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Le bulletin de La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Tenon

jeudi 19 janvier 2012, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx

Hopital Tenon

Editorial - A la nouvelle année, on n’offre pas des fleurs fanées !

Tous nos meilleurs vœux de nouvelle année ! Qu’elle soit véritablement nouvelle ! Avec des solutions radicalement différentes pour ne pas retomber sans cesse dans les mêmes ornières. Assez de replâtrage des murs pourris de l’ancienne société, et de ravalement de façade pendant que les fondations du système se dérobent ! Place à un nouveau monde !

Inutile de compter sur les vieilles badernes pour parcourir des grands trajets.

S’il s’agit de changer le monde, on ne le fera pas à l’aide de ceux qui ne vivent qu’à l’aune de la vieille société. On ne peut pas mesurer la situation actuelle à laquelle l’humanité est confrontée à l’aide des discours politiciens du pré carré français et de leurs ambitions électorales. Ce n’est pas eux qui reconnaîtront que le ressort de la société capitaliste est cassé, puisqu’ils ne proposent que de le rafistoler.

On ne demande pas aux vieux menteurs professionnels de nous dire la vérité.

Même seulement pour savoir ce qui arrive à la société capitaliste, il importe de ne pas compter sur les autorités de celle-ci. Ce n’est pas au capitaliste de nous dire pourquoi le capitalisme se meurt. Ce n’est pas au banquier, même complètement en faillite, de nous donner des conseils pour se passer de lui. Ce n’est pas aux hommes politiques de la bourgeoisie de donner des solutions pour ne pas couler avec la bourgeoisie mondiale.

On n’entrave pas un torrent en mettant sur son chemin de vieilles serpillières !

On ne résoudra pas les problèmes de la catastrophe économique mondiale à l’aune des vieilles méthodes nationales du protectionnisme national. Inutile de nous prêcher la réindustrialisation de la France quand l’industrie mondiale ne trouve pas de débouchés. Inutile de parler d’austérité quand les Etats déversent des sommes folles pour sauver le système. Inutile de discuter des monnaies quand on ne fait que spéculer avec toutes les monnaies du monde au lieu de développer le bien-être des hommes. Assez de nous présenter les frontières du pays comme un barbelé destiné à nous préserver d’un ouragan qui vient ! C’est avec les autres victimes du capitalisme par delà les frontières que nous devons nous entendre pour battre nos vrais adversaires. Nos amis ne sont pas les banquiers, les patrons et les exploiteurs nationaux et nos ennemis ne sont pas les travailleurs du monde.

On ne soigne pas une épidémie en mettant des oignons dans les chaussettes.

Finis les petits jeux consistant à dépenser les milliards des impôts pour sauver les banques. Finie la cavalerie des dettes privées des trusts, des dettes bancaires, des dettes des institutions centrales et des dettes publiques pour se couvrir mutuellement. Finies les méthodes présentant des sacrifices petits et grands comme un moyen de remplir le tonneau des Danaïdes des trous financiers de la planète. Si le grand capital privé ne croit plus au système capitaliste au point qu’il n’est plus capable d’investir dans la production et le commerce, s’il coule lui-même le monde capitaliste, ce n’est pas nous qui pouvons, quels que soient nos sacrifices, redonner vie au cadavre !

Quand on veut changer de vie, on ne change pas seulement de robe de chambre !

Changer de solutions, ce n’est pas changer de majorité, de président : c’est changer la classe qui détient le pouvoir politique et économique. La classe capitaliste s’est complètement usée à l’exercice du pouvoir. C’est elle-même qui nous indique qu’elle n’a aucune confiance en elle pour l’avenir. Les banquiers ne veulent pas se confier aux banquiers. Les investisseurs privés ne veulent pas investir. Les possesseurs de capitaux ne croient pas à l’investissement productif. Ils ne sont pas brusquement devenus fous. C’est le système qui a atteint ses limites. Il ne fait que faire durer, par des moyens artificiels et extraordinaires des Etats et des institutions financières, ce capitalisme sous perfusion qui n’a aucun avenir.

Ce n’est pas sur le cancer qu’il faut compter pour nous soigner de la grippe.

Les solutions de la classe dirigeante face à la chute de l’économie capitaliste, on les connaît. Elles portent la guerre, la misère, le chômage, la répression des forces de police et d’armée, la dictature, le fascisme, les multiples formes de la violence sociale aux quatre coins de la planète. Ce n’est pas aux forces de défense de nos adversaires que l’on doit confier notre propre sécurité. Assez de tous les défenseurs des Etats en place. Ce n’est jamais nos intérêts que ces Etats ont défendu et aujourd’hui moins que jamais... Finissons-en avec l’Etat de la bourgeoisie ou c’est lui qui nous règlera notre compte à la manière dont l’Etat de la bourgeoisie allemande a réglé celui des peuples dans la dernière crise mondiale...


Baratin

La direction de Saint-Antoine essaie de faire circuler le bruit selon lequel 16 personnes de la Pneumo seraient ok pour aller à Tenon. C’est pour démoraliser ceux qui luttent ou c’est la méthode Coué ? En tout cas, il ne suffit pas travestir la réalité pour la changer ! Les personnels de Pneumo de Saint-Antoine sont en grève pour refuser la mutation. Il y en a ras-le-bol de toutes ces mutations de services qui recouvrent des reculs des budgets, des personnels et du service public.

