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Auteurs contre l’esclavage

mercredi 8 août 2012, par Robert Paris

Buffon écrit dans "Histoire naturelle - De l’homme"

« quand on les traite mal, ils prennent le chagrin fort à cœur et périssent quelquefois
de mélancolie : ils sont donc fort sensibles aux bienfaits et aux outrages, et ils portent une haine mortelle
contre ceux qui les ont maltraitez ; lorsqu’au contraire ils s’affectionnent à un maître, il n’y a rien qu’ils
ne fussent capables de faire pour lui marquer leur zèle et leur dévouement. Ils sont naturellement
compatissans et même tendres pour leurs enfans, pour leurs amis, pour leurs compatriotes ; ils
partagent volontiers le peu qu’ils ont avec ceux qu’ils voient dans le besoin, sans même les connoître
autrement que par leur indigence. Ils ont donc, comme l’on voit, le cœur excellent, ils ont le germe de toutes
les vertus, je ne puis écrire leur histoire sans m’attendrir sur leur état, ne sont-ils pas assez malheureux
d’être réduits à la servitude, d’être obligez de toûjours travailler sans pouvoir jamais rien acquerir ?
faut-il encore les excéder ; les frapper, et les traiter comme des animaux ? l’humanité se révolte contre ces
traitemens odieux que l’avidité du gain a mis en usage, et qu’elle renouvelleroit peut-être tous les jours, si
nos loix n’avoient pas mis un frein à la brutalité des maîtres, et resserré les limites de la misère de leurs
esclaves. On les force de travail, on leur épargne la nourriture, même la plus commune, ils supportent,
dit-on, très-aisément la faim ; pour vivre trois jours il ne leur faut que la portion d’un Européen pour un
repas ; quelque peu qu’ils mangent et qu’ils dorment, ils sont toûjours également durs, également forts au travaila. Comment des hommes à qui il reste quelque sentiment
d’humanité peuvent-ils adopter ces maximes, en faire un préjugé, et chercher à légitimer par ces raisons les
excès que la soif de l’or leur fait commettre ? »

Socrate  : « Je ne suis le maître de personne ! »

Mary Prince, 1831 :

« Puis j’ai vu mes sœurs être emmenées et vendues à différents propriétaires pour que nous n’ayons pas la maigre consolation d’être partenaires dans l’esclavage. À la fin de la vente, ma mère nous a prises dans ses bras, embrassées, pleurées et suppliées de garder un cœur bon et d’obéir à nos nouveaux maîtres. Ce furent des adieux déchirants ; nous sommes parties chacune de notre côté, et notre pauvre maman est rentrée seule à la maison. »

Paul Laraque,
Tanbou libète, 1994, Haïti :

« (…) ce tambour
c’est le feu dans les champs de cannes
ce tambour
c’est le tambour de la révolution
le tambour
de la liberté »

Louis Timagène Houat,
Les marrons,
1844 (La Réunion) :

« Parcourons les ateliers ! Soulevons-les tous à la fois !
Éclatons comme un ouragan sur l’île ! Oui, vengeons-nous !
Incendions ces champs tout fertilisés de nos douleurs ! »

Toussaint Louverture,
Déclaration à Saint-Domingue,
29 août 1793 :

« Déracinez avec moi l’arbre de l’esclavage. »

Biassou, Jean-François et Belair,
chefs des insurgés Nègres de Saint-Domingue,
Avis à la souveraineté du peuple,
1792

« Nous sommes Noirs, il est vrai, mais dîtes-nous, Messieurs, vous qui êtes si judicieux, quelle est cette loi qui dit que l’homme noir doit appartenir et être une propriété de l’homme blanc ? (…) Placés sur terre comme vous, étant tous enfants d’un même père, créés sur une même image, nous sommes donc vos égaux en droits naturels… Avez-vous oublié que vous avez juré la déclaration des droits de l’homme qui dit que les hommes naissent libres et égaux en droit ? (…) Si donc, comme vous ne pouvez le nier, vous avez juré, nous sommes dans nos droits, et vous devez vous reconnaître parjures, et par vos décrets, vous reconnaissez que tout homme est libre et vous voulez maintenir la servitude pour 480 000 individus qui vous font jouir de tout ce que vous possédez (…). Voilà, Messieurs, la demande des hommes qui sont vos semblables et voilà leur dernière résolution et qu’ils sont résolus de vivre libres ou mourir. »

Olympe de Gouges,
Réflexions sur les hommes nègres,
1788 :

