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La crise mais quelle est cette prétendue crise ?

vendredi 29 mars 2013, par Robert Paris

La crise mais quelle est cette prétendue crise ?

C’est l’agence de notation Fitch elle-même qui l’a reconnu : la proposition de taxer les comptes en banque des particuliers de Chypre n’est pas une bonne idée car elle risque d’inquiéter tous les propriétaires de comptes en banque d’Europe et d’ailleurs, fragilisant encore les banques qui ne tiennent plus que sur ces deux pieds : l’aide indiscutée des Etats et banques centrales d’un côté et la confiance des particuliers de l’autre… Donc on peut en conclure que les banques risquent bel et bien de chuter définitivement à la moindre vague de perte de confiance du public !

Cela déjà, ce n’est pas une crise. Dans une crise capitaliste, on laisse chuter les canards boiteux et la société capitaliste en ressort renforcée. Cette fois, il n’y a pas de « canards boiteux ». Ce n’est pas des entreprises affaiblies qui chutent, ce n’est pas des Etats faibles qui sont en faillite. La faillite est générale, tous pays confondus, tous secteurs confondus.

Qu’est-ce qu’une crise qui ne s’arrête pas malgré des centaines de milliards d’investissements des Etats et banques centrales plus de six ans après ?

Qu’est-ce qu’une crise dans laquelle les Etats suppléent complètement au capital privé dans les investissements productifs, pourtant les seuls dans lesquels est produite la plus-value ?

Crise de quoi ? Crise d’un secteur ? Non ! Crise de la finance ? Même pas ! C’est le secteur industriel qui est directement frappé ! Crise due à la baisse des ventes ? Pas du tout !

Est-ce que dans les crises « classiques », tous les capitaux privés se sont massivement retirés de leurs investissements productifs ? Non ! Est-ce qu’ils se sont tous tournés vers la spéculation et la banque ? Non ! Est-ce que dans les crises précédentes on a assisté à des aides massives des Etats au point de ne laisser chuter aucun grand trust ni aucune grande banque sous prétexte de risques systémiques ? Non ! Est-ce que tous les Etats ont injecté des masses colossales d’argent dans l’économie dans l’une des crises économiques du passé ? La réponse est une fois de plus : NON ! Ce n’est nullement une crise capitaliste classique…

Maintenant, on reconnait en France que le Bâtiment est en crise alors qu’on nous a bassinés pendant des semaines sur la « crise de l’Automobile ». On reconnaît que le secteur de l’industrie pharmaceutique l’est aussi. On reconnait que la chimie chute et que l’effondrement du repreneur d’Arkema n’est qu’un signe avant-coureur. On reconnait même la chute du secteur de la pétrochimie !

Mais quel secteur ne chute pas ? Quel Etat n’est pas en faillite dépassée depuis longtemps ?

Au début de cette prétendue « crise », on nous a dit c’est la « crise des subprimes », puis c’est devenu la « crise des liquidités et de la confiance inter-banques », puis la « crise des dettes souveraines », puis la « crise de l’Europe », puis la « récession ». Et maintenant tout le monde ne reconnaît qu’une seule chose : qu’on n’en est pas sortis… Mais personne ne veut nous dire ce que c’est que cette maladie systémique du capitalisme !

Et personne signifie absolument personne !

Ni les classes dirigeantes, ni les gouvernants, ni les banques centrales, ni aucune institution, ni les média, ni les spécialistes économiques, ni les politiciens d’aucun bord, ni les dirigeants syndicaux ne veut nous dire la moindre vérité sur cette question….

Et cela pour une raison très simple : le constat dépasse toute situation à laquelle ces gens-là s’estiment capables de faire face. Même l’extrême gauche liée aux appareils syndicaux, gangrénée par le « réalisme » de l’action quotidienne dans les appareils syndicaux, ne peut pas envisager d’étudier vraiment la situation et surtout pas de le dire en clair aux travailleurs.

Car il faut bien dire que, si les travailleurs et les milieux populaires voient bien leurs pires inquiétudes se vérifier avec la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Italie puis Chypre en crise, avec des secteurs de plus en plus nombreux qui licencient massivement en France, avec des attaques anti-sociales qui se confirment avec la gauche, la nouvelle mise en cause des retraites, des allocations familiales, des allocations chômage, de l’hôpital public, du service public ferroviaire, l’inquiétude certes est là mais chacun essaie de se dire qu’il ne sert à rien de se faire du souci et qu’il vaut mieux prendre la vie comme elle vient. Les entreprises qui licencient se retrouvent à se battre seules. Les syndicats organisent… l’isolement. Il est caractéristique que la principale critique des militants syndicalistes au congrès de la CGT ait été le manque de coordination des luttes mais cela n’a pas empêché ce congrès d’acclamer l’organisateur en chef de cet isolement, Bernard Thibaut et son successeur Thierry Lepaon qui a un passé qui augure mal de la suite…

Le plus caractéristique est qu’aucun moment de ce prétendu congrès syndical n’ait été consacré à échanger des avis sur la signification de cette fameuse « crise mondiale ». Le minimum que l’on aurait été en droit d’attendre n’est-il pas que cette prétendue direction de la classe ouvrière se penche sur la signification de la situation du monde capitaliste.

Une autre caractéristique du monde syndical actuel est qu’il n’en émane aucun espèce de perspective, aucun but général qui permettrait à la classe ouvrière de savoir qu’elle se bat dans le sens d’un vrai changement de société. Certains ont voulu croire que la déconnexion de la CGT avec le Parti communiste français était une « ouverture » mais, en réalité, l’essentiel est ailleurs : la CGT a suivi le PCF dans son acceptation de ce qui est appelé hypocritement l’ « économie de marché » et la CGT en a conclu qu’elle devait avoir un rôle plus « positif », c’est-à-dire plus négociateur que contestataire. C’est loin d’être un progrès. En tout cas, inutile d’attendre de la CGT une véritable discussion, entre militants ou avec les salariés, sur la signification de la situation économique mondiale…

Cela n’a rien de particulier à la CGT. Tous les syndicats se refusent à analyser la catastrophe qui frappe le système, les uns affirmant, comme la CGT, qu’il n’y a aucune crise puisque des riches s’en sortent bien et que la catastrophe provient seulement des politiques d’austérité et les autres syndicats considérant qu’il y a bien une crise et qu’on doit tous faire des efforts pour sauver le système…

De même, aucun syndicat, aussi radical soit-il en parole et aussi révolté se dise-t-il contre les licenciements, les fermetures et les sacrifices, n’est pour la constitution de comités de salariés, estimant que le syndicat suffit en termes d’organisation des travailleurs. Cependant, il faut remarquer que les syndicats ne cherchent nullement à permettre aux salariés de discuter entre eux mais seulement à discuter avec les patrons et les cadres. D’autre part, toutes les centrales considèrent que des comités dirigeant les luttes contesteraient leur rôle à elles…

C’est pourtant l’essentiel de ce qui manque : que les travailleurs s’assemblent pour réfléchir ensemble à ce qui est en train d’arriver au vieux monde. Personne ne va le faire à notre place. Ce n’est pas le blabla des politiciens, les mensonges des gouvernants, les non dits des centrales syndicales qui vont répondre à nos questions.

