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L’Algérie a toujours des élections faites sur mesure par le parti-Etat-armée-police-gouvernement-FLN…

samedi 1er décembre 2012, par Robert Paris

L’Algérie a toujours des élections faites sur mesure par le parti-Etat-armée-police-gouvernement-FLN…

L’Algérie qui a assez d’argent pour prêter des milliards au FMI mais pas assez pour ses routes, ses écoles, ses entreprises, ses emplois, ses hôpitaux, ses services publics, etc., a-t-elle voté à une forte majorité pour le parti du pouvoir, le FLN ?

Le Front de libération nationale (FLN, présidentiel) a remporté la majorité aux assemblées communales (APC, mairies) et aux assemblées départementales, à l’issue des élections locales d’hier en Algérie, a annoncé aujourd’hui le ministre de l’Intérieur Dahou Ould Kablia. Le FLN, qui a déjà la majorité à l’Assemblée nationale, a obtenu la majorité absolue dans 159 municipalités sur les 1.541 que compte le pays et la majorité relative dans 832 communes, a précisé Dahou Ould Kablia.

L’ancien parti unique devance le Rassemblement national démocratique (RND) de l’ex-premier ministre Ahmed Ouyahia qui a remporté la majorité absolue dans 132 communes et la majorité relative dans 215 assemblées communales. Ces deux partis sont suivis par les indépendants qui contrôlent 17 municipalités et du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition laïque) qui a obtenu la majorité absolue dans 13 communes, principalement dans son fief en Kabylie (est d’Alger). La révélation de ce scrutin est le Mouvement populaire algérien (MPA) qui s’assure une majorité absolue dans 12 communes.

Ce parti dirigé par l’actuel ministre de l’Environnement Amara Benyounès a obtenu son agrément dans le cadre des réformes politiques mises en oeuvre en avril 2011 par le président Abdelaziz Bouteflika pour parer à une contagion du Printemps arabe. Le taux de participation à ces élections a été faible, mais il est en hausse par rapport à celui des législatives où il était de 43,1%. Il a atteint 44,27 % des quelques 21 millions d’électeurs, selon les chiffres fournis par Dahou Ould Kablia. Le taux de participation était le principal enjeu de ce double scrutin auquel ont participé 52 formations politiques et 179 listes indépendantes.

Le FLN, présent dans plus de 1400 communes arrive en tête avec 28,89% des sièges et détient déjà la majorité dans 159 communes tandis que le RND en obtient 132 suivi des Indépendants (17). Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) est majoritaire dans 13 communes et le Mouvement populaire algérien (MPA) dans 12 communes. Le Front des forces socialistes (FFS) a obtenu, quant à lui, la majoritédans 11 communes, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) et l’Alliance de l’Algérie verte (AAV) ont obtenu 10 communes chacun. Le Front national algérien (FNA) a obtenu 9 communes et El Fadjr el Djadid 6 communes. Au niveau des APW, le FLN arrive en tête suivi du RND, du MPA et du FFS.

Produit d’une démocratie avortée et dégénérée en série de coteries, de sectes et de chapelles rivales, ces partis politiques, dits de l’opposition, n’assument aucune « part de responsabilité » dans le taux d’abstention pressenti, dans la mesure où leur existence sur la scène sociale et politique est quasiment nulle et n’influe en rien de ce fait sur l’orientation électorale des électeurs dont les voix, quand elles s’expriment, s’éparpillent entre les différentes formations en lice, formations dont les membres adhérents ne dépassent guère, pour beaucoup d’entre elles, le seuil d’une cinquantaine de personnes. Quant aux vieilles formations politiques, comme le FLN, le FFS, le PR, ou comme celles plus récentes, le RCD et le RND, elles s’apparentent toutes, à l’exception notable du FFS, plus à des partis d’appareils politico-administratifs qu’à de vrais partis de l’opposition porteurs de projets politiques alternatifs, solides et susceptibles d’entraîner l’adhésion des foules.

Comme à chaque élection, les chiffres officiels avancés par le régime algérien sont totalement truqués. Le seul enjeu du scrutin législatif du 10 mai, où plus de 45 partis ont été agréés par le DRS ( les services de renseignements ) véritable détenteur du pouvoir, résidait au niveau du taux de participation et non au niveau des résultats. L’Assemblée populaire nationale dans ce pays n’est qu’ une simple chambre d’enregistrement , composée de députés à l’esprit clientéliste et cooptés par le système. Toutes les décisions les plus importantes du pays sont prises lors de conclaves militaires, où sera également désigné le choix du prochain président algérien pour 2014.
42% est donc le chiffre magique "officiel" du taux de participation des dernières élections législatives algériennes, alors que celui de 2007 était de 35,7%. Une augmentation de 7% qui ne relève pas d’un comptage rigoureux du nombre de votants, mais plutôt d’un chiffre fantaisiste avancé par les services algériens experts en manipulation électorale.

A contre-courant, El-Watan Week-end titrait sur les 57,1% d’abstention.
Les deux commissions nationales de surveillance CNISEL et de supervision des élections CNSEL ont notamment relevé des incidents dans les départements d’Annaba (nord-ouest) et de Bouira, au sud-est d’Alger.

Dans ce dernier, autour de la municipalité de Takerboust, à 125 kilomètres au sud-est d’Alger, de jeunes émeutiers se sont heurtés à la police pour avoir voulu empêcher les opérations de vote, en signe de protestation contre la mauvaise gestion de leur commune depuis cinq ans. Les journaux francophones La Liberté et El-Watan ont fait état respectivement de bilans de 68 et 20 blessés.

A Haïzer, dans cette même région, des habitants ont provoqué une suspension des opérations de vote durant deux heures pour protester contre le vote dans leur commune de militaires en poste dans une caserne de la région.

Mais la Kabylie a eu la participation la plus faible à moins de 20% des 21,6 millions d’électeurs.
Bien implanté en Kabylie, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD, 19 députés sortants) avait prôné le boycottage du scrutin.
Durant toute cette journée où le régime algérien procède aux élections locales, la population de la localité kabyle de Taqervust dans la région de Tuvirett (Bouira) et les forces algériennes de répression se sont violemment affrontées. Les habitants ont refusé que le pouvoir algérien ne vienne jouer dans leur localité "la mascarade" qui tient lieu d’élection. Il y aurait plus de 60 blessés, autant de citoyens que de policiers venus assurer "le bon déroulement du vote".
Le collège "Tazaghart Achour" où devait se dérouler le vote a été pris d’assaut par les manifestants avant d’être violemment réprimés a coup de matraques et de bombes lacrymogènes. les affrontements ont duré toute la journée et se sont soldés par plus de 60 blessés dont plus de la moitié étaient des policiers venus protéger les élections, deux d’entres-eux ont du être évacués à l’Hôpital.

Contrairement aux informations diffusées par les services de communications de l’Etat algérien, il ne s’agit pas d’une "poignée de perturbateurs" mais bel et bien du soulèvement d’une bonne partie des villageois venus défendre l’honneur de leur village contre " l’usurpation d’identité " opéré par des militaires et des fonctionnaires pour faire croire qu’il y avait eu vote dans leur village.

C’est la même chose à Haizer, cette fois au nord de Tuvirett, les habitants de cette localité ont procédé à la fermeture du bureau de vote situé à l’école primaire "Amzal" en raison de la présence de nombreux militaires qui se sont déguisés en civils pour donner l’illusion d’un vote citoyen.

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