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Qui dessinera 2012 ? C’est le prolétariat ou la bourgeoisie !

mardi 20 décembre 2011, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Qui dessinera 2012 ? C’est le prolétariat ou la bourgeoisie !

Chacun y va de ses vœux en cette période de fêtes. Mais que souhaitons-nous ? La sauvegarde de nos vies, de nos emplois, de nos logements, de nos familles ! Et la classe dirigeante est prête à jeter tout cela dans le tonneau des Danaïdes de la spéculation sans fin… Jamais il n’y a eu une telle opposition entre nos intérêts de travailleurs et ceux de l’infime minorité de capitalistes. Mais, quels que soient les sacrifices qu’ils parviendront à nous imposer, ils ne sauveront pas leur système. La classe exploiteuse peut parvenir, en développant une société de plus en plus dure et violente, à se maintenir au pouvoir, mais elle est incapable de faire renaitre une société capitaliste prospère et investisseuse. Car celle-ci est arrivée à ses limites et ne peut que s’effondrer.

Ce n’est pas seulement la Grèce, ce n’est seulement pas le Portugal, ce n’est pas seulement l’euro, ce n’est pas seulement l’Europe qui est en faillite…

C’est le système capitaliste et son principe, l’investissement productif privé, lui- même qui ont perdu toute capacité de fonctionner. Et personne ne pourra jamais le soigner, pas plus qu’on ne peut réparer un ressort cassé… A l’avenir et pendant quelques années, des pouvoirs bourgeois pourront se maintenir par la violence, et surtout en imposant des guerres entre eux, mais jamais ils ne feront renaitre l’ancien monde à jamais révolu… Plus vite nous, travailleurs, nous en convaincrons et plus vite nous compterons sur nous-mêmes pour bâtir un autre avenir que les horreurs que celui-ci nous prépare.

Petit à petit, la vérité vient à la surface et balaie les anciens mensonges officiels pour faire place à de nouveaux mensonges. On reconnait progressivement l’étendue de l’effondrement. Mais chaque vérité qui ressort ne sert qu’à construire un nouveau mur de mensonges que sont les fameux plans de sauvetage visant à aliéner les travailleurs et les milieux populaires.

L’Europe finance le Portugal, reconnue en défaut, après avoir financé la Grèce avant qu’elle ne soit elle-même reconnue en faillite. La BCE reconnait que les banques européennes vont être bientôt sujettes à des faillites en série. Mais tout cela n’est rien. La crise de l’Europe ne serait rien si le système mondial lui-même n’était pas complètement grippé depuis 2007-2008, si les USA eux-mêmes n’avaient du plomb dans l’aile. Et depuis, il n’a montré aucun signe permettant de croire qu’il allait repartir. Le cœur même du système ne fonctionne plus : l’investissement privé de capitaux dans la production et le commerce. Partout, les capitalistes désinvestissent massivement. Les efforts immenses des Etats se montant à des milliers de milliards d’euros dans le monde entier n’ont servi à rien qu’à couler financièrement les Etats et les banques centrales. Rien n’y fait : personne ne fera revivre un système qui est mort. Tout le monde ne fait que gagner du temps pour préparer les opinions à ce qui va suivre, pour éviter que la révolution sociale ne soit une vague mondiale qui emporte le pouvoir des classes dirigeantes bourgeoises.

N’en déplaise aux réformistes de tous poils, il n’y aura pas de capitalisme bis. N’en déplaise aux décroissants, le capitalisme ne peut fonctionner sans expansion permanente. N’en déplaise aux réformistes, le capitalisme a plus que jamais besoin de sa sphère financière et spéculative qu’il a lui-même développée parce que cela lui était indispensable face à la limitation de ses capacités d’accumulation dans la seule sphère productive et commerciale. N’en déplaise aux capitalistes et à leurs défenseurs des gouvernements, le capitalisme n’a plus d’avenir et l’humanité n’en aura un que si elle se convainc, le plus vite possible, de préparer une autre société.

Nous ne sommes pas dans une simple crise faisant partie des cycles dynamiques du capitalisme intercalant successivement expansion et récession. Nous sommes dans une interruption globale du système. Ce n’est pas une simple crise, une récession, un recul momentané. Il s’agit d’un véritable choc dans un mur, un grippage global du système, seulement partiellement camouflé par l’intervention massive des capitaux d’Etat. Le capitalisme ayant atteint ses limites d’accumulation productive a usé jusqu’à la corde de tous les expédients pour conserver une accumulation fictive, celle de la spéculation. Mais, même dans ce domaine, il y a une limite. Rien n’y personne n’y pourra rien :aucun plan ne sauvera le système, ni des plans mondialistes ni des plans altermondialistes, ni des plans anti-mondialistes, c’est-à-dire protectionnistes et nationalistes…

Tous ces plans n’ont que des visées politiques et sociales : tromper les opprimés et leur faire prendre leurs frères pour des ennemis et leurs ennemis pour des frères…

Ce qui est visé par les gouvernants n’est nullement de « lutter contre la crise », de lutter pour l’emploi, de lutter pour l’intérêt national. Non ! Le but des politiques gouvernementales, quel que soit le parti de gouvernement qui le propose, est de détourner la colère des masses, de l’empêcher de prendre le tour d’une lutte des opprimés s’organisant eux-mêmes pour leurs propres objectifs sociaux et politiques.