Bien sûr, l’essentiel point faible de la classe exploitée, c’est le manque de confiance en elle-même. Mais cette faiblesse, nous n’y pallierons pas juste par des manifestations, des grèves ou autres formes de protestation. Ce qui nous manque, c’est de chercher ensemble des explications, des points de vue, des idées. Sans la construction de comités de salariés qui débattent de l’avenir de la société humaine, alors que le capitalisme n’a plus d’avenir, cet avenir est hypothéqué !

Il ne faut pas que nous placions toute notre lutte sous le drapeau de la défense de l’ancienne société car, pas plus que les aides étatiques massives n’en sont capables, nous n’allons pas la faire ressortir de son tombeau.

Il ne faut pas que tous nos efforts soient orientés à défendre un site, une entreprise, un secteur d’activité, un pays, un groupe de pays. Non seulement cela ne marchera pas quels que soient les sacrifices qu’on accepte pour soi-disant le sauver. Mais surtout parce que cela nous orientera dans le sens de nous diviser. Les salariés d’Aulnay voudront sauver Aulnay pendant que ceux de Rennes voudront sauver Rennes. Les salariés de Renault, eux, ne se préoccuperont que de Renault. Les salariés du nord de l’Europe pourront être opposés à ceux du sud. Tout le monde occidental pourra aisément être opposé à la Chine, unie à la Russie, le Brésil, l’Iran et l’Afrique du sud. La classe ouvrière sera ainsi piégée dans les affrontements entre impérialismes qui se préparent et seront la seule issue auquel le système en berne nous prépare.

Prendre conscience de la signification de l’effondrement capitaliste, ce n’est pas plus démoralisant que de fermer les yeux. Nous ne sommes pas une classe démunie, incapable d’ouvrir de nouvelles perspectives sociales historiques, contrairement à ce que l’on a bien voulu nous dire, suite à la chute du bloc de l’Est. Ce système stalinien n’était nullement une création des travailleurs et du socialisme mais au contraire le produit d’une politique de l’impérialisme.

Bien entendu, aucun travailleur des pays riches n’imagine aujourd’hui que son pays pourrait entrer en révolution, même pas comme l’ont fait les travailleurs et les masses populaires d’Egypte ou de Tunisie. Bien entendu, les travailleurs occidentaux, comme ceux d’Egypte et de Tunisie, ne se voient pas gouvernant eux-mêmes la société, en ayant renversé les classes dirigeantes. Toute la question est justement comment, par quelles étapes, cette prise de conscience pourra se faire jour. L’erreur essentielle, diffusée notamment par les extrêmes gauche officielles, consiste à faire croire que des mobilisations défensives des syndicats pourront résoudre ce problème. Le syndicalisme même radical est une forme du réformisme et elle n’est pas moins dangereuse que la forme collaborationniste car elle illusionne la partie la plus radicale du prolétariat !

Quelle crise systémique du capitalisme et quelles conséquences possibles ? Notre réponse : la dynamique capitaliste est morte et les perspectives sont révolution sociale ou guerre et fascisme car il n’y a pas de solution économique pour relancer les investissements productifs privés à laquelle les investissements publics massifs ne peuvent que servir de palliatif momentané.

A nouveau la crise ? Mais quelle crise ?

Pourquoi parler de crise du capitalisme est insuffisant et peut être trompeur pour caractériser la situation actuelle ?

Que s’est-il passé en 2007-2008 ?

Pourquoi l’économie capitaliste ne repart pas ?

Le capitalisme joue-t-il à se faire peur ou est-il à bout de souffle – Les contradictions insolubles du capitalisme

Une discussion sur la crise actuelle

Crise grave, crise systémique ou bout du monde pour le capitalisme ?

Quand les économistes, capitalistes, banquiers et financiers sont très pessimistes sur l’avenir du système

La haute finance se prépare à un risque d’effondrement….

Les trusts se transforment en banques et la société capitaliste en faillite générale

Nouvelle crise mondiale et limites du capitalisme

Crise de conjoncture et crise systémique (révolutionnaire) du capitalisme

Effondrement en 1997, puis 2000 et la chute totale en 2007… Ceci n’a été que retardé ! L’effondrement inégal et combiné du capitalisme

Pas de sortie de crise aux USA, pas plus que dans le reste du monde

Vous appelez encore ça le capitalisme ou la transition vers le chaos ?

Etat et économie, des relations beaucoup plus contradictoires qu’il n’y paraît…

La faillite des mairies, des collectivités locales et des services publics

A quel mur infranchissable se heurte le développement capitaliste mondial ?

La crise, c’est l’euro ? C’est l’Europe ? La solution, c’est le retour au produire français ? C’est le retour au franc ? C’est un discours qu’on commence à entendre dans les milieux syndicaux, socialistes, communistes, chez les patrons, et chez les hommes politiques de droite comme de gauche. Eh bien , c’est la porte ouverte non seulement vers la démagogie de Le Pen mais vers le national-socialisme, c’est-à-dire le fascisme !

La question n’est pas d’accepter ou pas les sacrifices, mais de ruiner ou pas l’avenir de l’humanité en l’accrochant à un système qui n’a aucun avenir…

Le capitalisme peut-il s’effondrer de lui-même définitivement ?

Le crépuscule du Capital n’est pas encore… l’aurore du Travail

Rassurez-vous ! On va sauver la Grèce ! On va sauver l’Irlande, l’Espagne, le Portugal et l’Italie ! On va sauver le AAA de la France ! On va sauver les banques européennes ! On va sauver l’euro ! On va sauver les Etats de la faillite ! On va sauver l’Etat américain et l’économie américaine ! On va sauver le Japon ! L’économie de la Chine va continuer à grimper vers le ciel ! On va sauver les trusts ! On va sauver les bourses ! On va sauver vos emplois, vos salaires, vos services publics, vos comptes en banque et vos épargnes, vos enfants, leur avenir … Mais, désolé, ce qui précède n’était que le mensonge des classes dirigeantes et des politiciens à leur service. On ne va rien sauver du tout. Prolétaires, sauvons nous nous-mêmes en renversant le pouvoir capitaliste et bâtissons la société humaine qui ne sera plus celle du grand capital !

