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Haïti : le président Martelly et ses aspirations qui ne sont pas celles du peuple

lundi 20 août 2012, par Robert Paris

En Haïti, le président Martelly veut remettre sur pied une force militaire.

L’armée haïtienne a été une force qui a servi à toutes sortes d’exactions contre le peuple haïtien. On peut lire ici comment elle a été démantelée. Même si elle ne servait nullement à défendre le peuple haïtien, une partie du public populaire a cru à l-objectif proclamé du candidat Martelly de reconstituer cette armée. Il prétendait ainsi redonner son indépendance au pays, amener les troupes étrangères occupantes à le quitter et redonner son honneur à l’armée haïtienne, prétendument issue de l’armée indépendantiste de Toussaint Louverture qui a supprimé l"esclavage. Que de mensonges dans ces affirmations ! Mais d’abord Martelly se garde de dire pourquoi ces forces armées internationales occupent toujours Haïti, elles qui prétendaient être venues combattre le séisme ! voir ici ce pourquoi

Mais Martelly a d’autant plus besoin d’espoirs illusoires que des perspectives réelles, il n’en dispose pas. Indépendant des forces impérialistes qui occupent, il ne l’est nullement. Capable de satisfaire les besoins immédiats du peuple haïtien qui est sans logis, sans santé, sans éducation, sans eau, sans électricité, il ne l’est pas non plus. Et surtout, indépendant des classes dirigeantes sanguinaires d’Haïti, il ne l’est nullement. N’oublions pas que c’est l’île qui, dans le monde, amène à se côtoyer la plus grande richesse et la plus grande pauvreté avec une confrontation toujours plus menaçante...

Le président Michel Martelly et le co-président de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (Cirh), l’ex président US William Clinton ont posé le 15 juin la première pierre de la construction de 400 logements sociaux sur une période de 100 jours dans la localité des Zorangers, dans la commune de Croix-des-Bouquets au nord-est de la capitale.

La construction de ces logements entrera dans la première phase du Programme de Soutien au plan d’intervention dans le secteur de l’habitat (Spish).

« La visite de ce chantier m’inspire », a confié le chef de l’Etat, qui précise que ce projet est le signe que sa « volonté de construire de nouvelles communautés durables va atterrir ».

De son coté, le président Clinton souhaite qu’on continue « de suivre cet exemple pour les constructions de logements à l’avenir ». Il promet aussi de demander aux partenaires d’Haïti de construire des milliers de maisons.

Ces 400 logements en disent long sur ce qui manque : des centaines … de milliers de logements ! A ce rythme, ce n’est pas demain que le peuple haïtien quittera les camps de fortune sous lesquels ils crève de froid, de pluie, de faim et de tout !

Plusieurs centaines d’habitants des bidonvilles ceinturant Pétion-Ville (banlieue est de Port-au-Prince) ont manifesté une fois de plus lundi contre le projet gouvernemental de démolition de leurs maisons en se rendant jusque dans les parages du Palais National (siège de la présidence) où les casques bleus les ont dispersés à coups de gaz lacrymogènes.

Très hostiles au chef de l’Etat, certains des protestataires se sont déclarés prêts à renverser Michel Martelly comme ils l’avaient porté au pouvoir, il y a un peu plus d’un an.

Entre la colère et les quolibets, ils scandaient « Martelly veut détruire des maisons alors qu’il n’en a construit aucune », allusion à peine voilée à l’une des promesses électorales de l’actuel dirigeant qui était d’installer 20.000 maisons préfabriquées dans le pays dès les premiers jours de sa présidence.

Le régime a aussi été accusé de vouloir donner à des proches les terrains visés sans dédommager de manière substantielle leurs occupants.

Venus des bidonvilles de Bois Jalousie, Juvénat, Philipo, Bristou et Débrosse, les manifestants, qui avaient également projeté de se rassembler devant le Parlement, ont dû rebrousser chemin à cause du déploiement des forces de l’ordre au centre-ville.

Alors que rien n’est réglé en Haïti, ni le logement, ni la santé, ni l’éducation, ni l’emploi, ni le revenu, ni la terre, ni la sécurité, ni rien pour les milieux populaires, le président Martelly, lui, veut mettre ses efforts au serice de l’Etat et pas de la population.

