Accueil > 08- LUTTE DES CLASSES - CLASS STRUGGLE > Mali : la guerre et… après ?

Mali : la guerre et… après ?

mardi 2 avril 2013, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

Pour reconstruire les bâtiments civils, dont les maisons, détruits par l’armée française, faut-il compter sur l’Etat français ?

Pour reconstruire la popularité de l’armée malienne, on peut compter sur les média : quatre reporters pour un soldat malien à Gao

Mais pour sauver le peuple de la misère, faut-il compter sur les militaires comme ici à Tombouctou face à une foule de misérables ?

Pour repartir à l’assaut du pouvoir et de ses avantages, on peut compter sur les politiciens...

... Mais les "déplacés", il n’y en a pas un qui s’en préoccupe ?

Les camps de réfugiés

Mali : la guerre et… après ?

On voudrait nous faire croire que la guerre est la solution de tous les problèmes du Mali ou même la condition de leur résolution mais c’est absolument faux. On voudrait nous faire croire que tout dépend de l’engagement ou du désengagement français, tout dépendrait des succès contre le djihadistes, tout dépendrait du démantèlement des réseaux terroristes de l’Adrar des Ifoghas, etc… Et quand on ne nous présente pas l’intervention militaire française comme le sauveur, c’est la capacité de l’Etat malien à renaître de ses cendres que l’on nous présente comme l’avenir. Un mensonge de plus…

Deux cordes à l’arc de ce discours : les élections démocratiques et l’armée malienne. Deux mensonges pour un mensonge global. Jamais il n’y a eu d’élections démocratiques au Mali et demain moins que jamais dans un pays encadré en pleine guerre. Jamais l’armée n’a sauvé le peuple malien et demain moins que jamais.

On croirait presque à les entendre que le crédit de l’armée malienne dépendrait seulement de son manque de matériel et qu’il suffirait que la France, les USA ou la Chine offre du matériel pour que le crédit de l’armée malienne, aux yeux d’elle-même ou de la population, reprenne force. C’est encore un mensonge… Si l’armée s’est discréditée, c’est parce que ses chefs dirigeaient la dictature et que celle-ci visait uniquement à l’enrichissement personnel de ses membres et des clans qui y étaient liés, enrichissement lié uniquement à la vente des richesses du pays, mis en coupe réglée par les trusts internationaux. Cette question, ce n’est certainement pas l’occupation du pays par les armées étrangères qui pourrait la régler…

Même un journal aussi bourgeois français que Le Figaro sait mieux que les politiciens maliens à quel point les richesses du pays ne profitent pas au peuple malien : voir ici

Mais nous voudrions surtout dans cet article rappeler que la prétendue unanimité nationale, par delà les classes sociales, qui entoure cette guerre est déjà complètement viciée par les intérêts des classes opposées.

On croirait presque à les entendre que le crédit de l’armée malienne dépendrait seulement de son manque de matériel et qu’il suffirait que la France, les USA ou la Chine offre du matériel pour le crédit de l’armée malienne aux yeux d’elle-même ou de la population reprenne force. C’est encore un mensonge… Si l’armée s’est discréditée, c’est parce que ses chefs dirigeaient la dictature et que celle-ci visait uniquement à l’enrichissement personnel de ses membres et des clans qui y étaient liés.

Cela signifie qu’en plein combat unanime du peuple malien contre les envahisseurs armés les intérêts de la bourgeoisie et des possédants, maliens ou étrangers, restent déterminants dans la vie de tous les jours au Mali. En guerre ou en paix, le Mali des riches n’est pas le Mali des pauvres.

On a droit tous les jours aux infos sur le Mali dans les infos internationales mais personne n’a relevé que la faim gagne du terrain, personne n’a relevé l’état catastrophique de la misère, du manque d’eau, du manque de logement et très peu est dit sur les populations déplacées de force, très peu sur les victimes de toutes les exactions militaires, sur les orphelins, sur les veuves, sur les sans logis, sur les licenciés, etc, etc…

Pourtant, il y a 260 000 déplacés dans le pays depuis sa partition de facto proclamée par les Touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) en avril 2012. S’y ajoutent 170 000 réfugiés dans les Etats voisins. Au moins 77 % des Maliens vivent sous le seuil de pauvreté ; l’insécurité alimentaire menace 2 millions de personnes.

On a beaucoup entendu parler de la destruction des mausolées de Tombouctou par les terroristes mais beaucoup moins du nombre de bâtiments civils détruits par le bombardement français...

