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Bulletin La Voix des Travailleurs de Renault CTL Lardy

vendredi 11 janvier 2013, par Robert Paris

Quand le patronat exige le retour à l’esclavage, syndicats et gouvernement de gauche négocient le poids des chaînes !

Pendant des mois et des années, la gauche et les syndicats nous ont rabâché que tout était de la faute de Sarkozy : attaques contre les retraites, contre les services publics, contre les emplois, contre les contrats de travail, contre les sans papiers, contre les salaires, contre les fonds publics. Ils avaient même démobilisé les luttes en prétendant que ce n’était pas la peine d’en mener sous Sarkozy, on n’obtiendrait rien ! D’ailleurs ils se gardent bien de nous expliquer pourquoi, avec la gauche, les patrons mènent une telle offensive ni comment nous, salariés, pourrions la faire reculer. Comme ils se sont tous gardés de nous prévenir de l’attaque conjointe des patrons, avant les élections, alors que tous le savaient.

En fait, cette gauche et ces syndicats avaient eux-mêmes décidé de limiter nos luttes et de les enfermer dans un cadre où elles ne risquaient pas de déboucher, entreprise par entreprise pour les licenciements et sans grève générale pour les retraites. Et ceux-là, une fois la gauche parvenue au gouvernement, continuent à nous chanter la même chanson avec Hollande : il faudrait demander une fois de plus à l’Etat bourgeois de nous sauver des attaques de la bourgeoisie !

En tout cas, aujourd’hui, alors que Sarkozy a perdu la partie, que l’UMP se déchire de manière risible, alors qu’on voit que ces prétendus ennemis qui cassaient nos luttes se révèlent des pantins ridicules, comment expliquent-ils que l’attaque patronale ait pris un tour bien plus offensif et que proposent-ils pour se défendre ?

Ils disent qu’ils en appellent au gouvernement, lequel leur propose de tout négocier. Ils ne nous expliquent pas comment ils vont s’en tirer en négociant alors que les patrons se proposent tout simplement de nous faire la peau comme l’ont très bien montré successivement les patrons de PSA, de Renault, d’EADS, de Sanofi, de SFR, de Petroplus, de Doux ou d’ArcelorMittal !

Oui, les patrons sont bien décidés à utiliser le chantage à l’emploi pour nous faire mordre la poussière, baisser massivement les salaires, imposer flexibilité et mobilité, accroître les taux d’exploitation de manière drastique. Ils n’attaquent pas dans une seule entreprise ni dans un seul secteur, mais partout et de manière concertée. Et l’Etat ne peut que les aider dans cette tâche.

La politique des négociations est le meilleur moyen d’enchaîner les syndicats et d’imposer des reculs pires. Il y aura comme d’habitude des syndicats qui signeront et d’autres non, mais le simple fait d’accepter de participer à ces négociations alors qu’elles visent ouvertement à nous détruire c’est accepter l’idée même des sacrifices pour les salariés et le mensonge de l’Etat négociateur indépendant qui est un baratin grossier.

Qui peut croire que l’Etat, même gouverné par la gauche, est indifféremment pour les salariés et les patrons ? A-t-on jamais vu les flics intervenir manu militari contre les patrons en faveur des salariés ? Et l’Etat lui-même n’est-il pas en train de supprimer massivement des postes de fonctionnaires parce qu’il n’a plus d’argent, ayant dépensé le fric de nos impôts pour sauver mille fois les banques et les trusts qui ne sont plus des investisseurs dans l’économie mais des spéculateurs à la petite semaine.

Demander à l’Etat d’intervenir en faveur des travailleurs, c’est demander du lait à un bouc ! Mais c’est surtout démobiliser les travailleurs puisqu’on dit à ceux-ci que rien ne dépend d’eux mais des décisions politiques et des négociations au sommet !

C’est à PSA que l’on est tombé dans ce piège. Et les dirigeants syndicaux d’Aulnay ont même argumenté le 12 juillet 2012 à l’annonce du plan de PSA pour convaincre qu’il ne fallait pas partir tout de suite sous le coup de la colère… Résultat : aucune véritable lutte alors que ces dirigeants faisaient des rodomontades en prétendant qu’ils allaient « être le cauchemar du patron » !

