Accueil > 08- LUTTE DES CLASSES - CLASS STRUGGLE > Bulletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Tenon

Bulletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Tenon

jeudi 22 novembre 2012, par Robert Paris

La disparition des secrétaires…

Là où il y avait plusieurs secrétaires médicales, il n’en reste plus qu’une et elle croule tellement sous le travail qu’elle est épuisée, à la limite de la rupture…. Là où il n’y en avait qu’une, elle a tout simplement été enlevée et son travail se reporte (on dirait presque tout naturellement…) sur les soignants ou assistantes sociales, ce qui devient bien entendu ingérable. Mais la direction n’a pas de limite et elle s-y entend à gérer l’ingérable. Ne comptons pas sur son sens des responsabilités pour limiter la casse et mettons nous-mêmes le signal fin de la plaisanterie. Arrêtons de faire le travail des absents et exigeons des embauches !

Il n’y a que la direction
que celle-ci estime irremplaçable

Parmi les personnels qui se réduisent comme peau de chagrin à l’hôpital, il convient de rappeler les auxiliaires de puériculture. La direction avait prétendu qu’il y en avait trop et le résultat ne s’est pas fait attendre : à chaque départ d’auxiliaire, elle s’empresse de… ne pas la remplacer. Le résultat, c’est qu’en cas d’arrêt maladie, aucun remplacement n’est plus possible et que nous nous comptons en négatif. Des disparitions, on en compte de nombreuses déjà à l’hôpital public comme les psychologues et il avait été carrément question de supprimer les anesthésistes ! La direction pourrait bien décider un jour de supprimer aussi les malades car dans ce domaine aussi elle en connaît un rayon…

Quand les cadres pètent les plombs

De bas en haut, les directeurs font pression sur chacun d’entre nous. Les cadres sont les intermédiaires et sont entre l’arbre et l’écorce, coincés. Les réunions de cadres sont là pour leur redonner du cœur à l’ouvrage en les énervant encore plus pour qu’ils repartent énerver davantage le personnel. Les réunions de cadres se multiplient donc en proportion, tard le soir, délocalisées sur les quatre sites et elles n’en finissent plus. Et au final pour quoi ? Pour nous imposer de travailler plus avec du personnel en moins bien sûr. Alors, si on s’y mettait tous ensemble pour exiger du personnel en plus au lieu de se faire subir la pression les uns sur les autres pour imposer de travailler avec du personnel en moins ?

La prime qui déprime…

On nous parle beaucoup de prime en ce moment et la direction aimerait bien agiter ce drapeau là plutôt que les salaires et les embauches. Mais de vraies primes, on va quand même vous en citer plutôt que de comparer des primes d’infirmières à des primes d’aides soignantes. Par exemple, voici de vraies primes (celles de direction) :

  Prime de fonction et de résultat : 5.500€

  plus prime forfaitaire de direction : 10.000€

  plus prime de fonction : 15.000€

  plus prime spécifique de sujétion : 10.000€

  plus indemnité de direction commune : 580€ par mois

  plus indemnité d’intérim : 580€ par mois

  plus prime d’établissement difficile remplacée par une part supplémentaire aux résultats….

  plus logement gratuit et 15% d’augmentation du salaire fixe depuis janvier 2012 !

Voilà ce qu’on gagne quand on est chargé d’imposer des baisses de revenus à tous les autres…

Alors, pour nous, il faut intégrer la prime au salaire si on ne veut pas qu’elle dépende du bon vouloir de ces trop payés et il nous faut 300€ de plus par mois !


Nous avons tous des mécaniques épuisées !

Pendant plus de deux jours, l’hôpital Béclère a dû annuler toutes ses endoscopies par manque de matériel. Comme dans bien des services et bien des hôpitaux, le matériel est réduit et on est contraint de le faire fonctionner en permanence à flux tendu. Il s’use du coup avec une rapidité maximale et sa durée de vie est par contre minimale car il est continuellement en circulation et en fonction aux dépens de l’entretien et de la maintenance. Il en est résulté qu’à Clamart, on a dû transférer des patients vers d’autres hôpitaux ! C’est ce qu’on appelle dans les directions hospitalières faire des économies…
Mais ce n’est pas fini : il manque des tensiomètres, des thermomètres quand ce n’est pas des brancards ou des lits. La seule chose qui ne manque pas : du boulot en trop ! La direction ignore l’usure du matériel comme elle a du mal à admettre celle du personnel quand il est aussi pressuré !

Rassurez-vous !

La ministre Marisol Touraine a déclaré "Il y a quand même des médicaments qui soignent." Ah bon ! Elle ne va donc pas dérembourser absolument tous les médicaments ! La chirurgie cardiaque à Mondor avait fêté l’annonce de son maintien il y a un an. La coordination de vigilance de Henri-Mondor à Créteil a écrit à la ministre de la Santé pour lui faire part de ses inquiétudes concernant le service de chirurgie cardiaque. Il y a quand même des centres de chirurgie qui servent à quelque chose, madame la ministre ?


