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Les réactions des dirigeants syndicalistes qui ont cru au discours du patron et s’estiment trompés alors qu’ils ont été les relais de la tromperie auprès des travailleurs…

samedi 18 mai 2013, par Robert Paris

Les réactions des dirigeants syndicalistes qui ont cru au discours du patron et du gouvernement (négociations d’accords, de reprises, de délais, d’arrangements, d’efforts pour "éviter les licenciements", et compromis divers) et s’estiment trompés alors qu’ils ont été les relais de la tromperie auprès des travailleurs…

Avertissement - Ce qui suit n’est pas notre point de vue sur les politiques syndicales mais des extraits de presse, sans commentaire de notre part… Cela montre que les dirigeants syndicalistes conduisent les travailleurs comme des moutons qu’on amène à l’abattoir, sans jamais les prévenir du piège et s’étonnant toujours de la fin tragique ! Nous ne désirons pas critiquer ici des individus, les délégués étant victimes comme les autres salariés de la politique patronale et étatique mais seulement montrer comment les conceptions que leur fournissent leurs organisations ne les arment nullement pour se battre. Ces militants ont été désarmés par la politique de leurs centrales et ne savent même pas pourquoi.

Nous lisons donc en vrac dans la presse :

L’équipementier automobile Godart situé à Fumay (Ardennes) va fermer ses portes d’ici décembre, a annoncé la direction vendredi 26 avril. Spécialisée dans les tubes métalliques pour les moteurs, cette usine à proximité de la frontière belge emploie 81 personnes. "Ça fait cinq ans que l’usine est en perdition, on s’y attendait, déplore un représentant CGT du site. En 2003, on était 320 salariés et intérimaires. Mais là, on est au pied du mur."

Ce jeudi, les salariés d’Albany International, entreprise qui licencie ses salariés, ressentaient un certain malaise après la table ronde de la veille au ministère du Redressement Productif. "Le ministre nous a demandé de rétablir le dialogue avec la direction", disait Christophe Sardin, délégué syndical, "mais le dialogue n’a jamais été interrompu". Les licenciements sont confirmés.

“On a l’impression d’avoir été mené en bateau”, dit un délégué CFDT de MONCIGALE, embouteilleur beaucairois, aux travailleurs qui se sont mobilisés pour protester contre le plan de restructuration, qui prévoit la suppression de 74 postes. “Entre la peste et le choléra, il a fallu choisir“, explique un délégué CFDT. “Il y a quelques semaines, le maire se gargarisait d’avoir sauvé Monciagle. Puis il annonce que les suppressions de postes sont inévitables… On ne sait plus qui croire. Tous ces dirigeants ne font que mentir et ne font pas leur travail“, conclut le délégué syndical, révolté.

« Tout est terminé ici, à Thiant, au niveau du conflit », lance Pascal Brunet, le délégué syndical CFDT de l’entreprise Norbert Dentressangle de Valenciennes. « Depuis la semaine dernière, les conducteurs pensent de plus en plus à leur futur. Quatorze conducteurs vont être licenciés pour faute simple », lance-t-il. Pascal Brunet, le délégué syndical, reste au poste. « La direction, quant à elle, n’a pas répondu à nos appels. » « Dégoûté, dit-il », il n’attend qu’une chose : partir muni des meilleures conditions de départ.

Le délégué syndical du personnel communal de la ville d’Ath, frappé par des licenciements, est « particulièrement amer par rapport à la situation au sein de l’administration communale. « Je suis dégoûté en regard de ce qui se passe » dit-il. « Il n’y a pas eu de reprise des négociations. Et il y a des pressions. Pour les réductions du temps de travail par exemple, on appelle les travailleurs un par un afin qu’ils ne puissent pas refuser… Il y a des pressions. Les gens ont peur. »

« Nous avons lancé des alertes. Mais l’entreprise nous a tout caché. Les journalistes étaient plus au courant que nous ! On s’est fait rouler dans la farine ! », déplore Jean-Luc Guillart, délégué CFDT chez Doux.

