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Brésil, Bulgarie, Turquie, Grèce, Bosnie, Egypte, Tunisie, etc, la révolte sociale gronde aux quatre coins du monde

jeudi 20 juin 2013, par Robert Paris

Brésil, Bulgarie, Turquie, Grèce, Bosnie, Egypte, Tunisie, etc, la révolte sociale gronde aux quatre coins du monde

Alors que depuis plusieurs jours la révolte gronde en Turquie, elle vient d’exploser au Brésil avec comme toile de fond la coupe du monde et les jeux olympiques et leurs dépenses publiques folles, leur corruption et comme détonateurs la hausse des prix, la dégradation des services publics, et le début de la chute économique…

A Rio la répression a donné lieu à de véritables scènes de guerre avec des manifestants blessés à balle réelles...

Manifestants et policiers se sont affrontés lundi soir devant l’Assemblée législative de Rio, au centre-ville, à la fin d’une manifestation contre la hausse des tarifs des transports publics et la facture du Mondial 2014.

Un groupe de manifestants a tiré des feux d’artifice sur la police et incendié des poubelles tandis que 80 policiers retranchés dans le bâtiment répondait avec des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. De vraies balles ont même été tirées en l’air.
Cinq policiers ont été blessés par les manifestants, selon un communiqué officiel de la Police Militaire (PM, chargée du maintien de l’ordre au Brésil) diffusé à 21h30 locales (00H30 GMT). La PM a précisé avoir mobilisé 150 policiers pour assurer la sécurité de l’événement.
"Hier, devant le stade Maracana, j’ai vu des manifestants blessés mais aujourd’hui ce que j’ai vu ce sont des policiers blessés", a déclaré Julia Vieira, une étudiante de 19 ans cité par le site G1 de Globo.
"Je veux des changements dans la politique. Ces personnes ne me représentent pas", a-t-elle souligné.

Environ 100.000 personnes à Rio, en majorité des jeunes, selon les derniers chiffres de la PM, ont manifesté pendant des heures pacifiquement mais un groupe de manifestants exaltés, le visage masqué par des tee-shirts, a mis le feu à des poubelles devant l’Assemblée législative à la fin du défilé, et dansé en rond autour des bennes enflammées.

Il y a eu ensuite dans la nuit des scènes de véritable guérilla urbaine, avec incendie de voitures et risques d’explosion.

Plus de 200.000 Brésiliens ont en outre manifesté lundi à Sao Paulo et dans la plupart des grandes villes du Brésil pour protester contre la hausse des tarifs des transports publics et le coût du Mondial-2014, en pleine Coupe des Confédérations de football.

A Brasilia où 5.000 manifestants étaient mobilisés, les jeunes sont montés sur le toit du Parlement. A Sao Paulo, 65.000 manifestants étaient rassemblés dans une manifestation pacifique jusqu’à présent.
Les protestataires s’étaient donné rendez-vous sur les réseaux sociaux.

Il s’agit des plus importantes manifestations sociales depuis celles dirigées en 1992 contre la corruption du gouvernement de l’ex-président Fernando Collor de Melo, qui avait démissionné durant son procès politique devant le sénat.

Face à cette importante mobilisation dans tout le pays, la présidente brésilienne Dilma Rousseff a déclaré lundi que les "manifestations pacifiques" étaient "légitimes" et faisaient "partie de la démocratie".
"C’est le propre de la jeunesse de manifester", a ajouté Mme Rousseff dans une apparente volonté d’apaisement.

Le Brésil a été secoué lundi par les manifestations sociales les plus importantes depuis 21 ans, qui ont duré plus de sept heures dans plusieurs villes, notamment à Rio qui a connu des scènes de guérilla urbaine. Il s’agit là des plus fortes mobilisations depuis celles dirigées en 1992 contre la corruption du gouvernement de l’ex-président Fernando Collor de Mello, qui avait démissionné durant son procès politique devant le sénat. La manifestation de Rio, la plus importante du pays, a réuni lundi 100 000 personnes, d’abord pacifiquement, pour protester contre l’augmentation des tarifs des transports publics ainsi que les dépenses somptuaires engagées pour préparer le Mondial 2014 de football, avant de dégénérer dans la violence à la nuit tombée.

