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La Chine ébranle le monde... ?

mercredi 16 novembre 2011, par Robert Paris

A lire sur la Chine

La Chine ébranle le monde... ? China shakes the world ?...

(article en anglais en fin de texte)

Loin de se contenter de préparer la seconde puissance mondiale à marcher de succès en succès vers la domination planétaire, la Chine se prépare à nous montrer ce que veut dire la plus belle crise capitaliste du monde doublée de la plus belle crise sociale, et peut-être même de la plus grande révolution prolétarienne... sans parler d’une confrontation armée en perspective que le déploiement américain dans la région ne fait qu’anticiper !!!

L’actualité en Chine est-elle seulement à la montée économique en flèche vers une domination mondiale ? Certes, les investissements étrangers en Chine ont atteint 105,74 milliards de dollars en 2010. Soit une hausse de 17,4 % sur 2009.

Mais la réalité est différente. Vague de fermetures d’entreprises dans la région de Wenzhou, révolte de masse dans le Guangdong, prémisses de la crise immobilière dans les grandes villes (secteur qui draine un cinquième des investissements), titres pourris dans les banques, baisse des exportations chinoises causée par la récession mondiale, ... le commerce extérieur chinois, crucial pour l’emploi et donc la stabilité sociale, est en train de souffrir. En octobre, les exportations ont connu leur plus faible croissance en deux ans, débouchant sur un excédent commercial de 17 milliards de dollars, soit moins que ce qu’avaient prédit l’ensemble des économistes sondés par l’agence Bloomberg. A destination de l’Europe, les exportations n’augmentent plus que de 7,5 % sur un an, une croissance en volume quasi nulle si l’on tient compte de la hausse des coûts chinois.

La banque centrale a publié mercredi un document annonçant des ajustements à sa politique monétaire "le moment venu" et avec "une ampleur appropriée". Un communiqué prudent qui laisse prévoir des ajustements légers et non des mesures fortes rompant avec la politique de ces derniers mois.
Pékin a pris depuis un an une série de mesures essentiellement monétaires pour combattre une inflation qui s’était accélérée à la suite de mesures de relance de l’économie destinées à enrayer les effets de la crise financière mondiale de 2008/2009.
Après avoir ouvert en grand les vannes du crédit en 2009 et début 2010, la banque centrale a relevé plusieurs fois les taux d’intérêt et les réserves obligatoires des banques afin de limiter la croissance de la masse monétaire, génératrice d’inflation.

Le système financier de la Chine est exposé aux mauvaises créances, au boom du crédit non régulé et à la chute des prix de l’immobilier, a mis en garde mardi le Fonds monétaire international. La très rapide croissance des prêts depuis la crise financière mondiale de 2008 a provoqué un endettement massif de nombreuses sociétés et des gouvernements locaux, qui pourraient devenir insolvables si la croissance continue à ralentir et les prix de l’immobilier à baisser, estime le Fonds. Ces prêts accordés par des entreprises et des particuliers à des taux souvent usuraires sont souvent la seule source de financement des PME, les banques étatiques prêtant en priorité aux grosses entreprises, elles aussi souvent publiques.

Les ventes d’automobiles toutes catégories confondues ont reculé de 1,1% au mois d’octobre en Chine à 1,52 million d’unités, soit la première baisse en cinq mois, a rapporté mercredi l’Association chinoise des constructeurs d’automobiles (CAAM). La baisse est due à une chute de 9,9% des ventes de véhicules commerciaux, qui s’effritent pour le sixième mois consécutif, a précisé l’association.

Emeutes au Guangdong

De violents affrontements ont opposé, samedi dernier, les forces de l’ordre à des villageois en colère contre la vente de terres dans le sud de la Chine, a indiqué la police. Des milliers de personnes armées de bâtons, de pierres et de cocktails Molotov ont participé aux heurts, qui auraient fait trois morts, selon le quotidien de Hong Kong, Oriental Daily News. La police de la préfecture de Zhongshan, dans la province du Guangdong (sud), a indiqué sur un compte Weibo, le Twitter chinois, que les habitants du village de Yilong avaient envahi un parc industriel où ils "ont cassé, pillé et brûlé".