Et si on sacrifiait nos salaires, nos retraites, nos impôts et nos emplois pour aider le capitalisme à se sauver ?

Voilà le projet que nous proposent les patrons, les principaux partis de gauche, de droite et d’extrême droite, le gouvernement et certains syndicats. Ils affirment que « la France est désindustrialisée », « la France manque de compétitivité », « la France fait payer trop de taxes à ses patrons », « la France vit au dessus de ses moyens ». Certains ont cru qu’Hollande-Ayraut-Montebourg allaient défendre un point de vue inverse. Ils se trompaient. Ils sont pour l’austérité pour la population et les aides aux capitalistes.

L’idée de fond est : accepter des sacrifices maintenant pour faire repartir la machine. En somme, il faudrait que les choses aillent plus mal maintenant pour qu’elles aillent mieux après. Mais on nous propose qu’elles aillent plus mal pour nous pour qu’elles aillent mieux pour les plus riches ! Et rien ne garantit qu’enrichir ceux qui sont déjà très riches veuille dire qu’ils vont investir dans la production et le commerce plutôt que dans la spéculation, comme ils l’ont déjà fait avec profit…

La fable des efforts pour s’en sortir, on a vu où elle a mené le peuple grec, de sacrifice en sacrifice pour préparer d’autres sacrifices mais sans rien sauver du tout : ni l’économie, ni l’emploi, ni les services publics, ni les salaires, ni les retraites… En Grèce, ils n’ont sauvé que les capitalistes, grecs ou pas, qui y avaient spéculé, mais ni l’économie, ni les finances publiques, ni les services publics, ni l’emploi, ni les salaires, ni les retraites. Et la faillite continue d’approcher à grands pas malgré les sacrifices !

Faut-il accepter de payer plus d’impôts pour découvrir que l’argent de nos impôts sert à sauver la banque de PSA mais pas ses salariés, la banque CIF mais pas ses salariés, la banque DEXIA mais pas les communes qui y avaient mis leurs économies, le trust Renault mais pas ses salariés puisqu’on leur demande de perdre 30% de leur salaires et de devenir flexibles, etc ?

Faut-il accepter de payer des taxes à la place des capitalistes, de payer des impôts alors que les trusts comme Total n’en paient pas, de réduire nos revenus alors que les capitalistes ne le font pas, de nous sacrifier alors que le grand capital ne sacrifie rien ? Faut-il réduire nos salaires, augmenter nos charges de travail, réduire les emplois publics en dégradant le service public, alors que les « bénéfices » de ces efforts seront donnés en cadeau aux capitalistes sans aucun engagement de leur part ?

Faut-il accepter de détruire les contrats de travail CDI, faciliter en somme les licenciements, sous le prétexte de créer plus d’emplois qui seront en fait précaires ? Dans la réalité, le gouvernement de gauche vient d’en donner l’exemple pour les jeunes en payant à la place des patrons des salariés précaires et mal payés sous prétexte d’aider l’emploi des jeunes !

Le gouvernement de gauche estime qu’il est mieux placé que l’était la droite pour faire passer « en douceur » des sacrifices très durs que réclament les patrons. Pour cela, ils détiennent une méthode qui leur semble imparable : la négociation. Les syndicats, selon eux, ne peuvent pas refuser de négocier : ce serait se renier puisque ces organes tampons entre salariés, Etat et patronat tiennent à participer à ces mascarades autour du tapis vert.

Faut-il continuer de laisser ces organisations, qui prétendent représenter les travailleurs, discréditer le camp des travailleurs par de telles discussions sur notre dos pour faire croire que nous aurons été consultés quand les prix à payer tomberont ?

Pour en sortir, il faut que les travailleurs interviennent sur le terrain politique en dehors des élections bourgeoises, il faut qu’ils s’organisent sur la base des lieux de travail et d’habitation. Il faut qu’ils ne craignent pas de définir leurs orientations en discutant entre eux sur des bases de classe. Les patrons n’ont pas peur de le faire au travers de leur syndicat, le Medef et ce dernier défend ouvertement des objectifs de classe, celle des patrons. Par contre, ceux qui se disent « nos syndicats » défendent autre chose : l’économie, le développement, le pays, l’industrie, c’est-à-dire en définitive le capitalisme !

Les négociateurs sont des centrales dont les appareils sont très loin des travailleurs. Lepaon ou Thibaut ne sont pas des cas à part. L’essentiel de l’argent que touchent ces organisations vient des patrons des trusts et de l’Etat. Bien sûr, elles ont le soutien localement de militants syndicalistes pour la plupart honnêtes et nullement vendus au patronat mais infectés eux aussi par la maladie de la négociation. Tant que nous, travailleurs, ne nous dirigerons pas nous-mêmes en tant que classe, nous n’aurons aucune raison d’être respectés de la classe capitaliste ni de l’Etat de la bourgeoisie, que ses exécutants soient de droite ou se disent « de gauche ».

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.