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Bulletin La Voix des Travailleurs de l’hôpital Saint-Antoine

mardi 5 juin 2012, par Robert Paris

Bulletin La Voix des Travailleurs de l’hôpital Saint-Antoine

Ascenseur pour l’échafaud

On se demande si la direction de l’hôpital se préoccupe d’assurer l’entretien des ascenseurs au vu des différentes pannes. En ce moment, c’est la galère pour avoir un ascenseur, aussi bien à Caroli qu’à Robert André. Rappelons qu’il y a neuf étages dans ces bâtiments. Il est arrivé, côté Caroli, que les sept ascenseurs de ce bâtiment, que cinq soient en panne. C’est le parcours du combattant pour le personnel qui doit passer par ci ou par là avec son brancard pour tenter de trouver un ascenseur où l’attente reste interminable. Mieux vaut ne pas être en situation d’urgence. Mais quand même, pour les patients revenant du bloc pour aller en salle de réveil, c’est un peu léger…

La Santé de gauche comme de droite

En gros, la santé va continuer de même avec la gauche qu’avec la droite. Selon Madame Touraine, le nouveau ministre en charge de la santé, il n’y aura pas de grandes réformes : « mieux vaut des aménagements que des lois »…

Le nouveau gouvernement ne compte donc pas revenir sur les dernières lois qui cassent et continueront de casser l’hôpital public. La ministre parle de « bonne gestion » des hôpitaux : « Un hôpital en déficit, c’est un hôpital qui n’investit plus sur l’avenir. » Mais c’est quand même les gouvernements qui se sont succédé qui ont amené les hôpitaux dans cette situation financière là, notamment en les poussant à investir leur argent au travers des banques dans des investissements spéculatifs qui ont coulé. La ministre ignore que c’est la tarification à l’activité (T2A) mise en place en 2004 qui a mis le plus à mal l’hôpital en le forçant à tenir un budget intenable. La T2A a succédé à la dotation globale qui a commencé à couler les hôpitaux publics. La « réforme » qui est une destruction du public au service du privé a commencé avec la gauche et Claude Evin et cela continuera à nouveau avec Hollande et Touraine. Si on se laisse faire…

Médecine du travail ou contre les travailleurs

La maladie n’est pas autorisée pour ceux qui soignent les malades. On s’en rend vite compte si on attrape une maladie au travail. En guise de médecine du travail, on nous envoie vers des professionnels intitulés « médecins statutaires » chargés de nous renvoyer vite fait au boulot et de nous empêcher de d’avoir les droits de personnels en accident du travail ou en en maladie de courte ou de longue durée. Pour eux, il ne s’agit pas de malades à soigner mais de suspects à dévoiler. Interrogatoire sur un ton froid lors des convocations, discussion minimaliste nous amènent à penser qu’on est à la police plutôt qu’à l’hôpital. Il ne s’agit pas de médecins pour soigner mais de chargés de nous renvoyer vite fait au travail.

Quel est ton doux parfum ?

Avec le printemps, arrivent le soleil, la chaleur et les bonnes odeurs de fleur. Eh bien, l’hôpital était en avance sur le printemps : dans le bâtiment Caroli, en fin de semaine, il flottait « une bonne odeur » insoutenable de décomposition qui partait de -2 et remontait vers les derniers étages. Autant dire que c’est fort agréable et appréciable d’autant plus qu’il s’agit, même si on pouvait l’oublier, d’un… hôpital !!!

La CGT fait le bilan

La CGT fait le bilan de son action syndicale pour empêcher les fermetures de services à Saint-Antoine. Nous citons des extraits :

« Tu as subi la fermeture de la Maternité, quel est ton impression ? J’ai le sentiment d’un grand gâchis. (…) L’annonce de la fermeture de la Pneumologie a-t-elle été difficile à admettre ? Au début, ce n’était qu’un bruit de couloir. L’équipe n’était pas inquiète, on n’y croyait pas. (...) Que vous a apporté l’action syndicale ? L’équipe ne savait pas comment s’organiser pour empêcher la fermeture. Les syndicats nous ont permis de comprendre les objectifs de la direction, nous ont épaulé, accompagné dans notre lutte et surtout nous ont aidé dans l’organisation et la mise en place des actions. Notre esprit d’équipe s’en est trouvé renforcé. Quel sentiment final ? C’est un grand gâchis. »

La CGT, en s’interviewant elle-même, voit partout le gâchis. Mais il n’y avait aucune surprise à la fermeture de la Pneumologie, projet que la CGT connaissait avant la fermeture de la Maternité. Ne pas informer le personnel, diviser la lutte, c’est un choix des directions syndicales.

Hôpital payant

La nuit à l’hôpital, c’est comme à l’hôtel, c’est payant. La chambre individuelle, qui avait toujours été appelée ainsi, est renommée « chambre particulière ». Rien de différent à part que c’est payant 45€ la nuit. Et pour ceux qui ont la CMU ou l’AME, c’est tout simplement niet. C’est hôpital business, hôpital à deux niveaux, comme le Titanic. Prochaine étape : le retour aux chambres communes pour les plus démunis ?

Double cancer

Les personnes atteintes du cancer subissent une double épreuve. D’abord celle due à la maladie déjà difficile à supporter par le malade. Mais aussi l’épreuve financière qui grève considérablement le budget de ces patients parce que des soins supplémentaires nécessaires sont considérés comme soins de confort. Ils doivent payer de leur poche quand leur mutuelle ne les prend pas en charge. Ou alors ils doivent renoncer à ces soins car n’ayant pas de moyens pour payer.