Or, aucun homme politique ni membre des classes dirigeantes ne se préoccupe de la misère dans les camps de réfugiés, du manque de nourriture, de soins, de logements, etc... Aucun ne se préoccupe des mêmes problèmes dans les zones dites "libérées" ! Aucun ne se préoccupe de l’effondrement social dans tout le Mali, nord comme sud !

Cela montre qu’en une période où réapparaissent tous les politiciens avec leurs beaux discours sur la démocratie et l’intérêt national du peuple malien, les profiteurs pensent d’abord à la remise en place de tous leurs circuits de profit personnel…

Mais lequel de ces politiciens oserait réclamer immédiatement la fin de la mise sous tutelle du pays par les troupes internationales, lequel oserait affirmer que le peuple malien ne doit pas compter sur les élections dans le cadre bourgeois mis en place conjointement par l’armée française et les classes dirigeantes maliennes ?

Quant aux problèmes réels du peuple malien, quel politicien songe seulement à en parler ? Quel politicien songe à remettre en cause l’exploitation des travailleurs des villes et des campagnes, des mineurs, des travailleurs du pétrole ? Aucun !

Qui a des solutions pour le retour des réfugiés dans des villes où l’existence de terrorisme résiduel n’est pas le seul problème quand tous les circuits économiques sont rompus, les maisons détruites, la santé, la nourriture inexistants, etc…

Qui a des solutions face à l’effondrement économique de l’ensemble du pays, aux licenciements massifs ? Qui peut croire, comme le prétendent les dirigeants impérialistes, qu’il suffirait d’une élection pour en finir avec tous ces maux ?!!!

La crise de la domination de la bourgeoisie au Mali ne date nullement de l’envahissement du nord du pays par les bandes armées islamistes ou touarègues. Elle ne date pas non plus de la révolte des petits soldats et de la mise en place de la junte ou du gouvernement de transition. C’est une crise bien plus profonde et tellement profonde que la bourgeoisie, malienne comme étrangère, serait bien incapable de la résoudre.

La réapparition de tous les politiciens et de leurs discours mensongers n’augure rien de bon sur l’avenir. Il n’y a d’avenir que lorsque le peuple organisé dans ses comités prendra les décisions et c’est justement ce que les classes dirigeantes, par delà leurs divisions et oppositions d’intérêts de cliques, ne veulent surtout pas…

Même si on en convainquait dans un premier temps tous les milieux populaires – ce qui est loin d’être le cas, on s’est contenté de les faire taire en proclamant la défense de la patrie attaquée -, ce n’est pas pour autant que les problèmes cruciaux seraient réglés et ces classes dirigeantes sont la cause et non la solution des problèmes…

La guerre n’a nullement interrompu la lutte des classes, bien au contraire…

Un exemple : le conflit à Total-Mali !

Pour protester contre les licenciements abusifs à Total Mali, le personnel lance un préavis de grève du 28 au 30 mars

Le syndicat des travailleurs de cette société française a appelé à la grève les 28 au 30 mars prochains si la direction de ce service ne réintègre deux de leurs collègues qui viennent d’être selon eux injustement licenciés. L’information a été donnée dimanche à la Bourse du travail au cours d’un point de presse organisée à la bourse du travail.

Cette conférence était animée par le secrétaire général du syndicat national des travailleurs de Total Mali, Boubacar Cissé, lequel avait à ses côtés plusieurs membres de son bureau.

D’entrée de jeu le conférencier a déploré le climat délétère et la pression quotidienne exercée par la direction à travers les gérants de Station.

« Pour un rien du tout nos camarades sont virés, souvent ils apprennent leurs licenciements au téléphone » a déploré le conférencier.

Il a par la même occasion regretté les conditions de recrutement au sein de la boite.

« La direction de Total Mali refuse de signer des contrat avec nous. Pour ce faire, elle charge soit les gérants ou une société de prestation de service de recruter ses agents. Le pire est que nous n’avons aucun contrat avec ces structures » a regretté M. Cissé. Par ailleurs, il s’est étonne comment une société française d’une grande renommée peut exploiter ses travailleurs de la sorte.

S’agissant du mot d’ordre de grève, le secrétaire général a poursuivi que celui-ci a été motivé par le licenciement sans motif valable de deux de leurs camarades qui servaient précédemment dans la boutique de la Station Total « Sam » de l’Hippodrome.