« Accompagné du ministre haïtien de la Défense, M. Rodolphe Joazile, et du directeur général de la Police nationale d’Haïti, M. Mario Andrésol, le chef de l’Etat haïtien s’est entretenu avec le ministre Carvajal, le directeur de l’Ecole militaire Eloy Alfaro, le général Gustavo Cabrera et le haut Etat-major, sur des questions liées à la structuration du ministère haïtien de la Défense, notamment à la formation de forces armées modernes pour Haïti, à l’accompagnement de l’Equateur dans la mise en place d’un Etat-major en Haïti, au renforcement de la police nationale et le rôle que devrait jouer la Minustah en Haïti », indique un communiqué de la présidence publié mercredi.

« Pour prévenir et réprimer d’éventuelles actions armées internes ou étrangères, étatiques ou non étatiques, susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l’Etat, le gouvernement haïtien espère, à moyen terme, avec l’appui de la République d’Equateur :

a) créer un corps d’infanterie légère capable d’assurer la sécurité dans les zones frontalières et dans les régions reculées et difficiles d’accès ;

b) renforcer les capacités techniques et opérationnelles des gardes-côtes haïtiennes ;

c) former une unité d’aviateurs et de pilotes d’hélicoptères ;

d) créer une unité militaire antiémeute et de déminage », annonce la présidence.

« Dans le cadre de la coopération entre Haïti et la République d’Equateur dans le domaine de la défense civile, le gouvernement haïtien souhaiterait :

a) créer un corps de génie au sein du ministère haïtien de la Défense capable d’intervenir à titre d’appui technique, logistique et opérationnel dans de grands travaux d’infrastructure ou communautaires ;

b) former un corps de sauvetage en milieu maritime et terrestre capable d’intervenir au profit des membres de la population civile, en cas de catastrophes naturelles ou humaines ;

c) instituer un corps d’intervention humanitaire capable d’organiser la gestion humanitaire et les services d’ordre, dans les régions affectées, lors des situations post-désastres. »
L’armée et la défense civile dans un même paquet, cela enrobe le retour de l’armée d’une aura plus moderne que la dernière tentative sauvage d’imposer par la rue le retour des militaires.

"Je veux que tout le monde sache que c’est le vœu du président de mettre sur pied une nouvelle force de défense, mais cela se fera dans l’ordre, non pas n’importe quelle manière", a déclaré le président Martelly.

Le chef de l’état a lancé un appel au calme à la population, les invitant à ne pas agir en dehors de la constitution.

Le ministre de l’intérieur et des collectivités territoriales et de la défense nationale (MICTDN) a fait sorti ce weekend une note de presse dans la quelle un délai de 15 jours est accordé aux détenteurs d’armes de guerre de les déclarer au ministère pour identification.

Le président haïtien Michel Martelly a pour la première fois évoqué le dossier du retour des forces armées d’Haïti lors de son séjour à Panama. Il assuré vendredi qu’il comptait créer une nouvelle armée en Haïti avant la fin de son mandat en 2016 pour assurer la sécurité et le développement économique du pays.

Près de deux mois après l’opération des forces de l’ordre ayant permis de déloger les militaires démobilisés regroupés dans quelques sites publics dont le camp de Lamentin, le chef de l’Etat a assuré qu’il accorde une grande importance à ce dossier. "C’est mon projet de mettre sur pied l’armée haïtienne avant la fin de mon mandat, c’est très important pour moi", a-t-il soutenu.

Le président Martelly et son Premier Ministre Laurent Lamothe s’étaient réjoui de l’intervention des unités spécialisées de la PNH bénéficiant de l’appui de la Minustah. Il s’était opposé à un retour en force des militaires démobilisés faisant valoir qu’il entendait créer une armée moderne. Une fois de plus le chef de l’Etat a précisé qu’il veut que l’armée soit » une force de sécurité, de protection de notre économie et du développement".

Selon le premier mandataire de la nation la démarche de création d’une nouvelle force armée est inéluctable puisque les haïtiens devront prendre en charge la sécurité publique après le départ de la Mission des nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (Minustah). "Nous aurons un problème. Quand la MINUSTAH s’en ira, qu’allons-nous faire, si nous n’avons pas une autre force", s’est-il interrogé.

Le dossier des militaires démobilisés est géré par le bureau des militaires qui a été rattaché au ministère de la défense nationale. Le responsable du bureau avait indiqué que plus de 7 000 militaires avaient été répertoriés par les autorités.