Le délégué CGT de Caterpillar, Patrick Cohen, a dit aux médias en quittant la réunion de lundi : « La direction maintient ce qu’elle a mis en place depuis le début. Elle n’a jamais eu la volonté de négocier depuis le début, mais de passer en force. »

Nicolas Benoit, délégué CGT de Caterpillar, qui avait signé l’accord tripartite à Paris le 19 avril a dit qu’il craignait que “pour la direction, cette décision soit ferme et définitive. La direction sera la seule responsable de ce plan de licenciement de 733 personnes. En trois mois elle n’a pas avancé d’un seul pas, il n’y a eu aucune avancée.” »
Patrick Cohen, de la CGT, s’est déclaré « dégoûté » par le passage en force de la direction et a suggéré que l’intersyndicale allait réfléchir à la possibilité de réagir sur le plan juridique.

Des regrets aussi chez PSA : « La direction aurait pu jouer davantage la transparence. Pendant des mois, il y a eu un black-out total sur la communication aux dires mêmes du PDG qui ne souhaitait pas que le plan de PSA devienne l’otage de la campagne présidentielle », raconte Jean-François Laborde, délégué syndical CFE-CGC de PSA à Vélizy.

« L’entreprise a déjà été éprouvée par les plans sociaux. Les salariés subissent les réorganisations et leur point de vue n’est pas pris en compte, commente Stéphane Dubled.

Selon Franck Don, délégué central CFTC de PSA, "on a été trompés et bafoués. On ne peut plus dire que le groupe est familial et social. Il nous traite de manière incorrecte, lamentable", estime le syndicaliste.

Au terme de plusieurs semaines de bras de fer entre ArcelorMittal qui voulait fermer les hauts fourneaux et le gouvernement qui menaçait de nationaliser l’ensemble du site pour le revendre à un mystérieux repreneur, "Nous avons le sentiment d’avoir été une nouvelle fois trahis", a déclaré vendredi soir le porte-parole de la CFDT Edouard Martin. "Ca fait très mal ça, je suis écoeuré, on est trahis", a dit l’un de ces militants réunis devant la télévision, dans le local syndical CFDT de l’usine lorraine. « On a été trompés par le patron et instrumentalisés par les politiques », déclare le dirigeant de la CFDT de Florange.

Edouard Martin sur RTL accuse ce samedi le gouvernement d’avoir « menti tout au long » des discussions sur l’avenir de Florange, ajoutant qu’aux salariés il avait « fait croire que la nationalisation était acquise ». « Jusqu’à la dernière minute quasiment, on nous a fait croire que la nationalisation temporaire était acquise. On n’a pas compris du tout ce pataquès de dernière seconde où Jean-Marc Ayrault a annoncé une piste qui n’avait jamais été évoquée », a-t-il dit sur RTL. Le syndicaliste s’est demandé « si à un seul moment le Premier ministre a cru à l’hypothèse de la nationalisation ». "On aurait aimé qu’on arrête de nous rouler dans la farine. J’ai l’impression qu’on nous a menti tout au long" " Dénonçant une "trahison", il a pointé du doigt le gouvernement, déclarant que "ceux qui devaient aider [les salariés de Florange] sont en train de [les] assassiner".

"C’est un coup de couteau dans le dos, c’est l’incompréhension totale", a renchéri Jean-Marc Vécrin, délégué CFDT de Florange.

Après l’annonce de la fermeture de Continental : « Les syndicats de Continental sont sur le cul. On a accepté la flexibilité, la réduction des salaires, travailler 40 heures payés 35, pour éviter la fermeture » déclarent les responsables du syndicat majoritaire CFTC.

« Les salariés sont à bout, dans une colère terrible, regrette Antonio da Costa, délégué CFTC du site de Continental Clairoix et secrétaire au comité d’entreprise. Jusqu’ici nous avons réussi à faire en sorte qu’ils nous écoutent mais si nous n’arrivons pas à leur donner satisfaction, je crains le pire. Je suis très inquiet, mais je comprends toute à fait leur colère. Nous sommes très déçus car nous attendions tous une décision favorable. » A Continental, le délégué CGT Xavier Mathieu : "La CGT a laissé ses propres délégués dans la merde".