La police a démenti qu’il y ait eu des victimes. Elle n’a pas précisé combien de personnes avaient été impliquées, mais a indiqué que, depuis le mois d’août, des villageois bloquaient le parc industriel au prétexte d’un contentieux foncier entre deux quartiers. Deux ateliers ont été incendiés, rapporte Oriental Daily News, selon lequel les habitants reprochent aux dirigeants locaux d’empocher le produit de la vente de terrains communaux. Quelque 3 000 policiers ont été déployés, affirme encore le journal.

A Guangdong, des milliers de petites usines ont mis la clé sous la porte ces dernières années. Des propriétaires d’usines protestent contre cette augmentation des salaires.

Selon Stanley Lau, le directeur adjoint de la Fédération des industries de Hong-Kong, 30% des usines de la région de Guangdong devrait réduire leur production ou fermer cette année.

Des émeutes avaient déjà eu lieu dans le Guangdong en juin 2011. voir ici

Extraits :

Cette irruption de violence n’est pas isolée, et dans les usines, les nombreux conflits du travail dégénèrent souvent. Rien que la semaine dernière, toujours dans le Guangdong, plusieurs centaines de migrants avaient manifesté devant le gouvernement central de la ville de Chaozhou.

Ils s’étaient rassemblés pour exprimer leur indignation après qu’un ouvrier qui réclamait des salaires impayés ait été grièvement blessé au couteau par les dirigeants de l’entreprise.

Des centaines de policiers avaient été mobilisés pour calmer les manifestants, qui avaient également dans leur colère détruit plusieurs véhicules. Neufs personnes avaient été arrêtées.

Ces derniers jours à Xintang, des internautes ont affirmé que les autorités avaient déployé des véhicules militaires, bien que cette information n’ait pas pu être confirmée.
Dans les usines, rien de nouveau

Les autorités doivent sortir les grands moyens pour calmer un malaise social profond chez les travailleurs migrants, qui s’était déjà exprimé il y a un an par une série de grèves et de manifestations.

Jeffrey Crothall, porte-parole de l’ONG China Labor Bulletin, basée à Hong Kong, explique :

« Le cas des deux vendeurs n’a été qu’une étincelle. Cela a servi à ces gens de prétexte pour exprimer leur frustration ».

Venus de campagnes pauvres pour travailler dans les bassins industriels du pays comme le Guangdong, les travailleurs migrants (les mingongs, « paysans-ouvriers ») sont les laissés pour compte par excellence du « miracle chinois ».

Et même si l’année dernière, ils avaient réussi à obtenir des augmentations de salaire et, dans certains cas, une relative amélioration de leurs conditions de travail, leur situation reste peu enviable.

Jeffrey Crothall précise :

« Ils ont des horaires de travail très lourds et souffrent de discriminations. Certes, grâce au manque de main d’oeuvre, les travailleurs ont gagné du pouvoir de négociation dans certains secteurs. Mais dans beaucoup d’endroits, ils sont encore très mal traités par leurs patrons, qui refusent souvent de les payer. Quant aux augmentations de salaires, de toutes façons leur effet a été largement amoindri par l’inflation ».

Rien de bien neuf, donc, dans l’usine du monde, mais il semble bien que le gouvernement ait de plus en plus de mal à contenir la colère de son peuple, malgré le fait que le budget alloué à la sécurité intérieure soit désormais supérieur à celui de la défense.

Pilier de la deuxième économie mondiale, le marché de l’immobilier chinois traverse une crise qui pourrait avoir des répercussions sur d’autres secteurs, et s’étendre au-delà des frontières chinoises.

