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Quel est le bilan des écologistes français arrivés au pouvoir

dimanche 26 août 2012, par Robert Paris

Quel est le bilan des écologistes français arrivés au pouvoir

1°) Hollande-Ayrault n’excluent pas d’autoriser un jour l’exploitation des gaz de schistes sous quelques conditions et de commencer à travailler pour développer des dossiers en ce sens pour contrer l’opinion publique défavorable. Les écologistes-ministres ne protestent pas officiellement. Sur la question des gaz de schistes : on apprend qu’Arnaud Montebourg, Ministre du redressement productif, s’alignant sur les récents propos du candidat Hollande, souhaite rouvrir le dossier des permis d’exploration/exploitation, en vertu de la « sacro-sainte » croissance. Et cela, sans même tenir compte du vote unanime des députés socialistes sur la question de la limitation des explorations et des exploitations. Aujourd’hui, Madame Duflot, préférant son portefeuille de ministre au programme de son parti, juge elle-même qu’il ne faut pas s’opposer à l’exploitation.

2°) Monsieur Fabius, a fait preuve d’indécence en éludant le risque que le MOX français a fait peser sur le monde entier lors de la catastrophe de Fukushima. Il propose maintenant de renforcer la collaboration nucléaire avec le Japon. Cette attitude nie au peuple japonais, qui souhaite sortir du nucléaire, son droit de déterminer sa propre politique énergétique.

Les écologistes n’ont pas été pris par surprise. Dès le lundi 7 novembre, Hollande disait vouloir "préserver la construction d’un [réacteur nucléaire] EPR" à Flamanville (Manche). Le soir même de la signature d’un accord à minima entre les écologistes et Hollande, ce dernier modifiait seul un paragraphe concernant le MOX, le combustible le plus dangereux qu’Areva fournit notamment au Japon.

Le gouvernement est le meilleur auxiliaire de l’industrie nucléaire, que ce soit en intervenant militairement au Niger, dans l’alliance avec les trusts nucléaires japonais, notamment à Fukushima, ou encore par les aides au nucléaire industriel. Pas un mot des Duflot et autres… Sur le nucléaire, Monsieur Hollande a indiqué ne pas se sentir concerné par l’accord signé avec EE-LV. Après avoir confirmé la politique impérialiste d’Aréva au Niger, si cela n’était pas assez clair, il a lui même décidé de l’avènement rapide des réacteurs de 4è génération, dont le projet "ASTRID" (en coopération CEA/Bouygues). Il s’est par ailleurs empressé de confirmer solennellement son adhésion au maintien de l’arme nucléaire.

Le changement en matière de nucléaire ne semble pas pour demain. À l’issue d’une rencontre le 12 juin avec le président nigérien, Mahamadou Issoufou, François Hollande s’est prononcé pour une accélération de la mise en exploitation par Areva de la future mine géante d’uranium d’Imouraren (Niger), prévue fin 2013. « Si ça peut aller plus vite, nous y sommes favorables. Tout ce qui peut être fait pour le développement, pour l’activité économique doit être réalisé dans les meilleurs délais », a ainsi déclaré le président français. De quoi réjouir la multinationale, propriété de l’État français, qui importe du Niger près de 40 % de son uranium. Une fois traité, l’uranium sert de combustible aux réacteurs nucléaires. « Il s’agit là d’une claire perpétuation des mécanismes de la Françafrique, pour le plus grand profit du lobby nucléaire (Areva) et au détriment de la démocratie en Afrique », dénonce l’Observatoire du nucléaire, association créée par l’ancien animateur du Réseau sortir du nucléaire, Stéphane Lhomme.

Les deux mines actuellement exploitées par le groupe français, dans la région d’Arlit, n’ont plus que dix à vingt ans de production devant elles. Areva s’est donc assuré en 2008 les droits de la mine géante d’Imouraren, potentiellement la deuxième plus grande mine d’uranium du monde (5 000 tonnes par an). La multinationale a prévu d’y investir 1,2 milliard d’euros. Son exploitation fera passer le pays du 6e au 2e rang mondial des producteurs d’uranium, juste derrière le Kazakhstan, où Areva est également implantée.

