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Lutte des classes en Iran et en Irak

vendredi 12 décembre 2014, par Robert Paris

IRAN

Les mineurs travaillant dans une grande mine de plomb et de zinc située à proximité de la ville de Bâfgh (dans la province de Yazd, au centre de l’Iran) sont en grève depuis plusieurs jours.

Le mercredi 10 décembre, l’agence de presse officielle Ilna a rapporté que les mineurs de cette mine sont au cinquième jour de leur grève.

Dans une lettre adressée au gouvernement du mollah Rohani, les mineurs grévistes ont demandé la fin des « conditions de travail inhumaines et injustes » dans cette mine.

Les mineurs ont demandé au gouvernement de missionner un inspecteur spécial pour venir constater sur place leurs conditions de travail.

Les revendications des mineurs grévistes sont les suivantes : paiement de leurs salaires de façon régulière à la fin de chaque mois, paiement d’une prime pour des travaux pénibles et dangereux notamment pour des postes de travail en contact direct avec le plomb, prise en charge par l’employeur des visite médicales, respect des normes d’hygiène et de sécurité au cours de leur travail, prise en charge de leurs frais de repas durant les jours travaillés.

Selon l’agence Irna, les ouvriers réclament aussi le paiement de leurs arriérés de salaire. Des retards importants dans le paiement des salaires et le non respect par les employeurs des normes de sécurité pendant le travail sont les deux principaux problèmes auxquels sont confrontés les ouvriers iraniens.

IRAK

Ces deux derniers mois il y a eu une énorme vague de grèves : les ouvriers du textile à Kut, les ouvriers de l’énergie à Nasiriyah, les ouvriers des produits de l’aluminium à Nasiriyah, les ouvriers de l’industrie chimique à Bagdad, les ouvriers du cuir à Bagdad, et les ouvriers agricoles y ont notamment participé.

Il y avait différentes raisons pour chaque grève. Beaucoup étaient une réponse aux augmentations subites du prix du carburant. Cela a mené à une vague de grèves pour augmenter les salaires.

D’autres grèves étaient une réponse face aux menaces de privatisation, particulièrement pour les ouvriers des produits aluminium et les ouvriers de l’énergie. Les ouvriers sont devenus soupçonneux envers leurs patrons qui préparaient la privatisation et ils craignaient de perdre leur travail.

Certaines de ces grèves étaient spontanées - ce fut le cas des ouvriers du textile, et d’une grève à l’usine de Pepsi-cola à Bagdad. Dans d’autres cas, la fédération des Conseils Ouvriers et des syndicats Irakiens a joué un grand rôle dans ces grèves.

Des milliers de travailleurs irakiens d’entreprises étatisées sont descendus dans les rues partout dans le pays pour exiger d’être payés. Ils veulent que le Ministère de l’Industrie paie leurs salaires après trois mois passés à les attendre.

Les manifestants sont employés par des entreprises étatisées qui sont auto-financées. Cela signifie que leurs salaires ne sont pas garantis par le gouvernement dans le cas où ces entreprises rencontrent des difficultés financières.

Les protestataires, parmi lesquels un grand nombre sont membres des syndicats affiliés à IndustriALL, veulent que leurs salaires soient versés au départ du Budget général et non pas via le système d’auto-financement.

En Irak, les syndicats sont illégaux dans le secteur public depuis 1987. Des syndicats se constituent cependant, mais ils n’ont aucune protection juridique, notamment lorsque les autorités saisissent leurs locaux ou leurs finances. Les attaques du gouvernement contre les syndicats du secteur public sont allées jusqu’à des poursuites judiciaires très pénalisantes et des transferts forcés de militants sur des sites d’activité situés très loin de leurs domiciles.

Par le biais d’interviews et de questionnaires portant sur un échantillon de travailleurs et syndicalistes du secteur de l’électricité, l’étude du Solidarity Center reprend l’histoire de l’évolution du mouvement syndical en Irak avant et après la chute du régime de Saddam Hussein. Ses conclusions sont que, bien que la législation n’a pas évolué, à la fois les syndicats nouveaux et pré-existants ont connu une croissance significative depuis 2003.

Les victoires marquantes des syndicats de l’électricité, soulignées dans le rapport, comprennent l’augmentation de 30% négociée avec l’autorité militaire américaine d’occupation, la nouvelle prime de risque correspondant à 75% du salaire en 2007 obtenue à l’issue d’une campagne riche en confrontations, la modification de l’échelle des salaires en 2008 qui a rendu les promotions plus facilement accessibles, le passage à l’emploi permanent en 2008 de centaines de travailleurs sous-traitants et le versement de pécules de vacances qui étaient dus.

À la suite d’une vive campagne syndicale en juin 2010, une répression a eu lieu en juillet 2010 avec l’arrivée de nouvelles lois étendant les dispositions anti-terroristes aux activités syndicales. L’étude démontre à suffisance que la sévère répression menée par le Ministère de l’Électricité au cours des quatre dernières années a été avant tout infligée parce que les syndicats attiraient l’attention sur de graves cas de corruption au sein du ministère.

Grèves en Irak

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Pour finir

Messages

  • Le 2 avril 2012, lorsque les ouvriers de Shahab Kodhro (usine automobile qui travaille avec le groupe Renault) sont retournés au travail après leurs vacances du nouvel an (le nouvel an iranien est le 20 mars), ils ont trouvé les portes de l’usine fermées et on leur a dit que l’usine est fermée pour cause de faillite. Même le portier avait été licencié et remplacé par quelqu’un d’autre pour qu’il ne se lie pas avec les ouvriers pour les aider à entrer. Ces travailleurs ont entre 8 et 25 années d’ancienneté et font face au problème des licenciements dans un contexte de paralysie économique.

    Le lendemain, le 3 avril, 500 ouvriers se sont rassemblés devant les portes de l’usine. Le 4 avril, ils se sont rassemblés devant le parlement à Téhéran et comme ils n’ont eu aucune réponse, ils se sont séparés en deux groupe, l’un de 200 travailleurs s’est dirigé vers le ministère du travail et le second, de 500 personnes, est allé vers le bureau du président Ahmadinejad. Au ministère du travail, une délégation de cinq travailleurs a été reçue pour discuter de leurs problèmes. Le second groupe, de 500 personnes, ouvriers et membres de leurs familles, est sorti de six bus dans la rue où se trouve le bureau présidentiel. Ils ont commencé à marcher vers le bureau avec des pancartes où étaient écrites leurs revendications contre tous les licenciements. Lorsqu’ils sont arrivés au bâtiment présidentiel, les forces de sécurité ont été choqués par les travailleurs et ont tenté de les calmer en leur demandant d’envoyer leurs représentants à l’intérieur. Les ouvriers ont accepté. Alors que les ouvriers attendaient le résultat des discussions, ils ont bloqué la circulation et des gens ont voulu se joindre à eux. Les forces de sécurité tenté d’empêcher que d’autres personnes se joignent aux ouvriers. Sur la banderole des travailleurs, on pouvait lire “700 licenciements à l’usine automobile Shahab Kodhro pendant l’année de la production du capital national”, en référence à la déclaration de Khamenei pour la nouvelle année qui serait une énorme avancée pour les gens. En voyant la banderole, les passants montré une énorme sympathie avec les ouvriers, mais ils ont été empêchés par les forces de police de se joindre aux travailleurs. Après deux heures, les délégués sont sortis et ont rejoint la foule. Ils ont obtenu une lettre adressé au ministère du travail demandant que leur problème soit pris en considération le 7 avril. Les travailleurs ont déclaré que si rien n’était obtenu d’ici là, leurs protestations continueraient. La deuxième chaîne de télévision était présente à ce rassemblement et à promis aux travailleurs de venir faire un reportage le 7 avril.

