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Le CCI et la crise du capitalisme

jeudi 15 septembre 2011, par Robert Paris

Réunion Publique du CCI (internationalism.org)

"Un monde s’effondre, un monde plus humain est à construire "
La crise économique s’aggrave partout dans le monde. Fleurons du capitalisme, il y a encore pas longtemps, les pays d’Europe et les USA ne sont plus que des pays lourdement endettés, incapables de rembourser leurs dettes, ni même, parfois, les intérêts de celles-ci. Les gouvernants n’ont pas d’autre choix que de mettre en place des plans d’austérité toujours plus draconiens, précipitant des pans entiers de la population dans la misère la plus totale. En Afrique, c’est la famine et les maladies qui sème la mort tous les jours. Ce cycle infernal est sans fin. La bourgeoisie et ses Etats n’ont pas de solution pour changer le cours des choses. Alors : se résigner ? NON. S’indigner ? OUI mais pour construire un autre monde, pas l’adapter à une quelconque sauce démocratique qui ne changera rien à notre vie. Le combat des indignés en Espagne est riche d’enseignements dans ce sens.
C’est de tout cela que nous vous proposons de venir débattre lors nos prochaines réunions publiques.
Samedi, 24 Septembre,15h00, CICP, 21 ter rue Voltaire dans le 11° arrondissement (métro Rue-des-Boulets)

Crise économique mondiale : un été meurtrier

Les mois de juillet et d’août de cette année auront été marqués par des événements apparemment stupéfiants. On assiste à un affolement généralisé des gouvernements, des dirigeants, des banques centrales et autres institutions financières internationales. Les maîtres de ce monde semblent avoir totalement perdu la boussole. Chaque jour, se tiennent de nouvelles réunions de chefs d’Etat, des G8, G20, de la BCE, de la FED, etc… Au même rythme ahurissant, dans une totale improvisation, sont prononcées des déclarations paraissant dérisoires à l’égard des problèmes rencontrés et des décisions sont annoncées, sans que pour cela la crise économique mondiale ne poursuive son cours catastrophique. La faillite généralisée avance. La dépression prend son envol de manière irréversible. En quelques semaines, le plan de sauvetage de l’économie de la Grèce est dépassé et la crise de la dette gagne spectaculairement des pays aussi importants que l’Italie et l’Espagne. La première puissance économique mondiale elle-même, les Etats-Unis, voit une crise politique majeure se développer en son sein devant la nécessité absolue pour elle de relever le plafond de sa dette de plus de 14 500 à 16 600 milliards de dollars. Tout ceci dans le cadre d’un plan de lutte contre le déficit public qui a conduit directement à la dégradation de la note de crédit de ce géant aux pieds d’argile. Ce qui est une première dans son histoire. Le train déraille et les conducteurs perdent le contrôle de leur machine. Mais où va donc l’économie mondiale ? Pourquoi celle-ci semble tomber dans un précipice sans fond. Autant de questions auxquelles il est nécessaire de répondre : où l’économie mondiale en faillite entraîne-t-elle l’humanité ?

1 – Des mensonges à la réalité

Il faut se souvenir. A la fin de l’année 2007 et au début de l’année 2008, la faillite de la banque américaine Lehman Brothers avait amené l’économie au bord du gouffre. Tout le système financier, tel un château de cartes, risquait de s’effondrer. Les Etats ont alors repris à leur compte une partie de la dette bancaire qui représente souvent un montant incalculable, propulsant à leur tour ceux-ci sur le chemin de la faillite. Sur cette route, les banques centrales elles-mêmes n’allaient pas tarder à se retrouver dans une situation périlleuse. Et pendant tout ce temps, la bourgeoisie s’est cyniquement moquée du monde. Nous avons eu droit à des discours plus mensongers les uns que les autres. Certes, les bourgeois sont en partie dupes de leur discours. Les exploiteurs ne peuvent jamais avoir une réelle lucidité face à l’effondrement de leur propre système. Toutefois, mentir, tricher pour cacher les faits est une nécessité des exploiteurs pour maintenir les exploités sous leur joug.