Capitalisme : l’effondrement et après…

Débat ouvert sur la signification de la crise mondiale systémique

Quand le système est en crise, il faut aller de l’avant et pas regarder derrière soi....

Messages

  • Mais quel secteur ne chute pas ? Quel Etat n’est pas en faillite dépassée depuis longtemps ?

  • Est-ce que dans les crises « classiques », tous les capitaux privés se sont massivement retirés de leurs investissements productifs ? Non ! Est-ce qu’ils se sont tous tournés vers la spéculation et la banque ? Non ! Est-ce que dans les crises précédentes on a assisté à des aides massives des Etats au point de ne laisser chuter aucun grand trust ni aucune grande banque sous prétexte de risques systémiques ? Non ! Est-ce que tous les Etats ont injecté des masses colossales d’argent dans l’économie dans l’une des crises économiques du passé ? La réponse est une fois de plus : NON ! Ce n’est nullement une crise capitaliste classique…

    Maintenant, on reconnait en France que le Bâtiment est en crise alors qu’on nous a bassinés pendant des semaines sur la « crise de l’Automobile ». On reconnaît que le secteur de l’industrie pharmaceutique l’est aussi. On reconnait que la chimie chute et que l’effondrement du repreneur d’Arkema n’est qu’un signe avant-coureur. On reconnait même la chute du secteur de la pétrochimie !

    Mais quel secteur ne chute pas ? Quel Etat n’est pas en faillite dépassée depuis longtemps ?

    Au début de cette prétendue « crise », on nous a dit c’est la « crise des subprimes », puis c’est devenu la « crise des liquidités et de la confiance inter-banques », puis la « crise des dettes souveraines », puis la « crise de l’Europe », puis la « récession ». Et maintenant tout le monde ne reconnaît qu’une seule chose : qu’on n’en est pas sortis… Mais personne ne veut nous dire ce que c’est que cette maladie systémique du capitalisme !

    Et personne signifie absolument personne !

    Ni les classes dirigeantes, ni les gouvernants, ni les banques centrales, ni aucune institution, ni les média, ni les spécialistes économiques, ni les politiciens d’aucun bord, ni les dirigeants syndicaux ne veut nous dire à quel mal nous avons affaire….

  • Prendre conscience de la signification de l’effondrement capitaliste, ce n’est pas plus démoralisant que de fermer les yeux. Nous ne sommes pas une classe démunie, incapable d’ouvrir de nouvelles perspectives sociales historiques, contrairement à ce que l’on a bien voulu nous dire, suite à la chute du bloc de l’Est. Ce système stalinien n’était nullement une création des travailleurs et du socialisme mais au contraire le produit d’une politique de l’impérialisme.

  • Crise de quoi ? Crise d’un secteur ? Non ! Crise de la finance ? Même pas ! C’est le secteur industriel qui est directement frappé ! Crise due à la baisse des ventes ? Pas du tout !

  • La spéculation généralisée, -sur les produits manufacturés, les monnaies, les matières premières et, depuis quelques années, ce qui est très inquiétant, sur les productions agricoles-, par les fonds spéculatifs, a développé de façon incontrôlée des flux financiers, décorrélés de la réalité des échanges commerciaux.

    Sans se soucier, bien évidemment des conséquences dévastatrices pour des milliards d’êtres humains, pris au piège d’une mondialisation dont ils ne comprennent pas grand-chose, si ce n’est qu’elle les plonge dans des difficultés de vie grandissantes, notamment quand, du jour au lendemain, les prix de tel ou tel aliment de base, atteignent des sommets, sans autre raison que la spéculation sur les marchés mondiaux.

    En 2008, le très conservateur secrétaire d’Etat au Trésor, Henry Paulson, avait pris conscience du trou abyssal des dettes bancaires au USA, disséminées dans des produits financiers opaques à travers le système bancaire planétaire, que le crack boursier a rendu irrécouvrables.

    Le rachat des actifs toxiques a aggravé l’endettement

    Pour sauver le système bancaire américain, en accord avec Ben Bernanke, le président de la Réserve Fédérale, lequel souhaitait une réforme en profondeur, Paulson, contre ses convictions libérales, avait fait acheter pour 700 milliards d’actifs toxiques par l’Etat Fédéral, contraignant les banques à accepter une « nationalisation » partielle. En contrepartie, le prix à payer par les USA a été un alourdissement de sa dette, sans aucune solution à long terme !

    Si elle a permis d’éviter une catastrophe, la mesure n’a pas assaini un système, contaminé par la spéculation généralisée et non maîtrisée. Prisonnier de sa culture du marché libre, Paulson a refusé de le voir, alors que s’imposait une remise à plat du système monétaire et financier international, dans le but de réguler les flux financiers, et d’éviter les dérives spéculatives au nom du profit, notamment en exerçant un contrôle renforcé sur les activités des banques.

    Le système économique américain, essentiellement basé sur les échanges à crédit, a donc continué à fonctionner sur le modèle ultralibéral. Il ne pouvait donc éviter de se retrouver gangrené par 14 000 milliards de dollars de dettes accumulées, qui ont maintenu artificiellement l’économie à flot jusque-là.

    Reste que le pays vit très largement au-dessus de ses moyens depuis des décennies, ce qui en fait un géant aux pieds d’argile ! Peut-il continuer indéfiniment dans cette voie absurde ? Oui, malheureusement, si l’on s’en réfère à la mentalité américaine !

  • Quelle crise systémique du capitalisme et quelles conséquences possibles ? Notre réponse : la dynamique capitaliste est morte et les perspectives sont révolution sociale ou guerre et fascisme car il n’y a pas de solution économique pour relancer les investissements productifs privés à laquelle les investissements publics massifs ne peuvent que servir de palliatif momentané.

  • ZENON D’Elée

    Vers - 490 av J.C. à vers - 425 av J.C.

    Zénon d’Elée fut le premier grand mathématicien sceptique. Ses paradoxes intriguèrent les mathématiciens de tous les siècles. Zénon naquit dans l’Ile d’Elée vers les 495 avant J.-C. Il fut l’élève du philosophe Parménide, qu’il accompagna à Athènes en -449. Là, il rencontra Socrate. De retour en Elée, il commença à faire de la politique pour changer l’ordre des choses et fut arrêté pour avoir pris part à un complot ourdi contre le tyran Nearchus. Il fut torturé à mort en tant que conspirateur. Zénon était avant tout philosophe. Aristote lui attribue l’invention de la dialectique. Zénon n’a écrit qu’un seul livre, L’epicheiremate, dans lequel il attaque les adversaires de Parménide. Sa renommée lui vient de ses paradoxes. Seulement 200 mots nous sont parvenus de son livre. Bien qu’il y ait eu une quarantaine de paradoxes, seulement huit ont pu traverser les siècles. Leur but était de défendre les idées dialectiques de Parménide.