De nombreuses études indépendantes ont révélé les boues radioactives et les énormes masses de déchets radioactifs stockées à l’air libre, à proximité de la ville d’Arlit. La contamination radioactive contribue à la désertification et à l’assèchement des nappes phréatiques, sur fond d’exploitation des travailleurs . Le gouvernement se contente de dire : ne parlons pas des risques pour les ouvriers et les populations de cette exploitation de l’uranium au Niger !!!

3°) Le faux écologisme qui n’est rien d’autre qu’une manière de développer des profits des trusts en prétendant favoriser le développement durable et les économies d’énergie est soutenu par le nouveau gouvernement : aides sur fonds publics aux trusts automobile, maintien de décembre 2012 pour date butoir de suppression des lampes à incandescence pour favoriser les lampes dites à économie d’énergie qui sont des lampes dangereuses comme les lampes au mercure !

4°) dans de multiples domaines où de véritables problèmes de pollution posent des questions à la santé publique comme l’amiante, l’huile de palme, pollution chimique, poussières dangereuses des gaz d’échappement automobile et autres, aucune avancée gouvernementale…

5°) Sur les permis de forage en Guyane : malgré les risques démesurés qui devront être supportés au cœur d’un site d’une incroyable richesse écologique, François Hollande a fait le choix des multinationales et des lobbys. Pire encore, il a démis de ses fonctions Madame Bricq, éphémère ministre de l’écologie, qui avait osé suspendre ces permis d’exploration.

6°) Les grands projets inutiles continuent leurs cheminements – à commencer par l’aéroport de Notre Dame des Landes, petit joujou du premier ministre Ayrault.

7°) Il refuse enfin de désobéir aux directives européennes au sujet des prix de l’électricité et du gaz, alors mêmes que ces orientations bafouent le droit à l’énergie pour toutes et tous. Ainsi, une simple tentative de régulation des prix du gaz est immédiatement cassée par le Conseil d’Etat qui agit à rebours de l’intérêt général.

8°) Dans le cadre de la réforme de la PAC, Le Ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll a mené une bataille inattendue et scandaleuse auprès de ses collègues européens, non seulement pour revenir sur les obligations en matière d’agriculture biologique, mais également en luttant contre toute conditionnalité.

9°) Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre n’est pas favorable à la satisfaction ni même à la simple écoute des revendications des chômeurs et chômeuses. Les 2 000 CDI supplémentaires annoncés à Pôle emploi constituent un début mais on est loin du compte dans la mesure où le chômage continue à progresser. La priorité du moment reste la nécessité d’associer les organisations de chômeurs et le MNCP au dialogue social qui est proposé par le gouvernement. En matière de lutte contre le chômage, rien ne se fera sans les chômeurs eux-mêmes.

Mais EELV sont contents de leur participation au pouvoir capitaliste ! La presse rapporte ainsi l’université d’été des écologistes :

« Les journées d’été des écologistes ont pris fin vendredi après trois jours de débats à Poitiers, qui ont consacré l’arrivée des écologistes dans l’exécutif.

"Nous sommes désormais en responsabilité. Ces responsabilités nous devons les assumer et être fiers d’avoir ces postes-là", a lancé Pascal Durand qui s’exprimait devant les militants pour la première fois en tant que secrétaire national d’EELV.

Le rôle des écologistes au gouvernement était l’un des thèmes principaux de ces universités d’été EELV. Pour la première fois de son histoire, le parti est en effet représenté au Sénat, à l’Assemblée nationale et dans l’exécutif.

Pascal Durand a d’ailleurs profité de sa prise de parole pour interpeller Benoît Hamon, ministre délégué à l’Economie solidaire assis au premier rang aux côtés de Cécile Duflot, ministre du Logement.
"Pour les écologistes, ce ne peut pas être le ministère de l’Intérieur qui doit résoudre le problème" des Roms, a-t-il lancé sous des applaudissements nourris.

Les débats au premier jour s’étaient aussi emballés à propos de la question du traité budgétaire européen, dénoncé par nombre de ténors écologistes, au grand dam de Daniel Cohn-Bendit.
Sur le sujet Pascal Durand "veut être le garant d’un débat de fond", "n’oublions jamais que nous sommes le seul parti européen et fédéraliste", a-t-il dit. Le débat n’est pas fini, plusieurs députés ou sénateurs EELV, tel Jean-Vincent Placé, ont affirmé leur intention de voter "non".

