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Quelques exemples qui montrent, n’en déplaise aux historiens et autres penseurs du pouvoir, que toutes les civilisations ont disparu du fait des révolutions réalisées par les opprimés et parce que le système avait atteint ses propres limites...

jeudi 27 octobre 2011, par Robert Paris

Ile de Pâques

On a tous entendu les discours écologistes liés à la chute de la civilisation de l’île de Pâques, connue pour ses statues dressées, les moaïs. Eh bien, en fait, au dix-septième siècle, une révolte sociale et politique opposa les petites oreilles aux grandes oreilles. Plusieurs facteurs expliquent cette crise de la société de Pâques, mais il s’agirait principalement d’une grande famine qui aurait poussé les oreilles courtes (le peuple) à se rebeller contre les oreilles longues (les notables). Dans un mouvement de révolte, les oreilles courtes auraient mis à terre tous les moaïs de l’île et auraient tué toutes les oreilles longues. Sous chaque moaï repose un notable, le rôle de la statue étant « d’absorber » l’âme du mort. C’est pour cela qu’on plaçait ses yeux de corail au tout dernier moment, une fois dressé au-dessus du tombeau, pour permettre à l’âme du défunt de continuer à vivre.L’île avait été visitée par d’autres tribus, des êtres frustes, aux mœurs sauvages venus d’on ne sait où en Océanie, de type mélanésien. On les appelait ‘hanau eepe’, c’est-à-dire petits et trapus ou Courtes Oreilles, différents des ‘hanau momoko’, nés grands et minces, Longues Oreilles, constructeurs des moais. Ces mélanésiens furent cantonnés dans une péninsule, le Poïke où il était difficile de pêcher. Comme chaque famille donnait naissance à de nombreux enfants, ils furent très vite trop nombreux. Ils étaient cultivateurs. Pour alimenter suffisamment leur tribu, ils demandèrent aux Ariki Longues Oreilles la permission de cultiver les meilleures terres, plus planes, moins empierrées. Les longues oreilles leur refusèrent ce droit. Il s’ensuivit des luttes sans merci. Toutes les plates formes cérémonielles avec les statues géantes furent profanées, renversées. Comme cela fut observé dans certaines îles d’Océanie, selon le rituel de la guerre, certains se livrèrent à l’anthropophagie. Les arbres furent abattus jusqu’au dernier pour empêcher le clan adverse de construire des pirogues, d’aller pêcher en mer et d’élever ces statues géantes qui accordaient à leurs adversaires tant de pouvoir. La vie à Rapa Nui devint un enfer. Vers 1500 après J-C, la population atteignait les 10000 habitants, l’île était surpeuplée. Suite à une grande révolte ( située vers 1680 ), les petites oreilles tuèrent tous les hommes assimilés aux longues oreilles. Selon la légende, il ne laissèrent en vie qu’un seul de ces maîtres. C’est là que la plupart des moaïs furent renversés. Les petites oreilles étaient les exploités qui travaillaient la terre et aussi érigeaient les statues. Les grandes oreilles étaient les classes nobles propriétaires des terres et détenteurs du pouvoir. Les petites oreilles se sont révoltées quand le système n’a plus été capable de les nourrir. Ils ont alors attaqué les grandes oreilles, les ont.. mangé. Et ils ont mis fin à l’exploitation. Et, du coup, à la "civilisation". Définitivement. Voir le film "Rapa Nua" qui le rapporte...
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Harappa, première civilisation d’Inde/Pakistan

On a souvent expliqué aussi la chute des civilisations par des invasions de peuples barbares. Mais, à chaque fois, on a cherché des témoignages d’attaques guerrières. Sans succès. Qu’il s’agisse des prétendus "peuples de la mer" ou de l’invasion "indo-européenne". Ce que l’on appelait souvent "invasion" n’était rien d’autre que la migration de peuples chassés par d’autres guerres et qui, progressivement, s’installaient pacifiquement plus loin. Ils y étaient exploités... Jusqu’au jour où, en se révoltant, ils renversaient le système d’exploitation.

Telle est l’histoire de la chute de la première civilisation d’Inde/Pakistan qui a prospéré de l’an 2900 à l’an 1500 avant J.-C. Les villes de Harappa et Mohenjo-Daro témoignent de l’éclat de cette civilisation du fleuve Indus. Urbanisme moderne, aqueducs, égouts, culture du coton en sont les progrès frappants.