« Nos deux camarades ont appris leur licenciement au téléphone. Sans qu’on leur explique un motif valable. C’est la goutte d’eau qui a débordé le vase, c’est pourquoi nous avons saisi l’UNTM, l’inspection de travail. En même temps nous avons lancé un mot d’ordre de grève dans le district de Bamako du 28 au 30 mars. Ainsi toutes les stations et les boutiques Total dans la capitale seront fermées durant 72 heures pour protester contre cette attitude la direction et interpeller l’opinion sur nos conditions dégradantes de travail » a souligné le conférencier. Il a ajouté que s’ils ne trouvent pas satisfaction qu’au terme cette grève, qu’ils vont lancer un autre mot d’ordre de grève.
« Ces perturbations vont se poursuivre jusqu’à la réintégration totale de nos deux camarades » a-t-il indiqué.

La reconstruction

Bien entendu, le problème de l’utilisation des sommes qui vont être consacrées à la reconstruction du pays sont déterminantes et il y a tout à parier qu’elles serviront une nouvelle fois à quelques profiteurs pour se bâtir des palais…

Nos camarades de l’UATCI rapportent :

« Le Premier ministre malien a annoncé que son gouvernement sera en mesure de tenir les élections présidentielles et législatives au mois de juillet prochain. Cela relève plus de la fantasmagorie que de la prévision. L’appareil d’État malien n’existe même pas sur plus de la moitié du territoire. La plupart des grandes villes du Nord ne sont pas encore reconquises. Comment dans ces conditions parler d’organiser des élections ? Derrière cette fanfaronnade, il y a surtout l’envie du gouvernement malien de mettre la main sur le pactole de près d’un milliard de dollars qu’il compte recevoir des bailleurs de fonds au titre de « l’aide pour la reconstruction » du pays. Par le passé, lors de la grande sécheresse des années 1970-80, on a vu pousser au Mali des « villas de la sécheresse ». De nombreux politiciens et dignitaires du régime se sont fait construire des villas luxueuses en détournant l’argent destiné à lutter contre la famine et la sécheresse. Cette fois, il faudra s’attendre à une floraison de « villas de la reconstruction ». C’est à peu près les seules choses que les habitants verront de cet argent. »

Quant à la situation de catastrophe économique du Mali, plus grave que jamais, est-ce de dépenser des millions pour une élection bidon de plus qui va les résoudre ? Un responsable du FLI expliquait récemment que "En 2012, l’économie malienne a souffert de la crise politique et sécuritaire. L’occupation du Nord Mali a interrompu la production agricole et le commerce. L’instabilité de la situation politique et la précarité de la situation sécuritaire dans le sud ont tari l’investissement."

Et ce n’est pas le fait que les fonds aillent exclusivement à l’armée qui est fait pour rassurer…

Même une femme politique de la bourgeoisie comme Aminata Traoré était sceptique sur la capacité des puissances étrangères d’entraîner un sauvetage économique et social du Mali :

Aminata Traoré, à contre courant du discours dominant, conteste que l’intervention française défendait les intérêts du peuple malien

La crise de la domination de la bourgeoisie au Mali ne sera pas résolue par la bourgeoisie !

Et, en face, une classe ouvrière en lutte

Grève des transports publics

Lire la suite

Portfolio

Messages

  • Si l’on questionne les buts et méthodes réels de la guerre au Mali, si l’on cherche à déterminer sa véritable nature on est obligé d’examiner non seulement la politique qui l’a précédée, mais tirer les conclusions des faits qui eux sont têtus. La guerre, c’est la continuation de la politique par d’autres moyens. C’est la continuation, comme nous l’enseigne Lénine, de la politique qui a mené et amené cette guerre. Quelle est donc cette politique ? Est-elle une politique d’aide sincère et désintéressée de la France au Mali ? S’agit-il vraiment comme le prétend l’hypocrite “Saint François de Tombouctou” de “devoir accompli” de la France qui “paye sa dette envers le Mali” ?

  • L’un des buts principaux de l’intervention impérialiste au Mali est de masquer la montée de la lutte des classes aux yeux mêmes des masses travailleuses maliennes alors que la classe bourgeoise se révèle incapable de gérer le pays. ATT comme ses successeurs auront eu cette même tâche et s’en sont révélés incapables… En détournant le dégoût des masses populaires vers l’affrontement contre les milices islamistes ou touarègues, ils n’ont trouvé qu’un remède factice de plus et qui ne peut durer.