Le projet de loi autorisant la ratification du traité doit être examiné en Conseil des ministres le 19 septembre avant son passage au Parlement.

Comme toujours chez les écologistes, les journées se sont terminées en musique, l’ex-candidate EELV à la présidentielle, Eva Joly, et Cécile Duflot effectuant quelques pas de danse. »

Messages

  • Hollande a reçu le chef de l’Etat nigérien et il a convenu avec lui d’une intervention française dans la région via le Niger. L’intervention policière française pour encadrer des effectifs nigériens a été relancée, avec une couverture de l’Europe. Cette force armée sera uniquement policière « dans un premier temps » et pourra ensuite devenir militaire. Officiellement, ce n’est pas une force française mais européenne. Cependant, le critère numéro un de sélection de cette force armée au Niger étant de parler la langue française, l’essentiel des effectifs et de la direction seront français… L’objectif a été clairement affirmé par Hollande : sécuriser les intérêts du trust nucléaire Areva au Niger.

    C’est tellement clair que Hollande est d’abord au service d’Areva qu’il a demandé au chef d’Etat nigérien d’activer l’exploitation d’une nouvelle mine, de sécuriser l’exploitation du minerai en présentant cette action comme l’intérêt des deux pays, les pays étant bien sûr représentés en l’occurrence par leurs bourgeoisies. Est-ce que l’exploitation ne lèse pas les mineurs d’uranium et les populations habitant à proximité ? Hollande n’a bien entendu pas posé même la question. La question de la sécurité des salariés a été posée dans l’intervention publique d’Hollande suite aux conversations et il a déclaré clairement que le but était simplement de sécuriser les intérêts économiques des sociétés françaises. On ne peut être plus clair ! Cela doit faire plaisir aux écologistes honnêtes qui auraient continué à faire partie des Verts et donc alliés de Hollande.

    Dans l’intervention armée de la France au Niger qui complète les dispositifs déjà existants, on doit remarquer que cela entre en contradiction avec les déclarations de Hollande selon lesquelles, s’il n’intervient pas au Mali, ce serait parce que c’est à l’Onu, à la Cédéao et à l’Oua d’intervenir. Il n’applique pas les mêmes principes au Niger. Il a même été clairement dit que la force armée qui va être constituée au Niger pourra éventuellement ensuite intervenir dans la région, sous-entendu au Mali….

    Bien entendu, le changement de direction de l’Etat français ne change rien aux intérêts capitalistes défendus par lui. Ceux qui se faisaient des illusions vont très vite en revenir. L’Etat ne change pas quand des élections passent le relai d’une équipe politicienne à une autre et la politique elle-même ne peut pas changer fondamentalement car les intérêts économiques défendus sont ceux de la même classe dirigeante.

    Le trust Areva était déjà le seul à avoir été capable à imposer un changement au programme de Hollande avant l’élection présidentielle et il en sera de même après sa prise du pouvoir.

  • Nous écrivions en mars 2012 :

    Le nucléaire ? Sarkozy s’engage à faire marcher les centrales même les plus dangereuses car trop usées. Ce n’est pas pour défendre les emplois des salariés puisqu’il est d’accord pour qu’Areva licencie (après les élections), mais pour défendre les intérêts des trusts du nucléaire. Quant à Hollande, il s’engage à utiliser même le combustible nucléaire le plus dangereux, le MOX. Et il l’a bien fait remarquer puisque c’est sur ce point justement qu’il a changé unilatéralement son accord avec les verts au risque de faire capoter leur accord. Donc Hollande a menti aux écologistes comme aux Français : il ne reviendra pas sur quoique ce soit qui pourrait nuire aux trusts du nucléaire même si la santé et la sécurité de la population en dépend.

  • Concernant le nucléaire civil, les reculades constantes de François Hollande et du Parti Socialiste témoignent du manque d’ambition du président nouvellement élu, et font douter de sa capacité à tenir tête à un lobby nucléaire d’ailleurs fort influent au sein du PS lui-même. Il ne reste que peau de chagrin de l’accord signé en novembre avec EELV, qui prévoyait initialement la fermeture de 24 réacteurs et l’arrêt de la production de combustible MOX. La diligence de Bernard Cazeneuve, porte-parole officiel de la campagne PS et de fait d’Areva, a écarté toute remise en question de ce combustible toxique. Et désormais, tel un os à ronger jeté à la majorité de Français qui souhaitent la sortie du nucléaire, seule la fermeture de la centrale Fessenheim reste à l’ordre du jour, repoussée à la toute fin du quinquennat. Peu importe que d’autres réacteurs soient à peine plus récents et probablement tout aussi dangereux.