Ils ont commencé par dire que tout cela n’était pas grave, qu’ils gardaient un contrôle total sur la situation. Il était déjà difficile de faire plus ridicule. Pourtant, dans ce domaine, le meilleur était à venir. Au début de l’année 2008, après la chute des bourses de près de 20% et le recul de la croissance mondiale, on nous promettait, sans rire, une sortie rapide de la crise. Celle-ci était présentée comme passagère et ponctuelle ; mais les faits sont plus têtus que les discours. La situation, se moquant résolument de tous ces bonimenteurs, continuait de s’aggraver. Ces messieurs sont alors passés à des arguments bassement nationalistes aussi faux et perfides, qu’ignobles. Cela était, en premier lieu, la faute de cette pauvre population américaine qui avait dépensé à crédit sans réfléchir et acheté des maisons sans avoir les moyens de rembourser leur crédit, nous parlons des célèbres subprimes. Bien sûr, cette explication ne pouvait plus avoir de validité lorsque la crise a touché la zone euro, lorsqu’il est devenu évident que l’Etat grec ne pourrait pas éviter la faillite. L’ignominie est alors montée d’un cran : les exploités de ces pays ont tout simplement été traités de fainéants et de profiteurs ; la crise en Grèce était spécifique à ce pays, comme elle l’avait été en Islande et comme elle le sera quelques mois plus tard en Irlande. Sur les écrans de télé, à la radio, tous les dirigeants y allaient de leurs petites phrases assassines. Selon eux, les gens dépensaient trop ; à les entendre, les exploités y vivaient au dessus de leurs moyens ou comme des pachas ! Mais devant la colère légitime qui se développait au sein de ces pays, les discours mensongers ont encore une fois évolué. En Italie, l’inénarrable Berlusconi, président du Conseil, est désigné comme le seul responsable d’une politique économique totalement ...irresponsable. Mais il était difficile de faire de même avec le très sérieux président du gouvernement espagnol Zapatero.
Maintenant, la bourgeoisie désigne d’un doigt accusateur une partie d’elle-même. La faute de la crise retombe partiellement sur le monde de la finance, requins avides de gains toujours croissants. Aux Etats-Unis, en décembre 2008, B. Madoff, ancien dirigeant du Nasdaq et l’un des conseillers en investissements les plus connus et respecté à New York est devenu du jour au lendemain le pire escroc de la planète. De même, les agences de notation ne cessent de servir de boucs-émissaires. Fin 2007, on les taxait d’incompétence pour avoir négligé le poids les dettes souveraines des Etats dans leurs évaluations. Aujourd’hui, elles sont accusées au contraire de trop pointer du doigt ces mêmes dettes souveraines envers la zone euro (pour Moody’s) et les Etats-Unis (pour Standard & Poor’s).

La crise étant devenue maintenant visiblement et ouvertement mondiale, il fallait trouver un mensonge plus crédible, plus proche de la réalité. C’est ainsi que depuis un certain nombre de mois, on a entendu circuler une rumeur de plus en plus forte, que la crise est due à un endettement généralisé, insupportable, organisé par la finance dans l’intérêt des grands spéculateurs. Avec l’été 2011, et la nouvelle explosion de la crise financière, ces discours ont envahi nos écrans.
Même si tous ces exemples montrent que la bourgeoisie a de plus en plus de mal à nous servir des mensonges crédibles, on peut lui faire confiance sur le fait qu’elle va continuer à nous en servir ; à preuve, tout le tintamarre développée par les partis de gauche, les gauchistes et un grand nombre d’économistes selon lesquels c’est la finance – et non le capitalisme en tant que tel - qui serait responsable de l’aggravation actuelle de la crise. Certes, l’économie croule sous des dettes qu’elle ne peut plus ni rembourser, ni supporter. Elle met ainsi à mal la valeur des monnaies, pousse à la hausse le prix des marchandises et ouvre la porte à un processus de faillite des particuliers, des banques, des assurances et des Etats. Ce qui risque d’impliquer à un moment donné la paralysie des banques centrales. Mais cet endettement n’avait pas pour raison fondamentale l’avidité insatiable des financiers et autres spéculateurs, et encore moins la consommation des exploités. Au contraire, cet endettement généralisé était nécessaire, vital à la survie du système depuis plus d’un demi-siècle en évitant une surproduction de plus en plus massive. Le développement progressif de la spéculation financière n’est donc pas la cause de la crise, mais la conséquence des moyens que les Etats ont pris pour tenter d’y faire face depuis cinquante ans. Sans cette politique de crédit facile et d’endettement croissant jusqu’à devenir incontrôlable, le capitalisme n’aurait pas pu vendre des marchandises en quantité toujours croissante. En fait, c’est l’accentuation de cet endettement qui a permis à celui-ci pendant tout ce temps de soutenir sa croissance. Le développement monstrueux de la finance spéculative devenant progressivement un véritable cancer pour le capitalisme n’est en réalité que le produit de la difficulté croissante du capitalisme d’investir et de vendre avec profit. L’épuisement historique de cette capacité, fin de l’année 2007/début 2008, a ouvert toute grande les portes de la dépression[1].