A l’origine de cette civilisation, une catastrophe : la fuite des Sumériens devant l’"invasion" indo-européenne. Et la fin de cette civilisation est restée longtemps mystérieuse. Jusqu’à ce que l’on trouve des restes de la révolution qui a détruit la classe dirigeante harappienne en 2000.

On a effectivement retrouvé une fosse contenant les restes de milliers de cadavres et d’objets témoignant de cette révolution sociale.

Les peuples qui continuaient à migrer vers Harappa ont fini par devenir des serviteurs de premiers migrants transformés en classe dirigeante. Les nouveaux exploités indo-européens construisaient les routes, les aqueducs, les maisons. Un beau jour, dans les deux capitales, les exploités indo-européens se sont révoltés, ont renversé la classe dirigeante et ont assassiné tout ce beau monde et les ont jeté dans une fosse... Ils ont pillé les deux villes qui les exploitaient et les ont quitté définitivement, ne laissant plus que des ruines vidées de leurs habitants.

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En 1200 avant J.-C., la vague de révolution sociale a renversé le système social en Grèce et en Crête ainsi que l’empire hittite.

Disparition du système palatial en Grèce. Des troubles sont notés à Iolkos, Korakou, Mycènes, Tirynthe puis Lefkandi en Eubée et Teikhos Dymaion près de Patras.

Moses I. Finley dans « Les anciens Grecs » :

"Vers 1200, la civilisation mycénienne prit fin tout à fait brusquement. Les quatre siècles suivants furent une période obscure – c’est-à-dire obscure pour nous, parce que nous ne connaissons pas et ne pouvons connaître que très peu de chose d’elle – (…) Le nouveau monde, le monde grec historique, fut - et demeura – entièrement différent, économiquement, politiquement et culturellement. (…) Pendant des siècles, l’intérêt des Grecs pour leur passé fut seulement un intérêt mythologique. (…) Le passé le plus éloigné avait disparu. (…) ce serait une folie de croire que nous pouvons ou même que nous serons un jour capables d’écrire une histoire des siècles obscures. »
Pierre Lévêque rapporte dans « La naissance de la Grèce » : « Le monde des palais, qui laisse une impression de profonde puissance réglée sous les apparences de la démesure, s’écroule brutalement aux environs de 1200. Pylos, grande enceinte sans fortification, s’effondre, bientôt suivie de tous les autres palais sur le continent ou en Crête. C’est la ruine des forteresses et des demeures royales, la disparition de l’écriture et des formes supérieures de l’art, le retour à de médiocres collectivités sans horizon. Pourquoi ? C’est un sujet dont débattent les historiens. Les âges Sombres sont des siècles de pauvreté et de désordre. La ruine des palais plonge la Grèce dans un état de chaos et de barbarie : ce sont les âges sombres. Cette vague de destruction est difficile à expliquer. On a invoqué des tremblements de terre, voire des révoltes des dépendants surexploités. Même si ces hypothèses sont plausibles, il faut surtout rechercher l’origine de ce cataclysme dans la migration des Doriens, peuple grec demeurant jusque là en Grèce septentrionale, qui descend soudain vers les riches royaumes mycéniens, dont il s’empare par la violence. (...) Ne commettons pas l’imprudence de réduire les Âges Sombres à une période de régression et de barbarie. De grandes innovations apparaissent. Ainsi, dans l’art de la céramique, les créations du submycénien, qui constitue l’héritage de potiers achéens, sont supplantées par une nouvelle céramique, dite d’abord proto-géométrique, puis géométrique, dont les décors relèvent d’une vision géométrisée du monde. Mais cette abstraction ne doit rien, quoiqu’on en ait dit, au sang neuf des Doriens : elle résulte d’une évolution interne. »

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Vers 1200, on note la destruction d’Ougarit, Tyr, Sidon, Troie, Cnossos, Pylos, Mycènes, Hattousa et de tous les centres hittites comme grecques et de toute la région. Disparition du système palatial en Grèce. Des troubles sont notés à Iolkos, Korakou, Mycènes, Tirynthe puis Lefkandi en Eubée et Teikhos Dymaion près de Patras. Effondrement des Puissances maritimes. Disparition du commerce et de l’écriture. Diminution considérable de l’espérance de vie.