    Par ailleurs, comment Hollande espère-t-il tenir son engagement de réduire la part du nucléaire de 75 % à 50 % d’ici 2025 avec un jeu à somme nulle consistant à fermer deux réacteurs pour en démarrer un presque deux fois plus puissant ? Une telle proposition relève soit de la supercherie, soit de la paresse : la promesse devra alors être réalisée par ses successeurs !

    Et n’est-il pas contradictoire de plaider pour les économies d’énergie tout en maintenant à son niveau actuel la production nucléaire, et en ajoutant de nouvelles capacités issues des énergies renouvelables ?

    Risque nucléaire, crise économique, transition énergétique : plus d’ambition, c’est urgent !
    D’ici 2017, près de 24 réacteurs auront dépassé les 35 ans de fonctionnement, durée à partir de laquelle l’IRSN met en garde contre des risques de rupture brutale des cuves. François Hollande souhaite-t-il rester dans les mémoires comme « le Président de l’accident » ? 

Alors qu’une période de crise économique s’annonce, combien de milliards seront engloutis de manière indécente pour « moderniser » un armement nucléaire aussi inutile que dangereux ? Pour rafistoler tant bien que mal les réacteurs vieillissants, les 3,7 milliards par an évoqués par EDF étant probablement en-deçà de la réalité ? Ne serait-il pas plus judicieux d’investir ces milliards dans la réhabilitation des logements et dans les énergies renouvelables, des secteurs fortement créateurs d’emplois dont nous avons bien besoin ? De construire une société plus sobre, moins énergivore, et de lutter contre la précarité énergétique plutôt que de continuer à soutenir une énergie synonyme de gaspillage et dont les coûts vont bientôt monter en flèche ?

    À maintes occasions, François Hollande a évoqué son engagement pour la jeunesse. Est-ce se soucier des jeunes (d’ailleurs plus largement opposés au nucléaire que les personnes âgées) que de leur faire endosser le fardeau de l’impossible gestion de nouveaux déchets nucléaires ? Et accepter la mise en service pour 60 ans du réacteur EPR, dont la dangerosité est pourtant connue ?

  • François Hollande a rejeté mercredi la proposition de Michel Rocard de supprimer la force de dissuasion nucléaire française, condamnée à droite comme à gauche, seuls les écologistes se félicitant des déclarations de l’ex-Premier ministre.

    Mardi sur BFMTV, l’ancien chef de gouvernement socialiste avait proposé de « supprimer la force de dissuasion nucléaire, 16 milliards d’euros par an qui ne servent absolument à rien ».

    Le coût de la dissuasion française est en fait estimé à quelque 16 milliards d’euros sur cinq ans, le budget total de la Défense s’élevant à 31,5 milliards pour 2012.

  • Aux conseils régionaux et aux conseils municipaux, aussi, s’ils avouent parfois des divergences et reconnaissent quelques difficultés, les élus écologistes qui figurent dans l’exécutif de ces collectivités jugent le bilan positif. Et pourtant...

  • Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a dit dimanche sur BFM TV que "le nucléaire est une filière d’avenir" tout en reconnaissant qu’il fallait qu’il soit "rééquilibré". "Nous avons besoin d’énergie et pas trop chère", a-t-il dit, et "la France a un atout extraordinaire entre ses mains (avec ses centrales nucléaires, ndlr) qui lui a permis de bâtir son industrie".
    Grâce au nucléaire, l’industrie française a pu "passer les épreuves, y compris les chocs pétroliers, la crise...", a-t-il ajouté, "c’est une énergie abordable". Pour sa part, la ministre de l’Ecologie et de l’Energie, Delphine Batho, avait également dit qu’il n’avait "jamais été question ni de sortir ni d’abandonner le nucléaire".
    S’exprimant à l’Assemblée nationale le 25 juillet, Mme Batho avait affirmé que "tous les emplois de la filière seraient maintenus", tout en précisant qu’en matière de démantèlement des installations nucléaires, il y avait "une filière industrielle que nous devons développer".

