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Crise sociale et politique au Mali

dimanche 21 octobre 2012, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

A la crise de la domination de la bourgeoisie au Mali, une seule réponse : le peuple travailleur au pouvoir !!!

La hiérarchie militaire contestée, les profiteurs contestés, les puissances impérialistes et les dictatures africaines alliées contestés, c’est tout l’édifice social des classes dirigeantes qui est mis en cause par la révolte populaire dans tout le Mali.

Toutes les actualités essaient de faire croire que le problème des puissances occidentales serait seulement l’invasion militaire terroriste du nord, alors que c’est d’abord l’explosion sociale du sud : petits soldats révoltés, population pauvre explosive, travailleurs, femmes et jeunes en révolte…

Pour Richard Downie, du Center for Strategic International Studies (CSIS) de Washington, les Etats-Unis fourniront "un soutien logistique, du renseignement, peut-être des drones".

Et de toutes façons, "avant même de penser à une opération sécuritaire dans le nord, il faut d’abord régler les problèmes politiques à Bamako", souligne M. Downie, donnant écho à la position officielle de Washington sur la crise politique malienne.

Ce qui empêche l’intervention militaire de la Cedeao et de la France, ce n’est pas le manque de moyens militaires, ni de moyens financiers, ni l’indécision, c’est que leur véritable problème se situe au sud… Ils ne peuvent pas envoyer leurs soldats à Bamako car ils risqueraient par leur seule venue d’enflammer la poudrière !

Le Mali fait face à une crise sociale et politique interne. L’invasion du nord n’est pas la cause mais l’une des conséquences. Aucune force militaire étrangère ne sera en mesure de la régler à la place du peuple malien.

La crise n’est pas d’abord le terrorisme mais d’abord la crise sociale et politique !

La crise malienne se joue paradoxalement d’abord à Bamako où le monde capitaliste n’est plus dirigeant comme il l’avait toujours été. Les responsables de l’Etat essaient de mettre en place des actions contre les travailleurs mais ils se heurtent à une résistance.

C’est du peuple lui-même qu’est venue la chute d’ATT comme la chute de Moussa Traore et c’est du peuple travailleur lui-même que sont venues les premières et seules réactions à l’invasion terroriste au nord comme aux attaques anti-sociales au sud.

On voit ainsi émerger des forces sociales qui résistent dans le Nord au régime réactionnaire et oppresseur imposé par les troupes d’Ansar Eddine et du Mujao. A Gao, à Tombouctou et à Kidal, des jeunes et des moins jeunes, des femmes et des hommes refusent l’instauration d’un pouvoir prétendument islamique qui se réduit à détruire les mausolées des saints traditionnels, à couper la main des voleurs, à lapider les couples vivant hors-mariage et à fouetter les femmes qui ne portent pas le voile ainsi que tous ceux qui fument, s’adonnent au jeu, à la musique…

Dans le reste du Mali, les pouvoirs en place se sont soumis depuis longtemps aux ingérences des Etats voisins, de la France et des Etats-Unis pour favoriser le pillage de leur propre économie, le pompage de ses ressources financières, la mise en coupe réglée de son économie... Les terres, le bétail, les ressources minières et les hommes sont bradés au profit de multinationales et d’institutions financières étrangères.

Un jour arrivera sans doute où les femmes maliennes viendront "balayer la maison", ce qu’elles font fort bien en général dans les manifestations. Elles sont d’ailleurs à l’origine de la chute des deux derniers présidents, Moussa Traore et Amadou Toumani Touré, en conduisant elles-mêmes les manifestations de colère contre le sort qui était réservé à leurs maris et leurs enfants. A Tombouctou, il y a encore peu de temps, ce sont des femmes qui manifestaient contre l’application de la Charria et les contrôles "sous les voiles" effectués par les nouveaux hommes forts de la place sous prétexte de rigueur religieuse. C’est le personnel de l’hôpital de Gao qui a fait grève pour manifester contre les islamistes. Etc, etc…

Les mains nues, des dizaines de femmes ont défié dans la rue, samedi 6 octobre, la police des moeurs islamique de Tombouctou. Elles dénoncent en particulier les exactions de son chef, Mohamed Mossa.
À Tombouctou (Nord-Mali), en ce matin du 6 octobre, environ 200 femmes du quartier Bella-Farandi prennent leur courage à deux mains pour braver la police islamique. Elles marchent pour manifester leur colère à l’égard des agissements abusifs du chef de la brigade des mœurs islamique, Mohamed Mossa, chargé de contrôler les tenues vestimentaires des femmes.

