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Bulletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Saint-Antoine

mardi 11 décembre 2012, par Robert Paris

Le jeu de chaises musicales continue

La direction de l’APHP s’y entend à trimbaler les secteurs d’un hôpital à l’autre. C’est au point qu’un secteur ophtalmique a réussi à boucler la boucle en étant déménagé des Quinze-Vingts à Lemierre alors que l’Ophtalmologie avait été contrainte de quitter Lemierre pour Saint-Antoine puis les Quinze-Vingts. Et les voyages continuent à Saint-Antoine avec le désamiantage : les maladies infectieuses se déplacent de même que l’Oncologie. Tout l’hôpital est en train d’être désamianté mais on se garde bien de nous dire que, dans un hôpital en plein désamiantage, il y a de l’amiante dans l’air. Ni de vérifier par des examens auprès des personnels qui ont travaillé des années à Saint-Antoine s’ils ont pu contracter des cancers liés à l’amiante.


Un service transféré et battu après l’autre

Après la Pneumo qui a été transférée mi-septembre, c’est l’Endocrino qui est menacé à son tour d’être fermé pour un transfert à Tenon en 2014. Quelles informations sérieuses avons-nous sur ce déménagement : rien que des bruits. Pourtant, la direction et les organisations syndicales en sont parfaitement informées. Une fois de plus, elles attendent le dernier moment pour nous le dire afin de profiter de l’effet de surprise pour éviter que nous nous organisions pour faire face à la situation, comme lors du déménagement de la Pneumo.

Un blabla idéologique digne du stalinisme

La certification du GH va bon train et entre dans sa deuxième phase pour que soit établi un programme de qualité et sécurité des soins. Nous savons ce que les directions attendent par là malgré les belles phrases nous incluant en tant que partie intégrante de leurs objectifs :

« Nous allons tous ensemble continuer à travailler sur nos processus organisationnels »… « pour contribuer à l’amélioration continue de la qualité des soins délivrés aux patients. »

On voit à quoi la première phase a servi quand on constate la dégradation des conditions de travail, la diminution des effectifs et l’augmentation de la charge de travail. La direction et les cadres se chargent de nous faire avaler la pilule avec un blabla plein de belles phrases mais sans cesse démenti par la réalité et on sait que rien ne va s’améliorer. Alors, ne participons pas à creuser nous-mêmes notre propre tombe !

L’indice … d’une embrouille

On n’a jamais autant calculé sur les indices liés au salaire et à la catégorie pour déterminer la manière d’évoluer des primes selon les nouveaux critères de la direction de l’APHP. Mais ces calculs proviennent surtout d’un autre calcul de cette même direction : fabriquer des embrouilles entre salariés pour mieux nous diviser. Il y a une revendication qui ne permettrait pas ces divisions : intégrer ces primes au salaire et les retirer à la décision arbitraire des directions. Le but fondamental de l’APHP n’est d’ailleurs pas seulement de baisser la prime mais de s’attaquer au salaire fixe. Notre intérêt va dans le sens inverse : se polariser sur la paie et pas sur la prime qui a, à la base, un rôle de division puisqu’elle ne concerne pas les CDD ! Tous les appareils syndicaux, à l’inverse, préfèrent revendiquer sur la prime pour s’intégrer dans le jeu des directions et maintenir les salariés dans le corporatisme du système. 300 euros d’augmentation pour tous sur le salaire de base pour tous ceux qui travaillent à l’hôpital public, c’est bien mieux que toutes ces élucubrations sur la prime !


L’un des multiples mensonges de la prime

Parmi les arnaques de la prime, nouvelle comme ancienne, des personnels en ont relevé une : celle de la somme distribuée. En effet, la direction de l’APHP prétend que la somme attribuée à chaque agent dépend des effectifs. Mais alors, avec la baisse continuelle des personnels titulaires de la fonction publique hospitalière, la prime devrait être sans cesse en augmentation et non en voie de diminution. Et voilà la direction prise au piège de son propre baratin !

Trousseau en grève

La maternité de Trousseau est en grève depuis le 26 novembre. Le motif est simple à comprendre : les personnels sont au bout du rouleau… De plus en plus de travail et de moins en moins de personnel entraînent une dégradation des conditions d’accueil des femmes qui accouchent comme des conditions de travail des personnels. La cause en est la politique systématique de la direction de l’APHP qui, au travers des déménagements, poursuit sa volonté de diminution des effectifs et de l’offre de soins, dans les maternités comme dans les autres types d’activités hospitalières. Lors de la fermeture de la maternité de Saint-Antoine qui, rappelons-le, n’avait aucun motif d’amélioration ni de réelles rationalisation d’une activité mais seulement d’économies sur le dos de la santé, 45 postes de personnels de maternité ont pu être supprimés. C’est la seule « amélioration » qu’en attendait la direction de l’APHP. Le personnel de la maternité de Trousseau s’est retrouvé avec 1300 accouchements en plus et le projet c’est 1500 en plus (objectif 4000 accouchements par an). Par contre, cette hausse d’activité n’a pas été suivie par une hausse des moyens humains et matériels. Comment réagir à cette politique qui frappe toutes les maternités, celles qui ferment comme celles qui débordent ? Certainement pas en se battant seuls, établissement par établissement. La lutte contre les déménagements l’a bien montré, même si les directions syndicales ne veulent pas que l’on tire ce type de leçon…


Quand le patronat exige le retour à l’esclavage, syndicats et gouvernement de gauche négocient le poids des chaînes !