  • Denis Baupin, vice-président (EELV) de l’Assemblée nationale a estimé dimanche que les propos d’Araud Montebourg étaient « en décalage total avec la réalité ». « Partout dans le monde, au contraire, le nucléaire est en déclin ».

    Cet argument est censé convaincre qui ? Pas l’industrie de l’atome qui prévoit de construire ( ou est en train) des centrales sur toute la planète, en Chine, Inde, Afrique, Amérique du Sud, nord de l’Europe, France etc.

    Les écologistes le savent si bien qu’ils ont même accepté la poursuite de l’exploitation du MOX comme carburant des centrales et ça ce n’est pas un signe que le nucléaire est en phase terminale d’un point de vu industriel.

    Si les catastrophes nucléaires, de Fukushima ou Tchernobyl, font peser sur la planète des risques incalculables, les écologistes pensent uniquement aux risques de perdre leur place au gourvernement.

  • 50% d’électricité nucléaire en 2025 implique la construction d’au moins 13 EPR

    Les gouvernements socialistes et le nucléaire

    Années 80 : Plogoff a été une grande victoire "symbolique", le gouvernement socialistes a "sacrifié" la centrale de Plogoff... car la situation sur place était quasi insurrectionnelle, puis les gouvernements sous Mitterrand ont démarré les travaux sur 15 réacteurs nucléaires. Ce tribut de Plogoff a ainsi permis aux gouvernements socialistes et à Mitterrand de bénéficier d’une bonne tranquillité pour coupler finalement au réseau 35 réacteurs nucléaires entre 1981 et 1995 !

    Rappelons que le parti socialiste avait signé en 1979 avec huit autres organisations une pétition nationale exigeant quelques mesures radicales dont "la suspension du programme électronucléaire actuel tant que le débat démocratique n’aura pas été conduit à son terme". La pétition exigeait aussi la levée du secret entourant l’énergie nucléaire.

    En fait de débat démocratique on a eu quelques débats bidons où les problèmes spécifiques de l’énergie nucléaire n’ont pas été posés en particulier la possibilité d’un accident majeur sur un de nos réacteurs. Et après le traditionnel " On a gagné, on a gagné ", le programme nucléaire s’est poursuivi pour atteindre un record mondial de surcapacité.

    Années 90 : Intermède à droite, puis retour de "la gauche plurielle" avec les Verts au gouvernement de 1997 à 2002, et c’est une autre une grande victoire, l’arrêt du surgénérateur Superphénix... par K.O. technique, et le couplage au réseau des très gros réacteurs du palier N4, Civaux I et Civaux II.

    La gauche réunie version 2012, ça va faire quoi, au mieux Fessenheim comme victoire "symbolique", comme tribut pour la participation d’EELV à un gouvernement pro-nucléaire, et combien de nouveaux EPR seront construits avec des écolos au gouvernement ???

    Pour Yves Lenoir (Président des Enfants de Tchernobyl Belarus), l’engagement de François Hollande de faire descendre à 50% la part de l’électricité nucléaire en 2025 implique la construction d’au moins 13 EPR.

    Belle réussite en perspective... voir ci-dessous les explications dans le texte d’Yves Lenoir.

    Infonucléaire. 


    www.dissident-media.org/infonucleaire

    Moins d’électricité nucléaire, plus d’EPR ?

    Question à 1 000 euros : que signifie pour EELV 50% de nucléaire en 2025 ? Aujourd’hui, en fait depuis une quinzaine d’année, la part atomique injectée sur le Réseau de transport d’électricité (RTE) tourne autour de 75% de la production nette d’électricité en France. François Hollande s’est engagé à faire baisser cette proportion d’un tiers d’ici 2025, soit d’ici 13 ans.

    La production annuelle d’électricité atomique (données RTE) s’est stabilisée autour de 420 TWh depuis une dizaine d’années, tandis que la consommation, pertes en ligne comprises, augmente en tendance d’un peu plus de 1,2% par an depuis une douzaine d’années. Durant cette période, le solde export – import a fluctué entre 7 et 15% (moyenne = 12%) de la production nette.

