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Lettre ouverte aux groupes communistes de France

jeudi 10 novembre 2011, par Robert Paris

Nous éditons ci-joint l’appel d’un groupe révolutionnaire (ARS-Combat) avec lequel nous avons des discussions même si nous ne partageons pas bien des avis politiques. Notre réponse suit leur texte.

Lettre ouverte aux groupes communistes de France


Pour la coordination des organisations révolutionnaires, vers un front de nos organisations

Aux militants de la Voix des travailleurs, du Groupe Bolchévik, du CCI-trotskyste, du groupe l’Egalité, de l’Arme Révolutionnaire Marxiste, aux militants de la Gauche Révolutionnaire, de la tendance CLAIR et de la FT-QI au sein du NPA, aux militants de La Riposte au sein du PCF, aux différentes organisations oppositionnelles de gauche à l’intérieure du PCF, aux différents groupes et organisations révolutionnaires engagés dans la lutte pour l’avènement d’une société socialiste.

Camarades, Le présent et l’avenir sont riches de potentialités révolutionnaires car dans le monde entier, la satisfaction des besoins vitaux des peuples entrent toujours plus radicalement en contradiction avec la logique d’accumulation capitaliste.

La révolution socialiste est un objectif nécessaire et actuel et nous travaillons, comme militants, à hâter l’heure de notre libération du règne des oligarchies patronales, de l’exploitation de l’Homme par l’Homme et de la marchandise.

Mais si nos capacités politiques restent limitées, les moyens de tirer partie de situations potentiellement explosives nous ferons défaut, et c’est une bourgeoisie toujours plus nuisible qui restera maître du destin humain.

La révolution socialiste est un objectif que les travailleurs et leur avant garde atteignent consciemment. Et puisque l’émancipation du prolétariat sera l’oeuvre du prolétariat lui-même, le développement de la lutte des classe est inexorablement lié à la capacité des révolutionnaires de faire avancer les idées du socialisme et à mobiliser les travailleurs autour des objectifs intermédiaires de leur programme.

Mais les capacités politiques nous font défaut qui nous permettraient, chacun de notre côté, d’accroître rapidement notre influence sur des sections importantes du prolétariat pour l’élever comme force dirigeante.

Nous avons une claire conscience de l’urgence à changer le fonctionnement de la société dans ses bases. Alors, il nous faut chercher comment gagner ces nouvelles capacités, sans délai.

Eparpillées sur le plan géographique et sectoriel, isolés comme tendance ou fraction au sein de partis plus larges, les organisations qui cherchent à former des alternatives de gauche aux orientations des directions réformistes et opportunistes du PCF, du NPA, du POI et de Lutte Ouvrière pourraient représenter ensemble un énergique levier pour les mobilisations et une véritable force de frappe contre l’ennemi.

Les partisans de la révolution socialiste et leurs différentes organisations dans le pays devraient donc trouver un intérêt commun à confronter leurs analyses et positions, pour engager rapidement des campagnes idéologiques et des campagnes d’agitation, à chaque fois que possible, sur différentes entreprises, dans nos syndicats, au niveau national et international.

Il nous faut trouver un cadre d’échange commun. Rapidement. Nous avons trop attendu. Il nous faut nous coordonner et passer à l’action.

Nous avons en partage une même détermination à intervenir dans les luttes, nous portons les mêmes perspectives générales et il nous semble possible de porter haut les revendications et mots d’ordre transitoires et socialistes d’un plan d’urgence commun ?

Ensemble, nous pourrions assurer une nette visibilité à notre projet et une sûre influence dans les prochaines épreuves de forces qui opposeront inévitablement la classe salariée aux gouvernements de la bourgeoisie.

Il est temps de faire émerger une alternative crédible aux partis réformistes gestionnaires des affaires du Capital et aux organisations contestataires et stériles de l’extrême-gauche économiste et opportuniste.

Faisons connaître notre stratégie et nos solutions comme réponse aux préoccupations immédiates et fondamentales du peuple travailleur.

N’attendons pas. Ne nous résignons pas devant l’éclatement de nos forces.

Beaucoup de travailleurs et de militants syndicaux attendent du résultat. Mais pour que la lutte paie, il faut une bonne direction à la lutte. Si nous sommes organisés ensemble, si nous mutualisons nos moyens pour mobiliser ensemble sur des objectifs communs, nous pouvons incarner une bonne et sûre direction pour faire avancer le mouvement.

