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Bulletin La Voix des Travailleurs de Renault CTR (Rueil)

mardi 6 mars 2012, par Robert Paris

LA VOIX DES TRAVAILLEURS

« Travailleurs de tous les pays unissez-vous »

Karl Marx


Face au tsunami des licenciements qui approche, les syndicats, organisations politiques qui se revendiquent des travailleurs ne nous y préparent absolument pas…

Pendant que les organisations politiques n’ont les yeux fixés que sur les présidentielles, pendant que les syndicats se placent eux aussi dans le cadre des présidentielles ou font des journées d’inaction particulièrement… inactives et inopérantes comme celle de l’organisation des syndicats européens, les patrons des grandes entreprise préparent des charrettes en masse pour après la présidentielle (accessoirement pour ne pas gêner les mensonges électoraux de tous les candidats et, surtout, ne pas gêner les licenciements).

Mais, dès la présidentielle terminée, les patrons menacent de suppressions d’emplois les salariés des entreprises du Bâtiment, des Banques, de l’Automobile et de ses sous-traitants, de l’Aviation et de ses sous-traitants, des chantiers navals et sous-traitants, de Total, Areva, PSA, Opel, Renault, BNP, Société générale, Crédit agricole, Total, Pétroplus, Sernam, Fuji Seal, Hewlett Packard, Blizzar, Brusson, ports, SNCM, etc…

Et ce n’est certainement pas un nouveau président qui va arrêter les vagues de licenciements ! Le pourrait-il qu’il ne le voudrait pas, qu’il s’appelle Sarkozy, Hollande, Le Pen ou Bayrou pour ne citer que ceux-là ! Tous sont pour mettre en priorité la dette et cela signifie rajouter des suppressions d’emplois publics aux licenciements du privé. Le président soi-disant de tous les Français n’est rien d’autre que le président de la bourgeoisie et ils le savent tous. Ce n’est pas dû à son orientation : c’est le système politique. Quant au système social, aucun parti ne se prépare réellement à le renverser. Aucun n’a même le courage de le décrypter en public... Quant à préparer les travailleurs à ce qui se prépare, ce n’est pas dans les urnes que cela peut se faire ni essentiellement sur des plateaux télé. Aucun parti ne peut prétendre que le nombre de voix qu’il recueillera sera un renforcement de la lutte.

L’attaque en règle qui se prépare est une attaque d’ensemble : elle nécessite une riposte d’ensemble et personne n’en discute, personne ne s’y prépare…

Certes, les candidats aux élections présidentielles disent tous vouloir « agir pour lutter contre les suppressions d’emplois », mais cela signifie qu’ils veulent augmenter l’exploitation de ceux qui ont un travail, les rendre plus productifs, plus compétitifs, plus exploitables, plus flexibles, ou baisser les impôts et cotisations sociales pour les patrons de ces secteurs sur le dos des contribuables et des travailleurs en général…

Que ce soit la gauche ou la droite qui gouverne, nous n’avons aucune raison de penser qu’ils agiront différemment, qu’ils chercheront à combattre les patrons qui licencient ni à arrêter les suppressions massives d’emploi dans la fonction publique. Sarkozy veut faire travailler plus les enseignants pour pouvoir supprimer plus d’emplois et Hollande veut en embaucher plus pour supprimer plus d’emplois publics par ailleurs...

Compter sur l’élection présidentielle pour renverser la politique en France, c’est se faire de grosses illusions qui n’ont comme résultat que démobiliser la lutte sociale. Les syndicats, dès la rentrée, avaient annoncé la couleur et affirmé qu’ils entendaient que la lutte pour les retraites s’intègre dans le cadre de la campagne électorale.