2 – Au temps de la dépression et des faillites

Les événements qui se déroulent en ce mois d’août en sont la claire manifestation. Le président de la Banque Centrale Européenne, J.C. Trichet, vient de déclarer à propos de ceci que “ la crise actuelle était aussi grave que celle de 1930 ”. Pour preuve, depuis l’ouverture de la phase actuelle de la crise à la fin de l’année 2007, la survie de l’économie mondiale tient en peu de mots : création monétaire accélérée et titanesque par les banques centrales et en tout premier lieu par celle des Etats-Unis. Ce qui a été appelé les “ Quantitative Easing ” n°1 et 2[2] ne sont que les phases visibles de l’iceberg d’une création monétaire massive. En réalité, la FED a littéralement inondé l’économie, les banques et l’Etat américain de nouveaux dollars et par simple ricochet, elle a fait de même pour l’ensemble de l’économie mondiale. Le résultat en a été la survie du système bancaire et une croissance mondiale maintenue sous perfusion. La dépression entamée il y a quatre ans a été atténuée. C’est à son grand retour sur la scène mondiale que l’on assiste en cet été 2011. Une des choses qui effraie le plus la bourgeoisie, c’est le ralentissement brutal actuel de l’activité. La croissance de la fin de l’année 2009 et de l’année 2010 s’effondre . Aux Etats-Unis le PIB américain du troisième trimestre 2010 avait atteint 14 730 milliards de dollars en valeur. Il est remonté au total de 3,5% depuis le point le plus bas de la mi-2009. Il restait toutefois inférieur de 0,8% par rapport à son niveau d’avant-fin 2007. Actuellement, aux Etats-Unis, alors qu’il avait été prévu un taux de croissance annualisé de 1,5% au premier trimestre 2011, le chiffre réel est retombé, il n’est que de 0,4%. Pour le second semestre la croissance y est évaluée à 1,3%, elle sera en réalité toute proche de 0. C’est au même phénomène que l’on assiste en Grande-Bretagne et dans la zone euro. L’économie mondiale s’oriente vers des taux de croissance en réduction, et même dans certains pays majeurs, comme les Etats-Unis, le chemin est pris vers ce que la bourgeoisie appelle des taux de croissance négatifs. Et pourtant, dans ce contexte récessionniste, l’inflation ne cesse d’augmenter. Elle est officiellement de 2,985% aux Etats-Unis mais de 10% selon le mode de calcul de l’ancien directeur de la FED Paul Volcker. Pour la Chine, qui donne le ton de tous les pays émergents, elle s’élève annuellement à plus de 9%.

En ce mois d’août 2011, la panique générale sur les marchés financiers traduit, entre autres choses, la prise de conscience, que l’argent injecté depuis la fin 2007 n’aura pas permis de relancer l’économie et de sortir de la dépression. Par contre elle aura en quatre ans, exacerbé le développement de la dette mondiale au point que l’effondrement du système financier est revenu d’actualité, mais dans une situation économique globalement autrement plus dégradée qu’à la fin 2007. Actuellement, la situation économique est telle que l’injection de nouvelles liquidités, même en quantité plus réduite est nécessaire et vitale chaque jour. Actuellement, la Banque Centrale Européenne (BCE) est obligée d’acheter quotidiennement de la dette italienne et espagnole pour une somme d’environ 2 milliards d’euros sous peine de voir ces pays s’effondrer. Si, par conséquent, cet argent nouveau est indispensable à la survie du système au jour le jour, celui-ci ne pourra avoir, en aucun cas, les effets, même limités, qu’a eus la création monétaire depuis la fin 2007. En effet il faudrait beaucoup plus pour éponger des dettes qui pour l‘Espagne et l’Italie (et ils ne sont pas les seuls) se chiffrent en centaines de milliards d’euros. La possibilité de dégradation de la note du triple AAA de la France serait le pas de trop pour la Zone Euro. Seuls les pays notés dans cette catégorie peuvent financer le fonds de soutien européen. Si la France ne le peut plus, c’est toute cette zone qui s’effondre. La panique que nous venons de connaître au cours de la première quinzaine du mois d’août n’est pas encore pas finie ! Nous sommes en train d’assister à la prise de conscience brutale par la bourgeoisie et ses dirigeants que le soutien nécessaire et continu à la croissance de l’activité économique – même modérée - devient impossible. C’est ce qui provoque le spectacle lamentable auquel nous assistons. Voilà les raisons profondes du déchirement de la bourgeoisie américaine sur la question du relèvement du plafond de sa dette. Il en va de même des soi-disant accords – proclamés en fanfare- des dirigeants de la zone euro sur le sauvetage de la Grèce, plans remis en cause quelques jours plus tard par certains gouvernements européens. Les conflits entre les républicains et les démocrates sur ce relèvement ne sont pas que de simples divergences comme veut nous le présenter la presse bourgeoise qui opposeraient des gens responsables aux irresponsables de la droite dure américaine, même si l’aberration que représentent les revendications et le dogmatisme absurde de cette dernière – en particulier du Tea Party – aggravent les problèmes auxquels est confrontée la classe dominante américaine. L’incapacité des dirigeants de la zone euro à se mettre d’accord sur une politique ordonnée et consensuelle de soutien des pays européens en situation de ne plus pouvoir faire face au remboursement de leurs dettes, ne relève pas que des antagonismes des intérêts mesquins des dirigeants de chaque capital national. Cela traduit une réalité bien plus profonde encore et plus dramatique pour le capitalisme. La bourgeoisie est tout simplement en train de prendre conscience qu’un nouveau soutien massif de l’économie comme celui qui a été pratiqué entre 2008 et 2010 est particulièrement périlleux. Car il risque de provoquer tant l’effondrement de la valeur des bons du Trésor des différents pays que celle de la monnaie de ces mêmes pays, y compris de l’euro ; effondrement qu’annonce, ces derniers mois, le développement de l’inflation.

