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Grève générale en Inde

mercredi 29 février 2012, par Robert Paris

Lutte de classe en Inde - Class struggle in India

Un appel à la grève générale en Inde lancé à l’unanimité des syndicats, dont ceux affiliés au gouvernement, a fait descendre mardi dans la rue des millions de manifestants réclamant un renforcement du droit du travail et l’instauration d’un minimum salarial.
Onze organisations syndicales ont signé l’appel à la grève pour faire pression sur le gouvernement de centre-gauche du Premier ministre, Manmohan Singh.

Ce dernier, accusé d’immobilisme par l’opposition, leur a demandé cette semaine, en vain, d’annuler cette démonstration de force.

Leurs revendications portent sur la mise en place d’un minimum salarial sur le plan national, sur des contrats à durée indéterminée pour quelque 50 millions de travailleurs temporaires et sur des mesures efficaces pour freiner la hausse du coût de la vie.

Le pouvoir, déjà ébranlé par une série de scandales de corruption, tente depuis des mois de lutter contre un fort taux d’inflation en pratiquant une politique monétaire agressive. Mais les effets ont tardé et l’envolée des étiquettes a encore durci les conditions de vie de millions de foyers modestes.

L’inflation annuelle de l’Inde a toutefois connu son rythme le plus bas depuis 26 mois en janvier, à 6,55%, ouvrant la voie à un éventuel assouplissement monétaire pour contrer le ralentissement de l’économie et renforçant l’espoir que la baisse des prix se poursuive à longue échéance.

A Calcutta (est), traditionnel bastion syndical, la plupart des banques, commerces et bureaux sont restés fermés tandis que les taxis et rickshaws sont restés alignés le long des trottoirs. Le métro était toutefois en service.

Mamata Banerjee, chef du gouvernement du Bengale occidental, dont Calcutta est la capitale, a mobilisé 1.000 bus publics pour réduire les problèmes de transport dans la mégapole. Elle avait, elle aussi, dénoncé l’appel à la grève.

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INDE. Une grève générale paralyse le pays

Créé le 28-02-2012 à 13h04 - Mis à jour à 13h34 2 réactions
Le Nouvel Observateur avec AFP
Par Le Nouvel Observateur avec AFP
Des millions d’Indiens sont descendus dans la rue pour contester une politique monétaire de plus en plus contraignante.
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Les policiers sont intervenus lors d’une manifestation géante à New Delhi, le mardi 28 février. Un grand nombre de commerces ainsi que le secteur bancaire étaient totalement fermés. SIPA
Les policiers sont intervenus lors d’une manifestation géante à New Delhi, le mardi 28 février. Un grand nombre de commerces ainsi que le secteur bancaire étaient totalement fermés. SIPA
Mots-clés : Inde, Grève générale, Syndicats, Inflation, Calcutta, Contestation

Des millions d’Indiens ont observé mardi 28 février une grève générale à l’appel d’un front uni de syndicats, une première selon leurs représentants, pour demander au gouvernement un renforcement du droit du travail et l’instauration d’un minimum salarial. Onze syndicats et 5.000 autres petites organisations ont signé l’appel à la grève générale pour faire pression sur le gouvernement de centre-gauche du Premier ministre, Manmohan Singh, accusé d’immobilisme sur le terrain social.

Le gouvernement a demandé cette semaine, en vain, d’annuler cette démonstration de force qui a entraîné la fermeture des banques, commerces et bureaux dans plusieurs grandes villes du pays de 1,2 milliard d’habitants.

"C’est une occasion historique. Pour la première fois, tous les grands syndicats sont ensemble pour protester contre les politiques anti-travail du gouvernement", a souligné auprès le secrétaire général du Congrès indien des syndicats, Gurudas Dasgupta.

Pour un minimum salarial

Les revendications portent notamment sur la mise en place d’un minimum salarial sur le plan national, sur l’obtention de contrats à durée indéterminée pour 50 millions de travailleurs temporaires. Les ouvriers réclament aussi des mesures pour empêcher les capitaines d’industrie de casser le droit du travail. Plus largement, cette grève générale permet d’exprimer le mécontentement populaire contre la hausse du coût de la vie, la corruption ou le désinvestissement de l’Etat dans le secteur public.

"Nous avons donné au gouvernement toute latitude pour discuter de ces questions. Maintenant, faire grève est pour nous la seule option", a déclaré Gurudas Dasgupta. "Nous luttons pour nos droits contre le gouvernement qui est contre le peuple", a-t-il ajouté.

Le pouvoir, déjà ébranlé par une série de scandales de corruption, tente depuis des mois de lutter contre un fort taux d’inflation en pratiquant une politique monétaire agressive. Mais les effets ont tardé et l’envolée des étiquettes a encore durci les conditions de vie de millions de foyers modestes. L’inflation annuelle de l’Inde a toutefois connu son rythme le plus bas depuis 26 mois en janvier, à 6,55%, ouvrant la voie à un éventuel assouplissement monétaire pour contrer le ralentissement de l’économie et renforçant l’espoir que la baisse des prix se poursuive à longue échéance.

10.000 policiers à Calcutta

A Calcutta (est), traditionnel bastion syndical, la plupart des banques, commerces et bureaux sont restés fermés tandis que les taxis et rickshaws sont restés alignés le long des trottoirs. Le métro était toutefois en service. Mamata Banerjee, chef du gouvernement du Bengale occidental, dont Calcutta est la capitale, a mobilisé 1.000 bus publics pour réduire les problèmes de transport dans la mégapole. Elle avait, elle aussi, dénoncé l’appel à la grève.

Selon le chef de la police de Calcutta, 10.000 policiers ont été déployés, notamment dans les dépôts de bus et les stations de métro pour empêcher les syndicats de forcer les non-grévistes à rejoindre leur mouvement. Une centaine de grévistes a été arrêtée à Calcutta pour obstruction à la circulation ferroviaire et routière, selon l’agence Press Trust of India.

Le secteur bancaire totalement fermé

Dans la capitale fédérale, New Delhi, la circulation était un peu moins dense que de coutume et les passagers débarquant de la principale gare ferroviaire luttaient pour trouver un moyen de transport en ville.

A Bombay, le secrétaire général de l’Association indienne des employés de banque, Vishwas Utagi, a assuré qu’il avait une "fermeture totale" du secteur bancaire. Les écoles et universités ainsi que les chemins de fer et les services de bus n’ont toutefois pas été affectés.

"Nous allons étudier la réaction du gouvernement avant de décider de la suite de nos actions", a déclaré le président du Congrès indien des syndicats, affilié au parti du Congrès, au pouvoir.

Messages

  • « "Nous allons étudier la réaction du gouvernement avant de décider de la suite de nos actions", a déclaré le président du Congrès indien des syndicats, affilié au parti du Congrès, au pouvoir. »

    Attendre et faire attendre les travailleurs qui pourraient tout simplement s’organiser pour décider de l’avenir du pays à la place du gouvernement, voilà le rôle de syndicalistes affiliés au pouvoir capitaliste indien.

    Dans la situation actuelle, en inde, le rôle de révolutionnaires serait de préparer le double pouvoir en organisant les travailleurs dans le but de la conquête du pouvoir.

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