Un groupe de quelques dizaines de manifestants a pris d’assaut le parlement de l’État de Rio. Les policiers antiémeute les ont finalement dispersés dans la nuit. Des hommes du bataillon de choc de la police militaire, arrivés sur place à bord de véhicules blindés, ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc contre ce groupe de manifestants et procédé à plusieurs arrestations. Ces manifestants avaient tiré des cocktails molotov et des pierres contre le bâtiment. Certains avaient même essayé de s’y introduire par des fenêtres. Auparavant, ils avaient incendié une voiture, mis le feu à des poubelles, cassé les vitrines de banques et un distributeur et pillé des commerces, pendant que d’autres manifestants leur criaient : "Voleurs ! Pas de vandalisme !"

Dans les échauffourées, 20 policiers et sept manifestants ont été blessés, dont deux par arme à feu. Mais on ignore par qui ces balles ont été tirées. Les protestataires s’étaient donné rendez-vous sur les réseaux sociaux et ont rassemblé plus de 200 000 personnes dans tout le pays. Il s’agit en majorité de jeunes "qui ont perdu confiance dans les partis politiques", selon des analystes interrogés par la chaîne de TV en continu Globo news. À Brasilia, cinq mille manifestants ont protesté dans le quartier des ministères, symbole du pouvoir.
Quelque 200 d’entre eux ont réussi à grimper sur le toit du Parlement où ils ont entonné l’hymne brésilien, avant d’en redescendre spontanément. "Nous sommes arrivés dans la maison du peuple. C’est le premier pas pour montrer que nous ne sommes pas morts ; ils pensaient que l’on s’arrêterait pour voir le football, mais le Brésil n’est pas seulement ça", a déclaré Bruno Pastrana, un étudiant de 24 ans, assis sur le toit du Congrès national. À São Paulo, où 65 000 manifestants ont défilé sur l’avenue Paulista, un groupe a essayé d’envahir le parlement local mais a été arrêté par les gaz lacrymogènes de la police.

Des scènes similaires se sont répétées à Porto Alegre, Curitiba, Belo Horizonte notamment, en pleine Coupe des confédérations de football, répétition générale en miniature du Mondial dans un an. "Nous ne permettrons pas que des manifestations perturbent les événements que nous nous sommes engagés à réaliser", avait averti quelques heures plus tôt le ministre des Sports, Aldo Rebelo. Dans une apparente volonté d’apaisement, la présidente Dilma Rousseff a rectifié le tir quelques heures plus tard, affirmant que "les manifestations pacifiques sont légitimes et propres à la démocratie". "C’est le propre de la jeunesse de manifester", a-t-elle ajouté dans un communiqué. Cette fronde se développe alors que le Brésil, après des années de vigoureux développement économique et social, traverse une passe délicate marquée par une croissance en berne et une poussée de l’inflation notamment sur le prix des denrées alimentaires.
La popularité du gouvernement a chuté de huit points en juin, pour la première fois depuis l’élection à la présidence en 2011 de Dilma Rousseff, qui reste largement favorite pour le scrutin de fin 2014. Le gouvernement a d’abord été pris de court par l’éclosion soudaine de ce mouvement apolitique la semaine dernière, après l’annonce de l’augmentation des tarifs des transports publics. Il semble à présent débordé par sa nouvelle dimension, en grande partie attisée par l’indignation suscitée par les violences policières de la semaine dernière. "Viens, viens, viens dans la rue, viens !" scandaient à Rio les manifestants en milieu d’après-midi, tandis que du haut des tours de bureaux du centre-ville, des employés jetaient une pluie de morceaux de papier blanc en geste de soutien.

Les manifestations contre le gouvernement bulgare se sont poursuivies dimanche 16 juin à Sofia et en province, pour le troisième jour consécutif, réclamant la démission du gouvernement de centre gauche dirigé par l’économiste sans étiquette, Plamen Orecharski, accusé par les manifestants d’obéir à l’oligarchie.

