortes radiations.


  • De retour de Fukushima, où le silence et les mensonges tuent.

    Depuis plusieurs semaines déjà, la catastrophe de Fukushima ne fait plus la une de l’actualité. Pour l’immense majorité de nos concitoyens, la question est réglée et il va quasi de soi que Tepco, et Areva pour ce qui est du traitement des eaux polluées, maîtrisent parfaitement la situation.

    Les personnes qui devaient être évacuées l’ont été, le taux de radioactivité baisse et le Japon, vu de France, est prêt à faire redémarrer des centrales. Du reste, régulièrement, la presse, informée par les soins du lobby nucléaire français, indique que telle ou telle centrale va redémarrer.

    Cela est dramatiquement et tragiquement faux.

    Des millions de mètres cube d’eau contaminée

    Tout d’abord, les autorités japonaises - j’ai rencontré le secrétaire d’Etat à l’Environnement, le vice-ministre de l’Environnement et le vice-gouverneur de Fukushima - reconnaissent que la catastrophe est en cours et que rien n’est réglé. Les informations sont très rares.
    Les autorités admettent que trois cœurs nucléaires ont fondu et que les cuves ont été transpercées. Cependant, ils ignorent ce qu’il se passe aujourd’hui, en particulier ce point vital de savoir si le radié a été percé par le corium ou non, ce qui signifierait, bien entendu, la pollution irréversible de la nappe phréatique.

    Concernant le traitement de l’eau, Greenpeace considère qu’il vient à peine de débuter. Les autorités reconnaissent l’entassement de boues radioactives dont évidemment personne ne veut parler mais aussi les millions de mètres cube d’eau contaminée.

    Les dosimètres encore bloqués à l’aéroport

    En second lieu, et c’est tout aussi préoccupant, la situation des familles qui vivent dans la région de Fukushima est, au sens propre du terme, véritablement tragique. J’ai passé près de deux heures avec l’association, qui regroupe plusieurs centaines de familles et qui est animée par des femmes déterminées et révoltées.

    On peut les comprendre. Ce qui leur est arrivé rappelle de très près ce que nous avons vécu avec Tchernobyl et la manière dont les choses se mettent en place nous renvoie au spectre du passé.
    Tout d’abord, et même si on peut comprendre que, vivant en même temps un tremblement de terre et un tsunami, la situation était passablement désorganisée, l’organisation météorologique japonaise était tout de même dans l’incapacité suspecte de fournir les cartes des vents au moment de la catastrophe de Fukushima. Les populations n’avaient aucune idée d’où venaient les vents.

    Aucune instruction ne leur a été donnée, aucune pastille d’iode ne leur a été distribuée. Il a fallu attendre plus d’un mois pour qu’elles puissent disposer d’une information publique sur le niveau de contamination et aujourd’hui, ce sont 40 000 dosimètres qui restent bloqués par décision politique à l’aéroport de Tokyo. Les familles ne savent donc pas quel est le niveau de la radioactivité dans laquelle elles vivent.

    Les mères inquiètes pour leurs enfants

    Sur le plan de l’alimentation, des prélèvements sont faits mais leurs résultats sont donnés bien après que les aliments ont été mis sur le marché et consommés. L’essentiel pour ces mères est, bien entendu, la situation de leurs enfants.

    Au Japon, comme partout dans les pays membres de l’AIEA [6], le niveau admissible pour les populations est de 1 millisievert par an. Il est de 20 millisieverts pour les travailleurs du nucléaire. Aujourd’hui, dans les zones où vivent ces gens, dans la préfecture de Fukushima, le niveau est largement supérieur avec 5 millisieverts, jusque parfois 20 millisieverts.
    Ces femmes exigent pour leurs enfants comme pour elles-mêmes le droit de vivre dans un environnement à 1 millisievert. Le problème est que personne n’a les moyens de répondre positivement à leurs questions.