  • Samir Amin décrète : “ l’intervention française constitue l’exception à la règle impérialiste” puis, il faut la “soutenir”, contre "l’islam politique" soutenir le ”Grand Sahara” français contre ”le sahelistan islamique”, “gagner la guerre du sahara” et “gagner la bataille diplomatique”. Samir Amin pris au piège de sa servilité rampante envers l’impérialisme français souligne des contradictions d’une évidence criante : “La France ne peut pas combattre les islamistes à Tombouctou et les soutenir à Alep” (en Syrie). Mais au lieu d’en tirer la conclusion qui s’impose pour démasquer SERVAL, Samir s’empresse de nier obséquieusement comme tiéblé Dramé les “ ambitions coloniales françaises” sous le prétexte : “La Francafrique a toujours ses porte-paroles, mais elle ne constitue pas un danger majeur”. Pour finir Samir crache sur le “coup d’Etat irréfléchi de Sanogo” avant de s’agenouiller en vaincu devant l’argument “diplomatiquement impeccable” selon lequel “Paris a répondu à l’appel du chef de l’Etat “légitime” du pays.“”
    Ces lithanies sordides de Samir Amin au secours de Dioncounda et l’impérialisme français ne résistent à aucune critique. Bruno Drweski et Jean-Pierre Page l’ont démasqué d’un point de vue de gauche et altermondialiste sincère en soulignant “La gauche antiguerre dans le camp de la guerre ?”. Mais au delà, l’imposture de SAMIR AMIN appelle une critique théorique en règle pour déraciner et jeter à la poubelle ses thèses contre-révolutionnaires qui font largement encore autorité même chez ceux qui se veulent marxistes-lénistes ! Samir est un révisionniste de la pire espèce qui prétend d’abord en opposition ouverte à Lénine que l’impérialisme est le stade "permanent" du capitalisme et non son stade "suprême". Il identifie capitalisme à impérialisme, décrète que l’impérialisme est un stade permanent du capitalisme (ni suprême, ni dépassé au sens de post-impérialiste).
    Notre imposteur prétend à cet effet : “La seconde guerre mondiale s’est soldée par une transformation majeure concernant les formes de l’impérialisme : la substitution d’un impérialisme collectif associant l’ensemble des centres du système mondial capitaliste (pour simplifier la « triade » : les Etats Unis et leur province extérieure canadienne, l’Europe occidentale et centrale, le Japon) à la multiplicité des impérialismes en conflit permanent.” Au lieu de la désagrégation du système capitaliste d’économie mondiale et de l’aggravation de ses contradictions qui appelle nécessairement le socialisme et la libération des peuples opprimés Samir nous sert la salade insipide du "superimpérialisme” cher à son ancêtre le renégat Kautsky.

  • Voir ici le conflit social caché par la guerre : lire ce texte

  • Une guerre ? Non, une promenade humanitaire, une colonne de la liberté, une opération de police internationale contre un terrorisme sans visage. Et de mettre en scène le QG de guerre de Le Drian, ministre aussi socialiste que l’était Guy Mollet pour l’Algérie.

    Et de filtrer des images ambiance stratégique, où les commandos, beaucoup plus commandos que les autres, les forces spéciales (si, si) promènent nos armes magnifiques devant des populations chavirées de bonheur.

    Sans compter la vitrine exposition de nos Rafales, nos blindés, et le bastringue prêté gracieusement par nos amis américains (drones tueurs et renifleurs, énormes avions transports de troupes, etc.). Des bombardements ? Des frappes aériennes. Des combats ? Des opérations de sécurisation. Une guerre ? Une intervention limitée dans le temps contre le terrorisme.

    L’information très courte, façonnée pour l’émotion immédiate et pour capter un bref instant l’attention de l’internaute, véhicule-t-elle autre chose que ce que dictent les officines de communication de l’Armée professionnelle et du gouvernement ?

    Qui veut prendre du recul doit faire l’effort traditionnel pour être vraiment informé.

    Car enfin, l’Europe, couronnée en décembre par un prix Nobel de la Paix, est en guerre depuis 15 ans, des Balkans en Afghanistan, de la Libye au Mali. Cette Europe, sans exécutif politique porté au pouvoir par des élections, a été sommée, a posteriori, par la France, de soutenir son aventure militaire. Quel bilan de ces guerres « contre le terrorisme », en Irak et en Afghanistan, d’où toutes les troupes se carapatent, sinon l’échec des forces occidentales et leur propension à produire de nouveaux terroristes ?

    Quel effet de la guerre aérienne en Libye, sinon d’avoir alimenté en armes et en hommes les formations diverses occupant le Nord Mali ? En 7 ans, le nombre de gouvernements qualifiables de démocratiques est passé de 24 à 19. Et demain, au Mali ? Quel enlisement inéluctable va produire quelle déstabilisation régionale nouvelle ?