« Un commerce d’hommes ! Grand Dieu ! Et la nature ne frémit pas ?
S’ils sont des animaux, ne le sommes-nous pas comme eux ? et en quoi les Blancs diffèrent-ils de cette espèce ? »

Abraham Lincoln, président des États-Unis,
1863 :

« Moi, Abraham Lincoln, président des États-Unis, (…) ordonne et déclare que toutes les personnes possédées comme esclaves dans les États et parties d’États ci-dessus désignés sont libres et le seront à l’avenir ; et que le gouvernement exécutif des États-Unis, y compris ses autorités militaires et navales, reconnaîtra et maintiendra la liberté des susdites personnes. »

Abraham Lincoln - 1809-1865 - Lettre à A.G. Hodges, 1864

« Lorsque l’homme s’habitue à voir les autres porter les chaînes de l’esclavage, c’est qu’il accepte lui-même un jour de les porter. »

Jean Jacques Rousseau

« Le droit de l’esclavage est nul, non seulement parce qu’il est illégitime, mais parce qu’il est absurde et ne signifie rien. Ces mots, esclavage et droit, sont contradictoires. » « Le droit de conquête, n’étant point un droit, n’en a pu fonder aucun autre. »

« De ce que nous n’avons pu pénétrer dans le continent de l’Afrique, de ce que nous ignorons ce qui s’y passe, on nous fait conclure que les peuples y sont chargés de vices : c’est, si nous avions trouvé le moyen d’y porter les nôtres, qu’il faudrait tirer cette conclusion. (...) Qui jugerons-nous le plus courageux, de l’odieux Cortez subjuguant le Mexique à force de poudre, de perfidie et de trahisons, ou de l’infortuné Guatimozin étendu par d’honnêtes Européens sur des charbons ardents pour avoir ses trésors ? »

« Si j’étais chef de quelqu’un des peuples de la Nigritie, je déclare que je ferais élever sur la frontière du pays une potence où je ferais pendre sans rémission le premier Européen qui oserait y pénétrer. »

Voltaire

« Nous leur disons qu’ils sont hommes comme nous, qu’ils sont rachetés du sang d’un Dieu mort pour eux, et ensuite on les fait travailler comme des bêtes de somme ; on les nourrit plus mal : s’ils veulent s’enfuir, on leur coupe une jambe, et on leur fait tourner à bras l’arbre des moulins à sucre, lorsqu’on leur a donné une jambe de bois ; après cela nous osons parler du droit des gens ! »

Diderot

« Nous les avons réduits, je ne dis pas à la condition d’esclaves, mais à celle de bêtes de somme ; et nous sommes raisonnables ! Et nous sommes chrétiens ! »

« Cet achat de nègres pour les réduire en esclavage est un négoce qui viole la religion, la morale, les lois naturelles et tous les droits de la nature humaine. »

« On dira peut-être qu’elles seraient bientôt ruinées, ces colonies, si l’on y abolissait l’esclavage des nègres. Mais quand cela serait, faut-il conclure de là que le genre humain doit être horriblement lésé, pour nous enrichir ou fournir notre luxe ? »

« Peut-il être légitime de dépouiller l’espèce humaine de ses droits les plus sacrés, uniquement pour satisfaire son avarice, sa vanité ou ses passions particulières ? Non, que les colonies européennes soient donc plutôt détruites, que de faire tant de malheureux. »

« Passé l’Equateur, l’homme n’est plus ni anglais, ni hollandais, ni français, ni espanol, ni portugais. Il ne conserve de sa patrie que les principes et les préjugés qui autorisent ou excusent sa conduite, (...) pressé d’acquérir, pressé de jouir et capable de tous les forfaits qui le conduiront plus rapidement à ses fins. »

Diderot, "Le neveu de Rameau", 1762 :

« Il n’y a plus de patrie. Je ne vois d’un pôle à l’autre que des tyrans et des esclaves. »

Condorcet,« Réflexions sur l’esclavage des nègres » (1781) :

« Quoique je ne sois pas de la même couleur que vous, je vous ai toujours regardés comme mes frères. La nature vous a formés pour avoir le même esprit, la même raison, les mêmes vertus que les blancs. Je ne parle ici que de ceux d’Europe ; car pour les blancs des colonies, je ne vous fais pas l’injure de les comparer avec vous ; je sais combien de fois votre fidélité, votre probité, votre courage ont fait rougir vos maîtres. Si on allait chercher un homme dans les îles de l’Amérique, ce ne serait point parmi les gens de chair blanche qu’on le trouverait. Votre suffrage ne procure point de places dans les colonies ; votre protection ne fait point obtenir de pensions ; vous n’avez pas de quoi soudoyer des avocats : il n’est donc pas étonnant que vos maîtres trouvent plus de gens qui se déshonorent en défendant leur cause, que vous n’en avez trouvé qui se soient honorés en défendant la vôtre. »