Continuons à mener la lutte idéologique entre nous, entre groupes et courants du mouvement salarié. Les militants et leurs partis gardent leurs propres drapeaux déployés.

Mais des organisations séparées qui se retrouvent sur le terrain de la lutte et de la révolution socialiste, qui n’ont pas trahi le mouvement par leur soutien ou collaboration avec les partis de la classe ennemie, celles-ci doivent intervenir en commun, sur des mot d’ordre communs, pour développer les luttes en cours et peser sur les consciences afin que la masse s’approprie nos perspectives d’émancipation et transforme nos objectifs en une ligne d’action.

Remédions à notre faiblesse initiale en coordonnant nos initiatives et en œuvrant à un front de nos organisations. À cette heure, les révolutionnaires ont besoins de sortir de l’anonymat pour la plus large partie du salariat. En nous contentant de survivre à la marge, c’est tout le mouvement indépendant des exploités et de son avant garde que nous condamnons à être liquidée. Notre responsabilité est immense.

Le mouvement de la lutte des classes renaissant peut contribuer à propulser nos organisations sur le devant de la scène. Sans aucun doute. Mais il faut réarmer au préalable le prolétariat de ses objectifs propres. Dès à présent, il est nécessaire de motiver politiquement les travailleurs au combat.

Nous n’auront pas trop des moyens de l’ensemble de nos groupes pour faire passer les mots d’ordre essentiels d’une plate forme commune face à la gigantesque méga-machine médiatique du pouvoir capitaliste et de ses partis bourgeois subventionnés.

Camarades, nous avons certaines lignes d’analyse qui font divergences, nous ne caractérisons pas de la même manière le Parti Socialiste ou le Parti Communiste. Concernant la tactique électorale, certains groupes appellent à l’abstention et refusent tout soutien à l’extrême-gauche opportuniste. D’autres soutiennent les candidats ouvriers face aux candidats de la bourgeoisie. Nos positions peuvent diverger sur la nature de classe de l’URSS, de la Chine de Mao, des anciennes démocraties populaires ou de Cuba et de la Corée du Nord, sur l’avancement du processus de restauration capitaliste dans ces pays. Nous pouvons diverger sur la réponse à donner à la question israélo-palestinienne et sur bien d’autres questions.

Ces analyses divergentes ont leurs implications concrètes. Mais parfois, ces analyses divergentes et bien d’autres qui justifient l’existence de fractions et tendances séparées ne trouvent pas leurs implication concrètes. Sur beaucoup de questions, des tendances différentes divisent aussi une seule et même organisation. Et beaucoup de questions sont encore laissées sans réponse.

Nous somme partisans de distinguer les divergences essentielles des divergences subalternes. Et nous pensons pouvoir formuler avec vous une orientation convergente suffisamment avancée pour engager un pas de géants dans le développement de la conscience de classe et de la lutte des exploités dans notre pays.

Dans le cadre d’une coordination et d’un front de nos organisations, nous pensons pouvoir trouver de nouveaux moyens pour reprendre l’initiative et accroître considérablement l’influence des idées communistes sur le prolétariat et les différentes couches du peuple.

Opposons aux différentes fractions bourgeoises nos propres campagnes autour des mots d’ordre de soulèvement contre le pouvoir bourgeois, d’un gouvernement révolutionnaire des travailleurs appuyé sur ses comités et communes prolétariennes, sur les mots d’ordre d’embauche des chômeurs, de répartition et de baisse du temps de travail, de contrôle salarié sur la production, d’élections de délégués mandatés et révocables, de réquisition des logements vides, de socialisation des secteurs clefs, d’expropriation des grandes fortunes...

Entendons-nous sur une plate-forme et frappons l’ennemi sur cette base, séparément et ensemble, chaque fois que possible. Organisons des meetings et conférences communes, formons des cortèges communs en manifestation et prenons l’initiative de démonstrations et actions particulières.

Combinons des campagnes propagandistes avec des interventions ciblées par entreprise, par secteur, et au niveau national et international, en dehors du cadre syndical ou en son sein pour dynamiser le mouvement salarié et préparer les travailleurs, dans leur lutte pour le contrôle de la production et des embauches. Préparons le prolétariat à se former comme future classe dirigeante !