3 – Quelles perspectives pour l’économie mondiale ?

La dépression est là et la bourgeoisie ne peut plus empêcher son développement. Voilà ce que cet été 2011 nous apporte. L’orage a éclaté. La première puissance mondiale autour de laquelle s’organise toute l’économie de la planète depuis 1945 est sur le chemin du défaut de paiement. Impossible à imaginer il y a encore quelques temps, cette réalité historique marque au fer rouge le processus de faillite de toute l’économie mondiale. Le rôle qu’ont tenu les Etats-Unis comme locomotive économique depuis plus de soixante ans est maintenant révolu. Les Etats-Unis viennent de le démontrer publiquement. Ils ne peuvent plus continuer comme avant, quel que soit le montant du rachat d’une partie de leur dette par des pays tels que la Chine ou l’Arabie Saoudite. Leur propre financement est devenu un problème majeur et, par conséquent, ils sont dorénavant dans l’incapacité de financer la demande mondiale. Qui va prendre la relève ? La réponse est simple : personne ! La zone eurone peut qu’ aller de crise en crise tant au niveau de la dette publique que privée, s’acheminant à terme vers l’éclatement de cette zone sous sa configuration actuelle. Les fameux “ pays émergents ”, dont la Chine, sont, de leur coté, complètement dépendants des marchés américains, européens et japonais. Malgré leurs coûts de production très bas, ces dernières années montrent qu’il s’agit d’économies qui se développent à travers ce qui est dénommé par les médias une “ économie de bulle ”, c’est-à-dire un investissement colossal qui ne pourra jamais être rentabilisé. C’est le même phénomène que nous avons bien connu avec ce que les spécialistes et les médias ont appelé “ la crise de l’immobilier ” aux Etats-Unis et “ la nouvelle économie ” quelques années auparavant. Dans les deux cas, le résultat est connu, nous avons assisté à un effondrement. La Chine a beau augmenter le coût de son crédit, rien n’y fait. Des krachs guettent l’Empire du Milieu à l’image de ce qui se passe en Occident. La Chine, l’Inde, le Brésil, loin d’être les futurs pôles de croissance de l’économie, ne peuvent que prendre leur place dans le processus de dépression mondiale. L’ensemble de ces craquements majeurs dans l’économie vont être un facteur très puissant de déstabilisation et de désorganisation de celle-ci. Ce qui se passe actuellement aux Etats-Unis et dans la zone Euro propulse le monde dans une dépression et des faillites qui se nourrissent les unes les autres d’une manière de plus en plus rapide et profonde. Le répit relatif que nous avons connu depuis la mi-2009 est ainsi terminé. Ce processus de faillite du capitalisme dans lequel l’économie mondiale est maintenant entrée ne pose pas seulement aux exploités du monde entier la nécessité de refuser de payer au quotidien les effets de cette crise majeure du système. Avec elle, ce n’est plus simplement de licenciements massifs ou de diminution de nos salaires réels dont il s’agit. Ce que cela implique, c’est la marche vers une généralisation de la misère, une incapacité croissante pour tous les prolétaires de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. Cette perspective dramatique nous oblige à comprendre que ce n’est pas une forme particulière du capitalisme qui s’effondre tel le capital financier par exemple, mais le capitalisme en tant que tel. C’est toute la société capitaliste qui est entraînée dans le gouffre et nous avec si nous nous laissons faire. Il n’y a aucune autre alternative que son renversement complet, que le développement de la lutte massive contre ce système pourrissant mortifère et sans aucun avenir. A la faillite du capitalisme nous devons opposer une société nouvelle dans laquelle les hommes ne produisent pas pour le profit de quelques uns mais pour satisfaire les besoins humains, une société véritablement humaine, collective et solidaire. Cette société, c’est le communisme (qui n’a rien à voir avec les régimes politiques et les modèles économiques d’exploitation fournis par l’ex-URSS ou la Chine). Cette société est à la fois nécessaire et possible.

