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Fukushima, deux ans après : une catastrophe nucléaire durable

dimanche 3 mars 2013, par Robert Paris

« La catastrophe de Fukushima nous révèle une démocratie en souffrance »

Cécile Asanuma-Brice, chercheur associé au centre de recherche sur le Japon Contemporain de la Maison Franco-Japonaise à Tokyo, spécialiste en sociologie urbaine.

« Fukushima : la cicatrice impossible. Reconstruction et fragmentation »

Michaël Ferrier, enseignant en littérature à Tokyo et écrivain, auteur de « Fukushima, récit d’un désastre », Gallimard 2012.

« La main-mise du lobby nucléaire international sur Fukushima et la politique revancharde pro-nucléaire du gouvernement Abé »

Kolin Kobayashi, journaliste indépendant, écrivain, collaborateur de Days Japan, secrétaire général de l’association Echo-Echanges.

« Les enquêtes médicales de santé imposées par la préfecture de Fukushima et les actions du congrès citoyen pour le soutien des victimes et des enfants de l’accident Fukushima »

Wataru Iwata, Directeur du CRMS, centre citoyen de mesures de la radioactivité de Fukushima.

http://www.coordination-stopnucleaire.org

Fukushima, une catastrophe durable

Deux ans après, la situation n’est toujours pas maîtrisée : la centrale de Fukushima continue d’émettre une très forte radioactivité, l’effondrement de la piscine de combustibles fortement radioactifs du réacteur n°4 est à la merci du prochain séisme. Rien ne nous est dit de la contamination du Pacifique, de son extension, des conséquences sur la chaîne alimentaire.

Deux ans après, les populations vivent toujours sur des territoires radioactifs, et les mesures de décontamination y sont parfaitement dérisoires. Les effets de la radioactivité sont systématiquement minimisés, voire niés. Les autorités essaient de transférer la responsabilité de la gestion impossible des conséquences sanitaires sur les victimes qui doivent s’autocontrôler et apprendre à vivre sous l’emprise de la radioactivité.

Deux ans après, le nombre de travailleurs envoyés se faire irradier sur place semble relever du secret-défense, secret bien gardé par un système de sous-traitance en cascade. Les robots ne marchent pas mieux qu’il y a 26 ans à Tchernobyl, par contre les yakusa (les clans mafieux) ont remplacé la nomenklatura de l’ex-URSS pour recruter des « volontaires » à sacrifier.

Deux ans après, les élus opposés aux politiques de « gestion » de la catastrophe sont contraints au silence ou à la démission, et les opposants antinucléaires sont en butte à la répression (l’année dernière, des manifestants et un universitaire opposé à la dispersion des déchets radioactifs ont été arrêtés et emprisonnés).

Deux ans après, la catastrophe continue dans le plus parfait silence médiatique. Silence médiatique qui recouvre aussi de son épais manteau une région touchée il y a 26 ans : Tchernobyl. Loin des chiffres ridicules avancés par l’OMS (50 morts et 4000 cancers de la thyroïde), l’Académie des Sciences de New York estime le nombre actuel de décès en vingt ans à près d’un million. Le sarcophage fuit, et doit être réparé. Malgré les évacuations de population, la situation sanitaire reste déplorable : augmentation des cancers, maladies du cœur et des vaisseaux, maladies du foie, des reins, de la thyroïde, altérations du système immunitaire, mutations génétiques,....

Personne ne sait « gérer » une catastrophe nucléaire. Tout ce que le pouvoir sait faire, à défaut de maîtriser la technique, c’est contraindre la population, lui mentir et l’intimider. Tout ce qu’il prépare, c’est une gestion militaire et totalitaire pour nous imposer de vivre « normalement » en territoire contaminé.

Il n’y a qu’une revendication raisonnable : arrêter le nucléaire tout de suite, avant et pas après la catastrophe quand il ne s’agit plus que de subir atteintes physiques et privations de liberté.

A nous de construire un rapport de forces suffisant pour l’obtenir.

Solidarité avec les Japonais victimes de la catastrophe de Fukushima,

solidarité avec les victimes de celle de Tchernobyl.