Et d’abord, il s’agit d’opposer les ouvriers et la petite bourgeoisie ou la frange la plus aisée des travailleurs. On a vu comment on discrédite les cheminots… y compris dans la classe ouvrière ! Il y a un monde entre l’image des cheminots en 1995 et celle aujourd’hui. Des grèves apparaissant comme corporatistes, le discrédit causé par l’inefficacité des centrales, la gestion des grands CE, tout cela est utilisé par la bourgeoisie pour discréditer notre classe.

Il s’agit d’opposer les jeunes et les vieux.

Il s’agit d’opposer les Français et les étrangers, les immigrés, les Musulmans.

Les voilà les vrais plans de la bourgeoisie : que la colère des plus démunis les retourne contre d’autres opprimés.

Le blabla des Sarkozy, des Hollande et des Le Pen ne mène à rien d’autre.

Les stratégies corporatistes des centrales syndicales nous plongent dans le même piège.

Seule l’organisation des travailleurs en comités de lutte discutant des objectifs de la classe capitaliste, opposant une politique prolétarienne à la politique bourgeoise, gagnant à elle les classes moyennes, permettra de développer une véritable perspective pour les travailleurs et cette perspective sera nécessairement mondiale….

Ou bien le pouvoir restera à la bourgeoisie qu dictera un esclavage de plus en plus lourd, ou bien les travailleurs décideront de donner un autre sens à la société humaine, plus solidaire, plus destiné à satisfaire les besoins matériels et moraux des êtres humains et refusant le diktat de quelques possesseurs de capitaux.

Alors que sera 2012 ? Décidons le nous-mêmes !

Messages

  • Bonjour ,

    Voici ce que j’ai rédigé sur la rétrospective de l’année 2011 :

    L’année 2011 n’aura pas été c’est sûr une année marquée par une seule tonalité. Nous avons assisté avec faste aux départs des chefs d’Etat africains qui se croyaient providentiels en s’accrochant au pouvoir telles des abeilles à leurs ruches. Année d’épuration de l’Afrique de ses régimes dictatoriaux pour certains, d’autres au contraire se demandent si l’Afrique est réellement indépendante, libre de prendre des décisions qui s’imposent de surcroît sur sa politique. En tout état de cause, l’année 2011 reste celle animée par de vives polémiques. D’aucuns s’interrogent très vivement sur la portée de l’indépendance de l’Afrique vis-à-vis du condominium dont elle fait objet.
    Parmi les ingérences en Afrique, l’on ne peut s’empêcher de noter celle qui balaya des chemins Laurent Gbagbo à travers laquelle ingérence l’on a vu les forces Licornes en action. Puis celle qui a suscité de vives polémiques, la mise mort du ’’Roi des Rois’’, le Colonel Kadhafi.
    La problématique qui reste toujours suspendue consiste à se demander si les forces de l’OTAN ont intervenu pour respecter les droits de l’homme (notons qu’il y avait déficit de liberté en Libye) ou tout simplement ce fut une recherche d’intérêt.

    • Merci de ton commentaire qui est toujours aussi bienvenu. Certes l’impérialisme peut faire tomber des dictatures, mais pas LA dictature des classes dirigeantes. Seul le peuple travailleur peut en finir avec cette dictature-là... Mais, pour cela, il faut qu’il s’organise par lui-même en comités de travailleurs, de femmes, de jeunes et qu’il ne s’arrête pas avant d’en avoir fini avec tout l’Etat bourgeois, son armée, sa police, sa justice et avant d’avoir mis en place son propre pouvoir. Là, on verra du changement !!!

  • La situation de l’école malienne constitue visiblement une équation à plusieurs inconnues et un problème dont la solution tarde à se dessiner. Ce malgré les différents remèdes administrés. Les convulsions à répétition de l’école n’émeuvent plus personne, hélas !

    « Beaucoup de choses ont été faites mais ce qui reste à faire demeure encore plus important. Ce n’est pas l’école qui est malade mais l’école publique, notre école. Il fut un moment où les enseignants disaient que ce sont les élèves qui refusent d’aller à l’école, maintenant ce sont certains enseignants qui refusent d’aller à l’école. Le problème que nous avons avec eux, c’est leurs primes de logement qui s’élèvent à plus de 37 milliards par an, d’où allons-nous sortir cet argent ? ». Ces propos sont du président de la République. Profitant des assises de la jeunesse dont il présidait l’ouverture, ATT n’a pas manqué de dire quelques mots sur l’école, pour traduire tout ce son désarroi.

    Cette sortie de ATT faisait suite à celle du Premier ministre Modibo Sidibé. Lors de la rencontre interministérielle concernant les recommandations du Forum sur l’éducation, Modibo Sidibé avait profité de l’occasion pour cas du blocage des notes par les enseignants et de leurs revendications financières que l’Etat ne peut satisfaire en l’état actuel de nos finances et de nos moyens. « Nous avons appliqué certaines recommandations du Forum et il avait été dit que la rétention des notes ne devait pas avoir cours », avait-il lancé sur un ton à la limite pathétique.