    Il faut envisager une évacuation plus large

    Deux solutions sont envisageables : soit la décontamination - et on en parle beaucoup au Japon - soit l’évacuation. Il semblerait que quelques cours de récréation aient fait l’objet d’une décontamination, qui consiste à retirer 50 à 60 cm de terre, dont on ne sait du reste pas où on va la stocker.
    Cela permet de réduire le niveau de la pollution. C’est peut-être possible au niveau local avec des résultats qu’il conviendrait de vérifier. C’est évidemment impossible à l’échelle d’une préfecture entière.
    De ce fait, c’est bien la deuxième solution qu’il faut envisager. Elle consiste bien évidemment à permettre aux gens qui le veulent de partir. Mais pour qu’ils puissent s’en aller, encore faut-il leur permettre d’aller vivre ailleurs.

    La vérité de la situation, et c’est là tout son aspect tragique, c’est que les autorités japonaises font ce qu’elles peuvent dans une certaine mesure. Toutefois, puisque l’information est confisquée, les moyens donnés aux gens pour connaître la réalité de la situation leur sont refusés.

    Les agriculteurs pas indemnisés

    Du point de vue du changement et des décisions techniques à prendre, le monde agricole n’est pas en reste et devient lui aussi victime de la défaillance des autorités.
    La préfecture de Fukushima promeut les produits agricoles de la région de Fukushima et se plaint des mauvaises rumeurs qui les concernent. Il m’a été fait cadeau d’un magnifique cageot de pêches. La vérité est, bien entendu, que l’immense majorité des produits de cette zone ne devrait pas être consommée mais pour qu’ils ne le soient pas, encore faut-il que les agriculteurs qui les produisent puissent être indemnisés et gagner leur vie. Or, tel n’est pas le cas.
    Cette situation absolument tragique à laquelle est exposée le Japon s’exprimerait ainsi pour tout pays industrialisé, les mêmes risques produisant probablement les mêmes effets. C’est précisément la raison pour laquelle la chape du silence s’est mise sur le Japon.
    Les médecins montent des réseaux parallèles
    Les médecins n’ont plus le droit de parler et n’osent plus parler. Il semblerait qu’un réseau de pédiatres essaye de se mettre en place, que certains médecins, notamment dans les zones rurales, essayent d’organiser la population de manière à ce qu’elle se protège le mieux possible et qu’un suivi médical puisse être mis sur pied.
    Mais tout ceci se fait par une voie citoyenne, par une voie parallèle, j’allais dire occulte, car de manière tout à fait évidente. Les autorités nucléaires ont décidé qu’il n’y aurait pas de connaissances fines et précises des effets épidémiologiques de cette catastrophe.
    C’est contre ce mur de silence qu’il convient que, nous tous, nous nous révoltions car il s’agit d’enfants et les enfants de Fukushima pourraient être enfants de Fessenheim, du Buget ou du Blayet. C’est notre responsabilité de parler, d’agir et d’aider les associations qui se battent avec les plus grandes difficultés sur place.

