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Qui est Mélenchon ?

lundi 19 mars 2012, par Robert Paris

Qui est Mélenchon ?

En candidat du « Front de gauche », Mélenchon est en train de réussir l’opération électorale du parti communiste aux présidentielles : remonter les scores électoraux du PCF aux présidentielles en reprenant notamment l’électorat de l’extrême gauche.
Aujourd’hui, il se dit « rouge », appelle à l’insurrection, à l’aide au peuple grec. Mais faut-il croire ce tribun ?

Jeune, il a fait ses classes dans la bureaucratie syndicale étudiante. Le très laïque Mélenchon a aussi collaboré à l’hebdomadaire chrétien d’information, qui ne s’appelait plus « Croix du Jura » mais pas encore « Voix du Jura ».

Mélenchon a su participer à toutes les sortes d’appareils politiciens et syndicaux, à toutes sortes de postes de politicien, de chef de cabinet de maire à premier secrétaire national du PS, de sénateur à vice-président d’un conseil général, des localités à l’Etat bourgeois, en défendant toutes sortes de tendances de l’homme d’extrême droite Mitterrand à l’extrême gauche et au PCF, du pro-Maastricht à l’antiMaastricht, etc… (voir ici)

1972-1975 dans une organisation trotskiste, l’OCI, qu’il quitte pour entrer en 1977 au PS où il occupe très vite des responsabilités départementales. Il a pactisé successivement puis combattu de multiples dirigeants du PS. Il participe à la montée de Mitterrand au sein du PS contre les autres courants. Il pactisera successivement avec Dray, Emmanuelli, Hollande, Fabius, Lienemann, Ségolène Royal, Hamon, Quilès, etc, avant de les combattre…. Sur chacun, il a tout dit et son contraire ! Tout est calcul chez Mélenchon.

En 1983, il intègre la franc-maçonnerie sous prétexte qu’on y trouve la défense de la république. Il ne s’en démarquera pas tout en laissant entendre qu’il n’y est plus que simple membre.

1986. Elu sénateur de l’Essonne. Il a pu s’embourgeoiser sous les ors du Sénat de 1986 à 2009 où nul ne l’a jamais entendu critiquer le train de vie fastueux de cette institution ni les privilèges d’Ancien Régime dont jouissent les sénateurs. Député Européen ensuite, il n’a pas davantage critiqué cette Europe des trusts.

1992. Fonde la Gauche socialiste avec Julien Dray et Marie-Noëlle Lienemann.

En 1992, il vote et appelle à voter pour le traité de Maastricht, lui qui ne cessera après de le dénoncer !

1997. S’oppose à Lionel Jospin au congrès de Brest.

Après avoir été opposant bruyant à Jospin, il rentre dans le rang en devenant ministre de l’enseignement professionnel du gouvernement Jospin. Il déclare alors : « Ce n’est pas plus dur d’être dans un gouvernement en étant en désaccord avec certaines choses que d’être dans un groupe parlementaire et de voter pour un texte alors que l’on est contre. ». Le journal Libération écrit alors sur lui : « Mitterrandien sous Mitterrand, rocardien sous Rocard, emmanuelliste sous Emmanuelli, jospinien sous Jospin. Entre 1988 et 1991, il ne cesse de taper sur Michel Rocard, alors Premier ministre. Il fustige l’« ouverture » et les centristes, qu’il qualifie de « prototypes de l’étouffe-chrétien » et d’« ectoplasmes politiques ». Après la défaite de la gauche en 1993, il aide pourtant Rocard à prendre la tête du PS et participe à l’exécutif du parti. « On pensait alors que les socialistes avaient décidé de sauter l’élection présidentielle et on s’est dit que Rocard au moins allait se battre. Lorsque ce dernier échoue aux européennes de 1994, Mélenchon change son fusil d’épaule et sert d’intermédiaire entre Henri Emmanuelli et Laurent Fabius. Il se moule ensuite dans l’opposition au gouvernement Jospin, se moque du « Schtroumpf hilare » François Hollande. »

Ministre discipliné et plutôt absent de Lionel Jospin durant deux années, on ne l’aura jamais surpris coupable d’un coup de gueule comme ceux qui valurent à Jean Pierre Chevènement plusieurs départs de ses ministères.

Et, une fois devenu ministre de Jospin, au sein de la Gauche Socialiste, il donne immédiatement pour consigne de cesser toute critique à l’encontre de Lionel Jospin. La nouvelle ligne est : « Feu contre Laurent Fabius ! ». Il explique que Fabius est désormais le représentant de l’aile « libérale » du PS.