« C’est avec le cœur brisé que nous avons marché. Nous sommes des musulmanes et nous connaissons parfaitement la charia, mais le chef de la brigade de mœurs islamique, Mohamed Mossa, fait des choses inadmissibles. Il ordonne notamment des arrestations abusives au marché et dans les quartiers. Il emmène certaines des femmes arrêtées chez lui pour les violer. Nous ferons d’autres manifestations si ces crimes continuent », prévient Hadi Kossa, une organisatrice de la marche.

« Lorsque les manifestantes se sont approchées de la police islamique, leurs membres ont tiré en l’air pour les disperser », témoigne un journaliste local. « Une femme a été blessée suite à un coup de crosse de fusil donné par un islamiste », ajoute Kader Kalil, membre du comité de crise de Tombouctou.

« Je n’ai pas de preuves des viols, mais je sais qu’à plusieurs reprises, le chef de la brigade des mœurs islamiques a soulevé les voiles des femmes du canon de son fusil pour voir quel genre de sous-vêtements elles portaient, et ça, c’est déjà inadmissible », explique Kader Kalil.
Depuis la marche, les islamistes ont multiplié les arrestations pour faire peur aux femmes, qui n’ont pas caché leur intention de descendre une nouvelle fois sur le commissariat de police islamique.
« Au moins une vingtaine de femmes sont détenues à Tombouctou, un chiffre en augmentation suite à la marche du 6 octobre », déplorait dimanche Kader Kalil. Qui affirme : « après six mois d’occupation, nous n’avons plus peur des islamistes pour dénoncer leurs abus ».

Le 6 juin déjà...

Contre les Islamistes, les femmes de Kidal ont choisi l’Intifada. A leur corps défendant. Après Gao et Tombouctou, les femmes et les jeunes de Kidal montent en puissance contre l’alliance Ansardine-Aqmi qui a fait de l’Adrar la capitale de la Région du Sahara, ex-zone 9.

Hier, mardi, vers sept heures près de cinq cent jeunes venus de toute la Région se sont regroupés au Rond-Point central de la ville. Quelques instants plus tard, ils entament leur marche en direction de l’aéroport, avant de se diriger vers le quartier Ariyou où ils ont manifesté devant le chef traditionnel de l’Adrar, le vieux Intallah, père du député Alghabass devenu depuis le début de la rébellion un membre influent d’Ansardine. Les jeunes très remontés contre les lois restrictives des islamistes qui contrôlent la ville depuis fin mars arborent des banderoles hostiles à Aqmi et Ansardine et affichent, à travers les haut-parleurs leur préférence pour le Mnla. Cette manifestation a duré quatre heures. Des jeunes ont fumé le long de la marche comme pour braver la police islamique qui a interdit la cigarette. Il n’y a pas de heurts signalés avec les jihadistes lors de cette marche contrairement à celle des femmes – environ 300 – qui ont commencé leur manifestation peu après celle des jeunes, empruntant le même axe. Vers le centre ville, la police islamiste tente de les empêcher de progresser.

Les femmes déclenchent aussitôt une intifada. Les jets de pierres par les marcheuses déclenchent les coups de cravache par Ansardine. Quatre femmes sont blessées légèrement mais la cruauté de la police islamique décuple la détermination des femmes qui intensifient la lapidation. Les éléments d’Ansardine prennent la fuite avec deux voitures endommagées. Le calme régnait dans l’après-midi des événements. Et signe de leur victoire, les femmes ont tombé le voile et les jeunes fumaient dans la rue, violant la loi instituée par les jihadistes depuis deux mois. Ansardine et Aqmi vaincus par les femmes et les jeunes de l’Adrar ? Rien n’est moins sûr. Nos sources précisent que les islamistes pourront montrer plus de fermeté désormais contre les manifestations. Mais « nous remettrons cela demain et les autres jours », menace une des femmes qui a participé à la marche. Une marche qui a démystifié et rendu Ansardine plus impopulaire, semble-t-on dire à Kidal. Les relations entre ce mouvement jihadiste touareg et les populations de l’Adrar n’ont jamais été au beau fixe et les difficultés pour la fusion Ansardine-Aqmi en sont la meilleure illustration. Les violences d’hier contre des femmes vont davantage éloigner les Touareg et Ansardine, anticipe un ressortissant de Kidal. Surtout au moment où il se dit que le vieux Intallah est hostile à tout ce qui est Aqmi et que son fils Alghabass est à couteaux tirés avec Iyad Ag Ali, le patron d’Ansardine.