Travailleurs, c’est à nous de décider et pas à tous ceux qui se réunissent en notre nom dans ces négociations pour nous faire la peau ! C’est à nous de dire qu’aujourd’hui, perdre son emploi c’est mourir car on n’en retrouvera aucun. Licencier, c’est donc un crime et il doit être poursuivi comme tel et les patrons responsables pourchassés et attaqués.

Il faut mener la guerre quand on nous mène la guerre ! Nous en avons les moyens. Réquisitionner les entreprises qui licencient, bloquer tout le trust quand ils jettent une usine. Casser leurs banques puisqu’ils sont tous transformés en banque, appelés les clients à retirer leur argent de ces institutions, provoquer s’il le faut des paniques contre les banques qui soutiennent nos licencieurs.

N’allons pas à l’abattoir comme des moutons derrière leurs bergers ! Et organisons nous ! Discutons entre nous sur les lieux de travail ! Formons nos comités de défense de salariés !


Et que se passera-t-il à Renault ?

Bien entendu, tout Renault est suspendu aux négociations du patron avec les syndicats comme si le patron n’avait pas en réalité déjà décidé, comme si tout cela n’était pas du grand cirque !

Le patron fait comme si Renault n’allait pas, de toutes manières, licencier massivement, alors que les patrons de tous les trusts le font ou comptent le faire prochainement ! Pourquoi ne pas profiter du temps à perdre imposé par le fait que l’Etat ne veut pas de licenciements à la fois à Renault et PSA ? Et en profitant pour chantager les salariés bien entendu !

Quel chantage, on le sait tous maintenant : mobilité, flexibilité, remise en cause des salaires, des emplois, des conditions de travail ou le patron licencie !

Le discours du patron

Le blabla patronal qui accompagne les négociations vaut d’être cité : « L’identification et la mise en place des conditions et moyens permettant d’assurer une base industrielle », « Vers une logique des pôles régionaux industriels pour mutualiser les activités des fonctions support. », « Fluidifier les mouvements des salariés entre les sites pour préserver l’emploi. », « Des négociations qui pourraient permettre de ne pas fermer d’usine en France. »

Que tout cela est dit dans un beau langage et clairement mensonger. Le patron aurait pu dire plus crûment : je vais licencier car je désinvestis mon capital mais je n’ai pas le droit (le gouvernement ne le veut pas) de faire des licenciements tant qu’il n’est pas clair que ceux de PSA soient passés en douce, sans trop de vagues, surtout pas de jonction entre salariés de PSA et Renault. En attendant, j’en profite pour vous contraindre à renoncer à vos rémunérations, vos postes de travail, vos conditions de travail, vos sites et j’obtiens que vous signiez comme si c’est vous qui aviez demandé ces changements. Vous connaissez le conte : le loup aborde l’enclos des moutons. Ouvrez-moi dit-il, je veux juste négocier pour nous entendre sur le fait que je ne serais peut-être pas obligé de vous manger. Et les syndicats moutons proposent effectivement de lui ouvrir pour des négociations…

Que veut la direction de Renault ?

L’objectif annoncé par Renault, « assurer une base industrielle, R&D et tertiaire solide et durable en France » à part que la direction affiche un objectif qui est le contraire du sien. C’est elle qui retire ses capitaux de la production et de la commercialisation. C’est elle qui veut du cash pour sa banque, pour spéculer, qui organise ainsi la chute des ventes de voitures ce qui sert pour justifier ses nouvelles attaques. Comment expliquer que la moitié des bénéfices de Renault proviennent de sa banque, à part que les trusts sont désormais plus investis dans leurs activités bancaires et spéculatives qu’industrielles. Pas la peine alors de prétendre que nous ne serions pas assez productifs, puisque le patron se retire en fait lui-même volontairement de la production parce que spéculer sur les dettes et autres titres pourris type subprime est infiniment plus rentable ? Et si le patron ne veut plus nous donner de boulot, ce n’est pas parce qu’on travaillera plus qu’on va lutter contre le risque de licenciements !

Et si on acceptait de négocier ?