    Chut, le Japon va sortir du nucléaire

    En revanche, les autorités japonaises, qui mesurent très probablement leurs limites, même si elles ne peuvent pas l’exprimer, semblent avoir pris une vraie décision : celle de sortir du nucléaire.
    En effet, il faut savoir, et cette information est soigneusement cachée en France pour des raisons que chacun peut comprendre, que le Japon a réduit de 28% sa consommation électrique depuis Fukushima et près de 40% dans la région de Tokyo. Il n’y a plus aujourd’hui que 14 réacteurs qui sont en activité sur 57.
    Cette réduction massive a été obtenue par un éventail de mesures : par exemple, l’extinction des lumières dans les ministères pendant la journée, l’absence de climatisation (malgré les 38 degrés qu’il faisait à Kyoto voici quelques jours), l’extinction des grandes publicités dans Tokyo le soir ou une organisation différente du système de production industrielle qui travaille en roulement et qui a ainsi permis d’obtenir ce résultat remarquable.
    Aussi, quand nous, Européens, nous demandons si nous arriverons à faire moins 20% d’ici 2020, il y a beaucoup à apprendre de nos amis japonais. Le nouveau Premier ministre l’a affirmé lors de sa campagne électorale : le Japon est décidé à ne plus construire de nouvelles centrales nucléaires, ce qui veut dire qu’il va sortir du nucléaire.
    Quand ? Cela dépend, bien sûr, des stress-tests qui seront réalisés et de la réouverture ou non des centrales nucléaires fermées aujourd’hui en raison de la maintenance d’ici mars 2012
    .
    Corinne Lepage, ex ministre de l’environnement en France sous le gouvernement Juppé de 1995, elle est avocate :
    Son nom apparaît dans les médias dès 1978, lors de l’affaire de l’Amoco Cadiz. Ce pétrolier d’origine américaine provoque une immense marée noire et ravage les côtes de Bretagne. Le cabinet Huglo-Lepage s’engage alors aux côtés des collectivités locales du Finistère et des Côtes-du-Nord, et s’oppose à la société pétrolière américaine Amoco. A l’issue d’un procès qui dure une quinzaine d’années, le cabinet Huglo-Lepage et les collectivités bretonnes obtiennent gain de cause contre le géant américain, et créent ainsi une première mondiale qui protège davantage les collectivités victimes de pollution grave[3]. À la même période, elle défend les collectivités locales et associations qui s’opposent à l’installation des centrales nucléaires en particulier les collectivités locales allemandes et luxembourgeoises à Cattenom, et suisses à Creys-Malville

  • La présence d’hydrogène dans de forte concentration à la centrale accidentée pourrait être un signe que le béton de la dalle de plusieurs mètre d’épaisseur est en train de fondre :

    Au contact du corium, le béton se vitrifie puis se décompose et ce, de plus en plus vite au fur et à mesure de l’augmentation de la masse qui s’accumule au même endroit. Un béton siliceux a un point de fusion à 1300°C. Un corium à 2800°C le transforme ainsi en divers gaz et aérosols : chaux vive (CaO), silice (SiO2), eau et gaz carbonique, mais aussi monoxyde de carbone et hydrogène qui peut être produit en de grandes quantités à cette occasion. La chaux vive, à l’état solide, réagit habituellement avec l’eau en produisant de la chaleur et de la chaux éteinte (Ca(OH)2). Il est probable que des phases de condensation de la chaux entretiennent ainsi la chaleur du corium.

    Ce corium s’il n’est pas refroidi (est ce possible ?) va traverser les différentes couches de sédiments sous la dalle en faisant fondre tout sur son passage jusqu’à atteindre l’eau des nappes phréatiques et l’eau de l’océan !

    Les réactions engendrées par ce corium sont inconnues (en tout cas il n’y a pas deux exemples comme celui de Fukushima) et tout est possible du point de vue chimique, nucléaire, mécanique et volcanique (effets du percement de la croute terrestre qui contient de la roche en fusion et donc sous pression).

  • Japon : forte radioactivité dans un arrondissement de Tokyo

    Un niveau de radioactivité anormalement élevé a été relevé le long d’une rue de Setagaya, un arrondissement de la ville de Tokyo. La municipalité a appelé les habitants à ne pas s’approcher de ce lieu situé à plus de 200 km de la centrale nucléaire de Fukushima. L’une des hypothèses avancées par les autorités pour expliquer ce phénomène est l’accumulation de pluies porteuses de particules radioactives.

    Des cendres radioactives avaient déjà été recueillies dans des stations d’épuration à Tokyo en mai dernier. Mais Setagaya, l’un des principaux arrondissements au cœur de la capitale japonaise, signale un taux de radioactivité atteignant parfois près de certaines écoles, 2,7 microsieverts par heure, soit plus que dans certains points de la zone interdite dans un rayon de 20 kilomètres, autour de la centrale de Fukushima.