    La crise a eu pour effet de tasser offre et demande. Le taux moyen d’augmentation de la consommation de 1,2% durant ces 12 dernières années en a été affecté. On peut donc raisonnablement tabler sur un maintien de ce taux, qui conjuguerait, reprise d’un côté, et effort de maîtrise de l’autre, d’ici 2025. Par ailleurs, le programme de développement des énergies renouvelables devrait, comme cela a été le cas du Danemark, conduire à au moins maintenir le niveau moyen du solde export – import.

    À partir de ces hypothèses, la production d’électricité devrait atteindre 675 TWh en 2025, dont 595 TWh pour la consommation intérieure. La part nette de la fission de l’atome dans la production d’électricité s’établirait donc à 337 TWh en 2025.
_ Certains ont pu croire que la réduction d’un tiers de la proportion (de 75% à 50%) signifiait une réduction d’un tiers de la production. La réalité sera différente : moins de 20%.

    Le plus significatif vient maintenant. D’ici 2025, 31 réacteurs auront dépassé 40 ans d’exploitation. Ils font partie d’un ensemble de 34 réacteurs qui ne satisfait pas des exigences de sûreté considérées depuis longtemps comme élémentaires, notamment celle de disposer d’une enceinte de confinement double.

    Sachant que l’ASN ne se montrera pas plus exigeante sur ce point précis qu’elle ne l’a été dans le passé, on suppose que seuls ces 31 réacteurs auront été mis hors service une fois atteinte la limite d’âge de 40 ans. L’expérience montre que le taux de charge tend à diminuer (il était de 66% pour les 19 réacteurs ayant atteint ou dépassé 30 ans de service en 2009) lorsque les centrales vieillissent. On tablera sur le maintien de ces 66% jusqu’à l’âge de 40 ans. L’arrêt de ces 31 tranches entraînera donc une perte de production annuelle de l’ordre de 160 TWh. Avec en perspective proche le remplacement des 3 dernières tranches de 900 MWh et des 8 tranches de 1300 MWh, une perte de production d’au moins 67 TWh est à prévoir entre 2025 et 2030 (vraiment “au moins” car 9 tranches supplémentaires auront dépassé 40 années d’exploitation en 2030...).

    Deux et deux font quatre, n’est-ce pas ? Si on soustrait 160 de 420 on trouve 260. Puis si on soustrait encore 67 de 260, on trouve 193.

    Question : combien d’EPR de 1600 MW électriques faut-il construire pour produire la différence entre 335 et 260 TWh, puis entre plus de 335 et 193 TWh ? On va généreusement leur accorder un taux de charge effectif de 80 % (une performance que les centrales d’EDF n’atteignent pas). Chaque EPR produirait alors 11,2 Twh/an. L’administration Hollande doit donc engager un programme industriel visant la construction d’au moins 5 EPR avant 2025 (en sus des 2 déjà engagés) et la mise en service d’au moins 6 EPR supplémentaires d’ici 2030.

    La construction de ces machines dure au moins 7 ans. Il faudra donc décider le lancement de la construction d’un EPR/an d’ici 2025, compris les deux déjà programmés. Si l’administration Hollande dure deux mandats, et si aucune catastrophe atomique ne frappe l’Europe d’ici là, elle aura mis à son actif 8 EPR !

    Le 4 juillet, le leader du groupe EELV à l’Assemblée nationale a déclaré au nom de ses amis partager avec le gouvernement la « première étape » de « baisse programmée et résolue de la production d’électricité d’origine nucléaire », tout en étant partisan à long terme « de la sortie du nucléaire ». Les écologistes ont une connaissance des questions d’énergie atomique très supérieure à celle des autres politiciens du pays. Ils savent donc que les EPR sont conçus pour une durée d’exploitation supérieure au demi siècle. En appuyant solennellement sur ce point la déclaration de politique générale du Premier Ministre, ils se sont donc prononcés pour la stratégie de remplacement du parc existant par des EPR. Ils soutiennent ainsi formellement la poursuite indéfinie de la production d’électricité atomique dans notre pays.

    Voilà le prix réel, ou du moins une part certaine du prix à payer, de la présence d’un groupe EELV à l’Assemblée Nationale ! Allez, courage, encore un effort pour ne plus être du tout écologiste ! Comment vont réagir les collègues Verts élus au Parlement Européen ?

