Accueil > 08- LUTTE DES CLASSES - CLASS STRUGGLE > Bulletin La Voix des Travailleurs de l’hôpital Tenon

Bulletin La Voix des Travailleurs de l’hôpital Tenon

samedi 2 juin 2012, par Robert Paris

Nous ne sommes pas en caoutchouc

Un seul mot à la bouche de la direction : la flexibilité. Après les informaticiens qui sont devenus flexibles sur les quatre sites du GH, après les administratifs, après les cadres… on demande maintenant au personnel de la bronchoscopie d’être flexible et d’aller en dépannage sur Saint-Antoine. Ce n’est pas en piquant du personnel d’un hôpital pour aller le mettre dans un autre et avec une équipe inconnue qu’on améliore la santé : on la détruit et aussi celle du personnel et des malades. Flexibilité aussi prévue pour le personnel des caisses, admission et frais de séjour. Non seulement on leur demande d’être polyvalents sur plusieurs postes, de modifier leurs horaires avec une amplitude de 7H à 21H, de travailler le week-end, mais évidemment en étant beaucoup moins nombreux sur chaque poste. Et ils pensent peut-être qu’on va accepter !

Déménager pour accumuler le boulot

Quand on augmente considérablement l’activité dans un hôpital parce qu’on y a déplacé l’activité d’un autre hôpital sous prétexte de tout rassembler, que se passe-t-il alors ? Eh bien, il y a plus de malades mais aussi plus d’urgences, bref de tout ! De tout sauf de soignants… A Trousseau, c’est ce qui s’est passé en devenant une usine à bébé, il arrive donc qu’il puisse y avoir plusieurs urgences à gérer en même temps, mais dommage il n’y a pas de personnel prévu !

Le laisser-aller de la direction

Les appareils, le matériel sont de plus en plus désuets, bien entendu. Alors, ils sont souvent en panne. Et ils restent longtemps, plusieurs mois voire des années sans qu’ils soient réparés ou changés. Comme si le personnel n’avait pas assez de sa charge de travail déjà lourde. Il lui faut courir pour trouver un thermomètre, un tensiomètre, faire la vaisselle de tout un service à la main, etc… On dirait que la volonté de la direction est de laisser les choses se dégrader plutôt que d’améliorer nos conditions de travail. Peut-être voudrait-elle qu’on la mette face à ses responsabilités et toutes ces merveilles devant sa porte.

Mobilisation clandestine

La CGT a organisé un rassemblement à la direction de l’APHP pour y dénoncer des milliers de suppressions d’emplois. Jusque-là, rien que de très normal. Mais l’étonnant, c’est que ce syndicat a mobilisé ses militants et membres de l’appareil du syndicat sans prévenir les personnels de santé des hôpitaux, sans même les avertir par un tract... Positionner le syndicat comme un interlocuteur du nouveau gouvernement, voilà le but de la CGT, mais sans mobiliser les personnels !

Et sa bêtise, elle n’est pas en panne

Durant tout le mois de mai, les pannes de pneumatiques ont été récurrentes, la direction s’en excuse platement et nous demande d’acheminer nous-mêmes les prélèvements. Et pendant ce temps, il n’y a personne au lit du malade ?

Quelle ascension !

Tiens, ça fait un quart d’heure que j’attends cet ascenseur. Ouïe, celui-là referme ses portes à peine on y rentre et menace de nous hacher menu. Beurk, la nourriture passe au même endroit que les poubelles dans l’autre…

Ça ne paie plus

La paye virée avec trois jours de retard. Pour la direction, ce n’est pas grand-chose trois jours de retard. Mais, pour les personnels, cela signifie des drames pour certains d’entre nous…

Le GH veut cacher sa face de bouc

On croit rêver quand on lit sur la petite carte éditée comme une carte d’invitation par le GH. « Devenu fan des Hôpitaux Universitaires Est Parisien sur Face book ». GH en photo, blog, on a l’impression qu’il s’agit d’un acteur en vogue pour lequel on aurait envie d’en savoir plus.
Eh bien non, on n’est pas Brad Pitt ou Angelina Jolie. Désolé pour vous, c’est bien du GH qu’il est question et qui cherche à vanter ses mérites : fermeture du service, diminution de personnel, de lit, de l’offre de soins, mobilité du personnel, etc…

Ils nous trimbalent

Il était une fois… au nom de restructuration, la majeure partie de la Neurologie était priée de partir pour Lariboisière. Mais, toujours au nom de restructuration, des vies du personnel étaient chamboulées sans aucun remord de la part de la direction de l’APHP. L’objectif c’est des économies à tout va, mais surtout en moyens humains et en offre de soins pour la population. On se demande à quoi cela rime. Puisque la Neuro de Tenon doit maintenant venir sur Saint-Antoine. Même si les projets n’ont ni queue ni tête, Les brûlés de Saint-Antoine qui étaient partis à Cochin partent cette fois sur Saint Louis…


La vitrine n’a que la vitre

Buca se veut, selon la direction, synonyme d’exemplarité. Mais il ne suffit pas de nouveauté des bâtiments, il faudrait du personnel. La réponse de la direction est de nous rendre multitâches. La plus grosse tâche sur la vitrine, c’est la direction !

Messages

  • De nombreux hôpitaux publics sont en déficit. Certains se sont même endettés avec des emprunts toxiques via Dexia ! La tarification à l’acte n’est pas la solution, à part pour aggraver la mainmise de la santé par le profit.

  • Depuis 2 ans, 300 hôpitaux déficitaires se démènent pour faire face à leurs dettes cumulées et aux « impasses de trésorerie » souvent liées à de lourds investissements voire au paiement des salaires. La banque Dexia Crédit Local, en cours de démantèlement était l’un des premiers organismes prêteurs aux hôpitaux, aujourd’hui globalement endettés à hauteur de 24 milliards d’euros. La perspective de création d’un nouvel établissement entre la Banque Postale et Dexia courant 2012 ne rassure pas les directeurs d’hôpitaux, qui n’ont pas été formés pour devenir traders.

  • Une circulaire interministérielle du 9 mai dernier précise un décret publié fin 2011 qui encadre l’accès à l’emprunt bancaire pour les établissements hospitaliers désormais soumis à l’autorisation préalable des directeurs généraux d’agences régionales de santé représentant l’État.

  • Le plan hôpital 2007 initié dès 2002 par Jean-François Mattei alors ministre de la Santé destiné à garantir « la mutation de l’hospitalisation, confrontée à de multiples changements, médicaux, techniques et humains. » Résultat : un plan en béton pour relancer le bâtiment, raser des sites, en construire d’autres et regrouper au passage certaines équipes vouées à travailler ensemble.

  • A en croire la Fédération hospitalière de France qui regroupe plus d’un millier d’hôpitaux publics, les deux tiers des établissements de santé vont sous peu se retrouver en cessation de paiement.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.