Condorcet

« Les mêmes nations européennes dont les lois autorisent l’esclavage des Noirs regarderaient celui des Blancs comme un crime. Cette contradiction dispense de prouver que jamais l’esclavage ne peut être légitime, que jamais un homme ne peut être la propriété d’un autre homme. »

« Quoique je ne sois pas de la même couleur que vous, je vous ai toujours regardés comme mes frères. La nature vous a formés pour avoir le même esprit, la même raison, la même vertu que les Blancs. Je ne parle ici que de ceux d’Europe ; car, pour les Blancs des colonies, je ne vous fais pas l’injure de les comparer avec vous. »

« Si on allait chercher un homme parmi les îles de l’Amérique, ce n’est point parmi les gens de chair blanche qu’on le trouverait. »

« Vous n’avez point de quoi soudoyer des avocats : il n’est donc pas étonnant que vos maîtres trouvent plus de gens qui se déshonorent et plaidant leur cause que vous n’en avez trouvé qui se soient honorés en défendant la vôtre. Et des hommes qui se sont enrichis dans les îles aux dépens de vos travaux et de vos souffrances, n’ont de cesse, à leur retour, de vous insulter dans des libelles calomnieux. »

« La contagion n’est-elle pas à craindre ? N’est-il pas dangereux pour une nation libre de permettre à une partie de ses citoyens de perpétuer des conduites en contradiction avec les principes de liberté et d’égalité dont le législateur ont fait la base de sa Constitution ? »


Cahier de doléances
du tiers état d’une petite commune du Jura dans la révolution française :

« Les habitants et communauté de Champagney ne peuvent penser aux maux que souffrent les nègres dans les colonies sans avoir le cœur pénétré de la plus vive douleur, en se représentant leurs semblables, unis encore à eux par le doux lien de la religion, être traités plus durement que ne le sont les bêtes de somme. Ils ne peuvent se persuader qu’on puisse faire usage des productions desdites colonies si l’on faisait réflexion qu’elles ont été arrosées du sang de leurs semblables ; ils craignent avec raison que les générations futures, plus éclairées et plus philosophes, n’accusent les Français de ce siècle d’avoir été anthropophages. »

Victor Hugo écrivait le 19 mai 1848 :

"La proclamation de l’abolition de l’esclavage se fit à la Guadeloupe avec solennité. Le capitaine de vaisseau Layrle, gouverneur de la colonie, lut le décret de l’Assemblée du haut d’une estrade élevée au milieu de la place publique et entourée d’une foule immense. C’était par le plus beau soleil du monde. Au moment où le gouverneur proclamait l’égalité de la race blanche, de la race mulâtre et de la race noire, il n’y avait sur l’estrade que trois hommes, représentant pour ainsi dire trois races : un blanc, le gouverneur ; un mulâtre qui lui tenait le parasol ; et un nègre qui lui portait son chapeau."

Marx pose l’équation entre l’esclavage, la colonisation et le capitalisme :

« Sans esclavage, vous n’avez pas de coton ; sans coton vous n’avez pas d’industrie moderne. C’est l’esclavage qui a donné de la valeur aux colonies, ce sont les colonies qui ont créé le commerce du monde, c’est le commerce du monde qui est la condition nécessaire de la grande industrie utilisant les machines. Aussi, avant la traite des nègres, les colonies ne donnaient à l’ancien monde que très peu de produits et ne changeaient visiblement pas la face du monde. Ainsi l’esclavage est une catégorie économique de la plus haute importance. (...) La découverte des contrées aurifères et argentifères de l’Amérique, la réduction des indigènes en esclavage, leur enfouissement dans les mines ou leur extermination, les commencements de conquête et de pillage aux Indes orientales, la transformation de l’Afrique en une sorte de garenne commerciale pour la chasse aux peaux noires, voilà les procédés idylliques qui signalent l’ère capitaliste à son aurore. »


Charles Vaudet
/ Le Procès du Christianisme / 1933 :

