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Quelle différence entre crise de conjoncture et crise révolutionnaire du capitalisme

mardi 18 septembre 2012, par Robert Paris

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  • Les groupes révolutionnaires des années d’après guerre craignent d’affoler la classe ouvrière s’ils leur disent la vérité sur l’imminence d’un effondrement du système mondial capitaliste...et surtout craignent de paraître "alarmistes" comme ils définissent les économistes bourgeois qui préviennent leur classe sociale des risques de krach sans précédent qui pèsent sur l’économie et les pays du monde entier et en 1er sur les puissances impérialistes Chine et Russie comprises..
    Mais si réellement ils pensent , comme ils le disent eux même et surtout entre eux , qu’un effondrement généralisé est envisageable ; alors ce sont des militants inconséquents et pas du tout sérieux, car ils se disent dans leur texte qu’ils vont bientôt étudier la question ! (sans vouvoir être des économistes marxistes)
    Etudie t on la question du tsunami une fois qu’on le voit arriver de la plage...non et d’ailleurs tous les humains et animaux qui connaissent ce phénomène l’enseignent immédiatement à leur descendance. Question de de vie ou de mort !

    Extrait de la LDC 196 Dec2018 :

    "Pourtant les économistes bourgeois eux-mêmes écrivent des articles ou des bouquins sur «  la stagnation séculaire  » ou encore sur «  de grandes récessions  », etc. Nombre de leurs œuvres ont un ton catastrophiste.
    Nous consacrerons un CLT à la question. Mais nous n’allons pas nous payer le ridicule de peindre l’économie capitaliste en rose, alors que nombre d’économistes bourgeois la voient en noir. Nous n’allons pas suggérer quand même que «  tout ne va pas si mal que ça  »  !
    Ce que nous voulions surtout souligner dans le premier texte («  Contre le chaos de l’impérialisme…  »), c’est que l’économie capitaliste est en crise, et en crise grave, et que c’est cette réalité-là qui pèse sur les rapports de classe. C’est cette réalité qui constitue «  le lien profond, organique, entre les différents événements d’une situation mondiale chaotique, aussi bien dans son économie que dans les relations internationales  ». Et aujourd’hui, jusqu’au coup de colère qu’incarnent en ce moment les gilets jaunes.
    Ce n’est pas un scoop. Cela fait quelques années, en particulier depuis la phase d’aggravation qu’a représentée la crise financière de 2008, que nous constatons l’incapacité du capitalisme à sortir de cette situation. Nous avons écrit à ce propos dans les LDC, dans les CLT, et dans nos textes de congrès.
    Comprenons bien à quel niveau nous pouvons raisonner, en précisant cependant au départ que nous ne sommes pas des économistes. Et c’est tant mieux parce que les économistes de la bourgeoisie ne valent rien. Quant à être des économistes marxistes, dans le plein sens du terme, cela dépasse nos capacités, c’est ainsi. L’évolution de l’économie est cependant quelque chose de fondamental pour nous, et on peut en discuter à deux niveaux qu’il vaut mieux ne pas confondre.
    Le niveau le plus important, c’est une considération très générale qui était discutée déjà au temps de Trotsky et qui, par la suite, a alimenté bien des débats abstraits, abscons ou détachés de toute réalité, dans les milieux trotskystes et surtout pour leurs intellectuels petits- bourgeois. Cette idée est dans cette phrase du Programme de transition  : «  Les forces productives ont cessé de croître  ». Au temps de Trotsky, le capitalisme était déjà au bout du rouleau. Cette considération générale ne l’a pas empêché de discuter, notamment avec le SWP américain, de l’évolution conjoncturelle pour discuter de la politique à court terme. Il savait que, par exemple, une certaine reprise, même limitée ou aboutissant à une réduction même momentanée du chômage, pouvait avoir de l’influence sur l’état d’esprit des travailleurs américains et, donc, sur la façon de faire de l’agitation révolutionnaire parmi eux. Durant l’entre-deux-guerres, la crise, la chute brutale de la production, les fermetures d’usines avec les effondrements boursiers, n’ont pas fait disparaître les pulsations classiques de l’économie capitaliste  : crise/reprise, crise/reprise, etc.
