Bulletin La Voix des Travailleurs de la traction Gare de l’Est
Mourir pour les profits ? NON !
Dans l’aggravation des conditions de travail, il n’y a pas plus de hasard que dans la dégradation des transports perçue par les passagers. Il y a une politique : rentabiliser pour privatiser. Pépy n’a-t-il pas déclaré que « les frais de structure de la SNCF sont trop élevés » ? Les frais pour la sécurité et pour les conditions de travail sont visiblement dans son collimateur.
Où en sont les comptes de la SNCF ?
Guillaume Pépy, interviewé par Le Monde en février 2012, déclarait que la SNCF est financièrement en très bonne santé : « Le chiffre d’affaires a progressé de 37% depuis 2007, ce qui place notre groupe parmi les 20 premières entreprises françaises. Les résultats du groupe SNCF sont à la fois bons et prometteurs. Le taux de marge opérationnel augmente également de 2,2 points et dépasse en valeur absolue les 3 milliards d’euros. L’endettement du groupe baisse pour la première fois depuis 2007 et les fonds propres augmentent de 238 millions par rapport à 2010. » Et pourtant, il insiste que la marge opérationnelle doit encore augmenter d’environ 200 millions. Pour quoi faire ? Pourquoi un service public devrait rechercher la rentabilité à tout prix ? Pour être suffisamment intéressant pour les marchés financiers !
Une direction peu empressée !
L’accident dans le tunnel de Nanteuil, il y a deux ans, aurait pu avoir des conséquences aussi graves que celui survenu en début d’année sur la région de Paris Nord. Pourtant, la direction n’a fait une visite des supports caténaires dans ce tunnel que deux ans après !
Sur les supports observés, le résultat est alarmant. Certains sont complètement délabrés. Mais qu’attendre d’autre quand ceux-ci datent du début d’électrification de la ligne dans les années 60 et sont rongés par les eaux qui s’infiltrent dans le tunnel ?
Plus de 4 morts en moins d’un mois à l’INFRA !!!
L’ensemble des voies malgré les travaux de ces dernières années a vu son âge moyen augmenter de 4 ans. C’est le résultat des plus de 5000 suppressions de postes à l’INFRA de ces dernières années, en vue de la privatisation.
Cette casse, les agents de conduite et les camarades travaillant sur les voies la paient de leur vie.
Urgence : TRAVAUX
Pour circuler dans les meilleures conditions possibles, il faut d’urgence des travaux de rénovation et pas seulement sur cette portion de voie. Seuls les travailleurs organisés indépendamment des syndicats et de la direction dans des comités de chantiers, d’unités de production et de bureau, coordonnés localement et nationalement, pourront en imposant leur contrôle sur la production, décider et réaliser ces travaux nécessaires à notre survie.
On sauvera notre peau tous ensemble et pas autrement
Face au danger pour les trains qui roulent à plus de 140 km/h dans ce tunnel, il est évident que nous ne devons pas attendre de la direction des actions immédiates pour y remédier. Si abaisser notre vitesse peut être un moyen d’éviter un drame, le temps que les travaux soient effectués, ce n’est qu’un pis-aller pour nous comme pour les voyageurs.
Pour assurer la sécurité des circulations, il faut une politique de travaux et d’embauches tout de suite partout où cela est nécessaire. Car la mise en danger de la vie de nos camarades est due au manque d’effectifs. Ne pas mourir ou souffrir au travail aujourd’hui, c’est lutter contre les suppressions de postes.
Dans cette lutte, nous ne sommes pas seuls. Au-delà de la SNCF, ce sont tous les travailleurs qui subissent la même politique. Education nationale, hôpitaux, poste, industrie, banques, public, privé : partout les patrons réduisent les effectifs et licencient. Si nous voulons faire reculer la SNCF, ce ne sera qu’en tentant de se battre avec tous les autres. En 1995, les cheminots criaient : « tous ensemble ! » Cela doit être notre objectif. En 2012, c’est vital de l’appliquer.
La SNCF licencie
La SNCF continue de se débarrasser de ses filiales déficitaires : Novatrans prend la suite de Seafrance, contrainte à la liquidation judiciaire fin 2011. La SNCF va décider le 9 mai de l’avenir de sa filiale dédiée au transport combiné rail-route, lourdement déficitaire. La possibilité d’une liquidation judiciaire est évoquée. 260 emplois supplémentaires sont menacés, montrant que la SNCF a bien l’intention d’employer l’arme du licenciement dans les temps qui viennent. Qu’on se le dise !
La SNCF sauve les SERNAM ou les licencie ?
Le transporteur Sernam, ancienne filiale, en redressement judiciaire depuis le 31 janvier, sera partiellement repris (environ 800 salariés sur 1440) par la société Geodis/Calberson (groupe SNCF) à partir du 7 mai. Jusqu’à 831 postes pourraient être reprissur les 1441 employés restants chez le transporteur. Cela signifie que, grâce au chantage du licenciement général avec faillite, on a fait passer le licenciement de 600 salariés pour une aide aux travailleurs…
Belle arnaque que subissent une fois de plus des salariés qui étaient des cheminots SNCF avant d’être vendus au privé.