Les mouvements sociaux au sud Mali et particulièrement à Bamako sont multiples et explosifs comme celui du Collectif des groupements intervenant dans l’assainissement du Mali qui s’occupe des poubelles et menace d’un Bamako sans enlèvement de poubelles, les mineurs du Mali qui menacent de faire du pays une autres Afrique du sud en grèves des mines, etc…

Par contre les syndicats sont plus que jamais enchaînés au pouvoir bourgeois : Voir ici

Sociétés minières : Licenciements abusifs des syndicalistes de SEMOS-Sa et de LTA MALI-Sa

Suite à une grève de 72 h déclenchée par la Fédération nationale des Mines et de l’Energie (FENAME), affiliée à la CSTM, 27 syndicalistes et 33 militants de LTA Mali- SA seraient sur la voie d’être licenciés. Dix (10) travailleurs de SEMOS-SA seraient sur la liste rouge. En violation flagrante de toute législation du travail dans notre pays.

L’histoire des sociétés minières du Mali ressemble sans doute à une grande escroquerie à laquelle les petits ouvriers récoltent les pots cassés. On peut la résumer ainsi comme aimait dire le général déchu ATT : « L’or du Mali n’appartient pas aux Maliens ».
Cette assertion cache bien des spéculations. Le Mali, troisième pays producteur mondial d’or, est pourtant classé 174ème pays pauvre sur 177 par le Pnud en 2005. Notre pays compte aujourd’hui plus d’une dizaine de sites d’or tous en exploitation.

Cependant, le Mali s’appauvrit de jour en jour. C’est une misère indicible que les Maliens connaissent aujourd’hui. Ces mines n’ont pas d’impact sur l’économie malienne. A l’ouverture du site de Morila- SA, Alpha Oumar Konaré avait dit ceci : « Le gouvernement doit tirer les bénéfices appréciables sous forme de taxes. L’argent servirait en priorité à combattre la pauvreté et le chômage des populations riveraines ».

Mais les Maliens ont vu leur environnement se dégradé puis se transformé en ruine. Les mines d’or du Mali ont contribué à asseoir des pouvoirs, des régimes, des partis politiques à Bamako. S’il est des travailleurs mal payés, mal traités, ce sont sûrement ceux des mines qui sont le plus souvent des laissés pour compte sans statut. Et l’Inspection du travail sensée les protéger roulerait sur l’or des patrons miniers. Sinon comment comprendre le licenciement avec à la clé la fermeture de la Mine d’or de Kalana où on a vu des bidasses nommés directeurs généraux (D.G).

Ces deux officiers de l’armée malienne ont bénéficié des primes de compressions, malgré leur mauvaise gestion. Pire, ils ont réintégré leur corps d’officiers et furent nommés Haut fonctionnaire de défense auprès de certains ministères.

L’administration, dit-on, est une continuité.

Cette continuité sera fatale dans les prochains jours à la société Transrail -SA. L’ancien ministre de l’Equipement et des Transports, Ahmed Diané Séméga, avait depuis 2010 posé les jalons de la liquidation de Transrail.

On se rappelle que sur les antennes Séméga, un enfant « binational », c’est-à-dire détenteur de la double nationalité, malienne du côté de son père et sénégalaise de par sa mère, marié à une Belge (d’où l’implication de la Belgique dans la cession de l’ex Régie des chemins de fer du Mali), avait déclaré sans détours : « Malgré les subventions accordées par l’Etat malien, la société Transrail accuse un manque à gagner de 9 milliards de F CFA ».

Pour mettre son plan en exécution, Ahmed Diané Séméga et la partie sénégalaise ont sollicité les services du cabinet AXELCIUM pour une consultation dont les honoraires ont été fixés à 270 millions de francs CFA, payable avant mi- novembre 2012.