La démission samedi du député controversé Delyan Peevski, membre du parti de la minorité musulmane turque (MDL), à la tête de l’Agence nationale de sécurité (DANS), n’a pas entamé la détermination des protestataires, bien au contraire. Dimanche, ils étaient 15 000 à défiler à Sofia selon la police, soit près du double de samedi, scandant "Démission" et "Mafia" devant le siège du gouvernement et du Parlement. Défilant dans le centre-ville, ils ont bloqué la circulation à deux grands carrefours de la capitale.

Des manifestations d’une moindre ampleur se sont également déroulées dans plusieurs villes de province, les protestataires promettant de poursuivre leur mouvement.

Le premier ministre, en place depuis trois semaines, a écarté dimanche l’hypothèse d’une démission, afin d’éviter une déstabilisation du pays : "Une démission serait facile sur un plan personnel, mais serait extrêmement irresponsable en raison d’une nouvelle déstabilisation du pays", a estimé Plamen Orecharski, dans une déclaration. La Bulgarie risque de ne pas conclure d’accord avec l’Union européenne pour la prochaine période budgétaire (2014-2020) et de perdre des milliards d’euros, a-t-il précisé. "Nous cherchions une personnalité forte qui puisse combattre avec résolution la contrebande et les pratiques de fraude fiscale. Il s’est cependant avéré que cette candidature était inacceptable pour la société", a admis Plamen Orecharski, invitant des organisations non-gouvernementales (ONG) et des manifestants à une rencontre lundi.

"Les protestataires sont des jeunes, éduqués, ils ne veulent pas que l’oligarchie définisse leur avenir", a commenté la politologue Antoaneta Tsoneva, de l’Institut de développement du milieu public.
La tension créée par la nomination de Delyan Peevski, sans expérience mais lié à un grand groupe de médias et à une banque, a ébranlé la fragile paix sociale établie depuis les élections législatives anticipées du 12 mai, après un hiver marqué par des protestations contre la pauvreté et des immolations par le feu. Vainqueur des élections, le parti Gerb de l’ancien premier ministre conservateur, Boïko Borissov, n’avait pas pu former de coalition et l’économiste Plamen Orecharski a été nommé à la tête d’un gouvernement, ouvertement soutenu par 120 députés socialistes et du MDL sur 240 au total, et tacitement appuyé par les ultra-nationalistes d’Ataka.

En Bosnie, la vague de révolte partie d’Istanbul déferle sur Sarajevo…
Depuis jeudi dernier, des rassemblements spontanés s’organisent tous les jours dans les rues de Sarajevo pour défendre les droits des nouveaux-nés de Bosnie, privés depuis cinq mois de documents d’identité. Pour beaucoup de citoyens, après la vague de révolte qui a secoué la Turquie, l’heure est arrivée de descendre dans les rues, pour dénoncer l’incurie des politiciens bosniens.

Messages

  • Malgré le recul des municipalités sur les hausses des tarifs de transport, la lutte continue au Brésil...

    Au total, au moins un million de manifestants sont descendus jeudi dans les rues des grandes villes du pays pour exiger des services publics de qualité et dénoncer la facture du Mondial de football 2014, e n dépit de la promesse du pouvoir de baisser le prix des transports. Cette importante mobilisation a poussé la présidente Dilma Rousseff à annuler un voyage officiel prévu au Japon du 26 au 28 juin et à convoquer une réunion de crise avec ses ministres les plus proches, vendredi matin. La réunion aura lieu à 9h30 à Brasilia, soit 14h30 à Paris.

    Sao Paulo, Rio de Janeiro, Brasilia, mais aussi Porto Alegre, Fortaleza, Maceio, Vitoria, Belo Horizonte, Curitiba : du nord au sud, des zones riches aux plus défavorisées, les capitales des principaux États brésiliens se sont embrasées ce lundi, avec des manifestations rassemblant quelque 250.000 personnes pour protester contre le coût de la vie, la violence et les sommes engagées dans l’organisation d‘événements sportifs tels la Coupe du monde de 2014 et les Jeux Olympiques de 2016.