    Mais cet aspect des choses, c’est-à-dire les fluctuations de l’économie capitaliste, est passé au second plan par rapport au constat fondamental fait par Trotsky que les forces productives avaient cessé de croître. L’expression caractérisait l’ensemble de la période. Elle faisait référence à l’époque où la classe capitaliste, encore montante, faisait surgir des tréfonds de la société, pour paraphraser l’expression de Marx dans le Manifeste communiste, des forces productives auparavant insoupçonnées. Elle n’en est plus capable. Elle ne fait plus progresser la société, elle la décompose. Il appartient au prolétariat de prendre la relève pour créer une autre organisation sociale en expropriant la classe capitaliste et en réorganisation du tout au tout l’économie. Si Trotsky a écrit cela, c’est qu’il avait une vision de l’économie capitaliste dans son ensemble. Pas catégorie par catégorie. Pas une vision statique. Il raisonnait en marxiste, c’est-à-dire en matérialiste dialectique. Mais en même temps, cela ne l’empêchait pas de suivre l’évolution de la conjoncture pratiquement au jour le jour. Vu d’aujourd’hui, c’était un trou noir entre 1929 et la guerre mondiale, mais c’était en réalité bien plus compliqué que cela. Il y avait des hauts et des bas. Trotsky savait à la fois suivre les cycles habituels de l’économie capitaliste, les récessions, les reprises, sans jamais oublier l’essentiel.
    Réfléchissons à ce que la financiarisation croissante signifie fondamentalement. Il n’y a pas que l’aspect spéculatif, ni même seulement, derrière ces spéculations, la menace d’un krach économique, d’un effondrement brutal. La menace est grave, mais avant même qu’elle se produise – voire même si elle ne se produit pas –, la longue agonie du capitalisme ligote déjà l’économie, bloque déjà la marche de l’humanité vers le progrès et pousse déjà la vie sociale vers la barbarie.
    Dans l’économie capitaliste, le travail accumulé du passé revêt la forme de capital. Or, c’est cette accumulation qui est la clé du progrès de la société humaine. C’est du travail humain cristallisé qui devrait permettre à l’économie d’avancer. La perspective communiste de l’humanité est conditionnée par l’expropriation de la classe capitaliste qui monopolise cette accumulation résultant de l’activité humaine du passé et du présent, pour qu’elle puisse être maîtrisée par la collectivité humaine.
    La financiarisation signifie qu’une part sans cesse croissante des capitaux est de moins en moins investie dans la production, pour être gaspillée en opérations financières. C’est la signification profonde, fondamentale, de la financiarisation. Ce n’est même pas le danger d’un effondrement catastrophique.
    Bien sûr, toute croissance ne s’est pas arrêtée  ! De nouvelles usines sont sans cesse créées pour remplacer les plus vieilles. La vie économique de 7 milliards d’êtres humains ne peut pas s’arrêter, elle ne s’est pas arrêtée même pendant les pires moments des guerres mondiales. Mais les investissements productifs reculent par rapport aux capitaux disponibles.
    Ce que Marx – et d’autres avant lui – appellent la «  reproduction élargie  », c’est-à-dire l’investissement de la masse des capitaux disponibles pour pouvoir recommencer un nouveau cycle de production, plus large, plus vaste, est, justement, de moins en moins élargie. C’est en cela que le grand capital devient de plus en plus parasitaire. C’est cela, le problème véritable, même s’il n’y a pas d’écroulement brutal.
    Les financiers qui spéculent savent très bien que «  les arbres ne poussent pas jusqu’au ciel  ». Ils savent que détourner les capitaux de la production, au profit d’opérations financières, mine leur propre système. Mais, encore une fois, quel est le spéculateur que cela empêchera de faire un bon coup  ? Comme disait Lénine, le capitaliste est prêt à vendre la corde pour le pendre.
    S’il y avait un krach financier grave, cela aurait des conséquences catastrophiques pour les travailleurs. Mais, même si cela ne se produit pas, la société s’enfonce dans le marasme. Raisonner sur des chiffres même de production réelle n’a pas de signification. Trotsky, quand il discutait du retard de l’URSS, citait évidemment la production d’acier, de fer, etc. pour dire que la Russie était très en retard par rapport aux pays développés. Mais cela avait un sens dans le cadre d’un raisonnement.