Pendant des mois et des années, la gauche et les syndicats nous ont rabâché que tout était de la faute de Sarkozy : attaques contre les retraites, contre les services publics, contre les emplois, contre les contrats de travail, contre les sans papiers, contre les salaires, contre les fonds publics. Ils avaient même démobilisé les luttes en prétendant que ce n’était pas la peine d’en mener sous Sarkozy, on n’obtiendrait rien ! D’ailleurs ils se gardent bien de nous expliquer pourquoi, avec la gauche, les patrons mènent une telle offensive ni comment nous, salariés, pourrions la faire reculer. Comme ils se sont tous gardés de nous prévenir de l’attaque conjointe des patrons, avant les élections, alors que tous le savaient.

En fait, cette gauche et ces syndicats avaient eux-mêmes décidé de limiter nos luttes et de les enfermer dans un cadre où elles ne risquaient pas de déboucher, entreprise par entreprise pour les licenciements et sans grève générale pour les retraites. Et ceux-là, une fois la gauche parvenue au gouvernement, continuent à nous chanter la même chanson avec Hollande : il faudrait demander une fois de plus à l’Etat bourgeois de nous sauver des attaques de la bourgeoisie !

En tout cas, aujourd’hui, alors que Sarkozy a perdu la partie, que l’UMP se déchire de manière risible, alors qu’on voit que ces prétendus ennemis qui cassaient nos luttes se révèlent des pantins ridicules, comment expliquent-ils que l’attaque patronale ait pris un tour bien plus offensif et que proposent-ils pour se défendre ?

Ils disent qu’ils en appellent au gouvernement, lequel leur propose de tout négocier. Ils ne nous expliquent pas comment ils vont s’en tirer en négociant alors que les patrons se proposent tout simplement de nous faire la peau comme l’ont très bien montré successivement les patrons de PSA, de Renault, d’EADS, de Sanofi, de SFR, de Petroplus, de Doux ou d’ArcelorMittal !

Oui, les patrons sont bien décidés à utiliser le chantage à l’emploi pour nous faire mordre la poussière, baisser massivement les salaires, imposer flexibilité et mobilité, accroître les taux d’exploitation de manière drastique. Ils n’attaquent pas dans une seule entreprise ni dans un seul secteur, mais partout et de manière concertée. Et l’Etat ne peut que les aider dans cette tâche.

La politique des négociations est le meilleur moyen d’enchaîner les syndicats et d’imposer des reculs pires. Il y aura comme d’habitude des syndicats qui signeront et d’autres non, mais le simple fait d’accepter de participer à ces négociations alors qu’elles visent ouvertement à nous détruire c’est accepter l’idée même des sacrifices pour les salariés et le mensonge de l’Etat négociateur indépendant qui est un baratin grossier.

Qui peut croire que l’Etat, même gouverné par la gauche, est indifféremment pour les salariés et les patrons ? A-t-on jamais vu les flics intervenir manu militari contre les patrons en faveur des salariés ? Et l’Etat lui-même n’est-il pas en train de supprimer massivement des postes de fonctionnaires parce qu’il n’a plus d’argent, ayant dépensé le fric de nos impôts pour sauver mille fois les banques et les trusts qui ne sont plus des investisseurs dans l’économie mais des spéculateurs à la petite semaine.

Demander à l’Etat d’intervenir en faveur des travailleurs, c’est demander du lait à un bouc ! Mais c’est surtout démobiliser les travailleurs puisqu’on dit à ceux-ci que rien ne dépend d’eux mais des décisions politiques et des négociations au sommet !

C’est à PSA que l’on est tombé dans ce piège. Et les dirigeants syndicaux d’Aulnay ont même argumenté le 12 juillet 2012 à l’annonce du plan de PSA pour convaincre qu’il ne fallait pas partir tout de suite sous le coup de la colère… Résultat : aucune véritable lutte alors que ces dirigeants faisaient des rodomontades en prétendant qu’ils allaient « être le cauchemar du patron » !

Travailleurs, c’est à nous de décider et pas à tous ceux qui se réunissent en notre nom dans ces négociations pour nous faire la peau ! C’est à nous de dire qu’aujourd’hui, perdre son emploi c’est mourir car on n’en retrouvera aucun. Licencier, c’est donc un crime et il doit être poursuivi comme tel et les patrons responsables pourchassés et attaqués.

Il faut mener la guerre quand on nous mène la guerre ! Nous en avons les moyens. Réquisitionner les entreprises qui licencient, bloquer tout le trust quand ils jettent une usine. Casser leurs banques puisqu’ils sont tous transformés en banque, appelés les clients à retirer leur argent de ces institutions, provoquer s’il le faut des paniques contre les banques qui soutiennent nos licencieurs.

N’allons pas à l’abattoir comme des moutons derrière leurs bergers ! Et organisons nous ! Discutons entre nous sur les lieux de travail ! Formons nos comités de défense de salariés !

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