    Mais les deux chefs de l’Exécutif ne sont pas les seuls à se morfondre. Il y a également le ministre de l’Education nationale qui traîne son incompréhension de forum en rencontre, allant jusqu’à vouloir que les parents d’élèves prennent leurs responsabilités. Il n’a pas sauté le pas ouvertement mais il aimerait bien que ce soient les parents d’élèves qui montent à l’assaut de la forteresse des enseignants.
    « L’école malienne n’est pas malade, c’est l’école publique qui est malade » a déclaré sentencieusement le président de la République. Les observateurs l’ont bien compris : outre le désarroi que cette déclaration traduit, elle devait servir de cache-misère. Parce que la vérité c’est que l’école malienne est bien malade. Dans tous ses segments. Qu’elle soit publique ou privée. Le débat a été fait au cours de forum en tout genre. Et visiblement il est loin d’être épuisé.

    Pour ce qui est du comportement des enseignants, il faut avouer qu’il est bien incompréhensible. La meilleure façon de refuser le débat, c’est d’adopter des positions de surenchères. Or les prétentions financières des enseignants sous la forme de primes de logements ne sont ni plus ni moins que de la surenchère. L’Etat malien n’a pas encore découvert le pétrole. Et encore qu’il y a d’autres urgences que d’assurer 37 milliards par an pour loger les enseignants. L’Etat malien vit certainement au dessus de ses moyens ; l’Etat malien gaspille tous les jours nos maigres ressources. Mais l’Etat malien ne peut pas donner 37 milliards comme primes pour les enseignants. Dans le cadre d’une négociation constructive, on pourrait imaginer des solutions qui consisteraient à étudier sous un œil bienveillant les dossiers des enseignants dans le cadre des logements sociaux ou à leur attribuer des terrains à usages d’habitation qu’ils mettraient en valeur grâce à des emprunts auprès des banques, emprunts garantis par l’Etat. Quand on veut négocier, il y a moyen de trouver des solutions. Mais l’Etat ne peut pas débourser tous les ans 37 milliards pour leurs primes de logement.

    C’est le fonds qui manque le moins

    Coincé dans sa logique que c’est l’argent qui résout les problèmes, alors même qu’il n’en a pas, le gouvernement a revu à la baisse le montant des enseignants en proposant 3,5 milliards dont 1,7 milliard immédiatement disponible si l’on en croit les déclarations du Premier ministre Modibo Sidibé. Non seulement ce pactole a été refusé par les enseignants d’un revers de main dédaigneux, mais il fait perdre la face du gouvernement face aux magistrats à qui on avait demandé de ne pas élever la voix pour réclamer leur 900 millions pour ne pas éveiller les soupçons des enseignants. Visiblement c’est complètement raté. Le fond du problème c’est qu’il n’y a pas d’argent. Les préoccupations de logement des enseignants ne sont pas les seules qui entravent la bonne marche de l’école. Il y’en a de plus nombreuses et qui ont recensées dans toute leur acuité lors du Forum sur l’éducation.
    Malheureusement, nombre d’entre elles resteront dans les tiroirs parce qu’il n’y pas d’argent. Et la crise financière ayant bon... « Si certaines des recommandations du Forum peuvent être appliquées immédiatement, d’autres par contre doivent être soutenues préalablement par des études qui proposeront des alternatives de solutions en explicitant leurs avantages et inconvénients. Les résultats de ces études doivent aboutir à la mise en œuvre de projets de reforme entre les partenaires de l’école. Pour l’instant, l’axe relatif au financement du système Educatif ne comporte pas de mesures immédiates. La mise en œuvre des recommandations issues du Forum National sur l’Education intervient dans un contexte difficile marqué par la crise financière et économique ». Voilà ce que déclare le groupe de travail chargé du plan d’action sur les recommandations du Forum. Les enseignants feraient mieux de l’impliquer dans l’amélioration globale des conditions de l’école. Sûr que si les conditions de l’école s’améliorent, si l’environnement scolaire enregistre des avancées notables, leur situation suivra. A trop vouloir s’accrocher à des problèmes qu’ils savent insolubles pour le moment, ils risquent de plonger l’école définitivement dans la rubrique des faits divers. Pire, ils pourraient donner raison à ceux nombreux du reste, qui estiment qu’il y a une sorte d’indigence morale qui frappe une partie du corps enseignants.

    Nous vous proposons les mesures identifiées comme étant immédiatement réalisables. Sans bourse déliée. C’est ce que croit le groupe de travail tout ça montre à quel point les gouvernants s’enfichent de la cause des exploités ! vraiment la situation est déplorable _chers lecteurs quelle solution préconisez-vous qui peut -être une porte de sortie pour nous les étudiants de la classe exploitée ?
    faut il compter sur le gouvernement pour nour sortir de pétrin ?

    à quand la fin de cette situation qui n’a que trop durée ?

    le gouvernement accorde t-il d’importance à notre cause ?

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