Liguons-nous contre la bourgeoisie et ses partis et menons les batailles qui seules peuvent préparer efficacement notre classe à la prise du pouvoir et à la formation d’un gouvernement révolutionnaire et de transition socialiste.

Si la coordination de nos organisations accouchait d’un front révolutionnaire dont l’action pouvait s’inscrire à moyen et plus long terme et à différents niveaux, alors il préfigurera, en puissance, pour ceux qui le composent et pour tous les travailleurs à notre écoute, la formation d’un véritable gouvernement de transition.

Au delà des désaccords qui peuvent justifier des organisations indépendantes, nous devons être capables de nous entendre sur la base des éléments qui forment la condition et le cadre d’une transformation socialiste de la société.

En faisant Front, nous faisons la démonstration de notre détermination à livrer le combat pour la conquête du pouvoir politique avec ceux qui s’inscrivent sur le terrain de la lutte des classes, du pouvoir travailleur et du socialisme.

Pour gagner, la formation d’un parti révolutionnaire avec de solides assises dans la classe salariée est central. Et faute d’avoir formé un seul parti révolutionnaire, les différents groupes et partis révolutionnaires doivent conjuguer leurs efforts.

Le front de nos organisations n’exclue aucunement, par ailleurs, une politique de front unique en direction de l’extrême-gauche opportuniste et des partis ouvriers réformistes. Mais le préalable pour toutes les organisations qui font leur la tactique du front unique, c’est d’avoir contribué à assurer l’existence et la reconnaissance d’une direction politique alternative et révolutionnaire aux directions bourgeoises, libérales et bureaucratique dans le mouvement salarié, avec ceux qui le veulent.

Serrons les rangs.

Le 21ème siècle doit être le siècle de notre libération. Et si nous ne nous sommes pas apprêtés avec le plus grand sérieux, si notre camp ne réussi pas à arracher le pouvoir aux oligarchies exploiteuses et mortifères, les conséquences humaines et écologiques promettent de nous précipiter vers des catastrophes desquelles l’humanité aura les plus grandes difficultés à se relever.

Camarades ! Rendons nous capable d’opposer aux principaux partis bourgeois de gauche et de droite, au Front National et aux rassemblements réformistes, à tous les exploiteurs politiques du marché électoral du pays, un Front des organisations révolutionnaires qui lie son avancement à celui des travailleurs révoltés et mobilisés autour de leurs objectifs émancipateurs.

Engageons le premier pas et voyons. Coordonnons-nous sur le plan national. Organisons une première conférence de nos organisations sur la définition de nos objectifs et de nos moyens. Formons un pôle qui puisse faire contre-balance aux catalyseurs bourgeois et aux autres paratonnerres opportunistes.

Nous sommes convaincu qu’en inscrivant la coordination de nos organisations dans le processus de formation d’un véritable front de nos organisations, tourné vers un engagement efficace, dans l’action, aux côtés du prolétariat salarié et des autres couches travailleuses, nous pouvons faire l’effet d’un vrai coup de tonnerre.

Recevez nos salutations fraternelles,

Pour l’ARS-COMBAT, son Comité Central.

NOTRE REPONSE

Aux camarades de l’ARS et aux groupes communistes révolutionnaires intéressés par la proposition d’un front des révolutionnaires

Nous considérons, à Voix des Travailleurs, qu’une adresse en vue d’un débat pour constituer un front des révolutionnaires peut être une initiative importante dans la situation mondiale actuelle qui est celle d’une fin de règne du système capitaliste. Notre réponse à l’ARS est donc positive, même si nous estimons que la suite nécessitera de clarifier bien des points.

La dispersion actuelle des forces révolutionnaires ne peut satisfaire aucun groupe visant à la transformation de la société. En même temps, le regroupement ne représente un renforcement que s’il se fait en totale clarté.

Une telle perspective nécessite donc des discussions préalables avec les autres groupes qui pourraient être intéressés. Nous commençons à la discuter dans ce courrier pour préciser, selon nous, les accords et les désaccords, les contours, les buts et l’intérêt d’un tel front afin de clarifier le sens de notre réponse positive.