    « Nettoyer à grandes eaux les endroits proches des écoles n’a pas permis d’abaisser la radioactivité », déclare le maire de Setagaya, Nobuto Hosaka.

    A Funabashi, non loin de l’aéroport international de Narita, un niveau de radioactivité de 5,8 microsieverts par heure a été relevé dans un parc. A Yokohama, du Strontium 90, un isotope radioactif susceptible de provoquer des cancers de l’os et des leucémies, est décelé dans le sol. Du Strontium avait déjà été détecté à 80 kilomètres de la centrale de Fukushima, mais c’est la première fois qu’on en découvre aussi loin, jusqu’à Tokyo.

    Cette radioactivité élevée à Tokyo s’expliquerait par une accumulation d’eau de pluie radioactive. La centrale de Fukushima, elle, continue de rejeter dans l’atmosphère des particules radioactives.

  • Allumer la radio RFI, 89.00 en FM à Paris, mardi et mercredi prochain, 18 et 19 octobre, entre 14H10 et 14H30 : reportage au Japon et dans la préfecture de Fukushima, ou des femmes et des hommes s’organisent pour fuir et essayer de sauver les enfants ;empêchent le déversement de déchets contaminés dans la mer : Fukushima l’impossible gestion d’une catastrophe.

    Comment l’Etat japonais et la mafia de l’industrie nucléaire tuent à petit feu les gens...depuis des années pour les travailleurs et depuis le 11 mars pour la population résidente.

    La peste des rayons invisibles et la précarité sociale font monter d’un cran jamais vu encore depuis des décennies la révolte d’un peuple contre ses dirigeants.

    • Interview d’un habitant de ninamisuma (province de Fukushima) :

      toute ma famille est partie, cette ville est composée de 3 villages et tous les 3 ont eu des consignes différentes lors de l’accident nucléaire.

      avant l’accident nous n’avions pas peur et aujourd hui je ne comprends pas pourquoi.
      Nous n’avions auncune informations avant l’accident.

      Le jour J, la radio a annoncé l’accident et les haut parleurs dans la ville ont martelé de rester enfermer chez soi. J’ai été abasourdi.

      La radio a dit que ce n’était pas grave alors que des amis qui travaillait à la centrale disait l’inverse, et ça cela ma fait encore plus peur. Ce n’est que 3 jours après que les autorités ont distribué des masques....

      La suite bientôt...

    • La ville est MINAMI SOMA.

      « L’infrastructure de notre ville est complètement détruite […] Les banques, les boutiques sont fermées. […] La nourriture, l’essence, tout nous manque. […] Les informations provenant du gouvernement et de TEPCO (l’opérateur de la centrale) sont insuffisantes. […] Même les gens qui veulent nous aider et les médias ont peur de venir dans notre ville qui se trouve à 25km de la centrale nucléaire de Fukushima. […] Nous sommes en train de survivre et de reconstruire nos vies tout en luttant contre l’angoisse de la radioactivité. […] Nous ne pouvons pas faire le suivi de ceux qui sont partis et nous ne savons pas où ils sont allés. Peut-être dans plus de cent endroits différents. […] Je voudrais que vous sachiez l’état actuel de notre ville. […] Je voudrais vous demander votre soutien. Merci beaucoup. »

      Le décompte cité dans la vidéo, il y a une dizaine de jours, était de 253 morts, 1260 disparus, et 50 000 personnes parties de la ville. Le réalisateur de la vidéo Kenichiro Nakata, cité par l’agence Kyodo news dans une dépêche du 1er avril, a expliqué que « les résidents victimes du désastre ne savent même pas s’ils doivent rester ou évacuer ».

  • Ecouter le témoignage d’un habitant de Fukushima : il faut télécharger l’émission radio qui dure 20mn environ. Cliquez donc sur la fenêtre "Télécharger" juste après ceci.

  • De la radioactivité dans le moteur

    La CGT s’inquiète de l’arrivée sur le site de Tarnos de turbines japonaises contenant des poussières radioactives.