Le président d’Haïti lance le processus de création d’une nouvelle armée. Michel Martelly veut qu’avec le départ à venir des casques bleus de la Minustah, des militaires nationaux prennent le relais. Pour tranquiliser la communauté internationale, Michel Martelly annonce la création d’une commission civile pour étudier les conditions d’un retour d’une armée.

L’armée d’Haïti a été démobilisée par Jean Bertrand Aristide il y a 17 ans, en 1995 car elle avait été impliquée dans de nombreux coups d’état. Pour Michel Martelly, l’actuel président, il est temps de rétablir cette force pour la protection du territoire national car les troupes onusiennes ne sont pas parvenues à éliminer l’insécurité.

Dans un discours prononcé lors des commémorations de la victoire, - le 18 novembre 1803- des Haïtiens sur les troupes napoléoniennes, victoire qui signa l’indépendance du pays sur la puissance coloniale, Michel Martelly a rappelé sa promesse de campagne : « 17 ans déjà, 17 ans de trop. Je peux vous dire que la dignité du peuple haïtien passe aujourd’hui par la création d’une nouvelle armée haïtienne. Je m’y suis engagé pendant la campagne. Je respecterai mon engagement dans le respect de l’Etat de droit, dans le respect des conventions et engagements avec les partenaires internationaux d’Haïti. A vous tous aussi qui avez souffert des bavures et des excès de cette institution je viens au nom de la nation vous demander pardon. »

Une commission civile va être instaurée pour élaborer un calendrier du retour de l’armée. Un retour qui se fera en parallèle d’un renforcement des capacités de la police nationale, ce que souhaitent les bailleurs internationaux, réticents à financer une armée alors que les policiers sont encore en sous-effectifs et sous-équipés.

En Haïti, les autorités ordonnent aux anciens militaires de quitter les bases qu’ils occupent illégalement. L’armée avait été démobilisée en 1994 à la suite de ses diverses implications dans les coups d’Etat. L’actuel président Michel Martelly a la volonté de remettre sur pied une force militaire mais cela devra se faire méthodiquement et progressivement.

Les bases militaires de la capitale haïtienne Port-au-Prince sont, depuis plusieurs jours, le théâtre d’activités jugées illégales par le pouvoir. Les anciens militaires, qui ont ressorti leur uniforme, y recrutent et entraînent des jeunes.

Michel Martelly annonce des sanctions contre ceux qui continueraient à occuper les anciennes casernes : « Il faut faire savoir à tout le monde que c’est le voeu du président, le rêve du président que de mettre sur pied une nouvelle force de défense, mais cela se fera dans l’ordre. »

Le président haïtien insiste : « L’idée est que nous demandions à tous de garder l’esprit reposé, de garder le calme. Ne faites rien qui ne soit pas en accord avec la loi, avec la Constitution, n’entrez pas dans le désordre parce que nous-mêmes, notre nouveau leadership, se fonde dans le respect de la Constitution, dans le respect des droits de chacun, c’est dans l’ordre que nous avancerons. »

Le retour de l’armée en Haïti inquiète nombre d’habitants qui se souviennent des exactions des soldats, de leur participation aux coups d’Etats. Aussi, Michel Martelly se veut rassurant : l’armée sera professionnelle, apolitique et formée une fois que la police aura été renforcée. En aucun cas, il ne cautionne donc les activités parallèles menées actuellement par les anciens militaires.

Messages

  • Au moment où il commençait à pleuvoir à Port-au-Prince dans la nuit du 23 mai, des centaines de familles étaient sans abri à nouveau. Tôt ce matin, armés de gourdins, des policiers haïtiens ont saccagé leurs abris temporaires de tentes, de bâches, et de vieux bois, où ils avaient vécu pendant les 17 derniers mois.

    Des officiers de la Police Nationale Haïtienne, accompagnés par des agents du maire Wilson Jeudy de Delmas, ont détruit le petit camp à l’intersection de la route de Delmas et de celle de l›aéroport, une zone connue sous le nom de Kafou Ayopò. La police est arrivée après que de nombreuses personnes avaient quitté le camp pour chercher du travail et a immédiatement commencé à détruire des tentes avec des matraques, en dispersant des personnes et des biens. La police a blessé certaines personnes avec leurs matraques lors de la destruction du camp de tentes. Plus tard, quand les gens ont spontanément manifesté contre l’expulsion brutale, la police a continué à battre ceux qui étaient venus porter main forte et a tiré des coups de feu pour disperser la foule, blessant au moins une personne.