    L’étincelle a surgi à Sao Paulo il y a une dizaine de jours lorsque des jeunes ont commencé à protester contre la hausse de vingt centimes du ticket de bus. Mais c’est la violence de la répression policière, conjuguée à l’incompréhension des politiques, qui a mis le feu aux poudres.

    Un million de personnes ont défilé jeudi soir, mais ces manifestations se sont terminées dans la violence, faisant un mort, un jeune tué par accident, et de nombreux blessés. Dilma Roussef convoque une réunion de crise.

    Le mouvement de contestation au Brésil connaît son premier mort. À 18 ans, un jeune homme a été renversé par une voiture qui tentait de contourner un groupe de manifestants qui bloquaient une rue de Ribeiro Preto, dans le sud-est du pays. Le mouvement de fronde sociale qui secoue le pays depuis dix jours a connu d’autres débordements de moindre gravité dans la soirée de jeudi.

    À Brasilia (centre du pays), où se sont rassemblées 30.000 personnes, des manifestants ont attaqué dans la soirée le ministère des Affaires étrangères d’où ils ont été refoulés de justesse par la police, après avoir brisé une porte vitrée et une cinquantaine de fenêtres. Les affrontements ont fait une trentaine de blessés.

    Plus de 300.000 manifestants ont défilé à Rio de Janeiro (sud-est) où après un début de marche pacifique des heurts violents ont éclaté devant la mairie. Au moins 40 personnes ont été blessées dont un journaliste de TV Globo, touché au front par une balle en caoutchouc.

    La révolte est très loin de décliner et le pouvoir est dans l’embarras...

  • Le mouvement de contestation sociale continue de prendre de l’ampleur jeudi au Brésil avec des manifestations dans 100 villes du pays. Depuis Manaus en Amazonie jusqu’à Porto Alegre au sud, les Brésiliens ont continué les protestations, malgré l’annonce, par 12 grandes capitales que les prix des transports publics allaient baisser de 0,20 reals ; une des revendications originales du mouvement. Paroles de manifestants, à Rio, devant le stade Maracana.

    Monica, 22 ans, étudiante :

    "Les transports ne sont qu’une des revendications. Nous luttons également contre le gaspillage de l’argent public, la corruption et pour que l’éducation et la santé reçoivent une vraie attention. Le Brésil est un grand pays, un pays riche mais nos services publics sont misérables, c’est pour cela que nous sommes dans la rue".

  • Une mer humaine, un déluge de pancartes et de banderoles colorées avec humour et malice, les trottoirs, les avenues et les voies rapides prises d’assaut et transformées en estrades improvisées : le Brésil a connu, jeudi 20 juin, une journée de manifestation exceptionnelle, d’une ampleur encore bien plus grande que les précédentes. Plus d’un million de personnes, d’après les derniers chiffres de la nuit, suffisamment pour pousser la présidente Dilma Rousseff à annuler un voyage prévu au Japon et convoquer une réunion de crise avec ses ministres les plus proches, vendredi matin.

    Avec quelque 300 000 manifestants dans la seule ville de Rio de Janeiro, la cité carioca a fait descendre dans ses rues trois fois plus de personnes que lors de la journée de lundi, déjà considérée comme un des rassemblements les plus importants depuis plus de vingt ans. Ils étaient des dizaines de milliers dès le début de l’après-midi à défiler dans une centaine de villes.

    Selon les décomptes des médias, 110 000 manifestants ont battu le pavé à Sao Paulo, 110 000 à Vitoria, 50 000 à Recife, 30 000 à Goiana, Cuiaba et Manaus. Fait marquant, la fronde sociale s’est diffusée dans les plus petites villes du pays. A Buzios, la cité balnéaire située au nord de Rio et surnommée le "Saint-Tropez brésilien", quelque 2 000 personnes ont exprimé leur ras-le-bol des structures politiques traditionnelles, la corruption, les services publics précaires – comme dans la santé et l’éducation – et les sommes colossales investis dans les événements sportifs à venir (Coupe du monde de football 2014 et Jeux olympiques 2016).

