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Alors que l’attaque des retraites par le gouvernement Hollande se profile , la CGT propose de piéger à nouveau la riposte ouvrière qui vient dans la fausse unité intersyndicale avec les syndicats qui viennent de signer, au nom de la compétitivité des capitalistes français, l’accord de destruction du contrat de travail

mercredi 15 mai 2013, par Robert Paris

Alors que l’attaque des retraites par le gouvernement Hollande se profile, la CGT propose de piéger à nouveau la riposte ouvrière qui vient dans la fausse unité intersyndicale avec les syndicats qui viennent de signer, au nom de la compétitivité des capitalistes français, l’accord de destruction du contrat de travail

Après avoir prétendu être hostile à la réforme Fillon des retraites et avoir déclaré que l’augmentation de l’âge de départ en retraite n’était pas à l’ordre du jour, Hollande reprend l’attaque des retraites entamée par Sarkozy. L’hypocrisie que rajoute toujours la gauche gouvernementale va consister à ne pas toucher à l’âge légal de départ en contraignant les salariés à partir plus tard par une durée plus longue de cotisation. Il s’agirait de porter la durée de cotisations à 43 ans. L’âge moyen d’obtention d’un CDI étant de 26 ans dans la population active, cela signifie que Sarkozy avait porté l’âge de la retraite à 61 ans et plus tard 62 et que Hollande le porte à 69 ans !
Et ce n’est pas tout ! Hollande devrait également diminuer les pensions de retraite, les faisant baisser par rapport à l’inflation et augmenter les cotisations retraites des salariés !

La politique d’Hollande après un an de mandat est anti-sociale dans tous les domaines et dans toutes les directions. Partout, sa stratégie est d’organiser des consultations des syndicats mais partout le résultat consiste en des reculs sociaux de grande ampleur comme ses prédécesseurs de gauche en Europe, que ce soient les dirigeants Blair et Schroeder ou les dirigeants espagnols, portugais et grecs.
La crise commence à frapper l’Europe et les réactions syndicales sont à la hauteur… de la complicité des centrales avec les institutions de la bourgeoisie.

Loin d’entrer en guerre contre les classes dirigeantes, à mesure que celles-ci démontrent leur volonté de détruire les classes travailleuses, les dirigeants syndicaux manifestent… leur désir de s’en tenir à des protestations platoniques qui ne frappent pas la bourgeoisie au cœur.
Quand la bourgeoisie démontre qu’elle ne craint pas de détruire des millions d’emplois, de familles, de vies, de régions, il faut manifester la même capacité de frapper face au grand capital et les syndicats n’y sont nullement disposés. Ils n’arrêtent pas de vouloir démontrer leur volonté de négocier des reculs comme si cela allait nous sauver des coups les plus rudes de la bourgeoisie.

Et ce n’est pas tout ! Ils participent de l’opération consistant à blanchir les bourgeoisies nationales soi-disant attaquées par la concurrence internationale et le bas coût du travail à l’étranger, propagande infâme qui accuse les travailleurs des pays pauvres alors que c’est la bourgeoisie nationale qui est la première à frapper les travailleurs, à licencier, à fermer des usines, alors que c’est l’Etat national qui, le premier, supprime des emplois, ne remplace pas les fonctionnaires partant en retraite. Et les centrales syndicales embouchent les trompettes de la défense nationale des emplois, suivant en cela les discours de l’extrême droite !

Dans le monde entier, le Capital est en train de détruire le Travail et ces adeptes hypocrites du capitalisme que sont la gauche et les syndicats prétendent qu’il faut nous défendre pays par pays, quand ce n’est pas entreprise par entreprise, corporation par corporation et même site par site. Ils s’étonnent que les PSA Aulnay aient beau faire grève dans une seule entreprise et ne parviennent pas plus à faire reculer leur patron que n’y sont parvenus ceux de General Motors, de Goodyear, de Petroplus ou d’ArcelorMitall Florange, eux aussi condamnés à lutter dans une seule entreprise alors que tous les trusts licencient massivement. Parce que, malgré des grèves et des manifestations, les centrales syndicales se contentent d’accompagner les attaques en maugréant mais en participant aux fausses négociations qui couvrent les attaques.

Et surtout, les centrales se gardent bien de relier entre eux toutes les attaques subies par les salariés et tous les combats menés. Pourtant, on assiste bel et bien à une offensive d’ensemble contre le monde du travail. On ne peut pas séparer l’ensemble des « réformes » antisociales des gouvernements, sur les retraites sur le code du travail, sur l’emploi, sur les retraites, sur les allocations familiales, sur la privatisation de la SNCF, sur la fin de la recherche publique, de la santé publique, sur l’allocation chômage et on en passe. Les licenciements des trusts privés ont été une attaque concertée dont PSA n’a été que le signe avant-coureur. Les centrales syndicales refusent catégoriquement de préparer une riposte coordonnée.
Un geste significatif de cette volonté de s’allonger devant les attaques sur les retraites a été le discours du dirigeant de la CGT Lepaon qui, au lendemain des manifestations séparées et clairsemées du premier mai, a déclaré que, malgré sa signature de l’accord ANI de « flexi-sécurité de l’emploi », il voulait l’unité avec la CFDT et estimait les désaccords limités et sans gravité ! Bien la peine d’avoir manifesté contre l’accord ANI et déclaré que c’était l’un des pires reculs depuis des décennies sur le contrat de travail pour ensuite minimiser la participation de syndicats à cette pantalonnade syndicale…

Cela en dit long en tout cas sur la manière dont la CGT compte promener les salariés pour soi-disant défendre les retraites, dans la même lancée de prétendue « unité » qui a déjà mené à l’échec face à Sarkozy-Fillon.