Une enquête publiée cette semaine par le réseau Home Link China annonce la fermeture de 177 agences au mois d’octobre à Pékin suite à une chute du nombre de transaction, rapporte l’AFP.

Selon les chiffres officiels donnés vendredi par le Xinjing Bao (Nouvelles de Pékin), plus de 120.000 appartements sont restés invendus dans la capitale au mois d’octobre.

Après des tentatives de régulation du marché, hautement spéculatif, le gouvernement chinois semble aujourd’hui impuissant face à la situation, qui empire depuis la fin de la crise de 2008. « Les prix des logements, qui s’étaient envolés ces dernières années, devaient redevenir raisonnables… », a déclaré le Premier ministre Wen Jiabao cité par l’AFP.Un constat a été relevé a Yueqing, près de Wenzhou (est du pays), où l’un des promoteurs est allé jusqu’à offrir une BMW aux 150 premiers acquéreurs d’appartements, car les acheteurs préfèrent désormais attendre que la baisse se confirme, selon les rapports de l’agence.
Une crise qui risque de toucher les marchés mondiaux de matières premières

La dégringolade de l’immobilier chinois pourrait entraîner une crise dans d’autres secteurs ainsi que des marchés des matières premières. L’agence de notation Standard & Poor’s estime en outre que, les prix pourraient tomber en moyenne de 10% dans l’immobilier d’ici un an dans l’empire du Milieu. A l’échelle mondiale, « la demande pour l’acier, le béton ou l’aluminium seront affectées. »

D’après china info :

« L’économie chinoise va vers un atterrissage brutal...

La décision de la banque centrale chinoise de relever ses taux d’intérêt encore une fois au début de juillet 2011 a surpris de nombreux observateurs. La plupart avaient prédit que les mesures de politique anti-inflationniste du gouvernement marchaient et que la politique monétaire allait rapidement écarter le risque d’un ralentissement de la croissance économique chinoise. Les dernières données économiques montrent des problèmes de plus en plus graves pour la deuxième puissance économique mondiale. L’inflation a atteint le niveau le plus élevé en trois ans, 6,4 pour cent en Juin. Le Premier Ministre Wen Jiabao a exprimé le dilemme du gouvernement quand il dit : « Nous devons ralentir l’inflation, mais nous ne devons pas permettre des fluctuations de la croissance économique."
La déclaration a été faite juste que la Chine publie les derniers chiffres de croissance trimestriels, avec un PIB en voie de ralentissement, à 9,5 pour cent. C’était la cinquième baisse trimestrielle consécutive.
La Chine fait face la crise des "créances douteuses", à une baisse de la une croissance et au problème de la dette du gouvernement. La dette publique réelle est équivalente à 89 pour cent du PIB, pire que celle du Portugal. Un plan de sauvetage de la banque centrale est en cours de préparation, d’une valeur comprise entre 2-3 milliards de yuans (300-460.000.000.000dollars américains), en transférant une partie des dettes "toxiques" des administrations locales aux sociétés de gestion d’actifs (aussi appelés « mauvaises banques »). Pékin prévoit également de légaliser les obligations émises par le gouvernement à Pékin, sous un régime contrôlé (sous réserve de l’approbation du ministère des Finances), mais cela peut facilement sortir du cadre et créer de nouveaux maux de tête au pouvoir.
Dans la période 2007-2010, l’économie chinoise a contribué autant à la croissance du PIB mondial que les pays du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie et Canada) réunis. Il est le principal moteur des prix des produits de minerai de fer pour le soja, alimentant une forte croissance pour les exportateurs de matières premières comme l’Australie, le Brésil et l’Indonésie. Ainsi, les enjeux pour le capitalisme mondial sont très importants au cas où la Chine souffre d’un ralentissement ou d’un « atterrissage brutal ». Mais l’importante dépendance actuelle sur les investissements - et sur la dette - est intenable. Roubini « Dr Doom » dit qu’il y a une « probabilité significative » d’un atterrissage brutal en 2013.

