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Bulletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Public

jeudi 8 mars 2012, par Robert Paris

Bulletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Public

Grève à l’hôpital Béclère de Clamart

Le personnel du bloc opératoire de l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart est en grève depuis jeudi.

La mobilisation du personnel de l’hôpital Béclère de Clamart (Hauts-de-Seine) a pour but d’alerter sur les conditions de travail de plus en plus dégradées dans cet hôpital et sur le manque d’effectifs dans les salles d’opérations.

Quel est le but de l’hôpital numérique ?

Nous entrons dans « la révolution de l’Hôpital Numérique » d’après la direction de l’APHP. Vous ne vous en étiez pas rendu compte ? Ce que cela va changer ? Pour obtenir un financement public, un établissement devra répondre à des objectifs compliqués qui ont pour noms : les trois pré-requis (identités-mouvement, fiabilité-disponibilité et confidentialité), le choix d’un ou plusieurs domaines prioritaires et les indicateurs. Et le public sera, sur ces objectifs, mis en compétition avec le privé et le semi public. Si un seul de ces indicateurs, que ce soit sur les pré-requis ou sur les domaines prioritaires, n’est pas atteint, le soutien financier ne pourra être notifié. Autrement dit, les établissements devront déjà avoir lancé leur projet et en assuré la pérennité pour obtenir une aide financière de l’État. Eh bien, cela signifie qu’il n’y aura plus de financements publics que sous condition d’acceptation des objectifs, c’est-à-dire quasiment jamais ou au compte-goutte. La recherche a montré l’exemple avec les "financements sur projet ANR". Il n’y aura plus à l’hôpital public acceptation par l’Etat des financements pour simplement compenser des dépenses une fois les comptes vérifiés ! qui décidera finalement si le financement est accepté ? Ce sont les ARS : charge à eux d’étrangler ainsi les hôpitaux. Et ils seront plus que jamais mis sur le même plan que le privé ou le semi privé. C’est cela l’objectif et il est caché sous une montagne de vocables plus bidon les uns que les autres : système d’information, e-santé, agence technique de l’information, et finalement … hôpital numérique qui n’a comme but que de refuser le numéraire !

Quand les syndicats mènent une lutte d’ensemble sur l’APHP

Eh oui ! L’ensemble des syndicats s’est mobilisée sur l’ensemble de l’APHP. C’est historique ! C’était pour demander des moyens sur l’ensemble des sites et des professions. Encore historique ! Seulement ce n’était pas pour des moyens pour le personnel et les malades, ce n’était pour demander des postes, des lits, des salaires ! Non, c’était pour demander des moyens syndicaux (des postes, des CTE, du temps syndical, des moyens syndicaux, ...) que plus de trois cent élus syndicaux de toute l’APHP se sont rassemblés devant le siège... Pour leurs intérêts, ils savent s’unir, mais pas pour les nôtres !!!

Grève illimitée aux urgences de l’hôpital Pompidou

Les personnels des urgences de l’Hôpital Pompidou, soi disant ultra moderne, sont en grève illimitée. Il faut dire que la situation des patients en est la raison. Il faut trente six heures dans un couloir pour être transféré !!! Manque de lit, engorgement des services, manque de personnel, tout y est ! La direction a déclaré avoir pris conscience du problème. Et avant la grève, elle dormait ?

Souffrance au travail à l’hôpital

Le mal vivre des personnels de l’hôpital public s’aggrave avec à la clef stress, surcharge de travail et risques professionnels. En cause le manque de personnel. La direction sait parfaitement que l’hôpital est un volcan prêt à exploser mais elle compte sur le dévouement des personnels et sur sa stratégie éprouvée de division des secteurs, des professions, des catégories, des hôpitaux. Heureusement pour elle, elle est secondée par les centrales syndicales qui se gardent bien de préparer le mouvement d’ensemble. Mais on peut aussi retourner toute l’ambiance et changer le stress de camp !!!!

