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Bulletin La Voix des Travailleurs de Renault CTR (Rueil)

vendredi 5 octobre 2012, par Robert Paris

Bulletin La Voix des Travailleurs de Renault CTR (Rueil)

Après Peugeot, c’est Renault, après Varin c’est Ghosn qui menace les emplois des salariés !

 
Au salon de l’automobile, les patrons des trusts ont dévoilé leurs batteries et ce sont des batteries de tir contre nos emplois. Comme PSA, General Motors et Ford, Renault licenciera et fermera des sites. Le discours mensonger selon lequel la situation de Peugeot est particulière ne durera que le temps d’en finir avec la réaction des salariés de PSA afin d’éviter une jonction des luttes.
C’est en effet l’ensemble du patronat qui mène l’offensive par une vague de suppressions d’emplois d’une ampleur jamais connue. Et, si cette première vague passe, il y a un nombre encore plus grand d’entreprises qui s’apprête à licencier et fermer des usines. Même les entreprises qui en auront pratiqué, ne s’arrêteront pas en si bon chemin.

Ce n’est pas des suppressions d’emplois à motif conjoncturel comme on en a connues dans le passé. Ce n’est pas des suppressions d’emplois d’un secteur économique particulier momentanément sinistré ou battu par la concurrence. Non, c’est une vague massive de désinvestissements de tous les capitalistes qui n’est limitée que par la nécessité de ne pas susciter une réaction convergente des travailleurs de tous les secteurs et de tous les sites.

Plus les travailleurs qui seront les premiers attaqués unifieront leurs luttes par delà les sites, les professions et les secteurs, plus le patronat y regardera à deux fois d’étendre les suppressions d’emplois.

Le capitalisme n’est plus synonyme de développement des entreprises, de multiplication des investissements productifs et donc d’augmentation des emplois. C’est une tendance de fond et pas un phénomène conjoncturel. Il est donc nécessaire que nous prenions en compte ce changement et cessions de croire que c’est tel ou tel patron qui nous attaque sauvagement alors que c’est toute la classe capitaliste.

Le directeur général de Renault, Carlos Ghosn, a averti vendredi que Renault risquait de disparaître "sous sa forme actuelle" et il a ajouté qu’il prévoyait des suppressions d’emplois en France, mais pas à ce stade. C’est ce qu’on peut appeler une préparation des esprits. Renault se joindra donc à toute la liste des trusts qui licencient mais pas immédiatement pour éviter une jonction des salariés dans la lutte.

Loin de préparer cette lutte d’ensemble, les syndicats ne luttent que site par site.

Grâce à Hollande et aux centrales syndicales, loin d’être une lutte d’ensemble qui se profile, c’est une trahison des syndicats qui acceptent de négocier des reculs de grande ampleur. Loin de refuser les chantages patronaux, ils se jettent sur les négociations comme sur du bon pain.

Au Salon de l’Automobile, Carlos Ghosn a appuyé la politique de Varin à PSA et affirmé que Renault était tout aussi concerné par des risques de licenciements et il a estimé qu’une baisse des capacités de production était « inéluctable ». « Un constructeur ne peut pas continuer à maintenir un outil de production pour lequel il n’y a pas de demande ». « Nous avons un problème de coût du travail et nous avons besoin de flexibiliser le travail », poursuit-il.

« Aujourd’hui, le principal sujet de Renault, notre urgence même, c’est notre compétitivité en France (qui) est un sujet de survie », estime-t-il. « Aucun constructeur n’échappera au renforcement de sa compétitivité dans son pays d’origine », ajoute-t-il. Tout cela est faux : ces sacrifices exigés des salariés ne servent pas à empêcher mais à justifier les licenciements comme on l’a vu à PSA.

"Nous discutons actuellement avec les syndicats et nous leur expliquons nos difficultés de compétitivité". Le patron de Renault est très clair : les ajustements conjoncturels (chômage partiel, réductions de coûts) ne sont plus suffisants. C’est du chantage en réalité. Ghosn demande tant à l’État - son premier actionnaire avec 15 % du capital - qu’aux « partenaires sociaux » de faire des efforts pour augmenter les profits. Il en va selon lui de la « survie » de l’entreprise, dont la situation financière n’est cependant pas « préoccupante » actuellement, contrairement à celle de PSA. Auprès du gouvernement, il martèle la nécessité de réduire les charges qui pèsent sur le travail. Avec les syndicats, il souhaite négocier une plus grande flexibilité.