Les troubles ouvriers en Chine font trembler le capitalisme mondial

Par John Chan

WSWS

29 juin 2011

L’éclatement de manifestations ouvrières à Zengcheng a envoyé un signal alarmant dans les cercles financiers mondiaux, soulignant à quel point l’économie mondiale dépend de la surexploitation de la classe ouvrière chinoise.

Le Financial Times et le Wall Street Journal ont tous deux publiés des articles inquiets sur la capacité de la police d’état chinoise à contenir des mouvements de masse de la classe ouvrière. Un éditorial du Financial Times spéculait sur le nombre et l’intensité des manifestations en Chine, puis déclarait : « l’impression que les manifestations locales puissent développer une cohérence nationale plus large est profondément inquiétante pour le Parti communiste chinois. »

Cette éventualité est tout aussi profondément inquiétante pour la bourgeoisie internationale. Même une explosion sociale localisée comme à Zengcheng – connue comme la « capitale du jean » — a eu des échos dans le monde entier. Cette ville de la périphérie de Guangzhou produit un tiers des jeans dans le monde, pour 60 marques internationales différentes. Zengcheng n’est qu’une des nombreuses "capitales" industrielles, chacune spécialisée dans un seul type de produit, majoritairement pour l’exportation.

Des troubles plus larges dans l’industrie chinoise auraient des conséquences pour les entreprises internationales, allant des exportateurs de machines allemands aux géants miniers d’Australie et du Brésil. General Motors produit actuellement plus de voitures et de camions en Chine qu’aux États-Unis et Walmart dépend de la Chine pour la plupart des biens de consommation courants qu’il vend. Les iPhones et iPads d’Apple sont produits dans d’énormes usines aux conditions de travail épouvantables gérées par Foxconn. Les sous-traitants appartenant à des étrangers emploient directement 16 millions de travailleurs chinois, et des millions d’autres sont employés dans le complexe réseau de fournisseurs locaux pour ces entreprises transnationales.

Les manifestations de colère des travailleurs migrants venant des zones rurales à Zengcheng ont été déclenchées par les mauvais traitements infligés à une femme enceinte par des agents de sécurité. Derrière cet incident, cependant, il y a des tensions sociales de plus en plus aiguës produites par la montée des prix de la nourriture, du logement et d’autres biens essentiels. Les augmentations de salaires obtenues par les travailleurs l’an dernier au cours d’une série de grèves qui avait débuté dans une usine Honda ont été complètement rattrapées par l’inflation.

La manifestation de Zengcheng a été suivie de blocages de la production. La semaine dernière, 2000 travailleurs de l’usine Citizen Watch à Dongguan, appartenant à des Japonais, ont cessé le travail plusieurs jours durant pour protester contre les journées de travail trop longues et les salaires trop bas. Cette semaine, 4000 travailleurs d’une usine de sacs à main de luxe appartenant à des Sud-coréens à Guangzhou ont fait grève pour obtenir de meilleurs salaires et la fin des mauvais traitements de la part de la direction.

En réaction à la manifestation de Zengcheng, un éditorial du Global Times, journal d’état, a tenté tout son possible pour nier le fait que la Chine est exposée aux mêmes convulsions révolutionnaires qui secouent le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. « Beaucoup de gens peuvent avoir des récriminations et des espoirs spécifiques, mais ils n’ont aucun intérêt à rompre l’ordre social existant et à renverser l’ordre social stable existant, » déclarait-il. « La Chine n’est pas une nation où la colère populaire cherche collectivement à renverser l’ordre existant. Il est temps de démentir ce mensonge grossier. »

En fait, le régime du Parti communiste chinois (PCC) est toujours hanté par les troubles de mai-juin 1989 lorsque des millions de travailleurs ont rejoint les étudiants à Pékin et dans d’autres villes pour exiger des niveaux de vie décents, des droits démocratiques et une fin à la corruption, pour se voir brutalement réprimer.