Non au redémarrage des réacteurs au Japon

Arrêt immédiat du nucléaire

Coordination Stop nucléaire (http://coordination-stopnucleaire.org, stop.nucleaire@yahoo.fr)

Collectif contre l’ordre atomique (contre-lordre-atomique@riseup.net)

Messages

  • L’origine de la panne de courant n’est pas encore connue mais ses conséquences inquiètent, deux ans après la catastrophe de Fukushima : le refroidissement des piscines de combustible usagé de la centrale nucléaire n’est plus assuré. Mardi 19 mars, l’opérateur Tokyo Electric Power (Tepco) s’activait pour relancer ces systèmes.

    L’électricité servant au refroidissement des piscines des réacteurs 1, 3 et 4 a été coupée lundi à 18h57 heure locale (10h57 heure française), pour une raison inconnue, et n’avait toujours pas été rétablie mardi matin. Selon un porte-parole de Tepco, la panne a également entraîné l’arrêt des équipements de traitement des débris contaminés de la centrale, dont des matériaux radioactifs. "Aucun changement important des niveaux de radioactivité n’a été détecté par nos instruments de mesure à proximité", a-t-il voulu rassurer. Et de souligner que l’incident n’a pas affecté jusqu’à présent l’injection d’eau dans les réacteurs 1 et 3 de la centrale, dont le combustible avait fondu à la suite de l’accident de 2011.

    La piscine du réacteur 4, la plus remplie, suscite le plus d’inquiétudes. D’après Tepco, la température y monte en moyenne de 0,3 à 0,4 degré par heure depuis la coupure du système de refroidissement, ce qui laisse à l’opérateur environ quatre jours pour rétablir le courant avant que ne soit atteinte la limite de sûreté, fixée à 65 degrés Celsius. Le gouvernement japonais s’est également voulu rassurant. Tepco "utilise tous les moyens alternatifs pour refroidir (les piscines), aussi n’avons-nous pas de raison de nous inquiéter", a déclaré son porte-parole.

  • Pourquoi une panne de courant peut être dramatique 2 ans après la catastrophe de Fukushima ?

    Les piscines et cuves de réacteurs sont des passoires depuis mars 2011, suite aux explosions d’hydrogène, et à la transformation d’une partie d’une partie du combustible nucléaire neuf et usagé en corium, c’est à dire en une sorte de magma extrèmement corrosif et radioactif, capable de percer n’importe quelle epaisseur de béton et d’acier.

    Ainsi pour protéger le combustible restant, l’opérateur nucléaire Tepco et Areva, sont obligés de refroidir en permanence des milliers de tonnes d’uranium et Mox, notamment dans les piscines de stockage du combustible collées à chaque réacteur.

    Pour refroidir, il faut de l’eau amenée par des pompes qui fonctionnent avec des moteurs et des capteurs, utilisant des énergies thermiques et électriques.

    Si le système de refroidissement ne se remet pas en marche, la température de l’eau atteindra le niveau maximal autorisé de 65°C en 4 jours. Après tous les risques sont permis, car si toute l’eau s’évapore, les réactions de fission nucléaire spontanées se déclenchent et plus aucune barrière ne stoppent les radiations :
    Au regard des quantités de matière fissible, il se dégagerait l’équivalent de 5000 fois la radioactivité de la bombe d’Hiroshima.

    Voilà ce qu’en dise des scientifiques et experts qui ne sont pas ou plus liés à Tepco ou Areva, même s’ils restent dépendant des Etats comme la France, les USA ou le Japon, qui eux pronent toujours l’utilisation durable de cette énergie et surtout l’augmentation de la durée de vie des centrales vieilles de plus de 30ans !

    Jean-Louis Basdevant, physicien, directeur de recherche au CNRS, spécialiste de physique des hautes énergies et d’astrophysique nucléaire. :

    « A l’heure actuelle où nous parlons, le 25 juin 2012, [le bâtiment réacteur n°4] pose de très graves soucis parce qu’il y a dans des piscines à 30 mètres de haut ‒ qui tiennent par l’esprit ‒ des quantités de barres radioactives. » (lien)

    Sur la radioactivité qui se dégagerait par une perte de contrôle de la piscine 4

    Olivier Isnard, expert français en sécurité nucléaire à l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) :

    « Le combustible de cette piscine serait mis à l’air, sur un kilomètre de distance il y aurait un débit de dose qui serait sur des centaines de Gray/heure, et il n’y a pas un humain qui serait en mesure d’approcher le site. » (lien)