    À la suite de cette éviction inattendue et forcée, les bâches de la Croix-Rouge américaine et l’USAID ont été éparpillées parmi les quelques biens que les victimes avaient récupérés et accumulés depuis que le tremblement de terre avait détruit leurs maisons en Janvier 2010. C›était comme si un ouragan avait détruit le camp, mais la dévastation a été par l›homme.

    Ce n›est que le dernier exemple de la façon dont la vie est de plus en plus intenable pour les victimes du tremblement de terre d›Haïti. Un récent rapport de l’Office des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) estime qu›au moins 50% des personnes déplacées à l’intérieur (PDI) d’Haïti sont sous la menace d’une expulsion forcée. Après 17 mois de squatter sous des tentes et des bâches déchirées, les familles sont maintenant arrachées de force des terrains publics et privés sur lesquels ils vivent depuis plus d’un an parce qu’ils n’ont nulle part où aller.

    Le président Michel Martelly a un programme pilote de déménager six camps, au moins trois au cours de ses 100 premiers jours au pouvoir. Si l›expulsion à Kafou Ayopò est un indicateur, ces expulsions seront faites sans une procédure régulière, sans consultation de la collectivité, sans aucun plan connu pour la réinstallation, et avec violence.

    Le président Martelly a promis de résoudre le problème des personnes déplacées sur les terrains publics et privés, mais après l›exécution de sa campagne sous le slogan du « changement », beaucoup ne croyaient pas qu›il allait poursuivre les expulsions forcées illégales. Le président Martelly n›a fait aucune déclaration jusqu’à présent au sujet de l’expulsion violente de Delmas.

    Brillants par leur absence sur la scène étaient les représentants de la Coordination et de la Gestion des Camp (CCCM) de l’Organisation des Nations Unies. Ils sont censés protéger les personnes déplacées en Haïti, pourtant ils n’ont rien fait pour faire connaître comment leur situation est désastreuse. En dépit d’être responsable de la gestion des camps, la direction du CCCM de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annulé la réunion du groupe [cluster] de cette semaine. Les expulsions et le déménagement ne figurent même pas parmi les questions principales sur l’ordre du jour de la CCCM cette semaine.

    Le maire Jeudy de Delmas a annoncé qu’il continuerait à expulser les personnes déplacées dans la région de Delmas. Est-ce que le président Martelly soutient ces expulsions violentes ou non ? Des Parlementaires des États-Unis feront une déclaration publique prochainement exprimant leur profonde préoccupation sur les expulsions en cours sans les plans de réinstallation. Vous pouvez ajouter votre voix en appelant à l’ambassade d’Haïti à Washington, DC (202-332-4090, ou par courriel : embassy@haiti. org) pour leur faire savoir que vous voulez qu’ils prennent des mesures immédiates pour protéger les familles les plus vulnérables d’Haïti avant la saison des ouragans qui commence la semaine prochaine.

    Demandez au Gouvernement haïtien de :

    1. Cesser immédiatement l’expulsion forcée des personnes déplacées sans procès, sans des plans de réinstallation.

    2. Consulter les communautés afi n de créer des plans de réinstallation réaliste. Les dons de $500 ne feront que conduire les familles à passer d’une situation précaire à des conditions de vie qui peuvent être encore plus dangereuses.

    3. Mettre en place des mesures immédiates pour protéger les enfants vulnérables et leurs familles pendant la saison des ouragans à venir.

  • Une manifestation anti-gouvernementale de l’opposition politique a pu terminer sa course, ce vendredi 5 décembre 2014, devant les ruines du palais présidentiel au niveau du Champ de Mars, principale place publique de la capitale Port-au-Prince, a observé l’agence en ligne AlterPresse.

    Depuis quelques temps, divers mouvements de rue, dont celui du mardi 25 novembre 2014, ont été généralement disperses avant d’atteindre l’espace situé aux abords des ruines du palais national.

    « Qui est Martelly pour ne pas le renverser ? », ont scandé les manifestants.

    « Aujourd’hui, nous sommes arrivés devant le palais national. Le combat doit continuer. Martelly est tombé. Nous allons préparer le gouvernement de transition », exprime, en joie, André Fadot, membre de l’organisation de base, baptisée mouvement national de l’opposition populaire (Monop).