TX (14/08/2011)

[1] On qualifie de dépression une longue période de chute de l’activité économique comme cela a été le cas dans les années 1930. Les médias nous parlent aujourd’hui d’un risque d’une nouvelle “récession”. L’Administration américaine définit une “récession” comme une chute de la production pendant trois trimestres consécutifs. Si nous pouvons qualifier la période dans laquelle nous sommes de dépression, c’est parce que la période de stagnation et de chute de la production dans laquelle nous nous trouvons n’a rien à voir, comme la suite de l’article le montre, avec la durée limitée de la période qui définit, d’après la c lasse dominante, une récession.

[2] Les banques centrales créent toujours de la monnaie pour permettre à la masse de marchandises créées par le capital national de circuler ; l’augmentation de cette création de monnaie dépend donc en temps normal de la croissance de la production. En fait, depuis le début de l’aggravation de la crise en 2007, les banques centrales ont créé beaucoup plus de monnaie que ce qui était nécessaire à la circulation des marchandises(qui elle de manière globale a diminué pour les pays développés) car il a été très rapidement nécessaire pour elles d’acheter aux banques et aux Etats des créances qui ne pourraient pas être remboursées à leur valeur par les débiteurs. Malgré cette augmentation, parce qu’il était devenu évident que ni les banques américaines, ni l’Etat américain n’étaient capables de rembourser un grand nombre de dettes, il est apparu nécessaire à la Réserve Fédérale de définir elle-même quelle devait émettre plus de monnaie que ce que son statut et ses livres de comptes étaient sensés lui permettre en vue de racheter ces créances “pourries”. C’est ansi qu’à la fin 2009, elle a décidé qu’elle émettrait une somme supplémentaire de 1700 milliards de dollars(ce fut le Quantitive Easing - QE n°1-) et qu’en novembre 2010, elle a décidé d’émettre, dans le même but, une nouvelle quantité d’argent appelée QE n°2 de 600 milliards de dollars.

Messages

  • debat leîla
    A l’adresse des camarades défendant l’entrisme dans les syndicats présents à la réunion VDT/ CCI du 25/06/11
    Thème : le rapport Classe/ Parti/ Soviets pendant la vague révolutionnaire 17/23.

    Je voudrais faire une critique (constructive je l’espère) de la réunion.
    Celle-ci n’a pas porté sur le thème choisi lors de la réunion précédente ; elle a porté plutôt sur la question syndicale. Cela veut peut-être dire que le choix du thème ne correspondait pas aux préoccupations des participants (notamment les participants de VDT).

    Par rapport au contenu de la discussion
    Je crois intenable (sur du long terme) la position qui consiste à dire, d’un côté : « les syndicats sont un instrument de l’Etat dans la classe ouvrière, leur fonction est de faire passer les mesures d’austérité décidées par le gouvernement pour gérer la crise définitive du capitalisme et en faire porter le poids à la classe ouvrière »
    Et de l’autre côté : « nous allons dans les syndicats car c’est là que se trouvent les ouvriers, nous voulons être en fusion avec les ouvriers et faire de l’agitation communiste dans ces officines de la bourgeoisie…il faut y aller car c’est là que sont les ouvriers, il faut dénoncer les directions syndicales, les noyauter, y aller pour gagner les ouvriers à la cause du vrai communisme ».

    Historiquement, les politiques d’entrisme qui ont été développées au cours des années 25-39 par les PC ont abouti à l’impuissance face à la déclaration de la II° guerre mondiale et à l’enrôlement de la co dans celle-ci au nom de l’anti-fascisme, entraînant la co à choisir un camp de la bourgeoisie contre un autre, trahissant à nouveau le principe de l’internationalisme de la co.
    Le Programme de Transition date de 1934, dans un contexte de contre-révolution, c’est la pire défaite que le prolétariat ait essuyée dans son histoire : il correspond au refus d’accepter la réalité telle qu’elle est, après avoir connu l’ivresse de la prise du pouvoir par le prolétariat.
    Le risque, en participant à la vie de ces organes de la bourgeoisie que sont les syndicats est, pour les ouvriers sincères et désireux d’agir au sein de leur classe pour faire progresser la conscience de leur force au sein de la société capitaliste, d’être laminés individuellement et de finir dégoûtés de la politique.
    Voir l’exemple des Spartakistes qui ont été honteusement calomniés par la Social-démocratie après le vote des crédits de guerre en août 1914 , voir Lenine qui a été dénoncé par la bourgeoisie comme un agent allemand avant son retour en Russie en 1917.
    La bourgeoisie est plus intelligente que nous, elle a plus de moyens (elle a le pouvoir économique, politique, policier…), c’est se mettre dans la gueule du loup que de l’affronter individuellement, en claironnant son intention de subvertir la forme syndicale.
    La bourgeoisie a la capacité de détruire l’honneur et la réputation des individus en faisant courir des rumeurs sur leur compte, sans parler de tout l’arsenal de répression dont elle dispose.
    Aller dans les syndicats, y exercer des responsabilités, c’est aussi encourager les ouvriers à y aller, justement à un moment où la classe ouvrière recommence à relever la tête et à protester contre les attaques qu’elle subit, à l’échelle mondiale.
    L’intérêt de la co est de s’auto -organiser et de cesser de se reposer sur les experts juridiques, experts en démarches diverses que sont les représentants syndicaux.
    Travailler dans les syndicats, c’est tourner le dos, paradoxalement, à la classe ouvrière.