  • Après une semaine d’inertie et de manifestations d’abord violemment réprimées, les autorités ont pensé pouvoir désamorcer la crise en renonçant à une augmentation du tarifs des transports en commun qui avait allumé la mèche. Mais rien n’y a fait. Confrontée au plus vaste mouvement de protestation depuis 21 ans au Brésil, la présidente Dilma Rousseff a annulé une visite d’Etat au Japon, prévue du 26 au 28 juin. Elle a convoqué une réunion de crise avec ses ministres les plus proches, qui doit se tenir ce vendredi à 9h30 (14h30 heure française).

    Le ministre de la Justice, Eduardo Cardoso, participera notamment à la réunion, selon le site du quotidien brésilien la Folha, assurant que les autorités de Brasilia ont été « effrayées » et « choquées » par l’attaque du ministère des Affaires étrangères dans la soirée de jeudi par un groupe de manifestants, repoussée de justesse par la police. Selon la Folha, les participants évalueront la situation, les slogans et revendications des manifestants, ainsi que l’opportunité d’une adresse radiotélévisée de Mme Rousseff à un pays en révolte.

    Une marée humaine de plus d’1,25 million de personnes a envahi jeudi les rues du Brésil, à l’appel des réseaux sociaux, avec quelque 300 000 manifestants dans la seule ville de Rio de Janeiro. Les protestataires ont exprimé, souvent avec humour, parfois avec une grande violence, le profond ras-le-bol de nombreux Brésiliens face à des services publics indigents, à la corruption de la classe politique et aux dépenses somptuaires — 11 milliards d’euros — engagées pour l’organisation du Mondial 2014 de football.

    Deux personnes sont mortes et il y a eu de nombreux blessés.

  • Bulgarie : la révolte

    Chaque soir, après 18 h 30, à la sortie du travail, des hommes et des femmes, parents, enseignants, journalistes, ingénieurs, étudiants sortent dans la rue, à Sofia, mais aussi dans plusieurs villes de province. Des visages souriants et une colère tranquille. Ce ne sont pas des révolutionnaires de métier, encore moins des hooligans. Ils ont un boulot et paient leurs factures d’électricité et de chauffage. Autrement dit, pour que ces hommes et ces femmes sortent ainsi de chez eux, il faut qu’ils soient tous profondément offensés.
    La raison de leur colère vient en réalité de la nomination, la semaine dernière, d’un député sans expérience [Delyan Peesvski, âgé de 32 ans] à la tête de l’Agence de sécurité nationale (DANS). Magnat de la presse, lié à une banque puissante, l’homme jouit d’une réputation controversée en raison, notamment, de sa richesse inexplicable et de son influence dans des médias contrôlés par sa famille. Alors sous la pression populaire, le Parlement s’est résigné, le mercredi 12 juin, a annulé cette nomination.

    Sauf que depuis, les manifestations se poursuivent, dirigées désormais contre le gouvernement en place pourtant depuis quelques semaines à peine. Selon un sondage publié mercredi, 51% des personnes interrogées réclament même la démission de ce gouvernement. Et, bien entendu, poursuit le journal de Sofia DNEVNIK, cité par Presseurop, désormais c’est la confusion totale. Quand les manifestants disent qu’ils ne veulent pas qu’une oligarchie de l’ombre continue de diriger le pays, les élites, elles, ne comprennent pas, parce qu’elles se nourrissent, justement, de la main de cette oligarchie de l’ombre. Pour elles, la politique se résume d’ailleurs à cela : des intrigues en coulisses conduites par une classe restreinte et privilégiée.

  • A Rio de Janeiro, théâtre de la plus grande marche de tout le pays jeudi, avec 300.000 personnes, des manifestations ont été organisées dans deux villes de banlieue, à Barra de Tijuca où les commerces ont fermé plus tôt et à Ipanema dans la zone touristique.