Au gouvernement, Mélenchon applique scrupuleusement sa nouvelle ligne. Il ne s’oppose ni aux privatisations massives, ni à la guerre en Afghanistan.

Il a eu toutes sortes de responsabilités au PS mais son départ ne signifie pas qu’il rompt avec son passé. En novembre 2008, il démissionne du parti socialiste.

Il déclare : "Nous refusons de nous renier en participant à des complots et des combinaisons tactiques. Car quelles que soient les arrangements qui sortiront du Congrès de Reims, la future direction du PS appliquera l’orientation majoritaire en particulier quand viendront les prochaines élections européennes. Il faudrait alors accepter ce que nous refusons depuis toujours : le traité de Lisbonne et le Manifeste commun avec les partis sociaux démocrates qui gouvernent avec la droite dans leur pays. Non ! Pour nous, ça suffit comme ça !".

Mais avant comme après il ne dénonce rien des tromperies des « socialistes » contre les travailleurs et les peuples. Le passé de Mitterrand, il s’en revendique encore. Pourtant, le Rwanda ? Motus ! Le passé fasciste de Mitterrand (Pétain, Algérie Afrique) ? Motus !

Mitterrand est son idole, lui qui proclame : « Comment voulez-vous que je sois drôle avec les modèles que j’ai : Saint-Just, Mitterrand ? »

Qui a réhabilité le fascisme français de Vichy en étant le premier président français à déposer une gerbe sur le tombeau de Pétain et à adhérer au comité de réhabilitation des pétainistes ?

Qui avait été décoré par lui ?

Qui a développé la guerre coloniale d’Algérie ?

Qui a organisé, armé, financé les bandes fascistes du Rwanda ?

Qui a soutenu la dictature de tous les pays d’Afrique et du Maghreb ?

Qui s’est attaqué le premier aux retraites à la sécu à l’emploi aux salaires ?

Qui a supprimé l’échelle mobile des salaires en 1982 ?

Qui a organisé les licenciements massifs de la sidérurgie lorraine sous couleur de modernisation en 1984 ?

Qui a cassé le parti communiste ?

Qui a le plus intégré le mouvement syndical à l’Etat bourgeois ?

Qui a organisé le génocide rwandais après avoir armé les fascistes et soutenu le dictateur Habyarimana ?

Mitterrand ! Mitterrand ! Mitterrand ! Mitterrand ! Mitterrand !

Le 13 avril 1984, les ouvriers sidérurgistes lorrains qui marchaient massivement sur Paris contre la suppression de leurs emplois clamaient : « Mitterrand trahison » !

Mélenchon n’en sait rien et ne veut toujours rien en savoir !

En 2009, il fonde le Parti de Gauche. Mais l’idéologie est toujours celle de Mitterrand.

Le programme de Mélenchon est un blabla qui cache la conservation du capitalisme :

« Le mode de production actuel ne vise pas la satisfaction des besoins humains. Il donne la priorité au profit à court terme, laisse de côté des besoins sociaux immenses parce que ceux-ci sont non rentables tout en encourageant les productions inutiles au bénéfice de la surconsommation des plus riches. Il dégrade gravement les conditions de travail et d’emploi. Nous lui opposons un nouveau mode de production dont la finalité sera le développement de toutes les capacités humaines et l’épanouissement de chacun(e) plutôt que l’intérêt du capital. Il sera basé sur une politique industrielle favorisant l’éco-développement, une politique de réduction du temps de travail avec création d’emplois correspondants, ainsi que le développement d’emplois utiles intégrant de nouveaux besoins communs. Cette réorientation passe par un renforcement des droits des salarié(es) pour avancer vers un contrôle collectif des conditions de travail, de son organisation et de son contenu. » Mélenchon dans « L’humain d’abord ».

Sur France 2, vendredi matin, Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, a été catégorique : en cas de victoire de François Hollande, aucun communiste n’entrera au gouvernement avant les élections législatives.

La volonté du PCF est claire, et pas si éloignée du Parti de gauche, son partenaire du Front de gauche : il n’est pas question de s’allier avec le PS avant les élections législatives des 10 et 17 juin. Vendredi matin, dans Les quatre vérités sur France 2, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a ainsi défendu la nécessité d’établir "des rapports de force [au sein de] la majorité", en cas de victoire de François Hollande. Et seul le renouvellement de l’Assemblée nationale peut le permettre.