    Vous remerciant d’avoir lu ce courrier,
    Fraternellement, Leïla

  • Certes, on peut dire que les syndicats sont des organes de la bourgeoisie, mais, la réalité étant beaucoup plus contradictoire qu’on le pense, le contraire est vrai aussi.

    Toute la vie sociale est un organe de la bourgeoisie et il est bon de vivre cependant.

    la question ne doit pas d’abord être posée en termes tactiques mais sur le fond.

    Est-ce que, lorsqu’on participe à quelque chose on le cautionne nécessairement ? Alors ayons conscience, que nous participons à cette société pourrie.

    Rester propre est difficile et, de plus, est-ce un objectif ?

    Construire un parti politique n’est pas nécessairement plus propre que construire un syndicat. Pas en soi.

    Le parti peut se dire révolutionnaire et même, un temps, être vraiment pour la révolution. Ce n’est nullement une garantie. Il n’existe pas de garantie de non pourrissement.

    C’est un combat.

    Il faut le mener.

    Ce n’est pas là où on met les fesses qui dit là où on a la tête.

    On a la tête dans les étoiles et les pieds dans la merde des cochons.

    On peut très bien participer à un certain nombre de choses de manière limitée, tout simplement parce qu’on ne rejette pas les gens qui y participent.

    La seule chose à laquelle il ne faut nullement participer c’est l’Etat bourgeois et la gestion des affaires de la bourgeoisie sous quelque forme que ce soit...

  • "Toute la vie sociale est un organe de la bourgeoisie et il est bon de vivre cependant",

    toutes nos idées, le papier sur lequel nous les écrivons, les blogs, sites etc...existent par cette société capitaliste, mais nous n’en sommes pas les gérants, et n’y postulons pas non plus.

    D’ailleurs, si en temps de prospérité pour la bourgeoisie, ces idées ne la dérangent pas trop, en temps de crise, celle ci fera la chasse aux blogueurs et à tous les opprimés qui exprimeraient d’une manière ou d’une autre leur désaccord.

    Le 1er ministre portugais a lancé il y a 2 semaines, suite aux réactions contre les mesures d’austérité, "j’aurais la main lourde " pour tous ceux qui descendraient dans la rue.

    "Briser des individus" n’est pas une spécialité de l’appareil syndical, mais plutôt celui des familles au sens large et restreint.

    Non les syndicats sont utiles à la bourgeoisie justement dans des périodes ou les digues de l’ordre sociale menacent de céder : ceux ci ont préparé les travailleurs pendant de longues années au sauvetage de la société capitaliste.

    Ces travailleurs qui ne se tournent pas vers des idées révolutionnaires en dehors de ces points chauds de l’histoire, sont donc soumis à une ultime tentative de corruption de la part de leurs faux amis.

    Il s’agit donc à ce moment de redoubler de clarté sur la nature des enjeux, et de n’avoir aucune pitié pour cette société d’exploitation.

    Au moment ou la bourgeoisie ne peut plus diriger et les opprimés ne peuvent plus supporter, il ne s’agit pas de réclamer plus d’humanité de la part des directions bourgoises.

    Il ne s’agit pas de quémander plus de participation aux décisions des affaires de la classe capitaliste.

    Spartacus ne combattait pas pour être au sénat romain avec quelques camarades à lui.

    D’ailleurs Rome ne s’y est pas trompé et a combattu les armées d’esclaves jusqu’au bout.

  • Poursuivons donc cette conversation sur les révolutionnaires et les syndicats. Ces derniers nous intéressent parce qu’actuellement ils sont une des rares formes d’organisation au sein de la classe ouvrière, qui nous paraît la seule classe capable de transformer le monde.

    Bien entendu, les syndicats n’appartiennent pas à la classe ouvrière révolutionnaire et d’autant moins que cette dernière n’est pas très consciente de ce rôle de transformation radical de l’ensemble de la société et de cette étape par laquelle elle devra prendre le pouvoir politique de manière exclusive.

    Pourquoi, donc, aller dans ces antres de la collaboration de classe ?

    Eh bien, notamment pur connaitre vraiment ce qu’est cette collaboration et la dénoncer de manière plus efficace.