    Hiroaki Koide, professeur à l’Institut de Recherche Nucléaire Universitaire de Kyoto :

    « Si la piscine devait s’effondrer à cause d’un nouveau gros séisme, les émissions de matière radioactives seraient énormes : une estimation prudente donne une radioactivité équivalente à 5000 fois la bombe nucléaire d’Hiroshima. » (lien)

    Chris Harris, ancien ingénieur nucléaire étatsunien :

    « Dans le cas de l’unité 4, vous pouvez avoir une recriticité. (…) Ce serait un processus sans fin sans aucun moyen de le stopper. (…) Vous auriez une autre fontaine inépuisable de particules et de gaz. » (lien)

    Robert Alvarez, expert nucléaire étatsunien, ex-conseiller auprès du Federal Department of Energy du gouvernement américain (1993-1999)

    « La piscine n°4 est située à environ 30 mètres au-dessus du sol ; sa structure est endommagée et elle est exposée à l’air libre. Si un séisme ou tout autre événement entraînait sa vidange, il pourrait en résulter un incendie radiologique catastrophique, avec près de dix fois la quantité de césium-137 relâchée par la catastrophe de Tchernobyl. » (lien)

    pour voir des photos, des schémas et d’autres explications—>cliquez ici.

    Pour avoir les dernières nouvelles en anglais de ce qui se passe à Fukushima—>c’est là.

  • Selon les informations fournies par Tepco, le système électrique a été réparé entièrement. La panne aurait été produite par un rongeur ! Ou comment un tout petit animal pourrait être à l’origine d’une nouvelle catastrophe nucléaire mondiale… Qui a dit qu’un tremblement de terre ou un tsunami étaient nécessaires pour créer un blackout ?
    Pour plus d’informations : The blackout was caused by a mouse in the panel board, the board has been left on the truck since 3/18/2011(Fukushima Diary) Fukushima : reprise complète du refroidissement des piscines de stockage (Le Monde)

  • Vidéo courte (15mn) pour comprendre ce qui s’est passé à Fukushima le 11 mars 2011 : cliquez icipour regarder l’interview de Hiroaki Koide sur dailymotion.

  • Et aussi cette vidéo, interview de Naoto Kan, ex 1er ministre du Japon , pendant la catastrophe nucléaire. A voir en cliquant ici.
    Ce responsable politique nous révèle enfin que RIEN n’avait été anticipé pour faire face à ce type d’évènement.

    Aujourd hui si le nucléaire n’est pas définitvement condamné par les peuples, c’est à cause du mensonge que l’Etat et les opérateurs nucléaires anticipent les accidents....pourtant de gauche à droite, les gouvernements se succèdent et les plans d’austérité aussi.
    Tout se dégrade et l"’anticipation" se résume à la gestion des urgences....jusqu’à l’accident fatale.

  • Naoto Kan, ancien premier ministre pendant la catastrophe de fukushima, qui déclararait à l’époque que tout était sous contrôle...est devenu le 1er militant anti-nucléaire au monde :
    il dit dans son interview : " ma conclusion est que la meilleure sécurité dans le nucléaire est de ne pas avoir de centrales nucléaires du tout".
    Il prépare bien son recyclage politique, mais attention que l’Etat tout entier ne soit pas bio-dégradé.

  • J- 10 pour la "Marche pour la Vie" du 15 au 26 avril 2013 sur les routes des Alpes de Haute-Provence, du Vaucluse, du Gard, des Bouches-du-Rhône et de la Drôme.

    pour l’arrêt immédiat et inconditionnel du nucléaire

    A l’appel du Collectif antinucléaire de Vaucluse (CAN84) la "Marche antinucléaire pour la Vie" fera ses premiers pas le 15 avril à 8h30, au départ de Manosque, et se dirigera sur 200 km à travers 5 départements pour s’achever le jour de la commémoration de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, le 26 avril, devant le site nucléaire du Tricastin.

    Entre temps, une fête antinucléaire ouverte à tous et à toutes se déroulera à Avignon au Parc des Libertés (Ile de la Barthelasse) et pas moins de 25 points d’informations sur le nucléaire dans les villes et villages traversés permettront à la population de s’informer et débattre (cf : www.coordination-antinucleaire-sudest.org) alors que des rencontres avec les élus locaux et les salarié-es du nucléaire seront organisées.

