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Bulletin La Voix des Travailleurs de l’Hôpital Cochin

mercredi 1er mai 2013, par Robert Paris

CET = Compte Embrouille Tromperie

Beaucoup de CET arrivent à leur échéance et la direction a trouvé un nouveau moyen de nous embrouiller. En effet, nous devons remplir un document et le transmettre à la DRH avant le 1er juin et faire connaitre ainsi notre choix : garder nos jours, se les faire payer ou les convertir en points retraite. Garder nos jours ? Mais on ne pourra pas les prendre, les services fonctionnant à flux tendu et en sous-effectif permanent… Se les faire payer ? Si on veut se faire payer par exemple neuf jours, c’est quatre jours par an pendant deux ans et un jour payé la troisième année, c’est-à-dire qu’il faut trois ans de délai. A ce compte-là, il faut réclamer les intérêts !!! Les convertir en points de retraite ? Oui mais sur la retraite complémentaire uniquement donc c’est quelques miettes qu’on nous donne (exemple : en catégorie A un jour égale 4,79€ net/an). Rappelons que l’ensemble des jours sur le CET équivaut à 6000 emplois temps plein. Arrêtons ce vol de notre temps !!!

Partenariat public-privé

A la Pitié-Salpétrière, un nouveau bâtiment certifié de Haute Qualité Environnementale (HQE) est en train d’être construit. Bouygues va le bâtir, le financer et détenir pendant 28 ans ce bâtiment qui accueillera le pôle endocrino-nutrition-diabétologie. En fait, pendant 28 ans, l’AP va payer un loyer au secteur privé pour pouvoir utiliser et travailler dans ce bâtiment. A charge pour le personnel de rentabiliser au max cet investissement (plus d’activité, économies de personnel, de matériel…). C’est le bâtiment au détriment de la Santé !

Ce n’est pas juste de la solidarité : c’est la même lutte

Une rencontre était organisée la semaine dernière à Tenon avec des ouvriers de PSA-Aulnay et une quête pour aider les grévistes. L’idée d’une rencontre est très juste, mais plus que pour simplement aider la caisse de grève, un objectif utile et intéressant aurait été que ces délégations d’ouvriers en lutte dans toutes les usines et entreprises aient eu lieu dès le début de l’attaque des patrons pour organiser la riposte en créant des formes d’organisation nouvelles interprofessionnelles. Les différentes centrales n’ont pas fait ce choix et ne nous ont jamais réunis que pour une promenade dans les rues de temps en temps. A l’avenir, ne comptons pas sur elles pour organiser ensemble les travailleurs de toutes les entreprises et comptons sur nous-mêmes pour nous contacter, nous organiser et préparer la riposte.

C’est le salaire qui prime

Les réformes de la prime sont particulièrement incompréhensibles et révoltantes. Cela ne fait que souligner que la prime doit être intégrée au salaire et que, sinon, elle est remettable en cause et sert à nous diviser. La direction prétexte au contraire que c’est pour plus de justice et d’égalité entre les personnels. L’égalité, d’accord ! Entre nos primes et celles de la direction.

Plus malade que la direction, tu meurs

Il n’y a pas pire que la direction pour refuser de reconnaître la maladie. Si des collègues sont malades, elle les charge et les oppose au reste du personnel, prétendant que c’est à cause d’eux qu’on manquerait d’effectifs. C’est la direction qui supprime des postes et c’est quand même un comble que l’hôpital n’admette pas que les gens puissent tomber malades !

Pas de pause dans la surveillance du net

Dans sa revue « La pause des hospitaliers », la direction explique que l’APHP n’a pas intérêt à bouder les réseaux sociaux mais à apprendre à les manipuler. Elle montre qu’elle a trop laissé les agents et les patients mettre en place des sources d’informations sur chaque hôpital et qu’elle a intérêt à mettre en place elle-même des sites de discussion sur l’hôpital, quitte à fédérer ensuite les autres sites autour d’elle par des codes de bonne conduite et des incitations à se mettre sous son égide. L’internet est sous surveillance désormais…

La saison des congés sans … congés !

Les premiers mois de l’année, les cadres nous posent des jours, comme si elles nous faisaient un cadeau. Comme ça, arrivés aux beaux jours, on n’a plus de jours. Elles appellent de la gestion prévisionnelle. Pour nous, cela signifie que c’est en hiver qu’on va bronzer à la maison et qu’avec le beau temps, on viendra bronzer dans la chaleur et la moiteur des services.

La Santé en coupe réglée

Les coupes budgétaires, l’introduction des logiques du privé tuent en Grande-Bretagne. Le rapport qui a déclenché le « scandale de Stafford » révèle une réalité sordide : des gestionnaires obsédés par la réduction des coûts, des médecins et chirurgiens contraints à réaliser des opérations à la chaîne, des infirmières débordées contraintes à des arbitrages tragiques entre patients. Patients marinant dans leur urine ou contraints de s’hydrater dans des vases usagés, malades agonisant faute de soins, laissés à l’abandon voilà le résultat de la privatisation et de la rentabilisation.