Des plans qu’il faut bloquer

Le plan d’économies 2012 de l’APHP promet… 130 millions seraient prélevés en 2012 sur les crédits de personnel, « au titre de l’efficience ». Les opérations de vente du patrimoine de l’APHP se multiplient, comme à Victoria, vendu et remplacé par l’Hôtel Dieu, ou à la Salpêtrière, dont la moitié environ sera cédée pour laisser place à une gigantesque opération immobilière. Le projet de sous-traiter l’ensemble des comptes rendus médicaux n’est qu’à son début et pourrait entraîner de nombreuses suppressions d’emplois de secrétaires médicales. Sans compter les multiplications de concentrations de services avec économies de moyens et de personnel…

L’APHP vend ses biens

L’APHP vend un grand nombre de biens. Vendre des terres agricoles ou des châteaux ne pose pas trop de problème à part celui de comprendre pourquoi la direction les avait achetés. Pour les appartements, on sera d’accord pour ceux de luxe mais pas pour ceux qui permettraient d’offrir un logement au personnel. Quant aux immeubles hospitaliers, comment être d’accord que l’APHP vende des hôpitaux comme une partie de la Pitié Salpetrière, comme l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul, comme le siège de l’avenue Victoria (puisque cela suppose de déménager l’Hôtel-Dieu), ou encore certains bâtiments hospitaliers à Saint-Antoine par exemple. Les restrictions de l’APHP se font une fois de plus en fermant des hôpitaux pour vendre terrains et hôpitaux en réduisant le personnel et le service de santé.

Libéraux mais pas avec tout le monde

La presse a révélé des dépassements d’honoraires des médecins et chirurgiens exerçant en libéral au sein du service public en utilisant tous les moyens du service public. On peut certes s’en indigner mais c’est l’Etat lui-même qui les autorise à voler les malades et les fonds publics et qui, ensuite, prétend n’avoir pas assez d’argent pour les malades et le personnel…

La Seyne se bat pour sa maternité

L’ARS est en train discrètement de fermer la maternité de La Seyne au profit de celle de Sainte Musse. Elle ne peut pas encore le dire ouvertement car La Seyne pratique plus de 1500 accouchements par an sans difficulté particulière ni reproches. Elle pousse donc les mamans à s’orienter ailleurs... Les élus et associations manifestent pour dénoncer cette nouvelle dégradation de la couverture de santé publique qui rendra les accouchements plus difficiles et dangereux...

Les urgences de Lyon débordées

Les urgences de Lyon sont dans la même situation que celles de l’hôpital Pompidou : débordées, avec des malades sur des brancards, dans des couloirs, avec impossibilité de soigner correctement les patients. Et avec déversement des malades vers d’autres services qui ne sont pas censés s’occuper des urgences ! Les personnels sont à bout et cherchent à quitter. La direction s’en moque ! Même le nombre de lits disponibles est en baisse continuelle et le besoin de lits en hausse...

Défendre l’hôpital public avec les autres services publics et en liaison avec les salariés du privé

Des personnels qui partent en retraite ne sont pas remplacés par des nouveaux embauchés ? Des directions qui poussent les anciens à partir en les dégoûtant quitte à aggraver le stress et les suicides ? Des surcharges de travail sans personnel suffisant. Des pressions aggravées par la hiérarchie qui convoque individuellement les personnels et exigent d’eux d’en faire sans cesse plus.

Tout cela n’est pas particulier au service public de santé. L’Etat a la même politique dans tout le service public : non remplacement des partants, diminution d’effectifs et de moyens à charge de travail croissante, dégradation du service public au profit du privé.

Ce n’est pas seulement l’hôpital que cela concerne mais aussi l’enseignement, La Poste, les transports,...

C’est ensemble qu’il faut lutter !

Et ensemble aussi avec le secteur privé !!!

L’hôpital public est-il en bonne santé ?

Les personnels qui sont anciens à l’APHP dénoncent : certes le matériel a fait de grands progrès techniques mais le travail a considérablement régressé dans son mode d’organisation, son efficacité, le respect des malades et des personnels, la charge individuelle, etc... Le pire, c’est l’évolution générale des relations entre employeurs et salariés qui s’est réfractée durement à l’APHP. En effet, l’individualisation des relations patron/salarié s’est développée aussi à l’hôpital public, notamment avec la prime individuelle, la surprime individuelle, les notations, les entretiens individuels, les horaires parfois individuels, les pressions sur des personnes par la hiérarchie. Loin d’être en voie d’amélioration, le travail d’infirmière, d’aide soignante ainsi que les autres professions de l’APHP se dégrade considérablement et à grande vitesse. il est temps d’y mettre le holà !

Santé et crise : la Grèce montre la voie... en marche arrière toute

Le premier secteur frappé par les réductions des dépenses publiques imposées à la Grèce, c’est celui de la Santé. Sous prétexte de désendettement, on est en train de ramener tout un peuple au sous-développement. Depuis deux ans déjà la santé était en voie de peau de chagrin. Les nouvelles décisions ferment massivement les organismes de santé et détruisent carrément la santé publique au profit des intérêts privés en Grèce, y compris les intérêts des financiers, capitalistes et banquiers français.

