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Images et documents de la Commune de Paris (1871)

jeudi 9 février 2012, par Robert Paris

Messages

  • 16 mars 1886

    Citoyens,

    Ce soir, avec vous, les ouvriers des deux mondes célèbrent l’anniversaire de l’événement le plus glorieux et le plus terrible dans les annales du prolétariat. Pour la première fois depuis qu’il y a une histoire, la classe ouvrière d’une grande capitale s’était emparée du pouvoir politique. Le rêve fut court. Écrasée entre les mercenaires ex-impériaux de la bourgeoisie française d’un côté et les Prussiens de l’autre, la Commune ouvrière fut écrasée dans un carnage sans exemple que nous n’oublierons jamais. Après la victoire, les orgies de la réaction ne connurent plus de bornes ; le socialisme parut noyé dans le sang, le prolétariat rebelle réduit pour toujours à l’esclavage.

    Quinze ans se sont écoulés depuis. Pendant ce temps, dans tous les pays, le pouvoir au service des détenteurs de la terre et du capital n’a épargné aucun effort pour en finir avec les dernières velléités de rébellion ouvrière. Et qu’a-t-on obtenu ? Regardez autour de vous. Le socialisme ouvrier révolutionnaire aujourd’hui est une puissance devant laquelle tremblent tous les pouvoirs établis, tous les grands de la terre, les radicaux français aussi bien que Bismarck, les rois boursiers de l’Amérique aussi bien que le tsar de toutes les Russies. Ce n’est pas tout. Nous sommes arrivés à ce point que nos adversaires, quoi qu’ils fassent, et bien malgré eux, travaillent pour nous. Ils ont cru tuer l’Internationale, eh bien ! aujourd’hui l’union internationale du prolétariat, la fraternité des ouvriers révolutionnaires de tous les pays sont mille fois plus fortes, plus vivantes qu’elles le furent avant la Commune de Paris ; l’Internationale n’a plus besoin d’une organisation formelle, elle vit et grandit grâce à la coopération spontanée, cordiale des ouvriers d’Europe et d’Amérique...

    Les mesures les mieux calculées pour arrêter le progrès victorieux du prolétariat ne font qu’en accélérer la marche. Nos ennemis eux-mêmes, quoi qu’ils fassent, sont condamnés à travailler pour nous. Et ils ont si bien travaillé, qu’aujourd’hui, le 18 mars, depuis les mineurs prolétaires de la Californie, jusqu’aux mineurs forçats de la Sibérie, des millions d’ouvriers feront retentir ce cri :

    Vive la Commune !

    Vive l’Union Internationale du prolétariat universel !

    Discours pour le XVème anniversaire de la Commune

    Friedrich Engels

  • La Commune de Paris par Lissagaray : lire ici

    La guerre civile en France par Marx : lire ici

    La Commune de 1871. Lettres et déclarations, par Marx et Engels : Lire ici

  • Viens au rassemblement Vive la Commune - préparons la révolution socialiste !

    samedi 20 mars ! place Chatelet 14 h

    Facebook Vive la Commune 1871

  • La Commune contre l’État - par Frédéric Engels :