    Anatole France nous rappelle qu’ « on croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels ». Après les puits de pétrole libyens, l’uranium d’Areva au Niger tout proche, l’or d’un Mali 3e producteur mondial, et bien d’autres friandises gisent sous les rangers de nos parachutistes.

    Le raid merveilleux sur Tombouctou montre qu’au cœur de la crise du système, la guerre n’est jamais loin. Et la propagande omniprésente. Même sur le « numérique ». JG

  • "Exécutions sommaires", "enlèvements", "tortures", "abus sexuels", Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) dénoncent vendredi dans deux rapports distincts les crimes et exactions commis par l’armée et les groupes armés au Mali depuis janvier.
    Amnesty affirme que "des civils font partie des dizaines de personnes tuées, torturées et disparues, y compris en détention, depuis le lancement de l’intervention de l’armée française il y a cinq mois" contre les djihadistes et les rebelles touareg qui ont occupé le nord du Mali en 2012.

    "Le bilan des forces de sécurité maliennes en matière de droits de l’homme est simplement terrible", selon Gaëtan Mootoo, à l’issue d’une récente mission au Mali, "elles continuent à violer les droits de l’homme, sans crainte apparente d’en être tenues responsables". Amnesty "s’inquiète" que l’armée française et celles de pays africains également présentes au Mali "aient remis des prisonniers aux autorités maliennes alors qu’elles savaient, ou auraient dû savoir, que ces prisonniers risquaient d’être torturés ou maltraités".

  • Rien n’est réglé et tout recommence...

    Quatre jours après des affrontements meurtriers dans cette ville, des combats ont repris à Kidal, mercredi 21 mai, entre des soldats et des groupes armés, dont des rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).

    Dans la matinée, l’armée a confirmé avoir lancé une offensive pour récupérer cette grande ville du nord du pays, située à plus de 1 500 kilomètres de Bamako. Celle-ci est retombée sous le contrôle du MNLA au cours du week-end, après des combats qui ont coûté la vie à une trentaine de soldats.

    Mercredi, des soldats maliens ont été tués, et d’autres ont été faits prisonniers par les groupes armés, d’après une source militaire à l’ONU sur place. Selon elle, les groupes armés ont « pris nettement le dessus sur les forces armées maliennes ». Les rebelles touareg ont de leur côté affirmé qu’ils contrôlaient totalement la ville, et qu’ils avaient des prisonniers.

    « Les combats se poursuivront jusqu’à ce que nous ayons entièrement libéré la ville », a réagi l’armée. « Nos hommes sont toujours sur le terrain face aux forces coalisées d’Aqmi (Al-Qaida au Maghreb islamique), du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest) et autres trafiquants », a aussi assuré un responsable du ministère de la défense.

    Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a de son côté appelé à « la cessation immédiate des combats » et à « la mise en place d’un cessez-le-feu » à Kidal, soulignant « en particulier (...) que la protection des civils est une obligation qui s’impose à toutes les parties ».

  • Rien de réglé pour les réfugiés maliens !

    Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré mardi que le nombre de réfugiés maliens au Niger a atteint son plus haut niveau depuis que le conflit a éclaté en 2012 dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

    Malgré la signature d’un accord de paix en juin dernier entre le gouvernement, une milice loyaliste et une coalition rebelle menée par les Touaregs, des milliers de personnes ont fui le Mali vers le Niger voisin au cours des dernières semaines, a indiqué un porte-parole du HCR, Leo Dobbs, lors d’un point de presse à Genève.

    « La signature de l’accord d’Alger a apporté des progrès importants vers la paix dans certaines régions du Mali, mais il n’a pas enrayé le flux en direction du Niger et c’est une évolution et un sujet de préoccupation inattendus qui met une pression sur notre opération au Niger », a déclaré le porte-parole, précisant que ceux qui arrivent dans le pays disent fuir l’anarchie, l’extorsion, les pénuries alimentaires, les rivalités tribales, les combats entre éleveurs et agriculteurs et un vide du pouvoir en l’absence d’un gouvernement malien fort et d’une présence militaire dans l’est.

    Selon le HCR, le nombre de réfugiés maliens au Niger se situait autour de 50.000 durant la guerre civile (2012-2013), qui a pris fin lorsque les troupes françaises et maliennes ont vaincu les forces rebelles. Après les élections présidentielles de 2013, le HCR a par ailleurs aidé à rapatrier environ 7.000 réfugiés maliens.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.