La présence intéressée des dirigeants politiques nationaux dans les entreprises qui licencient ne fait que souligner une absence : celle des dirigeants syndicaux. La plupart du temps, ils se gardent bien d’y mettre les pieds pour ne pas donner à la lutte contre le chômage et les licenciements le caractère général qui serait indispensable. Il est indispensable de comprendre que ces centrales sont devenues une bureaucratie qui gère les luttes ouvrières à la manière dont l’Etat gère les intérêts généraux du patronat. Il est donc tout aussi indispensable de nous organiser indépendamment, même si nous avons de l’estime pour les militants locaux du syndicat, même si nous sommes nous-mêmes adhérents ou militants d’un syndicat. La lutte qui vient sera sociale mais elle sera aussi politique. Il convient que la classe ouvrière apparaisse comme la force organisée, capable de proposer une autre issue à toute la société, c’est-à-dire une issue qui permette de sortir du système capitaliste.

Que vous soyez dans une grande ou une petite entreprise, que vous soyez en CDI ou précaires, avec ou sans emploi, que vous soyez jeunes ou vieux, français ou immigrés, hommes ou femmes, avec ou sans papiers, du public ou du privé, d’un secteur ou d’un autre, des bureaux ou de la production, d’une profession ou d’une autre, syndiqué ou non syndiqué, dirigez vous-mêmes vos luttes, coordonnez les avec les entreprises voisines et celles des autres secteurs, construisez vos conseils de salariés. Ne vous inquiétez pas si vous avez tout le poids du passé contre vous dès que vous tentez de mettre en place des formes d’organisation des travailleurs par eux-mêmes (comités, conseils, coordinations, interpros, etc...) : vous aurez toute la force de l’avenir avec vous !!!


La seule chose que Renault n’aura pas volé : une véritable grève dans tout le trust pour les 200€ pour tous !

Lors de plusieurs journées d’action, les 23 février, 28 février et 6 mars, les salariés de nombreux sites de Renault expriment leur ras-le-bol des bas salaires. De Cléon au Technocentre en passant par Grand Couronne, ils sont nombreux et déterminés à manifester pour exiger de véritables augmentations de salaires : 200€ pour tous ! La direction, elle, annonce 1,7% d’augmentation générale, ce qui représente en réalité une proposition d’augmentation de 1,4% !!! En somme une augmentation qui représente… une diminution ! Au même moment, les Renault apprennent que les salariés de Porsche, contraints par un accord allemand de blocage des salaires, reçoivent une prime de 7600 euros !!!

Nos salaires ont stagné pendant dix ans et baissent depuis trois ans. Cette fois, avec les prétendues augmentations que propose le patron, ils s’écroulent face au coût de la vie, face aux profits de Renault, aux bénéfices des actionnaires, aux revenus des patrons. Les soi-disant négociations salariales consistaient à demander aux syndicats d’entériner ces baisses…

Aux salariés, la direction affirme que le contexte est difficile, mais ses annonces sont bien plus riantes pour les actionnaires. Elle leur affirme que Renault sort des dettes, affiche des bénéfices contrairement à PSA, etc…Avec deux milliards d’euro de bénéfices et un PDG qui caracole en tête à dix millions annuels, on ne voit pas pourquoi les salariés de Renault seraient menacés de voir leurs salaires se dégrader sérieusement.

Quand Carlos Tavares déclare "Nous allons affronter une tempête"et "sur la première moitié de 2012, nous serons vraisemblablement amenés à prendre des mesures d’économie." ce n’est bien sûr pas pour annoncer des réductions de son salaire et de celui de Ghosn !

On ne voit pas non plus pourquoi Renault menace nos emplois en affirmant qu’il y a plusieurs catégories de salariés, plus ou moins bien employables, suivant qu’ils sont « sensibles », « stables » ou « critiques ».

On a vu aussi les dirigeants de Renault aller vers les différents sites, leur soufflant le chaud et le froid : une fois c’était Cléon qui était menacé, une fois Douai. Rueil aussi…

Renault essaie de semer la peur chez les salariés pour éviter que ceux-ci ne revendiquent, ou pour préparer un plan de licenciements après les présidentielles comme l’ensemble des patrons des grandes entreprises, avec PSA ? La seule réponse aux menaces serait d’élargir la riposte en unissant, par exemple, les salariés de Renault, de PSA et les prestataires, les salariés du privé et du public.

