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Révolutions de l’Egypte antique

mercredi 23 janvier 2013, par Robert Paris

Lors de deux grandes vagues de révolution sociale (-2260 et -1200 avant J.-C.), le peuple travailleur d’Egypte a non seulement renversé le roi mais renversé aussi le régime pharaonique et tout le système d’exploitation.

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  • « Pépi II fut le dernier pharaon de la sixième dynastie. Peu de temps après sa mort, vers 2.200 avant J.-C., l’Egypte fut gravement secouée par la guerre civile, et l’Etat s’effondra… Pendant quelques temps, l’anarchie ravagea le pays… Un certain Ipu-wer se présente devant le Pharaon pour lui rapporter les proportions du désastre : « Voici le pays est dépouillé de la royauté par quelques individus irresponsables !... Voici, les hommes se rebellent contre l’Uraeus royal… qui avait pacifié les Deux Pays… La Résidence royale peut être rasée dans une heure !... Le roi a été emporté par les pauvres…. Roi, tu aurais dû être le berger de ton peuple. Mais c’est la confusion que tu installes partout dans le pays, conjointement avec le bruit des querelles. Si chacun se jette sur son voisin, c’est le résultat des ordres que tu leur a donné. Ceci montre que tes actes ont créé cette situation et que tu as proféré des mensonges. » Une deuxième crise du pouvoir pharaonique fut déclenchée après l’extinction de la douzième dynastie… On ignore les causes de la désintégration de l’Etat, qui eut lieu deux générations avant l’attaque des Hyksos en 1674 avant J.-C. »

    Extrait de « Histoire des croyances et des idées religieuses » de Mircea Eliade

  • Les années de famine de la première « période intermédiaire » ont causé la révolution sociale. Le manque de nourriture ne pouvait pas être pallié par les stocks des greniers du Pharaon car la corruption des gouverneurs avait vidé les greniers. La misère était telle alors qu’un petit fermier de la région thébaine écrivait à sa famille :

    « Lors de la dernière disette, rappelez-vous ce que j’avais fait. Vous n’aviez pas faim alors que tout le pays dépérissait… Jusqu’à ce jour, j’ai fait l’impossible pour vous nourrir… Pour éviter de vous mettre en colère, considérez ceci : chacun dans la maisonnée est traité comme le sont mes enfants… Vous devez faire preuve de courage jusqu’à mon retour. »

    Sur sa tombe, au sud de Thèbes, est écrit :

    « L’ensemble de la Haute-Egypte se mourait de famine au point que tous les hommes mangeaient leurs enfants. Mais jamais personne ne mourut de faim dans ce nome. »

    Un des résultats de la révolution sociale qui a renversé violemment le régime des Pharaons durant de longues années, en plus de l’existence d’une religion pour tous avec une âme immortelle pour tous et d’un stockage de grains garanti sur le vie des gouverneurs et vizirs, a été la naissance d’une justice pour tous en Egypte. Les petites gens, y compris les fellahs, ont eu le droit d’aller en justice et d’y faire comparaitre les puissants ! Tout cela était impensable dans l’ancien empire des Pharaons.

    D’où ce livre de sagesse intitulé « De l’Enseignement d’Aménémopé » (Moyen Empire) :

    « Ne corrompt pas les hommes de la magistrature et n’incite pas l’homme juste à se rebeller. N’accorde pas une attention exagérée à celui qui possède de beaux atours et ne méprise pas celui qui n’est vêtu que de haillons. N’accepte pas les présents de l’homme puissant et ne persécute pas le faible à son profit… »

    « Ne prononce pas de jugement impropre… Reçois aussi bien l’homme que tu connais que celui qui r’est inconnu, l’homme qui t’est proche que celui qui vient de loin. »

    Lors de la sixième année du règne du pharaon Séti II en 1204 avant J.-C., on retrouve le témoignage d’un procès intenté par l’ouvrier Nebnoufer pour vol d’outils. On voit également l’ouvrier en chef Hay, dénoncé pour avoir blasphémé contre la grandeur du pharaon Séti se retrouvé innocenté et blanchi.

    Cependant, toutes les scènes de la vie quotidienne et les inscriptions qui les accompagnent témoignent de la dureté de l’exploitation des opprimés.