    Le paradoxe d’Achille et de la tortue

    Zénon, Parménide, Socrate et ... Platon

    « De toutes les apories qu’un Zénon relevait dans le concept du mouvement, il n’y a pas lieu de conclure que le mouvement n’existe pas mais bien qu’il est contradiction en acte. »

    Lucien Sève dans « Nature, science, dialectique : un chantier à rouvrir » Extraits de « Sciences et dialectiques de la nature » (ouvrage collectif – La Dispute)

    "Il est nécessaire que chaque existant ait une certaine grandeur, une certaine épaisseur, et qu’il y ait une certaine distance de l’un par rapport à l’autre"

    Zénon d’Elée

  • La bourgeoisie ne pourra accomplir ses desseins actuels sur le dos de la classe ouvrière (concentration industrielle en faveur des trusts) que si celle-ci reste passive et accepte sans résistance tous les maux que l’impérialisme voudra lui infliger sous prétexte de lui en épargner de pires.

    Collection Quatrième Internationale

    APPEL COMMUNISTE AUX OUVRIERS

    (12 juillet 1942)

    • « C’est pourquoi les sections de la IV° Internationale doivent constamment s’efforcer, non seulement de renouveler l’appareil des syndicats, en proposant hardiment et résolument dans les moments critiques de nouveaux leaders prêts à la lutte à la place des fonctionnaires routiniers et des carriéristes, mais encore de créer, dans tous les cas où c’est possible, des organisations de combat autonomes qui répondent mieux aux tâches de la lutte des masses contre la société bourgeoise, sans même s’arrêter, si c’est nécessaire, devant une rupture ouverte avec l’appareil conservateur des syndicats. S’il est criminel de tourner le dos aux organisations de masse pour se contenter de fictions sectaires, il n’est pas moins criminel de tolérer passivement la subordination du mouvement révolutionnaire des masses au contrôle de cliques bureaucratiques ouvertement réactionnaires ou conservatrices masquées ("progressistes"). Le syndicat n’est pas une fin en soi, mais seulement un des moyens dans la marche à la révolution prolétarienne. »

      Léon Trotsky (Programme de transition)

  • Désormais, 40% des Français redouteraient une taxation de leurs dépôts bancaires en cas d’aggravation de la situation de notre pays. D’ailleurs, 13% d’entre eux sont même certains de cette éventualité. A l’inverse, 59% des sondés considèrent improbables d’éventuelles ponctions de l’Etat sur leurs comptes bancaires.

  • Après Internet et l’immobilier américain, une nouvelle bulle pourrait voir le jour et menacer le système financier dans son ensemble. Elle serait liée au prix du carbone, échangé sur des marchés financiers comme n’importe quel produit financier, ou en l’occurrence, comme un "droit à polluer", depuis que des quotas ont été instaurés au niveau international.

    Selon un rapport du groupe de recherche Carbon Tracker rendu public vendredi 19 avril, l’argent injecté dans l’industrie des énergies fossiles pendant les dix prochaines années, soit 6 000 milliards de dollars (4 585 milliards d’euros), pourrait être purement et simplement perdu.

    Pour Carbon Tracker, le risque d’un violent déséquilibre des prix – techniquement, une bulle correspond à niveau des cours d’échanges excessif par rapport à la valeur financière intrinsèque des biens – trouve son origine dans les réserves d’énergie fossile (pétrole, charbon et gaz naturel).

    Celles-ci, telles qu’on les connaît, dépassent largement la limite, en termes d’émission, que s’est imposée la communauté internationale pour ne pas que le réchauffement climatique augmente de plus de 2° Celsius d’ici à 2050. Pis, l’industrie aurait dépensé 674 milliards de dollars (514 milliards d’euros) l’an dernier pour découvrir et exploiter de nouveaux gisements, soit 1 % du PIB mondial.

  • « Pour combattre cette récession la Fed a besoin de plus qu’une volte-face, elle a besoin d’une explosion des dépenses des ménages pour compenser les investissements moribonds des entreprises, et pour cela, Alan Greenspan doit créer une bulle immobilière pour remplacer la bulle du Nasdaq. » Paul Krugman (en 2002 !!!)

    Quand les avions détournés par Ben Laden ont percuté les tours à New York en 2001, Wall Street s’est effondré. Pour éviter la faillite du système américain, la Banque Fédérale américaine, la FED, un organisme étatique, a aussitôt encouragé les américains à emprunter et à consommer, en baissant radicalement ses taux d’intérêt jusqu’à un point bas de 1% en 2003 ! 1%, cela signifie en réalité un taux négatif, compte-tenu de l’inflation.

    La réaction de la Fed au 11 Septembre 2001 donne le top départ d’une gigantesque bulle de crédit, en particulier dans l’immobilier. Tout le monde veut acheter un logement puisque le crédit est gratuit. S’endetter semble être d’autant plus une bonne affaire, qu’avec la hausse continue des prix des logements les foyers américains obtiennent facilement des rallonges de crédit, pour payer l’équipement de la maison, la voiture, etc

    En 2004, la FED commence à remonter ses taux pour lutter contre l’inflation. Il est déja trop tard, la mal est fait, la bulle immobilière a pris de telles proportions que personne ne veut qu’elle se dégonfle. Le gouvernement américain pousse alors les organismes semi-publics de financement des crédits immobiliers (Freddy Mac et Fanny Mae) à prêter à tout va, sans considération de la solvabilité des emprunteurs.

    Un grand nombre de foyers américains se retrouvent sur-endettés, ce qui n’était pas un problème tant que l’immobilier était en hausse...
    Mais avec la remontée des taux d’intérêt à partir de 2004, acheter un logement devient plus couteux, et pour les foyers endettés le poids des remboursements devient insupportable.

    Bref, en 2007 et 2008, le marché immobilier américain se met à craquer... Le 15 Septembre 2008, Lehman Brothers est en faillite.

    Des milliards de dollars de prêts immobiliers, enrobés dans les subprimes pour faciliter leur revente entre organismes financiers, se sont trouvés soudain sans valeur, car il est devenu évident que les foyers sur-endettés ne pourraient pas rembourser.

    Les subprimes ont fait exploser le système bancaire. Pour éviter une autre contagion et l’effondrement du système monétaire, les Etats ont alors décidé de secourir les banques, puis de tout faire pour ranimer l’économie : les banques centrales ont baissé leurs taux à zéro ou presque, les gouvernements ont lancé de coûteux plans de relance ....

    Depuis 2008, les gouvernements se sont en réalité substitués aux consommateurs pour emprunter comme des fous et dépenser à tout va. Et la dette des Etats, qui était déja impressionnante avant la crise, a dépassé les limites du raisonnable.