Nous sommes d’accord pour considérer que l’existence de nombreuses divergences politiques n’est pas un obstacle pour discuter dans la perspective d’un regroupement des forces, dans la mesure où ces divergences ne portent pas sur l’essentiel de ce qui, selon nous, caractérise des communistes révolutionnaires. Encore faut-il préciser de quel type de convergences et de divergences il s’agit. En effet, s’il s’agissait de regrouper tous les éléments se réclamant peu ou prou de l’extrême gauche, nous l’aurions déjà fait en demandant notre adhésion à Lutte Ouvrière, en entrant au NPA, au POI ou à la CNT. Des groupes qui se disent d’extrême gauche, ont un certain poids et peuvent peser sur la situation, se sont déjà constitués en France. Ils ne nous paraissent pas représenter la perspective que nous voulons dresser. Encore faudrait-il se poser la question si le regroupement que nous pourrions constituer ensemble ne risquerait pas construire une espèce de NPA ou encore un lobby d’extrême gauche pesant dans le sens négatif, comme cela a été réalisé en Tunisie.

Il nous semble donc nécessaire de préciser en quoi un front des révolutionnaires nous paraîtrait nécessaire et dans quel sens on ne souhaiterait surtout pas qu’il agisse.

Et pour cela, encore faut-il préciser d’une part notre appréciation de la situation mondiale et des tâches des prolétaires face au système de domination et, d’autre part, rappeler ce qui nous semble des principes de base incontournables.

Pour notre part, si nous estimons que la responsabilité des révolutionnaires est grande, c’est que nous sommes entrés mondialement dans la zone des tempêtes qui balaie le monde à certaines périodes historiques, ces périodes où le système de domination peut et doit être renversé parce qu’il n’est plus du tout capable de jouer un rôle positif pour la société humaine et ne saurait plus jouer qu’un rôle destructif.

Les révolutions du Maghreb et du Monde arabe ne sont qu’un signe annonciateur de grandes vagues de soulèvements prolétariens qui vont surgir, provoqués par la réprobation des exploités face à l’aggravation brutale des conditions de l’exploitation.

La domination capitaliste n’est pas en train de subir une crise de croissance, mais a atteint ses limites d’accumulation privée du capital et l’univers fondé sur l’investissement privé a fait son temps.

Cela suffit pour que le système bancaire, boursier, monétaire, commercial et industriel s’effondre complètement à l’échelle planétaire, mais cela ne permet pas de construire automatiquement une alternative.

La construction de cette dernière nécessite, selon nous, une conscience politique liée à une conscience de classe historique intégrant les leçons des révolutions du passé et une théorie de la révolution sociale selon nous impossible sans l’outil du marxisme révolutionnaire.

Un travail de regroupement des révolutionnaires ne peut avoir de sens que dans l’optique de la reconstruction d’une telle conscience.

Cela nécessite à la fois une étude de l’état de la société bourgeoise et une connaissance réelle de la science révolutionnaire.

Rappelons ce qui nous semble les acquis les plus fondamentaux qui caractérisent cette science :

 la locomotive de l’Histoire n’est pas dans une morale, dans des leçons éternelles de type religieux, dans des règles immuables écrites une fois pour toutes dans des manuels poussiéreux, mais dans une philosophie dynamique, c’est-à-dire dialectique de la réalité historique, matérielle, économique et sociale :

 le moteur du changement est la lutte des classes et non l’intervention dans le domaine politique parlementaire bourgeois ni dans l’intervention syndicaliste fondée sur les appareils des centrales qui ne remettent nullement en question l’ordre bourgeois.

 l’Etat n’est rien d’autre que l’appareil principal de la classe dirigeante pour imposer l’oppression aux travailleurs et aux milieux populaires.

 la destruction de toutes les institutions de l’Etat bourgeois est un préalable à tout changement social se prétendant révolutionnaire. C’est le premier pas de la révolution. Toute révolution qui ne détruit pas l’Etat bourgeois de fond en comble est condamnée à l’échec. Cela signifie la destruction de l’armée, de la police, de la justice, des prisons, des parlements et autres institutions électorales comme la présidence ou les directions des régions et des grandes villes. Toute la haute administration et toutes les directions des institutions étatiques doivent être entièrement démantelées et pas seulement contrôlées.

Quiconque refuserait d’afficher ouvertement dans ses buts la destruction de l’Etat bourgeois et la mise en place d’un Etat ouvrier – c’est-à-dire en Etat en voie de dépérissement – ne peut être un révolutionnaire conscient.