    Le 7 avril, nous avons été informés que les ouvriers se sont rassemblés devant l’usine et ont marché en direction du ministère du travail. Lorsqu’ils sont arrivés, ils ont organisé un rassemblement à la fin duquel ils ont déclaré que de nouvelles protestations seraient organisées devant le parlement et le bâtiment présidentiel.

    Tout a commencé avant le nouvel an iranien, lorsque les ouvriers n’ont reçu aucun salaire pendant deux mois. L’assurance santé non plus n’avait pas été payées. La nouvelle direction de l’usine fit venir 200 personnes avec de très hauts salaires. Cela provoqua la colère des ouvriers qui ont pris occupé leur usine et ont même pris le contrôle de la sécurité, et cela juste avant les vacances du Nouvel An. La fermeture de l’usine après les deux semaines de vacances est en fait une vengeance contre les ouvriers.

  • Des milliers de travailleurs irakiens d’entreprises étatisées sont descendus dans les rues partout dans le pays pour exiger d’être payés. Ils veulent que le Ministère de l’Industrie paie leurs salaires après trois mois passés à les attendre.

    Les manifestants sont employés par des entreprises étatisées qui sont auto-financées. Cela signifie que leurs salaires ne sont pas garantis par le gouvernement dans le cas où ces entreprises rencontrent des difficultés financières.

    Les protestataires, parmi lesquels un grand nombre sont membres des syndicats affiliés à IndustriALL, veulent que leurs salaires soient versés au départ du Budget général et non pas via le système d’auto-financement.

    Parmi les revendications des travailleurs, on retrouve :

    La conversion des entreprises étatisées auto-financées vers le financement public
    Une remise à plat de la législation sur les entreprises auto-financées
    La formation d’une commission mixte entre le Conseil des Ministres et le Parlement pour élaborer des solutions adéquates aux obstacles rencontrés par ces entreprises
    L’activation de la résolution N° 88 de 2013 du Conseil des Ministres qui oblige tous les ministères à se fournir auprès du Ministère de l’Industrie et des Ressources naturelles.
    L’application des législations douanières, la protection des industries nationales et la protection des consommateurs

    Hashmeya Muhsin al-Saadawi, président du Syndicat général des Ouvriers et Techniciens de l’Électricité d’Irak, par ailleurs membre du Comité exécutif d’IndustriALL, déclare :

    “L’Irak fait face à des circonstances exceptionnelles, étant confronté à une guerre sans merci contre le terrorisme, ainsi qu’à une bataille à livrer contre la corruption qui se répand dans l’ensemble de l’économie. Pour venir à bout de cette situation compliquée, il faut sécuriser les emplois dans tous les secteurs et les travailleurs et travailleuses doivent être protégés par des législations du travail et syndicales équitables.”

  • Les travailleurs du secteur industriel à Bagdad, Kut, Hilla et de nombreuses autres villes d’Irak se sont engagés dans une des luttes les plus unies et les plus organisées de l’histoire contemporaine de la lutte des classes en Irak pour défendre leur niveau de vie et leurs emplois. Ils font face, avec héroïsme et enthousiasme, à ceux qui s’attaquent à leur niveau de vie en tentant d’implanter des mesures d’austérité pour résoudre la crise financière. Par des protestations de masse, les travailleurs se sont engagés dans une véritable confrontation avec ceux qui dirigent l’Irak. Les ouvriers ont publiquement déclaré que ceux qui dirigent ne peuvent s’attendre à conserver le pouvoir en attaquant les conditions de vie des travailleurs, des ouvriers et des masses appauvries en Irak et alors que leur programme bourgeois extrémiste et néo-libéral devient chaque jour plus clair.

    De nombreux ouvriers de différentes compagnies et usines du secteur industriel se sont organisés et entrent dans cette guerre de classe. Ils luttent avec détermination pour la défaite du gouvernement et des partis bourgeois islamistes et nationalistes et des autres groupes qui veulent utiliser la crise financière en Irak et la guerre contre Daesh pour faire passer leurs politiques bourgeoises néo-libérales. Ces politiques ont pour but de licencier les travailleurs, de faire baisser leurs salaires, de mettre fin aux aides financières, de privatiser l’économie et d’ouvrir la porte au pillage pur et simple des biens publics.

    Les travailleurs sont entrés dans cette lutte des classes pour leurs revendications économiques. Mais les conditions et autres facteurs dans lesquels se déroule cette lutte et les obstacles qu’ils rencontrent pour faire aboutir leurs revendications économiques, transforment cette lutte en une lutte politique. C’est ce qui se passe aujourd’hui et c’est une réalité importante dans la lutte des classes en Irak. Les politiques du gouvernement irakien s’en prennent naturellement et à tout moment aux intérêts des travailleurs, mais actuellement ces politiques sont sérieusement remises en cause par les ouvriers grâce à leur lutte massive et organisée. La portée des luttes ouvrières contre le gouvernement et ses politiques se renforce et s’intensifie chaque jour. En plus, un nombre croissant de travailleurs, par l’expérience pratique de la lutte quotidienne, n’a plus aucune illusion sur la nature de classe bourgeoise du gouvernement, des courants islamistes et nationalistes au pouvoir et leurs politiques.

    Les ouvriers du secteur industriel n’affrontent pas une politique administrative du ministère de l’industrie ou un plan de l’administration de certaines compagnies au sein de ce ministère. Les ouvriers font face à une politique d’austérité brutale qui implique des licenciements massifs, des baisses de salaires et tout le bagage des politiques économiques néo-libérales en faveur du capital et des partis bourgeois au pouvoir.

    Face à cette attaque de la bourgeoisie et de ses partis au pouvoir, les travailleurs n’ont pas d’autres options que d’avancer dans leur lutte et de la transformer en lutte de masse avec leur propre perspective politique de classe dans le but d’arriver à la défaite du gouvernement et de ses politiques.

    Les ouvriers du secteur industriel ont franchi la première étape dans le processus de la lutte politique de classe et ne retourneront pas en arrière. Cela ne remet pas en cause l’importance et l’urgence des revendications économiques. En fait cette étape prépare les conditions nécessaires pour faire aboutir ces revendications économiques. Chaque étape pratique dans cette bataille enseignera aux travailleurs et à tous ceux qui ont intérêt à leur victoire de profondes leçons, aussi nous devons participer consciencieusement à cette lutte et la faire avancer vers la victoire finale.

    La classe ouvrière irakienne du secteur productif, des services et de l’administration, avec ses syndicats, organisations et le mouvement communiste en Irak fait face à des tâches historiques pour les aspirations vitales et radicales du mouvement de protestations ouvrières. La victoire des travailleurs dans cet affrontement de classes sera une étape importante sur le chemin de la victoire politique finale de la classe ouvrière et de son émancipation, et sera un exemple fantastique pour les luttes de la classe ouvrière de toute la région contre la bourgeoisie et ses politiques néo-libérales.