    « La Commune dut reconnaître que la classe ouvrière, une fois au pouvoir, ne pouvait se servir de l’ancienne machine gouvernementale, et que, pour ne pas retomber sous le joug de nouveaux maîtres, elle devait abolir tout le système d’oppression qui, jusque-là, n’avait fonctionné que contre elle, et prendre ses précautions contre ses propres subordonnés et ses propres fonctionnaires, en les déclarant, sans exception et en tout temps, amovibles. En quoi, en effet, a jusqu’ici consisté essentiellement l’État ? À l’origine, par une simple division de travail, la société s’est donné[e], pour régler ses intérêts généraux, des organes spéciaux. Mais ces organes, se trouvant à la tête de la société, mirent, avec le temps, la puissance publique au service de leurs propres intérêts, et, de serviteurs de la société, en devinrent les maîtres. Et cela est vrai non seulement de la monarchie héréditaire, mais de la république démocratique, nulle part les « politiciens » ne forment un clan séparé et plus puissant dans la nation qu’en Amérique. Là, chacun des deux grands partis, à qui tour à tour revient l’hégémonie, est dirigé lui-même par des gens qui font de la politique une affaire, spéculent sur un siège aux assemblées fédérales comme aux assemblées d’État ou qui vivent de l’agitation pour leur parti et sont récompensés de sa victoire par des places. On sait combien les Américains cherchent depuis trente ans à secouer le joug, devenu insupportable, de ces politiciens et combien, malgré tout, ils s’embourbent toujours plus profondément dans le marécage de la corruption. C’est donc en Amérique que nous pouvons le mieux voir combien l’indépendance de l’État vis-à-vis de la société devient funeste à celle-ci, au service de laquelle pourtant il fut créé à l’origine. Là, en effet, n’existe ni dynastie ni noblesse, ni armée permanente (en dehors « d’une poignée de soldats » pour contenir les Indiens), ni bureaucratie, avec postes fixes et droits à la retraite. Et pourtant nous avons la deux grandes coteries de politiciens spéculateurs, qui s’emparent à tour de rôle de l’État et le mettent, par les moyens les plus bas et pour les fins les plus éhontées, en coupes réglées, et la nation reste impuissante devant ces deux grands « cartels » de politiciens qui soi-disant sont ses serviteurs et qui, en réalité, sont ses maîtres et ses exploiteurs.

    Pour éviter cette transformation - jusque-là inévitable dans tous les régimes - de l’État, de serviteur en maître de la société, la Commune employa deux moyens infaillibles. D’abord elle soumis toutes les places dans l’administration, la justice et l’enseignement au choix, par l’élection au suffrage universel, des intéressés. En second lieu, elle ne rétribua ces services, supérieurs comme inférieurs, que par un salaire égal à celui que reçoivent les autres travailleurs. Le plus au traitement fixé par elle, était de 6000 francs. Un frein était mis ainsi à la chasse aux places et à l’arrivisme, sans compter le mandat impératif qui, par-dessus le marché, était imposé aux délégués dans les assemblées représentatives.

    Cette abolition de l’État, tel qu’il a été jusqu’ici, et son remplacement par une nouvelle organisation vraiment démocratique, c’est ce qui est décrit avec profondeur par Marx dans la Guerre civile en France. Mais il était nécessaire d’appuyer encore ici brièvement sur quelques traits, parce qu’en Allemagne la superstition étatiste a passé de la philosophie dans la conscience de toute la bourgeoisie et même de beaucoup d’ouvriers. D’après la philosophie, l’État, c’est « la réalisation de l’Idée », c’est, en langage philosophique, le règne de Dieu sur la terre, le domaine où la vérité éternelle et la justice éternelle se réalisent ou doivent se réaliser. De là ce respect superstitieux de l’État, et de tout ce qui touche à l’État, respect qui s’installe d’autant plus facilement dans les esprits que l’on est habitué depuis le berceau à s’imaginer que les affaires et les intérêts généraux de la société toute entière ne sauraient être réglés autrement qu’on ne la fait jusqu’ici, c’est-à-dire par l’État et ses sous-ordres dûment installés en fonction. Et l’on croit avoir déjà fait un progrès tout à fait hardi si l’on s’est affranchi de la croyance en la monarchie héréditaire pour jurer en la République démocratique. Mais, en réalité, l’État n’est pas autre chose qu’une machine d’oppression d’une classe par une autre, et cela, tout autant dans une République démocratique que dans une monarchie ; et le moins qu’on en puisse dire, c’est qu’il est un fléau, dont le prolétariat hérite dans sa lutte pour arriver à sa domination de classe, mais dont il devra, comme a fait la Commune, et dans la mesure du possible, atténuer les plus fâcheux effets, jusqu’au jour où une génération, élevée dans une société nouvelle d’hommes libres et égaux, pourra se débarrasser de tout ce fatras gouvernemental.

    Le bourgeois allemand entre toujours dans une sainte terreur, au mot : dictature du prolétariat. Voulez-vous savoir, Messieurs ce que veut dire cette dictature ? Regarder la Commune de Paris. Voilà la dictature du prolétariat ! »

  • Karl Marx : "Les principes de la Commune sont éternels et ne peuvent être détruits. Ils resurgiront toujours de nouveau jusqu’à ce que la classe ouvrière soit émancipée."

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