  • aucun des prétendus remèdes n’est viable (la planche à billets aux Etats-Unis et au Japon, les politiques d’austérité de droite - réduction des dépenses publiques - comme de gauche - augmentation des recettes publiques - en Europe).

    Pas de remède, parce qu’à une crise de la dette, donc à une crise de solvabilité, on répond comme à une crise de trésorerie, donc à une crise de liquidités.

    Qu’on veuille, aux USA et au Japon, créer ex nihilo de l’argent pour donner du liquide à quelques grands acteurs de l’économie et/ou relancer l’inflation, ne répond pas au besoin de l’économie réelle, qui a vécu sur le crédit pendant des décennies et n’a tout simplement plus suffisamment de création de richesses à présenter pour garantir sa consommation excessive.

    Quand on n’est plus solvable, parce qu’on a vécu au-dessus de ses moyens pendant trop longtemps, qu’on est étranglé par ses créanciers et qu’on n’a plus rien à vendre pour les payer, ce n’est pas l’injection ponctuelle d’un peu de cash qui va régler le problème.

    Quant à la politique d’austérité entamée en Europe, on voit déjà ses premiers résultats en Grèce et on peut s’attendre à des métastases partout, notamment en Irlande, en Espagne, au Portugal et même en Italie.

  • Alors que les marchés connaissent des rebonds spectaculaires - permis par l’abondance de liquidités offertes par les Banques centrales -, certains sceptiques s’interrogent : cette nouvelle bulle spéculative est-elle vouée à s’effondrer ? Le château de cartes édifié sur l’argent facile généreusement offert par les banques centrales s’effondrera inévitablement, à mesure de la fermeture de ce robinet. Après l’implosion des valeurs technologiques en 2000 et celle des subprimes en 2007, l’inquiétude est là...

    Les Bourses ont largement profité d’un contexte de taux d’intérêts extrêmement bas rendu possible par les quelque 7.000 milliards de dollars déversés dans le circuit ces dernières années par les banques centrales à travers leurs baisses de taux quantitatives. Les investisseurs, les spéculateurs et les fonds de pension se sont à l’évidence tournés vers le marché boursier afin d’y réaliser le rendement que ne leur offraient plus les Bons du Trésor des pays aux économies stables à la rémunération insignifiante.

    Les taux d’intérêts actuels quasi nuls sont donc la suite logique de la chute de la consommation et de l’investissement provoqués par une crise sans précédent tant du point de vue de son ampleur que de sa durée de vie. Du reste, il n’y a pas que dans les pays dont la banque centrale s’est lancée dans la création monétaire intensive que les taux sont à de tels niveaux. Dans un monde où les marchés des capitaux sont intégrés et imbriqués l’un à l’autre, les taux d’intérêt réels sont effectivement négatifs dans tous les pays d’Asie et du Pacifique.

    Les bénéfices après impôt des entreprises américaines représentent aujourd’hui plus de 10% du PIB de leur pays, alors que la moyenne historique est tout au plus de 6%. Et pour cause, l’imposition des entreprises (toujours aux Etats-Unis) s’est effondrée - de 50% de leurs bénéfices bruts depuis les années 1950 - à 20% aujourd’hui.

    Un découplage s’est effectivement produit qui a permis aux bénéfices des entreprises de progresser sans répercussion sur les salaires, ni même sur la croissance économique.

    Un fossé s’est désormais creusé entre les fortunes édifiées par les entreprises, entre les gains réalisés par les investisseurs d’une part, et l’immense majorité des citoyens d’autre part.

  • Ben Bernanke a déroulé un scénario selon lequel la Banque centrale pourrait mettre fin à ses injections de liquidités "par étapes mesurées" au cours de l’année à venir si le taux de chômage descend autour de 7%, alors que jusque-là, la banque centrale n’envisageait pas d’infléchir sa politique de soutien tant que le taux de chômage demeurerait au-dessus de 6,5%.

    Les analystes se montraient partagés sur cette feuille de route, même si la plupart y voyaient "un clair signal" de l’intention de la Fed de commencer à ralentir ses rachats d’actifs dès cette année. "C’est la première fois que la Fed lie son programme d’achats d’actifs au taux de chômage", notaient ainsi les analystes de Nomura.

    "On savait tous que cela allait arriver, mais on ne savait pas quand. Maintenant on a une meilleure idée" de la façon dont la Fed va ralentir ses achats d’actifs, estimait pour sa part Joel Naroff, économiste indépendant.

    Mais en dépit du voeu de Ben Bernanke que l’annonce "réconforte les marchés", Wall Street a achevé la séance en nette baisse mercredi.

  • La Bourse de Paris a plongé jeudi de 3,66%, les investisseurs vendant des actions à tour de bras, tétanisés à l’idée d’être privés des mesures d’aide à l’économie de la Banque centrale américaine (Fed).

    A la clôture, l’indice CAC 40 a dégringolé de 140,41 points, revenant à ses niveaux de la fin avril pour s’inscrire sous les 3.700 points à 3.698,93 points, dans un volume d’échanges relativement étoffé avec 4,17 milliards d’euros traités.

    Parmi les autres places européennes, Londres a perdu 3% et Francfort a lâché 3,28% alors que l’Eurostoxx 50 a abandonné 3,63%.

    La cote parisienne a évolué dans le rouge dès l’ouverture après avoir pris connaissance des propos de Ben Bernanke (président de la Fed) qui a prévenu mercredi soir que son institution allait probablement ralentir ses rachats d’actifs sur le marché et y mettre fin en 2014.

    Le repli s’est accéléré en milieu d’après-midi dans la foulée de celui de Wall Street.

    « La référence plus explicite que prévu de Bernanke à un ralentissement de la politique monétaire » de l’institution a « heurté les marchés », indiquent les économistes de Crédit Agricole CIB.

  • La perspective d’un retrait prochain par la Banque centrale américaine, la Fed, de ses mesures de soutien à l’économie a fait trembler jeudi les marchés financiers, de l’Asie aux Etats-Unis en passant par l’Europe où la chute a été particulièrement brutale.

    Marchés actions, devises, or, titres de dettes souveraines, matières premières : aucun actif financier n’était épargné par un mouvement de vente généralisé provoqué par des investisseurs inquiets, brusquement devenus rétifs à la prise de risque.

    Habitués à vivre avec le soutien de la Réserve fédérale américaine, qui injecte tous les mois des milliards de dollars d’argent frais dans le système via des achats d’actifs, ils se résignent mal à l’idée qu’il leur faudra bientôt marcher sans cette béquille.

    Mercredi lors de sa réunion, la Réserve fédérale américaine a certes indiqué qu’elle maintiendrait en l’état sa politique de soutien exceptionnel à la reprise économique aux Etats-Unis, mais son président Ben Bernanke a fait savoir qu’elle pourrait ralentir d’ici à la fin de l’année.