    Les ateliers de Turbomeca à Tarnos reçoivent régulièrement des moteurs en provenance du Japon pour être révisés. photo archives philippe salvat
    Le nuage radioactif de Fukushima a contaminé de nombreux aéronefs et parmi eux des hélicoptères. Assez logiquement, le premier constructeur mondial de turbines qu’est Turbomeca, se trouve confronté à ce problème. Chez Turbomeca Tarnos plus particulièrement : dans ces ateliers sont démontées, entretenues et reconditionnées la majorité des turbines en circulation dans le monde.

    Celles en provenance du Japon font l’objet d’un suivi particulier et tout moteur quittant le Japon est contrôlé pour s’assurer qu’il n’est pas radioactif. Pourtant, il y a quelques semaines, lors du démontage d’un ensemble, des poussières radioactives ont été détectées. « À des taux bien au-dessus de la moyenne tolérée », a dénoncé la CGT dans un tract.

    Procédures de crises
    Pour la direction, l’arrivée de ces poussières ne devrait pas poser de problème. « Dès le lendemain de la catastrophe, tout le groupe Safran a mis en place des procédures de crise », indique le service communication.

    Ces procédures débutent en Asie et se poursuivent tout au long de la chaîne jusqu’à Tarnos. Le personnel a été sensibilisé, équipé de protections individuelles. Le moteur incriminé par la CGT était, lorsqu’il a quitté le Japon, non radioactif. C’est au démontage à Tarnos, que le dosimètre s’est affolé, à la plus grande frayeur des techniciens présents.

    Des procédures à respecter
    Jean-Claude Libier, le permanent du syndicat, s’inquiète des interventions qui devront avoir lieu sur ces turbines : « Le Japon est un pays important pour Turbomeca et la réparation de la flotte est primordiale. Nous voulons toutefois une organisation sur le long terme et des procédures strictement respectées pour ne pas mettre en danger la santé de ceux qui travaillent sur ces moteurs. »

    Des préoccupations que la direction dit comprendre en appliquant les principes de précaution les plus efficaces possible.{}

    Commentaires :

    La CGT connait elle le droit de retrait ? Oui c’est pour cela qu’elle laisse les ouvriers s’empoisonner et qu’elle collabore avec le patronat pour ne pas arrêter l’usine.

    Finalement, elle va nous dire que la radioactivité , ce n’est pas dangereux à faible dose. Comme pour l’amiante ou elle a participé avec les trusts français qui innondaient le monde avec des produits amiantés , au Comité Permanent Amiante qui diffusait la thèse que ce poison pouvait être respiré à faible concentration.

    La CGT et les capitalistes sont main dans la main, car ils s’estiment les gérants loyaux d’un système sociale, même si celui ci doit tous nous tuer.

    En 1914 la CGT et la gauche, votaient pour entrainer toute la classe ouvrière dans la 1er grande boucherie du 20eme siècle. Au nom de la défense de la patrie, celle des exploiteurs , des bourgeois, des généraux massacreurs et des assassins des révolutions et des grèves.

  • Ecouter ce reportage radio, sur les conséquences du plus grave crime de l’industrie nucléaire et sa gestion tout aussi criminel par l’Etat japonais avec TEPCO, mais aussi AREVA pour la France sans parler de la complicité active de tous les Etats et organismes para Etatique internationaux et nationaux, défendant leur poule aux oeufs empoisonnés.

    Cliquez ici, grand reportage RFI, émission de mercredi 19 oct.

  • Mochizuki du site Diary Fukushima a communiqué sur un rapport qui révèle que les plutonium-238, -239, -240, -241 et ont été libérés « à l’air libre « de Fukushima Daiichi durant les 100 premières heures après le séisme.La quantité de plutonium libéré serait de 120 milliards de becquerels.

    Il stipule également il y avait une version du rapport qui parle de 7,6 trillions de becquerels de neptunium-239. Comme le neptunium-239 se désintègre, il devient le plutonium-239. ( SOURCE )

    Mochizuki dit ce rapport a été faite par Tepco pour une conférence de presse le 6 Juin et les médias qui savaient ont « dissimulé le risque durant 7 mois et maintenu les personnes exposées dans l’ignorance ».