Effondrement complet de l’empire hittite.

Les Hittites sont les premiers à marteler le fer à chaud, dans le Croissant Fertile, vers -1500. Ils en gardent le secret pendant au moins 3 siècles.

Au 12ème siècle avant J.-C, leur empire est mort, de façon brutale et étonnante. Encore une fois, quand on ne sait pas, on invoque les "peuples de la mer" mais ce n’est pas une hypothèse plausible. Le plus vraisemblable est que des famines et des désordres sociaux ont provoqué son renversement.

Ce qu’en dit Wikipedia, refusant de reconnaître une révolution :
"Les causes de la destruction de l’empire hittite sont mal connues mais quatre théories s’affrontent :

* la destruction par la migration des Gasgas et des Phrygiens ; * la destruction par les Peuples de la mer comme le racontent les Égyptiens, mais qui paraît peu probable puisque les Peuples de la mer ne se sont jamais vraiment éloignés des côtes, bien qu’ils aient sans doute causé des dégâts ;

* la montée en puissance de l’Assyrie qui aurait fini par détruire l’empire hittite ;

* enfin une révolte à l’ouest de l’empire qui aurait abouti à son démantèlement.

Laquelle de ces causes est la bonne ? probablement un mélange des quatre...

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Le monde hittite est divisé en deux. La cour — formée des membres de la famille royale, d’un certain nombre de familles aristocratiques et de membres des familles des souverains voisins, liés à l’Empire hittite par des traités, du haut-clergé ainsi que du personnel du palais — vit en vase clos, et seule la justice royale s’applique à ces nantis.
Le bas-peuple quant à lui est divisé entre hommes libres, serfs et esclaves :

* les hommes libres sont essentiellement les artisans, les marchands et les paysans ; * les serfs sont formés par des populations déportées au gré des guerres : ces serfs, liés à la terre où ils sont établis ne peuvent se déplacer librement. Ces déportations avaient pour but de repeupler les régions dévastées ; * l’esclave a un véritable statut juridique, ce qui est exceptionnel pour l’époque. Son maître peut le vendre ou le punir, mais les esclaves peuvent aller en justice, épouser une femme libre ou encore avoir des biens propres.
"Les Hittites répartissent le monde du travail en trois secteurs correspondant aux castes des Aryens. Dès le départ, les Aryens libres ont été répartis en trois classes sociales : les Brahmanes, les guerriers et des paysans ou des commerçants. Au plan social, ils distinguent ce monde du travail de deux façons : en fonction de classes sociales (hommes francs, assujettis domestiques), en fonction du sexe (les femmes valent en général la moitié de ce que valent les hommes). Au plan légal, on peut discerner une certaine législation du travail : droit au salaire, prophylaxie, accidents du travail, contrat d’apprentissage| barèmes des salaires." explique dans "Les Travailleurs dans le Monde Hittite" KESTEMONT G.

Il y avait des esclaves et des hommes libres, des souverains et des sujets, des soldats et des artisans. Les nobles étaient au premier niveau social ainsi que les prêtres, et les prêtres étaient souvent les mêmes personnes que les nobles (mais pas toujours). Les marchands ont aussi été très bien considérés, et il y a eu des lois spéciales avec de dures sanctions pour quiconque essayant de leur porter atteinte. Les esclaves étaient au plus bas niveau de la société, mais certains droits leur étaient accordés par la loi. La classe la plus basse appelé "hapiru", les apatrides, était chassée aux frontières.

Un des témoignages des luttes de classes parvenues à un stade révolutionnaire peu avant la fin de l’empire, les Lettres d’El-Amarna, correspondance des grands souverains avec le pharaon d’Egypte Akhenaton, lui réclament de l’or et lui promettent en retour épouses, chars, chevaux et lapis-lazuli, les Lettres sont principalement les courriers des petits potentats levantins. Des portraits savoureux s’y dessinent. Comme celui du volubile Rib-Hadda, roitelet du port de Byblos (Gubla), auteur à lui seul d’une soixantaine de tablettes, soit plus de 15 % du corpus. Rib-Hadda, c’est un peu Woody Allen quatorze siècles avant le Christ. Le sire de Byblos réclame inlassablement à son suzerain égyptien l’envoi d’un corps expéditionnaire pour protéger sa ville, implore d’être ravitaillé par bateau, se plaint d’une grave maladie, jure qu’il n’a plus les moyens financiers d’équiper ses hommes pour défendre sa cité...