Sur les licenciements à PSA

La CGC de PSA Vélizy écrit à l’annonce du plus grand plan de licenciements en France depuis longtemps, celui de Peugeot :

Non, M. VARIN, votre communication ne nous a pas convaincus. Certes, nous avons envie de continuer à être fier de notre entreprise. Cette fierté est néanmoins indissociable de la confiance qu’à ce jour vous n’avez pas su démontrer à l’égard de vos salariés. Il vous reste du chemin à faire avant que nous puissions à nouveau adhérer à ce que pourrait être votre projet industriel, technique, économique et social. La CFE-CGC ne veut pas rester inactive face à ces enjeux. Elle mettra en œuvre son plan de « réaction ». Dans l’immédiat, certains d’entre vous ont souhaité qu’au minimum, l’occasion leur soit donnée de témoigner leur solidarité vis-à-vis de nos collègues d’Aulnay et de Rennes. Il va de soi que pour la majorité des salariés de ces 2 sites et de leur famille un vrai cauchemar vient de commencer, ceci à l’approche des vacances qui auraient dû être pour tous l’occasion de retrouver un peu de sérénité et de courage pour affronter les difficultés qui nous attendent. Même à quelques jours des congés, il n’est pas possible de rester égoïstement indifférents à la détresse des autres. Pour affirmer notre solidarité nous vous invitons à vous exprimer ici dans ce Forum !"

Jean Pierre Mercier, leader CGT à Aulnay, a commenté, « Si la direction veut fermer l’usine au plus vite, il va falloir qu’elle paye, il va falloir qu’elle casque ». Il n’envisage pas de manière qui permette de gagner.

« Philippe Varin nous l’a dit : au départ ce sera dur pour la R et D. » : Ricardo Madeira, le délégué syndical central CFDT, annonce la couleur dès la sortie du comité de groupe européen de PSA, vendredi 23 mars. Mais il n’a pas appelé la R et D à la lutte avec les autres salariés...

Voilà comment s’exprime un leader CGT de PSA Rennes, Noël Alix, ouvrier de production, représentant la CGT au CE. La CGT proposera un débrayage cet après-midi lors d’une consultation du personnel. "PSA a fait des choix stratégiques au détriment d’autres sites, PSA veut sacrifier des emplois par rapport à certains sites, notamment à l’étranger", a-t-il dit. "On nous a toujours dit qu’on était les meilleurs, qu’on faisait du haut de gamme et que c’était une reconnaissance du savoir-faire. Ici on sait faire de la bagnole, il faut qu’on nous donne les moyens pour faire de la bagnole", a-t-il poursuivi.

Les syndicats de PSA Vélizy appellent avant les grandes vacances à un rassemblement où ils demandent aux salariés d’aller comme à un enterrement de la lutte : « habillé de noir ou avec un brassard noir »…

Pas de lutte après à Peugeot, ni à Vélizy, ni à Rennes, ni à Poissy.

Et en mai 2013, les syndicalistes du comité d’entreprise de PSA Aulnay ont donné un avis favorable au plan de restructuration du constructeur automobile, rapporte l’AFP. Dix-huit élus sur vingt auraient voté pour la mise en oeuvre du plan.

Sur le mouvement des retraites, toujours des citations de la grande presse

Au sommet, Bernard Thibault (CGT) estime qu’"il n’est pas surprenant que le débat s’amplifie dans les entreprises en raison de la surdité du gouvernement, et appelle à des assemblées des personnels sur les formes d’action. Pour l’heure toutefois, il serait "irresponsable" de lancer un mot d’ordre de grève reconductible, les entreprises où les salariés y sont prêts restant très, très minoritaires", juge-t-il.

Frédéric Sarrassat, un des responsables de l’UNSA-RATP, a indiqué à l’AFP que son syndicat, le deuxième de l’entreprise (21 % aux élections professionnelles), "n’avait pas encore pris de décisionquant aux modalités de cette grève."

La CFDT ferme la porte, sans surprise. "Toute tentative d’aller en le sens d’une grève générale pourrait conduire à un divorce avec une partie des salariés, décrédibilisant le mouvement", prévient son numéro deux, Marcel Grignard.