    Nous, Parti Communiste-Ouvrier d’Irak, saluons la lutte des travailleurs du secteur productif pour leurs revendications économiques. Nous soutenons fortement leur lutte face aux autorités et leurs politiques. Nous appelons la classe ouvrière d’Irak, ses syndicats et ses organisations, à unir leurs rangs et à soutenir ce mouvement de protestation. Nous appelons la classe ouvrière, les syndicats ouvriers et les partis communistes et de gauche du Moyen-Orient et du monde entier à soutenir la lutte des travailleurs du secteur industriel en Irak et de faire pression sur les autorités en Irak pour stopper leurs politiques d’austérité hostiles à la classe ouvrière.

    Pour la victoire des travailleurs du secteur industriel en Irak !

  • Voilà quatorze jours que 1200 ouvriers de l’usine de tuyaux d’Ahwaz, dans le sud-ouest de l’Iran, sont en grève et manifestent. Voilà deux mois qu’ils n’ont pas touché de salaires.

    Le non paiement des salaires est un des nombreux fléaux du régime des mollahs qui contraint les salariés à s’endetter jusqu’aux dents et parfois même à vendre un organe, comme un rein, pour subvenir à leurs besoins. Le salaire moyen en Iran est d’un million de tomans, et le seul loyer d’une mansarde engloutit 50% de ce salaire. La nourriture est devenue hors de prix, le pain ayant même augmenté de 30% d’un coup. En plus de la misère et de la pollution, les Iraniens connaissent désormais la faim.

    La situation sociale est de plus en plus explosive.

  • Près de 300 travailleurs de l’usine Polyacril d’Ispahan ont manifesté pour réclamer le limogeage du PDG, en scandant : « C’est notre ultimatum, Sadeghian doit être limogé ».

    Les paysans de la ville de Saman se sont rassemblés devant le bureau du gouverneur pour protester contre la confiscation de centaines d’hectares de leurs terres par les forces de Pasdaran.

    Les travailleurs licenciés de la société Pounel à Pakdasht ont organisé une protestation devant le bureau du gouverneur, pour protester contre leur licenciement.

    La route principale en direction de la mine d’or de Zarreh Chouran dans la ville de Takab Rouz a été bloquée par les travailleurs pour protester contre la perte de leur emploi. Leur manifestation a ensuite été brisée par les forces de sécurité.

    Les travailleurs licenciés de la société de chemin de fer de Machad ont également organisé une manifestation en raison de la perte de leur emploi.

  • Les ouvriers métallurgistes de l’industrie Zagros Kurdistan d’Iran, ont bloqué la rue principale de Sanandaj (ouest de l’Iran) le 6 avril, protestant contre des conditions de travail précaires. Les travailleurs ont tenu à distance les forces de sécurité qui tentaient de les disperser et ont promis de continuer à manifester jusqu’à ce que leurs demandes soient satisfaites.

    Le 5 avril, plus de 300 travailleurs de l’entreprise iranienne de l’eau et des eaux usées ont organisé une manifestation massive dans la ville d’Ahwaz (sud-ouest de l’Iran) pour réclamer cinq mois de salaires impayés.

    Le même jour, le personnel du groupe industriel Falat Goharrang a organisé une marche devant la mairie de Charmahal, une province Bakhtiary dans le sud-ouest de l’Iran, réclamant leurs salaires impayés depuis trois mois.

    Le 5 avril, des travailleurs limogés de l’usine de savon à Khoramchahr (sud-ouest) ont protesté contre le non paiement depuis deux ans de leurs salaires et ont demandé à être réembauchés.

    Les travailleurs d’une entreprise à Rastin, au Kurdistan, ont organisé une manifestation le 5 avril, en face de l’entreprise à Sanandaj, pour réclamer leur réinsertion au sein de l’entreprise d’où ils ont été limogés il y a deux mois.

  • Selon des rapports reçus de plusieurs villes en Iran, les enseignants dans des écoles primaires, des collèges et des lycées ont participé le dimanche 22 février à des actions de protestation organisées via des réseaux sociaux sur Internet.

    L’agence de presse officielle Ilna a rapporté pour sa part que dans plusieurs villes du pays, les enseignants ont refusé d’aller en classe, notamment à Eslamchahr, Robat Karim, cité de Qods située près de Karadj, Chahriar, Chiraz, Chahroud, Saghez, Baneh et Mariwan.

    Selon les rapports qui nous sont parvenus, ce mouvement de grève a également été suivi dans plusieurs autres villes, notamment à Téhéran, Chahreza, Zarrine Chahr, Ghazvine, Bouchehr et Ispahan.

    Les enseignant grévistes ont protesté contre le niveau bas de leur salaire et ont affirmé que la prochaine augmentation de 14% de leur salaire – qui leur a été promise – est largement insuffisante. Ils ont souligné que pour l’an prochain, le budget du ministère de l’Education nationale n’a augmenté que de 20%, alors que le budget des pasdaran (gardien de la Révolution) a augmenté de 60%.

  • Depuis le début de l’année 2011, le nom de Qarchak est connu comme le nom d’une prison de femme particulièrement impitoyable. Beaucoup d’Iraniens s’y réfèrent aussi comme un camp de la mort.

    Toutes les détenues de droit commun de la prison d’Evine de Téhéran et de Radjaïchahr, en banlieue, ont été transférées dans cette maison d’arrêt située à Chahr Ray, dans le 20e district de la capitale. On trouve parmi elles des prisonnières politiques et d’opinion. Les conditions effroyables dans lesquelles elles sont détenues ont soulevé une vague de protestation.

    Hakimeh Chokri et Atena Farghdani prisonnières politiques, viennent d’y être envoyées.

    Cette prison est composée de plusieurs hangars d’élevage de poulets. L’air et l’eau y sont très insalubres. Il n’y a pas de cellule. 2000 femmes y sont entassées sans la moindre hygiène dans le froid ou la chaleur insupportable.

    Le transfert à Qarchak est une menace brandie par le parquet de Téhéran et de la prison d’Evine pour briser la résistance des détenues politiques

  • Ces jours-ci, le régime fait marcher sa machine d’exécutions avec une extrême sauvagerie.

    En seulement trois jours, il a fait exécuter 60 personnes, six d’entre eux étaient des prisonniers de conscience sunnites. Accélérer les exécutions dans des conditions où le régime a besoin de la susciter l’indulgence de l’Occident pour arriver à un accord dans le dossier suspect et aventuriste de son programme nucléaire, s’explique seulement par la grande frayeur qu’il ressent du soulèvement populaire, des conflits internes, des crises sociales et de la désintégration de son système. Cependant, les pressions extrêmes causées par la pauvreté généralisée et l’oppression, ont entrainé une situation sociale au point de non-retour

  • « Nous sommes tous Younes » disaient les pancartes dans les tribunes d’un match de football à la mémoire d’une jeune qui s’est immolé pour protester contre le régime iranien...