  • Dix ans après, le spectre d’un nouveau krach

    Et non ce n’est pas le titre du texte sur la situation économique au dernier congrès de Lutte Ouvrière mais le titre de l’article du journal Le Parisien du 02 janvier 2019.
    La suite :
    Après une fin d’année 2018 chaotique, économistes et banquiers s’attendent à voir les marchés financiers se transformer en montagnes russes en 2019. Au point de provoquer une crise sans précédent ?
    Krach. Ces cinq lettres font frémir le monde de la finance. Le spectre d’un écroulement boursier majeur qui viendrait - une décennie après la crise des subprimes - contaminer l’économie, revient, plus que jamais, sur le devant de la scène. Car, depuis quelques semaines, la finance joue à se faire peur. En témoigne l’incroyable mois de décembre traversé par toutes les places boursières : - 9,7 % à New York (Dow Jones), - 6,4 % à Paris, - 4,7 % à Londres ou encore - 7,9 % à Francfort. Résultat : le CAC 40 a connu sa pire année depuis 2011, Wall Street depuis 10 ans.
    Une finance à bout de nerfs. Surfant sur une croissance mondiale en pleine forme et un océan d’argent quasi gratuit, les marchés financiers sortaient, pourtant, d’une période fastueuse. Pour mémoire, début décembre 2017, l’indice Dow Jones franchissait, pour la première fois de son histoire, les 24 000 points. Patatras ! Un an plus tard, c’est la dégringolade. En cause, des facteurs politiques (guerre commerciale entre la Chine et les Etats-unis, incertitudes liées au Brexit etc.) mais aussi économiques (hausse des taux d’intérêt aux Etats-unis, ralentissement de l’économie mondiale). « A cause de cette croissance mondiale moins forte, les résultats des entreprises seront moins systématiquement bons. Nous allons donc voir des marchés plus volatils, plus nerveux », explique Jean-Hervé Lorenzi, professeur d’économie à Paris Dauphine.

    Une goutte d’eau peut suffire. « Il y a un risque de crise financière non négligeable », poursuit Jean-Hervé Lorenzi. Dans ce contexte, un événement extérieur peut faire surréagir les marchés financiers ». « C’est souvent une phrase maladroite d’un responsable qui engendre un mouvement, rappelle Christian de Boissieu, professeur d’économie à Paris 1. Reste à déterminer l’ampleur de ce « mouvement ». Pour Nicolas Bouzou, fondateur du cabinet Asterès, d’ordinaire optimiste la messe est dite : « On va subir en 2019 un krach boursier violent. C’est quasi acquis, la probabilité est proche des 100 % ».
    D’où peut provenir l’étincelle ? Elle « peut émaner des Etats-Unis où on note un ralentissement de l’économie comme d’Europe », poursuit Nicolas Bouzou. Mais, pas uniquement. « La crise peut aussi venir des pays émergents, souvenons de celle de 1997 », pointe Christian de Boissieu. Et, pas forcément, non plus, sur le marché des actions. « Il y a une bulle sur une partie du marché obligataire », signale Christian de Boissieu.
    Des moyens de défense limités. Les gouvernements ont déjà grillé la plupart de leurs cartouches pour sortir les économies du marasme provoqué par la crise de 2008 : les taux sont encore bas et les banques centrales ont déjà considérablement acquis d’actifs financiers pour soutenir les marchés. C’est quasiment impossible de faire plus. Résultat : « les politiques monétaires ne sont pas suffisamment réarmées pour faire face à un sérieux coup de tabac sur les marchés financiers », alerte Christian de Boissieu.

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