Interrogé par France 2 sur l’éventualité de ministres issus du PCF dans le prochain gouvernement, le n°1 communiste a répondu : "On n’en est pas là, on se bat pour une nouvelle majorité politique de gauche." Cependant, "quand on va à une élection aussi importante que celle-là, c’est parce que nous ambitionnons de gouverner", a-t-il reconnu avant d’ajouter que son parti "n’a pas envie de se rallier à une politique d’austérité, fût-elle de gauche". "Nous n’irons pas dans un gouvernement pour privatiser ou dire que l’État ne peut pas tout", déclarait le secrétaire national dans le JDD le 19 février dernier.
La logique du Front de gauche est quand même la gouvernement de gauche et il est donc nécessaire de critiquer durement Hollande pour mieux récupérer des forces afin…. De participer au gouvernement de gauche.

Pour cela on peut bien parler d’insurrection. Mitterrand parlait bien de révolution !

Mélenchon socialiste et anticapitaliste ?

« Le socialisme se propose de dépasser la forme capitaliste de la société par le moyen de la démocratie, de la citoyenneté et de l’objectif de l’intérêt général. Je n’ai pas changé d’adhésion. Et je n’ai pas l’intention de le faire ! » (Discours à la Ie Convention de PRS, avril 2006)

Mélenchon : « place au peuple », « nous sommes le cri du peuple’ !

" Quand j’entends parler de Peuple, je me demande ce qui se trame contre le Prolétariat (Karl MARX)

C’est bien que le Rafale trouve preneur, c’est le meilleur avion du monde », a déclaré, non pas Sarkozy, mais... Jean-Luc Mélenchon, qui a vanté les mérites de l’avionneur, ce « grand industriel ».

Interview publié dans Les Echos :

Jean-Luc Mélenchon : « Les investisseurs n’ont aucune raison d’avoir peur de mon programme »

Ne craignez-vous pas que vos propositions se traduisent par une fuite des entrepreneurs et au final une hausse du chômage ?

"Pourquoi les entrepreneurs fuiraient-ils ? La hausse du SMIC -1.700 euros nets en fin de législature -s’applique à des secteurs de l’économie non exposés à la concurrence internationale. C’est-à-dire dans les services à la personne, la restauration rapide ou encore le bâtiment qui ne sont pas des activités délocalisables. Dans l’industrie manufacturière, la part de salaires au SMIC est résiduelle. Et mon programme va relancer l’activité et redynamiser tout le tissu industriel. Où les entrepreneurs iraient-ils quand toute l’Europe rentre en récession avec la généralisation de la politique de contraction des activités et de la dépense publique. L’avantage comparatif de l’Allemagne résulte exclusivement de l’avantage qu’elle a conservé dans la production de biens intermédiaires.

Dans mon programme, qui combine l’action de l’Etat et de forts amortisseurs sociaux, les entreprises y trouvent leur compte car il repose sur un élément de nature à les rassurer : la planification écologique qui donne une vision à long terme, permet d’organiser la production et l’investissement. Là on n’est plus dans le pilotage à court terme de l’entreprise imposé par les fonds de pension et les fonds d’investissement. Et la France n’est pas l’Allemagne. Avec 8 millions de naissances dans les 10 prochaines années, peut-on faire une croix sur l’investissement public, les écoles, les instituteurs ? Personne n’envie les Allemands dont 20% des actifs vivent sous le seuil de pauvreté.

La planification écologique est un défi scientifique et technique lancé à toute notre industrie. Elle lui donne une ligne. Plutôt que la règle d’or, appliquons la règle verte qui consiste à mobiliser toutes nos capacités pour apurer la dette écologique. Les investisseurs n’ont aucune raison d’avoir peur."

Il ne reste donc que la campagne pour relocaliser la production française, une version « démondialisation » du ‘produire français » ancien du PCF !!!

Mélenchon joue avec les mots : "Les travailleurs français ne sont pas nationalistes, ils sont patriotes".

Cependant, il joue sur la fibre nationaliste en présentant l’antimondialisation comme une lutte contre le capital !

Et Mélenchon ne perd pas une occasion de cautionner la politique de l’impérialisme français. Mélenchon a en effet déclaré : « Kadhafi tire sur sa population. Au nom du devoir de protéger, l’ONU demande d’intervenir ».

Mélenchon, un fervent adepte de Mitterrand

Mélenchon et l’impérialisme français, une véritable histoire d’amour...