    A la suite d’un match de football entre les équipes du Khouzistan et Al-Helal d’Arabie Saoudite dans l’après-midi du 17 mars, les habitants et la jeunesse courageuse d’Ahwaz (dans le sud-ouest de l’Iran) ont lancé une manifestation de grande ampleur contre le fascisme religieux au pouvoir en Iran. Ils ont laissé cours à leur colère et à leur rejet des mesures criminelles et répressives qui s’abattent en particulier sur leur province.

    Les Ahwazis brandissaient des pancartes où on pouvait lire : « Nous sommes tous Younes ». Younes Assakareh est un homme de 31 ans qui gagnait sa vie et celle de sa famille en vendant des pacotilles dans une échoppe à Khorramchahr. Le 13 mars, il s’est immolé par le feu pour protester contre les attaques répétées des forces de sécurité sur les échoppes et tous les obstacles qui les empêchent de travailler. Père de deux enfants en bas âge, il souffre de brûlures profondes. Cette effroyable immolation a déclenché la colère de plusieurs villes, surtout dans la province du Khouzistan.

    Au cours de la rencontre sportive de mardi, les agents de sécurité, en civil et du renseignement ont chargé violemment les spectateurs et ont arrêté un grand nombre d’entre eux, en particulier ceux qui portaient des djellabas. Durant ces affrontements qui ont duré trois heures, beaucoup de gens ont été blessés, surtout des jeunes, et des centaines arrêtés. Les supporters interpellés ont été emmenés en fourgonnettes vers des destinations inconnues. Au moins deux véhicules des forces de sécurité ont été incendiés.

    La population du Khouzistan est durement confrontée à la misère, au chômage et à la faim. Une grande partie du pétrole iranien est produit dans cette région et cette province possède les terres les plus fertiles de l’Iran. Mais l’immense richesse des Iraniens alimente la répression interne, l’exportation du terrorisme et de la guerre dans la région, ainsi que la course à l’arme atomique. Elle est aussi directement accaparée par les dirigeants de ce régime.

  • Lire aussi sur l’émeute en Iran suite à l’immolation de Younes : cliquer ici

  • Selon les statistiques officielle, les Iraniens en âge de travailler sont 64 millions, la population active est de 41 millions et environ 1,2 million de jeunes entrent sur le marché du travail chaque année. Mais le nombre officiel de personnes ayant un emploi est de 21 millions. Cela signifie que plus de la moitié de la population active est sans emploi. Or en trafiquant les chiffres, le régime a déclaré que la force de travail était de moins de 24 millions et le nombre de chômeurs de 10 %. Dans ces chiffres fabriqués, toute personne glanant quelques heures de travail par semaine est considérée comme employée et retirée de la liste des chômeurs ! Le nombre réel de personnes occupant un emploi est inférieure à 21 millions. Selon le ministre du Travail des mollahs, 31% des chômeurs sont des diplômés universitaires, et selon le chef du centre officiel de statistiques, le taux de chômage chez les jeunes est de 21%.

    La fermeture des usines et des unités de production continue d’augmenter et d’alimenter le flot de chômeurs. Sahlabady, président de la Chambre de l’Industrie, des Mines et du Commerce a indiqué que « seulement 40 % des unités industrielles et de fabrication du pays sont opérationnelles. L’an dernier, 38 usines de nettoyage de coton ont fermé et dans la province de Golestan, les champs de coton ont été considérablement réduits, passant de 180 000 à 10 000 hectares. Le président de l’Union des producteurs de thé a déploré l’abandon de multiples plantations de thé tombées en friche et la quasi destruction de l’industrie du thé.

    Selon le rapport de la Banque centrale, de mars 2013 à mars 2014 (année iranienne 1392) « les salaires de plus de 10 millions de travailleurs ont augmenté à un taux inférieur à celui de l’inflation. » Selon les statistiques officielles, de 2003 à 2012 le nombre de personnes passé sous le seuil de pauvreté a augmenté de 150% 7. Pendant la même période, les recettes pétrolières de l’Iran ont été multiplié plusieurs fois et selon l’article 41de la loi du travail du régime, « le salaire minimum des travailleurs (...) doit être suffisant pour assurer la subsistance d’une famille. »

  • Les Brics se sont opposé aux sanctions contre l’Iran et le dernier accord des USA avec l’Iran est certainement une tentative d’empêcher l’Iran d’adhérer aux BRICS. L’Iran veut faire partie du groupe des BRICS et de ses mécanismes financiers, déclarait le vice-ministre de l’Economie et des Finances de la République islamique, Behrouz Alisherí en 2013 :
    "L’Iran qui soutient le groupe des BRICS, est appelé à devenir l’un de ses membres dans le cadre de son fonds de réserve.

    Un accord pratiquement historique a été signé en janvier 2015 entre la Russie et l’Iran. L’accord intergouvernemental en question prévoit notamment l’élargissement des échanges de délégations, la coopération entre les états-majors des deux nations, la participation commune à des exercices militaires et à la formation du personnel, ainsi que l’échange d’expérience dans les activités visant l’instauration de la paix et la lutte contre le terrorisme. En effet, l’Iran partage avec la Russie et la Chine des positions communes sur le conflit syrien, en opposition totale avec les élites occidentales, qui ont parrainé et soutenu les barbares terroristes massacrant et martyrisant la population civile syrienne, et commis les pires crimes de guerre contre les représentants de l’Armée arabe syrienne. L’Iran a d’ailleurs exprimé il y a déjà un certain temps sa volonté de rejoindre les BRICS, ainsi que les mécanismes financiers de l’alliance. La nation perse est également observatrice auprès de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), dont la Russie et la Chine sont membres fondateurs avec des pays ex-membres de l’URSS d’Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan, Kirghizistan, Tadjikistan).

  • Iran Khodro est une boite Contrôlée à 48 % par le régime théocratique et fasciste des Mollahs et les « Gardiens de la Révolution ou Pasdarans ». A noter que Pars Khodro collabore activement avec le groupe Renault Nissan puisque c’est une joint-venture qui fabrique des Renault en licence Iranienne.

    Le nom du délégué du syndicat libre d’Iran Khodro arrêté est Davood Rafiei, il a tout d’abord été transféré dans la prison de Varamin (Région de la province de Téhéran) après son arrestation, puis placé en détention préventive dans la nouvelle prison centrale de Téheran connue aussi sous le nom de Fashafooyeh Prison.

    Ses deux autres camarades arrêtés ont été libérés sous caution, mais devront passer devant un tribunal ultérieurement.

    Ces camarades étaient déjà menacés de licenciements suite à leurs participations à des mouvements sociaux dans l’usine Pars Khodro en 2014 et 2015. Avant d’être arrêtés ils avaient participé à des protestations avec d’autre de leurs camarades. Parce que le « Chef de la sécurité » un ancien militaire des « Gardiens de la Révolution » du nom de Paksirat ait ordonné les licenciements du délégué syndical Davood Rafiei et de plusieurs autres de ses camarades.