  • Mobilisation pour la fermeture du bugey,

    Article du quotidien "20mn".

    Les antinucléaires dénoncaient ce jeudi 11 octobre, l’insuffisance des plans d’évcuation autour des centrales.

    Un accident se produit à la centrale nucléaire du Bugey (Ain). Dans les heures suivant la catastrophe, des réfugiés contaminés arrivent par vagues dans le centre de Lyon, à 30 km de là. C’est à partir de ce scénario, simulant une évacuation en cas d’incident majeur, que le collectif Stop Bugey a choisi de sensibiliser le public au danger du nucléaire. Et à la «  nécessité de fermer la centrale  », la plus vieille de France (elle a ouvert en 1972) après celle de Fessenheim, en Alsace. La mobilisation commencera ce jeudi par deux marches symboliques «  de réfugiés du nucléaire  », qui partiront de Saint-Vulbas pour cheminer jusqu’à Lyon via l’Ain et l’Isère. Les «  réfugiés  » débarqueront samedi en centre-ville, où un rassemblement pour l’arrêt du nucléaire est prévu quai Augagneur, à 14 h.

    Des risques sous-évalués ?
    Les militants comptent sur cet événement pour redonner un élan à la mobilisation née après la catastrophe de Fukushima (Japon). Le 11 mars dernier, date anniversaire du drame, 60 000 personnes avaient participé à une immense chaîne humaine entre Lyon et Avignon, secteur le plus nucléarisé d’Europe. «  Fukushima est un peu plus loin dans les esprits, mais le danger reste le même, indique Charlotte du réseau Sortir du nucléaire. «  En cas d’accident au Bugey, par exemple, le plan d’évacuation concerne les quelques kilomètres alentours. Si, comme à Fukushima, la zone de contamination s’étend sur 40 km, comment fait-on pour évacuer Lyon ?  » Contactée mercredi, la préfecture de région n’a pas souhaité s’exprimer sur le dispositif de protection du public prévu en cas d’incident, le plan Orsec étant «  classé secret défense  ». Mais Pierrick, administrateur du réseau antinucléaire, a une idée de la réponse. «  Les préfets, qui sont les seuls autorisés à mettre en œuvre un plan d’évacuation, n’ont aucun indicateur qui leur servirait à prendre une décision en cas d’incidents  », assure-t-il, soucieux de voir les vieilles centrales fermer. «  Elles sont prévues pour durer entre 25 et 30 ans. Plus elles sont vieillissantes, moins elles sont fiables. Il faut accepter cette règle pour éviter la catastrophe.  »

  • Ce matin sur France culture, interruption de l’émission par les opposants à l’aéroport de Notre-Dame des Landes.

    Tout d’abord, bravo à eux d’avoir interrompu l’émission et d’avoir réussi à lire leur communiqué

    Ils appellent à aller au CICP la semaine prochaine.

    ils donnent leur site à l’antenne :
    http://zad.nadir.org

  • Europe Ecologie-Les Verts (EELV) se pose "la question de savoir ce que nous faisons au sein du gouvernement", a déclaré vendredi sur Radio Classique Jean-Vincent Placé, le président du groupe écologiste au Sénat.

    "Nous nous posons la question de savoir ce que nous faisons au sein du gouvernement", a dit le sénateur, selon lequel "de plus en plus les écologistes s’interrogent".

    "Depuis le virage post-rapport Gallois et les annonces très en faveur des entreprises sans contreparties et sans conversion écologique (faites mardi par Jean-Marc Ayrault), je suis moi-même de plus en plus perplexe quant à cette participation gouvernementale", a-t-il poursuivi.

  • Dans un entretien accordé à Marianne avant les déclarations du sénateur, le président Hollande juge « possible » un départ des écologistes même s’il « ne le souhaite pas ». « C’est possible. je ne le souhaite pas (...) Enfin nous verrons bien...Dans tous les cas, pas de panique ! » répond le chef de l’Etat.