Aucune des contradictions sociales qui ont mené à cette explosion n’a été résolue. Au contraire, la croissance vertigineuse du capitalisme chinois au cours des deux décennies passées a produit un fossé social encore plus profond entre les riches et les pauvres. Le nombre de travailleurs urbains est passé de 120 millions en 1978 à plus de 500 millions aujourd’hui, y compris 210 millions de travailleurs immigrés des zones rurales. Le nombre de milliardaires en dollars en Chine a bondi de zéro en 2002 à 189 cette année – le groupe le plus important en dehors des États-Unis.

Dans un sondage en ligne organisé en mars, le Global Times a constaté que 94 pour cent des interrogés se considéraient comme « marginalisés » par l’ordre social actuel. Très représentatif de ceux qui ont répondu "oui", cette déclaration d’une personne disant que la Chine est « un paradis pour les riches, alors que les pauvres doivent lutter durement pour des emplois, des logements et pour survivre. » D’une manière ou d’une autre, ce mécontentement social en Chine trouvera tôt ou tard son expression dans un mouvement de masse contre le régime stalinien de Pékin.

En Europe et aux États-Unis, qui ont renfloués leurs banques et leurs grandes entreprises, les gouvernements imposent maintenant, sous la forme de mesures d’austérité drastiques, les dettes énormes qu’ils ont contractées. Terrifié à l’idée de la montée du chômage et du mécontentement, le régime chinois a réagi à la crise financière mondiale en donnant des aides massives et en ouvrant les vannes du crédit pour maintenir la croissance de l’économie à un rythme frénétique. Ces politiques n’ont jamais été soutenables à long terme. Pékin tente déjà de freiner les emprunts, ce qui va inévitablement entraîner un ralentissement de l’économie, une montée du chômage et des troubles plus larges.

S’il y a une leçon à retenir des manifestations au Moyen-Orient, en Europe et aux États-Unis pour les travailleurs chinois, c’est qu’aucune pression aussi élevée soit-elle ne suffira à forcer le régime de Pékin à faire des changements fondamentaux.

Les travailleurs chinois sont bien conscients que les syndicats dirigés par l’Etat fonctionnent comme des agents de police du régime. Cependant, ils devraient également refuser la perspective avancée par des gens comme Han Dongfang, fondateur du China Labour Bulletin, qui propose que les travailleurs défendent leurs droits en formant des syndicats indépendants "dépolitisés". Il se sert se sa réputation de meneur ouvrier lors des manifestations de 1989 pour duper la classe ouvrière et lui faire croire que les grèves et les manifestations pourront faire pression sur le gouvernement jusqu’à ce qu’il fasse des concessions.

Han a récemment appelé Pékin à instaurer un système dans lequel les demandes des travailleurs pourraient être résolues par « des négociations pacifiques, paritaires et constructives avec la direction. » Il poursuivait : « Si les travailleurs peuvent réaliser leurs objectifs par des négociations collectives pacifiques, à long terme il y aura moins de grèves, les travailleurs seront mieux payés et les relations de travail seront largement améliorées. » En réalité, Han offre ses services pour assister à paralyser tout mouvement indépendant des travailleurs grâce aux « négociations collectives, » même si le régime renforce ses mesures d’Etat policier.

China’s economy : Heading for a ‘hard landing’ ?

Wednesday, 13 July 2011.

Premier Wen’s boast last month that inflation is “under control” looks premature

Vincent Kolo, chinaworker.info

The central bank’s decision to raise interest rates again in early July caught many observers unaware. Most had predicted that the government’s anti-inflationary measures were working and that monetary policy would therefore ease soon to head off the risk of a sharp slowdown in economic growth. The latest economic data shows the problems are becoming more serious for the world’s second largest economy. Inflation hit a three-year-high of 6.4 percent in June. Premier Wen Jiabao expressed the government’s dilemma when he said, “We must slow down inflation, but we must not allow big fluctuation in economic growth.”