"Comme un oiseau pris au piège : ainsi suis-je dans Byblos", répète-t-il ad libitum dans sa correspondance, qui n’est guère payée de retour. "J’écris continuellement au palais, mais tu ne me réponds pas", reproche-t-il à Akhenaton qui, excédé par l’anxiété permanente et la prolixité de son vassal, lui demande même dans l’une de ses rares réponses : "Pourquoi toi seul continues-tu à m’écrire ?"
Les travers de Rib-Hadda font aujourd’hui le bonheur des historiens. Epistolier compulsif, il est du même coup l’attentif chroniqueur des troubles qui agitent la région.

Sur l’échiquier compliqué du Proche-Orient de la période "amarnienne", le royaume du Mitanni est la pièce la plus singulière. Il domine la Syrie actuelle, la haute Mésopotamie et est majoritairement peuplé de Hourrites - un peuple originaire du Caucase dont la langue, encore mal connue, n’a pas d’apparentement avec des idiomes actuels. Mais la classe dirigeante du pays semble appartenir à une autre ethnie.Cette aristocratie est en effet, explique Jacques Freu, "une caste de guerriers dont les noms sont purement védiques". Ils s’appellent, par exemple, Etakama, Shattiwazza, Artatama, Parshatatar... Mais, en dépit de cette onomastique, ajoute M. Freu, "il est sûr que ces gens n’ont jamais vu l’Inde. Ils ont seulement la même origine, dans les steppes de l’actuelle Russie, que les Indo-Aryens qui ont envahi le nord du sous-continent indien et qui y ont amené leur langue". La lutte contre le Mitanni occupera une grande part du règne de Suppiluliuma.

Mais, pendant ce temps, une révolution se joue sur la côte de l’actuel Liban. Dans les montagnes, l’agitation sociale est vive et des bandes de habiru - c’est-à-dire de parias, de marginaux, de bandits - se fédèrent. Elles dévalent la montagne et s’en prennent aux villes de la plaine côtière. Une à une, les cités tombent. Leurs princes sont tués. Parfois, le peuple se soulève et se rallie aux habiru. "Les hommes d’Ammiya viennent de tuer leur seigneur, écrit fébrilement Rib-Hadda, observateur inquiet et privilégié des soulèvements. J’ai peur."

Egypte

« Pépi II fut le dernier pharaon de la sixième dynastie. Peu de temps après sa mort, vers 2.200 avant J.-C., l’Egypte fut gravement secouée par la guerre civile, et l’Etat s’effondra… Pendant quelques temps, l’anarchie ravagea le pays… Un certain Ipu-wer se présente devant le Pharaon pour lui rapporter les proportions du désastre : « Voici le pays est dépouillé de la royauté par quelques individus irresponsables !... Voici, les hommes se rebellent contre l’Uraeus royal… qui avait pacifié les Deux Pays… La Résidence royale peut être rasée dans une heure !... Le roi a été emporté par les pauvres…. Roi, tu aurais dû être le berger de ton peuple. Mais c’est la confusion que tu installes partout dans le pays, conjointement avec le bruit des querelles. Si chacun se jette sur son voisin, c’est le résultat des ordres que tu leur a donné. Ceci montre que tes actes ont créé cette situation et que tu as proféré des mensonges. »
Une deuxième crise du pouvoir pharaonique fut déclenchée après l’extinction de la douzième dynastie… On ignore les causes de la désintégration de l’Etat, qui eut lieu deux générations avant l’attaque des Hyksos en 1674 avant J.-C. »