Cette démarche est proche de celle adoptée par PSA à Sevelnord où un accord de « compétitivité », ratifié par trois syndicats sur quatre, prévoit un gel des salaires sur deux ans et une gestion plus flexible du travail. Et sans nullement garantir les emplois à Sevelnord à l’avenir…

"Si quelqu’un commence à restructurer, cela obligera tout le monde à suivre." Cette petite phrase de Carlos Ghosn, le 6 mars 2012, signifiait : si on laisse les patrons licencier à Peugeot, ils le feront partout !

Alors battons-nous ensemble de Renault à PSA, General Motors, Ford et aussi Sanofi, Doux, Hewlett-Packard, Bouygues, les postiers, les hospitaliers, les cheminots ! Cette lutte, ce ne sont pas les centrales syndicales, engluées dans leur collaboration, qui vont la mener à notre place !

Allons-nous laisser Renault fermer Rueil ?

Les informations alarmistes sur la pérennité du site du CTR se multiplient. Après les forages dans le sol, les annonces de la mairie selon lesquelles le site servirait à la mise en place d’une gare de tramways sur Rueil, le déménagement qui se poursuite entre les bâtiments B et les A, il y a maintenant le départ de Prost qui serait « sauvé », dégagé de ses engagements sur la fermeture en étant envoyé à Tanger pendant qu’on nous envoie le responsable espagnol qui avait déjà fait éclater les Etudes en Espagne et vient ici les faire éclater en France. Et nous, on décide de nous réunir, de discuter, de nous informer mutuellement, de nous préparer à riposter ? Ou bien on considère que la direction a droit de vie ou de mort sur nos emplois, nos revenus, nos vies ? Car, cette fois-ci rien ne prouve qu’il s’agisse simplement d’un déménagement ! Cela pourrait très bien être une fermeture du même type que celle de PSA à Aulnay. Surtout si on reste bouches closes et fatalistes !!

Lire ici "Dans le village du mont Valérien, le départ de Renault va libérer une zone de 11 hectares sur laquelle nous édifierons un écoquartier. Je lancerai un appel d’offres international pour que les plus grands architectes nous fassent des propositions."

Lire ici sur le départ de Renault du Plateau

Lire sur le projet de gare à la place du CTR

Salariés de Renault et PSA, dans la même galère

Pour les salariés de PSA, les illusions tombent. Les mensonges de la direction ne font plus recette. Ceux du gouvernement de gauche non plus. Restent ceux des dirigeants syndicaux. Ils ont prétendu qu’il ne fallait pas mener d’action « à chaud » lors de l’annonce des suppressions massives d’emplois dans tous les sites PSA et de la fermeture d’Aulnay. Eh bien, après la rentrée, il n’y a toujours aucune grève avec occupation des salariés, seul moyen pourtant d’entrer véritablement dans la lutte contre les licenciements. Ce n’est pas les négociations autour du tapis vert avec patronat, syndicat et gouvernement qui vont faire reculer les plans antisociaux et pas non plus les gentillettes « actions » aux péages d’autoroute et promenades de protestation dans les rues.

Il faut que cela coûte plus aux patrons de licencier que de ne pas le faire, sinon on ne les fera pas reculer. Il faut qu’ils craignent de voir les salariés de PSA débouler dans toutes les entreprises à commencer par celles qui font des plans sociaux comme Sanofi, Air France, ArcelorMittal, Bouygues, Renault-Flins, Doux, etc… Il faut construire une vague de lutte. Ce sont alors les autres patrons qui diront à PSA de reculer. Mais cette offensive des salariés, ce ne sont pas les centrales syndicales qui l’organiseront. La CGT d’Aulnay apparaît à certains comme plus radicale puisque son leader parlait d’« être le cauchemar du patron » et de « guerre », mais, en réalité, c’est la CGT qui a milité contre une action gréviste avant les vacances et démobilisé ainsi les salariés réduits aux « opérations autoroute » ou salon de l’Automobile. 