  • En Mai 2016, la Cour du « Tribunal Révolutionnaire » de Téhéran, présidée par le sinistre « Juge » Abdolqassem Salavati, avait précédemment condamnée Mme Narges Mohammadi à un peine de cinq ans de prison pour « Organisation d’une collusion dans l’intention de commettre un crime contre la sécurité nationale », assortie d’une autre peine d’un an pour « Propagande contre le système » et de dix années supplémentaires pour l’accusation suivante : « d’Avoir été la fondatrice et la principale collaboratrice du groupe Illégal LEGAM« – La LEGAM est une organisation indépendante regroupant des écrivains renommés, des intellectuels, des juristes et des militant-es défenseurs des droits humains et civils qui ont lancé la campagne Step by Step to Stop Death Penalty‎, au sein de laquelle ils militent ensemble pour l’arrêt de la peine de mort en Iran – Ndr.

    Le mari de Narges Mohammadi, Mr Taghi Rahmani a déclaré aux journalistes et activistes du site Iran Human Rights- IHR « En Mai 2016 les accusations qui ont eu pour résultats la condamnation prononcée contre Mme Mohammadi ont été écrites de toute pièces par les services du Ministère des Renseignements qu’il ont ensuite transmises au « juge » Salavati pour qu’il les fasse appliquer, ma compagne Narges n’a jamais été le fondatrice de la LEGAM, mais juste une de ses membre« […] « Le fait que le jugeSalavati ai fait condamner Narges à dix ans de prison juste parce qu’il a été décrété qu’elle était la fondatrice de la LEGAM, nous démontre qu’il n’est en aucun cas un magistrat indépendant et que son verdict est purement politique et sans aucune valeur juridique » a conclu M. Taghi Rahmani dans cette déclaration.

    Une source proche de Mme Mohammadi a déclaré aux activistes du d’ Iran Human Rights : « Notre amie Narges va devoir passer maintenant plus de dix ans derrière les barreaux d’une prison. Le 3 Mai 2015 elle avait été convoquée par la Cour mais cette audience avait été reportée après que ses avocats se soient plaints de ne pas pouvoir correctement examiner son dossier d’accusation. Deux jours seulement après cette audience, les autorités Iranienne ont fait arrêter Narges à son domicile, elle fut ensuite transférée vers la prison d’Evin, sans qu’on ne lui ai donné la moindre explication ».

    En Mars 2013 suite à une rencontre entre Narges Mohammadi et Catherine Ashton une des représentantes du Bureau des affaires étrangères de l’Union Européenne, les agents du Ministère des Renseignements l’avaient convoqué à plusieurs reprises pour des interrogatoires. Elle a aussi fait ensuite l’objet de plusieurs campagnes particulièrement insultantes et calomnieuses, orchestrées par les principaux médias d’Etat Iraniens.

    « Faire condamner Narges Mohammadi à une lourde peine de prison, uniquement en raison de ses activités pacifiques de militante défenseure des droits humains et des droits civils, est une preuve de plus du manque total de crédibilité du système judiciaire Iranien. Ceci est également une nouvelle démonstration des atteintes continuelles aux droit de l’homme commises par les autorités politiques et judiciaires de la République Islamique » […] « La communauté internationale doit fermement condamner cette peine d’emprisonnement prononcée contre Mme Mohammadi par les autorités Iraniennes et leur signifier le coût politique qu’implique sa condamnation » a déclaré M. Mahmood Amiry-Moghaddam, le porte-parole du site Iran Human Rights

  • Le dirigeant syndical enseignant de Téhéran, M. Esmail Abdi, a été condamné à six ans de prison sur des fausses accusations, dont une pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale ». Ces accusations sont injustes et contreviennent à diverses conventions relatives aux droits de l’homme, y compris celles qui protègent la liberté d’expression et d’association, ainsi que le droit des syndicats d’être consultés sur les politiques éducatives. Les autorités tentent de faire taire les griefs des enseignants par la répression et l’incarcération prolongée des syndicalistes et des militants.

  • En Iran, les syndicalistes continuent d’être une cible des autorités. Leurs droits syndicaux et leurs libertés civiles sont bafoués et leurs dirigeants sont détenus pour des raisons liées à leurs activités de défense des intérêts des travailleurs. L’Internationale de l’Éducation et la Fédération Internationale des Ouvriers du Transport sont particulièrement préoccupés par le sort de deux d’entre eux : Reza Shahabi et Esmail Abdi.
    Reza Shahabi, trésorier du Syndicat des travailleurs de la Compagnie des autobus de Téhéran et des banlieues, était en congé maladie après avoir subi de graves maltraitements lors d’une incarcération. On lui a refusé une prolongation de son congé maladie et il est maintenant de retour en prison. En outre, sa détention a été prolongée de 968 jours à la suite de son absence. Reza Shahabi a participé à une grève de la faim le 9 août pour protester contre les conditions inhumaines de détention dans les prisons iraniennes.
    Esmail Abdi, un dirigeant de l’Association des enseignants de Téhéran, fut condamné à six ans de prison sur de fausses accusations, il a été transféré à l’hôpital au trente-huitième jour d’une grève de la faim en signe de protestation contre la répression continuelle des enseignants et l’absence d’indépendance judiciaire en Iran. Il a été renvoyé à la prison d’Evin deux jours plus tard. Esmail Abdi a été brièvement libéré sous caution en juin puis arrêté de nouveau le 27 juillet.

  • Des manifestations d’opposants ont eu lieu ces derniers jours dans plusieurs villes d’Iran, bien que le pouvoir les aient déclarées illégales et les aient contrées par des manifestations de soutien au régime. L’opposition entre les deux camps est violente. Les contre-manifestants arboraient des portraits du numéro un l’ayatollah Ali Khamenei et portaient des pancartes avec des inscriptions « Mort à la sédition ».

  • Ces manifestations d’opposition au régime ne sont pas le fait de politiciens bourgeois ou petits bourgeois mais d’une révolte prolétarienne, causée par la révolte contre la baisse du pouvoir d’achat des travailleurs et qui a pris un tour explosif et politique !

  • Déjà douze morts dans les manifestations en Iran et la tension continue de monter… En quatre jours, les manifestations ont pris en Iran une ampleur inédite depuis le mouvement de 2009 contre la réélection du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad. Des rassemblements ont lieu à travers tout le pays, dans les petites comme dans les grandes villes.
    Trois décisions récentes ont mis le feu aux poudres. Le gouvernement a décidé de fermer plusieurs établissements de crédits qui croulaient sous les dettes. Le prix des œufs et de la volaille a de nouveau augmenté en décembre, atteignant une hausse de 50 % en un an, selon les chiffres de la Banque centrale iranienne. Le 10 décembre, le président Rohani, réélu en mai sur la promesse d’améliorer la situation économique du pays, a présenté son budget au Parlement, qui concrétise ses engagements d’assainir les finances de l’Etat. Pour la première fois, celui-ci faisait apparaître les dépenses pour les fondations religieuses, les centres de recherche et d’autres institutions non-élues liées au régime. Les gens ont appris que les religieux se taillaient la part du lion dans le budget, sans en être comptable, alors que le quotidien des Iraniens devient plus difficile.

  • La classe ouvrière iranienne, longtemps réprimée et brutalement exploitée, a fait irruption sur la scène, ébranlant le régime bourgeois-clérical iranien.