    Cette précision sur le calendrier a "surpris" les marchés, a expliqué Renaud Murail, gérant de Barclays Bourse.

    En conséquence, "les actions sont prises dans un mouvement agressif de vente à travers le monde", indique de son côté Ishaq Siddiqi, stratégiste chez ETX Capital.

    Tokyo a perdu 1,74% à la clôture jeudi matin. Shanghai a fini en baisse de 2,77%, Hong Kong de 2,85%, également plombés par un mauvais indicateur en Chine.

    La chute a été encore plus sévère en Europe où les places financières ont pratiquement toutes terminé en baisse de plus de 3%. Londres a frôlé ce seuil avec -2,98%, mais Paris l’a largement dépassé à -3,6%%, ainsi que Madrid (-3,41%), Francfort (-3,28%) ou Milan (-3,09%). C’est en Turquie que la baisse a été la plus forte avec une chute de la Bourse d’Istanbul de près de 7% jeudi.

  • Wall Street reste en forte baisse ce jeudi soir, à deux heures de la clôture, toujours pénalisé par les dernières déclarations de la Fed, ainsi que par un mauvais indicateur industriel chinois, ou encore par les derniers chiffres plus mauvais que prévu du chômage. En revanche, les ventes de logements neufs et l’indice d’activité manufacturière régionale de la Fed de Philadelphie ont agréablement surpris aujourd’hui... Le DJIA chute actuellement 1,47% à 14.890 pts, le Nasdaq recule de 1,56% à 3.389 pts, et le S&P500 cède 1,55% à 1.603 pts.

    Le président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke a refroidi les marchés en confirmant l’intention de la banque centrale américaine de réduire ses achats d’actifs à partir de la fin de cette année... Même si la Fed promet de maintenir une politique monétaire "ultra-accommodante", avec des taux directeurs proches de zéro, elle devrait ralentir ses rachats d’actifs fin 2013 avant de les arrêter totalement vers la mi-2014, si la reprise économique se poursuit aux Etats-Unis.

    Les investisseurs ont, en outre, mal réagi à la publication de l’indice Flash PMI manufacturier de HSBC et Markit, qui s’est affiché en nette contraction, tombant à 48,3 en juin, contre 49,2 en mai. L’activité chinoise semble donc marquer le pas plus fortement que prévu, un phénomène qui intervient alors même qu’un manque de liquidités se fait sentir au sein du système bancaire chinois. Les taux interbancaire se sont encore tendus ce matin après la publication de cette statistique, faisant planer le risque d’un véritable "credit crunch" en Chine, selon des analystes...

  • La Chine a enregistré en juillet un fort recul de 29,6% sur un an de son excédent commercial, à 17,8 milliards de dollars, selon des chiffres des douanes chinoises publiés jeudi 8 août.

    La Chine a dévoilé lundi 15 juillet un ralentissement de sa croissance économique à 7,5% pour le deuxième trimestre, un nouveau signe d’essoufflement qui ne devrait pas détourner Pékin de ses efforts pour rééquilibrer la deuxième économie mondiale vers la demande intérieure.

    Le recul de la croissance s’explique par "le déclin de la productivité", c’est-à-dire que les mêmes volumes d’investissements ne génèrent plus la même rentabilité qu’auparavant, ainsi que par "un environnement international qui demeure morose et difficile", pénalisant les exportateurs, a expliqué Sheng Laiyun, porte-parole du BNS.

    La Chine avait enregistré en juin une chute inattendue de son excédent commercial. Autre signal négatif, le BNS a annoncé lundi 15 juillet que la hausse de la production industrielle chinoise avait ralenti en juin à 8,9% sur un an, contre 9,2% en mai.

    "Cela fait maintenant cinq trimestres consécutifs que la croissance chinoise reste sous le seuil des 8%, un signe évident de difficultés" pour le pays, l’un des principaux moteurs de l’activité mondiale, a estimé Ren Xianfang, analyste du cabinet IHS Global Insight.

    Le résultat du financement de l’économie à crédit est l’explosion du niveau global du crédit en Chine qui a été multiplié par 7,5 en l’espace de 7 ans, passant de 3 000 milliards de dollars à 23 000 milliards en 2012 (voir graphique ci-dessus). Le total des crédits est alors disproportionné par rapport à la taille de l’économie, car il représente près de 220 % du PIB de la Chine, soit 8 fois plus que 10 ans auparavant. Les conséquences directes sont d’une part une incitation aux comportements risqués, et d’autre part une mauvaise allocation des ressources. Dès lors, l’industrie chinoise fait face à des surcapacités et à des phénomènes spéculatifs dans le secteur immobilier, le tout faisant craindre l’explosion d’une bulle immobilière et/ou de crédit.

    L’entrée dans une période de croissance plus faible implique également l’entrée dans une période plus risquée sur le plan social au regard de la croissance démographique chinoise. En effet, la hausse naturelle de la population active nécessite un niveau d’activité soutenue pour permettre d’intégrer ces populations sur le marché du travail et ainsi garantir la paix sociale, supporter des inégalités fortes et un manque de liberté.

    Le consensus social forgé au cours des différentes années selon lequel la population "accepte" un manque de liberté, une corruption forte et le maintien d’un parti politique unique en échange d’une amélioration du niveau de vie pourrait être rompu, et ainsi entraîner des conséquences très importantes du point de vue de la stabilité du pays.

    Il ne faut pas oublier que la Chine est la deuxième économie mondiale (ou troisième si l’Union européenne est prise comme un tout). Dès lors, une déstabilisation sociale, ou une crise financière et/ou économique de ce pays aurait forcément des répercussions au-delà de ses frontières. Le risque est donc de voir ressurgir des éléments constitutifs d’une nouvelle crise globale.

    À ce titre plusieurs similitudes existent avec la situation des États-Unis de 2007. En effet, la dette non financière est très élevée, et une partie importante relève du Shadow Banking, autrement dit d’une dette non sécurisée assimilable sous cet angle aux crédits dits subprimes. Dès lors, une explosion des crédits non performants (créances non remboursées) obligerait l’État chinois à intervenir pour éviter l’effondrement du système bancaire et financier.

  • Quatre siècles de krachs et de panique sur les marchés :

    1637 : Crise des tulipes aux Pays-Bas
    Après plusieurs années de spéculation, les prix s’effondrent, ­provoquant de nombreuses faillites. C’est le premier exemple de bulle spéculative.

    1792 : « The Panic » de 1792
    Les prêts massifs de la première Banque ­centrale américaine, créée en 1791, font monter rapidement la corbeille. Mais la remontée des taux provoque une crise boursière.