Ce dépérissement sous-entend l’organisation du prolétariat en soviets et la prise du pouvoir par ces organisations de masse prolétariennes. Du coup, loin de devenir de plus en plus un appareil coupé des masses et dirigeant à leur place comme l’a été le stalinisme, cet Etat est en voie de disparition, dès lors que les classes dirigeantes sont anéanties au niveau mondial.

Il est à remarquer que cette perspective est déterminante bien avant que, dans le pays, les soviets et leur prise du pouvoir soient à l’ordre du jour.

Toute lutte du prolétariat pose le problème de l’auto-organisation. L’un des points de divergence principaux qui nous opposent aux groupes d’extrême gauche actuels est leur refus de combattre réellement et en permanence pour l’auto-organisation et contre la mainmise des centrales syndicales sur les luttes ouvrières.

L’autre point principal de divergence est le nationalisme. En effet, nous estimons qu’on ne peut parler de perspective prolétarienne et communiste qu’à l’échelle mondiale et non pays par pays.

Enfin, nous estimons que la démarcation vis-à-vis de toutes les formes du réformisme doit être explicite : aucune illusion sur ce que peut faire un Etat pour aider la population travailleuse, aucune illusion sur ce qui peut sortir d’un quelconque gouvernement issu d’élections dans le cadre bourgeois, aucune illusion sur un quelconque gouvernement qui ne serait pas celui des travailleurs organisés et en armes, ayant désarmé la bourgeoisie et se proposant de détruire de fond en comble l’Etat bourgeois.

Un catalogue de revendications ne nous semble nullement une base commune pour l’activité des groupes révolutionnaires dans une période qui précède les grandes tempêtes politiques et sociales.

Ces quelques précisions étant clarifiées et chacun étant bien clair sur le fait qu’aucun tabou n’existera dans la discussion sur les appréciations et les objectifs des révolutionnaires, nous ne voyons aucun obstacle à notre participation aux discussions menant à la mise en place d’une conférence des révolutionnaires qui visera à la constitution d’un front des révolutionnaires cherchant à donner à une politique prolétarienne le maximum d’écho et d’impact possible pour mieux combattre les perspectives fallacieuses des réformistes ou des compagnons d’extrême gauche du réformisme politique ou syndical.


Pour le groupe Voix des Travailleurs

Robert Paris

Messages

  • Le front de la classe ouvriere oui, celle des orga sur quoi ? Quelles bases ? Le manifeste 1848 ? Que faire ? Le programme de la 4 eme inter ou quelque chose de plus actuel ?

    Quand on veut faire un orchestre, meme si on n a pas les partitions definitives, c est utile de savoir le style qu on va jouer et comment on peut l interpreter.

    Donner a menuhin un violon pour jouer un air tzigane, aie aie aie ca ne vaut rien meme s il veut bien faire.

    Alors discutons ensemble de ce que nous voulons et nous verrons si on peut parler ensemble aux exploites.

  • "Beaucoup de travailleurs et de militants syndicaux attendent du résultat. Mais pour que la lutte paie, il faut une bonne direction à la lutte. Si nous sommes organisés ensemble, si nous mutualisons nos moyens pour mobiliser ensemble sur des objectifs communs, nous pouvons incarner une bonne et sûre direction pour faire avancer le mouvement".

    Nous pouvons être donc la meilleure direction possible pour la classe ouvrière ;
    nous , c’est à dire ceux à qui s ’adresse cette lettre et leur auteur.
    Sur la base d’un projet communiste et non réformiste.

    LO, la LIT, les anarchistes ne se disent pas réformistes, alors pourquoi les laisser au placard ?

    Je pense que nous ne sommes pas d’accord sur plusieurs points fondamentaux :

    La direction d’une lutte sera celles que se donnent des travailleurs en tant que classe.

    Ce qui ne dépend pas de l’union de quelques milliers de militants, car les plus gros partis révolutionnaires en 1919 par exemple en Allemagne, ont buté sur des obstacles beaucoup plus sérieux que le rapprochement de groupes de militants.

    La classe ouvrière ne représente pas pour l’instant une perspective d’avenir pour l’ensemble des exploités.

    Qui explique et qui a compris vraiment l’importance des évènements en Egypte du point de vue de la lutte des classes ?