    Depuis le 28 décembre, des dizaines de milliers de personnes défient l’appareil répressif de la République islamique et descendent dans les rues des villes et villages du pays. Ils le font pour exprimer leur colère contre la hausse des prix alimentaires, le chômage de masse, les inégalités sociales béantes, des années de réductions sociales drastiques et un système politique pseudo-démocratique truqué au nom de l’élite dirigeante et totalement imperméable aux besoins des travailleurs.

    La portée et l’intensité de ce mouvement et son adoption rapide de mots d’ordre qui défient le gouvernement et tout le système politique autocratique ont stupéfié les autorités iraniennes et les observateurs occidentaux. Pourtant, il a été précédé par des mois de protestations des travailleurs contre les suppressions d’emplois et les fermetures d’usines et les salaires et prestations sociaux impayés.

    Dans les jours qui ont précédé l’éruption des manifestations contre le gouvernement, la discussion sur l’écart de plus en plus large entre les 1 % et les 10 % les plus riches de l’Iran et la grande majorité vivant dans la pauvreté et l’insécurité économique faisait rage sur les médias sociaux. Le déclencheur de cette explosion de mécontentement populaire était le dernier budget d’austérité du gouvernement. Il va encore réduire le soutien des revenus pour les Iraniens ordinaires, augmenter les prix de l’essence de jusqu’à 50 % et réduire les dépenses de développement, tout en augmentant les sommes déjà énormes sous le contrôle du clergé chiite.

    Jeudi, après des jours de mobilisation de plus en plus large des forces de sécurité, d’arrestations massives et d’affrontements sanglants qui ont fait au moins 21 morts, le général Mohammad Ali Jafari, chef du Corps des gardiens de la révolution islamique (GRI), a déclaré la fin des troubles : « Aujourd’hui nous pouvons annoncer la fin de la sédition. »

    Les dirigeants de la République islamique tentent de justifier leur répression brutale par des allégations fallacieuses selon lesquelles les manifestations sont manipulées par Washington et ses principaux alliés régionaux, Israël et l’Arabie Saoudite, dans le cadre de leur campagne incendiaire pour un changement de régime à Téhéran.

    L’affirmation selon laquelle les manifestations actuelles ressemblent à celles organisées par le Mouvement vert en 2009 est une vile calomnie destinée à justifier un crime plus grand. La mise en cause par les « Verts » des résultats de l’élection présidentielle iranienne de 2009 fut une opération politique préparée depuis longtemps qui suivait le scénario des « révolutions de couleur » similaires orchestrées par les États-Unis en Ukraine, en Géorgie, au Liban et ailleurs. Elle visait à mettre au pouvoir les éléments de l’élite iranienne les plus désireux de se rapprocher rapidement de l’impérialisme américain et européen. Son soutien populaire provenait presque exclusivement des couches les plus privilégiées de la classe moyenne supérieure, mobilisées sur la base des dénonciations néolibérales du président populiste Mahmoud Ahmadinejad pour sa volonté de « gaspiller » de l’argent sur les pauvres.

    Le défi actuel au régime iranien est d’un caractère entièrement différent. Il est enraciné dans la classe ouvrière, y compris dans les petites villes industrielles et les villes de province et reçoit son plus grand soutien des jeunes, qui font face à un taux de chômage de 40 % ou plus ; et est motivée par l’opposition aux inégalités sociales et à l’austérité capitaliste.

  • Pour comprendre l’importance de la résurgence de la classe ouvrière iranienne pour le Moyen-Orient et la politique mondiale, il est nécessaire de l’examiner dans un contexte historique.

    La révolution iranienne de 1979, qui a renversé le régime tyrannique du Shah parrainé par les États-Unis, il y a quarante ans, fut une explosion sociale massive, anti-impérialiste et avec la classe ouvrière à sa tête. Ce fut une vague grandissante de grèves politiques qui ont brisé le dos du régime du Shah, et dans les mois qui ont suivi, les travailleurs se sont emparés des usines, les mettant sous le contrôle des conseils ouvriers.

    Mais ce début de révolution sociale expropriant la bourgeoisie iranienne et établissant une république ouvrière en alliance avec les travailleurs ruraux fut bloqué par les organisations prétendument socialistes, surtout par le parti Tudeh stalinien. Le parti Tudeh avait des racines profondes dans la classe ouvrière, qui avait une longue histoire de laïcité et de socialisme révolutionnaire. Mais pendant des décennies, le parti s’est orienté vers l’aile libérale impuissante de la bourgeoisie nationale puis, en 1979, s’est tourné vers l’ayatollah Khomeini pour le soutenir sans réserve, arguant qu’il était le chef politique de l’aile « progressiste » de la bourgeoisie et qu’il dirigeait une révolution « nationale démocratique » (ce qui revient à dire, capitaliste).

    Ce vieux dignitaire religieux chiite était depuis longtemps une figure marginale sur le plan politique. Mais il a pu obtenir un soutien de masse chez les pauvres des zones urbaines et rurales en exploitant le vide politique créé par les staliniens et en utilisant des liens de longue date entre le clergé chiite et le Bazar, le bastion de l’aile traditionnelle de la bourgeoisie iranienne.

    Dans une situation où la classe ouvrière était politiquement neutralisée par les staliniens, Khomeiny fut capable de réorganiser la machine d’État suite au renversement du Shah, tout en manipulant et en détournant le mouvement de masse, puis en rétablissant le pouvoir bourgeois par une répression sauvage de la gauche politique, y compris du parti Tudeh, et la destruction de toutes les organisations indépendantes de travailleurs.

    Ces développements ont alimenté un processus plus large où, en raison des trahisons des staliniens, les forces islamistes ont pu profiter politiquement de la crise croissante des régimes et des mouvements bourgeois-nationalistes post-coloniaux, dont l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), et de leur incapacité à réaliser leurs programmes bourgeois-démocratiques.

    Avant sa mort en 1989, Khomeiny a supervisé un nouveau virage vers la droite de la République islamique, en se tournant vers le FMI et en faisant des ouvertures au « Grand Satan », l’impérialisme américain. Cela avait été préparé l’année précédente dans une nouvelle attaque féroce contre la gauche, où des milliers de prisonniers politiques ont été tués.

    Au cours des trois dernières décennies, le gouvernement iranien a été dirigé par différentes factions de l’élite politique, y compris les soi-disant « réformistes » et les populistes chiites comme Ahmadinejad. Tous ont encore réduit les concessions sociales accordées aux travailleurs après la révolution de 1979 et ont réprimé sauvagement la classe ouvrière.

    La presse occidentale depuis longtemps cherche à vilipender la politique et la vie sociale iraniennes. Mais à la base, l’expérience de la classe ouvrière en Iran reflète celle des travailleurs du monde entier, qui depuis des décennies font face à une attaque sans relâche contre leurs droits sociaux et ont été politiquement totalement privés de leurs droits.

  • Les événements iraniens résonneront à travers le Moyen-Orient, où la classe ouvrière a vécu des décennies d’expériences amères, non seulement par rapport aux mouvements bourgeois-nationalistes laïques, mais aussi avec diverses formes de politique islamiste, dont les Frères musulmans en Égypte et le Parti de la justice et du développement d’Erdogan en Turquie.