    1847 : Plongeon des chemins de fer
    L’engouement pour les compagnies de chemins de fer fait flamber le marché boursier. Mais de nouveaux appels de fonds ébranlent la confiance et font plonger la Bourse.

    1929 : Crise de 1929
    Après plusieurs années de spéculation aux Etats-Unis, la brutale remontée des taux d’intérêt conduit au célèbre krach boursier de 1929. Le monde plonge dans la Grande Dépression.

    1987 : Krach d’octobre 1987
    Le durcissement de la politique monétaire aux Etats-Unis provoque une chute brutale des marchés boursiers, qui flirtaient avec leurs plus hauts.

    1994 : Krach obligataire de 1994
    C’est celui que tout le monde redoute ­aujourd’hui. A l’époque, la Fed décide de fermer le robinet du crédit pour combattre l’inflation. Le marché des obligations ­s’effondre dans la panique générale.

    2000 : Bulle Internet
    Les milliards injectés par les Banques ­centrales sont investis massivement dans la nouvelle économie. Mais la « bulle Internet » finit par éclater, ­emportant toutes les Bourses mondiales.

    2007 : Crise des subprimes
    Après des années ­d’euphorie, l’éclatement de la bulle immobilière aux Etats-Unis fait imploser le système financier et bancaire mondial. On en paie encore les dégâts.

  • Depuis le choc créé par la faillite de la banque d’investissement, la finance non régulée a gagné du terrain face aux banques. Les acteurs européens restent exposés au risque souverain.
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    Le 15 septembre 2008, la banque d’investissement Lehman Brothers était déclarée en faillite. Dans la foulée, les grandes économies occidentales tombaient dans une spirale de tensions dramatiques. Cinq ans plus tard, les cicatrices de cette crise sont visibles partout. Plusieurs grandes banques ont disparu, la taille du bilan des banques centrales a explosé, les économies européennes peinent à redémarrer… Provoquée par une bulle généralisée de liquidités, la crise a été propagée par les banques. Elles sont donc depuis cinq ans dans le viseur des régulateurs, qui cherchent à se faire pardonner leur propre laxisme des années 2000.

    Beaucoup d’énergie a été dépensée afin d’assainir le secteur. Vendredi, le commissaire européen au marché intérieur et aux services, Michel Barnier, affirmait que « cinq ans après la disparition de Lehman Brothers, les marchés financiers sont plus sûrs et plus solides qu’auparavant », avant de lister l’ensemble des réformes entreprises sous son égide pour réguler les fonds alternatifs, les rémunérations, les produits dérivés, les agences de notation, le système bancaire parallèle…

    Le risque financier s’est déplacé vers des zones non réglementées. Depuis la chute de Lehman Brothers, plus de 230 fonds alternatifs ont été créés, trois fois plus que dans les cinq ans précédents, selon l’agence Preqin. Alors que les banques abandonnent des pans entiers de leurs activités, sous l’impulsion des nouvelles régulations, le périmètre d’activité de ces fonds, comme Cerberus ou Blackstone pour les plus connus, progresse. Ces fonds apportent à l’économie une liquidité de court terme bienvenue. Mais en cas d’accidents, ils laisseront les régulateurs totalement démunis.

  • D’après les derniers chiffres du G20, plus de 5.300 milliards de dollars sont échangés chaque jour contre 4.000 il y a 3 ans. 2008 a vu le recours à l’ assouplissement quantitatif, politique exceptionnelle permettant aux banques centrales d’absorber les actifs nationaux à risque. Mais ce soutien aux économies développées a en réalité profité aux BRICs, vers qui la révolution numérique a orienté les achats de produits manufacturés du monde entier. Ainsi la relance massive aux États-Unis a-t-elle alimenté une bulle spéculative dans les émergents plutôt que stimulé l’emploi local. Car à nouvelle mesure, nouvel effet pervers : au lieu d’apprendre des erreurs de l’Occident, ils les ont répétées. La Chine, en freinant l’appréciation de sa devise face à l’insistance de ses partenaires, a recyclé l’essentiel de son inflation (augmentation de sa masse monétaire de 19 % par an depuis 2008) dans son marché immobilier, au risque de sa surévaluation (du double au triple, selon les estimations).

    Si les BRICs semblaient ainsi maintenir leur croissance dans un premier temps et le soulagement général, les fonds n’avaient en fait qu’été redistribués d’une bulle à l’autre au gré des investisseurs opportunistes. Car dans ce contexte de réactivité globale et immédiate, les nations se comportent comme des entreprises en recherche systématique de performance face à un arbitrage financier constant. La croissance à court terme est primordiale et comme la monnaie est l’instrument le moins coûteux pour cela, prêts à taux d’intérêt quasi-nul et assouplissement quantitatif sont de mise, favorisant la spéculation, bénéficiant à ceux qui empruntent.

    La monnaie, originellement variable d’ajustement macroéconomique, devient vecteur de crise au même titre que la finance, dès lors que ces deux veines de l’économie sont infectées par la spéculation.

    La récurrence de crises est donc une caractéristique indissociable de l’économie globulaire. Car cette dernière, toujours endettée et exposée aux bulles immobilières et boursières, croit moitié moins vite que par le passé : le taux d’inflation mondial actuel est d’environ 50% plus élevé que le taux de croissance du PIB réel. Et à présent que cette stagflation s’étend aux BRICs, la Réserve fédérale américaine commence à resserrer sa politique de soutien, comme cela a été évoqué à plusieurs reprises au sommet du G20 à St Saint-Pétersbourg la semaine dernière. En réponse, les capitaux se retirent des marchés émergents dans la méfiance générale.

    Les monnaies du Brésil et de l’Inde se déprécient. La Chine, dont le yuan est arrimé au dollar, souffre encore plus, d’autant que sa population active commence déjà à diminuer sous l’effet de la politique de l’enfant unique (naturellement, ce phénomène se manifeste lorsque le pays atteint un revenu par tête plus élevé que 7000 dollars). La flambée immobilière chinoise absorberait déjà deux fois plus d’argent que son économie réelle : d’après les estimations, pour 3 yuans de croissance monétaire, 1 est réinjecté dans l’économie réelle, 2 le sont dans la bulle immobilière. Or, sa masse monétaire totale s’élève à 17000 milliards de dollars, soit 6 fois ses réserves de change. La dette des ménages est d’un tiers du PIB - contre près de 100% lorsque la bulle a éclaté en 2008 aux États-Unis et en 1992 au Japon - et nous n’en sommes pas encore au déséquilibre que connaissait l’Indonésie au début de la crise asiatique de 1997 car les taux d’intérêt mondiaux, proches de zéro, ralentissent l’éclatement de la bulle en question, mais le constat est là : c’est la fin du modèle quantitatif de croissance continue des BRICs tel que nous l’avons connu jusqu’ici au profit de la nouvelle dynamique macroéconomique globale.