The statement was made just before China released it latest quarterly growth figures, with GDP slowing to 9.5 percent in Q2 2011. This was the fifth consecutive quarterly decline.

China faces a growing ‘bad loans’ crisis and government debt problem. Real government debt is equivalent to 89 percent of GDP, worse than Portugal’s. A de facto bank bailout is being prepared, worth between 2-3 trillion yuan (US$300-460 billion), by transferring some ‘toxic’ local government debt to asset management companies (so called ‘bad banks’). Beijing also plans to legalise local government-issued bonds for the first time, under a ‘limited’ scheme (subject to Finance Ministry approval), but this can easily get out of hand and create new headaches further down the road.

In the period 2007-10, China’s economy contributed as much to global GDP growth as the G7 countries (US, Japan, Germany, France, Britain, Italy and Canada) combined. It is the main driver of commodity prices from iron ore to soybeans, powering strong growth for commodity exporters such as Australia, Brazil and Indonesia. So, the stakes for global capitalism are very high should China suffer a slowdown or ‘hard landing’. But the current high dependence on investments – and debt – is unsustainable. ‘Dr Doom’ Roubini says there is a “meaningful probability” of a hard landing by 2013.

The Chinese economy is suffering an inflationary blowout following the massive debt-driven stimulus programme of 2008-10. The June inflation rate of 6.4 percent significantly breaches the government target of 4 percent for the whole year. Inflation is still accelerating despite a raft of tightening measures, credit curbs, and five interest rate hikes since last October. Official statistics significantly understate the real level of inflation ; some economists say it is double. Even official figures put food inflation at 14.4 percent, and this has the most direct impact on workers, farmers and the poor. Food accounts for 40 percent of average household consumption in China (a much bigger proportion for poor households), compared to around 10 percent in advanced capitalist countries.

The effect of inflation and sky-high house prices has led to falling consumer spending – the opposite of what the government says it is out to achieve. “Household spending is now growing at the slowest rate in nearly seven years,” reported China Daily, on May 31. The sale of household appliances fell 9 percent in the first 5 months of 2011, furniture sales dropped 10 percent, and vehicle sales are down 25 percent.

Just weeks ago, Premier Wen stated in a widely quoted Financial Times article that inflation was “under control”. This is clearly not the case. The central bank raised interest rates again (0.25%) in July and more rate increases will follow if inflation remains over 6 percent. This is a big dilemma for the government as the economy is slowing. Import growth has slowed – a clear sign of slower factory demand. Factory orders stalled (zero growth) in June and export markets are weakening. Private companies, which employ 90% of China’s workforce, increasingly complain about the credit restrictions, which force them to tap the shadow banking system where loans are more costly. In Zhejiang and Guangdong, interest rates in the ‘underground’ financial market are currently around 80-100% per year. The banks, whose loans are subject to government quotas, only account for half of total loans this year, which raises new problems : 1) Credit curbs are being bypassed. 2) Riskier loans are being cooked up in the shadow banking sector.

The government blames the US ‘quantitative easing’ as the root cause of China’s inflation, but this is only partly true. The unprecedented expansion of liquidity (money supply) as a corollary of the stimulus measures is the main driver of inflation in China. Broad money supply increased 4½ times 2001-10, growing 20 percent a year i.e. twice as fast as GDP. This rose to 30 percent a year during the stimulus period.

Most of the excess liquidity poured into property, the most profitable sector, and the economy is now largely real estate driven. 70% of China’s steel (i.e. 35% of the world’s steel) goes to construction in China. Australia, with its exports of coking coal and iron ore to feed China’s steel furnaces, would be devastated by a housing slump in China. Brazil, Chile, and other commodity exporters, ditto. Beijing’s measures against inflation, a political as well as economic imperative, risk bursting the speculative bubbles (housing, commodities, local government investments) and triggering a severe recession. Many economists characterise a Chinese ‘hard landing’ as sub-7% annual growth.