  • Tchernobyl : le professeur Pellerin innocenté, la gauche complice en 1986 et leur gouvernement "écolo" bon gestionnaire du poison nucléaire !
    20 nov 2012

    Communiqués, CRIIRAD, Medias

    Le Professeur Pierre Pellerin, ancien directeur du Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI) à l’époque de la catastrophe de Tchernobyl, a été reconnu innocent des accusations de « tromperie et tromperie aggravée » cet après-midi par la Cour de cassation de Paris. Celle-ci n’a pas retenu ces charges, expliquant notamment qu’il était « en l’état des connaissances scientifiques actuelles, impossible d’établir un lien de causalité certain entre les pathologies constatées et les retombées du panache radioactif de Tchernobyl ».

    Pour Michèle RIVASI, députée européenne fondatrice de la Criirad et en première ligne pour dénoncer les agissements de Pellerin en 1986, cette décision est une fois de plus inacceptable : « Il faut se rendre compte que Pellerin avait le monopole de l’info concernant la radioactivité, l’attaquer c’était attaquer le lobby nucléaire. Depuis le début des accusations que j’avais lancées contre Pellerin, l’Etat nucléaire tout entier s’est levé pour le protéger. Des scientifiques avaient même lancé des pétitions pour le défendre à l’époque pour préserver les intérêts du nucléaire en France. Pellerin ne pouvait pas ne pas savoir qu’il mettait en danger la population française. Cette décision politique de la Cour de cassation démontre encore une fois que le nucléaire, c’est l’omerta, le mensonge ».

    « Nos institutions ne répondent plus aux attentes citoyennes. Il y a une telle méfiance que l’Assemblée de Corse a commandé une étude épidémiologique indépendante, pour enfin connaître les véritables conséquences sanitaires de l’ingestion d’aliments contaminés par la radioactivité. En mai 1986, le lait de brebis consommé en Corse dépassait de plus de 10 fois les normes de radioactivité fixées par l’UE ».

    Et Michèle RIVASI de conclure : « Encore une fois, je le répète, on ne peut accepter que les victimes françaises de Tchernobyl ne soient pas reconnues. Il en va de la confiance des citoyens dans nos institutions, chaque jour plus décriées. Tous ces malades de la thyroïde doivent obtenir justice, si ce n’est réparation, et ils doivent tenter de saisir la Cour Européenne des Droits de l’Homme puisque tous les recours nationaux ont été épuisés. J’enjoins vivement l’association française des maladies de la thyroïde et la Criirad à se lancer dans cet ultime recours, et je les aiderai autant que je pourrai »

    Commentaire M&R :
    Plutôt que cette confiance que les victimes n’ont aucun intérêt à retrouver, il faudrait engager une lutte définitive contre cet Etat criminel et son système économique qui laisse mourrir les gens à petit feux.

  • Cécile Duflot, invitée de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV, mardi, s’est dite favorable à cette réforme mais a déclaré comprendre ce que ressentaient les cheminots et également les usagers.

    Comprenant tout et son contraire, Duflot n’est du côté que du manche...

  • Que fait Hulot au gouvernement ? Eh bien, mais il défend l’écologie que diable ! N’a-t-il pas déclaré, énervé ou faisant semblant de l’être, « La biodiversité, tout le monde s’en fiche » ! Fichtre !

    C’est pour cela qu’il n’a rien dit quand 2o hectares de coteaux ont été passés au bulldozer sur les coteaux de Seyssuel (Isère), rien dit non plus de la décision de déménager une pépinière industrielle entre Solaize et Vernaison dans la plus grand forêt alluviale de France, rien dit encore de la décision d’implanter un par éolien industriel au large de l’île d’Oléron, en plein parc naturel marin. La Ligue de protection des oiseaux avait pourtant déclaré par la voix de son vice-président que « C’est le pire endroit du littoral où mettre un parc éolien. »

    Que dire encore du silence d’Hulot sur les droits donnés aux trusts du Bâtiment de ne pas devoir répondre à leurs obligations environnementales, par exemple de la construction de Paris-Saclay sur un plateau inconstructible en zone inondable et de la décision de « sauver les centrales nucléaires françaises » aux frais du contribuable et avec tous les risques qui s’aggravent pour des centrales ayant dépassé leur durée de vie.

    Avoir un écolo au gouvernement, c’est bon ? Peut-être pour crédibiliser le gouvernement ? Pas pour crédibiliser l’écologie politique et cela n’a pas attendu Hulot pour être prouvé !!!

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