Extrait de « Histoire des croyances et des idées religieuses » de Mircea Eliade

« Vers 2180, à la fin de la sixième dynastie, après le long règne de Pépi II, le système pharaonique subit une crise profonde, appelée par les égyptologues « première période intermédiaire ». Les origines de cette crise sont multiples. Il y a d’abord des causes structurelles (développement des autonomies provinciales et affaiblissement du pouvoir central). Il s’y ajoute une conjoncture climatique difficile, entraînant des mouvements de population vers la vallée du Nil. Après le long règne de Pépi II, la crise dynastique qui lui succède joue un rôle déclencheur, entraînant un effondrement rapide de l’échelon central du pouvoir qui a profondément marqué les esprits, comme l’atteste la littérature postérieure du Moyen-Empire. « Lamentations d’Ipouour », « Prophéties de Néferty », etc… évoquent l’installation d’« Asiatiques » dans le delta, la déposition du roi et le sac du palais de Memphis, où les nécropoles provinciales continuaient de se développer, mais, à partir du moment où la légitimité royale n’était plus évidente, les provinces se sont semble-t-il détachées d’une autorité centrale définitivement affaiblie (la fictive septième dynastie, la huitième et dernière dynastie memphite). Citons cet extrait de l’autobiographie du nomarque Ankhtify : « La Haute-Egypte entière mourait de faim et chacun en était arrivé à manger ses propres enfants. »

extraits de « Le Proche-Orient et l’Egypte antiques », ouvrage dirigé par Margueron et Pfirsch

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Mésopotamie

« L’empire d’Agadé, le premier dont l’histoire ait conservé le souvenir et qui a été fondé par Sargon d’Agadé vers 2370 avant J.-C. Un siècle et demi après, c’est l’effondrement. (…) A l’empire d’Agadé succéda une période obscure (traduisez crise sociale) …une ère d’anarchie et de marasme complet qui dura apparemment près d’un siècle et demi…. Le second temps fort est marqué par la troisième dynastie d’Ur qui débute en 2111 grâce à Ur-Nammu. En 2003, l’empire d’Ur disparut. Hammurabi fonda le premier empire babylonien… Dès la fin du règne de Samsuiluna (1712), le successeur d’Hammurabi, l’édifice paraît bien lézardé et la situation ne fait que s’aggraver pendant le siècle qui précède la chute de Babylone…. C’est une crise sociale et économique… qui, en entraînant le déclin du premier empire de Babylone, plongea le pays dans la déchéance totale. La pratique de l’écriture semble être tombée partiellement en désuétude et c’est une nouvelle période sombre (traduisez révolution) souvent appelée « les siècles obscurs »… Des souverains qui suivirent il y a peu à dire. Ils furent dans l’impossibilité d’enrayer la crise sociale et économique qui affectait tout le pays…Les données de cette crise ne sont pas simples à établir, car elle affecte aussi bien les circuits commerciaux, la structure de la société, le système des rémunérations que la gestion de l’Etat… La cohésion de l’empire ne se maintint pas très longtemps. Le pays sumérien connut rapidement des troubles et des révoltes, en particulier à Larsa... Les cités se révoltent les unes après les autres. »

extraits de « Le Proche-Orient et l’Egypte antiques », ouvrage dirigé par Margueron et Pfirsch

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La chute des civilisations

Les chutes des civilisations amérindiennes

Olmèques en 950 avant J.-C. et en 500 avant J.-C. :

Les signes d’effondrement commencent en 900 avant notre ère (chute de San Lorenzo), puis vers 500 avant notre ère (chute de La Venta). Cette civilisation disparaît alors brutalement et totalement.

950 avant J.-C. : chute révolutionnaire du pouvoir olmèque à San Lorenzo. Les monuments sont intentionnellement mutilés. De nombreux monuments retrouvés par les archéologues avait été brutalement brisés, les statues décapitées et enterrées, les autels fragmentés ; les vandales s’étaient même attaqués aux têtes colossales, où ils avaient creusé à grand peine des entailles et des trous circulaires. Un des vestiges les plus frappants de ce qui dut être une révolution extraordinairement violente est le « monument 34 », très belle statue privée de sa tête et de ses bras (qui devaient être articulés et mobiles) mais qui, représentant un homme agenouillé, témoigne d’une exceptionnelle virtuosité sculpturale.
500 avant J.-C : deuxième chute de la civilisation Olmèque (La Venta, Los Cerros,...) qui gagne progressivement toutes les villes et colonies de l’empire. La fin de la civilisation de La Venta demeure ensevelie dans le mystère. Ce que nous constatons, c’est qu’entre 450 et 325 av. J.-C. toute activité a cessé dans l’île. Plus de constructions, plus de fosses creusées pour recueillir les offrandes de serpentine, plus de caches à figurines de jade. L’élite dirigeante a disparu : chassée, exterminée ou simplement partie en exil ? Une nouvelle activité s’y manifeste : c’est une activité de destruction et de pillage. Des monuments sont alors brisés, des statues décapitées, des stèles martelées… La civilisation olmèque disparaît totalement et brutalement en 500 avant J.-C., la population détruisant toutes les manifestations de la domination des classes dirigeantes.