"Rappelons-nous encore que les derniers serfs de France appartenaient aux moines de l’Abbaye de Saint-Claude (Jura) et les derniers esclaves de l’Amérique du Nord aux missionnaires catholiques et protestants.
Du reste, ce qu’il y a de certain, c’est que le Jésus des chrétiens n’a jamais eu un mot de protestation contre l’esclavage, au contraire, il estime que lorsque l’esclave a fait ce que le maître lui a commandé, celui-ci ne lui doit aucune reconnaissance. (Luc XVII 9-10)"

Lénine en 1922 déclare pour l’Internationale communiste :

« L’histoire a dévolu aux nègres d’Amérique un rôle important dans l’affranchissement de toute la race africaine. Il y a 300 ans que les nègres américains ont été arrachés de leur pays natal, l’Afrique, transportés en Amérique où ils ont été l’objet des pires traitements et vendus comme esclaves. Depuis 250 ans, ils ont travaillé sous le fouet des propriétaires américains : ce sont eux qui ont coupé les forêts, construit les routes, planté les cotonniers, posé les traverses de chemins de fer et soutenu l’aristocratie du Sud. Leur récompense a été la misère, l’ignorance, la dégradation. Le nègre n’était pas un esclave docile, il a eu recours à la rébellion, à l’insurrection, aux menées souterraines pour recouvrer sa liberté ; mais ses soulèvements ont été réprimés dans le sang ; par la torture, on l’a forcé à se soumettre ; la presse bourgeoise et la religion se sont associées pour justifier son esclavage. Quand l’esclavage concurrença le salariat et devint un obstacle au développement de l’Amérique capitaliste, il dut disparaître. La guerre de sécession entreprise, non pas pour affranchir les nègres, mais pour maintenir la suprématie industrielle des capitalistes du Nord, mit le nègre dans l’obligation de choisir entre l’esclavage dans le Sud et le salariat dans le Nord. Les muscles, le sang, les larmes du nègre « affranchi » ont aidé à l’établissement du capitalisme américain, et quand, devenue une puissance mondiale, l’Amérique a été entraînée dans la guerre mondiale, le nègre américain a été déclaré l’égal du blanc, pour tuer et se faire tuer pour la démocratie. Quatre cent mille ouvriers de couleur ont été enrôlés dans les troupes américaines, où ils ont formé les régiments de « Jim crow ». A peine sortis de la fournaise de la guerre, les soldats nègres, revenus au foyer, ont été persécutés, lynchés, assassinés, privés de toute liberté et cloués au pilori. Ils ont combattu, mais pour affirmer leur personnalité ils ont dû payer cher. On les a encore plus persécuté qu’avant la guerre pour leur apprendre à « rester à leur place ». La large participation des nègres à l’industrie après la guerre, l’esprit de rébellion qu’ont éveillé en eux les brutalités dont ils sont les victimes, met les nègres d’Amérique, et surtout ceux de l’Amérique du Nord, à l’avant-garde de la lutte de l’Afrique contre l’oppression. »

George Bernard Shaw - 1856-1950 - Bréviaire du révolutionnaire

« L’esclavage humain a atteint son point culminant à notre époque sous forme de travail librement salarié. »

Lire sur l’esclavage

Lire sur les révoltes d’esclaves des textes qui rappellent que personne n’a libéré les esclaves et qu’ils se sont libérés eux-mêmes !

Lire aussi les défenseurs de l’esclavage :

Aristote, "La politique" :

« Ceux qui sont aussi éloignés des hommes libres que le corps l’est de l’âme, ou la bête de l’homme (et sont ainsi faits ceux dont l’activité consiste à se servir de leur corps, et dont c’est le meilleur parti qu’on puisse tirer), ceux-là sont par nature des esclaves ; et pour eux, être commandés par un maître est une bonne chose, si ce que nous avons dit plus haut est vrai. Est en effet esclave par nature celui qui est destiné à être à un autre. »

Saint Augustin (La Cité de Dieu) :

" La cause première de l’esclavage est la péché qui a soumis l’homme au joug de l’homme, et cela n’a pas été fait sans la volonté de Dieu qui ignore l’iniquité et a su répartir les peines comme salaire des coupables"

Bossuet  :

"Condamner l’esclavage reviendrait à condamner le Saint-Esprit qui ordonne aux esclaves, par la bouche de Saint-Paul, de demeurer en leur état et n’oblige pas le maître à les affranchir".