Le prétexte : les baisses des ventes

Le dirigeant a averti jeudi que Renault risquait de manquer son objectif d’une hausse de ses ventes mondiales cette année en raison de la dégradation continue des marchés européens. Mais ces baisses, ils les avaient déjà programmées eux-mêmes en se désinvestissant de la production puisque les « aides » à la vente ne pouvaient que produire ensuite un gros trou !

« Notre free cash flow (flux de trésorerie après financement des investissements), qui dépend de Renault, est positif. Je réaffirme qu’il sera positif sur l’année 2012". "Notre situation financière n’est pas préoccupante ». Renault a annoncé des bénéfices en hausse tout en vendant moins de voitures dans le monde. Cela s’appelle spéculation et désinvestissement productif. Le résultat net, c’est à dire le bénéfice, du groupe Renault, avec ses trois marques, s’est élevé à 786 millions d’euros pour le premier semestre 2012. Tels sont les chiffres de Renault le 27 juillet 2012.

En effet, le profit issu de la banque RCI s’est élevé à 395 millions d’euros sur les 786 millions ! Renault ne cherche pas à vendre plus de voiture ! C’est devenu une banque !!! Il tient à garder son cash flow pour spéculer avec car cela rapporte bien plus et plus vite !!!

Renault va licencier si on le laisse faire

« La direction du groupe a testé dernièrement avec le gouvernement des hypothèses de réduction d’effectifs. » a dit un responsable de Renault à la presse. « Renault n’exclut pas la fermeture d’usines en raison de la morosité du marché automobile en Europe », déclare Carlos Tavares, dans un entretien au journal allemand Automobilwoche.
Renault peut-il disparaître ? "Sous sa forme actuelle, oui !", estime Ghosn qui était ce vendredi l’invité de RTL. Lui, qui avait déjà été jeudi très alarmiste sur le marché de l’automobile et la compétitivité française en a donc remis une couche ce vendredi, en appelant de nouveau les pouvoirs publics à améliorer l’environnement économique de ses usines françaises. "Je ne connais aucune entreprise qui soit viable, qui puisse prospérer à partir d’une base qui ne soit pas compétitive." La veille, dans Le Figaro, Carlos Ghosn avait déjà qualifié l’amélioration de la compétitivité de la France de "sujet de survie" pour Renault. La « survie » de nos emplois ne dépend pas de ce pantin mais de nos luttes !

Négociations dans notre dos

Les syndicats négocient avec la direction de Renault et ils discutent de nous enlever des avantages. Allons-nous laisser des syndicats qui prétendent nous représenter signer des accords qui remettent en cause nos salaires, nos conditions de travail et nos contrats, sous le prétexte de préserver les emplois, quitte ensuite à se plaindre amèrement qu’ils ont été trompés par le patron ! Toute collaboration de classe n’est désormais qu’une trahison pure et simple des intérêts des travailleurs.

Messages

  • Varin : "Sur les trois ans à venir, on a pris l’hypothèse qu’il resterait à peu près plat. Dans ce contexte, il est évident qu’il y a un certain nombre d’usines à fermer. Nous avons décidé de le faire, mais d’autres constructeurs devront mener des opérations similaires."

  • "Je ne pense pas, nous n’avons pas de projet (en ce sens)", a confié le patron de Renault-Nissan.

    Pour le moment, bien sûr ! Il faut attendre que les risques passent au niveau de PSA.

    Par contre, le "je ne pense pas" comme réponse à la question : "pas de fermetures de sites prévues" est assez faible (aucune affirmation nette) et indique déjà qu’il y en aura...

  • "Si on a une année 2013 du même acabit que 2012 et que les perspectives 2014 ne sont pas meilleures, cela veut dire que nous devrons nous adapter aux nouvelles conditions de marché, a-t-il déclaré sur Europe1. Ça veut dire réduire sa production par rapport à la demande. "

    Et si les ventes de Renault déclinent encore, le patron de Renault-Nissan n’exclut pas à l’avenir de fermer un site français. "Si le marché continue de baisser à coup de 10 % par an, personne ne pourra résister à ce genre de spirale."

  • Journées non travaillées à Douai, chômage technique à Sandouville, rumeurs de fermeture à Rueil, suppressions d’emplois à Flins et pas de fabrication de piles dans ce site, les nouvelles commencent à se préciser et elles vont toutes dans le sens des suppressions d’emplois…

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