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Teotihuacàn en 550 après J.-C. :
Teotihuacan s’effondra au cours du 8ème siècle. Comme ses principaux édifices ont été brûlés et détruits, on pense que les plus pauvres s’étaient soulevé contre la hiérarchie. Une insurrection civile fait tomber Teotihuacàn. Survint un événement dramatique. Des découvertes archéologiques ont mis en évidence l’existence de combats féroces qui se seraient déroulés dans le centre de la cité, des monuments abattus et détruits, des temples profanés. La totalité du centre de Teotihuacàn fut incendiée. Le déclin de l’architecture et des arts implique une catastrophe qui aurait mis fin au fonctionnement interne de la cité. Il est aussi possible que l’importance du commerce de Teotihuacàn ait minimisé le pouvoir des prêtres, la ville devenant alors plus un lieu de négoce qu’un centre rituel. Il est peut-être significatif que les combats les plus violents aient eu lieu au cœur même du centre cérémoniel. C’est là que se trouvent les signes de destruction délibérés, de profanation et d’incendie. Bien qu’il se fût agi d’une enceinte sacrée, c’est dans cette partie de Teotihuacàn que vivaient les notables et les prêtres et que se situaient les bâtiments administratifs importants. On ne trouve aucune trace de combat ou d’incendie dans les quartiers des artisans ou dans les faubourgs où habitait la plus grande partie de la population. Ces données archéologiques ont permis d’avancer que Teotihuacàn avait été le siège d’une brève mais désastreuse insurrection civile.

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Anasazis en 1300 après J.-C. :

La société du Chaco Canyon se transforma en un petit empire, divisé en une aristocratie bien nourrie vivant dans le luxe et une paysannerie moins bien nourrie, chargée de travaux et de la production de nourriture. Les grandes maisons se distinguaient par une architecture plus raffinée (…) beaucoup plus d’objets de luxe importés. La dernière construction mise à jour à Pueblo Bonito, et qui remonte à la décennie précédant l’an 1110, est un complexe d’habitations cernant la partie sud de la place centrale, qui auparavant était ouverte vers l’extérieur. Cette disposition de défense peut suggérer des conflits. Sur d’autres sites anasazis, on trouve de plus nombreuses traces de conflits. Sur ces sites du sud-ouest qui survécurent à Chaco Canyon (les colonies anaszis de Kayenta), jusqu’à une date postérieure à l’an 1250, de violents combats se déroulèrent, ainsi que le prouvent un grand nombre de murs défensifs, de douves et de tours, des amoncellements de petits casques, des villages brûlés, des corps qui n’avaient pas été enterrés. À partir de 1300, les Anasazis se réfugièrent dans la vallée du Río Grande et au centre de l’Arizona. On finit par perdre leur trace.

Mayas en plusieurs révolutions entre 800 à 900 après J.-C. :

Devant l’impuissance des classes possédantes à résoudre les problèmes et l’inefficacité des sacrifices, le mal être social conduisit probablement à une nouvelle philosophie de vie, avec de nouvelles valeurs. L’ensemble conduisit à des révoltes qui attentèrent jusqu’aux plus hauts dirigeants et prêtres (intermédiaires impuissants auprès des dieux, mais de plus en plus exigeants auprès du peuple), parachevant une décadence programmée. La famille royale est violemment massacrée dans son palais à Cancuen (cinquante cadavres abandonnés avec leurs objets précieux), les assaillants abandonnant toutes les richesses de la royauté sur le lieu même du massacre. L’agonie des métropoles édifiées dans les régions de Petén, du Belize, du Honduras et du Chiapas se reflète dans l’arrêt subit des inscriptions : la datation des monuments cesse progressivement sur différents sites, sans que l’on comprenne pourquoi. Que s’est-il produit ? A cette question, les archéologues et historiens ont cherché à répondre en invoquant tantôt des épidémies, des désordres populaires, des inondations ou l’irrésistible envahissement de la forêt. Ils ont postulé des changements climatiques l’abandon des terres et le défaut d’entretien des canaux de drainage, provoquant des attaques massives de malaria… Ils mentionnent aussi de véritables révolutions, suite à la surexploitation de la main d’œuvre.