Le ministre Abdoulaye Koumaré, chargé des Transports et des Infrastructures routières, hérite donc d’un dossier brûlant à Transrail.
Il existe chez les cheminots, trois syndicats coriaces (Sytrail, Syltrail, Synachem) qui n’entendent point assister à la liquidation de leur société au profit d’une nouvelle dont l’issue reste incertaine. C’est ainsi qu’ils ont mis en place l’Union syndicale des rails (USYTRAIL) qui a tenu une assemblée générale d’information le vendredi dernier dans les locaux de ladite société. Elle a été animée par les trois secrétaires généraux de Transrail : Abdoulaye Berthé, Modibo Fofana et Dramane Touré. Ils ont échangé avec leurs syndiqués sur le proche avenir douloureux que les nouvelles autorités maliennes leur réservent.
Entre les syndicats et le ministre Koumaré, c’est la langue d’Esope. Le ministre Koumaré poursuit l’œuvre chaotique de son prédécesseur, Ahmed Diané Séméga, en prenant part à Dakar à la réunion du comité ad hoc, chargé de mettre en œuvre la reforme institutionnelle de la concession du Chemin de fer Dakar- Bamako sans consulter les différents syndicats.

La délégation malienne, conduite par le ministre, comprenait : Alkaidi Amar Touré, Modibo Massaman Traoré, Soussourou Dembélé, Tiémoko Yoro Koné, Samba Sidibé. Celle de Transrail était composée de : Yvan Barailler, Djibril Naman Keita, Alexandre Aly Beye et Thierry Martinetti. Mais la messe était déjà dite sur la prochaine liquidation de Transrail. Et les mots pour exprimer leurs aspirations sont clairs.

« Suite à des études réalisées en 2010, un schéma de réforme institutionnelle a été retenu la :
 création d’une société binationale de patrimoine ;
 création d’une société privée d’exploitation ;
 création d’un organe de régulation ».
L’union syndicale des rails (USYTRAIL) a tenu le vendredi dernier dans ses locaux une assemblée générale d’information. Au menu, le compte rendu des conclusions de la réunion des ministres en charge des Transports ferroviaires sur la concession du chemin de fer Dakar- Bamako tenu le 5 octobre 2012 à Dakar. C’était l’occasion pour les responsables syndicaux de dénoncer fermement le plan mercantile des autorités .Ce fut un vrai déballage sur les différentes tractations menées par le département.
Les syndicalistes, Abdoulaye Berthé et Modibo Fofana, ont dressé la liste des performances de leur société : baisse des déraillements, baisse des détresses, remise de 9 locomotives, amélioration des conditions de travail et le paiement des salaires à date échue.
Le ministre- colonel, Abdoulaye Koumaré, aura du mal à atténuer l’ardeur des cheminots car il hérite d’un dossier explosif. Pire, les cheminots garderaient un mauvais souvenir des porteurs d’uniforme dans la gestion de leur société. Et pour cause ? Un colonel de l’armée malienne, nommé président directeur général de la Régie des chemins de fer a été chassé par les cheminots.

Présentation de Transrail –SA
C’est une société concessionnaire qui a démarré ses activités le 1er octobre 2003. Elle emploie 763 agents sénégalais et 763 agents maliens. Les deux Etats (Sénégal et Mali) sont représentés à hauteur de 10% chacun dans le capital de la Société, les travailleurs de chaque pays détiennent 4,5%, les privés de chaque Etat ont 10% et Transrail détient 51%.
La direction est basée au Mali et les services techniques sont au Sénégal. Dans la convention signée avec les gouvernements du Mali et du Sénégal, Transrail –SA s’occupe du trafic international marchandises entre les deux Etats. Elle a licencié 619 agents. L’Etat du Mali n’est pas représenté au sein de la direction de Transrail qui comprend deux expatriés et deux Sénégalais. Pourtant, la mise en concession est entrée en vigueur le 1er octobre 2003 tandis que le décret, portant approbation de la convention de concession de l’exploitation de l’activité ferroviaire sur le chemin de fer Dakar-Bamako et la décision portant création, attributions et organisation de l’organe de suivi de l’activité ferroviaire, a été signé le 22 octobre 2003 plus tard.

Il faut ensuite rappeler que le 4 décembre 2003 les députés ont interpellé le gouvernement à travers le département de l’Equipement et des Transports sur l’épineux problème de désenclavement intérieur et extérieur du Mali.