Messages

  • Mélenchon ne dénonce rien des tromperies des « socialistes » contre les travailleurs et les peuples. Le passé de Mitterrand, il s’en revendique encore. Pourtant, le Rwanda ? Motus ! Le passé fasciste de Mitterrand (Pétain, Algérie Afrique) ? Motus !

    Mitterrand est son idole, lui qui proclame : « Comment voulez-vous que je sois drôle avec les modèles que j’ai : Saint-Just, Mitterrand ? »

    Qui a réhabilité le fascisme français de Vichy en étant le premier président français à déposer une gerbe sur le tombeau de Pétain et à adhérer au comité de réhabilitation des pétainistes ?

    Qui avait été décoré par lui ?

    Qui a développé la guerre coloniale d’Algérie ?

    Qui a organisé, armé, financé les bandes fascistes du Rwanda ?

    Qui a soutenu la dictature de tous les pays d’Afrique et du Maghreb ?

    Qui s’est attaqué le premier aux retraites à la sécu à l’emploi aux salaires ?

    Qui a supprimé l’échelle mobile des salaires en 1982 ?

    Qui a organisé les licenciements massifs de la sidérurgie lorraine sous couleur de modernisation en 1984 ?

    Qui a cassé le parti communiste ?

    Qui a le plus intégré le mouvement syndical à l’Etat bourgeois ?

    Qui a organisé le génocide rwandais après avoir armé les fascistes et soutenu le dictateur Habyarimana ?

    Mitterrand ! Mitterrand ! Mitterrand ! Mitterrand ! Mitterrand !

    Le 13 avril 1984, les ouvriers sidérurgistes lorrains qui marchaient massivement sur Paris contre la suppression de leurs emplois clamaient : « Mitterrand trahison » !

    Mélenchon n’en sait rien et ne veut toujours rien en savoir !

    En 2009, il fonde le Parti de Gauche. Mais l’idéologie est toujours celle de Mitterrand.

  • La logique du Front de gauche est quand même la gouvernement de gauche et il est donc nécessaire de critiquer durement Hollande pour mieux récupérer des forces afin…. De participer au gouvernement de gauche.

    Pour cela on peut bien parler d’insurrection. Mitterrand parlait bien de révolution !

  • Jean-Luc Mélenchon : « Les investisseurs n’ont aucune raison d’avoir peur de mon programme »

  • Quand j’entends parler de Peuple, je me demande ce qui se trame contre le Prolétariat
    (Karl MARX)

    • Pouvez-vous donner la référence exacte de cette citation de Marx ? Il semble qu’elle se trouve dans une des correspondances, mais laquelle exactement ? Cordialement

    • Effectivement, je ne retrouve pas aisément dans quel courrier Marx a écrit cela.

      Je l’indiquerai dès que je le retrouverai…

      Par contre, on peut cliter…

      Karl Marx dans « Le 18 brumaire de L. Bonaparte » :

      « Les démocrates reconnaissent qu’ils ont devant eux une classe privilégiée, mais eux, avec tout le reste de la nation, ils constituent le peuple. Ce qu’ils représentent, c’est le droit du peuple ; ce qui les intéresse, c’est l’intérêt du peuple. Ils n’ont donc pas besoin, avant d’engager une lutte, d’examiner les intérêts et les positions des différentes classes. »

      Karl Marx dans son introduction à la « Critique des programmes de Gotha et d’Erfurt »

      « Ce n’est pas en accouplant de mille manières le mot Peuple avec le mot Etat qu’on fera avancer le problème d’un saut de puce. »

      Ou Lénine en 1894 :

      « Grattez un peu « l’ami du peuple », pourrions nous dire en paraphrasant un apophtegme connu, et vous verrez apparaître le bourgeois. »

  • Oh... vous êtes bien méchants avec ce brave Mélenchon. Je ne comprends pas ce qui vous gêne. Pourquoi ne voyez-vous pas en lui un vrai révolutionnaire ?
    Franchement,
    si on ferme les yeux sur son appartenance à cette gauche qui attaque les conditions de vie et de travail des ouvriers depuis des décennies, en France comme ailleurs dans le monde,
    si on ferme les yeux sur son appartenance politique à cette gauche qui attaque les sans-papiers encore et encore en masquant sa politique derrière un discours hypocritement humaniste,
    si on ferme les yeux sur son nationalisme exacerbé qui est l’anti-thèse de l’internationalisme prolétarien (puisque les ouvriers n’ont pas de patrie),
    si on ferme les yeux sur ce mensonge qu’il tente de nous faire avaler comme quoi le capitalisme pourrait être plus humain s’il était mieux géré (et donc, pour cela, il suffirait de bien voter),
    si on ferme les yeux sur ses tendances pro chavistes, maoïstes, staliniens (tous ces exploiteurs et massacreurs de la classe ouvrière qui osent nous attaquer en portant le masque usurpé du marxisme)...
    ... alors on peut voir en Mélenchon un vrai révolutionnaire...
    Vous autres de la Voix des Travailleurs, vous êtres trop critiques c’est tout...