    Source : enenews.com

  • Si les scories radioactives atteignent la nappe phréatique sous le bâtiment du réacteur, la vapeur qui en résulte pourrait jeter des matières radioactives dans l’air, produisant des retombées (ce qui est déjà le cas à Fukushima). Malgré plusieurs effondrements dans les deux réacteurs civils et militaires, une telle fusion extrême n’a jamais eu lieu jusqu’à présent. Presque tous les modèles de réacteurs actuels ne permettent pas en l’occurrence une telle crise de se produire, soit en empêchant toute fusion (comme dans un TRIGA réacteur) ou par dispersion d’une matière en fusion pour qu’elle refroidisse et se solidifie. Même si un coeur de réacteur venait à fondre, les scories résultant pourraient pénétrer les multiples couches de protection et aussi se frayer un chemin vers le bas, plus loin au centre de la Terre. Une fois adopté ce point de gravité aurait pour effet de retirer les scories de retour vers le centre, et non pas vers la Chine comme on pourrait le penser. Rien n’est moins sûr cependant car la masse de scories désintègre tout sur son passage, rien ne lui résiste.
    Cette fiction populaire devient une réalité dans la situation qui nous préoccupe à Fukushima. C’est le pire scénario qu’il puisse arriver. Les nouvelles que l’on nous cache sont pour le moins alarmantes. Contrairement à Tchernobyl il n’y a aucun technicien assez fou pour se sacrifier et accepter de se glisser sous le réacteur en vue de couler une autre chape de béton. C’est beaucoup trop tard car les scories sont entrées profondément, plus rien ne peut désormais arrêter leur progression. La situation est totalement hors contrôle.

  • Selon des chercheurs américains et européens, la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi aurait relâché plus du double de césium 137 par rapport à l’estimation officielle réalisée par les autorités japonaises. Cette étude estime que les rejets de césium radioactif seraient équivalents à 42 % des rejets associés à Tchernobyl (Ukraine) en 1986.

    L’étude, conduite par le Norwegian Institute for Air Research et regroupant les travaux de chercheurs américains et européens, est actuellement en cours de validation par les pairs sur le site de la revue scientifique Atmospheric Chemistry and Physics. Elle se base sur les relevés des stations de surveillance de la radioactivité réparties autour de la Terre.

    Doublement de l’estimation des rejets de césium

    Les scientifiques évaluent les rejets de césium 137 à 35.800 térabecquerels, soit 3,5x1016 becquerels (Bq). En juin, l’Agence japonaise de sûreté nucléaire et industrielle (Nisa) évaluait à 1,5x1016 Bq : 1,2x1016 Bq lors de la première semaine de la catastrophe (du 11 au 18 mars 2011) et 0,3x1016 Bq pour les semaines suivantes.

    Les émissions de césium 137 ont été les plus élevées du 12 au 19 mars, atteignant un pic les 14 et 15 mars. "La chute soudaine enregistrée [ensuite] correspond au début de l’aspersion de la piscine du réacteur 4 contenant du combustible usé", indique le rapport, confirmant que "les radiations ne provenaient pas uniquement des cœurs endommagés des réacteurs, mais aussi de [cette] piscine". Il juge par ailleurs que l’aspersion a été une "mesure efficace" dans la lutte contre la dispersion des matières radioactives.

    19 % du césium seraient retombés au Japon, le solde ayant été transporté par les vents au-dessus de l’océan Pacifique, selon les scientifiques. Avec une demi-vie de 30 ans, le césium 137 rendrait certaines zones du Japon inhabitables pour plusieurs décennies.

