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Bulletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Cochin

dimanche 31 mars 2013, par Robert Paris

Bulletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Cochin

L’urgence s’aggrave

La fermeture des urgences de l’Hotel-Dieu est prévue pour fin 2013 mais aucun remplacement par l’ouverture de nouvelles urgences n’est prévu à Paris. Seul un pôle des urgences médico-judiciaires devrait rester en place. Les autres urgences devraient recevoir 12000 à 15000 passages par an supplémentaires alors qu’elles sont déjà saturées !

Esprit es-tu là ?

Pour répondre aux objectifs d’efficience, l’APHP doit économiser 150 millions d’euros. Cela se fait sur le dos des personnels. Le recrutement des aides soignantes est gelé dans de nombreux hôpitaux, dont Cochin. Dès qu’un collègue part, son poste est supprimé. Après plusieurs départs, la situation devient insupportable et explosive. En Cardio, c’est au bas mot cinq postes d’aides soignants qui ont été supprimés et non remplacés, les IDE devant faire fonction d’AS pour combler les manques…

On prend les mêmes et on recommence

Un rapport sur les hôpitaux a été commandé par la ministre de la Santé Marisol Touraine. A part quelques petits ajustements ici ou là (petit réajustement de la T2A ou du pouvoir médical) rien ne change. Pas de remise en cause fondamentale de la loi Bachelot. Pas de remise en cause de la politique de fermetures et regroupements d’hôpitaux. Pas de remise en cause du non remplacement des départs à la retraite. Pas de politique systématique d’embauche de personnels. Bien au contraire systématisation de la précarisation de la profession hospitalière. Et toutes les formes d’économie sur le dos de la santé, aucune sur les trusts pharmaceutiques et fabricants de matériel médical ou trusts du bâtiment plus que jamais en train de ponctionner le budget des hôpitaux. Ce n’est pas en comptant sur les dirigeants politiques qu’on change de politique mais en comptant sur nous-mêmes…

A quand le matériel virtuel ?

Partout, on manque de plus en plus souvent de matériel et surtout de draps. A force d’économiser sur tout, on se retrouve à courir les étage ou les différents secteurs des services à la recherche du précieux sésame pour changer les lits des patients. Faire des commandes à minima et à flux tendu, c’est une manière de réduire les dépenses en obligeant les personnels à se dépenser plus. La direction n’est pas avare de « solutions » de ce type. Quid des économies de papier toilette, pénuries d’alèses et autres matériels de nettoyage pourtant indispensables.

Made in APHP

Sur son site internet, l’APHP se félicite d’ « un budget prévisionnel confirmant ainsi la trajectoire d’un retour à l’équilibre » et d’« une politique active de recrutement et de fidélisation des personnels soignants ». Cela nous ferait peut-être rire si ce n’était aussi dramatique. Fidélisation des personnels ? Quand on sait qu’il y a de plus en plus de turn over et de postes vacants dans les services et que le recours à l’intérim est toujours aussi important ! Quand on sait aussi les heures supplémentaires qu’effectue le personnel pour pouvoir compenser sa perte de pouvoir d’achat, souvent aux dépens de sa santé et en comblant ainsi partiellement les postes vacants. Fidélisation des personnels ! Quand on sait que les aides soignants sont systématiquement embauchés en CDD, les départs non remplacés et les recrutements gelés !

Maintien des « efforts de transformation et de modernisation de son organisation au service des patients » ? Il suffit de voir le maintien des locaux vétustes par exemple en médecine interne à Saint Antoine ! Avec le regroupement des standards, le temps d’attente est plus long pour avoir un interlocuteur. Il n’y a pas assez de draps pour changer les lits des patients. Il faut pousser les malades à quitter de plus en plus vite l’hôpital pour faire de la place. Il y a de moins en moins de personnel pour un même nombre de malades. C’est tout cela la qualité des soins made in APHP.

L’hôpital évalue et est évalué

A l’hôpital, ce que l’on va trouver de plus en plus, faute de soins, c’est des moyens d’évaluer les personnels, les services, les soins et l’hôpital. Désormais, on donnera aux patients comme aux personnels et aux responsables des formulaires à remplir avec la seule question : « Vous sentez vous mieux depuis qu’on vous a évalué ? »

Ce n’est pas une demi vacherie !

La demi cotisation ouvrière est dans le collimateur de l’APHP. Celle-ci prenait en charge une partie de cette cotisation et voudrait bien la supprimer. Cette demi cotisation correspond à l’indemnité exceptionnelle sur la fiche de paie : compensation versée à cause de la perte salariale due à la CSG. Cela représenterait une diminution de notre salaire de 40 à 100€ environ. Une raison sérieuse de ne pas laisser faire cela en douce et de refuser qu’on ponctionne ainsi notre paie discrètement…

L’hôpital psychiatrique de jour est menacé

Désormais, là où il suffisait de trois heures d’amplitude pour comptabiliser un enfant en psychiatrie de jour, il en faudra désormais six ce qui exclue les enfants en intégration scolaire. Ce n’est pas un progrès car l’école ne soigne pas et l’hôpital n’enseigne pas. Résultat : l’enfant sera ou mal soigné ou pas éduqué !

Menaces !

Un responsable du personnel est venu plusieurs fois nous dire que les dirigeants des syndicats de Cochin ne supportaient plus qu’on diffuse notre bulletin La Voix des Travailleurs et nous a affirmé que c’était bien une menace à notre égard. On se demande si ce responsable est embauché par la direction des hôpitaux ou par celle des syndicats ? !

Messages

  • Un aveu et une non-reconnaissance de responsabilité

    A la maternité Port Royal, suite au décès d’un enfant in utero et à la mobilisation des personnels, la direction a lâché deux postes supplémentaires aux urgences de la maternité (soit six personnes pour assurer les roulements). C’est un bel aveu de responsabilité de la direction et de reconnaissance que le manque de personnel est bel et bien à l’origine du drame. Pourtant, la commission d’enquête blanchit la responsabilité de la direction et de l’APHP !

    Médicaments en rupture de stock

    Les pharmacies, qu’elles soient hospitalières ou de ville, connaissent régulièrement des ruptures d’approvisionnement (5 à 10% de ruptures régulières) et cela concerne absolument tous les médicaments, y compris les anticancéreux. Les laboratoires qui les fabriquent travaillent à flux tendu. La plupart des pays fabricants (60 à 80% des importations) ont une législation du travail déplorable et c’est assez fréquent que les inspections qualité repèrent des défauts et doivent interrompre les fournitures. Mais l’essentiel est ailleurs : le système pharmaceutique n’échappe pas à la recherche du profit immédiat. Et ce qui caractérise le monde depuis 2007 : le profit financier, boursier, spéculateur et bancaire est plus grand que le profit dans l’investissement productif, qu’il s’agisse de voitures ou de médicaments. Conséquence : les trusts pharmaceutiques désinvestissent et les médicaments sont en manque… On ne peut pas confier la santé aux mains des trusts, pas plus qu’on ne peut leur confier la vie et l’emploi des gens !

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