A study by two professors at National University of Singapore (August 2010) shows how China’s state-owned enterprises (SOEs) used the stimulus package/easy credit, to engage in property speculation on a massive scale : “They did not invest in their core business because a recession was ongoing. Neither could they invest in the two most profitable industries in China – mining and telecommunication – as there were already state-designated players in them. The third most profitable industry is real estate… this is a wide-open industry with few entry barriers. By 2009, there were 94 centrally-controlled SOEs [of 142 in total] who owned or controlled real estate developers despite the Chinese government guideline being 16… In Beijing, the centrally-controlled SOEs consistently overbid others. If the centrally-controlled SOEs did not bid differently from other buyers, land prices would be more than 15% lower in 2009.”

House prices are a crushing burden for workers and middle-class Chinese, with 85% unable to buy even the cheapest property. But how to wean the economy off its dependence on the real estate market ? SOE profits, like much else, have been inflated by property gains. Local governments, which have racked up massive debts, rely on land sales as their single biggest source of revenue.

The local government debt crisis is extremely serious. It is “the economy’s weakest link” according to Credit Suisse. During the stimulus period, local governments stood for most new spending. From almost none before the stimulus measures, around 10,000 ‘off balance sheet’ investment companies were set up to tap bank credit, because local governments are banned by law from incurring debt.

No one is exactly sure how much debt these locally-controlled entities have taken on, but the highest reported figure of 14 trillion yuan (US$2,165bn) exceeds one-third of China’s GDP. A joint IMF-China government study shows that only 9% of local government loans in this period were connected to the stimulus measures. There was little supervision and a lot of funds have gone into ‘sub prime’ projects.

70% of loans to these investment companies are at county-level, where government finances are shaky – some cannot even pay wages to their staff. Beijing’s monetary tightening and higher interest rates are squeezing these governments. Falling land sales puts them in a financial “scissors” – higher debt repayments, lower revenue. As the National Audit Office warns : “Some local governments can only pay their debts by taking on more debts.”

In June, we saw the first two cases of local government-linked investment companies defaulting on their loans. This is just the beginning. In Yunnan, a very poor province, a road building company defaulted on 100 billion yuan of debt (US$15.4 billion) – no small sum ! Initially, the provincial government refused to do anything, saying it was a matter between the local government and the banks. Beijing intervened and brokered a deal. The outcome is a postponement – similar to Greece, Ireland, Portugal – not a solution.

The government’s tightening measures for the property sector, mostly aimed at first-tier cities such as Beijing and Shanghai, have only driven the speculators into second- and third-tier cities, with the result that prices here are rising sharply. Capitalist economists are still mostly sanguine about the threat of a burst property bubble in China, saying it won’t impact banks in the same way as in the US and Europe. The structure of mortgages to homeowners is different (the share of ‘own capital’ is higher in China). Also, “Greece has German bankers, and China has Chinese bankers, that’s the difference,” in the words of economist Victor Shih.

But the Chinese banking system is under severe strain following its unprecedented post-2008 lending binge. This reality is finally registering with international capitalism. Temasek, Singapore’s sovereign wealth fund, recently sold down its stake in key Chinese banks, and so did China’s state-managed social security fund. Moody’s Investor Services reported last week that the overall bad-debt ratios at China’s banks could rise to 18 percent, from 1 percent today. Fitch, another credit rating agency, issued a starker warning, that bad-debt ratios could reach 30 percent of banks’ portfolios.

A collapse in home values will ruin millions of middle-class Chinese, causing political instability and wrecking hopes of higher consumer spending, even if the impact on banks from falling house prices is not as direct as in Western countries.