    Et tandis que l’ignare Trump tweete à propos des injustices en Iran, à quel point les travailleurs américains vont-ils considérer différente leur situation par rapport à celle des travailleurs iraniens ? Le mois dernier, alors que le gouvernement iranien présentait un budget qui réduisait les dépenses sociales tout en canalisant de l’argent supplémentaire vers les mollahs, le Congrès américain a récompensé les riches et super-riches par des milliers de milliards de dollars de réductions supplémentaires des impôts. Ces réductions d’impôts doivent maintenant être financées par une attaque massive contre la sécurité sociale, les soins de santé et d’autres droits sociaux fondamentaux.

    Les événements en Iran doivent être reconnus comme un signe avant-coureur d’une vaste éruption de la lutte ouvrière dans le monde.

    La tâche des socialistes révolutionnaires est de se tourner vers ce mouvement et de se battre pour armer la classe ouvrière internationale d’une compréhension de la logique de ses besoins, de ses aspirations et de ses luttes. Le capitalisme est incompatible avec les besoins de la société. Les travailleurs, la classe qui produit les richesses du monde, doivent unir leurs luttes à travers les frontières et les continents pour établir le pouvoir politique des travailleurs, pour entreprendre la réorganisation socialiste de la société et mettre fin à la guerre impérialiste.

  • Les travailleurs-ses du complexe sucrier de Haft Tapeh situé à Suse ont perçu leurs salaires pour la dernière fois le 11 juillet 2017. Les travailleurs-ses et leur syndicat, affilié à l’UITA, continuent à observer des arrêts de travail et à manifester. Au lieu d’agir pour s’assurer que les salaires et les prestations de sécurité sociale soient versés, les forces de police et les autorités locales sont complices du vol des salaires et coupables de brutalités.

    Le 15 janvier, un militant syndical connu a dénoncé les pratiques de la société devant le bureau de l’usine. Sur le chemin de retour à son domicile, il a été attaqué et sévèrement battu par des hommes masqués et a souffert en conséquence de la rupture d’une artère de l’une de ses épaules. Le jour suivant, il a été arrêté par la police, à nouveau battu et torturé.

    Les boulangers et les commerçants de la ville de Suse ont été obligés de cesser de vendre à crédit. Les travailleurs-ses et leurs familles ont faim et la ville est moribonde. La seule réponse du gouvernement iranien est toujours plus de brutalité.

  • Cela fait une semaine que les routiers iraniens sont entrés dans une grève massive qui paralyse la circulation de marchandises et de carburant dans une grande partie du pays. Le gouvernement craint la contagion des grèves...

  • Mardi 22 mai, un nombre important de routiers se sont mis en grève dans une dizaine de villes à travers l’Iran suite à un appel qui avait été lancé via le réseau social Telegram et s’est très vite propagé. Les chauffeurs protestent contre les bas tarifs des locations (la rémunération qu’ils touchent pour réaliser une livraison), la diminution du poids total autorisé de la cargaison et l’augmentation des coûts de maintenance de leur unique outil de travail : leur camion.

    En Iran, les routiers ne sont pas employés par des sociétés de transport. Ils sont dans la majorité des cas indépendants, c’est à dire qu’ils possèdent leur propre et unique camion, qu’ils ont acheté à crédit, et louent leurs services en échange d’une rémunération à la tâche. C’est l’État qui fixe la rémunération minimale, qui dépend du tonnage et du contenu de la cargaison (présence ou non de produits dangereux par exemple). La situation économique des routiers est extrêmement précaire, c’est pourquoi ils demandent actuellement une augmentation de 40% de leur rémunération.

  • Mardi 22 mai, un nombre important de routiers se sont mis en grève dans une dizaine de villes à travers l’Iran suite à un appel qui avait été lancé via le réseau social Telegram et s’est très vite propagé. Les chauffeurs protestent contre les bas tarifs des locations (la rémunération qu’ils touchent pour réaliser une livraison), la diminution du poids total autorisé de la cargaison et l’augmentation des coûts de maintenance de leur unique outil de travail : leur camion.

    En Iran, les routiers ne sont pas employés par des sociétés de transport. Ils sont dans la majorité des cas indépendants, c’est à dire qu’ils possèdent leur propre et unique camion, qu’ils ont acheté à crédit, et louent leurs services en échange d’une rémunération à la tâche. C’est l’État qui fixe la rémunération minimale, qui dépend du tonnage et du contenu de la cargaison (présence ou non de produits dangereux par exemple). La situation économique des routiers est extrêmement précaire, c’est pourquoi ils demandent actuellement une augmentation de 40% de leur rémunération.

  • En Irak, la révolte sociale monte, monte, monte...

    Plusieurs centaines d’Irakiens ont fait irruption ce vendredi à l’aéroport de la ville sainte chiite de Nadjaf, où le trafic aérien a été suspendu, pour réclamer de meilleurs services publics et dénoncer la corruption.

    Des manifestations similaires ont lieu depuis cinq jours à Bassorah, la métropole du sud de l’Irak, et le grand ayatollah Sistani, primat de l’islam chiite, a exprimé sa solidarité aux contestataires en dénonçant "l’extrême défaillance des services publics".

    Des manifestants ont fait irruption samedi dans un bâtiment gouvernemental situé dans la ville de Kerbala au lendemain de l’envahissement de l’aéroport de la ville sainte de Nadjaf par des centaines d’Irakiens qui réclamaient de meilleurs services publics et dénoncer la corruption.

    Les autorités irakiennes ont placé les forces de sécurité en état d’alerte avancé, samedi, face à la poursuite des manifestations dans les provinces méridionales du pays, a-t-on appris de sources proches des renseignements militaires et du ministère de la Défense.

  • La révolte sociale s’étend en Irak !!!

    Depuis plusieurs jours, la province de Bassora dans le sud du pays est la proie de manifestations sociales violentes, notamment à cause d’une pollution de l’eau depuis mi-août. Le siège du gouvernement local a été incendié. L’eau distribuée est maintenant tellement polluée qu’elle a déjà conduit plus de vingt mille personnes à l’hôpital. Plusieurs associations de défense des citoyens souhaitent ainsi que Bassora soit déclarée province « sinistrée ». Mais, avec un tiers du pays repris récemment au groupe Etat islamique (EI), Bagdad dit peiner à trouver des fonds. Pourtant, le montant des revenus pétroliers bat chaque mois des records et a presque doublé en un an.

    Dès lors, les manifestations ont repris quotidiennement depuis le début de septembre, autour du siège du gouvernorat. Et les forces de l’ordre répliquent par des tirs à balles réelles et des grenades lacrymogènes. Les manifestants répondent quant à eux par des jets de cocktails Molotov et de bâtons de feux d’artifice.

    Tout le sud le l’Irak s’est enflammé !!!

    La ville, qui compte plus de deux millions d’habitants, est en proie depuis cinq jours à des manifestations violentes contre la déliquescence des services publics, la corruption et les coupures d’électricité. Les heurts qui en ont résulté ont fait pas moins de 12 morts depuis lundi et des dizaines de blessés. Des bâtiments gouvernementaux ont été saccagés et incendiés par des manifestants.