Code noir, Rédigé sous Louis XIV (1685) et modifié sous Louis XV (1724)


« L’esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois à compter du jour que son maître l’aura dénoncé en justice, aura les oreilles coupées et sera marqué d’une fleur de lis sur une épaule ; et s’il récidive une autre fois à compter pareillement du jour de la dénonciation, aura le jarret coupé et il sera marqué d’une fleur de lis sur l’autre épaule ; et la troisième fois il sera puni de mort. »

Le général Rochambeau chargé par Napoléon Ier de reconquérir Haïti écrit au général Ramel le 15 germinal 1803.

« Je vous envoie, mon cher commandant, un détachement de cent cinquante hommes de la garde nationale du Cap, commandés par M. Bari, il est suivi de vingt-huit chiens bouledogues. Ces renforts vous mettront à même de terminer entièrement vos opérations. Je ne dois pas vous laisser ignorer qu’il ne vous sera passé en compte aucune ration, ni dépense pour la nourriture de ces chiens. Vous devez leur donner des nègres à manger. Je vous salue affectueusement. »

Réponse de Napoléon Bonaparte à Truguet hostile aux colons des îles et à l’esclavage.

« Comment a-t-on pu donner la liberté à des Africains, à des hommes qui n’avaient aucune civilisation, qui ne savaient seulement pas ce que c’était que colonie, ce que c’était que la France ? Il est tout simple que ceux qui ont voulu la liberté des Noirs, veuillent encore l’esclavage des Blancs. Mais encore croyez-vous que, si la majorité de la Convention avait su ce qu’elle faisait, et connu les colonies, elle aurait donné la liberté aux Noirs ? Non sans doute : mais peu de personnes étaient en état d’en prévoir les résultats, et un sentiment d’humanité est toujours puissant sur l’imagination. Mais à présent tenir encore à ces principes, il n’y a pas de bonne foi, il n’y a que de l’amour-propre et de l’hypocrisie. »

Portfolio

Messages

  • lecteurs et lectrices de ce site c’est tres impréssionnant comment le génie humain n’a pas de limite il ya encore des genies cacher pas connu ou qui ne veulent pas être connu dans tout les cas je vous remerci au fond du coeur pour ces articles touchants

  • Oscar Wilde :

    « On prétend résoudre le problème de la pauvreté, en donnant aux pauvres de quoi vivre, ou bien, d’après une école très avancée, en amusant les pauvres.

    Mais par là, on ne résout point la difficulté ; on l’aggrave, le but véritable consiste à s’efforcer de reconstruire la société sur une base telle que la pauvreté soit impossible. Et les vertus altruistes ont vraiment empêché la réalisation de ce plan.

    Tout de même que les pires possesseurs d’esclaves étaient ceux qui témoignaient le plus de bonté à leurs esclaves, et empêchaient ainsi d’une part les victimes du système d’en sentir toute l’horreur, et de l’autre les simples spectateurs de la comprendre, ainsi, dans l’état actuel des choses en Angleterre, les gens qui font le plus de mal, sont ceux qui s’évertuent à faire le plus de bien possible. C’est au point qu’à la fin nous avons été témoins de ce spectacle : des hommes qui ont étudié sérieusement le problème, et qui connaissent la vie, des hommes instruits, et qui habitent East-End, en arrivent à supplier le public de mettre un frein à ses impulsions altruistes de charité, de bonté, etc. Et ils le font par ce motif que la Charité dégrade et démoralise. Ils ont parfaitement raison. »

    extrait de « Le portrait de Monsieur W.H. »

  • Que de gens disent du bien d’Aristote, ce défenseur de l’esclavage qui affirmait :

    « Il est évident qu’il y a par nature des gens qui sont libres, d’autres qui sont esclaves et que, pour ces derniers, demeurer dans l’esclavage est à la fois bienfaisant et juste. »

    (Aristote, "Politique")

  • Alain Finkielkraut esclavagiste, 18 novembre 2005, dans quotidien israélien Haaretz, paru 18 novembre 2005.

    « On change l’enseignement de l’histoire coloniale et de l’histoire de l’esclavage dans les écoles. On y enseigne aujourd’hui l’histoire coloniale comme une histoire uniquement négative. On n’enseigne plus que le projet colonial voulait aussi éduquer, apporter la civilisation aux sauvages. On ne parle que des tentatives d’exploitation, de domination, et de pillage. »

    • Le même raciste et colonialiste déclarait :

      « En France on voudrait bien réduire les émeutes à leur niveau sociologique. Voir en elles une révolte de jeunes de banlieues contre leur situation, la discrimination dont ils souffrent et contre le chômage. Le problème est que la plupart de ces jeunes sont noirs ou arabes et s’identifient à l’Islam. Il y a en effet en France d’autres émigrants en situation difficile, chinois, vietnamiens portugais, et ils ne participent pas aux émeutes. Il est donc clair qu’il s’agit d’une révolte à caractère ethnico-religieux. »

  • L’Ancien Testament est esclavagiste :

    "Si un homme frappe du bâton son esclave, homme ou femme, et que l’esclave meure sous sa main, le maître sera puni. Mais s’il survit un jour ou deux, le maître ne sera point puni ; car c’est son argent."