The banks can continue – under central government orders – to ‘roll over’ bad loans to local governments, but this is a recipe for a Japanese scenario – “a crash in slow motion”. Similarly, new stimulus ‘steroids’ – highly probable in the face of a new downturn – offer diminishing returns amid so much overcapacity and overinvestment. And it is not certain Beijing will be able to repeat its stimulus measures of 2008 on the same scale, given the high levels of indebtedness at local government level and the drain on the banking system this means. These factors point to a new period of slower growth, if not outright recession, and ‘Japanisation’ of China’s economy with serious ramifications for world capitalism.

Messages

  • Les ouvriers de deux usines chinoises fabriquant des jouets pour l’américain Mattel travaillent dans des conditions dangereuses, dégradantes et non conformes aux lois chinoises. Ce constat vient d’un rapport publié jeudi par deux organisations non gouvernementales.

    il s’agit des entreprises Jida Toy Co. Ltd à Shenzhen, dans le sud, et de Dongguan Grand Plastic Cement Co. "A l’usine Jida, les ouvriers travaillent 11 heures par jour jusqu’à 30 jours d’affilée, dans des conditions dangereuses et avec seulement un contrat vague dont ils n’obtiennent jamais de copie", indiquent China Labor Watch, basé à Hong Kong, et l’ONG française Peuples solidaires.

    Les ouvriers sont "souvent en contact avec des produits chimiques dangereux" mais ne portent pas les gants et les masques de protection qui leur sont fournis parce qu’il fait trop chaud, poursuivent les deux ONG.

    Le rapport est fondé sur plusieurs dizaines d’entretiens avec des salariés des deux sous-traitants de Mattel. Un responsable de Jida a confirmé à l’AFP une partie des accusations contenues dans le rapport, estimant cependant que ce rapport visait à "discréditer" sa société.
    Salaires très bas

    Dans l’usine de Dongguan (ville voisine de Shenzhen), "les salaires sont maintenus à des niveaux extrêmement bas à cause de quotas de production impossibles à remplir", d’après le document. Celui-ci précise que 500 ouvriers ayant récemment tenté de s’organiser pour améliorer les conditions de travail ont été licenciés.

    Chez Dongguan Grand Plastic Cement Co., qui emploie 60% de femmes, ces dernières sont d’autre part "continuellement victimes de harcèlement physique et verbal de la part de leurs collègues masculins"

  • Protests and Clashes Are Seen in Chongqing

    Voir ici un journal TV

    Thousands of Chinese protesters clashed with police and uniformed security forces wielding batons in an area of Chongqing on Wednesday, according to news reports and images posted by activists.

    The clashes in Chongqing, a fast-growing urban center, broke out after crowds gathered to protest economic issues in the Wansheng district of the sprawling municipality, just south of the main city of Chongqing and the epicenter of a widening political scandal that has shaken China.

  • Voir ici la chaine chinoise ntdtv relatant la révolte débutée le mardi 10 avril.

  • Ce matin l’ensemble de l’Asie est dans le rouge. Au Japon, on souffre un peu de ce qui se passe en Europe ou de ce qui pourrait se passer en Europe, mais par contre c’est en Chine que c’est le bain de sang ce matin. Alors que l’indice chinois est en baisse de près de 3%, on entend parler de nouvelles régulations sur l’immobilier, du fait que la Chine pourrait resserrer la ceinture au niveau des taux d’intérêt, mais c’est surtout une histoire de prêts aux gouvernements locaux mis en place par les grandes banques, qui ensuite sont transformés en produits de gestion pour le « wealth management » de la clientèle privée. On peut dire que les Chinois sont peut-être un pays communiste, mais fondamentalement ils ont très vite appris de leurs homologues occidentaux. Aujourd’hui, il y aurait près de 467 milliards de dollars de ces produits qui se baladeraient dans les comptes des clients. Il y a des doutes qui planent et c’est surtout les banques secondaires qui sont en train de se faire défoncer ce matin.

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