Essayons de négocier à Renault se disent un certain nombre de salariés. Mais négocier quoi ? Que veut vraiment Renault à part nous casser le moral et empêcher une lutte d’ensemble ? Ses objectifs prétendument économiques, c’est du pipeau. Sauvegarder l’emploi en France, le patron s’en moque du moment qu’il n’y a pas de risque d’explosion sociale. Même les sacrifices dingues que le patron exige ne sont nullement un véritable objectif mais seulement une première étape. Il ne veut même pas dire où s’arrêteront ses demandes. Il faudrait déjà accepter d’être trimballés n’importe où, d’accepter une flexibilité des conditions de travail, des horaires, des contrats. Plus de vrai salaire fixe, plus de grilles, plus de qualifications, plus de critères de diplômes, plus de primes. Quant à appeler négociation, un acte unilatéral où c’est ça ou la porte, c’est vraiment se moquer du monde.

Vente à la découpe....

Ça y est le magasin pièces moteur est sous-traité, donc c’est des emplois Renault encore en moins. Le prochain sur la liste est sûrement l’atelier L41, la date n’est pas encore connue, contrairement au repreneur ! A force de tout sous-traiter, quels boulots vont rester aux Renault à Lardy ? Celui de garde-barrière en chef ?

Accueil L19

Les travaux de l’accueil ont pris beaucoup de retard, (rassurez-vous quand la direction ne respecte pas les jalons qu’elle s’impose cela n’influe pas sur sa PPG), mais on peut déjà admirer la nouvelle porte qui semble au top de la technologie, c’est bon pour l’image ! Par contre, cette débauche de technologie (outre le fait qu’elle ne doit pas être CO2 correcte), nous fait peur quand nous voyons les difficultés de faire fonctionner des barrières de parking toutes simples !

Hypocrites

C’est la période qui veut ça, tous nos dirigeants nous adressent leurs voeux de bonheur, de succès pour nous
et nos familles, et dans le même temps ils complotent pour nous supprimer nos AGS, nous imposer des mobilités forcées, piquer nos RTT, liste non exhaustive ! Leurs voeux ils peuvent se les mettre… là où tout le monde pense !

On n’évitera pas de faire grève

L’année passée à Lardy, entre autres, il y a eu des mouvements de grève contre les projets (voir plus haut) du nouvel accord de la direction, mais seuls la CGT et SUD appelaient. Que la CGC défende la direction au détriment des salariés, on en a l’habitude (c’est peut-être dans ses statuts ?), mais pour ceux qui comptaient sur la CFDT, ont été bien marris (défense des intérêts du gouvernement ?). De toutes façons, quelque soient le nombre de syndicats appelants, ce qui compte c’est le nombre de grévistes ! Car ce n’est pas en baissant la tête derrière nos bureaux, en croyant éviter le boulet, que ça va marcher, au contraire la direction va nous en mettre plein la gueule, et une fois l’accord signé (on a les noms) ce sera trop tard ! Et pour longtemps....

Et que deviendront nos salaires ?

Que signifient Talent et Hay qui s’appliqueront aux cadres, aux ETAM puis à tout le monde sinon la fin complète du salaire fixe ? Que signifie la diminution de moitié des salaires des travailleurs de Renault en Espagne et ensuite le fait que la direction prétend nous mettre en concurrence avec eux ? On n’aurait qu’à accepter d’être payés un tiers du salaire précédent et on récupère en France la production ? Ce jeu est criminel et doit être montré comme tel. Nous n’avons pas mandaté des syndicats pour qu’ils négocient nos prix comme des maquereaux avec leurs putains ! Il n’y a pas de prix auquel nous sommes prêts à devenir de la chair à travail…

Tordre le coût du travail ou le cou du capital ?

Renault nous bassine avec ses comparaisons bidon du coût du travail et de la rentabilité du travail entre sites, entre la France et l’Espagne, la Roumanie, etc. Il faut nous écraser avec des chiffres, encore des chiffres comme la baisse des ventes, comme la rentabilité du travail. Mais, nous aussi, on a des chiffres à lui opposer : quand les ventes étaient au plus haut, Renault a retiré de l’argent de la production pour remplir les caisses de sa banque et de ses investissements financiers. C’est de là qu’est venu son effondrement en 2007. A l’époque, il n’y avait pas de baisse des ventes et pourtant Renault a chuté à cause des subprimes. Alors, ne nous laissons pas étourdir par leurs discours et leurs chiffres.