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Toltèques en 1168 après J.-C. :

L’Etat guerrier toltèque est un produit des leçons tirées par la classe dirigeante de l’échec de Teotihuacàn. La caste des prêtres de cette grande ville avait été incapable, ne disposant d’aucune armée permanente, de sauvegarder le pouvoir face à la révolution sociale. L’autorité des prêtres semble avoir été remplacée, du moins partiellement, par une bureaucratie composée principalement de chefs militaires. Si Tula était à l’origine la capitale connue d’un empire commercial pacifique, elle était en fait devenue le centre politique et militaire (avec une armée permanente) d’un Etat guerrier. Ayant privilégié la guerre au commerce, les Toltèques auraient détrôné dans leur capitale, Tula, le dieu de paix Quetzalcoatl (considéré comme le dieu de Teotihuacan, fondateur de la ville de Tula) au profit du dieu de guerre Tezcatlipoca (démon de la mort par le feu, des sacrifices humains et dieu de la guerre) au profit duquel se pratiquaient de nombreux sacrifices humains, alors que les sacrifices à Quetzalcoatl sont constitués de fruits, de fleurs et de papillons. Tula avait été construite sur la base d’un grand empire commercial. La lutte entre la bourgeoisie montante et les chefs religieux et militaires a entraînés les exploités et explosé violemment. La ville de Tula a été entièrement brûlée par les révoltés, détruite puis abandonnée.

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Lambayèque (ou Sicàn) en 750, en 1100, puis en 1300 après J.-C. :

Chaque chute de la société a représenté la fin définitive d’une grande ville de cette civilisation :
750 de notre ère : chute de la ville de Pampa Grande
1100 de notre ère : chute de la ville de Batan Grande
1300 de notre ère : chute de la ville de Tùcume et fin définitive de la civilisation
Il existe un lien commun dans ces trois villes. Un incendie a ravagé le sommet des monuments juste avant l’abandon de la ville.
On n’a retrouvé aucune trace d’invasion, ni de combats. Ce sont donc les habitants eux-mêmes qui ont mis le feu aux pyramides, détruisant ce qu’ils avaient mis des centaines d’années à construire… Les strates archéologiques de Batan Grande révèlent que la ville a été frappée de plein fouet par un mur d’eau… Mais, pour les gens, ces catastrophes ne pouvaient être que l’expression de la colère des dieux.
Donc, si ces phénomènes se produisaient, c’est que les seigneurs et les pyramides n’avaient pas su les protéger. A chaque nouvelle catastrophe qui provoquait de nombreux morts, des famines et des épidémies, la population quittait la ville pour trouver protection ailleurs.
Devenue maudite, la pyramide était incendiée.
Le fait de brûler une pyramide signifie aussi détruire le pouvoir d’un grand seigneur-chef religieux et de sa caste. C’est une révolution et pas seulement un acte purificateur, comme cela est souvent présenté. Cela nécessite donc une révolution populaire !

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Caral en 1500 avant J.-C. :

A Caral, il n’y avait pas d’Etat, pas d’hommes en armes, pas d’armée étrangère à proximité, mais cela n’a pas empêché qu’à partir du moment où les conditions ne permettaient plus de nourrir la population, celle-ci se révolte contre le diktat des prêtres et des rois… Il n’y avait pas d’armes sur les sites de Caral mais le régime social et politique avait disparu corps et biens, laissant seulement les pyramides !!! La société des prêtres de Caral n’a pas été aussi éternelle qu’elle l’affirmait !!! Les paysans ont simplement abandonné à eux-mêmes les classes dirigeantes et leurs champs et sont retournés vivre dans la jungle !!! La société s’est effondrée définitivement...

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Les civilisations sont-elles vouées à disparaître ... brutalement ?

Vagues révolutionnaires internationales

Pourquoi et comment l’empire Olmèque a-t-il disparu ?

La révolution sociale qui a renversé la civilisation de Teotihuacán

La chute de la civilisation maya sous les coups de la révolution sociale

La disparition soudaine de la civilisation des Anasazis

La chute de Tula et des Toltèques

La révolte des Indiens d’Amérique

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