    Les politiques monétaires divergent pour la première fois depuis 2008 : Europe et Japon maintiennent l’assouplissement tandis qu’États-Unis et émergents rationalisent. Dans un contexte de croissance mitigée et de troubles au Proche-Orient, cette contradiction désoriente les marchés. L’or, notamment, bien que souffrant de la hausse du dollar, devient une valeur refuge pour la Chine et l’Inde, qui représentent les deux tiers de sa demande. Au point que Shanghai devrait bientôt éclipser New York comme sa première place d’échange. Alors que les capitaux financiers, eux, circulent dans l’autre sens, là encore de par l’appréciation du dollar, qui rappelle le dollar : les fonds spéculatifs réinvestissent l’économie américaine, où la richesse nette des ménages a bondi de 45% à 70 Milliards (contre 48 milliards de dollars en 2009, et 63 milliards de dollars au moment de l’éclatement de la crise).

  • La situation financière des Français se fragilise puisque près d’une personne sur trois rencontre des difficultés pour boucler ses fins de mois, selon une étude LH2 pour CA Com sur le pouvoir d’achat publiée jeudi 30 janvier.

    Ainsi, 31% des Français déclarent avoir des revenus insuffisants pour finir la fin du mois, en hausse de 8 points sur six mois. Ils sont également 20% à être contraints de puiser dans leurs économies et 11% à s’en sortir avec une aide extérieure ou un crédit (respectivement +6 et +3 points sur un an).

  • Ernst Lohoff, auteur avec Norbert Trenkle de La grande dévalorisation, un livre qui paraitra chez Post-éditions le 22 Mai, dira pourquoi la spéculation et la dette de l’État ne sont pas les causes de la crise (sous-titre du livre). Puis une discussion collective s’ensuivra grâce à vos interventions.

    Extrait de la quatrième de couverture : Qui porte la responsabilité de la crise financière et économique qui maintient le monde entier en haleine depuis 2008 ? Sont-ce les « banquiers cupides » ou les « États accro à l’endettement » ? D’après Ernst Lohoff et Norbert Trenkle du groupe allemand « Krisis », aucune de ces réponses n’est satisfaisante. La cause de la crise est en effet selon eux bien plus profonde. Ils analysent l’énorme gonflement des marchés financier au cours trois dernières décennies comme une conséquence de la crise structurelle fondamentale du mode de production capitaliste, dont l’origine remonte aux années 1970.

  • La FED n’est parvenue à remonter ses taux que de manière tout à fait symbolique en annonçant un relèvement de ses taux directeurs de 0,25 point de base pour la première fois depuis près de dix ans. …

    C’est un tout petit changeùent, réalisé de manière extrêmement craintive et par obligation.

    La FED a injecté 5000 milliards de dollars dans l’économie en trois fois principales : 2008, 2009, 2010 (1750 milliards entre novembre 2008, 2500 milliards en mars 2009, 600 milliards de dollars en novembre 2010) plus quelques centaines de milliards par ci par là (40 milliards en septembre 2012, 85 milliards en janvier 2013, etc.)… Cela avait commencé par 50 milliards en septembre 2008, suivis de 63 autres milliards puis 20 autres pour finir par compter en milliers de milliards de dollars…

    Elle va hausser (très peu) les taux mais ne va pas retirer les 5000 milliards de dollars des marchés. Rien ne dit même qu’elle ne va pas en injecter encore !

    La prétention d’aoir amélioré le marché de l’emploi aux USA est un mensonge statistique ! En fait, la FED se couvre en prétendant œuvrer pour l’emploi alors qu’elle œuvre pour le capital !
    Banque d’Angleterre, Banque du Japon, BCE, Banque de Chine et autres en ont fait autant, ce qui, au total, fait une fois et demi environ la somme soit 7500 milliards de dollars créés rien que pour donner des intérêts aux capitaux des marchés sous différentes formes…

    Libération écrit :

    « Mais voilà, beaucoup d’économistes donnent une tout autre interprétation à cette hausse des taux. Et si la décision de la Fed visait plutôt à prévenir une prochaine crise ? Explication : l’économie oscille entre des hauts et des bas. Et Janet Yellen sait mieux que quiconque que les Etats-Unis ne sont pas à l’abri de prochaines secousses économiques. Or, si par malheur un tel scénario devait advenir, la Fed serait bien en peine d’agir en vue d’une relance économique si ces taux sont déjà quasiment nuls. Une telle hypothèse est d’autant plus prise au sérieux que les marchés actions n’ont cessé de se déconnecter de l’économie réelle. Un grand gagnant des largesses monétaires de la Fed aura été le marché boursier, dont les indices ont presque triplé aux Etats-Unis depuis le plancher de 2009. Un passage de l’euphorie à la panique ne peut être exclu. Enfin, les mêmes critiques remettent en question la façon dont la Fed interprète le taux d’inflation et le taux de chômage. Selon ces derniers, l’inflation sous-jacente, celle qui prend en compte l’énergie et l’alimentation est en réalité proche de 0%. Quant au taux de chômage ce dernier à beau, afficher un niveau (5,1%) presque aussi bas que celui d’avant crise en 2007... il ne reflète qu’une partie de la situation économique. »

    Le taux de chômage n’est pas de 5% mais atteindrait en réalité les 20% si l’on prend en compte toutes les personnes exclues des statistiques. Deux : les inégalités croissantes ont fragilisé la classe moyenne et donc la demande. Selon d’autres experts, la Fed va donc affaiblir le dollar, à la fois pour redonner du tonus aux sociétés exportatrices américaines mais également pour importer de l’inflation.

    D’autres économistes pensent que les taux bas finissent par augmenter les risques d’une nouvelle bulle financière que la FED tente de dégonfler en augmentant ses taux.

  • « C’est l’un des plus petits resserrements monétaires de l’histoire de la Fed. » écrivent Les Echos…

  • Les banques centrales mondiales ne se sont pas contentés de baisser leur taux directeur de prêt à un niveau proche de leur plancher depuis la crise. Elles ont eu un programme de rachat d’actifs via lequel elles ont acquis massivement de la dette souveraine américaine et des crédits titrisés. Ce programme est très loin d’être abandonné malgré les cris de triomphe de la FED après une toute petite hausse des taux sans, pour le moment, de catastrophe !

    Actuellement, la FED achète pour 85 milliards de dollars par mois de dette américaine et de crédits titrisés.

    Si la Fed arrêtait brusquement ses rachats de dette et de titres, ou pire, à les vendre en masse, leur prix s’effondrerait, entraînant des réactions en chaîne.

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