A Tenon, pour faire patienter les personnels qui sont gravement en maque d’effectifs, la direction a affirmé qu’une cinquantaine de personnes allaient venir de Saint-Antoine. Les personnels de Tenon ne sont pas dupes et parlent d’une cinquantaine de blouses se promenant toutes seules dans les couloirs : des fantômes !

Il faut dire que la Maternité de Tenon est déjà débordée et incapable d’accueillir le quart des naissances dont Saint-Antoine s’occupait…

Tout ce qu’a réussi la direction de l’APHP, c’est de tout blackbouler des secteurs qui marchaient et de ne plus avoir de personnels spécialisés dans les activités nulle part.

Bon vœux !

Tout le monde des directions nationales, régionales et locales de l’APHP nous souhaite une bonne année et de meilleurs vœux… en semblant complètement ignorer ce qu’on « vœux » : des embauches nombreuses et immédiates, des salaires décents, des conditions de travail qui cessent d’être intenables et des augmentations importantes pour tous. Mais on sait bien qu’il ne suffit pas de « bons vœux » pour ce genre de demandes : des emplois et de l’argent.

Comment éviter un mouvement d’ensemble

Depuis début décembre 2011 jusqu’à maintenant, on a assisté aux mille et une manières pour les bureaucraties syndicales et pour la direction d’éviter la grève de l’ensemble de l’hôpital Saint-Antoine. En effet, manque de chance pour eux, le mécontentement qu’ils espéraient faire se dégonfler secteur par secteur comme au moment du déménagement de la Maternité qui s’est ainsi retrouvée isolée parce qu’on on lui disait que c’était ainsi en posant seule son problème qu’elle avait plus de chance de gagner. On a dit à ceux qui se joignaient à la Maternité qu’il y aurait un comité de soutien. Pas question de faire en sorte que la lutte s’étende et… la Maternité a perdu !

Deuxième épisode donc début décembre : plusieurs secteurs sont mécontents en même temps : Hématologie, Pneumologie, Médecine interne, Urgences de nuit, sécurité incendie, bloc ortho, Psychiatrie, Hépato-gastro et on en passe… , mais pas question de faire d’assemblée générale qui permette vraiment à tous les secteurs de se battre ensemble sur l’ensemble des revendications. Alors, tant qu’on obéira aux chefs syndicaux, les grands stratèges des défaites, on ira d’échec en échec…

Prime et surprime ou le sous-salaire…

On a reçu sur notre salaire de décembre la prime et cela fait un salaire décent. Voilà exactement la manière de calculer ce qu’il nous faudrait tous les mois. Quant à la surprime, elle est à la tête du client, annulée par un arrêt maladie et c’est une manière de faire pression sur le travail et sur les arrêts. Pour la direction, c’est les économies sur notre dos et l’interdiction de se soigner en cas de maladie qui priment !

La bande de froussards

La direction est pressée de réorganiser et de se débarrasser des personnels. Pour cela, elle s’est dotée d’une cellule de mobilité. Elle la brandit à chaque risque de conflit. Mais on n’est pas dupe : la direction n’a qu’à prendre ses responsabilités !


Nos jours nous appartiennnent !

Fin décembre, la direction de l’APHP a menacé les dans des mails les personnels qui n’avaient pu prendre leurs jours avant le 31 décembre ou qui ne les avaient pas mis sur le fameux « compte d’épargne ». Elle prétendait que ces jours seraient perdus. C’est du bluff. Elle n’a pas légalement le droit de nous faire sauter des jours qu’elle nous doit et le compte épargne n’a pas le droit légal d’être une obligation. C’était donc un bluff pour faire pression et contraindre les personnels à y inscrire leurs jours. Il faut savoir qu’une fois ces jours sur le compte, la direction a la possibilité de ne les donner qu’à partir de vingt jours et de refuser trois fois des congés. D’autre part, cela oblige à poser ses congés très à l’avance.

Tout augmente, sauf les salaires

On nous annonce une hausse de l’inflation pour tous les prix commerciaux. Ben voyons ! Après les hausses des tarifs publics, cela fait bonne mesure… Il y a eu la hausse du gaz, de la SNCF, de la RATP, des mutuelles, de la CRDS, de la CSG, de la TVA, et maintenant des prix ! Sauf de la paie !

Eh bien ! Pourquoi ne pas sentir que l’ensemble des travailleurs ont estimé que les personnels de sécurité des aéroports avaient eu bien raison de revendiquer 200€ pour tous ? Alors si on s’y mettait tous ensemble pour une telle augmentation de toutes les catégories dans toutes les professions ?

Il n’y a pas de sauveur suprême

Des restructurations par ci, par là, des fermetures d’hôpitaux et de services, des hôpitaux toujours en chantier, on aurait pu penser que tout cela allait mener à un hôpital ultra-moderne et de qualité afin de travailler sans difficulté. Mais, en réalité, on se retrouve toujours avec les mêmes matériels anciens, recyclés, insuffisants, désuets, et le manque de personnel rend le travail toujours plus dur. Voilà l’hôpital moderne tant vanté par le gouvernement ! Et il n’y a pas de raison que la dégradation s’arrête tant que le personnel hospitalier et l’ensemble des salariés n’auront pas décidé d’imposer leur propre vision de la société.

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