    Le mot d’ordre qui réunira les marcheurs et marcheuses (à pieds, à vélo, à cheval, en rollers,…) et ceux et celles qui viendront les soutenir tout au long du parcours reliant les 3 sites nucléaires civils et militaires du « triangle de la mort » implantés sur des failles sismique... : arrêt immédiat et sans condition du nucléaire ! Oui à la vie !

    De l’aveu même de l’Autorité de Sûreté Nucléaire : « les catastrophes nucléaires de Fukushima et de Tchernobyl peuvent se produire en France », demain, aujourd’hui, dans une heure. Ainsi, nul n’est à l’abri, pas un être vivant, pas une habitation, pas un territoire, pas une activité professionnelle, pas une crèche ou une école. Le nucléaire porte atteinte et hypothèque toute activité humaine individuelle ou collective.

    Pendant 12 jours, des citoyens et des citoyennes, des parents et des grands-parents, des jeunes, des femmes relieront ainsi par étapesles 3 sites(Cadarache, Marcoule, Tricastin) emblématiques d’un obscurantisme scientiste qui n’hésite pas à porter atteinte à la santé et à la vie alors que, de nos jours, 90% des pays de la planète produisent de l’électricité et de la chaleur sans recourir au nucléaire ni menacer la planète de destruction massive.

    En finir sans attendre et une bonne fois pour toute avec ce crime quotidien de la destruction atomique perpétré par chaque installation nucléaire qui rejette chaque minute dans notre air et dans notre eau de la radioactivité mortifère : tel est le sens et l’objectif de la "Marche pour la Vie" initiée par le CAN84.

    * Le trajet peut s’accomplir en totalité ou par étape le matin ou l’après-midi et selon les modalités de chacun : à pieds, à cheval, à vélo, en rollers, à dos d’âne, ou par tout autre moyen. Plus de renseignement sur www.coordination-antinucleaire-sudest.org et inscription via collectifantinucleaire84@hotmail.fr

    Collectif Antinucléaire Vaucluse (CAN84)

    180 Chemin de la Parisienne 84740 Velleron (France/UE) . collectifantinucleaire84@hotmail.fr-

    contact marcheur-ses : 06 03 03 63 75

  • La centrale nucléaire accidentée de Fukushima relâche environ 300 tonnes d’eau contaminée chaque jour dans l’océan Pacifique. Un chiffre révélé, mercredi 7 août, par le gouvernement japonais, convaincu que les fuites durent depuis deux ans.

    Pour Jérôme Joly, directeur général adjoint de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, l’impact environnemental des fuites d’eau contaminée reste marginal, comme il le confie à l’AFP. Laura Hameaux ne partage pas cet avis. La porte-parole du réseau Sortir du nucléaire, livre à francetv info son sentiment sur cette nouvelle évolution concernant le site de Fukushima.

    Les océans vont être contaminés, et par conséquence toute la chaîne alimentaire de ce milieu aquatique. Les mollusques, notamment, ont la particularité de fixer toutes les matières radioactives, comme les champignons.

    Les particules radioactives peuvent être transportées sur de très longues distances. Elles suivent les courants et peuvent être véhiculées par les poissons sur leur trajet de migration.

    N’oublions pas aussi que la radioactivité porte atteinte au génome, et que les risques peuvent donc se transmettre de génération en génération. Par exemple, en Ukraine, de nombreux enfants sont malades alors qu’ils sont nés après la catastrophe de Tchernobyl [en 1986].

    Tepco a toujours minimisé les risques, c’est sa stratégie de communication. La société a toujours intérêt à laisser penser qu’elle maîtrise la situation. Mais concrètement, injecter des solutions chimiques pour solidifier les nappes phréatiques ou faire croire que l’on peut pomper toute l’eau contaminée, il s’agit là de chimères. Cela ne règle rien.

    On va pouvoir pomper une partie de l’eau, mais la radioactivité va rester. On ne peut pas la faire disparaître. Il n’y a pas de solution. C’est pour cela qu’on s’est inquiété depuis le début. Les ennuis ne font que commencer.

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