Rappelons que ces centrales syndicales qui se disaient « unies pour défendre les retraites » étaient surtout unies contre l’idée d’appeler à la grève générale, Bernard Thibaut, dirigeant de l’époque de la CGT, affirmant que ce n’était nullement une méthode dans la tradition du mouvement ouvrier en France !!! Elles étaient unies pour que le jour d’action ne soit pas un jour de grève comme le premier mai ou comme un week-end ! Elles étaient unies pour laisser seuls en grève les travailleurs du secteur des raffineries pétrolières, allant jusqu’à faire croire qu’on allait « faire reculer Sarkozy » par ce seul blocage pétrolier. Ensuite, elles ont-elles-mêmes démobilisé les manifestants en affirmant qu’on ne gagnerait pas tant que Sarkozy gouvernerait et qu’il n’y avait qu’à voter à gauche. On voit à quel point elles ont menti puisque la gauche reprend exactement de la même manière le travail de destruction de Sarkozy. La gauche de la gauche qui s’en indigne a cautionné l’opération et se revendique encore d’avoir aidé Hollande- ce Sarkozy-bis à venir au pouvoir.

Et ce n’est même pas un Sarkozy-bis qui gouverne. C’est pire car il a la caution des chefs des centrales syndicales même si elles ne le disent pas ouvertement. C’est en effet la première fois que deux chefs de la CFDT participent directement à un gouvernement. Quand on pense que les dirigeants syndicaux prétendent que le syndicalisme ne doit pas se mêler de faire de la politique tant ils veulent que les luttes de la classe ouvrière ne prennent surtout pas un tour politique !

C’est pourtant cela la véritable issue pour les travailleurs : mener leur action sur le terrain d’une politique de classe, ouvertement opposée aux classes dirigeantes et prête à les affronter sur les points qui font le plus mal à celles-ci. Il faut rendre coup pour coup et pas discuter, négocier des reculs. Car chaque recul négocié appelle une nouvelle demande des classes dirigeantes. Il n’y a pas de limite aux attaques et la reprise des attaques sur les retraites le démontre bien. Plus on cède, plus on nous demandera de céder.

Les rôle des centrales syndicales est de faire croire que la classe ouvrière ne peut que participer à des journées d’inactions syndicales de l’intersyndicale et tout au plus protester nombreux, les classes dirigeantes sachant bien que ces journées n’auront aucun effet négatif sur leurs affaires et donc aucun poids sur les politiques envisagées.

On ne fait pas reculer si on ne fait pas mal.

Ce qui ferait mal aux capitalistes, c’est qu’on menace leurs intérêts. Ils menacent bien nos emplois, nos salaires, nos conditions de travail, nos contrats de travail, nos services publics, l’enseignement de nos enfants, nos logements, nos familles, nos vies. Pourquoi serions-nous gênés de les frapper directement dans leurs intérêts économiques, dans leurs manœuvres politiques ?

Tout d’abord, les patrons, l’Etat, les centrales syndicales ne voulant pas que les travailleurs fassent de la politique, c’est certainement la première chose à faire. Et pour cela, il nous faut discuter de l’attaque qui vient dans tout le monde du travail, de l’entreprise au quartier et constituer partout des comités de défense des retraites, des services publics et des emplois.

Il faut que ces comités se fédèrent à l’échelon national, débattent de la situation dans laquelle nous mettent les trusts et les banques, des objectifs et des perspectives, des revendications et des moyens d’action.

Une telle œuvre d’organisation politique de la classe ouvrière serait déjà une véritable gifle à tous ceux qui prennent les travailleurs pour des moutons qui devraient seulement voter alternativement pour des partis bourgeois et petits-bourgeois, de Sarkozy à Lepen en passant par Hollande et Mélenchon.

Nous, travailleurs, si nous le décidons, avons mieux à faire que de trainer derrière tous les Cahuzac, Guéant, DSK et autres Hollande-Sarkozy ou Sarkozy-Hollande sans parler de la milliardiaire Lepen. Tous ces avocats d’affaire prétendent que les travailleurs n’ont pas à faire de politique pour se faire, au pouvoir, bien tranquillement les avocats des capitalistes.

Ensuite, nous avons les moyens de menacer et de frapper les capitalistes.

Si nous nous organisons nous pouvons nous préparer à bloquer toute l’économie non seulement d’un secteur d’activité, non seulement d’un pays mais de toute l’Europe au moins. Le simple fait que les salariés s’organisent eux-mêmes dans une telle perspective offensive devrait déjà donner à réfléchir aux patrons et aux gouvernants. Et ce n’est que le premier pas de l’action directe que peuvent mener les travailleurs.

Si nous estimons que les banques et les trusts nous menacent et nous tuent, nous sommes collectivement capables de les faire chuter. Qui achète leurs produits, qui met son argent dans leurs banques, qui fait fonctionner leur système sinon les travailleurs ? Ne l’oublions pas sous prétexte qu’ils nous licencient. Le Capital ne vit que de la passivité du Travail et pas seulement de son activité.

Cessons d’être politiquement et socialement passifs et le rapport de forces changera immédiatement.

Nous pouvons retirer notre argent des comptes en banque, nous pouvons cesser d’acheter les produits du trust qui frappera les emplois, nous pouvons refuser nos impôts au gouvernement qui ne se sert de l’argent public que pour financer trusts et banques. Non ! Nous ne sommes pas démunis pour lutter et ne sommes pas des moutons à devoir être promenés par nos bergers syndicaux avant d’être amenés à l’abattoir que nous prépare la bourgeoisie mondiale avec ses guerres dans le monde entier, de la Syrie au Mali et de l’Afghanistan à la mer de Chine…

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