    Ensuite, dans le cas d’une montée ouvrière radicale, rien n’empêche les travailleurs d’y prendre, momentanément ou durablement, le pouvoir.

    Cela ne signifie pas que les syndicats soient encore une école élémentaire de la lutte des classes. Bien entendu, dans un pays impérialiste à l’époque actuelle, ils sont une école perfectionnée de la trahison de classe.

    Mais un révolutionnaire averti n’y perdra pas sa virginité. Il aura à se battre cotre les bureaucrates et il se confrontera à des gens qu’il devra un jour ou l’autre combattre.

    Lors des luttes, la connaissance de l’intérieur des syndicats servira au militant révolutionnaire pour combattre efficacement la bureaucratie.

    Ceci dit, la participation ou non d’un militant à tel ou tel syndicat n’est que tactique au sens où cela n’est pas l’essentiel ni le centre de son activité, qui est d’organiser politiquement sa classe, par des tracts politiques, par des réunions politiques, par une intervention politique sur les luttes de classe en cours, par l’organisation de comités de travailleurs en lutte qui contestent la direction aux appareils syndicaux...

  • Léon Trotsky écrivait :
    " Il y a un aspect commun dans le développement ou plus exactement dans la dégénérescence des organisations syndicales modernes dans le monde entier c’est leur rapprochement et leur fusion avec le pouvoir d’État."

    Les syndicats ne se trompent pas, mais ils trompent consciemment la classe ouvrière.

    • Leïla symp. CCI
      Ouf ça y est j’ai réussi à trouver l’article !
      pour répondre aux réponses apportées à mon message sur les syndicats, je voudrais dire ceci :

      1) Par rapport à Moshe et la citation de Trotsky : je pense qu’il y a des syndicalistes sincères qui ne se rendent pas compte qu’ils trompent la co, et c’est ce qui fait toute la force du syndicalisme à notre époque ! (ils servent de caution à la sincérité du syndicat)

      2) Par rapport à Robert Paris : il ne peut pas y avoir d’organisation permanente de la co dans la période de décadence du Capitalisme : toute tentative d’organisation permanente se fait récupérer par le système (voir les coordinations dans les années 80 et le syndicalisme de base qui a donné des syndicats ayant pignon sur rue (SUD)).
      D’autre part, c’est manquer de confiance dans la co que de se croire obligé d’aller dans les syndicats pour toucher les ouvriers ; on discute avec les ouvriers dans le cadre des diffusions à la sortie des usines ou autre et dans les manifs ; le processus de réflexion sur l’impasse que représente le Capitalisme pour la survie de l’humanité est d’ores et déjà enclenché.

    • Leïla, merci de ton intervention. Je vais tâcher de commencer à te répondre pour bien se comprendre d’abord.
      Tu dis qu’il ne faut pas « se croire obligé d’aller dans les syndicats pour toucher les ouvriers ». Bien entendu, celui qui travaille dans l’entreprise n’a nul besoin des syndicats pour cela. Et celui qui est à l’extérieur non plus ! Effectivement. Donc tel n’est nullement le but. Mais, d’autre part, les syndicats existent. Ce n’est pas parce qu’on n’y va pas qu’ils ne trahissent pas. Et ce n’est pas parce qu’on y va qu’on trahit. Sinon, on trahirait de toutes façons. Dans le syndicat, on n’est pas en terrain ouvrier ? Tout à fait d’accord ! Mais dans l’usine et le bureau non plus !
      Je répondais à la question :
      « Pourquoi, donc, aller dans ces antres de la collaboration de classe ?
      Eh bien, notamment pur connaitre vraiment ce qu’est cette collaboration et la dénoncer de manière plus efficace.
      Ensuite, dans le cas d’une montée ouvrière radicale, rien n’empêche les travailleurs d’y prendre, momentanément ou durablement, le pouvoir. »

      Tu dis que « toute tentative d’organisation permanente se fait récupérer par le système ».
      Si tu as raison, il ne faudrait pas non plus organiser les travailleurs dans des comités ouvriers. Les syndicalistes et autres réformistes vont y aller aussi et peuvent facilement être majoritaires au début d’une situation révolutionnaire. Donc il faudrait s’abstenir de tout.

      Non, il faut avoir une formation politique révolutionnaire et discuter de son activité avec des camarades extérieurs à son entreprise et à son syndicat.
      Tu as raison, le syndicalisme est un bâton pourri. Mais qui a dit qu’on n’est pas prêts d’utiliser même des bâtons pourris si c’est dans le but de nous servir contre la bourgeoisie et ses soutiens au sein des travailleurs ?