La Pneumo s’en va
(merci pour la désinformation !)

Après la Maternité, c’est donc la Pneumo qui va fermer. Même si cette fermeture était prévue depuis septembre… 2009, tout a été fait pour ne pas en informer le personnel qui ne l’a su qu’en novembre… 2011. Non seulement la direction, certains cadres et médecins savaient et ne disaient rien, mais aussi les responsables syndicaux. Quant à la manière de ces syndicats de mener la lutte, elle a signifié fatiguer les personnels en évitant que leur lutte converge avec les autres services. Si nous voulons créer un véritable rapport de forces, il nous faudra nous organiser par nous-mêmes pour diriger nos luttes et les faire converger avec les autres travailleurs sans suivre les fausses perspectives des intersyndicales.

Prime clandestine

Une prime spéciale a été touchée de manière diverse par les personnels de la Maternité et il semble que les syndicats auraient promis à la direction de n’en pas souffler mot au reste du personnel, y compris les secteurs qui sont déménagés, pour qu’ils ne revendiquent pas la même chose. Mais les personnels de la Pneumo l’ont su (pas par les syndicats) et ne voient pas pourquoi ils n’y auraient pas droit !

Mobilisation clandestine

La CGT a organisé un rassemblement à la direction de l’APHP pour dénoncer des milliers de suppressions d’emplois. Jusque-là, rien que de très normal. L’étonnant, c’est que ce syndicat n’ait pas prévenu ni mobilisé les personnels de santé des hôpitaux, avec pas même un tract... Positionner le syndicat comme un interlocuteur du nouveau gouvernement, voilà le but de la CGT, mais sans mobiliser les personnels !

Déménager pour accumuler le boulot

Quand on augmente considérablement l’activité dans un hôpital parce qu’on y a déplacé l’activité d’un autre hôpital sous prétexte de tout rassembler, que se passe-t-il alors ? Plus de malades plus d’urgences, bref de tout sauf de soignants… A Trousseau, devenu une usine à bébé, il arrive qu’il puisse y avoir plusieurs urgences à gérer en même temps, mais dommage il n’y a pas de personnel prévu !

Le GH veut cacher sa face de bouc

On croit rêver quand on lit sur la petite carte éditée comme une carte d’invitation par le GH. « Devenu fan des Hôpitaux Universitaires Est Parisien sur Face book ». GH en photo, blog, on a l’impression qu’il s’agit d’un acteur en vogue pour lequel on aurait envie d’en savoir plus. Eh bien non, on n’est pas Brad Pitt ou Angelina Jolie. Désolé pour vous, c’est bien du GH qu’il est question et qui cherche à vanter ses mérites : fermeture du service, diminution de personnel, de lit, de l’offre de soins, mobilité du personnel…

Chassé par la porte, il revient par la fenêtre

L’ordre infirmier n’est pas mort. Très agonisant cependant. C’est la direction qui fait tout pour le réanimer. Tous les moyens sont bons. Le dernier en date consiste, quand on postule dans un autre hôpital et pour constituer le dossier, à nous demander parmi les documents, l’inscription à l’ordre infirmier. Mais cette adhésion n’est nullement obligatoire et ceux qui n’y sont pas ne sont nullement des illégaux !

Ils nous trimbalent

Il était une fois… au nom de restructuration, la majeure partie de la Neurologie était priée de partir pour Lariboisière. Des vies du personnel étaient chamboulées sans aucun remord de la part de la direction de l’APHP. Puisque la Neuro de Tenon doit maintenant venir sur Saint-Antoine. Les brûlés de Saint-Antoine qui étaient partis à Cochin partent cette fois sur Saint Louis… De soi disant économies sur le dos du personnel !


Le laisser-aller de la direction

Les appareils, le matériel sont de plus en plus désuets. Alors, ils sont souvent en panne. Et ils restent longtemps, plusieurs mois voire des années sans qu’ils soient réparés ou changés. Comme si le personnel n’avait pas assez de sa charge de travail déjà lourde. Il lui faut courir pour trouver un thermomètre, un tensiomètre, faire la vaisselle de tout un service à la main, etc… La direction laisse les choses se dégrader. Peut-être voudrait-elle qu’on la mette face à ses responsabilités et toutes ces merveilles devant sa porte.

Ça ne paie plus

La paye virée avec trois jours de retard. Pour la direction, ce n’est pas grand-chose trois jours de retard. Mais, pour les personnels, cela signifie des drames pour certains d’entre nous…

Jeu de passe-passe dans le 13ème

L’AP-HP veut détruire les bâtiments de l’hôpital de la Pitié-salpétrière proches de la gare d’Austerlitz. Mais les personnels de l’hôpital, de l’hospitalisation à domicile, des ambulances, des services techniques ne veulent pas disparaître et sont allés en délégation avec leurs syndicats à la mairie. C’est la SEMAPA qui se porte acquéreur des terrains menacés d’être rasés. Le représentant de la Mairie dans les groupes de travail est son adjoint à l’urbanisme, représentant du Front de Gauche au conseil d’arrondissement. Ce n’est pas pour cela qu’on est défendus ni même informés !

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