    Aucun travailleur en France par exemple ne pense que le prolétariat egyptien a fait tombé un morceau de la dictature et que sans cette force décisive du salariat auto-organisé, rien n’aurait été possible.

    Ou sont les leçons tirées d’une défaite aussi récente et cinglante de la lutte des retraites il y a 1 an en France ?

    Avant de dire que nous pouvons être meilleurs que les autres, jouons notre musique !
    Tentons de comprendre quelque chose à ce qui se passe sans nous à 99.9999% et parfois avec nous à 0.00001%.

    Je ne relativise nos infimes expériences et suis prêt à les faire partager avec qui veut bien les entendre.

    Mais je refuse de vendre de la camelotte en criant que nous pouvons être plus beau que les autres car nous sommes ceci ou cela.

    Partir sur de telles bases me fait fuir comme ferait fuir n’importe quel travailleur qui entend la partie de séduction des syndicats lors des élections ou pendant une grève, lors d’une AG.

    Ces bonzes syndicats qui expliquent aux travailleurs qu’ils ne peuvent pas faire ci ou ça, mais qu’ils doivent écouter leur élu, se méfier des provocateurs etc...

    Quand nous travailleurs voulons, nous pouvons !
    Ce qui compte ce sont les idées défendues ! pas les tactiques en tout genre de calcul pour faire une intersyn,dicale, tel alliance entre syndicat.

    Ca c’est la sauce des syndicats qui est vomi par les salariés et qui ne mène qu’à diviser et épuiser les exploités !

    Vive la démocratie à la base, les comités de grève, les AG qui élisent des travailleurs reconnus pour leur sincérité et leur courage , pas pour leur ticket d’entrée avec les patrons et les chefs syndicalistes.

    • Un début de réponse à Max, et un peu de réclame ...

      De petits noyaux de prolétaires, instruits par les luttes antérieures, avaient déjà tirés quelques leçons avant d’entamer le marathon "anti-retraites" de l’automne 2010.
      Ils ont essayé, notamment à Toulouse, de mettre en place des AG de fin de manif pour éviter la dispersion et essayer de donner chair au slogan d’autonomie des luttes. Nous sommes encore trop faibles mais il faut continuer à montrer qu’une autre façon de s’organiser est possible.

      Une brochure (AP "Assemblées populaires : Sortons du silence, brisons nos murs, prenons nos luttes en mains") , écrite à plusieurs mains, est en tous cas disponible sur plusieurs sites et en commande papier chez : www.collectif-smolny.org ; une première critique est faite par :

      http://bataillesocialiste.wordpress.com ...

      Fraternellement, Jo

    • Salut Joe, j ai lu 80 pages de la brochure mais je n ai pas lu clairement un fonctionnement des AG populaires.

      Sinon cette experience est riche et te remercie de la partager.

      A discuter de vive voix lors d une rencontre ?

  • Ce qui compte ce sont les idées défendues ! pas les tactiques en tout genre de calcul pour faire une intersyndicale, tel alliance entre syndicats.

    Ca c’est la sauce des syndicats qui est vomi par les salariés et qui ne mène qu’à diviser et épuiser les exploités !

    Vive la démocratie à la base, les comités de grève, les AG qui élisent des travailleurs reconnus pour leur sincérité et leur courage, pas pour leur ticket d’entrée avec les patrons et les chefs syndicalistes.

    Bien dit.

    Merci, Max

    • Les calculs entre révolutionnaires peuvent-ils servir la cause du socialisme ?

      Les alliances entre révolutionnaires relèvent-elles toujours de ces calculs ?

      Les alliances entre révolutionnaires peuvent-elles accélérer la prise de conscience des travailleurs pour mener la classe ouvrière au socialisme ?

      Si oui, dans quelles conditions ?

      Voici des questions qui me semblent être soulevées par la lettre ouverte et l’appel de l’ARS-COMBAT.

