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Bulletin de La Voix des Travailleurs de la Traction Gare de l’Est

vendredi 27 juillet 2012, par Robert Paris

Les bulletins La Voix des travailleurs

Bulletin de La Voix des Travailleurs de la Traction Gare de l’Est

La vague de suppressions d’emplois nous concerne directement

Bien des cheminots ont été émus à l’annonce de la fermeture du site industriel d’Aulnay et des milliers de suppressions d’emplois annoncés en rafale par PSA, Renault, les banques, la pharmacie, la téléphonie, la banque, le tourisme, le bâtiment, et autres Doux. Mais il faut rappeler que nous n’avons pas seulement à être solidaires des malheureux salariés du privé menacés dans leurs emplois. Nous sommes, nous aussi, menacés. Plus l’Etat ira loin dans ses aides aux patrons et banquiers, plus les caisses seront vides et plus on nous annoncera que les suppressions d’emplois sans licenciements ne suffisent plus dans la fonction publique… Faut-il attendre pour comprendre que nous sommes tous dans le même bateau… et qu’il coule ?

La lutte contre le chômage et les licenciements nous concerne tous et elle doit se mener, public et privé ensemble. Lutter entreprise par entreprise, secteur par secteur et catégorie par catégorie au moment où tous les secteurs, toutes les catégories, toutes les entreprises suppriment massivement des emplois, ce serait suicidaire ! Bien entendu, nous salariés, ne devons pas attendre d’être appelés pour cela par les centrales syndicales car on risquerait d’attendre … longtemps !

C’est le chaos qui est garanti…

Vis-à-vis des clients, la SNCF se veut commerciale, se prétend efficace et transparente. Mais plus la SNCF signe d’engagements, plus le service se dégrade. Elle propose maintenant des « garanties information », « garanties report ou remboursement », « garantie retard », « garantie ponctualité », « garantie gare », « garantie voyage » et autres… mais, comme rien n’est fait pour pallier au manque de personnel pour l’entretien, la maintenance et pour le service de transport lui-même en termes de moyens et d’effectifs, tout cela est surtout la garantie de la catastrophe…

Les emplois à la SNCF ne suivent pas

Les embauches hors statut se multiplient. Les départs ne sont pas intégralement remplacés. Les sous-traitances et appels à des sociétés extérieures augmentent sans cesse et dans des conditions de travail et de salaire très inférieures. Dès qu’une nouvelle société est créée, les anciens contrats sont maintenus mais les nouveaux embauchés n’en bénéficient plus.

Quant aux effectifs, c’est toujours la chute : si la SNCF affiche ses embauches annuelles, il n’empêche que cela ne compense pas les départs puisque les partants en retraite ne sont souvent pas remplacés. La SNCF prévoit en 2012 10.000 embauches et 12.000 départs. Ce sont ses propres chiffres ! C’est dire la pression sur les salariés, vu que le nombre de passagers et de trains se sont considérablement accrus… Mais ces 10.000 ne vont pas être embauchés directement par la SNCF, elles le seront aussi « dans les filiales comme Keolis, Geodis ou Effia », comme l’a rappelé le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, lors d’une visite du forum d’information à l’embauche de la SNCF.

Si le groupe SNCF compte près de 250.000 salariés, ceux sous statut de l’Epic, l’établissement public, diminuent régulièrement, descendant à 144.803 fin 2011 soit 6.000 de moins en trois ans.
Le bilan social de 2011 témoigne d’un recul régulier du nombre de salariés bénéficiant du statut spécifique à l’entreprise publique. Dans le même temps, les effectifs des filiales de droit privé augmentent, certaines d’entre elles se positionnant sur les marchés de leurs maisons mères.

Ce qui a été réellement retenu des « assisses du ferroviaire »

Certains pensaient que les assises du ferroviaire n’allaient rien changer. Eh bien, elles ont déjà eu des conséquences immédiates : les besoins des industriels vont devoir être mieux pris en compte. C’est un projet qui avait reçu le doux nom d’ « Ambition 2020 » et qui prévoit la formation d’une institution nommée « Fer de France » et regroupant public et privé pour le plus grand profit des entreprises privées liées au ferroviaire. La signification de ce nouvel organisme devait être donné par le choix de son président nous avait-on dit. Eh bien, c’est fait : c’est le président de l’Alstom ! C’est tout un programme … de ferroviaire au service du privé…

Gares et connexions, dépendance et indépendance

En 2009, on a prétendu lancer une nouvelle manière de gérer les gares et, bien entendu, cela a consisté à créer une nouvelle institution, là aussi à la fois publique mais ouverte au privé, et baptisée « Gares et connexions ». Une fois de plus, ensuite, on a commencé à dire que cela n’allait pas et que ce statut, indépendant sans être indépendant, était insuffisant. C’est cela toute l’hypocrisie de la SNCF : aller vers la privatisation en jurant qu’elle n’y va pas !

SNCF pour les riches et SNCF pour les pauvres

Le TGV low cost donne une idée de la conception des dirigeants et des trains… de mesure à attendre dans les années qui viennent. Il signifie certes de payer un peu moins… mais cela dépendra… Et, surtout, cela signifie une qualité bien moindre avec, par exemple, l’obligation de prendre son train à Marne-la-Vallée pour partir de… Paris ! Cela suppose aussi une vitesse globale considérablement réduite et un coût supplémentaire avec l’aller-retour à Marne-la-Vallée. TGV devient Très grand voleur !

STIF et SNCF

Avec le désengagement de l’Etat, les régions deviennent les principaux financiers et posent leurs conditions de résultats pour donner des financements. C’est ce qui s’est passé dans les négociations entre le STIF de l’Ile de France et la SNCF. Mais, loin d’améliorer la situation, cela exerce une pression supplémentaire contre les salariés, pour « plus de résultats » avec moins de moyens, pression qui est loin d’améliorer le service, ce qui était pourtant l’objectif affiché.

L’Infrastructure obéira-t-elle à la superstructure ?

Selon les Assises ferroviaires, l’intégration de l’Infrastructure est nécessaire entre RFF, DCF et SNCF Infra. Sur le papier, il n’y a jamais de problème. Seule subsiste une question d’interprétation : qui dirige ce « modèle intégré » ? !! D’ailleurs, il faut rappeler bien d’autres acteurs comme EPSF et ARAF sans parler de la direction de « Gares et connexions ». Bientôt il sera impossible de faire des travaux tant on se heurtera à des bureaucraties multiples et contradictoires ! Et là, l’Etat offrira sa solution pour sauver tout le monde : la privatisation de la SNCF !

SNCF ou RFF

Comme chacun sait, le bras de fer entre SNCF et RFF, loin de s’interrompre suite aux négociations multiples, n’a fait que s’aggraver. Un exemple des bonnes relations SNCF/RFF : le RFF a décrété qu’il ne paierait pas un centime pour les aménagements du Francilien Ile de France…

Chacun accuse l’autre de tous les crimes, de tous les débordements. La SNCF ne veut pas de la réunification, car cela serait récupérer aussi les au moins trente milliards de dettes ! Le RFF ne veut pas se retrouver sous la coupe de la SNCF et veut récupérer le plus d’argent possible du service ferroviaire. Quand on pense que ces deux institutions sont, sur le papier, dépendantes du même Etat du même pays, et que c’est, paraît-il, le pays du coq gaulois, on se souviendra qu’aucun coq n’en accepte un autre dans le même poulailler…

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