Le 5 octobre, Bernard Thibaut déclare à l’AFP : « Personne ne peut prétendre faire participer sous la même forme plusieurs dizaines de millions de personnes, de la signature d’une pétition à la participation à une multitude d’initiatives locales, voire aux manifestations lors des journées interprofessionnelles. Qui dit mouvement social dit de multiples formes pour y participer ».

Bernard Thibaut le 7 octobre 2010 sur RTL : "Cela ( la grève générale) n’a jamais été pratiqué dans l’histoire sociale de notre pays (...) C’est un slogan pour moi tout à fait abstrait, abscons. Cela ne correspond pas aux pratiques par lesquelles on parvient à élever le niveau du rapport de forces."

Les centrales syndicales arrêtent le mouvement face à un gouvernement qui "reste campé sur son intransigeance", et appellent à "élargir le mouvement par des initiatives dans les territoires" et "des interpellations des parlementaires".

Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a estimé dimanche sur France Inter avoir "gagné la bataille de l’opinion" dans la mobilisation contre la réforme des retraites. Le dirigeant CGT de Total estime, en ayant fait seuls la grève des raffineries pour défendre les retraites, qu’"on a gagné la bataille des idées. La démonstration d’unité et de force a été faite". La CGT conclue : "Nos argumentations sur la possibilité d’avoir une autre réforme, notamment sur le financement, ont été entendues".

« Le gouvernement a instrumentalisé les propositions de la CFDT de négocier sur l’emploi pour sortir du conflit sur les retraites », a estimé jeudi François Chérèque qui se juge trompé. "Le problème des retraites n’est pas soldé", a dit le leader de la CFDT.

Voici juste un point de vue autre que celui des syndicalistes, un travailleur du rang :

"Le monde ouvrier en a marre de se faire écraser !", a affirmé, énervé, Jean-Louis Ditte, mécanicien de 48 ans dont "24 de Goodyear" matraqué par les CRS lors de la manifestation des Goodyear à Rueil. "Nous, on veut juste protéger nos familles", a-t-il ajouté. Il faut rajouter que, s’il faut pour cela, faire la révolution sociale, eh bien, on la fera !!!

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Messages

  • Citons encore la presse :

    « Mais ce que la CGT Fraisnor attend avant tout, c’est la concrétisation immédiate de la proposition de rachat des locaux de l’usine, faite par la communauté urbaine d’Arras. Cette proposition avait émergé mi-mars. Elle a été actée en réunion de conseil communautaire le 21 mars. Dans la foulée, 300 000 €, sur les 2,6 M € contenus dans la promesse de vente, ont été versés par la communauté urbaine d’Arras, permettant notamment de payer les salaires d’avril. « On a appris à la réunion du comité de pilotage du 26 avril que la CUA n’achète pas si Fraisnor n’est pas sauvé. C’est du foutage de gueule, râle Christian Delépine. Le 15 mars, Philippe Rapeneau, le président de la CUA, a dit que même si Fraisnor ne s’en sort pas, il a le bâtiment dans ses actifs. Il l’a dit au conseil communautaire. Il a dit que les 2,5 M €, c’est un investissement. On a bien enregistré. Il reste 1,2 M € à verser. »

    Pour Christian Delépine, il s’agit d’une « promesse non tenue », et d’une « trahison ». « On demande de tenir parole, poursuit le secrétaire du CE. Si on arrive mercredi 15 mai sans 1,2 M €, le tribunal prononcera la liquidation de Fraisnor, et on sera licenciés économiques avant fin mai. Le premier plan de redressement, sans ce 1,2 M € est impossible. Le deuxième plan nous importe. Il nous faut au moins six mois. Si c’est liquidé, c’est la seule responsabilité de Rapeneau. C’est une trahison. » Christian Delépine estime que cette somme permettrait de relancer l’activité, et de tenir jusqu’en octobre. « On veut bien nous aider si l’entreprise est sauvée. Mais pour sauver, il faut des aides. On tourne en rond. Peut-être plus pour très longtemps »

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