    • je suis un simple militant de l’ARS COMBAT. Et mes propos n’engage que moi ici !!! et non l’organisation. A titre personnel je pense que le parti communiste révolutionnaire doit se construire dès maintenant. Et il ne se fera pas avec la base d’un seul groupe mais par une alliance progressive sans fusion de différends courants du communisme révolutionnaire trotskystes. Il faut sortir de la logique du sectarisme issu du stalinisme. Après il s’agit de créer un cadre de discussion dans un premier temps pour apprendre à nous connaitre et écouter nos divergences. Je pense que les luttes fractionnelles ont été supprimé au sein du parti bolchevik car imposer par le communisme de guerre. En pèriode de paix social, nous devons accepter nos contradictions et la pluralité de nos opinions. Sinon on ne pourra jamais espérer unir la classe salariée derrière un programme révolutionnaire. Les réformistes savent s’unir ...pourquoi pas les communistes révolutionnaires non ? (je n’y inclue pas les groupuscules néo staliniens évidemment)

    • Le premier pas pour construire est de s’engager dans le domaine des idées, c’est-à-dire en débattre à fond, avec des militants proches ou pas proches. Et surtout refuser tout argument du genre : on a notre activité et c’est plus urgent et important que de discuter des idées. Parfois, l’urgence de construction du parti est présentée comme contraire avec celle de se former en discutant avec tous...

    • Cher camarade Ilan, « l’alliance des différents courants du communisme révolutionnaire trotskyste » et la construction du parti communiste sont à mon avis deux choses différentes. Dans le Manifeste (dont ces courants sont censés se réclamer) on lit : "cette organisation des prolétaires en classe, et donc en parti politique...". Ce sont donc les convergences politques dans la classe ouvrière en lutte, pas entre groupes, qui feront avant tout naitre un parti communiste. Tant que les travailleurs egyptiens, tunisiens, chinois, boliviens, arabes, juifs, français, grecs, sud-africians, maliens ne se sentiront pas et n’apparaitront pas au grand jour comme une seule classe en lutte, il n’y aura pas de début parti. Ce qui unifiera la classe ouvrière peut passer par des fusions ou des scissions entre organisations, qui sont des phénomènes à petite échelle. Ce qui n’empeche pas bien sur la discussion ouverte et fraternelle entre courants, que le stalinisme a contribué à tuer.

    • « En période de paix sociale », semble caractériser la période actuelle dans le propos du camarade de l’ARS.

      J’aimerais vraiment savoir comment le camarade, ainsi que tous les camarades de l’ARS, si possible, évaluent la dynamique de cette paix sociale ?

      Quelques questions pour préciser cette question :

      se lever chaque matin pour aller à l’usine, au bureau, à la banque, est-ce la paix sociale ?

      se lever chaque matin en ne sachant ce qu’on va faire de la journée, parce qu’on ne sait plus quoi faire pour trouver du travail, cela s’appelle-t-il la paix sociale ?

      lorsque les psys sont débordés de travail du aux dépressions, que les suicides augmentent, les tentatives de suicides également -sinon plus, est-ce la paix sociale ?

      ou bien la victoire -temporaire, j’en suis sûr- de la classe dirigeante/dominante ?

      La question est posée s’est réglée précédemment concernant la situation de Russie en février/mars 1917. En 5 jours, sans propagande, soldats et ouvriers se sont mis d’accord, très facilement : le tsarisme n’était plus.

      Comment ce qui paraissait impensable au début de l’hiver, ou même 3 jours avant a-t-il pu ainsi passer dans la réalité ? et cela en l’absence du volontarisme des militants, volontarisme dont les militants de l’ARS sont loin d’être dépourvus.

      J’en viens à un problème central que j’aimerais réellement pouvoir discuter avec le ou les militants de l’ARS : le volontarisme peut-il remplacer la spontanéité révolutionnaire d’un mouvement de millions d’ouvriers et de soldats ?

      Le volontarisme est-il plus important que la discussion d’idées ?
      Le volontarisme est-il plus important que la compréhension de la situation ?
      Le volontarisme est-il plus important que de se forger un outil de compréhension du monde et de la situation ?
      Le volontarisme est-il plus important que la discussion philosophique nécessaire à forger cet outil ?

    • « cette organisation des prolétaires en classe, et donc en parti politique ».

      Ce sont les convergences politiques dans la classe ouvrière en lutte, pas entre groupes, qui feront avant tout naitre un parti communiste.

  • Combien de travailleurs, en France (par exemple) pensent que le prolétariat égyptien a fait tomber un morceau de la dictature ?

    Combien pensent que sans cette force décisive du salariat auto-organisé, rien n’aurait été possible ?

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