Un Berger mais on n’est pas des moutons

La CFDT, dont le nouveau dirigeant s’appelle comme par hasard Berger, se sent prête à signer un « bon accord » de compétitivité au niveau nationale comme à Renault. Elle affirme dans un tract à Renault que « Renault ne fait pas assez de profit. » Et ce syndicat (patronal ?) est aussi d’accord pour « améliorer la performance collective ». Et elle prétend que c’est nécessaire pour « rendre l’entreprise pérenne ». Les bergers finissent toujours par amener leurs moutons à l’abattoir !

Que se passe-t-il finalement à PSA ?

Au final, pour le moment, il n’y a pas eu de grève, pas d’occupation, pas de lutte directe avec le patron, aucun « cauchemar pour le patron », dans aucun site de PSA, pas même à Aulnay qui reste vouée à la fermeture. Il y a eu des petits débuts de grève mais les syndicats n’ont jamais proposé de mettre l’entreprise en grève. Par contre, ils n’ont raté aucune négociation et n’ont pas cessé d’en demander. Or négocier sans lutter c’est négocier de se faire plumer. Résultat, non seulement le patron confirme ses 8000 suppressions d’emplois mais il en rajoute : il y aura au moins… 11500 suppressions d’emplois, dit-il, et ce n’est pas fini, loin de là. Rappelons qu’à PSA, les syndicats avaient accepté les « plans de départ volontaires » sous le prétexte que cela éviterait les licenciements…

Les négociations et les syndicats ?

La CGT parle de « chantage à l’emploi », et le dénonce. FO aussi affirme que « l’heure n’est pas à plus de flexibilité » mais ils participent tous deux aux discussions. C’est cautionner le mensonge selon lequel la direction aura négocié correctement alors que la moindre des choses, quand on sait ce qu’exige le patron, serait de claquer la porte des « négociations ». On sait qu’il suffira de trois signatures (CGC, CFTC et CFDT) et on sait que ceux-là signeront. FO et CGT pourront toujours avoir un air radical parce qu’ils n’auront pas signé. Mais on sait que tout cela n’est de vraies positions de principe puisque FO, par exemple, ne rougit pas de l’accord signé à l’usine PSA Peugeot Citroën de Sevelnord en vue de la flexibilité des salaires, des tâches et conditions de travail, sous la pression d’un chantage à l’emploi…

Du côté de la CFDT, on n’a pas peur de cautionner le patron : "Les accords espagnols ont été signés à l’unanimité, ce qui veut dire que les organisations syndicales ont trouvé un terrain d’entente avec la direction. Nous ne sommes pas là pour critiquer ces accords, mais pour les respecter".

CGC, CFTC et CFDT prétendent qu’en signant ils obtiendront non seulement de préserver les emplois, de mettre en place des garanties, de limiter l’attaque. Et, dès que le patron violera sa signature en licenciant quand même, prétextant des difficultés économiques accrues, ils crieront qu’on les a trompés, comme ils l’ont fait à Continental, à PSA ou ailleurs ! Rappelons qu’à Continental (Clairoix), ils avaient signé un accord contre engagement de non-licenciement et les licenciements n’en avaient nullement été empêchés…

Comment se porte le trust Renault ?

Choix de ne pas baisser les prix, choix de ne pas produire à l’avance par rapport aux ventes, délais de livraison trop importants, par exemple pour la nouvelle Clio, tout montre que la baisse des ventes de véhicules découle du désinvestissement de Renault et de sa tendance à préférer le cash pour mieux spéculer. On le voit aussi à la part des profits qui proviennent de sa banque de crédit. Au cours des cinq dernières années, le groupe automobile a baissé ses capacités dans l’Hexagone de 25 %. Le désinvestissement est cause de baisse des ventes et non l’inverse.

ArcelorMittal et les politiques syndicales

Avec PSA, l’entreprise ArcelorMittal est l’une des opérations de licenciements très médiatisée et d’autant plus qu’elle ne symbolise que la dépendance de la lutte des ouvriers auprès d’appareils qui ne l’aident nullement à s’organiser.