    (Exode 21 :20-21)

    • (genèse 9:24-25)

      Noé se réveilla de son vin et sut ce que lui avait fait son plus jeune fils ; et il dit : maudit soit Canaan ! il sera l’esclave des esclaves de ses frères. Et il dit : béni soit l’Eternel, le dieu de Sem, et que Canaan soit son esclave ! Cham, père de Canaan, a toujours été présenté par la tradition comme étant l’ancêtre putatif de la race noire, cette malédiction justifiant depuis toujours le racisme et entérinant la situation qui faisait des noirs les serviteurs des blancs.

  • Buffon dans "L’histoire naturelle, générale et particulière" :

    (...) quand on les traite mal, ils prennent le chagrin fort à cœur et périssent quelquefois de mélancolie : ils sont donc fort sensibles aux bienfaits et aux outrages, et ils portent une haine mortelle contre ceux qui les ont maltraitez ; lorsqu’au contraire ils s’affectionnent à un maître, il n’y a rien qu’ils ne fussent capables de faire pour lui marquer leur zèle et leur dévouement. Ils sont naturellement compatissans et même tendres pour leurs enfans, pour leurs amis, pour leurs compatriotes* ; ils partagent volontiers le peu qu’ils ont avec ceux qu’ils voient dans le besoin, sans même les connoître autrement que par leur indigence. Ils ont donc, comme l’on voit, le cœur excellent, ils ont le germe de toutes les vertus, je ne puis écrire leur histoire sans m’attendrir sur leur état, ne sont-ils pas assez malheureux d’être réduits à la servitude, d’être obligez de toûjours travailler sans pouvoir jamais rien acquerir ? faut-il encore les excéder ; les frapper, et les traiter comme des animaux ? L’humanité se révolte contre ces traitemens odieux que l’avidité du gain a mis en usage, et qu’elle renouvelleroit peut-être tous les jours, si nos loix n’avoient pas mis un frein à la brutalité des maîtres, et resserré les limites de la misère de leurs esclaves. On les force de travail, on leur épargne la nourriture, même la plus commune, ils supportent, dit-on, très-aisément la faim ; pour vivre trois jours il ne leur faut que la portion d’un Européen pour un repas (...)

  • Darwin dans « The descent of Man » (1871) :

    « Ceux qui considèrent le propriétaire d’esclave avec tendresse et l’esclave avec froideur, n’ont sans doute jamais essayé de s’imaginer à la place de ce dernier… Cela fait bouillir le sang, mais aussi frémir le cœur, de penser que nous autres, Anglais, avons été coupables à ce point, comme le sont nos descendants américains, malgré tous leurs fanfaronnades sur la liberté. »

  • « Candide » de Voltaire :

    « En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n’ayant plus que la moitié de son habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite. « Eh ! mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, mon ami, dans l’état horrible où je te vois ? — J’attends mon maître, M. Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre. — Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t’a traité ainsi ? — Oui, monsieur, dit le nègre, c’est l’usage. On nous donne un caleçon de toile pour tout vêtement deux fois l’année. Quand nous travaillons aux sucreries, et que la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main ; quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas. C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe. Cependant, lorsque ma mère me vendit dix écus patagons sur la côte de Guinée, elle me disait : « Mon cher enfant, bénis nos fétiches, adore-les toujours, ils te feront vivre heureux ; tu as l’honneur d’être esclave de nos seigneurs les blancs, et tu fais par là la fortune de ton père et de ta mère. » Hélas ! je ne sais pas si j’ai fait leur fortune, mais ils n’ont pas fait la mienne. Les chiens, les singes, et les perroquets, sont mille fois moins malheureux que nous ; les fétiches hollandais qui m’ont converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants d’Adam, blancs et noirs. Je ne suis pas généalogiste ; mais si ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germain. Or vous m’avouerez qu’on ne peut pas en user avec ses parents d’une manière plus horrible… »

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