    • Tu as parfaitement raison, si on cherche à se faire tromper, il est très bien, il a les mots qu’il faut, les accents qu’il faut pour celui qui cherche à mettre à la place de président-roi de l’empire capitaliste français un trompeur du peuple...

  • La motivation de nombreux électeurs de Mélenchon. Ils espèrent qu’un bon score du FdG obligera Hollande à mener une politique "un peu plus à gauche".

    Mais c’est une illusion complète, camarade ! Une illusion que dément l’expérience de tous les gouvernements de gauche dans cette période de crise. Ce qui pourrait obliger Hollande a modérer les attaques qu’il ne va pas manquer de mener contre le monde du travail, c’est l’organisation de la classe ouvrière sur des objectifs de lutte. Mais cela, Mélenchon n’en veut pas, il ne le propose pas. Et Mélenchon, comme le PCF, qui l’a fait tout au long de son histoire, même quand il représentait une force autrement plus puissante, avalera toutes les couleuvres que lui présentera Hollande, pour la bonne raison que son existence (la réélection de ses notables, maires, députés...) dépend de son alliance avec le PS.

    Bref, ça se passera au niveau national comme ça se passe au niveau des conseils régionaux et des municipalités gérés par le PS avec l’appui du FdG et du PCF pour voter toutes sortes de mesures réactionnaires : privatisations, suppressions de postes etc.

    Les effets d’un vote, que ce soit pour Mélenchon, Poutou ou Arthaud sont de toute façon hyper limités. Mais, si un vote devait inquiéter Hollande et l’inciter à la prudence, ce serait le vote d’extrême gauche car celle-ci préconise la défense intransigeante des intérêts des classes populaires. Sans se faire trop d’illusions non plus : les gens qui votaient Besancenot et Laguiller n’étaient pas nécessairement non plus prêts pour des luttes acharnés.

    Mais la fonction de Mélenchon est tout de même de donner un débouché électoral au mécontentement, voire à la colère, en laissant croire qu’on va changer les choses par le bulletin de vote. Et accessoirement d’essayer d’affaiblir l’extrême gauche.

  • Bien d’accord avec toi Gérard et beaucoup d’ouvrier, de technicien, vont voter pour lui et se sont déplacés pour l’écouter parler à la Bastille.

    Ce qui est remarquable car dans le même temps, le meeting de la CGT, avec une intervention de Thibaut, devant l’usine PSA aulay menacée de fermeture, a fait un flop (1 centaine d’ouvrier).

    Cela montre au moins que les ouvriers ne croient absolument pas pour l’instant à des "solutions locales" ou à la "forteresse" Aulnay comme le propose la CGT PSA et nationale.

    Evidemment les travailleurs ont les illusions du réformisme (sur les relocalisations et les solutions franco-gauloise)et le PdG a le bagout et nous faire croire que le sénateur peut se considérer comme un frère des ouvriers.

    Alors à ceux des syndicalistes qui vont s’en prendre aux ouvriers pour dire qu’ils sont passifs, au moins on peut dire que le FN ne remporte pas la mise complète : une femme de ménage a tenu à dire à un collègue d’origine algérienne qu’elle ne voterait ni pour le FN, ni pour Sarkozy qui sont des profiteurs et racistes.

    Ces syndicalistes ne veulent voir aucun lien entre les trahisons des bureaucraties, les défaites récentes, les politiques de défense usine par usine, et la désaffection syndicale.

    Tampis car s’il ne comprenne rien, cela n’empêche rien et surtout de défendre l’auto organisation des travailleurs.