C’est à l’occasion de ce débat que le Parlement a attiré l’attention du gouvernement sur le fait accompli qui est le démarrage des activités de Transrail avec la participation de l’Etat sans l’autorisation de l’Assemblée nationale qui est la seule institution compétente en la matière au regard de la loi fondamentale de notre pays. En raison du sujet très sensible, les nouvelles autorités de la transition doivent reprendre les négociations en cours pour mieux apprécier les avantages et les inconvénients de la dissolution d’une entreprise aussi importante qu’est TRANSRAIL-SA.

Aucune « révision institutionnelle » ne saurait altérer la colère des cheminots. La société Transrail serait dissoute en décembre 2012, malgré sa performance : une question de vie ou de mort pour le ministre Koumaré, car tout est fin prêt du côté de la transition. « Le cabinet AXELCIUM doit, après certification des comptes de l’exercice 2011, rédiger un document précis sur le processus de reconstitution des fonds propres négatif de TRANSRAIL-SA (montant nécessaire à la remise à zéro des fonds propres, le montant nécessaire à la recapitalisation, le montant nécessaire pour la garantie du passif, le niveau de dépréciation des actifs, etc.) et proposer un coût d’acquisition de l’action de TRANSRAIL-SA. »

Voilà les termes de la dissolution consignés dans le rapport du comité ad hoc chargé de mettre en œuvre la reforme institutionnelle de la concession du chemin de fer Dakar- Bamako.

Comment en est-on arrivé à cette dissolution de la société Transrail
A la rencontre de Dakar, le 05 octobre, M. Keita, secrétaire général de Transrail, a présenté une communication sur l’état d’avancement du règlement préventif. Il a indiqué que la dette exigible au 31 décembre 2012 porte sur 4 milliards de F CFA, malgré un endettement total de plus de vingt un (21) milliards de F CFA. Les créances, au titre de l’exercice 2012, s’élèvent à 3,104 milliards de F CFA et le financement du programme d’investissement d’extrême urgence de deux (2) milliards de F CFA n’ont pas été débloqués jusqu’à présent par les deux Etats.

Interloqués par la tournure des choses, les syndicats sont allés voir le capitaine Amadou Haya Sanogo à Kati.
« La concession d’octobre 2003 est mal partie », soutiennent certains cadres proches du dossier. C’est pourquoi, les deux Etats ont jugé nécessaire de faire appel à un autre opérateur qui serait une société chinoise. Et cette nouvelle société chinoise aurait mis sur la table 3 milliards de francs CFA.

S’il y a une société qui a souffert de privatisation, c’est sans doute l’ex Régie des chemins de fer. Sa privatisation, commencée sous le mandat d’Alpha Oumar Konaré, s’est achevée sous ATT avec le vocable « concession ». Un patrimoine estimé à 117 milliards de FCFA, à l’époque cédé à la société CANAC à 7 milliards de francs CFA payables sur sept (7) ans.

Le gouvernement devrait garantir auprès des institutions financières internationales (FMI, Banque mondiale) un prêt de 14 milliards de francs CFA au profit de Transrail crée par CANAC. Bilan : 619 licenciements qui ont parfois touché de nombreuses familles.

La suite

Messages

  • A la crise de la domination de la bourgeoisie au Mali, une seule réponse : le peuple travailleur au pouvoir !!!
    La hiérarchie militaire contestée, les profiteurs contestés, les puissances impérialistes et les dictatures africaines alliées contestés, c’est tout l’édifice social des classes dirigeantes qui est mis en cause par la révolte populaire dans tout le Mali.

    Toutes les actualités essaient de faire croire que le problème des puissances occidentales serait seulement l’invasion militaire terroriste du nord, alors que c’est d’abord l’explosion sociale du sud : petits soldats révoltés, population pauvre explosive, travailleurs, femmes et jeunes en révolte…

  • La crise n’est pas d’abord le terrorisme mais d’abord la crise sociale et politique !

    La crise malienne se joue paradoxalement d’abord à Bamako où le monde capitaliste n’est plus dirigeant comme il l’avait toujours été. Les responsables de l’Etat essaient de mettre en place des actions contre les travailleurs mais ils se heurtent à une résistance.

  • Au lieu de soldats africains pour attaquer l’occupation terroriste du nord Mali, c’est l’Europe qui a envoyé 400 militaires au sud Mali pour "réorganiser" l’armée malienne ou plutôt pour y remettre de l’ordre....