Grandes manœuvres patronales contre nos emplois face à la crise globale ou petites manœuvres de Renault pour nous voler, en tous les cas, les salariés disent non à cette politique consistant à nous diviser, à nous ponctionner et à menacer nos emplois. Face aux coupes sombres, il n’y a pas les bons et les mauvais sites ni de bons ou de mauvais salariés. Nous défendons collectivement nos emplois comme nos salaires. Et, plus que jamais, ce n’est pas le chacun pour soi qui nous sauvera, qu’on soit ouvrier, employé, technicien, ingénieur, cadre, qu’on soit Renault ou sous-traitant… C’est la lutte d’ensemble.

Pas d’attaque au magasin A4 !

La direction a choisi le magasin du A4 comme ballon d’essai de sa nouvelle politique agressive. Et, malgré notre réaction collective, elle a maintenu toutes ses attaques : externalisation complète du magasin avec date butoir, pressions individuelles sur les salariés pour qu’ils quittent le magasin, menaces de sanction contre un salarié sous des prétextes évidemment fallacieux. Sur ce dernier point, elle prétend ne pas avoir encore décidé la sanction. Alors, à nous de montrer que nous exigeons zéro sanction ! Il n’y a eu aucune altercation à l’initiative de notre camarade et seulement un geste déplacé de la part du responsable Vestalia ! Ce n’est pas l’enquête d’expertise « indépendante » qui va nous rassurer. On a déjà connu l’indépendance de Technologia et la manière dont la direction prétend s’appuyer ensuite sur les enquêtes « indépendantes ». D’ailleurs, pourquoi serait-il nécessaire d’expertiser les salariés du magasin A4 alors justement que celui-ci devrait être externalisé ? Pourquoi est-il d’ailleurs tellement indispensable brutalement d’externaliser le magasin ?

Ne gagnez pas mais épargnez, dit Ghosn !!!

 Lors de sa visite chez RCI Banque, le PDG a annoncé le lancement du livret d’épargne « Zesto by RCI Banque ». Renault se préoccupe bien plus de lancer des produits financiers et de réussir des opérations boursières que d’automobiles. Pour lui, Renault est d’abord une banque. Pour diversifier les sources de financement de RCI Banque, Ghosn a personnellement ouvert un livret. Avec 10 millions d’euros annuel, il peut bien épargner un « peu » pour ses vieux jours. Mais qu’il nous épargne ses discours……

Messages

  • greve dans l’égypte antique « (...) Nous en sommes arrivés là, à cause de la faim et de la soif, par le manque de vêtements, de poisson, de légumes. Écris à notre seigneur, le Pharaon, à ce sujet, écris aussi au gouverneur, qui est notre supérieur. Faites-le pour que nous puissions vivre ! »

    Cela les conduisit à leur donner les rations du mois précédent. Mais évidemment, les ouvriers ne cessèrent pas de réclamer les rations du mois en cours. Réunis le jour suivant dans la « force de la nécropole », le quartier de soldats, ils obtinrent l’intervention du chef de police, "Mentmosés", qui leur fit la promesse d’aller avec eux jusqu’au temple de Touthmosis :

    « (...) Regardez, je leur réponds : montez à vos maisons et reprenez vos affaires ; fermez les portes et apportez vos épouses et enfants. J’irai à votre tête au temple de Touthmosis et vous permettrai d’être là jusqu’à demain ».