  • Le programme du PDG Mélanchon se ridiculise d’emblée en prétendant proposer un capitalisme à visage humain, tout comme son alter ego PN Sarko avait prétendu humaniser ce même système. L’introduction fait appel aux meilleurs sentiments anti-capitalistes. Qui peut nier cette horrible domination, et ce besoin irrépressible que nous, spectateurs invariablement impuissants, d’ « affronter la finance », d’en finir avec « la suprématie des marchés ».
    Mais n’est-il pas dérangeant, dès l’introduction, cet appel (déjà vu) : « il faut reprendre le pouvoir » ! Qui donc ? Certes en votant pour Mélanchon l’électeur syndiqué « prend le pouvoir » à travers lui comme on s’en doute, mais est-ce lui qui le « reprend », l’a-t-il jamais détenu ? Non puisque le pouvoir était celui de la gauche caviar puis jospinesque ! Ce sont les mêmes qui veulent revenir, quoique leur PDG bouffi semble refuser avec ostentation tout maroquin étatique.
    Le programme du FDG est déjà dégonflé dans ses bases par une actualité amère, car il s’appuie sur des fumigènes évaporés en vue d’une 6ème République virtuelle et consensuelle : « déjà… des révolutions se développent en Amérique du Sud, dans les pays arabes… » ; mauvaise pioche : le petit caïd souteneur de Kadhafi, Chavez n’en a plus pour longtemps, et le jasmin est fané et ensanglanté dans le croissant arabe.
    En fin d’introduction le programme du FDG ne se révèle au fond, indépendamment des marchandises utopiques qu’il va étaler par après, que comme un acte de bravoure électorale en faveur des vieux pachydermes du PC, des recyclés du trotskisme et des éjectés du PS, en résumé à se « soumettre » au cycle électoral présidentiel et législatif de l’année en cours.

  • « Ce qui pourrait obliger Hollande a modérer les attaques qu’il ne va pas manquer de mener contre le monde du travail, c’est l’organisation de la classe ouvrière sur des objectifs de lutte. »

    Cette phrase et ce raisonnement sont totalement erronés.

    Organisation de la classe ouvrière ou pas, faire pression sur les gouvernements, de droite ou de gauche en période de mort du capitalisme ne fera que développer la répression anti-ouvirère.

    Ou alors, des mesures de types front populaire pour permettre à la bourgeoisie de préparer le fascisme et la guerre après avoir fait rentrer la classe ouvière dans le droit chemin de la production.

    Ces raisonnements restent imprégnés d’un défaitisme ne proposant, finalement que la conciliation de classe.

    Je ne puis donc les approuver.

  • Mélenchon, en 2011 pendant un débat avec Valls sur une chaîne télévisée, concernant l’Égypte, à la question : « Souhaitez-vous le départ de Moubarak ? » répondit qu’en tant que militant, il le souhaitait, mais que s’il était « président, il se garderait de dire s’il devait rester ou partir, ce serait de l’ingérence ». Mélenchon ajouta que, si un de ses ministres s’était permis de le faire, « alors, il prendrait la porte deux secondes après » (Le Parisien du 31 janvier). Allusion à l’impair de la secrétaire d’État à la Jeunesse, Jeannette Bougrab, qui a osé souhaiter publiquement le départ de Moubarak, se faisant critiquer par son chef de gouvernement, mais également par ces deux représentants éminents, l’un, de la gauche ouvertement réformiste, l’autre, de la gauche tout aussi réformiste mais qui essaie, à l’approche des élections, de jouer à l’extrême gauche. Les voilà tous les deux débordés sur leur gauche par une femme bien de droite !

    Extrait d’un article de Lutte Ouvrière dont la porte parole clame en pleine campagne électorale que la différence de fond entre elle et Merluchon, est celle du "socialiste" et du "communiste".

    Les généralités sont payantes pour ne pas trop égratigner la gauche pour qui LO a appelé a voté en 2007 et en 20...

    • En 1974 Lutte ouvrière n’a-t-elle déjà appelé à voter mitterrand ? Et en 1981 ? 1988 ?

      En 1995 peut-être pas pour jospin ?

      EN 2002, ce fut la seule qui a dit qu’elle n’appellerait pas à voter CHirac "parce que le FN ne risquait pas de passer" nous ont dit les militants de Lutte ouvrière à l’époque.

      Quelques temps après, un an ou deux, les militants le regrettaient. Hé oui, défendre des principes c’est dur à assumer ! Dès les élections suivantes, un militant de LO de longue date théorisait que l’organisation ne ferait plus ce qu’elle a fait. Dès 2003 les textes de congrès de LO préparaient à nouveau à des compromissions et à se tourner vers une politique opportuniste... et donc réformiste.

      La position était juste, mais pas toujours argumentée comme il le fallait.

      Mais l’opportunisme est un choix.