  • Nommé le 11 décembre à la tête du gouvernement malien, Diango Cissoko a survécu à toutes les équipes politiques qui se sont succédé dans ce pays ces quarante dernières années. Diango Cissoko a d’abord fait une brillante carrière sous la dictature de Moussa Traoré. De son entrée dans l’administration en 1971 au coup d’État de 1991, il grimpe tous les échelons du régime, jusqu’à devenir secrétaire général de la présidence de la République (1988-1991), après avoir été, entre autres, ministre de la justice (1984-1988). Mais la révolution de mars 1991, provoquant la chute de Moussa Traoré, arrête brutalement sa carrière politique. Son CV officiel reste pudiquement silencieux sur la décennie des années 1990.

    Juste avant l’élection présidentielle de 2002, le président Konaré fait preuve de mansuétude au nom de la réconciliation nationale. Moussa Traoré est gracié. Au même moment, Diango Cissoko est nommé directeur de cabinet du premier ministre avec rang de ministre. Un poste qu’il occupe jusqu’en janvier 2006 avant d’être nommé, ironie de l’histoire, de nouveau secrétaire général de la présidence, avec rang de ministre d’Amadou Toumani Touré (« ATT »), l’homme qui a renversé Moussa Traoré.

    Nouveau coup de théâtre : « ATT » est chassé du pouvoir par des militaires le 22 mars 2012. Diango Cissoko, lui, ne coule pas avec l’ancien régime : le nouveau président par intérim, Dioncounda Traoré, le nomme médiateur de la République. Un poste qu’il occupe sans faire de vagues, en prenant bien soin ne pas s’afficher pour un camp ou un autre.

    Ainsi, la nouvelle de sa nomination au poste de premier ministre n’a pas soulevé de contestation. Saluée par la Copam, la coalition qui a soutenu le putsch du 22 mars, son arrivée n’a pas non plus heurté le FDR, le front anti-putsch.

    D’aucuns lui reprochent son goût pour l’argent et le pouvoir....

  • La hiérarchie militaire contestée, les profiteurs contestés, les puissances impérialistes et les dictatures africaines alliées contestés, c’est tout l’édifice social des classes dirigeantes qui est mis en cause par la révolte populaire dans tout le Mali.

    Toutes les actualités essaient de faire croire que le problème des puissances occidentales serait seulement l’invasion militaire terroriste du nord, alors que c’est d’abord l’explosion sociale du sud : petits soldats révoltés, population pauvre explosive, travailleurs, femmes et jeunes en révolte…

    Pour Richard Downie, du Center for Strategic International Studies (CSIS) de Washington, les Etats-Unis fourniront "un soutien logistique, du renseignement, peut-être des drones".

    Et de toutes façons, "avant même de penser à une opération sécuritaire dans le nord, il faut d’abord régler les problèmes politiques à Bamako", souligne M. Downie, donnant écho à la position officielle de Washington sur la crise politique malienne.

    Ce qui empêche l’intervention militaire de la Cedeao et de la France, ce n’est pas le manque de moyens militaires, ni de moyens financiers, ni l’indécision, c’est que leur véritable problème se situe au sud… Ils ne peuvent pas envoyer leurs soldats à Bamako car ils risqueraient par leur seule venue d’enflammer la poudrière !

    Le Mali fait face à une crise sociale et politique interne. L’invasion du nord n’est pas la cause mais l’une des conséquences. Aucune force militaire étrangère ne sera en mesure de la régler à la place du peuple malien.

    La crise n’est pas d’abord le terrorisme mais d’abord la crise sociale et politique !

    La crise malienne se joue paradoxalement d’abord à Bamako où le monde capitaliste n’est plus dirigeant comme il l’avait toujours été. Les responsables de l’Etat essaient de mettre en place des actions contre les travailleurs mais ils se heurtent à une résistance.
    oui les événements de ces derniers jours illustrent cette résistance.
    à tout cela s’ajoute des augmentations sur le prix du carburant,de l’électricité,et de l’eau.
    ce qui a engendré une augmentation de de 50f cfa sur le prix de transport des SOTARMA, ce qui avait provoquée une indignation de la population qui avait alors interdit la circulation de ces véhicules paralysant la ville de bamako dans la journée de lundi et mardi.bon bref après de nombreuse tractations ils ont finalement trouvé un accord et les SOTRAMA ont commencé à circuler ce matin .vive le changement

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