Les urgences vont continuer à urger

Pour tenter de désengorger les urgences, la ministre de la Santé et des Affaires sociales Marisol Touraine a annoncé vendredi un dispositif. Les naïfs auraient pu penser qu’elle allait augmenter le personnel travaillant aux urgences et les lits d’urgence. Pas du tout ! Elle crée quelques postes de gestionnaires. Pour elle, « le problème des urgences, c’est surtout des questions d’organisation ».Et pour nous, le problème va rester et s’aggraver !


L’opération « main propres » du gouvernement pour cacher les vrais scandales des classes dirigeantes

Le dévoilement des patrimoines des ministres a fait causer sur quelques fortunes des ministres, sans permettre d’y voir clair sur le véritable scandale Cahuzac et sur son ampleur, bien au-delà du cas personnel de ce ministre. En effet, ce n’est pas pour cacher ses revenus au fisc que Cahuzac planquait son fric à l’étranger mais parce que cet argent provenait des labos pharmaceutiques, alors que la loi interdit à un médecin dans l’exercice de sa fonction de recevoir de l’argent de ces trusts.

Qu’un médecin ayant participé à des arbitrages concernant des médicaments, ayant signé des certifications de produits pharmaceutiques pour la sécurité sociale, conseiller pour le médicament au ministère de la santé sous Evin-Rocard, ait pu recevoir des sommes considérables par le biais d’une société privée de conseil des trusts pharmaceutiques, c’est bien autre chose qu’une petite dissimulation de fortune au fisc ! Qu’on s’aperçoive ensuite qu’après un diplôme en chirurgie générale, il se prétende à la fois chirurgien spécialiste de la cage thoracique, spécialiste en chirurgie cardiaque dans l’hôpital public, renonce à faire état de sa qualification de chirurgien (pourquoi ?) puis se dise spécialiste en chirurgie esthétique (implants capillaires) dans le privé, alors que l’Ordre des médecins a refusé son inscription comme chirurgien esthétique, plastique et dermatologique (un peu trop de spécialités pour un seul homme !) et dirigeant d’un cabinet de conseil de l’industrie pharmaceutique, a été inscrit comme généraliste secteur un (tarif conventionné, sans dépassement d’honoraires) à la sécu, qu’il soit cependant considéré comme une référence médicale par la Sécu et par le Ministère de la Santé, en voilà un autre ! Mais que de faux médicaments (ou dangereux) soient mis en circulation, administrés aux malades et remboursés pas la sécu du fait de ses avis soi-disant avertis avant d’être retirés de la circulation, c’est autrement grave. Et ce scandale-là ne concerne pas que Cahuzac, aussi menteur et aussi voleur soit-il ! C’est tous les ministères, tous les organismes médicaux et sociaux qui sont arrosés par les méthodes corruptrices des labos pharmaceutiques qui achètent médecins, pharmaciens, vétérinaires, directions hospitalières et pas seulement gouvernants et politiciens. Et, pire, une fois ce scandale dévoilé, les trusts pharmaceutiques ne sont ni poursuivis, ni même désignés du doigt par les média, les partis et les gouvernants !!! Et ce scandale continue bien tranquillement…

En faisant semblant de se dévoiler lui-même par la publication de patrimoine des ministres, le gouvernement Hollande-Ayraut ne fait que couvrir les corrupteurs qui sont les trusts capitalistes. Et son opération mains blanches des hommes politiques n’empêchera pas du tout les trusts pharmaceutiques de continuer à ponctionner la santé publique. Comme la cape sert au torero à détourner l’attention du taureau vers un leurre, le gouvernement sert de leurre au mécontentement populaire. La classe politique sert de couverture à la classe dirigeante qui est capitaliste et possède en patrimoine non des millions mais des milliards….

Si les opposants politiques, de droite et d’extrême droite, qui connaissaient les détournements de Cahuzac ne les ont pas dénoncés alors qu’ils hurlent contre le gouvernement de gauche tant qu’ils peuvent sur tous les thèmes sauf les plans sociaux, c’est qu’ils sont entièrement d’accord pour couvrir eux aussi les sales méthodes des trusts et le détournement de fond fondamental, celui du grand capital privé de toutes les richesses de la société. Dénoncer les méthodes clandestines de lobbys des trusts du Bâtiment, du Nucléaire, de l’Automobile, de la Banque comme du Médicament ou du Matériel médical, ce n’est pas les politiciens d’aucun bord qui le feront… Même les verts, même le PCF, même Mélenchon, tous ceux qui postulent à participer au gouvernement de la bourgeoisie se gardent bien de cracher dans la soupe !

Les travailleurs et les milieux populaires ne peuvent compter, pour savoir la vérité et pour faire cesser de tels scandales en s’attaquant à leurs vrais ennemis, que sur leur propre organisation en tant que classe et pas sur les politiciens bourgeois d’aucun bord politique les élections bourgeoises et sur les institutions mises en place par cette seule classe exploiteuse. Ce n’est pas un Cahuzac qu’il faut écarter du pouvoir, c’est toute la classe capitaliste ! Et quiconque est contre l’organisation politique collective des travailleurs, indépendante de toutes les institutions bourgeoises, de l’Etat, des centrales syndicales et des classes dirigeantes, qu’il soit dirigeant politique, syndical ou associatif, aussi dures soient ses paroles contre certaines injustices ou certains crimes de la société actuelle, n’est pas de notre bord et nous empêche de faire cesser le vrai scandale.

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