    Les promesses abondaient, mais le problème continuait. Les ouvriers campèrent alors dans le temple funéraire de Ramsès III, à Medinet Habou, durant tout un jour et une nuit en réclamant leur dû. Finalement, on leur livra les rations correspondantes aux mois passés. Les salaires envoyés, la situation revint au calme et les travailleurs réintégrèrent leurs travaux. La grève de trois jours avant porté ses fruits. Mais quinze jours après, ils recommencèrent à sortir des murs en réclamant devant les fonctionnaires de la nécropole :

    « (...) Nous ne partirons pas. Dites à vos supérieurs, quand ils seront avec leurs accompagnateurs, que nous n’avons pas seulement brisé les murs à cause de la faim, mais nous avons à faire une accusation importante à formuler car des crimes sont commis dans ce lieu du Pharaon ».

    Les protestations et les désordres recommencèrent quelques fois devant les promesses réitérées inaccomplies : une deuxième puis une troisième grève éclata, dans chaque cas ils obtinrent la paie aspirée. Mais les troubles ne finissaient pas car les paies recommençaient à se retarder. La nomination de Ta, "le Délégué de l’Équipe dans la Place de la Vérité" et le "Scribe de la Tombe", comme vizir de Haute et Basse Égypte (il avait la charge de veiller à la justice dans tous les domaines), produit des espoirs chez les travailleurs, car il était un homme ( « délégué »), issu de leurs rangs, donc étroitement lié à Deir el-Medineh. En jouant le rôle d’un accord commun, ils stoppèrent leurs activités lors de la visite du vizir Ta (Valvelle, 1985). Cela donna l’espoir de voir la situation résolue et d’un fait permis que les ouvriers obtinrent la remise des rations complètes leur étant dues, mais en contre partie on leur ordonna de ne plus recommencer à se déclarer en grève, sous peine d’être sévèrement puni en cas de désobéissance. Ta envoya un employé avec ce message pour les agents de la nécropole :

    « (…) Quand il faudra quelque chose, je ne cesserai pas de les lui apporter. Et à propos de ce qu’ils me disent : ’Tu ne portes pas nos rations !’ : Comment ! Je suis le Vizir, qui donne et qui n’enlève pas (...) s’il arrivait qu’il n’y ait rien dans la grange, même, je leur donnerai ce que je peux trouver ».

    La menace semble avoir eu un effet momentané. Mais un retard dans l’approvisionnement des aliments onze jours après la visite de Ta, incita les travailleurs à passer outre sa consigne : « nous avons faim ! » devant lequel le maire de Thèbes leur fournit cinquante sacs du blé comme avance de leur paie. En attendant, ils étaient campés derrière le temple de Merenptah. Le maire leur promit d’alléger la situation :

    « (...) Regardez, je leur donnerai ces cinquante sacs de grain pour qu’ils vivent jusqu’à ce que le Pharaon leur donne leurs rations ».

  • "A Renault comme à PSA nous avons tous les mêmes problèmes et nos camarades de Renault ont 1 000 fois raison de se battre pour défendre leur salaire." Tract CGT PSA Aulnay.

    Ceux des aéroports aussi, Disney, en ce moment les menaces sur l’emploi vont de paire avec des salaires en peau de chagrin.

    Partout les prix grimpent en flêche, à l’image du plein à la pompe qui ne descend plus au dessous de 1.5euros le L de gazoil.

    Pour suivre ces augmentations sur le logement, l’énergie et les biens de consommation, nourriture etc..depuis plusieurs années, c’est minimum 500 euros qu’il nous faudrait de rallonge.

    En 2006,2007,2009 les travailleurs de métropole et des antilles revendiquaient déjà 200 ou 300euros par mois net sur la fiche de paye en plus.

    Mais ces revendications sont à mettre sur le plan que les licenciements, la précarité, les retraites.

    Si les patrons et l’Etat ne veulent plus nous payer, alors qu’ils dégagent.

    Organisons nous ensemble quelques soient les secteurs et les catégories : chomeurs et travailleurs même combat. Chaque famille ouvrière doit pouvoir se loger et vivre confortablement.

    Les syndicats, qu’ils continuent à négocier les reculs et laisser les travailleurs de chaque entrprise dans leur coin, nous avons autres choses à faire !

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