    Un laboureur sous les coups du surveillant s’y exclame :

    « Ce bâton passe toute la journée sur mes épaules ! »

    Le surveillant, lui, déclare :

    « Activez-vous, marchez plus vite ! »

    Les mariniers déclarent :

    « Allons-nous passer toute notre journée à transporter de l’orge et de l’épeautre blanc. Les greniers sont pleins, ils regorgent ; les barges sont lourdes, elles débordent de grain. Pourtant, on nous dit d’accélérer la cadence. Nos cœurs sont-ils faits de cuivre ? »

    La vie de tous les travailleurs est rapportée dans certains textes et elle est extrêmement rude.

    « Le chaudronnier est à l’ouvrage à la bouche de son four. Ses doigts sont semblables aux écailles du crocodile. Il empeste plus que des eoufs de poisson. »

    Une fresque rapporte le propos de ce propriétaire à un paysan :

    « Vois ! Je vais te confisquer ton âne, paysans, car il mange mon orge. »

    Le paysan rétorque :

    « Seul un épi est endommagé ! » Et il propose de manière humoristique de prêter l’âne pour une durée de valeur équivalente à… un épi !

    C’était cela aussi la lutte des classes quotidienne… sous la dictature des Pharaons

  • Une série d’éruptions volcaniques aurait contribué à la chute de la dernière dynastie égyptienne, il y a 2000 ans, affirment des chercheurs américains, après avoir jumelé des mesures scientifiques à des informations contenues dans les documents historiques.

    Cette activité volcanique aurait largement réduit l’importance des pluies et des inondations liées à la mousson, qui gorgent d’eau chaque été la région du Nil, permettant des récoltes abondantes.

    C’est que les volcans en activité peuvent perturber le climat d’une région en diffusant du dioxyde de soufre dans la stratosphère. Certaines études ont montré l’effet du volcanisme sur les températures terrestres, mais peu se sont concentrées sur ses effets sur l’hydrologie.

    Pourtant, si des variations dans la présence de l’eau d’une région sont difficiles à reconstituer à travers les siècles, elles peuvent aider à comprendre l’histoire et la vulnérabilité de sociétés aujourd’hui disparues.

    Les éruptions volcaniques auraient causé de la sécheresse, des mauvaises récoltes, des famines et auraient mené à une instabilité politique grandissante. Des guerres perdues, des mouvements de grèves et de révoltes auraient ensuite mené à la fin de l’Égypte pharaonique.

    Les auteurs des présents travaux publiés dans la revue Nature Communications (Nouvelle fenêtre) en viennent à cette conclusion après avoir combiné plusieurs informations provenant :

    des mesures de la variation du niveau d’eau du Nil ;
    des analyses de carottes de glace polaire contenant les cendres volcaniques ;
    de l’étude des modèles climatiques.

    Dans un premier temps, l’historien américain Joseph Manning, de l’Université Yale, et ses collègues ont analysé des données recueillies depuis 622 avant JC concernant les niveaux du Nil et les ont comparées aux informations recueillies dans la glace du Groenland et de l’Antarctique.

    Comme les couches de glace contenant de la cendre correspondent aux années d’éruptions volcaniques, les chercheurs ont réussi à établir que ces années étaient associées à des niveaux d’eau du Nil beaucoup moins importants.

    Les chercheurs ont ensuite examiné le contexte social et politique de l’Égypte ptolémaïque (305-30 av. J.-C.), l’une des civilisations anciennes les mieux documentées, à la lumière de la sécheresse induite par les éruptions volcaniques.

    Ainsi, ces éruptions ont été associées à des mouvements d’agitation sociale et de révolte contre les classes dirigeantes, et à la fin de la guerre entre l’État ptolémaïque et son grand rival l’Empire séleucide.

    Ces événements, particulièrement l’éruption du mont Etna en 40 av. J.-C, ont également mené à des troubles sociaux et économiques et à l’adoption de décrets renforçant l’autorité de l’élite.

    Ces bouleversements ont finalement mené à la fin du règne de 300 ans de l’Égypte ptolémaïque, dont le suicide de Cléopâtre portera le coup final.

  • Dans les révolutions en Egypte antique citons aussi :

    460 av. J.-C. : révolte d’Inaros en Egypte. Inaros, fils d’un chef libyen, prend la tête d’un mouvement d’insurrection contre les Perses. Il demande l’aide des Athéniens, qui, déjà en guerre contre la Perse, dépêchent des troupes en Égypte.

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