    Le réacteur 1 couvert Depuis le 27 juin, Tepco construit une "couverture" en PVC, d’une hauteur de 54 m et de largeurs allant de 42 à 47 m selon les côtés, recouvrant le réacteur 1 afin de confiner les rejets de particules radioactives.
    Les photos publiées par Tepco le 14 octobre (voir ci-contre) montrent que la construction de la structure métallique et l’installation des membranes imperméables en PVC sont quasiment achevées.

    Le tsunami ne serait pas seul en cause

    Le rapport indique par ailleurs que les émissions de xénon 133 sont de l’ordre de 16,7x1018 Bq. Il s’agit du plus important rejet jamais enregistré, représentant 2,5 fois les rejets de ce gaz noble associés à la catastrophe ukrainienne.

    Cependant, avec une demi-vie de 5,2 jours, et étant donné qu’il "n’est ni ingéré ni retenu lors de l’inhalation", le gaz n’entraîne pas de risque sanitaire du même ordre que le césium 133. Par contre, la prise en compte des rejets de xénon 133, "constatés immédiatement après le séisme", sont "importants pour la compréhension de l’accident" estiment les chercheurs.

    En effet, pour les auteurs de l’étude, la détection du xénon 133 immédiatement après le séisme prouve que la centrale japonaise aurait rejeté des éléments radioactifs avant que le tsunami ne l’atteigne. "Cette apparition précoce des émissions est intéressante et pourrait indiquer que les réacteurs ont subi des dommages structurels du fait du séisme", analyse l’étude.

    Interrogé par Bloomberg, Tadashige Koitabashi, un porte-parole de la NISA, a refusé de commenter l’étude, ajoutant que l’Agence reste convaincue que le tremblement de terre n’a pas causé de dommages significatifs aux installations de la centrale. Selon la Nisa, la catastrophe est due au seul tsunami qui a causé une perte de l’alimentation électrique et de la source froide entraînant la fusion partielle des cœurs.

    Yasuo Kosaku, un officiel de la Nisa, juge néanmoins que "l’estimation de juin pourrait nécessiter une révision". Le gouvernement avait déjà annoncé une telle révision en août.

  • Récits de Fukushima : une série documentaire (8 X 8 minutes) pour le web réalisée par Alain de Halleux. Tous les jours à 16h30, du 8 mars jusqu’au 15 mars, un épisode du "Récits de Fukushima" sera en ligne sur cette page.

    Aujourd’hui à Fukushima, les Japonais affrontent au quotidien un ennemi invisible : la radioactivité, qui compromet le futur de cette région et du pays. La population commence à se lever pour dire son désespoir et sa colère. En partant à la rencontre de familles, Alain de Halleux donne la parole à ces Japonais ordinaires confrontés à une situation sidérante : des rencontres qui nous révèlent les angoisses, les espoirs, les bouleversements majeurs vécus par ces parents et ces enfants.
    S’éloigner de Fukushima, voire quitter le Japon, ou rester mesurer la radioactivité de son environnement et de sa nourriture, tenter d’obtenir des informations fiables à partir desquelles prendre une décision qui engage toute la famille… autant d’interrogations et de défis auxquels sont confrontés Royko et David, Ekio, Kento et les autres

  • Le ministre français du redressement productif, Arnaud Montebourg, a déclaré dimanche dernier : « Le nucléaire est une filière d’avenir ». Il n’aurait jamais entendu parler de Fukushima cet homme-là ? S’il avait la moindre dignité, il devrait au moins présenter des excuses publiques pour avoir tenu ces propos indécents, eu égard à ce qui se passe actuellement dans la région de Fukushima. Là, toute une population est prise en otage par le village nucléaire qui fait tout pour minimiser les problèmes sanitaires.