Le public au service du privé

C’est l’Etat qui favorise par mille moyens l’hospitalisation privée au détriment du service public. La Fédération Hospitalière de France dénonce : "Les hôpitaux publics se retrouvent une nouvelle fois les seuls mis à contribution pour respecter l’enveloppe ONDAM (Ndlr : Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie) car ni la médecine de ville ni les cliniques lucratives ne participeront au mécanisme de régulation des dépenses. Une nouvelle fois, le gouvernement refuse l’équité de traitement et privilégie la voie tendant à faire payer les seuls hôpitaux publics." La "convergence public/privé" est un moyen de plus de mettre les charges sur le public en donnant des moyens au privé. Un demi milliard d’euros serait ainsi passé du public au privé en trois ans... Les dépassements d’honoraires des chirurgiens du public ne sont qu’une des manières du public de se mettre au service du privé. Non seulement ces spécialistes exigent des sommes folles mais ils professent en privé avec le matériel du public, les locaux du public et le personnel du public... Et le privé, c’est aussi les labos pharmaceutiques, les entreprises de matériel médical, les boites d’intérim des professions médicales, etc... Profitent encore sur le dos de la Santé le secteur du Bâtiment que les travaux multiples dans les hôpitaux fait prospérer !!! La santé travaille de plus en plus pour la santé des profits et de moins en moins pour la santé des personnes !

Ne prenons pas sur nos nerfs

Une infirmière a tenté de se suicider au centre de gériatrie du Vert-Pré à Roubaix, après plusieurs mois de contestation syndicale contre le manque de personnel et le non remplacement des agents en arrêt au sein des unités de gériatrie de l’hôpital de Roubaix. Le 17 novembre, les salariés pointaient le retrait du poste d’agent de sécurité qui oblige les infirmières à gérer elles-mêmes les reports d’alarmes et ouvre la résidence du Vert-Pré à tous les vents. Déstabilisée par la pression de la direction, cette infirmière a craqué.
Ce n’est pas une situation individuelle ni un cas exceptionnel. Cela peut nous arriver demain. C’est collectivement que nous devons dire non aux pressions de l’administration sous peine de prendre les mêmes risques !

Un vol de plus

La direction de l’APHP ne perd pas une occasion de nous voler de l’argent. Les agents de l’APHP dont la mutuelle est prélevée sur le salaire bénéficiaient d’une déduction fiscale de cette mutuelle. A partir de janvier 2012, elle a été réintégrée dans le revenu imposable… Une manière comme une autre de faire rentrer de l’argent en le prenant dans nos poches !

Des méthodes de travail qui nous cassent

La majorité d’entre nous est tellement débordé de tâches diverses qu’on est le plus souvent contraints de commencer un travail, de s’interrompre pour en faire un autre, pour finir beaucoup plus tard ce qui avait été commencé si entre temps on ne nous a pas appelés en urgence ailleurs… Comment voulez-vous avoir un suivi et ne pas ressentir l’impression d’être sans cesse en train de faire un décathlon ?

Ce que nous montre la privatisation de la santé en Angleterre

Longtemps nationalisé, le système du Royaume-Uni s’est peu à peu privatisé. A l’origine, il reposait uniquement sur le National Health Service (NHS), un hôpital public et "universel", créé après la Seconde Guerre mondiale. Financé par les impôts et non par les cotisations sociales, le NHS a très vite pâti du sous-investissement. Dégradation de la qualité des soins, longueur persistante des délais d’attente... Une médecine à deux vitesses, les plus riches se tournant vers les cliniques privées quand les plus pauvres restaient au NHS, s’est vite installée. A la fin des années 1990, Tony Blair, le Premier ministre travailliste, a lancé un vaste plan d’investissements et instauré, pour une meilleure gestion, des indicateurs de performance. Il a surtout autorisé le privé à réaliser des opérations chirurgicales pour le compte du public. En juin dernier, David Cameron a souhaité faire un pas de plus et "promouvoir un peu plus la concurrence" en permettant aux cliniques de répondre à des appels d’offres du NHS. Dans les années 1990, le pays a aussi beaucoup misé sur les partenariats public-privé pour moderniser ses hôpitaux. Les opérateurs privés prennent en charge la construction et la maintenance contre un loyer versé par la puissance publique. Ces contrats ont indexé les loyers sur l’inflation qui, outre-Manche, dépasse 5%. Mais aujourd’hui, près d’une soixantaine d’établissements sont au bord de la faillite...