      Les principes sont parfois invoqués, parfois non. Lutte ouvrière en a-t-elle ? oui pour s’adapter et retourner sa veste comme dit la chanson qui dénonçait mitterand.

      Le double discours est classique et théorisé déjà au moyen âge par Averoès.

      Il y a les vérités pour les militants, les initiés, et les vérités, différentes, qu’on dit aux profanes, et au grand public, de peur d’être mal perçu. Voilà ce qui inspire la philosophie de Lutte Ouvrière.

  • Mélenchon traite Hollande de "monarque" puis se ravise. Voilà tout Mélenchon : il sait que le président de la bourgeoisie, tout élu qu’il est, n’est rien d’autre qu’un roi mais il ne veut pas vraiment le dire. Il sait tout mais il ne dira rien, ne défendra rien...

  • Le message de Mélenchon est que les travailleurs peuvent améliorer les salaires, les conditions de vie et les services publics en élisant un politicien comme lui, qui parle franchement, mais qui a cependant l’expérience d’un haut responsable de la République française. Il a déclaré à La Voix du Nord : « Nous ne sommes pas l’extrême-gauche, nous sommes la gauche de la radicalité concrète. »

    Comme tout examen de son histoire politique le montre, cependant, les promesses de Mélenchon sont vides. Il avance des politiques qu’il n’a pas l’intention de mettre en place. Il donne ainsi un faux vernis radical aux politiciens français sociaux-démocrates, au moment où ils se préparent à instaurer d’autres politiques d’austérité.

    Mélenchon a débuté en politique dans les mouvements étudiants à Besançon, une ville de l’Est de la France, après la grève générale de 1968. Il a adhéré à l’Organisation communiste internationale (OCI) en 1972 - l’année après que l’OCI a rompu avec le Comité international de la Quatrième Internationale, qui publie aujourd’hui le WSWS - et l’a quittée pour rejoindre le PS en 1976.

    À l’époque, la perspective de l’OCI était la conception fausse qu’elle pouvait développer un mouvement révolutionnaire de la classe ouvrière, basé en France, en faisant pression sur le Parti communiste français (PCF) stalinien ainsi que le PS nouvellement formé afin de lancer une « Union de la gauche » et de prendre le pouvoir. En fait, cela a profité aux projets du leader du PS François Mitterrand. Un ancien collaborateur du régime de Vichy, Mitterrand s’est redéfini comme un social-démocrate et a cherché une alliance avec le PCF afin d’obtenir une base électorale et de gagner la présidence.

    Mélenchon a été gagné à la perspective de « l’Union de la gauche » et a affirmé qu’il a été renversé lorsqu’il a entendu pour la première fois Mitterrand parlé publiquement : « Il a parlé du bonheur, il a parlé de la politique de façon charnelle, il parlait de la beauté de la neige. Ça m’a délivré. Nous, nous n’osions jamais dire ’je’. Lorsque je suis entré dans le PS, c’était un parti révolutionnaire ».

    En fait, le PS était un parti bourgeois qui se préparait à étouffer le radicalisme post-1968 de la classe ouvrière et Mélenchon était en train de passer des politiques de la « gauche » petite-bourgeoise aux cercles de l’État. De son passage à l’OCI, cependant, Mélenchon a retenu le chauvinisme français et la manière crue de parler d’un ancien étudiant radical.

    Lorsque Mitterrand a pris le pouvoir en 1981, il a implanté une vague de nationalisations et de dépenses étatiques afin d’augmenter temporairement le pouvoir d’achat des travailleurs français. La bourgeoisie a réagi en retirant des capitaux de la France, poussant le franc français à plonger en dessous de la relation avec le mark allemand spécifiée par le Système monétaire européen, le précurseur de l’euro. Mitterrand a ensuite rejeté des politiques réformistes en 1983, implantant un « tournant de la rigueur » appuyé par la bureaucratie syndicale et les partis de « gauche » petit-bourgeois. Il a diminué le pouvoir d’achat, a fermé des usines d’acier et d’automobiles et a privatisé les industries nationalisées.

    De manière étonnante, compte tenu des conséquences dévastatrices des politiques de Mitterrand pour la classe ouvrière, Mélenchon a fait le commentaire suivant concernant ses liens avec Mitterrand à l’époque : « J’étais aveuglé par l’affection et ma perception un peu romanesque de ma proximité. Mais, je ne regrette rien ».