    A Sao Paulo, le Mouvement Passe Livre (MPL, pour la gratuité des transports en commun), initiateur du mouvement de protestation il y a une dizaine de jours, a annoncé qu’il n’appellerait plus à manifester dans la mégapole, en raison de la participation d’activistes qui défendent des causes conservatrices et la violence que le mouvement rejette, souligne O Estado de S. Paulo.

    Dans le centre-ville, des membres du mouvement Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) protestaient dans le calme, selon la police, contre l’approbation d’une mesure prévoyant un traitement psychologique pour "soigner" l’homosexualité.

    Une manifestation à Guarulhos, près de l’aéroport international, bloquait les grand axes routiers de la région.

    A Ribeirao Preto (Etat de Sao Paulo), un groupe s’est rassemblé à l’endroit où un manifestant de 18 ans est mort jeudi, renversé par une voiture.

    Dans les villes d’Avaré et d’Agudos, des étudiants protestaient contre la corruption et demandaient plus d’investissements dans la santé.

    A Curitiba (sud), la troisième manifestation de la semaine a été convoquée pour demander plus de transparence aux autorités sur les investissements dans les transports.

    A Fortaleza (nord-est), des manifestants protestaient contre la construction d’un aquarium marin, destiné à attirer des touristes et jugé superflu par les habitants.

    Dans la matinée à Caucaia, dans la région métropolitaine de Fortaleza, le Conseil municipal a été saccagé par une centaine de manifestants, selon le quotidien.

    Plus d’un million de manifestants ont envahi jeudi soir les rues de plus de 80 villes du Brésil autour de revendications diverses pour des services publics dignes, contre la corruption de la classe politique, sur fond de critiques contre les sommes colossales dépensées pour l’organisation du Mondial de football.

    Beaucoup ont dégénéré en heurts violents entre manifestants et policiers à la nuit tombée, avec des scènes de pillages et de destruction.

    Ce mouvement de protestation sociale qui fait boule de neige depuis une dizaine de jours est animé par des jeunes, majoritairement issus de la classe moyenne, qui rejettent farouchement toute étiquette politique ou syndicale.

  • La liste des mouvements populaires ne cesse de s’allonger. Les mêmes images de places et de rues en feu... Que signifient-elles ?

    Qui pose la question ?

    Le journal bourgeois La Tribune !

    voir ici

  • La police turque a fait usage de canons à eau pour disperser des milliers de manifestants de retour, samedi 22 juin, sur la place Taksim à Istanbul, après plusieurs jours de calme qui suivaient trois semaines de protestations sans précédent contre le gouvernement.

    Les manifestants s’étaient rassemblés sur la place Taksim pour commémorer l’assaut donné par la police une semaine plus tôt au parc Gezi, jouxtant la place et dernier bastion de la contestation antigouvernementale.

  • Luttes de classes en Turquie

    Il est bel et bien révolu, le temps où la République turque affichait de fringants taux de croissance à la chinoise (jusqu’à 9 % en 2010) jalousés par ses voisins européens. Aujourd’hui, le pays peine à dépasser la barre des 3 % et accuse une inquiétante hausse de son taux de chômage (environ 11 %) et du niveau d’inflation. Un sérieux revers pour "le miracle turc".

    "La Turquie traverse une période très difficile, elle a perdu sa boussole, ses ancrages économiques".

    Dans ce climat économique, les grands objectifs affichés par Erdogan pour 2023 et le centenaire de la République semblent hors d’atteinte. "Il voulait hisser la Turquie parmi les dix principales puissances économiques mondiales, rappelle Sinan Ülgen. Résultat : le pays recule actuellement au classement (18e place, NDLR)." Renvoyés également aux calendes grecques, le pari des 25 000 dollars de revenu annuel par habitant ou le PIB national à 2 000 milliards. Des revers qui laissent à penser que "la voie vers un plus grand bien-être pour tous", tracée par le leader turc, semble donc plus tortueuse que prévu.

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