La pneumologie de Saint Antoine ne veut pas partir

La direction n’a donc pas reculé sur son projet de départ de la pneumologie de Saint-Antoine. Pourquoi n’a-t-elle pas accédé à nos arguments ? Parce qu’elle n’a cure de l’intérêt des malades et du personnel et n’avait pas attendu nos explications pour savoir que le but n’est nullement une modernisation, ni même des économies, mais des réductions de taille et de dépenses. 20% des postes et des activités passent ainsi à la trappe et tel était le véritable objectif. Certes, les personnels de Pneumologie, comme avant eux ceux de la Maternité, ont reçu de nombreux soutiens : encore récemment celui des étudiants en médecine de Paris6. Il nous faut prendre conscience que, même si nos responsables de service sont contre le déménagement, ils ne disposent pas de meilleurs moyens que nous. Pour empêcher le plan de la direction, il ne peut suffire de montrer que le personnel du service est entièrement contre, ni que beaucoup de personnalités le soutiennent. Il faut un tout autre rapport de forces. Il faut lutter avec d’autres secteurs menacés, de l’hôpital et des autres hôpitaux. Et il nous faut prendre conscience que telle n’est pas la stratégie des centrales syndicales et donc nous organiser nous-mêmes.

Destruction programmée

Le 9 février, les activités de gynéco-obstétrique de l’hôpital Saint-Antoine ont été transférées vers les hôpitaux Armand-Trousseau et Tenon. Objectif de ce transfert qui n’est pas ouvertement reconnu mais très réel : diminuer l’offre en maternité. En effet, les deux hôpitaux sont tout à fait incapables de faire face au surcroît de travail et ne remplaceront pas les compétences qui étaient celles de Saint-Antoine. Trousseau n’est déjà pas en mesure d’accueillir le surplus de femmes enceintes.

Quand le Bâtiment va, le profit va…

La société de BTP Eiffage continue de réclamer 175 millions d’euros à l’Etat pour les travaux supplémentaires et de modifications qui lui ont été imposés pour le Centre hospitalier sud-francilien (CHSF), à cheval sur Evry et Corbeil-Essonnes (Essonne). Eiffage est la cause des retards et des dépassements de dépenses, mais elle est aussi le futur gestionnaire et c’est donc l’Etat qui s’est mis une fois de plus en situation de se couper lui-même la gorge face à des intérêts privés.

Messages

  • Quand les syndicats mènent une lutte d’ensemble sur l’APHP

    Eh oui ! L’ensemble des syndicats s’est mobilisée sur l’ensemble de l’APHP. C’est historique ! C’était pour demander des moyens sur l’ensemble des sites et des professions. Encore historique ! Seulement ce n’était pas pour des moyens pour le personnel et les malades, ce n’était pour demander des postes, des lits, des salaires ! Non, c’était pour demander des moyens syndicaux (des postes, des CTE, du temps syndical, des moyens syndicaux, ...) que plus de trois cent élus syndicaux de toute l’APHP se sont rassemblés devant le siège... Pour leurs intérêts, ils savent s’unir, mais pas pour les nôtres !!!

  • Important info aux parents :

    Rappel de medicament anti fievre tres utilise pour les jeunes enfants :
    un lot d’Advil pour enfants et nourrissons après la découverte d’un flacon présentant des particules étrangères. Il s’agit du lot 451 (20 mg/ml, suspension buvable en flacon, code CIP 34009 336 406 2 0) dont a date de péremption est mai 2014

  • A l’hôpital Beaujon de Clichy, des montagnes de matelas s’élèvent dans l’entrée principale et les caissières ont baissé les rideaux. Depuis ce lundi, l’action des syndicalistes et des grévistes, vent debout contre la réforme des 35 heures dans l’AP-HP, est montée d’un cran. Une centaine de matelas ont été entassés dans le hall où les grévistes font signer leur pétition.
    « Les caisses et les admissions sont fermées, mais les admissions se font derrière », assure une gréviste. L’activité médicale continue, les patients sont toujours pris en charge, mais les syndicats annoncent une journée de mobilisation très forte le jeudi 11 juin, qui pourrait perturber le fonctionnement de tous les établissements de l’AP-HP.

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