    Des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) n’ont fait aucun usage de gaz lacrymogènes, ni de canons à eau pour disperser la foule, qui a franchi, de force, les barricades dressées par la police.

    Plusieurs barricades de pneus usagés enflammés ont été, par la suite, installées, aux abords de la rue des Miracles et Montalais par des individus non identifiés.

    Quelque temps après la fin de la manifestation, des protestataires, qui voulaient encore occuper l’espace du Champ de Mars, ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes.

    Les manifestants ont répliqué par des jets de pierres, lancées en direction des agents de police.

    « Martelly doit partir. Nous sommes dans la rue pour dire non aux dérives de l’administration Martelly/ Lamothe, à la misère, au chômage et à l’exclusion sociale », expriment des manifestants, qui entendent occuper le béton jusqu’au départ de l’actuelle administration politique.

    Démarrée devant les ruines de l’église (catholique romaine) de Saint-Jean Bosco, la manifestation, encadrée par des agents du Corps d’intervention et de maintien d’ordre (Cimo), a parcouru les quartiers populaires La Saline, la rue St Martin, le Bel-Air et Solino.

    Pendant le défilé, les manifestants ont réclamé la libération, sans condition, de tous les manifestants et « prisonniers politiques », dont le porte parole de la Force patriotique pour le respect de la Constitution (Foparc), Rony Timothée, incarcérés depuis le dimanche 26 octobre 2014.

    Arrêtés lors d’une autre manifestation anti-gouvernementale le dimanche 26 octobre, les militants politiques, Rony Timothée et Biron Odigé, écroués le lundi 27 octobre 2014 à la prison civile de Carrefour (banlieue sud), ont été transférés, par la suite, respectivement à la prison civile de la commune de Cabaret (municipalité à 35 km au nord de Port-au-Prince) et à la Croix-des-Bouquets (au nord-est de la capitale).

    La mobilisation du vendredi 5 décembre 2014 vise aussi à libérer Haïti de l’ingérence de la communauté internationale dans ses affaires internes, affirme un manifestant, qui appelle la population haïtienne à prendre, à présent, son destin en main.

    Alors que le peuple est confronté à des conditions déplorables d’existence, notamment dans les quartiers populaires, le pouvoir actuel dilapide les richesses du pays, fustige un autre protestaire.

    L’heure du départ de Martelly a sonné, lance un membre de l’organisation « Fanmi lavalas », l’ancien sénateur Louis Gérald Gilles, qui participait au défilé.

    Plusieurs autres responsables de partis politiques, dont Turneb Delpé, Serge Jean-Louis, ont été remarqués dans la manifestation du 5 décembre 2014.

    « Le peuple est dans la rue. Nous sommes dans la rue. Nous avançons vers la démocratie », souligne René Civil, un proche partisan du mouvement lavalas.

    Martelly n’a pas la qualité, ni la moralité ni la compétence pour diriger le pays, critique un autre manifestant.

    Après avoir parcouru les rues de la réunion, Oswald Durand et Capois, les manifestants ont abouti devant l’ambassade de France (au Champ de Mars), où ils ont appelé, dans un message final, la communauté internationale à cesser de supporter le pouvoir en place.

    L’avocat André Michel, farouche opposant au pouvoir actuel, dit espérer qu’avant longtemps Martelly sera renversé, pour faire place à une autre équipe devant organiser des élections générales dans le pays, en retard depuis plus de trois ans (depuis 2011).

    Plusieurs personnes portant des dreads et des élèves d’écoles publiques ont été aussi remarqués dans la manifestation, qui s’est dirigée vers les ruines du palais national, où aucune résistance violente n’a été imposée par la police, contrairement à l’accoutumée.

    Plusieurs de ces personnes portant des dreads disent être venus exprimer leur colère contre des agents de l’Unité départementale de maintien d’ordre (Udmo), qui se sont arrogé le droit de couper les tresses d’individus dreads (coiffures ostensibles se référant, parfois, au mouvement rasta).

    Une autre mobilisation, devant aboutir devant l’ambassade de France, est annoncée pour le samedi 6 décembre 2014, dans la perspective de continuer d’exiger le départ de l’équipe gouvernementale. [emb kft rc apr 05/12/2014 15:20]

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