    L’explication de Mélenchon pour la défaite, dans sa biographie Mélenchon le Plébéien, est significative. Il blâme le « syndrome Salvador Allende », affirmant : « Nous avons tous en tête l’échec du Chili. »

    Il sous-entend par là qu’il craignait que, si le PS ne suivait pas la ligne de Mitterrand et n’abandonnait pas les politiques réformistes opposées par la classe dirigeante, il pourrait subir le même sort que le président social-démocrate du Chili, Salvador Allende. En 1973, Allende fut renversé par un coup d’État appuyé par les États-Unis et mené par le général Augusto Pinochet ; des milliers de travailleurs et de jeunes Chiliens furent massacrés et Allende trouva la mort.

    Cela donne un portrait beaucoup plus réaliste que les discours électoraux de Mélenchon quant à l’état des relations de classe dans la société moderne. La classe dirigeante utiliserait les méthodes les plus impitoyables pour préserver sa richesse et les privilèges sociaux. Comme l’expérience de 1983 le montre clairement, un programme réformiste pour la classe ouvrière est un mensonge politique qui vise à semer la confusion et la démoralisation ; la classe ouvrière peut seulement imposer de telles politiques par la construction d’un mouvement politiquement indépendant et révolutionnaire de la classe ouvrière afin de renverser la bourgeoisie et de supprimer son opposition.

    Cela s’applique tout aussi bien à Mélenchon en 2012 au milieu de la crise de la dette européenne - pendant laquelle le premier ministre grec George Papandreou s’est retiré de son poste sous la pression des banques, après avoir fait face à un coup d’État militaire l’automne dernier - qu’à Mélenchon et à Mitterrand en 1983.

    • Pa rapport au « syndrome du Chili 73 » que Mélenchon met en avant, il y a un élément mensonger à dénoncer. Le Chili a subi en 73 l’impérialisme américain. Que Mélenchon compare Allende à Mitterrand est masquer le fait que Mitterrand était le président d’un Etat impérialiste, plus que d’un pays meancé par l’impérialisme américain. En Algérie en 56 et au Rwanda en 1994, il a deux Chili à son palmarès, comme bourreau, pas comme victime. Mélenchon masque ces deux "Chili réels" pour spéculer sur des "Chili potentiels". A mon avis, critiquer Mélenchon uniquement sur le vide de ses promesses est juste mais insuffisant : il réussit à montrer que si la bourgeoisie française à besoin d’un Marceau Pivert, il est un candidat qui a passé avec succés les examens préliminaires. C’est invisible pour beaucoup de travailleurs, mais c’est peut-être ce qu’on doit également leur rendre visible.

  • Ce que le FdG essaie de masquer, c’est sa passivité face à la vague de licenciements annoncés, voire sa collaboration avec le patronat et le gouvernement puisque les dirigeant-e-s de la CGT souvent lié-e-s au FdG, comme les directions des autres syndicats, participent aux concertations ouvertes par la « conférence sociale » de juillet. PSA, Air France, Doux, Sanofi, Carrefour, IBM, CIF, Bouygues, SFR, SNCM… Des dizaines de milliers de licenciements sont annoncés. Malgré le recul du mouvement ouvrier, il reste bien des équipes syndicales et bien des travailleurs-ses combatifs qui résistent localement. Dans une situation de crise pareille, il est évident que les directions syndicales, et le FdG auraient les moyens d’impulser un puissant mouvement d’ensemble. Mais il n’est pas question d’impulser autre chose que quelques promenades, comme celle du 9 octobre, où les bureaucrates se gardent bien de définir la moindre revendication précise et le début d’une stratégie pour gagner…

  • Sur la question de l’immigration, Mélenchon flirte actuellement avec des positions d’extrême droite !

    Jean-Luc Mélenchon lançait au Parlement européen : “C’est une Europe de la violence sociale, comme nous le voyons dans chaque pays chaque fois qu’arrive un travailleur détaché qui vole son pain aux travailleurs qui se trouvent sur place.”

    Un travailleur étranger vole son pain au travailleur français, cela vaut Le Pen !!!

    Commentant la décision du gouvernement allemand d’accueillir des réfugiés, il déclare :

    « Nous ne pouvons pas faire face à la situation avec de telles méthodes. Il faut donc dissuader les gens de partir... »

    Et à Calais :

    « Je n’ai jamais été pour la liberté d’installation et je ne vais pas commencer aujourd’hui. »

    La démagogie Mélenchon se développe aussi sur le thème du soutien à la police qu’il juge trompée, exploitée, mal utilisée et autres...

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