    Le mouvement contre la corruption et l’incurie de l’administration a commencé en juillet pour s’intensifier cette semaine. Vendredi, les manifestants ont fait irruption dans les locaux du consulat d’Iran et y ont mis le feu pour protester contre l’influence présumée de la République islamique sur la vie politique irakienne. L’Iran et l’Irak ont fermement condamné cette action.

    D’autres manifestants sont entrés à l’intérieur d’un site de traitement de l’eau relié au gisement pétrolier de West Qurna 2, ont retenu en otage deux employés irakiens pendant environ une heure avant de quitter les lieux de manière pacifique. La production n’a pas été interrompue, a déclaré un responsable du gisement pétrolier.

    Il y a des dizaines de morts de la répression dans tout le pays.

  • Le gouvernement irakien renoue avec ses vieux démons de l’époque dictatoriale de Saddam Hussein. En effet, le pouvoir irakien a placé les forces de sécurité en état d’alerte avancé pour faire face aux multiples manifestations dans les provinces méridionales du pays.

    Contre les manifestants, les forces de l’ordre irakiennes n’ont pas hésité, comme au temps glorieux de Saddam Hussein, de réprimer les protestataires par l’usage de tirs à balles réelles. On dénombre déjà 12 morts et des dizaines de blessés.

    Bassora, deuxième ville d’Irak, comptant 3 millions d’habitants, connaît un mouvement de protestation depuis plusieurs semaines. Cette province est en proie à de massives manifestations sociales violentes, provoquées à la suite de la pollution de l’eau. La pollution de l’eau a déjà entraîné l’hospitalisation de 30 000 personnes intoxiquées.

    Le mécontentement social s’amplifie. Des manifestations contre la corruption et la défaillance des services publics se déroulent régulièrement depuis plusieurs semaines. L’exacerbation de la colère est montée d’un cran à la suite de l’hospitalisation de plus de 30 000 personnes intoxiquées par l’eau polluée distribuée par les autorités irakiennes. Lors d’une manifestation, des bâtiments gouvernementaux ont été saccagés et incendiés par des manifestants, en particulier le siège du gouvernement local a été incendié.

    Le mouvement contre la corruption et l’incurie des autorités irakiennes a commencé en juillet et s’est intensifié ces derniers jours. Vendredi, les manifestants ont fait irruption dans les locaux du consulat d’Iran et y ont mis le feu pour protester contre l’influence présumée de la République islamique sur la vie politique irakienne. L’Iran et l’Irak ont fermement condamné cette action.

    Au mois de juillet dernier, déjà, plusieurs centaines d’Irakiens avaient fait irruption dans l’aéroport de la ville sainte chiite de Nadjaf où le trafic aérien a été suspendu pour réclamer de meilleurs services publics et dénoncer la corruption.

    Plusieurs associations de défense des citoyens invitent le gouvernement irakien à déclarer Bassora province « sinistrée ». Mais le pouvoir irakien ignore leurs doléances. Le gouvernement a déclaré peiner pour trouver des fonds. Pourtant, les montants des revenus pétroliers ont considérablement augmenté, ils ont doublé en un an.

    L’embrasement de l’Irak se profile à l’horizon.

  • L’Irak agité par une révolte populaire. Un homme a été tué par balle ce vendredi, alors qu’il manifestait.

    Depuis le 8 juillet, c’est dans la région de Bassora, au sud-est de l’Irak que des centaines de personnes sortent dans la rue, pour dénoncer la corruption et le déficit de services publics. Manque d’électricité, d’eau, coupure de l’accès internet et chômage ; l’Irak a même été contraint de faire appel à son voisin, le Koweït, pour lui fournir de quoi alimenter ses centrales électriques.

    Mais la contestation atteint désormais la capitale, Bagdad, où les manifestants ont été dispersés avec du gaz lacrymogène et des canons à eau. Ils tentaient d’entrer dans la « zone verte », quartier hautement sécurisé où siègent institutions, ambassades, et où vivent des habitants privilégiés.

  • En Irak, on assiste à un soulèvement à caractère social et politique marqué : celui des opprimés et des plus démunis, des jeunes et des femmes, des travailleurs, à une révolution sociale, se tenant à l’écart des partis, des syndicats, des réformistes de tous poils, de toutes les institutions. Parmi les motifs de colère : le chômage des jeunes, la déliquescence des services publics,
    la corruption des élus... Même la réaction des autorités le démontre : le gouvernement a pris, dimanche 6 octobre, une série de mesures : aide au logement, pensions pour les jeunes sans emploi, construction de 100 000 logements, installation de halles pour les vendeurs ambulants, etc…

    Vive la révolution sociale mondiale !

  • En l’espace de onze jours, les heurts qui ont opposé des milliers d’Irakiens aux forces de l’ordre ont fait au moins 165 morts et plus de 6 000 blessés.

    Fait inédit dans le pays, la contestation n’était issue d’aucun appel de parti ou figure religieuse, ni syndicat, ni association.

    Si les réseaux sociaux sont toujours inaccessibles dans les trois quarts de l’Irak —les secteurs où les manifestations ont eu lieu— de plus en plus de photos et de vidéos des violences commencent à émerger.

    On y voit des protestataires mortellement touchés par balles au torse ou au ventre, ou d’autres courir pour se mettre à couvert sous des feux nourris, ou des jets de canons à eau brûlante.

    Le chômage chez les jeunes et la corruption gouvernementale sont les principales raisons des grandes manifestations qui enflamment l’Irak depuis plusieurs jours.

    Pour l’instant, c’est la spontanéité des mouvements de contestation qui prime. On est aussi marqué par la jeunesse des manifestants et par la rage sociale qui émane de leurs rangs, aspect le plus visible de leur désespoir.

    En réalité, le mouvement tel qu’il s’exprime actuellement s’avère infiniment méfiant à l’égard de toute tentative de récupération, et semble rejeter le système en bloc tenant tous les partis comme responsables de la situation.

    En Irak, comme dans les autres pays de la région qui connaissent une nouvelle étape du mouvement de révoltes initié en 2011, le dégagisme assumé qui, sourd de ces mouvements de revendication, exprime une détermination remarquable. Il n’y a pas de structuration politicienne, associative ou syndicale de ces mouvements.

    Aujourd’hui, ces revendications viennent à un moment où une partie de la population n’accepte plus de vivre dans de telles conditions. Cela dépasse le simple enjeu du chômage et de la corruption, mais concerne aussi les services publics minimaux, qui ne sont pas encore fonctionnels. Nous sommes dans une situation où le manque d’État est cruellement ressenti au quotidien. Le gouvernement, qui n’est au pouvoir que depuis moins d’un an, n’est pas capable de répondre positivement aux pressantes attentes d’une très grande partie de la population. Bien que l’on ne puisse pas considérer que le gouvernement en place soit le seul responsable de la dégradation de la situation, il n’en demeure pas moins qu’il est la cible logique des manifestants puisqu’il est censé exercer le pouvoir.

    Selon les chiffres officiels, quelque 410 milliards d’euros d’argent public (soit quatre fois le budget annuel de l’Irak !) ont été accaparés par les hommes politiques de tous bords et les chefs de tribus depuis 2004.

  • Les régimes iranien et irakien utilisent à fond la pandémie pour écraser la révolution sociale mais ils craignent que cela explose quand même à nouveau !!

    En Iran

    En Irak

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