  • Coucou tout le monde... j’ai entendu l’un d’entre-vous dire ce week-end qu’il n’y avait pas de "crise de la Dette", que c’était du bidon, qu’après la révolution prolétarienne, il n’y aurait plus de problème de dette...
    Je veux juste voir si on est vraiment ok, si je ne comprends pas de travers. Je reformule donc à ma sauce :

    Après la révolution, il n’y aura plus de problème de dette, ok. C’est différent pour la pollution, par exemple, de cette horreur l’humanité héritera même dans le communisme. Il faudra surement des décennies ou des siècles pour effacer les traces destructrices du capitalisme. Mais ça ne veut pas dire que sous le capitalisme, la crise de la dette, c’est du bidon. C’est comme pour la surproduction dont parle Marx dans Le Manifeste, cette maladie inédite pour l’humanité : le capitalisme souffre d’un mal inconnu jusqu’à lors, son problème ce n’est pas la pénurie comme au Moyen-Age mais la surproduction ; lors des crises, des tonnes de marchandises invendables inondent ses marchés et les paralysent. Sous le communisme, ce ne sera plus un problème puisqu’on ne produira pas pour vendre et faire du profit pour le bien être de l’humanité. Cela ne veut pas dire que la crise de la surproduction, c’est du bidon, juste que ce n’est qu’un problème qu’à cause des lois économique aberrantes de ce système d’exploitation aberrant. Pour moi, c’est pareil pour la "crise de la dette" : ce n’est qu’un problème qu’à cause des lois économique aberrantes de ce système d’exploitation aberrant.
    Est-on ok ?

    Tibo - fr.internationalism.org

  • Bidon n’est pas forcément clair. Il y a des dettes. Il y a toujours eu des dettes. Elles n’ont rien de bidon. Elles sont réelles. Par contre, parler de "crise de la dette" était valable quand on discutait de certaines crises du tiers-monde. Ce n’est pas le même cas aujourd’hui.

    La dette, en effet, n’est nullement une cause de crise. C’est tout au plus un des derniers effets de la chute économique massive. C’est même le seul médicament trouvé par les classes dirigeantes pour conserver momentanément...

    En fait, c’est une forme que prend la mort du système. Et non une forme de crise.

    Les crises sont la dynamique du système.

    La situation actuelle, c’est la nécrose et c’est très différent.

    Pourquoi un médicament ?

    Parce que la "mondialisation", et en particulier l’ouverture à la Chine, à l’Amérique du sud, à l’Est, à l’Asie et à la Chine et la financiarisation (remplacement partiel de la plus-value issue du travail humain par des profits issus de la spéculation) avaient été les seuls moyens trouvés pour redynamiser un système en perte de vitesse en 1980.

    La dette privée et la spéculation massives avait été le seul moyen de donner encore du ressort en 2000-2001, avec aussi les guerres "contre le terrorisme"...

    L’effondrement de 2007-2008 a marqué la fin des capacités d’augmenter follement les dettes privées et les spéculations.

    La dette publique massive a été le seul moyen de conserver l’apparence de fonctionnement du système, déjà effondré en 2008.

    La fin de cette méthode se fait sentir actuellement.

    A l’effondrement des banques, a succédé celui des Etats et succédera celui des banques centrales et institutions comme le FMI et la Banque mondiale....

    Le capitalisme - système d’investissement privé de capitaux fondé sur l’accumulation de plus-value tirée de l’exploitation de la force de travail - est mort. Il ne fonctionne déjà plus même s’il y a encore un peu de roulage par inertie... Il n’est pas "en crise" !!!

  • Il me semble que nous sommes ok sur l’essentiel.

    1) Ok, le capitalisme n’est pas un système éternel, il va finir par périr. Sans révolution, il entrainera dans sa barbarie l’ensemble de l’humanité.
    2) Ok aussi pour dire que la dette est le produit de la crise historique du capitalisme. Comme vous le dites aussi, la dette a explosé car le capitalisme en a eu besoin pour maintenir son système malade sous perfusion (la perfusion du crédit). Ce n’est pas "Dette" qui crée la crise (ou plutôt la décadence, l’obsolescence, le déclin...) du capitalisme, mais c’est ce déclin qui a engendré la montagne de dette actuelle.

    Cela dit, aujourd’hui, la dette devient à son tour un problème, un vrai, pour le capitalisme. Je vais prendre une image : la fièvre. La fièvre est un symptôme d’une maladie mais cela n’empêche qu’arriver à 41°, elle endommage à son tour le corps du malade. C’est pareil pour les montagnes de dettes aujourd’hui, elles sont le symptôme de la maladie du capitalisme, mais aujourd’hui, à leur tour, elles viennent causer un problème à l’économie mondiale.
    La faillite des banques, des entreprises, des Communes, des Etats sur-endettés, ce n’est pas du bidon : c’est un produit de l’impasse économique du capitalisme, un produit qui est aujourd’hui nocif au système qui l’a engendré.

    Tibo (internationalism.org).

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