Ces licenciements, se produisant en pleine vague de suppressions d’emplois dans toute la France, dans tous les secteurs d’activité, auraient pu, comme ceux de PSA, symboliser une révolte ouvrière unie face à l’action unie, planifiée des patrons. Il n’en est rien. La réaction indignée de toutes les centrales syndicales d’ArcelorMittal face à la proposition de manifestation nationale de soutien aux licenciés de Florange n’a pas seulement rappelé leur volonté de monopoliser la direction des actions sur un terrain purement syndical et apolitique mais aussi leur refus d’action d’ensemble partant d’une lutte localisée. Bien sûr, Mélenchon et le Front de Gauche ne proposaient nullement d’unifier les luttes ouvrières, ni de déborder les centrales, mais seulement de dénoncer le patron Mittal comme si ce patron étranger était pire que les patrons français, comme s’il délocalisait les emplois français alors qu’il licencie partout dans le monde, donc une opération politicienne et nationaliste de surcroît. Mais ces syndicats ne reprochaient à Mélenchon que de marcher sur leurs platebandes et ce dernier a retiré sa proposition dès qu’il a été accusé de donner des leçons aux syndicats.

Et pourtant, il est vrai que c’est en intervenant sur le terrain politique que la classe ouvrière peut se battre efficacement et pas en restant sur le terrain de la lutte site par site, emploi par emploi, en négociant localement et en manifestant syndicalement de manière isolée. Tous les plans de licenciements l’ont bien montré.

Donc les syndicats prétendent détenir un monopole de l’action dans la classe ouvrière, pouvoir auquel elles tiennent au point qu’elles ont manifesté … leur volonté de décider de ne rien faire que négocier !

Les syndicats d’ArcelorMittal ont crié à la trahison du gouvernement après le retrait de la proposition de nationalisation de Montebourg alors qu’ils étaient fiers, la veille, d’avoir bu le café avec le ministre ! Quelques mois ou années avant, ils avaient été fiers de leurs négociations avec Mittal et des promesses de ce dernier cautionnées par Sarkozy ! Quel manque complet de conscience de qui sont les amis et les ennemis. A l’époque, ils se félicitaient, à Florange, de la volonté prétendue de Mittal d’y pérenniser les emplois et affirmaient que c’était leur capacité négociatrice qui avait sauvé les emplois ! Ils ont continué, avec Hollande, ce qu’ils avaient commencé avec Sarkozy : à prétendre que le gouvernement bourgeois devrait nous défendre contre les licenciements de la bourgeoisie !

Les centrales syndicales se gardent bien d’expliquer aux travailleurs quelle est la cause de la catastrophe actuelle : ArcelorMittal, PSA, Renault, les capitalistes désinvestissent pour spéculer… Mais de cela, du fait que c’est tout le capitalisme qui part en quenouille, les dirigeants syndicaux ne veulent pas entendre parler car cela nécessiterait une lutte de classe à laquelle ils ont renoncé depuis longtemps ! Ainsi, la CFDT d’ArcelorMittal en est encore à expliquer que Florange est le plus rentable des sites du trust. Le même discours collaborationniste que celui que tenaient les syndicats de Renault (Vilvoorde, Ryton), ou encore de Continental…

Il n’y a pas un combat pour l’emploi à ArcelorMittal, un autre à PSA, un troisième contre les suppressions d’emplois de cheminots et un autre contre les licenciements chez Renault, SFR, Sanofi ou les banques. C’est un seul combat de classe que les travailleurs ne peuvent mener que s’ils mènent eux-mêmes leur lutte en s’organisant en comités de salariés.

Que feraient de plus des comités de salariés que ne font pas les dirigeants syndicaux ? Prenons l’exemple des licenciements à LIP ! Le comité de salariés, loin de pleurer après les patrons et le gouvernement, avait mené l’action directe, n’avait pas craint de saisir le capital (argent, montres et plans) et de refuser la légalité patronale, pour ensuite réquisitionner l’entreprise et la faire tourner au seul profit des salariés !

Pour les salariés, déçus que la nationalisation (provisoire avec suppressions d’emplois) soit refusée par le gouvernement, il y a une vraie perspective : la socialisation, c’est-à-dire la réquisition par des comités de travailleurs des entreprises qui licencient, sans compter sur gouvernants, législateurs et dirigeants syndicalistes, mais en la réalisant nous-mêmes.

Notre avenir ne proviendra que de notre capacité » à faire confiance dans nos propres forces et d’abord dans notre capacité à nous réunir et à décider nous-mêmes de nos revendications et de nos moyens d’action.

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