    Deux semaines après la catastrophe de Fukushima, un groupe d’experts gouvernementaux avait conduit des contrôles auprès de 1149 enfants âgés de moins de 15 ans. Ces enfants étaient résidants de trois municipalités voisines de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, Iwaki, Kawamata et Iitate, où des niveaux élevés de radiations avaient été constatés. Au total, 44,6% des 1080 enfants dont les tests étaient valides, ont présenté une contamination au niveau de la thyroïde. En effet, l’iode 131 va généralement se fixer dans cette glande, augmentant le risque de développer un cancer ultérieurement. C’est le second crime des autorités japonaises (le premier étant d’avoir laisser s’installer les conditions de la catastrophe) : elles n’ont pas donné suffisamment et clairement l’ordre de prendre les pastilles d’iode dans les territoires contaminés.

    A la fin du mois de juin 2011, les autorités sanitaires ont mis en place des études épidémiologiques afin d’évaluer l’état de santé des personnes qui ont été exposées aux rejets radioactifs et de suivre son évolution. En théorie, les résultats de ces études épidémiologiques devraient permettre de disposer d’informations sur l’incidence de certaines pathologies au sein de la population japonaise (cancers, leucémies, troubles psychologiques, thyroïdiens, hépatiques, rénaux, diabète, etc.) et d’évaluer les conséquences sanitaires de l’exposition de la population aux retombées radioactives. Prévues pour une durée d’environ 30 ans, le pilotage de ces études a été confié à l’Université médicale de Fukushima, présidée par le très controversé Shinichi Yamashita.
    Parmi ces études, l’une consiste à réaliser un bilan thyroïdien pour tous les enfants âgés de moins de 18 ans qui se trouvaient dans la préfecture de Fukushima pendant la phase des rejets : cette étude, qui a pour principal objectif la mise en évidence d’une éventuelle augmentation des cancers de la thyroïde telle qu’elle a été observée chez les enfants exposés aux retombées radioactives de l’accident de Tchernobyl, portera sur environ 360 000 enfants nés jusqu’au 1er mars 2012.

    L’étude publiée par la préfecture de Fukushima en janvier 2012 montrait que sur 3755 enfants, 1143 d’entre eux, soit 30,4% des enfants testés, avaient des nodules ou des kystes de taille variable (jusque 20,1 mm). Or, cet état sanitaire qui doit servir d’« état zéro » était déjà inquiétant au vu du témoignage de ce médecin : « En 30 ans de pratique de médecine générale en milieu rural français, je n’ai pas rencontré d’enfant ayant un nodule thyroïdien. (Juste quelques gonflements de le thyroïde à la puberté ; phénomène banal). Je peux confirmer que les nodules thyroïdiens chez l’enfant sont rares. 30 % c’est beaucoup. Dans la littérature médicale on parle de 0,2 à 1,4% pour les moins de 18 ans (ce chiffre monte à 3,5 % si on réalise des examens systématiques par échographie). On aurait donc un facteur 10 ».

    Michiyuki Matsuzaki, docteur en médecine à l’hôpital de Fukagawa (Hokkaido), s’est penché sur l’étude publiée le 26 avril 2012 qui concernait 38 114 enfants. Comme il ne disposait pas d’état zéro ‒ en effet, celui-ci n’existe pas réellement puisque les tests ont débuté seulement 7 mois après la contamination ‒ il a repris une étude réalisée en 2006 dans la préfecture de Nagasaki, co-écrite par Shinichi Yamashita, qui montre que sur 250 enfants âgés de 7 à 14 ans, deux enfants seulement (0,8%) avaient des kystes thyroïdiens.
    Or, selon les résultats d’avril 2012, 13 380 enfants, soit 31,1 % des enfants testés, ont un kyste thyroïdien, ce qui confirme les résultats de janvier 2012. Même si les kystes liquidiens ne signifient pas qu’il y ait une chance immédiate de cancer de la thyroïde, quelque chose d’anormal se passe dans la glande thyroïde de ces enfants. D’où l’inquiétude légitime des parents.

  • L’Assemblée nationale vient seulement, en 2015, de voter l’extension à toute la Polynésie du droit de demander des indemnisations à l’Etat pour les essais nucléaires réalisés entre le 2 juillet 1966 et le 31 décembre 1998. De 1966 à 2015, l’assemblée a pris son temps !

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